[0001] L'invention concerne une talonnière de fixation de sécurité pour chaussure de ski,
c'est à dire un dispositif destiné à maintenir de manière sécurisée l'arrière d'une
chaussure sur un ski en exerçant une pression sur le talon de la chaussure tout en
pressant vers l'avant l'ensemble de la chaussure contre un dispositif de fixation
avant, et en assurant une libération automatique de l'arrière de la chaussure en cas
de chute du skieur vers l'avant. Elle concerne aussi un ski sur lequel est fixée une
telle talonnière.
[0002] Une talonnière, qui est devenue une image de marque du Demandeur, est par exemple
décrite dans les brevets FR2765115 et EP0893146. Une telle talonnière est schématiquement
représentée sur la figure 1. Elle se compose d'un corps cylindrique tubulaire 1 comprenant
à une extrémité un agrippe talon 2. Ce corps est articulé en rotation autour d'une
came 3 formée dans une pièce cylindrique faisant partie d'un étrier en forme de U
dont les deux bras 4 sont reliés à une plaque 5 montée pivotante. Cette plaque 5 est
en général montée sur une embase elle-même montée sur une glissière relativement large,
fixée sur le ski 6, de manière à pouvoir régler la position longitudinale de la fixation.
Le corps 1 met en oeuvre la fonction de déclenchement, qui permet de libérer l'arrière
de la chaussure en cas d'effort important comme c'est le cas dans une chute du skieur
vers l'avant. Pour cela, le corps 1 comprend généralement un ressort hélicoïdal, travaillant
en compression entre un piston en appui sur la came 3 et une butée située vers l'extrémité
opposée à la came. La forme de la came 3 est telle que sous l'effet de pression du
ressort, la chaussure 7 une fois chaussée est pressée vers l'avant contre la fixation
avant et vers le bas contre le ski. Seul un effort important permet de basculer le
corps 1 autour de la came 3 en repoussant le piston et en comprimant le ressort, ce
qui déclenche l'ouverture de la talonnière. L'avantage d'une telle talonnière du Demandeur
vient du fait que la fonction de déclenchement se trouve dans le corps tubulaire 1,
par ce biais physiquement séparée des autres fonctions principales de la talonnière,
comme la fonction de réglage de sa position longitudinale sur le ski. Cela facilite
l'entretien et la réparation de ces talonnières par rapport aux talonnières classiques
dans lesquelles toutes les fonctions dont celle de déclenchement sont réunies dans
un même corps directement positionné sur le ski. De plus, ce type de déclenchement
permet de déclencher la fixation à des efforts très élevés, particulièrement adaptés
au ski de compétition, contrairement aux mécanismes classiques mentionnés ci-dessus.
[0003] Toutefois, les talonnières du Demandeur, précédemment décrites, possèdent, du fait
de leur complexité, les inconvénients suivants :
- les bras 4 de l'étrier présentent globalement un écartement important puisqu'ils contournent
latéralement la chaussure de ski 7 entre leur liaison à la plaque 5 et celle à la
came 3. Cette géométrie entraîne un risque que les parties latérales de la fixation
accrochent la neige, principalement lorsque le ski est en virage, et modifient la
trajectoire du ski de manière intempestive ;
- le mécanisme de déclenchement est en porte-à-faux par rapport aux points de solidarisation
des bras avec la plaque pivotante et l'embase, ce qui exige des bras épais et rigides
pour résister aux efforts importants qu'ils subissent. Ces bras contribuent à une
augmentation du poids de l'ensemble de la talonnière ;
- ces talonnières comprennent plusieurs pièces placées devant l'agrippe talon, ce qui
représente un encombrement difficile à gérer pour permettre le positionnement de la
chaussure de ski dont la forme et les dimensions sont normalisées et ne sont pas modifiables
;
- elles sont coûteuses.
L'homme du métier a envisagé de nombreux aspects de sécurité lorsqu'il a mis au point
ces fixations et a proposé une solution complexe composée de nombreuses fonctions
mécaniques, permettant effectivement de traiter efficacement certains problèmes de
sécurité, mais qui dans le même temps ajoute les nouveaux inconvénients, listés ci-dessus.
[0004] L'objet de la présente invention est de proposer une talonnière simplifiée de fixation
de sécurité pour chaussure de ski conservant les avantages mentionnés ci-dessus de
la solution du Demandeur mais n'en possédant pas les inconvénients.
[0005] Plus précisément, un premier objet de l'invention consiste à proposer une talonnière
qui différencie physiquement la fonction de déclenchement des autres fonctions.
[0006] Un second objet de l'invention consiste à proposer une talonnière avec un faible
encombrement latéral pour éliminer le risque d'accrocher la neige.
[0007] Un troisième objet de l'invention consiste à proposer une talonnière libérant au
maximum l'espace devant l'agrippe talon afin d'optimiser le positionnement de la chaussure.
[0008] Un quatrième objet de l'invention consiste à proposer une talonnière simple, d'un
faible poids et peu coûteuse.
