[0001] La présente invention concerne un dispositif anti-roulis semi-actif électromécanique.
[0002] Lorsqu'un véhicule tourne, l'accélération latérale produit un moment, orienté selon
l'axe longitudinal du véhicule, entraînant un changement de l'assiette de la caisse
du véhicule : les jambes de force des roues placées à l'intérieur du virage subissent
une charge différente de celle que subissent les jambes de force des roues placées
à l'extérieur du virage. Par rapport à la caisse, les supports de roue se déplacent
d'une quantité différente le long de l'axe (quasiment vertical) des jambes de force.
Par rapport à l'axe passant par les roues d'un train de roues, la caisse est inclinée
d'un angle dit de roulis.
[0003] Afin de réduire le roulis d'un véhicule, il est connu de munir le train de roues
avant et/ou le train de roues arrière d'un dispositif anti-roulis passif. Ce dernier
consiste en une barre de torsion, de forme globalement en U, comportant une portion
centrale rectiligne orientée selon l'axe des roues du train de roues, et deux bras
situés à chacune des extrémités de ladite portion centrale selon une direction globalement
perpendiculaire à cette dernière. La portion centrale de la barre de torsion est solidaire
de la caisse. Les extrémités libres des bras de la barre de torsion, situées à l'opposé
des extrémités connectées à la portion centrale, sont respectivement reliées à chacun
des supports de roue (par exemple, sur le porte moyeu ou la portion inférieure de
la jambe de force de chacune des roues).
[0004] Dans un virage, la différence de quantité de déplacement vertical des supports de
roue déforme la barre de torsion de manière à ce qu'un angle de torsion apparaisse
entre les bras de celle-ci. Un couple de rappel élastique est alors crée par la barre
de torsion qui s'oppose au mouvement des supports de roue et réduit le mouvement de
roulis de la caisse. Aucune énergie n'est apportée au dispositif anti-roulis qui est
en conséquence qualifié de passif.
[0005] Bien que le roulis du véhicule soit amélioré dans les virages et, par voix de conséquence,
le confort des passagers, la barre de torsion réduit le rôle d'amortissement des jambes
de force. En ligne droite, un choc causé par une aspérité sur la route sera ressenti
par les passagers. De plus, la maniabilité du véhicule est modifiée.
[0006] Des dispositifs anti-roulis actifs sont connus. Par exemple, le document US 6 425
385 divulgue un dispositif anti-roulis actif électromécanique. Dans ce dispositif,
la barre anti-roulis en forme de U est constituée de deux demi-barres reliées l'une
à l'autre au niveau de la portion centrale de ladite barre anti-roulis au moyen d'un
mécanisme d'entraînement en rotation. Le mécanisme d'entraînement en rotation comporte
un moteur électrique solidaire d'une première des demi-barres. L'arbre moteur du moteur
électrique est couplé su côté de faible couple d'un amplificateur de couple à engrenages.
Le côté de couple élevé de l'amplificateur de couple est relié à la deuxième demi-barres.
EN fonction de paramètres de roulis mesurés par des capteurs, une unité de contrôle
actionne le moteur électrique.
[0007] Lorsque le moteur électrique est alimenté les première et deuxième demi-barres sont
couplées l'une à l'autre. En revanche, lorsqu'il n'est pas alimenté, les première
et deuxième demi-barres sont découplées l'une de l'autre. Il est à noter que dans
le mode de réalisation décrit dans le brevet américain, le chemin de propagation des
efforts d'une roue à l'autre passe par le moteur électrique.
[0008] Le moteur électrique est alimenté de manière à créer un angle entre les extrémités
libres des première et deuxième demi-barres, ou, dit autrement, de manière à appliquer
un contre couple dur la caisse du véhicule apte à compenser le mouvement de roulis
de celle-ci.
[0009] Par ailleurs, le dispositif anti-roulis actif décrit dans ce document comporte un
système de freinage permettant de coupler l'arbre moteur connecté au côté de faible
couple de l'amplificateur avec le bâti du mécanisme d'entraînement auquel sont fixés
solidairement la première demi-barre et le stator du moteur électrique.
[0010] Ainsi, lorsque l'angle cible entre les extrémités des première et deuxième demi-barre
est atteint le système de freinage est actionné afin de générer un couple de freinage
permettant de maintenir les deux demi-barres dans une orientation angulaire relative
et autorisant de désactiver le moteur électrique. Ceci permet de ne pas consommer
trop d'énergie électrique pour maintenir le contre couple.
