DOMAINE DE L'INVENTION
[0001] La présente invention concerne une poutre de longue portée destinée à constituer
un élément porteur d'une superstructure modulaire ou autre ouvrage de génie civil,
tel que tablier de pont, tablier de passerelle ou ossature de plate-forme.
ARRIERE-PLAN DE L'INVENTION
[0002] On connaît déjà des poutres de longue portée à structure en bois en lamellé-collé,
constituées par une superposition d'un nombre important de lames en bois qui sont
collées l'une à l'autre. Les portées recherchées pour de telles poutres vont traditionnellement
de 25 à 40 mètres. Les calculs de résistance mécanique aboutissent alors à des hauteurs
totales de poutre qui vont respectivement de 2,20 mètres à 3,15 mètres. Ceci veut
dire que le rapport entre la portée et la hauteur varie pour de telles poutres traditionnelles
entre 1/11 et 1/13. Ces telles poutres traditionnelles en lamellé-collé présentent
donc des hauteurs nécessairement importantes, et par suite des masses élevées.
[0003] Pour diminuer la hauteur de telles poutres à portée comparable, ainsi que le poids
de celles-ci, on a proposé des structures de poutres en lamellé-collé comportant une
armature interne de renfort.
[0004] Le document WO-A-00/17465 décrit ainsi une poutre de longue portée formée d'un corps
principal en bois à structure en lamellé-collé, et d'une armature interne de renfort
constituée par des éléments allongés en composite de fibres de carbone à haute résistance
qui s'étendent suivant la direction longitudinale de la poutre, chacun desdits éléments
allongés étant logé et collé dans une réservation associée latéralement non débouchante.
Une telle approche est intéressante, car la présence d'une armature interne de renfort
en composite de fibres de carbone à haute résistance permet de diminuer sensiblement
la hauteur d'une poutre pour une portée comparable par rapport aux poutres traditionnelles
en lamellé-collé, ainsi que le poids de ladite poutre, et ce en utilisant une trame
deux fois supérieure à celle des poutres traditionnelles.
[0005] D'autres documents peuvent être également cités à ce titre pour compléter l'arrière-plan
technologique. On pourra ainsi se référer aux documents EP-A-0 177 350, FR-A-2 691
993, FR-A-2 764 622, FR-A-2 218 978, WO-A-96 13378, EP-A-1 260 648, et WO-A-01 96108.
[0006] L'état de la technique est également illustré par le document DE-A-41 00 044. Ce
document décrit une poutre en lamellé-collé dont les extrémités sont renforcées par
des plaques minces d'armature en matériau à haute résistance, tel que l'acier, le
tout étant serré par des tirants. Il convient de noter que les lames sont ici verticales,
contrairement aux poutres classiques en lamellé-collé, ainsi que cela ressort de la
vue de dessus de la figure 1, de sorte que l'acier ne reprend les efforts qu'au niveau
des appuis d'extrémité de la poutre. En outre, les plaques sont débouchantes aux extrémités
de la poutre.
[0007] Bien que l'approche illustrée dans les documents précités soient intéressante sur
le principe, force est de constater que, pour les très longues portées, on utilise
des éléments d'armature en composite de fibres de carbone qui sont relativement massifs.
Par suite, le poids total de la poutre en lamellé-collé avec son armature interne
de renfort reste encore important.
OBJET DE L'INVENTION
[0008] La présente invention a pour objet de concevoir une poutre de longue portée plus
performante que les poutres en lamellé-collé à armature interne de renfort précitées,
en particulier permettant d'optimiser le dimensionnement et le poids des éléments
de renfort, et ce sans pour autant nuire à la résistance mécanique de la poutre.
DESCRIPTION DE L'INVENTION
DESCRIPTION DE L'INVENTION
[0009] Ce problème est résolu conformément à l'invention grâce à une poutre constituée d'un
corps principal en bois de structure en lamellé-collé, et d'une armature interne de
renfort constituée par des éléments allongés en composite de fibres de carbone à haute
résistance qui s'étendent suivant la direction longitudinale de la poutre, chacun
desdits éléments allongés étant logé et collé dans une réservation associée latéralement
non débouchante, ladite poutre étant remarquable en ce que l'armature interne de renfort
est formée d'une partie d'armature haute et d'une partie d'armature basse comportant
chacune une pluralité d'éléments superposés dont la longueur décroît identiquement
à partir des deux extrémités de ladite poutre au fur et à mesure que l'on s'éloigne
du bord libre respectivement supérieur ou inférieur de la poutre conformément à une
loi de variation prédéterminée, et dont la section est telle que la section totale
des éléments de ladite pluralité haute ou basse d'éléments est au moins égale à une
valeur minimale calculée en fonction des dimensions de la poutre et des charges appliquées
sur ladite poutre.