[0009] L'invention atteint les objets ci-dessus en proposant une talonnière de fixation
de sécurité pour chaussure de ski comprenant un corps tubulaire possédant une fonction
de déclenchement et comportant à une de ses extrémités un agrippe talon destiné à
maintenir le talon d'une chaussure de ski sur un ski, ce corps tubulaire étant articulé
en rotation autour d'une came formée dans une pièce cylindrique, cette came étant
solidaire de deux bras latéraux reliés à une embase montée mobile longitudinalement
sur un socle destiné à être fixé sur un ski, l'écartement des deux bras au niveau
de l'embase étant inférieur à leur écartement au niveau de leur liaison avec la came.
[0010] Les bras peuvent présenter une forme en V dans une projection sur un plan transversal
et leur écartement au niveau de leur liaison avec l'embase peut être sensiblement
la moitié de l'écartement maximal des bras au niveau de leur liaison avec la came.
[0011] D'autre part, les bras peuvent présenter une inclinaison vers l'arrière, cette inclinaison
vers l'arrière des bras pouvant être de l'ordre de 60 degrés par rapport au plan du
socle.
[0012] Les bras peuvent être métalliques et reliés à l'embase par une liaison rivetée par
au moins deux axes de solidarisation traversant transversalement l'embase ou à l'aide
d'au moins deux vis traversantes. L'axe de la came et le premier axe de solidarisation
sont sensiblement dans un même plan vertical.
[0013] En variante, les bras et l'embase forment une seule pièce en matière synthétique
et un insert en métal entoure au moins partiellement la came de manière à renforcer
la talonnière.
[0014] La longueur avant de la partie du socle dépassant de l'agrippe talon est courte,
la hauteur de la came par rapport au socle est réduite à une hauteur sensiblement
proche de la hauteur du talon d'une chaussure de ski.
[0015] L'invention concerne aussi un ski équipé d'une telle talonnière de fixation de sécurité
pour chaussure de ski.
[0016] Un mode d'exécution est décrit ci-après, à titre d'exemple, en référence au dessin
annexé, dans lequel :
La figure 1 représente une talonnière du Demandeur selon l'art antérieur ;
la figure 2 représente une vue en perspective d'une talonnière selon un mode d'exécution,
en position fermée ;
la figure 3 représente une vue de face d'une talonnière selon un mode d'exécution,
en position fermée ;
la figure 4 représente une vue arrière d'une talonnière selon un mode d'exécution,
en position fermée ;
la figure 5 représente une vue de côté d'une talonnière selon un mode d'exécution,
en position ouverte ;
la figure 6 représente une vue de côté d'une talonnière selon un mode d'exécution,
en position fermée.
[0017] Dans les différentes figures, les mêmes références seront utilisées pour les éléments
correspondants.
[0018] En référence aux figures 2 à 6, la talonnière selon un mode d'exécution comprend
un corps tubulaire 1 similaire à celui de l'art antérieur décrit en référence à la
figure 1. Ce corps 1 est articulé autour d'une came 3, formée dans une pièce cylindrique,
afin de positionner l'agrippe talon 2 sur le talon d'une chaussure de ski 7 en position
fermée. Deux bras 4 sont fixés d'une part aux bords latéraux de la came 3 et d'autre
part à une embase 8, elle-même montée sur un socle 9 de manière mobile selon une direction
longitudinale à l'aide d'une liaison à glissières 10. Le maintien et la mise en mouvement
longitudinal de l'embase 8 sur le socle 9 sont réalisés par des moyens connus de l'art
antérieur, non représentés. Le socle 9 est destiné à être fixé sur un ski.
[0019] La talonnière sépare totalement la fonction de déclenchement, contenue dans le corps
1, de la fonction de réglage longitudinal de la fixation, réalisée par la liaison
entre l'embase 8 et le socle 9. De plus, elle utilise la technologie de déclenchement
adaptée au ski de compétition.
[0020] L'espace à l'avant de l'agrippe talon 2 est entièrement libéré. Il ne reste plus
que le socle. L'épaisseur de l'avant de la fixation et la longueur du socle sont ainsi
réduites. Cela permet un positionnement de la semelle de la chaussure au plus bas,
sans subir de gêne puisque l'encombrement est réduit, plus facile même lorsqu'il y
a de la neige collée sous la chaussure par exemple. De plus, la hauteur des bras est
réduite à une hauteur sensiblement égale à celle du talon de la chaussure.
[0021] Les bras 4 présentent à leur base, au niveau de leur liaison avec l'embase 8, un
écartement inférieur à leur écartement se trouvant au niveau de leur liaison avec
la came, allant même jusqu'à sensiblement la moitié de cet écartement maximal. Ainsi,
ces bras ne présentent plus les inconvénients de risquer de frotter sur la neige.
Comme il apparaît sur les figures 3 et 4, ils présentent une forme en V dans une projection
sur un plan transversal, contrairement aux formes habituelles en U. D'autre part,
cette forme a pour autre avantage de permettre l'utilisation de glissières étroites,
ce qui participe d'autant plus à la réduction d'ensemble de l'encombrement latéral
de la talonnière.