[0011] Il est également à noter que dans le mode de réalisation décrit dans ce document
le rotor du moteur électrique est fixe relativement à la première des demi-barre.
Le moteur électrique entraîne uniquement en rotation la deuxième demi-barre. L'équilibrage
des couples appliqués sur la caisse entraîne le mouvement du stator relativement à
la caisse.
[0012] Incidemment, le système de freinage autorise un glissement relatif des deux demi-barres
entre elles lorsqu'un couple extérieur trop élevé est appliqué au mécanisme d'entraînement
de manière à protéger le moteur électrique.
[0013] Il existe un problème majeur avec les dispositifs anti-roulis actifs comportant des
moteurs électriques. Il faut en effet que le moteur soit réactif pour mettre en position
relative les deux demi-barres entre elles. Un temps de réponse inférieur à 200 ms
est demandé qu'il est difficile d'atteindre.
[0014] Dans ce dispositif, de l'énergie est apportée pour appliquer le contre couple, d'où
le qualificatif d'actif. De tels dispositifs anti-roulis actifs électromécaniques
sont coûteux puisqu'ils comportent un moteur électrique. Leur réglage et leur maintenance
sont délicates.
[0015] Des dispositifs anti-roulis semi-actifs électromécaniques sont également connus.
Ces dispositifs anti-roulis permettent un couplage ou un découplage sélectif des première
et deuxième demi-barres. En revanche, aucune précontrainte n'est introduite entre
les deux demi-barres. De tels dispositif anti-roulis ne nécessitent pas d'énergie
et sont dits semi-actifs. Le document EP 1 157 586 divulgue une série de modes de
réalisation d'un dispositif anti-roulis semi-actif électromécaniques comportant des
embrayages électromécaniques permettant de coupler/découpler les deux demi-barres
en fonction d'une commande émise par une unité de contrôle sur la base de mesures
du déplacement des jambes de force relevées par des capteurs appropriés. Le couplage/découplage
peut être par exemple du type "tout ou rien" ou du type "proportionnel" de manière
à ce qu'un impact sur une roue ne soit pas transmis à l'autre roue.
[0016] Les dispositifs anti-roulis semi-actifs décrits sont complexes. En cas de défaillance
de l'un des éléments de la chaîne de couplage/découplage, allant du capteur au système
d'embrayage, aucun mode par défaut n'est prévu. De plus, le couplage entre les deux
demi-barres est réalisé directement par le système d'embrayage qui, par conséquent,
transfert des couples importants d'une demi-barre à l'autre. Les pièces sont alors
soumises à des contraintes mécaniques élevées et à une usure rapide.
[0017] L'invention a pour but de résoudre les inconvénients précités en proposant un dispositif
anti-roulis semi-actif électromécanique amélioré.
[0018] Pour cela, la présente invention a pour objet un dispositif anti-roulis semi-actif
électromécanique pour équiper au moins un train de roues d'un véhicule automobile,
chacune des roues dudit train de roues étant couplée avec une mobilité verticale à
une caisse dudit véhicule au moyen d'une jambe de force, ledit dispositif anti-roulis
comportant :
- une barre de torsion en forme de U ayant une portion centrale destinée à être montée
solidairement à ladite caisse et parallèlement à un axe dudit train de roues, et des
premier et deuxième bras latéraux dont les extrémités libres sont destinées à être
respectivement couplées audites jambes de force ; ladite barre de torsion étant composée
d'une première demi-barre et d'une deuxième demi-barre reliées l'une à l'autre au
niveau de ladite portion centrale au moyen d'un mécanisme électromécanique de couplage/découplage
apte à être actionné pour coupler/découpler lesdites première et deuxième demi-barres
entre elles ;
- au moins un capteur apte à mesurer au moins une variable cinématique dudit véhicule
; et,
- une unité de commande apte à acquérir ladite au moins une variable cinématique, à
calculer une variable d'état de roulis caractérisant une situation de roulis dudit
véhicule, et à émettre un signal de commande correspondant à ladite variable d'état
en direction dudit mécanisme électromécanique de couplage/découplage pour actionner
ce dernier ;
ledit dispositif étant caractérisé en ce que ledit mécanisme électromécanique de
couplage/découplage comporte un moyen électromécanique de verrouillage/déverrouillage,
un système mécanique d'amplification de couple, ledit moyen électromécanique de verrouillage/déverrouillage
étant couplé à un côté de faible couple dudit système mécanique d'amplification, lesdites
première et deuxième demi-barres étant couplées du côté de couple élevé dudit système
mécanique d'amplification ; et en ce que ledit mécanisme de couplage/découplage ne
comporte pas de moteur électrique apte à entraîner en rotation ladite première demi-barre
relativement à ladite deuxième demi-barre.
