Objet de l'invention
[0001] La présente invention se rapporte à un dispositif destiné à la mise en oeuvre du
refroidissement d'une bande d'acier, dans le cadre d'un processus de recuit en continu.
En particulier, ce refroidissement est réalisé au moyen de jets d'eau immergés. Cette
opération de refroidissement peut être réalisée consécutivement à une première opération
de refroidissement dans un bain d'eau bouillante.
Etat de la technique
[0002] Le recuit continu est un traitement thermochimique que l'on applique aux bandes d'acier
après le laminage à froid. La "bande" d'acier est le produit sidérurgique qui, découpé,
donnera des tôles utilisées notamment pour la fabrication des carrosseries automobiles,
des carcasses d'appareils électroménagers, etc.
[0003] Le procédé de recuit continu consiste à faire défiler la bande d'acier dans un four
où elle est exposée à un chauffage et à un refroidissement contrôlés. Dans le four
de recuit continu, la bande d'acier circule verticalement, selon une série de brins
successifs, montants et descendants, et défile ainsi séquentiellement au travers des
diverses étapes du traitement.
[0004] Le traitement de la bande dans le four comprend généralement les étapes thermiques
successives suivantes :
- préchauffage et chauffage : la bande atteint une température de 700 à 850°C en 2 à
3 minutes ;
[0005] Le traitement de la bande dans le four comprend généralement les étapes thermiques
successives suivantes :
- préchauffage et chauffage : la bande atteint une température de 700 à 850°C en 2 à
3 minutes ;
- maintien à la température maximale durant 1 minute environ ;
- refroidissement lent, par exemple à l'eau bouillante ;
- refroidissement rapide (appelé "trempe"), par exemple par eau sous forme liquide projetée
sur la bande à une température pouvant aller au maximum jusqu'à sa température d'ébullition.
- survieillissement ;
- refroidissement final.
[0006] Ces différentes étapes sont nécessaires à la mise en oeuvre du traitement métallurgique
visé, à savoir la recristallisation, la précipitation des carbures, l'obtention des
structures finales ou encore l'obtention d'un acier non vieillissant, etc.
[0007] En particulier, ces dernières années, on a vu l'émergence d'une demande accrue, émanant
notamment de l'industrie automobile, pour des tôles d'acier présentant simultanément
des propriétés de résistance et de formabilité améliorées.
[0008] Dans ce cadre, la phase de refroidissement joue un rôle particulièrement crucial
puisqu'elle permet, dans certains cas, de réduire la concentration en éléments d'alliage
coûteux nécessaires à la réalisation de structures microscopiques particulières, comme
par exemple de type "dual phase", multiphase, "HLE" (Haute Limite Elastique), etc.
Le procédé de refroidissement correspond donc à un enjeu métallurgique et économique
non négligeable.
[0009] Les principales technologies de refroidissement appliquées industriellement sont
:
- le refroidissement par jets de gaz ;
- l'immersion dans un bain d'eau, éventuellement "agitée" ;
- le refroidissement par passage sur des rouleaux refroidis ;
- le refroidissement par jets d'eau ;
- le refroidissement par un brouillard d'eau créé par pulvérisation au moyen d'un gaz
supersonique, cette technologie étant appelée "misting jet".
[0010] Par le passé, la Demanderesse a développé un procédé de refroidissement qui consiste
à immerger la bande d'acier dans un bain d'eau proche de sa température d'ébullition.
Bien que ce procédé soit caractérisé par une homogénéité de refroidissement exceptionnelle
et par un coefficient de transfert thermique constant quelles que soient les conditions
de la ligne, il possède également certaines limitations.