[0010] Ainsi, plutôt que de choisir des éléments allongés ayant tous la même longueur pour
constituer l'armature interne de renfort, l'invention suggère d'avoir des longueurs
différentes pour ces éléments de renfort, sans pour autant que ces diminutions de
longueur n'affectent sensiblement la résistance mécanique de la poutre. L'optimisation
de la section des éléments de renfort permet également d'utiliser, si nécessaire,
des éléments suffisamment minces pour tolérer un cintrage en vue d'un conditionnement
aisé.
[0011] De préférence, la loi de variation déterminant les longueurs des éléments d'armature
correspond sensiblement à la courbe des moments fléchissants de ladite poutre.
[0012] Avantageusement, la partie d'armature haute et la partie d'armature basse sont agencées
symétriquement par rapport à la fibre neutre de ladite poutre.
[0013] Conformément à un mode d'exécution particulier, la partie d'armature haute et la
partie d'armature basse comportent chacune deux ou trois niveaux d'éléments de renfort
superposés. On pourra alors prévoir que chaque niveau d'armature haute ou basse comporte
deux éléments de renfort identiques juxtaposés.
[0014] Les éléments allongés de renfort peuvent en outre être des lames plates couchées,
ou en variante des barres pleines de section ronde ou autre.
[0015] On pourra prévoir que les lames plates juxtaposées de chaque paire sont disposées
côte à côte dans une réservation commune, chaque réservation commune étant définie
par une engravure non débouchante pratiquée dans une lame de bois et par la face en
regard de la lame de bois directement adjacente.
[0016] On pourra en variante prévoir que les barres de renfort juxtaposées de chaque paire
sont disposées dans des réservations associées adjacentes mais non communicantes entre
elles, chacune desdites réservations étant définie par deux engravures complémentaires
non débouchantes pratiquées dans deux lames de bois adjacentes. En particulier, il
pourra s'avérer intéressant de prévoir, contre chaque extrémité libre des barres de
renfort de plus grande longueur, une plaque de butée encastrée dans une réservation
associée communiquant avec la réservation individuelle recevant la barre de renfort
concernée.
[0017] Il est par ailleurs intéressant de prévoir que chaque réservation commune ou individuelle
présente en outre au moins une saignée longitudinale débouchant dans ladite réservation,
en vue d'éviter une délamination du bois de certaines lames, ou une fissuration du
carbone de certains éléments de renfort.
[0018] Avantageusement encore, les éléments de renfort constituant les parties d'armature
haute et basse sont tous noyés dans la matière de collage utilisée, celle-ci étant
de préférence la même que la matière de collage solidarisant les lames de bois entre
elles. En particulier la matière de collage est une colle de résorcine, et de préférence
une colle de résorcine-urée-formol.
[0019] De préférence enfin, la poutre de l'invention comporte des lames de bois et des éléments
de renfort incurvés, de façon à présenter une contre-flèche qui est maximale à mi-longueur
de ladite poutre. La présence d'une contre-flèche permet de mieux maîtriser les efforts
des moments fléchissants, et aussi de favoriser les écoulements des eaux en toiture
grâce à la déclivité ainsi formée qui guide les eaux de pluie en direction des extrémités
des poutres de longue portée.
[0020] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus clairement
à la lumière de la description qui va suivre et des dessins annexés, illustrant un
mode de réalisation particulier.
BREVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0021] Il sera fait référence aux figures où :
- la figure 1 illustre en perspective une partie d'une superstructure modulaire utilisant
des poutres de longue portée conformes à l'invention ;
- la figure 2 est une vue en perspective illustrant, à plus grande échelle, la zone
de tête d'un des poteaux verticaux de la superstructure précédente, avec deux extrémités
de poutre de longue portée présentant une armature interne de renfort agencée conformément
à l'invention ;
- la figure 3 est une vue en élévation d'une poutre conforme à l'invention, dont les
parties d'armature haute et basse comportent chacune deux niveaux d'éléments superposés,
ici visibles par transparence, dont les longueurs sont déterminées à partir d'une
loi de variation conforme à une courbe également illustrée, qui est en l'espèce la
courbe des moments fléchissant de ladite poutre;
- la figure 4 est une vue en élévation, à plus grande échelle, de l'extrémité de la
poutre de la figure 3, et la figure 5 en est la coupe selon V-V ;
- la figure 6 est une vue en élévation illustrant une variante de la poutre illustrée
en figure 3, dans laquelle les parties d'armature haute et basse comportent chacune
trois niveaux d'éléments superposés ;
- la figure 7 est une vue en élévation de l'extrémité de la poutre de la figure 6, et
la figure 8 en est la coupe selon VIII-VIII ;
- les figures 9 et 10 sont des vues de détail, respectivement en position assemblée
et en éclaté, permettant de mieux distinguer le logement d'éléments allongés juxtaposés
constituant une partie de l'armature interne haute ou basse, disposés entre deux lames
de bois adjacentes ;
- la figure 11 est une vue en élévation illustrant une extrémité d'une poutre réalisée
conformément à une autre variante de l'invention, dans laquelle les parties d'armature
haute et basse comportent des éléments allongés réalisés sous la forme de barres pleines
en composite de fibres de carbone à haute résistance ;
- la figure 12 est une coupe selon XII-XII de la figure 11 permettant de mieux distinguer
l'armature interne supérieure constituée par deux paires de barres de carbone superposées
;
- la figure 13 est une vue éclatée en perspective permettant de mieux appréhender l'agencement
des réservations associées aux barres de carbone de plus grande longueur, avec des
plaques de butée terminale associées ;
- la figure 14 est une vue en élévation permettant de distinguer une semelle d'appui
fixée latéralement de chaque côté de la poutre de grande longueur, en partie haute
de celle-ci, lesdites semelles étant destinées à servir d'appui pour des poutrelles
métalliques entretoisant une poutre horizontale de longue portée dans une superstructure
de type modulaire ; et
- la figure 15 est une vue en coupe, à plus grande échelle, permettant d'illustrer la
zone d'appui de poutrelles associées à une même poutre, l'ensemble étant revêtu d'un
élément de toiture isolant assurant l'étanchéité de la superstructure.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION
[0022] Sur la figure 1, on distingue une superstructure modulaire S, qui est ici agencée
pour former la structure porteuse d'un bâtiment de forme parallélépipédique de grandes
dimensions, tel qu'un entrepôt ou un magasin de grand surface.