[0019] Ledit système mécanique d'amplification comporte des premier et deuxième ensembles
d'amplification, ladite première demi-barre étant couplée du côté de couple élevé
dudit premier ensemble d'amplification, ladite deuxième demi-barre étant couplée du
côté de couple élevé dudit deuxième ensemble d'amplification et en position verrouillée
dudit moyen électromécanique de verrouillage/déverrouillage, les côtés de faible couple
desdits premier et deuxième ensembles d'amplification sont couplés l'un à l'autre.
[0020] De plus, lesdits premier et deuxième ensembles d'amplification comportent respectivement
deux étages successifs d'amplification qui sont constitués par des engrenages.
[0021] Le mécanisme électromécanique de couplage/découplage comporte un élément de contrainte
apte à contraindre le mouvement du côté de couple élevé dudit premier ensemble amplificateur
relativement au mouvement du côté de couple élevé dudit deuxième ensemble amplificateur
de sorte que lorsque le moyen électromécanique de verrouillage/déverrouillage est
en position verrouillée, tout déplacement dudit élément de contrainte est rendu impossible,
les efforts passant alors de la première à la deuxième demi-barre au travers dudit
élément de contrainte.
[0022] Ledit moyen électromécanique de verrouillage/déverrouillage est un frein électromécanique
apte à appliquer un couple de blocage.
[0023] Ledit frein électromécanique est apte à ne générer que des couples de blocage de
quelques newton-mètres suffisant pour coupler les première et deuxième demi-barres.
[0024] Ledit moyen électromécanique de verrouillage/déverrouillage est apte à quitter la
position verrouillée lorsqu'un couple de charge qui lui est appliqué a une amplitude
supérieure à l'amplitude d'un couple de charge seuil prédéterminé.
[0025] Ladite unité de commande actionne ledit moyen électromécanique de verrouillage/déverrouillage
selon un mode "tout ou rien".
[0026] L'invention concerne également un véhicule automobile comportant au moins un train
de roues, chacune des roues dudit train de roues étant couplée avec une mobilité verticale
à une caisse dudit véhicule par l'intermédiaire d'une jambe de force, comportant un
dispositif anti-roulis semi-actif électromécanique selon l'invention.
[0027] L'invention sera mieux comprise, et d'autres buts, détails, caractéristiques et avantages
de celle-ci apparaîtront plus clairement au cours de la description suivante d'un
mode de réalisation particulier de l'invention, donné uniquement à titre illustratif
et non limitatif, en référence aux dessins annexés. Sur ces dessins :
- la figure 1 est une vue partielle en perspective de la barre de torsion munie du dispositif
anti-roulis semi-actif électromécanique selon la présente invention, couplée à la
jambe de force d'un support de roue du train de roues ; et,
- la figure 2 est un schéma de principe d'un premier mode de réalisation du mécanisme
de couplage/découplage du dispositif selon l'invention ;
- la figure 3 est une coupe axiale d'un deuxième mode de réalisation du mécanisme de
couplage/découplage du dispositif selon l'invention.
[0028] La figure 1 montre partiellement une barre de torsion 1 constituant la partie mécanique
du dispositif anti-roulis semi-actif électromécanique selon l'invention. La barre
de torsion 1 est en forme de U. Elle comporte une portion centrale 11 et deux bras
latéraux 12 dont un seul est représenté sur la figure 1. La portion centrale 11 de
la barre de torsion 1 s'étend selon un axe dit principal A parallèle à l'axe des roues
du train de roues qu'elle équipe. La portion centrale 11 est connectée à la caisse
du véhicule d'une manière connue et non représentée.