[0011] D'une part, les vitesses de refroidissement qu'il est possible d'atteindre sont relativement
faibles, à savoir environ 50°C/s pour une bande d'acier de 1mm d'épaisseur. Cette
limitation provient du fait que lorsqu'une bande d'acier est immergée à haute température
dans un bain d'eau bouillante, il se forme au voisinage de sa surface un film de vapeur
stable, dans un régime dit de "caléfaction", qui limite considérablement les échanges
thermiques. On entend par caléfaction la présence d'un film de vapeur, engendré par
ébullition importante, entre une paroi chaude et un fluide qui est soit un liquide,
soit un mélange diphasique de liquide et de vapeur, cette présence ayant pour conséquence
un mauvais transfert de chaleur entre la paroi et le fluide.
[0012] D'autre part, la température de la bande d'acier à la sortie du bain d'eau bouillante
doit rester supérieure à 300°C environ. Lorsque la température de la bande devient
inférieure à cette température, le film de vapeur devient instable et on passe en
régime d'ébullition dite nucléée. Dans ce dernier régime, des régions voisines de
la bande sont soumises à des flux de chaleur différents, ce qui crée des différences
de température importantes. Ces gradients de température induisent dans l'acier des
contraintes mécaniques, qui risquent de créer des déformations plastiques, donc permanentes
et de mener à des défauts de planéité.
[0013] Des solutions ont été proposées afin de pallier ces défauts. On peut par exemple
immerger la bande d'acier dans un bain d'eau froide statique. Mais cette solution
conduit également à l'apparition de défauts de planéité.
[0014] D'autres solutions ont été avancées, qui consistent à refroidir la bande d'acier
au moyen de jets immergés, afin d'empêcher la formation locale de zones d'ébullition
dans le voisinage de celle-ci. Ces systèmes de refroidissement peuvent être ou non
précédés par un refroidissement plus lent, de type "gas jet cooling" ou immersion
dans un bain d'eau statique.
[0015] Ainsi, dans la demande de brevet JP-A-58 039210, la bande est d'abord refroidie dans
un bain d'eau dont la température est supérieure à 60°C, jusqu'à une température comprise
entre 200 à 500°C, gamme de températures dans laquelle se produit la transition entre
l'ébullition en film et l'ébullition nucléée. On préconise alors de refroidir la bande
juste avant ou juste après la transition au moyen de jets d'eau immergés jusqu'à ce
que la bande atteigne la température du bain.
[0016] Une solution similaire (JP-A-60 009834) utilise un ensemble de rampes de refroidissement,
disposées de part et d'autre de la bande d'acier, et immergées dans une cuve d'eau
dont la température est comprise entre 60 et 70% de la température d'ébullition. Pour
une configuration donnée des rampes d'aspersion, un écoulement laminaire est généré,
ce qui permet d'éviter la formation d'un film de vapeur au voisinage de la bande d'acier.
[0017] Une autre solution consiste encore à faire circuler de l'eau entre deux plaques planes
parallèlement et à contre-courant par rapport au sens de défilement de la bande (EP-A-210847,
JP-A-63 145722, JP-A-62 238334).
[0018] Un autre document propose d'utiliser la pression d'impact des jets afin de supprimer
les déformations de la bande lors de la trempe (voir JP-A-11 193418). Le déposant
préconise d'appliquer de part et d'autre de la bande d'acier une pression d'au moins
500N/cm
2.
[0019] Enfin, il est également possible de contrôler le refroidissement au moyen d'additifs
dans le bain de trempe, de manière à éviter l'ébullition et ainsi limiter le niveau
des contraintes internes dans l'acier lors de la trempe (JP-A-57 085923).
[0020] Bien que de nombreuses solutions aient été avancées, l'obtention simultanée de performances
thermiques élevées et d'une bonne planéité en sortie de refroidissement rapide par
voie liquide reste à ce jour un défi majeur.
Buts de l'invention
[0021] La présente invention vise à réaliser une opération dite de trempe, typiquement à
une vitesse supérieure à 1000°C/s, applicable à des produits métallurgiques plats,
de préférence en acier, sous forme de bandes laminées à froid.