[0023] La superstructure S comporte une pluralité de poteaux verticaux de support 1 encastrés
dans un sol P par l'intermédiaire de fondations en béton, lesquels poteaux sont reliés
entre eux par des poutres horizontales de longue portée. On a illustré en l'espèce
des poteaux 1 qui sont réalisés en béton, mais qui pourraient en variante être des
poteaux métalliques, par exemple à structure en H. On a en outre illustré des poteaux
verticaux 1 de hauteur importante, par exemple une dizaine de mètres, afin de réaliser
une superstructure porteuse d'un toit ou d'un étage supérieur d'un édifice, mais ceci
ne constitue qu'un exemple d'application. En particulier, on pourra prévoir que les
poteaux 1 de la rangée centrale sont de hauteur légèrement supérieure à celle des
autres poteaux verticaux, afin de former une déclivité facilitant l'écoulement des
eaux vers les bords de toiture.
[0024] Les poteaux verticaux de support 1 sont reliés entre eux par des poutres horizontales
de longue portée notées 2, 10. Les poutres 10, qui s'étendent parallèlement les unes
aux autres, sont en appui, au niveau de leurs extrémités, sur des sabots de fixation
11, ainsi que cela est mieux visible sur la figure 2, et elles présentent une armature
interne (non visible sur la figure 1) agencée conformément à l'invention. Les poutres
horizontales de longue portée 2, dont la direction est orthogonale à la direction
des poutres 10, sont ici quant à elles de type traditionnel, c'est-à-dire qu'elles
sont de type lamellé-collé, mais sans armature interne, en étant simplement encastrées
sur des sabots porteurs fixés en tête des poteaux (sabots 6 mieux visibles sur la
figure 2).
[0025] Pour l'un des modules la superstructure S, on a illustré ici des poutrelles métalliques
5 de type conventionnel, fréquemment dénommées poutres "joist canam" par les spécialistes,
ces poutrelles métalliques utilisées en lieu et place de pannes entretoisant deux
poutres horizontales de longue portée 10. Ainsi, un module ou maille de la superstructure
S est constitué par quatre poteaux verticaux de support 1, deux poutres horizontales
de longue portée 2 de type traditionnel, et deux poutres horizontales de longue portée
10 présentant, conformément à l'invention, une armature interne de renfort ayant un
dimensionnement optimisé. A titre indicatif, l'agencement de l'invention permet de
réaliser des superstructures modulaires de très grandes dimensions, un module unitaire
pouvant avoir 24 mètres de large sur 36 mètres de long, la hauteur étant donnée par
la hauteur du poteau vertical 1 qui sera par exemple de 10 mètres jusqu'à 15 mètres,
en particulier pour les poteaux d'une rangée centrale. Le contreventement est en l'espèce
assuré d'une part par un encastrement des poteaux verticaux en béton 1, et d'autre
part au moyen de poutres à plat 5.1 intercalées entre deux poutrelles "joist canam"
5 (de telles poutres sont illustrées sur la figure 1) et deux câbles 5.2 en croix
tendus par des ridoirs 5.3.