[0029] L'extrémité libre 13 du bras latéral 12, opposée à l'extrémité connectée à la portion
centrale 11, est couplée à un triangle de roue 14 au moyen, par exemple, d'un bras
de liaison 15. Le triangle de roue 14 qui fait partie de manière générale de la jambe
de force de fixation de la roue est muni d'un support de roue 16. Le triangle de roue
14 est par ailleurs relié à la caisse du véhicule au moyen d'une suspension dont une
portion 17 est représentée sur la figure 1.
[0030] La barre de torsion 1 est constituée d'une première demi-barre 21 et d'une deuxième
demi-barre 22 reliées l'une à l'autre le long de la portion centrale 11 au moyen d'un
mécanisme de couplage/découplage 40 qui sera décrit en détail ci-dessous. Le véhicule
automobile comporte une série de capteurs 31 aptes à mesurer des variables physiques
dont certaines permettent de caractériser ou d'anticiper une situation de roulis.
Par exemple, un capteur d'accélération latérale permet de mesurer l'accélération latérale
de la caisse du véhicule qui est un paramètre cinématique dont dépend directement
le roulis. Ou encore, des capteurs de vitesse de roues permettant d'évaluer la vitesse
du véhicule et un capteur mesurant l'angle de braquage du volant de direction permettent
d'anticiper la trajectoire souhaitée par le conducteur du véhicule et donc une situation
de roulis.
[0031] Ces capteurs 31 sont connectés via une interface d'acquisition à une unité de contrôle
30 possédant toutes les caractéristiques matérielles et logicielles d'un micro-ordinateur
embarqué. En fonction des mesures instantanées réalisées par les capteurs 31, l'unité
de contrôle 30 calcule une variable d'actionnement du mécanisme de couplage/découplage
40. L'unité de contrôle 30 émet alors, sur un port de sortie, un signal d'actionnement
dont la valeur correspondant à tout instant à la valeur de la variable d'actionnement
calculée.
[0032] La figure 2 représente un schéma de principe du mécanisme de couplage/découplage
40 selon un premier mode de réalisation. Le mécanisme de couplage/découplage 40 comporte
un premier boîtier 41 fixé à la première demi-barre 21 et un deuxième boîtier 42 fixé
à la deuxième demi-barre 42. Les premier et deuxième boîtiers 41 et 42 sont de forme
globalement cylindrique et ont pour axe l'axe principal A. Le deuxième boîtier 42
reçoit intérieurement le premier boîtier 41.
[0033] Le premier boîtier 41 comporte un frein électromécanique 43 constituant un moyen
de verrouillage/déverrouillage électromécanique qui est commandé par l'unité de contrôle
30. Le frein électromécanique 43 est solidaire du premier boîtier 41. Il comporte
un arbre de sortie 44 dont l'axe se confond avec l'axe principal A et dont l'extrémité
est couplée au côté de faible couple d'un système amplificateur de couple.
[0034] Dans ce qui suit, le pignon est la roue de l'engrenage ayant le plus petit diamètre.
[0035] L'extrémité de l'arbre de sortie 44 est munie d'un premier pignon 61 denté. Le premier
pignon 61 denté s'engrène parallèlement avec une première roue 62 dentée pour former
un premier engrenage planétaire cylindrique.
[0036] La première roue 62 dentée est montée à une extrémité d'un premier arbre relais 47
situé hors de l'axe principal. L'autre extrémité du premier arbre relais 47 est munie
d'un deuxième pignon 71 denté s'engrenant avec une deuxième roue 72 dentée intérieurement
afin de former un deuxième engrenage parallèle cylindrique à contact intérieur. La
deuxième roue 72 dentée est formée sur la paroi du premier boîtier 41 de manière à
faire saillie radialement vers l'intérieur.
[0037] Les premier et deuxième engrenages forment un premier ensemble d'amplification. Le
frein électromécanique est couplé du côté de faible couple du premier ensemble d'amplification.
Le premier boîtier et donc la première demi-barre est couplée du côté de couple élevé
du premier ensemble d'amplification.
[0038] Le premier arbre relais 47 est muni d'un alésage axial recevant, libre en rotation,
une première portion 45a d'un arbre en baïonnette 45. La deuxième portion 45b de l'arbre
en baïonnette 45 coïncide avec l'axe principal A.
[0039] La deuxième portion 45b de l'arbre en baïonnette 45 fait saillie axialement hors
du premier boîtier 41. L'extrémité de la deuxième portion 45b porte un troisième pignon
81 denté apte à engrener une troisième roue 82 dentée pour former un troisième engrenage
cylindrique à contact extérieur.