[0022] Cette opération de trempe doit être mise en oeuvre au moyen de jets d'eau froide,
dont la température est de préférence comprise entre 0°C et 50°C, lesdits jets étant
immergés.
[0023] L'invention vise à assurer des conditions de refroidissement aussi homogènes que
possible sur toute la largeur de la bande d'acier, par la maîtrise des écoulements
au sein du dispositif.
[0024] Ainsi, la température de la bande à l'entrée du dispositif doit être comprise entre
750°C et 350°C et la température à la sortie doit être comprise entre 0°C et 150°C.
Principaux éléments caractéristiques de l'invention
[0025] Un premier objet de la présente invention concerne un dispositif de refroidissement,
pour réaliser une opération de trempe lors du traitement de recuit en continu d'un
produit plat ou une bande métallurgique, de préférence une bande d'acier, caractérisé
en ce que ledit dispositif comprend une pluralité de tubes disposés de manière essentiellement
horizontale et symétriquement de part et d'autre de la bande le long de celle-ci et
qui projettent un fluide de refroidissement vers la bande au travers d'une fente ou
d'une pluralité de trous.
[0026] Selon l'invention, le fluide de refroidissement est de l'eau liquide maintenue à
une température inférieure à 50°C.
[0027] De préférence, le dispositif est localisé en brin essentiellement vertical (écart
angulaire par rapport à la verticale inférieur à 30°), montant ou descendant et de
préférence encore, le dispositif est localisé en brin vertical montant tout en étant
directement précédé par une cuve d'eau à la température d'ébullition.
[0028] L'invention sera avantageusement mise en oeuvre sur une installation où le produit
métallurgique à traiter possède une vitesse de défilement comprise entre 0,25m/s et
20m/s, et une épaisseur comprise entre 0,1mm et 10mm.
[0029] Une caractéristique importante de l'invention réside dans le fait que les tubes de
refroidissement sont dimensionnés de telle manière que la vitesse d'éjection du fluide
de refroidissement soit homogène sur toute la largeur de bande.
[0030] De préférence, le rapport entre la section de passage d'un tube et la section libre
d'aspersion de ce tube, c'est-à-dire l'aire de la fente ou l'aire cumulée des trous,
est supérieur à 1. Ainsi, on garantit que la distribution des vitesses est telle que
l'écart relatif entre la vitesse maximale (V
max) et la vitesse minimale (v
min) d'éjection suivant la largeur du tube est inférieur à 5 % ou

[0031] Avantageusement, les tubes de refroidissement sont immergés.
[0032] Selon une modalité préférée de l'invention, lesdits tubes ont une section rectangulaire.
De préférence, le rapport d'un côté au côté adjacent de la section rectangulaire est
compris entre 0,1 et 10 et l'épaisseur des tubes est comprise entre 0,25 fois et 10
fois le diamètre des trous ou l'épaisseur de la fente, en vue de contrôler la cohérence
du jet, le rapport entre l'épaisseur des tubes et le diamètre des trous étant le cas
échéant encore de préférence égal à 2/3.
[0033] Selon une autre caractéristique avantageuse de l'invention, ledit dispositif est
pourvu dans sa partie inférieure de moyens d'étanchéité, de préférence un sas à double
paire de rouleaux, permettant à la fois le passage de la bande et la création d'une
perte de charge limitant au minimum les fuites vers le bas du caisson de refroidissement.
[0034] Toujours avantageusement, la distance (A) entre chaque tube et la bande est comprise
entre 50mm et 200mm.
[0035] L'invention permet avantageusement d'éviter les phénomènes d'ébullition locale en
choisissant un débit spécifique du fluide de refroidissement sur une face de la bande
compris entre 250 et 1000m
3 par heure et par m
2. Dans un exemple de dispositif testé par la Demanderesse, le débit spécifique maximum
par face était d'environ 580 m
3 par heure et par m
2.