[0026] En variante, on pourra assurer le contreventement, pour chaque module, par une panne
réalisée sous la forme d'une poutre traditionnelle en lamellé-collé identique aux
poutres 2, disposés à mi-longueur entre deux groupes de poutrelles "joist canam" (quatre
ou cinq poutrelles pour chaque groupe en général selon le cas), ou encore pour des
largeurs de mailles un peu plus faibles (15 mètres par exemple), on pourra prévoir
exclusivement des poutres traditionnelles en lamellé-collé identiques aux poutres
2 (par exemple onze poutres entre deux poutres 2), sans pannes métalliques du type
"joist canam" ou autres. On s'est en effet aperçu que les pannes en lamellé-collé
de 15 mètres de portée avaient un poids très proche de celui des poutrelles métalliques
du type "joist canam" de 24 mètres de portée. Ces deux variantes, non représentées
ici, permettent d'abaisser substantiellement le coût de la superstructure modulaire
réalisée.
[0027] Les poutres horizontales de longue portée 2 et 10 sont en lamellé-collé, mais ne
sont pas réalisées conformément à un même agencement. En effet, les poutres transversales
2 sont de type traditionnel, en étant constituées par un bloc unitaire en lamellé-collé
de section rectangulaire, avec une hauteur de 1 à 1,2 mètre, et une largeur de l'ordre
de 0,2 mètre. Les extrémités des poutres 2 sont encastrées sur des sabots métalliques
6 que l'on distingue mieux sur la figure 2. Ces sabots métalliques sont de type conventionnel,
et sont vissés en tête des poteaux 1 concernés.
[0028] Au contraire, les poutres horizontales de longue portée 10, qui sont en appui sur
des sabots métalliques 11, également de type traditionnel, vissés en tête des poteaux
1, ont une armature interne de renfort très particulière qui va être décrite plus
en détail ci-après en référence aux autres figures.
[0029] Chaque poutre 10 est ainsi constituée d'un corps principal en bois 12 à structure
en lamellé-collé, et d'une armature interne de renfort 13 qui est formée d'une partie
d'armature haute 13.1 et d'une partie d'armature basse 13.2 comportant chacune une
pluralité d'éléments superposés.
[0030] Sur la figure 2, on a illustré un mode de réalisation particulier dans lequel les
parties d'armature haute et basse comportent chacune deux niveaux d'éléments superposés.
C'est ainsi que la partie d'armature haute 13.1 comporte deux éléments superposés
13.11, 13.12, et la partie d'armature basse 13.2 comporte également deux éléments
superposés 13.21, 13.22. En l'espèce, les éléments allongés de renfort sont des lames
plates couchées en composites de fibres de carbone à haute résistance.
[0031] Il est intéressant de noter que les lames plates couchées illustrées sur la figure
2 sont totalement intégrées dans le corps principal en bois 12 de la poutre 10, c'est-à-dire
que chaque lame de carbone est logée dans une réservation associée qui est non débouchante
latéralement, et également non débouchante au niveau des extrémités notées 17 de la
poutre 10. On constate également que les lames plates couchées formant la partie d'armature
haute et les lames plates couchées formant la partie d'armature basse sont disposées
sensiblement symétriquement par rapport à la fibre neutre de la poutre 10, afin d'avoir
un équilibre maximal pour le comportement en flexion de ladite poutre et éviter ainsi
de générer des moments de torsion indésirables.
[0032] Sur la variante de la figure 2, on a ainsi illustré un mode de réalisation dans lequel
les parties d'armature haute et basse comportent chacune deux niveaux d'éléments superposés.
On pourra cependant prévoir plus généralement plus de deux niveaux superposés, en
particulier trois niveaux, comme cela est illustré sur les figures 3 à 10, auxquelles
on va maintenant se référer.
[0033] Conformément à une caractéristique essentielle de l'invention, les parties d'armature
haute 13.1 et d'armature basse 13.2 comportent chacune une pluralité d'éléments superposés
dont la longueur décroît identiquement à partir des deux extrémités la poutre au fur
et à mesure que l'on s'éloigne du bord libre respectivement supérieur ou inférieur
de la poutre conformément à une loi de variation prédéterminée. En outre, la section
des éléments de renfort est telle que la section totale des éléments de ladite pluralité
haute ou basse d'éléments est au moins égale à une valeur minimale calculée en fonction
des dimensions de la poutre et des charges appliquées sur ladite poutre.
[0034] La loi de variation déterminant les longueurs des éléments d'armature peut être de
plusieurs types, ayant en général une forme sensiblement parabolique. En particulier,
on pourra déterminer les longueurs des éléments d'armature à partir de la courbe MF
des moments fléchissants de la poutre, ladite courbe étant illustrée sur la figure
3 à l'aplomb de la poutre de longue portée 10 dont les partie d'armature haute et
basse comportent chacune deux niveaux d'éléments superposés.
[0035] La partie d'armature haute 13.1 comporte tout d'abord un premier élément de renfort
13.11 agencé juste en dessous du bord supérieur 19 de la poutre. Ainsi que cela est
mieux visible sur la figure 4, les extrémités de cet élément de renfort 13.11 n'arrivent
pas jusqu'aux bords d'extrémité 17 de la poutre, c'est-à-dire que les réservations
associées sont axialement non débouchantes. Dans la pratique, on pourra prévoir une
distance de l'ordre d'une dizaine de centimètres en-deçà des bords libres 17. On trouve
ensuite, en s'éloignant du bord supérieur 19, un deuxième élément de renfort 13.12
de longueur plus courte. La longueur de ce dernier élément est donnée par la loi de
variation choisie, en l'espèce la courbe des moments fléchissants MF de la poutre.