[0022] Les bras 4 sont métalliques et fixés à l'embase 8 par une liaison rivetée par trois
axes de solidarisation traversant transversalement l'embase 8. En variante, les bras
4 peuvent être fixés sur l'embase 8 à l'aide de trois vis traversantes. Ils sont de
plus inclinés vers l'arrière. En effet, leur base se trouve reculée de manière significative
par rapport à leur partie supérieure : la pente vers l'arrière est de l'ordre de 60
degrés par rapport au socle dans ce mode d'exécution (voir figure 6). Cette géométrie
permet un quasi-alignement dans un même plan vertical de la came 3 et du premier axe
de solidarisation 11, ce qui diminue de manière significative le porte-à-faux du mécanisme
de déclenchement par rapport aux points de liaison des bras 4 avec l'embase 8. Ces
bras, subissant moins d'effort que ceux de l'art antérieur, sont allégés.
[0023] Selon une variante d'exécution encore plus économique, les bras 4 forment une seule
pièce avec l'embase 8 et l'ensemble est en matière synthétique. L'articulation du
corps 1 autour de l'axe d'articulation de la came 3 est renforcée à l'aide d'une partie
métallique insérée au moins partiellement autour de la came 3.
[0024] La talonnière selon le mode d'exécution facilite aussi grandement le chaussage de
la chaussure de ski, qui peut être réalisé directement en appuyant le talon sur l'agrippe
talon 2 en position ouverte, selon une technique communément appelée "step in". Pour
cela, le talon est d'abord positionné sur l'agrippe talon 2 de la talonnière en position
ouverte de la manière représentée sur la figure 5. Une pression sur le talon va permettre
le chaussage de la chaussure afin d'arriver à la position fermée de la talonnière,
telle que représentée sur la figure 6. Durant cette phase de chaussage, le talon effectue
un arc de cercle représenté sur la figure 5, restant ainsi proche des bras 4 tout
au long du chaussage.
[0025] La talonnière ainsi décrite conserve donc les avantages de l'art antérieur sans en
avoir les inconvénients.
1. Talonnière de fixation de sécurité pour chaussure de ski comprenant un corps tubulaire
(1) possédant une fonction de déclenchement et comportant à une de ses extrémités
un agrippe talon (2) destiné à maintenir le talon d'une chaussure de ski sur un ski,
ce corps tubulaire (1) étant articulé en rotation autour d'une came (3) formée dans
une pièce cylindrique, cette came étant solidaire de deux bras (4) latéraux reliés
à une embase (8) montée mobile longitudinalement sur un socle (9) destiné à être fixé
sur un ski, caractérisée en ce que l'écartement des deux bras (4) au niveau de l'embase est inférieur à leur écartement
au niveau de leur liaison avec la came.
2. Talonnière de fixation de sécurité pour chaussure de ski selon la revendication précédente
caractérisée en ce que les bras (4) présentent une forme en V dans une projection sur un plan transversal.
3. Talonnière de fixation de sécurité pour chaussure de ski selon la revendication précédente
caractérisée en ce que l'écartement des bras (4) au niveau de leur liaison avec l'embase est sensiblement
la moitié de l'écartement maximal des bras (4) au niveau de leur liaison avec la came
(3).
4. Talonnière de fixation de sécurité pour chaussure de ski selon l'une des revendications
précédentes caractérisée en ce que les bras (4) présentent une inclinaison vers l'arrière.
5. Talonnière de fixation de sécurité pour chaussure de ski selon la revendication précédente
caractérisée en ce que l'inclinaison vers l'arrière des bras (4) est de l'ordre de 60 degrés par rapport
au plan du socle (9).
6. Talonnière de fixation de sécurité pour chaussure de ski selon l'une des revendications
précédentes caractérisée en ce que les bras (4) sont métalliques et reliés à l'embase (8) par une liaison rivetée par
au moins deux axes de solidarisation traversant transversalement l'embase (8) ou à
l'aide d'au moins deux vis traversantes.
7. Talonnière de fixation de sécurité pour chaussure de ski selon la revendication précédente
caractérisée en ce que l'axe de la came (3) et le premier axe de solidarisation (11) sont sensiblement dans
un même plan vertical.
8. Talonnière de fixation de sécurité pour chaussure de ski selon l'une des revendications
1 à 5 caractérisée en ce que les bras (4) et l'embase (8) forment une seule pièce en matière synthétique.
9. Talonnière de fixation de sécurité pour chaussure de ski selon la revendication 8
caractérisée en ce qu'un insert en métal entoure au moins partiellement la came (3) de manière à renforcer
la talonnière.
10. Talonnière de fixation de sécurité pour chaussure de ski selon l'une des revendications
précédentes caractérisée en ce que la longueur avant de la partie du socle (9) dépassant de l'agrippe talon est courte.
11. Talonnière de fixation de sécurité pour chaussure de ski selon l'une des revendications
précédentes caractérisée en ce que la hauteur de la came (3) par rapport au socle (9) est réduite à une hauteur sensiblement
proche de la hauteur du talon d'une chaussure de ski.
12. Ski équipé d'une talonnière de fixation de sécurité pour chaussure de ski selon l'une
des revendications précédentes.