[0036] Ainsi, la vitesse d'éjection (V
jet) satisfait le critère suivant, respectivement :
- pour des trous :

- pour des fentes :

où D
NS représente la distance entre le tube et la bande et d représente le diamètre d'un
trou ou l'épaisseur de la fente.
[0037] Ces deux critères, issus de la théorie des jets turbulents, donnent l'atténuation
de la vitesse maximale d'un jet turbulent avec un environnement à vitesse nulle. Les
critères sont calculés sur base d'une vitesse minimale de 2,5m/s. La vitesse maximale
du jet à 50mm (position de la bande par rapport à l'orifice du jet) est de 0,65m/s.
La vitesse de 0,65m/s est donc considérée comme la vitesse minimale du jet lorsque
celui-ci atteint la bande, pour casser la couche de caléfaction.
[0038] De préférence, le fluide de refroidissement injecté par les tubes est évacué entre
ceux-ci, la distance (B) entre deux tubes successifs étant identique pour tous les
tubes, la perte de charge étant inférieure à 150mm de colonne d'eau.
[0039] Toujours selon l'invention, le dispositif de refroidissement est pourvu d'un déversoir
dont la hauteur est au minimum celle du jet supérieur, afin que tous les jets soient
immergés.
[0040] Avantageusement, le tube supérieur est équipé d'un barrage dont la hauteur est au
moins égale à la somme de l'épaisseur de la lame d'eau (H) au déversoir et de la hauteur
de colonne d'eau (ΔH) correspondant à la perte de charge entre les tubes à débit maximum.
[0041] Selon des modalités alternatives d'exécution préférées, les tubes sont alimentés
en fluide de refroidissement en commençant par le tube le plus inférieur, ou encore
à mi-hauteur de la pluralité de tubes, lesdits tubes étant éventuellement calibrés
pour compenser des pertes de charge.
[0042] Un deuxième objet de la présente invention concerne un procédé de trempe lors du
traitement de recuit en continu d'un produit plat ou d'une bande métallurgique, de
préférence une bande d'acier, mettant en oeuvre un dispositif selon l'une quelconque
des revendications précédentes, pour atteindre une puissance de refroidissement comprise
entre 1000kW/m
2 et 10000kW/m
2 par face de produit métallurgique.
[0043] Selon le procédé de l'invention, la température de la bande à l'entrée du dispositif
est comprise entre 350°C et 750°C et la température à la sortie est comprise entre
50°C et 450°C, de préférence entre 50°C et 100°C ou entre 350 et 450°C.
Brève description des figures
[0044] La figure 1 représente schématiquement une vue en coupe du dispositif de refroidissement
selon la présente invention.
[0045] La figure 2 représente schématiquement une disposition des trous destinés à la projection
d'eau sur la bande d'acier dans le dispositif de la présente invention.
[0046] La figure 3 illustre graphiquement les performances thermiques du dispositif de refroidissement
selon l'invention.
[0047] La figure 4 illustre les performances dudit dispositif en termes de planéité de la
bande d'acier.
[0048] Les figures 5 et 6 illustrent l'impact de l'uniformité du refroidissement sur l'homogénéité
des propriétés mécaniques de la bande d'acier. La figure 5 se rapporte à un acier
de la famille "dual phase", tandis que la figure 6 se rapporte à un acier de la famille
des aciers multiphasés.
[0049] La figure 7 donne schématiquement les différentes positions des éprouvettes prélevées
en fonction de la largeur de la tôle, pour la réalisation des essais relatifs aux
figures 5 et 6.
[0050] La figure 8 indique les paramètres permettant de calculer l'indice de planéité, ces
paramètres caractérisant la sinusoïde à laquelle est assimilé le profil longitudinal
de la bande en rive.