On obtient alors pour l'élément de renfort 13.12 une longueur L2 qui est de l'ordre
de 0,55 L1, où L1 est la longueur de l'élément de renfort 13.11.
[0036] Pour la partie d'armature basse 13.2, on trouve une disposition symétrique de la
précédente par rapport à la fibre neutre de la poutre, avec un élément de renfort
13.21 de même longueur que l'élément 13.11, et un élément de renfort plus intérieur
13.22 de même longueur que l'élément de renfort 13.12. L'élément de renfort 13.21
est de même faiblement distant du bord inférieur 18 de la poutre. En outre, la section
des éléments de renfort 13.11, 13.12, 13.21, 13.22 est choisie telle que la section
totale de ces éléments soit au moins égale à une valeur minimale calculée en fonction
des dimensions de la poutre et des charges appliquées sur ladite poutre.
[0037] Dans la pratique, on s'attachera à disposer les parties d'armature haute et basse
aussi près que possible des bords respectivement supérieur et inférieur de la poutre.
En l'espèce, on constate que l'élément de renfort 13.11 est agencé juste en dessous
de la lame supérieure notée 12.1 du corps de poutre, et que de la même façon l'élément
de renfort 13.21 est disposé juste au-dessus de la dernière lame 12.n de ladite poutre,
le nombre n correspondant au nombre de lames constituant le corps de poutre 12.
[0038] Ainsi que cela est mieux visible sur la coupe de la figure 5, chaque niveau d'armature
haute 13.1 ou basse 13.2 comporte deux éléments de renfort identiques juxtaposés.
Ceci permet de laisser subsister un joint libre entre les bords longitudinaux en regard
des deux lames juxtaposées, ledit joint autorisant une libre dilatation du carbone,
laquelle est notablement différente de celle du bois.
[0039] Ainsi, l'agencement de l'armature interne de renfort présente une double symétrie,
à la fois par rapport à la fibre neutre (qui correspond à la ligne en trait mixte
L au niveau de la représentation de la courbe des moments fléchissants MF), et par
rapport à un plan médian transversal noté Q.
[0040] Les figures 6 à 8, qui correspondent respectivement aux figures 3 à 5 précédemment
décrites, illustrent une autre variante dans laquelle la partie d'armature haute 13.1
et la partie d'armature basse 13.2 comportent chacune trois niveaux d'éléments superposés.
On distingue ainsi des éléments 13.11, 13.12, 13.13 pour la partie d'armature haute
13.1, et des éléments 13.21, 13.22, 13.23 pour la partie d'armature inférieure 13.2.
A chaque fois, les longueurs varient de façon décroissante au fur et à mesure que
l'on s'éloigne du bord libre supérieur 19 ou inférieur 18 de la poutre, conformément
à la loi de variation retenue. Pour les éléments de renfort de plus faible longueur
13.13, 13.23, la longueur est ici terminée à partir de la courbe MF, et correspond
sensiblement à la relation L3 = 0,25 L1.
[0041] Là encore, chaque niveau d'armature haute 13.1 ou basse 13.2 comporte deux éléments
de renfort identiques juxtaposés, en l'espèce deux lames plates couchées entre lesquelles
est défini un joint libre de dilatation.
[0042] Ainsi que cela est mieux visible sur les figures 9 et 10, chacune des paires de lames
plates juxtaposées est disposée dans une réservation commune 14. On distingue sur
ces figures les deux premières lames de bois supérieures 12.1, 12.2 du corps de poutre,
dont la lame inférieure 12.2 présente une engravure centrale 14.2. Cette engravure
14.2 délimite avec la face inférieure 14.1 de la lame 12.1 une réservation commune
14 pour les deux lames plates couchées juxtaposées 13.11. On aurait pu prévoir deux
demi-engravures ménagées symétriquement sur chacune des lames en regard pour loger
les éléments de renfort juxtaposés, mais le mode de réalisation illustré ici permet
de faciliter considérablement la fabrication, et diminue aussi les exigences de précision
pour l'usinage.
[0043] Il convient de noter que les bords latéraux 14.5 délimitant l'engravure 14.2 définissent
des surfaces de collage importantes avec la face inférieure en regard 14.1 de la lame
de bois 12.1, ce qui permet de réduire les phénomènes de délamination du bois dans
une situation de flèche maximale de la poutre.
[0044] La figure 9 correspond à la position assemblée, dans laquelle les éléments d'armature
sont noyés dans la matière de collage qui est avantageusement celle utilisée pour
assembler entre elles les lames de bois, cette matière de collage étant par exemple
une colle de résorcine, et de préférence une colle de résorcine-urée-formol.