[0040] L'arbre déporté de la troisième roue 82, dit deuxième arbre relais 46, comporte,
à son autre extrémité, un quatrième pignon 91 denté s'engrenant avec une quatrième
roue 92 dentée intérieurement pour former un quatrième engrenage cylindrique à contact
interne. La quatrième roue 92 dentée est formée sur la paroi axiale du deuxième boîtier
42 de manière à faire saillie radialement vers l'intérieur.
[0041] Les troisième et quatrième engrenages forment un deuxième ensemble d'amplification.
Le frein électromécanique est couplé du côté de faible couple du deuxième ensemble
d'amplification. Le deuxième boîtier et donc la deuxième demi-barre est couplée du
côté de couple élevé du deuxième ensemble d'amplification.
[0042] Lorsque la deuxième demi-barre 22 subit une rotation autour de l'axe principal A,
d'un angle α
22 arbitrairement orienté positivement, le quatrième pignon 91 entraîne la troisième
roue 82 en rotation autour du deuxième arbre relais 46 d'un angle α
46 également positif. En conséquence, le troisième pignon 81, et l'arbre en baïonnette
45 qui lui est solidaire, subissent une rotation autour de l'axe principal A d'un
angle négatif α
45.
[0043] Deux cas sont alors possibles. Dans un premier cas, le frein électromécanique 43
n'est pas verrouillé. L'arbre de sortie 44 et le premier pignon 61 sont libres en
rotation. Il n'existe donc pas de contrainte due au premier pignon 61 sur le roulement
de la première roue 62. Celle-ci est simplement entraînée par l'arbre en baïonnette
45. En conséquence, le deuxième pignon 71, couplé à la première roue 62, roule le
long de la denture intérieure de la deuxième roue 72 sans transférer de couple. Le
premier boîtier 41 ainsi que la première demi-barre 21 ne sont pas mis en rotation
autour de l'axe principal A. Les première et deuxième demi-barres 21 et 22 sont découplées
l'une de l'autre.
[0044] Dans un deuxième cas, le frein électromécanique 43 est verrouillé. Le frein électromécanique
43 applique un couple de blocage sur l'arbre de sortie 44. L'arbre de sortie 44 et
le premier pignon 61 sont bloqués en position fixe. Ils forment alors une contrainte
sur le roulement de la première roue 62 par ailleurs entraînée en rotation par le
mouvement de rotation d'un angle négatif α
45 de l'arbre en baïonnette 45. La première roue 62 tourne alors autour de la première
portion 46 de l'arbre en baïonnette 45a selon un angle positif α
62. Par construction, le deuxième pignon 71 est également en rotation et entraîne la
denture intérieure de la deuxième roue 72 en rotation selon un angle positif α
72 autour de l'axe principal A. Un couple est ainsi transmis de la deuxième demi-barre
22 vers la première demi-barre 21, cette dernière étant mise en rotation dans le même
sens que la deuxième demi-barre 22.
[0045] Bien évidemment un raisonnement équivalent partant d'un déplacement de la première
demi-barre 21 montrerait que la deuxième demi-barre 22 est entraînée en rotation uniquement
lorsque le frein électromécanique 43 est verrouillé.
[0046] Il est à noter que, étant donnés les rapports des différents engrenages, le frein
électromécanique 43 est situé du côté de faible couple des amplificateurs que constituent
respectivement l'ensemble formé par les premier et deuxième engrenages du côté de
la première demi-barre 21 et l'ensemble formé par les troisième et quatrième engrenages
du côte de la deuxième demi-barre 22. Ainsi, alors qu'une demi-barre de torsion peut
subir des couples pouvant être de l'ordre de 1500 Nm, le frein électromécanique n'a
qu'un faible couple à appliquer, de l'ordre de quelques Newton mètre, pour assurer
le couplage des premières et deuxièmes demi-barres 21 et 22 entre elles. Par exemple,
le frein électromécanique 43 doit appliquer un couple de 40 Nm pour assurer le couplage
des deux demi-barres 21 et 22. De ce fait la gamme des freins électromécaniques, ou
plus largement des moyens de verrouillage/déverrouillage qui peuvent être utilisés
dans la mise en oeuvre de l'invention est étendue.
[0047] La figure 3 montre une coupe axiale d'un deuxième mode de réalisation du mécanisme
de couplage/découplage de l'invention.