Description d'une forme d'exécution préférée de l'invention
[0051] Comme le montre la figure 1, le dispositif de refroidissement est constitué d'un
ensemble de tubes 1, dits "rampes" ou "rampes de refroidissement", disposés symétriquement
de part et d'autre de la bande d'acier à refroidir. Ces rampes sont immergées et alimentées
latéralement en fluide de refroidissement. Leur section est de préférence rectangulaire.
Dans la suite de l'exposé de l'invention, les termes "tubes" et "rampes" seront indistinctement
utilisés.
[0052] L'immersion des rampes est réalisée au moyen d'un système d'étanchéité, situé dans
la partie inférieure du dispositif, qui permet à la fois le passage de la bande d'acier
2 et la création d'une perte de charge maximum de manière à limiter au minimum le
débit de fuite du fluide de refroidissement vers le bas du caisson. Dans l'application
présentée, ce système d'étanchéité est constitué d'une double paire de rouleaux 3,
appliqués contre la bande d'acier et positionnés symétriquement par rapport à celle-ci.
Entre les rouleaux, on injecte un fluide dont on peut contrôler la pression et/ou
la température.
[0053] Le fluide de refroidissement est préférentiellement de l'eau. Les rampes de refroidissement
sont situées à une distance A de la ligne de passe de la bande 2. Pour des raisons
d'encombrement, d'une part, et afin de limiter le débit total dans le système, pour
des performances équivalentes, d'autre part, la distance maximum entre la bande et
les rampes de refroidissement est fixée à 200mm.
[0054] Un espace B est laissé entre deux rampes successives afin que l'eau injectée par
les rampes puisse être évacuée entre celles-ci. Ceci garantit un écoulement aussi
homogène que possible suivant la largeur de la bande d'acier. Le choix de la distance
B résulte d'un compromis entre une puissance de refroidissement spécifique P maximum,
la puissance spécifique étant définie comme la puissance de refroidissement par unité
de surface et par face de bande à refroidir, et une perte de charge minimale à travers
les canaux d'évacuation, afin d'assurer un renouvellement suffisamment rapide du fluide
de refroidissement au voisinage de la tôle, et ainsi éviter la formation de zones
d'ébullition locales au voisinage de la bande. La distance B est choisie identique
entre deux rampes successives pour toutes les rampes, afin d'assurer des conditions
d'écoulement identiques en face de toutes les rampes d'aspersion. Ceci permet donc
d'obtenir une homogénéité verticale de l'écoulement. De cette manière, le fluide de
refroidissement injecté par une rampe donnée est évacué au moyen des canaux directement
adjacents à cette rampe. On évite ainsi de créer des chemins préférentiels et on minimise
le temps de passage du fluide de refroidissement au voisinage de la bande, toujours
pour éviter la formation locale de zones d'ébullition.
[0055] Chaque rampe de refroidissement 1 est pourvue, sur la face exposée à la bande, d'au
moins une fente ou d'un ensemble de trous, comme représenté à la figure 2, destinés
à la projection du fluide de refroidissement vers la bande. La distance entre deux
trous successifs doit être telle que l'écoulement dans le proche voisinage de la bande
puisse être assimilé à celui d'une fente. La vitesse d'éjection du fluide doit être
suffisante afin d'éviter de former des zones d'ébullition au voisinage de la bande.
Cette vitesse d'éjection V est choisie en fonction de la distance A par rapport à
la bande et est typiquement comprise entre 0 et 10m/s.
[0056] En aval des canaux d'évacuation, le dispositif ou caisson de refroidissement comprend
un déversoir 4, sur toute la largeur du caisson et dont la hauteur correspond au niveau
du jet de la dernière rampe, ce qui garantit que dans toutes les conditions de fonctionnement,
la dernière rampe soit immergée au même titre que les autres.
[0057] Afin d'assurer des conditions d'écoulement identiques en face de chaque rampe :
- la rampe de refroidissement supérieure est surmontée d'un barrage 5 dont la hauteur
est au moins égale à la somme de l'épaisseur H de la nappe d'eau au déversoir et de
la hauteur de colonne d'eau ΔH correspondant à la perte de charge ΔP au travers des
canaux d'évacuation, pour le débit maximum Qmax ;
- un canal d'évacuation est réalisé en dessous de la dernière rampe.