[0045] On notera en outre la présence de saignées longitudinales 14.3, 14.4 débouchant la
réservation 14. Ces saignées contribuent à éviter une possible délamination du bois
de certaines lames, ou une fissuration du carbone de certains éléments de renfort.
[0046] A titre indicatif, en utilisant une trentaine de lames de bois d'épaisseur 45 millimètres
pour constituer le corps principal en bois 12, on utilisera pour constituer l'armature
interne de renfort 13 des lames plates couchées en composite de fibres de carbone
à haute résistance dont l'épaisseur va de 10 à 20 millimètres selon la longueur de
la portée envisagée. Ceci signifie que chaque lame de bois présentant une engravure
de réception sera amincie localement de 10 à 12 millimètres de son épaisseur au niveau
desdites engravures. La longueur des lames de renfort en carbone sera d'environ 29,76
mètres pour la longueur L1 qui est la plus grande (c'est-à-dire environ 30 mètres
moins une distance d'environ 12 centimètres à partir de chaque extrémité), la longueur
de l'élément suivant sera de l'ordre de 14 mètres, et, lorsque celui-ci sera prévu,
la longueur du troisième élément constitutif plus court encore sera de l'ordre de
8 mètres.
[0047] Avec une poutre ayant le dimensionnement précité, le calcul permet de déterminer
la valeur minimale de section désirée, c'est-à-dire en l'espèce environ 8160 millimètres
carrés, ce qui donne, pour un mode de réalisation dans lequel les parties d'armature
haute et basse comportent chacune deux niveaux d'éléments superposés, des lames plates
de 120 millimètres de large pour 34 millimètres d'épaisseur.
[0048] Cette dernière valeur montre que l'on peut se contenter d'éléments de renfort faiblement
dimensionnés, ce qui ouvre des perspectives extrêmement intéressantes que l'on ne
pouvait obtenir précédemment avec les techniques classiques. En particulier, outre
la facilité de fabrication des plats de composite, la faible épaisseur permet également
de faciliter considérablement le transport dans la mesure où les plats peuvent être
conditionnés en forme de rouleaux. En outre, on réalise une économie considérable
de plats de composite de fibres de carbone dans la mise en oeuvre.
[0049] Les figures 11 à 13 illustrent une autre variante, dans laquelle l'armature interne
de renfort en composite de fibres de carbone à haute résistance est constituée par
des éléments allongés réalisés sous la forme de barres pleines, de section ronde ou
autre. Comme cela est mieux visible sur la coupe de la figure 12, on utilise, à la
fois en partie haute (comme en partie basse) de la poutre 10, des paires de barres
de carbone juxtaposées.
[0050] On distingue ainsi une partie d'armature haute 13.1 qui est ici constituée de deux
paires de barres 13'.11 de grande longueur, suivies de deux paires de barres 13'.12
de longueur plus faible. La partie d'armature basse 13.2 comporte de la même façon
deux paires de barres 13.21 de grande longueur, et deux paires de barres de plus faible
longueur 13.22. Les longueurs des barres sont comme précédemment déterminées à partir
de la loi de variation retenue, par exemple en correspondance avec la courbe des moments
fléchissants de la poutre.
[0051] En raison de l'importance de la section des barres de carbone, on peut avoir à faire
face à des efforts importants exercés au niveau des extrémités libres des barres de
carbone, lesquels efforts sont exercés directement sur le bois environnant. Pour éviter
tout risque d'arrachement ou de délamination de cette zone fortement sollicitée, du
corps en bois, il est intéressant de prévoir des plaques terminales de répartition
des efforts, comme les plaques 15 illustrées ici. Ces plaques de butée seront de préférence
réalisées également en carbone. Comme cela est mieux visible sur la vue éclatée de
la figure 13, la plaque de butée 15 est encastrée dans une réservation associée 16
qui communique avec la réservation 14 recevant les deux barres de renfort 13'.11 juxtaposées.
Les deux lames de bois adjacentes concernées 12.1, 12.2 présentent alors chacune deux
engravures 14.21, 14.22 de section demi-cylindrique, destinées à recevoir les barres
de renfort en composite de fibres de carbone à haute résistance. Au débouché de ces
engravures demi-cylindriques, on trouve alors l'engravure transversale 16 qui communique
avec les précédentes, correspondant à une demi-hauteur de la plaque de butée 15.
[0052] Comme précédemment, les barres de section ronde sont noyées dans la matière de collage
utilisée pour l'assemblage des lames de bois. La matière de collage sera de préférence
une colle de résorcine, et plus particulièrement une colle de résorcine-uréee-formol.
Une telle colle réalise en effet une solidarisation extrêmement forte entre la surface
des éléments de renfort en fibres de carbone et les fibres de bois adjacentes. L'armature
de renfort 13 fait ainsi intimement corps avec le corps de poutre en lamellé-collé,
et procure un comportement mécanique optimal pour la poutre armée ainsi réalisée.