[0048] Les éléments identiques au premier mode de réalisation sont repérés par les mêmes
chiffres de référence.
[0049] La première demi-barre 21 est couplée avec un premier boîtier 41 cylindrique. Ce
dernier est constitué d'un élément formant paroi axiale 412, d'une première paroi
radiale d'extrémité 411 ne faisant qu'une unité avec la première demi-barre 21, une
deuxième paroi radiale d'extrémité 413 fermant le premier boîtier 41, et un ensemble
formant une paroi radiale interne 415. La deuxième paroi radiale d'extrémité 413 comporte
une saillie axiale cylindrique orientée vers l'extérieur du premier boîtier 41 et
formant un arbre 414 hors de l'axe principal A. Les premier et deuxième parois radiales
d'extrémité 411 et 413 sont fixées à l'élément formant paroi axiale 412 par un ensemble
de vis 416.
[0050] De manière similaire, le second boîtier 42 comporte un élément formant paroi axiale
422 de forme globalement cylindrique auquel sont fixées, par l'intermédiaire de vis
426, des première et deuxième parois radiales 421 et 423. La deuxième paroi radiale
423 ne forme qu'une unité avec la deuxième demi-barre 22. La première paroi radiale
421 comporte un alésage axial permettant à la première demi-barre 21 de faire saillie
vers l'extérieur du deuxième boîtier 42 lorsque le premier boîtier 41 est en position
à l'intérieur de celui-ci. Le premier boîtier 41 est maintenu libre en rotation à
l'intérieur du deuxième boîtier 42 par un système de roulement à aiguilles 48.
[0051] Un frein électromécanique 43 est monté solidairement à la paroi radiale interne 415
du premier boîtier 41.
[0052] Contrairement au premier mode de réalisation, l'arbre de sortie 44 est couplé à un
système d'engrenage initial comportant un pignon 51 monté sur l'arbre de sortie 44,
une roue excentrique 52 et un plateau 54. La roue excentrique 52 est montée libre
en rotation autour d'un arbre prévu sur la paroi radiale interne 415. Le plateau 54
possède une face comportant une roue 53 à denture intérieure et une face opposée comportant
un arbre 55 se confondant avec l'axe principal A. La roue excentrique 52 engrène à
la fois le pignon 51 et la roue 54 de manière à former un système d'engrenage permettant
d'amplifier une première fois le couple de blocage généré par le frein électromécanique
43.
[0053] Tout comme le premier mode de réalisation, l'arbre 55 entraîne un premier engrenage,
un deuxième engrenage (le chiffrage n'étant pas repris sur la figure 2 pour une question
de clarté), un arbre en baïonnette 45. En variante, le deuxième mode de réalisation
comporte un pignon de sortie 101 monté fixe sur la deuxième portion de l'arbre en
baïonnette 45, une roue excentrée 102 montée libre en rotation sur l'arbre 414 intégralement
formé sur la paroi radiale d'extrémité 413 du premier boîtier 41 et une roue 103 à
denture intérieure intégralement formée sur la paroi axiale 422 du deuxième boîtier
42.
[0054] Un première ensemble d'amplification est constitué par les roues et pignons 61, 62,
71 et 72. Un deuxième ensemble d'amplification est constitué par les roues et pignons
101, 102 et 103.
[0055] Lorsqu'un couple est appliqué sur la deuxième demi-barre 22 apte à faire tourner
le deuxième boîtier 42 autour de l'axe principal A d'un angle α
42, l'arbre 414 étant fixe, la roue 102 tourne autour de l'arbre 414 d'un angle positif
α
102. Par conséquent, via le pignon 101, l'arbre en baïonnette 45 est déplacé en rotation
autour de l'axe principal A selon un angle négatif α
45. Les première et deuxième demi-barres se trouvent alors découplées l'une de l'autre.
[0056] Deux cas se présentent alors. Dans un premier cas, le frein électromécanique 43 est
verrouillé et le pignon 61 est libre en rotation. Aucune contrainte ne s'applique
sur la première roue 62, qui, entraînée par l'arbre en baïonnette 45 tourne librement.
Aucun couple n'est alors transmis au premier boîtier 41.