[0058] Ainsi, lorsque le système fonctionne, une différence de niveau d'eau existe entre
la face avant, ou côté bande, et la face arrière, ou côté déversoir, des rampes. Cette
différence est égale à la hauteur de colonne d'eau correspondant à la perte de charge
entre deux rampes, pour un débit donné.
[0059] Les performances de refroidissement du dispositif, illustrées à la figure 3, ont
été mesurées en conditions industrielles par bilan thermique sur base des grandeurs
suivantes : températures de la bande d'acier à l'entrée et à la sortie du dispositif,
longueur de la section de refroidissement et vitesse de défilement de la bande d'acier
à travers le dispositif. La figure 3 montre que la puissance de refroidissement spécifique,
exprimée en kW par mètre carré et par face de bande, est une fonction linéaire du
débit spécifique, lui-même exprimé en mètres cubes par heure et par mètre carré pour
les deux faces cumulées. Dans les conditions envisagées ici, la puissance spécifique
est comprise entre 4000 et 6000kW/m
2 et par face de produit.
[0060] La figure 4 illustre les performances du dispositif pour ce qui concerne la planéité
de la bande d'acier. Elles sont l'image de l'homogénéité du refroidissement et par
conséquent de la maîtrise des écoulements dans le dispositif. La caractérisation de
la planéité concerne ici des rives longues. Chaque point de la figure représente un
point de fonctionnement du dispositif - défini par la puissance de refroidissement
spécifique associée - à un instant donné durant la campagne d'essais industriels.
A chaque point de fonctionnement, on associe un indice de planéité, exprimé en unités
"I". Une unité "I" correspond à un allongement relatif de 1mm pour 100m de bande d'acier.
[0061] Dans le cas d'un défaut de type "rive longue", le profil longitudinal de la bande
en rive peut être assimilé à une sinusoïde, de longueur d'onde L et d'amplitude X.
L'indice de planéité est calculé sur base des mesures de L et de X (voir figure 8)
au moyen de la relation suivante :

[0062] Sur la figure 4 ont été représentés deux seuils de référence, 120 et 240 unités "I",
qui correspondent aux tolérances de planéité admissibles par deux lignes d'électrozingage.
La figure montre que la majorité des points de fonctionnement se situent en deçà du
seuil de la ligne la plus exigeante.
[0063] Les figures 5 et 6 illustrent l'impact de l'uniformité du refroidissement sur l'homogénéité
des propriétés mécaniques. La figure 5 se rapporte à un acier de la famille "dual
phase". La figure 6 se rapporte à un acier de la famille SPPH (acier fortement allié).
Dans les deux cas, les propriétés mécaniques sont caractérisées par un essai de traction.
Les éprouvettes sont prélevées à différentes positions suivant la largeur de la tôle,
selon le schéma représenté à la figure 7 :
1) Extrême rive,
2) Rive,
3) Quart,
4) Centre,
5) Centre,
6) Quart,
7) Rive,
8) Extrême rive.
[0064] Sur les figures 5 et 6, on a représenté respectivement la charge à rupture, la limite
élastique (uniquement Fig. 6) et l'allongement à 80% de la charge à rupture. On peut
conclure de ces observations qu'il y a une bonne homogénéité des propriétés mécaniques
suivant la largeur de la bande.
1. Dispositif de refroidissement, pour réaliser une opération de trempe lors du traitement
de recuit en continu d'un produit plat ou une bande métallurgique, de préférence une
bande d'acier, caractérisé en ce que ledit dispositif comprend une pluralité de tubes (1) disposés de manière essentiellement
horizontale et symétriquement de part et d'autre de la bande (2) le long de celle-ci
et qui projettent un fluide de refroidissement vers la bande au travers d'une fente
ou d'une pluralité de trous.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le fluide de refroidissement est de l'eau liquide maintenue à une température inférieure
à 50°C.