[0053] On aura noté dans le cas de la réalisation d'une armature de renfort sous forme de
barres de carbone, que l'on retrouve une partie d'armature haute 13.1 et une partie
d'armature basse 13.2 disposées symétriquement par rapport à la fibre neutre de la
poutre.
[0054] Grâce à l'armature interne en composite de fibres de carbone précédemment décrite,
on obtient une compatibilité surprenante et très performante de déformation entre
le bois et les fibres de carbone. Dans la pratique, les éléments en composite de fibres
de carbone à haute résistance seront constitués par une association entre des fibres
de carbone et une résine associée, obtenue grâce à une polymérisation dans un moule.
Sous l'action des charges appliquées, on constate que le bois se déforme, et si l'on
pousse les charges au fur et à mesure, en augmentant la charge de façon à atteindre
la plastification des lames de bois, celles qui se trouvent sur les fibres extrêmes
atteignent les limites de sa résistance et se plastifient, entraînant la colle qui
flue et transmettant la charge à la deuxième lame, et ainsi de suite jusqu'à l'épuisement
de la résistance des lames en bois. On obtient ainsi un diagramme de déformation qui
n'est plus triangulaire, mais rectangulaire.
[0055] Par ailleurs, pour des portées de 25 à 40 mètres, l'utilisation d'une armature interne
conforme à l'invention permet de limiter considérablement la hauteur des poutres,
avec un gain de 30 à 40 % par rapport aux structures traditionnelles en lamellé-collé
ne présentant aucune armature interne.
[0056] Par ailleurs, comme cela est visible sur les figures 3 et 6, il est intéressant de
prévoir que la poutre 10 comporte des lames de bois 12.i et des éléments de renfort
13.1j, 13.2j incurvés de façon à présenter une contre-flèche notée
c qui est maximale à mi-longueur de ladite poutre. Ainsi, le bord inférieur 18 de la
poutre 10, ou intrados, est incurvé de telle sorte que la poutre de longue portée
10 présente une contre-flèche qui est maximale à mi-longueur de la poutre, le paramètre
c étant de préférence donné par la relation c = 0,013 x (1/2L), où L est la longueur
de la poutre 10. Ceci correspond alors à une contre-flèche de 1,3%.
[0057] La présence d'une telle contre-flèche permet de mieux maîtriser les efforts des moments
fléchissants, et aussi de favoriser les écoulements des eaux en toiture grâce à la
déclivité ainsi formée qui guide les eaux de pluie en direction des extrémités des
poutres de longue portée.
[0058] Un autre avantage de l'invention réside dans la participation de la poutre de longue
portée au cloisonnement d'une partie de toiture de la superstructure.
[0059] En effet, si on se réfère aux figures 14 et 15, on constate que chaque poutre de
longue portée à armature interne 10 est équipée latéralement, en partie haute et parallèlement
au bord supérieur de celle-ci, de deux semelles d'appui 20 fixées par des boulons
traversants 21. Ces semelles d'appui 20 s'étendent ainsi longitudinalement sur la
presque totalité de la longueur de la poutre 10. Le bord supérieur de chacune des
semelles 20 est disposé un peu plus bas que le bord supérieur de la poutre, ce qui
ménage un espace d'appui pour des éléments d'extrémité 5.5 des poutrelles du type
"joist canam". On peut alors disposer un élément de toiture 25, avec sa plaque supérieure
d'étanchéité 26, son matelas intermédiaire isolant 27, et son bac de support ondulé
28, en appui sur les ensembles de poutrelles 5, la fixation étant assurée précisément
sur les semelles précitées 20 par des tire-fond 22. Ainsi que cela est aisé à comprendre,
les poutres de longue portée 2 et 10 réalisent un cloisonnement naturel de cette partie
de toiture, ce qui permet de générer tout naturellement des espaces formant cantons
de désenfumage. Les cantons étant ainsi réalisés permettent de rester conforme aux
normes les plus sévères en matière de résistance au feu, sans qu'il soit nécessaire
de rajouter des éléments constitutifs.
[0060] Enfin, la poutre armée conforme à l'invention, reste extrêmement homogène grâce à
l'utilisation d'une surface maximale de collage bois sur bois, et à l'excellent travail
du binôme carbone-bois. Cette technique permet par ailleurs une meilleure protection
au feu du carbone, et, en le dissimulant, conserve à la poutre toute l'intégralité
de son aspect bois.
[0061] Bien que la description qui précède concerne une application à la réalisation d'une
superstructure modulaire, on pourra naturellement utiliser la poutre de longue portée
dans d'autres ouvrages de génie civil, tels que tabliers de ponts, tabliers de passerelles
ou ossatures de plate-forme, et plus généralement tout ouvrage nécessitant des éléments
porteurs de grandes dimensions.