[0057] Dans un deuxième cas, lorsque le frein électromécanique 43 est verrouillé, une contrainte
s'exerce sur le roulement de la roue 62 ce qui permet de transférer le couple appliqué
par l'arbre en baïonnette 45 sur la première roue 62 le deuxième engrenage. En conséquence,
la deuxième roue 72 est entraînée en rotation autour de l'axe principal A selon un
angle négatif α
72. Dans ce deuxième cas, le premier boîtier 41 a donc tendance à tourner dans le sens
opposé au mouvement de rotation du deuxième boîtier 42. Mais une contrainte supplémentaire
est constituée par l'axe 414 autour duquel la roue 102 tourne. La rotation d'un angle
négatif du premier boîtier 41 entraîne l'arbre 414 selon un angle négatif ayant tendance
à faire tourner la roue 102 dans un sens négatif. Il y a donc incompatibilité entre
les mouvements des premier et deuxième boîtiers 41 et 42 au niveau de la roue 102
imposant le couplage entre les deux demi-barres 21 et 22. Une démonstration identique
pourrait être faite pour un déplacement du premier boîtier 41 montrant qu'il y a couplage
du deuxième boîtier 42. En conséquence, dans ce deuxième cas, un couple peut être
transmis d'une demi-barre à l'autre.
[0058] La contrainte sur le mouvement imposée entre les côtés de couple élevé par la liaison
entre l'arbre 414 et la roue 102 est incompatible avec la contrainte sur le mouvement
imposé par le frein électromécanique 43 du côté de faible couple. L'ensemble formé
par l'arbre 414 et la roue 102 constitue un élément de contrainte.
[0059] Il est à noter que, en position verrouillée du frein électromécanique 43, les efforts
sont transmis de la première demi-barre vers la deuxième demi-barre au travers de
cet élément de contrainte. Cette disposition particulière permet de protéger le moyen
électromécanique de verrouillage/déverrouillage.
[0060] Il est à noter que dans ce mode de réalisation, le frein électromécanique 43 agit
au travers d'un premier étage d'amplification. Les couples de verrouillage/déverrouillage
sont par conséquent faibles. Par ailleurs, le chemin des efforts transférés d'une
demi-barre à l'autre ne passe pas par le moyen de verrouillage/déverrouillage.
[0061] Différentes stratégies pour palier les défaillances du moyen de verrouillage/déverrouillage
peuvent être mises en place. L'actionnement du frein électromécanique 43 peut par
exemple correspondre au verrouillage. Dans ces conditions, la position par défaut
du frein 43 est l'état déverrouillé. En cas de panne, le mécanisme de couplage/découplage
est donc découplé, ce qui favorise le comportement du véhicule et la sécurité des
passagers. L'actionnement du frein électromécanique 43 peut sinon correspondre au
déverrouillage. Dans ces conditions, la position par défaut du frein 43 est l'état
verrouillé. En cas de panne, le mécanisme de couplage/découplage est donc couplé,
ce qui favorise le confort des passagers.
[0062] Dans le système décrit, le couplage/découplage des deux demi-barres s'effectue sur
un mode tout ou rien. En conséquence, la variable calculée par l'unité de contrôle
peut être une variable binaire à deux états. Le programme exécuté par l'unité de contrôle
30 est simplifié par rapport, par exemple, au programme exécuté par une unité de contrôle
destinée à commander un dispositif anti-roulis actif selon l'art antérieur.
[0063] En variante, le frein électromécanique 43 pourrait être commandé autour de son point
de glissement. Tout couple de roulis d'intensité inférieure à une intensité seuil
serait transmis, alors qu'un couple de roulis d'intensité supérieure à l'intensité
seuil serait partiellement transmis, à hauteur de cette intensité seuil.
[0064] Bien que l'invention ait été décrite en liaison avec un mode de réalisation particulier,
il est bien évident qu'elle n'y est nullement limitée et qu'elle comprend tous les
équivalents techniques des moyens décrits ainsi que leurs combinaisons si celles-ci
entrent dans le cadre de l'invention.