3. Dispositif selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que le dispositif est localisé en brin essentiellement vertical montant ou descendant.
4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que le dispositif est localisé en brin vertical montant et est directement précédé par
une cuve d'eau à la température d'ébullition.
5. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le produit métallurgique à traiter possède une vitesse de défilement comprise entre
0,25m/s et 20m/s.
6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le produit métallurgique à traiter a une épaisseur comprise entre 0,1mm et 10mm.
7. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les tubes de refroidissement (1) sont dimensionnés de telle manière que la vitesse
d'éjection du fluide de refroidissement soit homogène sur toute leur largeur de bande
(2).
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que le rapport entre la section de passage d'un tube et la section libre d'aspersion
de ce tube, c'est-à-dire l'aire de la fente ou l'aire cumulée des trous, est supérieur
à 1.
9. Dispositif selon la revendication 7 ou 8, caractérisé en ce que les tubes de refroidissement (1) sont immergés.
10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que lesdits tubes (1) ont une section rectangulaire.
11. Dispositif selon la revendication 10, caractérisé en ce que le rapport d'un côté au côté adjacent de la section rectangulaire est compris entre
0,1 et 10.
12. Dispositif selon la revendication 10 ou 11, caractérisé en ce que l'épaisseur des tubes est comprise entre 0,25 fois et 10 fois le diamètre des trous
ou l'épaisseur de la fente, le rapport entre l'épaisseur des tubes et le diamètre
des trous étant le cas échéant de préférence égal à 2/3.
13. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit dispositif est pourvu dans sa partie inférieure de moyens d'étanchéité (3),
de préférence un sas à double paire de rouleaux, permettant à la fois le passage de
la bande (2) et la création d'une perte de charge limitant au minimum les fuites vers
le bas du caisson de refroidissement.
14. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la distance (A) entre chaque tube (1) et la bande (2) est comprise entre 20mm et
200mm.
15. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le débit spécifique du fluide de refroidissement sur une face de la bande est compris
entre 250 et 1000m3 par heure et par m2, pour éviter des phénomènes d'ébullition locale au voisinage de la bande.
16. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le fluide de refroidissement injecté par les tubes (1) est évacué entre celles-ci,
la distance (B) entre deux tubes successifs étant identique pour tous les tubes (1),
la perte de charge étant inférieure à 150mm de colonne d'eau.
17. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le dispositif de refroidissement est pourvu d'un déversoir (4) dont la hauteur est
au minimum celle du jet supérieur, afin que tous les jets soient immergés.
18. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le tube supérieur est équipé d'un barrage (5) dont la hauteur est au moins égale
à la somme de l'épaisseur de la lame d'eau (H) au déversoir et de la hauteur de colonne
d'eau (ΔH) correspondant à la perte de charge entre les tubes à débit maximum.
19. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les tubes sont alimentés en fluide de refroidissement en commençant par le tube le
plus inférieur, ou encore à mi-hauteur de la pluralité de tubes, lesdits tubes étant
éventuellement calibrés pour compenser des pertes de charge.
20. Procédé de trempe lors du traitement de recuit en continu d'un produit plat ou d'une
bande métallurgique, de préférence une bande d'acier, mettant en oeuvre un dispositif
selon l'une quelconque des revendications précédentes, pour atteindre une puissance
de refroidissement comprise entre 1000kW/m2 et 10000kW/m2 par face de produit métallurgique.
21. Procédé selon la revendication 20, caractérisé en ce que la température de la bande à l'entrée du dispositif est comprise entre 350°C et 750°C
et la température à la sortie est comprise entre 50°C et 450°C, de préférence entre
50°C et 100°C ou entre 350°C et 450°C.