[0062] L'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation qui viennent d'être décrits,
mais englobe au contraire toute variante reprenant, avec des moyens équivalents, les
caractéristiques essentielles énoncées plus haut.
1. Poutre de longue portée (10) destinée à constituer un élément porteur d'une superstructure
modulaire ou autre ouvrage de génie civil, ladite poutre étant constituée d'un corps
principal en bois (12) à structure en lamellé-collé, et d'une armature interne de
renfort (13) constituée par des éléments allongés en composite de fibres de carbone
à haute résistance qui s'étendent suivant la direction longitudinale de la poutre,
chacun desdits éléments allongés étant logé et collé dans une réservation associée
latéralement non-débouchante, caractérisée en ce que l'armature interne de renfort (13) est formée d'une partie d'armature haute (13.1)
et d'une partie d'armature basse (13.2) comportant chacune une pluralité d'éléments
superposés (13.11, 13.12, 13.13 ; 13.21, 13.22, 13.23) dont la longueur décroît identiquement
à partir des deux extrémités de ladite poutre au fur et à mesure que l'on s'éloigne
du bord libre respectivement supérieur (19) ou inférieur (18) de la poutre conformément
à une loi de variation prédéterminée, et dont la section est telle que la section
totale des éléments de ladite pluralité haute ou basse d'éléments est au moins égale
à une valeur minimale calculée en fonction des dimensions de la poutre et des charges
appliquées sur ladite poutre.
2. Poutre (10) selon la revendication 1, caractérisée en ce que la loi de variation déterminant les longueurs des éléments d'armature (13.11, 13.12,
13.13 ; 13.21, 13.22, 13.23) correspond sensiblement à la courbe (MF) des moments
fléchissants de ladite poutre.
3. Poutre (10) selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisée en ce que la partie d'armature haute (13.1) et la partie d'armature basse (13.2) sont agencées
symétriquement par rapport à la fibre neutre (L) de ladite poutre.
4. Poutre (10) selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que la partie d'armature haute (13.1) et la partie d'armature basse (13.2) comportent
chacune deux ou trois niveaux d'éléments de renfort superposés.
5. Poutre (10) selon la revendication 4, caractérisée en ce que chaque niveau d'armature haute (13.1) ou basse (13.2) comporte deux éléments de renfort
identiques juxtaposés.
6. Poutre (10) selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que les éléments allongés de renfort (13.11, 13.12, 13.13 ; 13.21, 13.22, 13.23) sont
des lames plates couchées.
7. Poutre (10) selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que les éléments allongés de renfort (13'.11, 13'.12 ; 13'.21, 13'.22) sont des barres
pleines, de section ronde ou autre.
8. Poutre (10) selon les revendications 5 et 6, caractérisée en ce que les lames plates juxtaposées (13.11) de chaque paire sont disposées côte à côte dans
une réservation commune (14).
9. Poutre (10) selon la revendication 8, caractérisée en ce que chaque réservation commune (14) est définie par une engravure non débouchante (14.2)
pratiquée dans une lame de bois et par la face en regard (14.1) de la lame de bois
directement adjacente.
10. Poutre (10) selon les revendications 5 et 7, caractérisée en ce que les barres de renfort juxtaposées (13'.11) de chaque paire sont disposées dans des
réservations associées (14) adjacentes mais non communicantes entre elles, chacune
desdites réservations étant définie par deux engravures complémentaires non débouchantes
(14.21, 14.22) pratiquées dans deux lames de bois adjacentes.
11. Poutre (10) selon la revendication 10, caractérisée en ce qu'il est prévu, contre chaque extrémité libre des barres de renfort de plus grande longueur
(13'.11, 13'.21), une plaque de butée (15) encastrée dans une réservation associée
(16) communiquant avec la réservation individuelle (14) recevant la barre de renfort
concernée.
12. Poutre (10) selon la revendication 8 ou la revendication 10, caractérisée en ce que chaque réservation commune ou individuelle (14) présente en outre au moins une saignée
longitudinale (14.3, 14.4) débouchant dans ladite réservation, en vue d'éviter une
délamination du bois de certaines lames, ou une fissuration du carbone de certains
éléments de renfort (13.11).
13. Poutre (10) selon l'une des revendications 1 à 12, caractérisée en ce que les éléments de renfort constituant les parties d'armature haute (13.1) et basse
(13.2) sont tous noyés dans la matière de collage utilisée, celle-ci étant de préférence
la même que la matière de collage solidarisant les lames de bois entre elles.
14. Poutre (10) selon la revendication 13, caractérisée en ce que la matière de collage est une colle de résorcine, et de préférence une colle de résorcine-urée-formol.
15. Poutre (10) selon l'une des revendications 1 à 14, caractérisée en ce qu'elle comporte des lames de bois (12.i) et des éléments de renfort (13.1j, 13.2j) incurvés,
de façon à présenter une contre-flèche (c) qui est maximale à mi-longueur de ladite
poutre.