1. Dispositif anti-roulis semi-actif électromécanique pour équiper au moins un train
de roues d'un véhicule automobile, chacune des roues dudit train de roues étant couplée
avec une mobilité verticale à une caisse dudit véhicule au moyen d'une jambe de force,
ledit dispositif anti-roulis comportant :
- une barre de torsion (1) en forme de U ayant une portion centrale (11) destinée
à être montée solidairement à ladite caisse et parallèlement à un axe (A) dudit train
de roues, et des premier et deuxième bras latéraux (12) dont les extrémités libres
(13) sont destinées à être respectivement couplées audites jambes de force ; ladite
barre de torsion étant composée d'une première demi-barre (21) et d'une deuxième demi-barre
(22) reliées l'une à l'autre au niveau de ladite portion centrale au moyen d'un mécanisme
électromécanique de couplage/découplage (40) apte à être actionné pour coupler/découpler
lesdites première et deuxième demi-barres entre elles ;
- au moins un capteur (31) apte à mesurer au moins une variable cinématique dudit
véhicule ; et,
- une unité de commande (30) apte à acquérir ladite au moins une variable cinématique,
à calculer une variable d'état de roulis caractérisant une situation de roulis dudit
véhicule, et à émettre un signal de commande correspondant à ladite variable d'état
en direction dudit mécanisme électromécanique de couplage/découplage pour actionner
ce dernier ;
ledit dispositif étant
caractérisé en ce que ledit mécanisme électromécanique de couplage/découplage (40) comporte un moyen électromécanique
de verrouillage/déverrouillage (43), un système mécanique d'amplification de couple,
ledit moyen électromécanique de verrouillage/déverrouillage étant couplé à un côté
de faible couple dudit système mécanique d'amplification, lesdites première (21) et
deuxième demi-barres (22) étant couplées du côté de couple élevé dudit système mécanique
d'amplification ; et
en ce que ledit mécanisme de couplage/découplage (40) ne comporte pas de moteur électrique
apte à entraîner en rotation ladite première demi-barre relativement à ladite deuxième
demi-barre.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit système mécanique d'amplification comporte des premier et deuxième ensembles
d'amplification, ladite première demi-barre (21) étant couplée du côté de couple élevé
dudit premier ensemble d'amplification (61, 62 ; 71, 72), ladite deuxième demi-barre
(22) étant couplée du côté de couple élevé dudit deuxième ensemble d'amplification
(81, 82 ; 91, 92), et en ce qu'en position verrouillée dudit moyen électromécanique de verrouillage/déverrouillage
(43) les côtés de faible couple desdits premier et deuxième ensembles d'amplification
sont couplés l'un à l'autre.
3. Dispositif anti-roulis selon la revendication 2, caractérisé en ce que lesdits premier et deuxième ensembles d'amplification comportent respectivement deux
étages successifs d'amplification.
4. Dispositif anti-roulis selon la revendication 3, caractérisé en ce que lesdits deux étages successifs d'amplification desdits premier et deuxième ensembles
amplificateur sont constitués par des engrenages (61, 62 , 71, 72, 81, 82 ; 91, 92).
5. Dispositif anti-roulis semi-actif selon l'une des revendications 2 à 4, caractérisé en ce que le mécanisme électromécanique de couplage/découplage (40) comporte un élément de
contrainte (414, 102) apte à contraindre le mouvement du côté de couple élevé dudit
premier ensemble amplificateur relativement au mouvement du côté de couple élevé dudit
deuxième ensemble amplificateur de sorte que lorsque le moyen électromécanique de
verrouillage/déverrouillage (43) est en position verrouillée, tout déplacement dudit
élément de contrainte est rendu impossible, les efforts passant alors de la première
à la deuxième demi-barre (21, 22) au travers dudit élément de contrainte.
6. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que ledit moyen électromécanique de verrouillage/déverrouillage est un frein électromécanique
(43) apte à appliquer un couple de blocage.
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que ledit frein électromécanique (43) est apte à ne générer que des couples de blocage
de quelques newton-mètres suffisant pour coupler les première et deuxième demi-barres
(21, 22).
8. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que ledit moyen électromécanique de verrouillage/déverrouillage (40) est apte à quitter
la position verrouillée lorsqu'un couple de charge qui lui est appliqué a une amplitude
supérieure à l'amplitude d'un couple de charge seuil prédéterminé.
9. Dispositif anti-roulis semi-actif selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que ladite unité de commande (30) actionne ledit moyen électromécanique de verrouillage/déverrouillage
(43) selon un mode "tout ou rien".
10. Véhicule automobile comportant au moins un train de roues, chacune des roues dudit
train de roues étant couplée avec une mobilité verticale à une caisse dudit véhicule
par l'intermédiaire d'une jambe de force, caractérisé en ce qu'il comporte un dispositif anti-roulis semi-actif électromécanique selon l'une des
revendications précédentes.