[0001] L'invention concerne les pièces mécaniques en acier bas carbone à hautes caractéristiques,
comme les rotules de roues de véhicules terrestres, les pivots, axes, triangles de
suspension, biellettes, ou autres pièces mécaniques analogues prêtes à l'emploi obtenues
par déformation plastique d'un produit sidérurgique long (fil, barre...)
[0002] On sait que les aciers pour déformation plastique doivent présenter des propriétés
à la fois de déformabilité et de résistance. Ainsi, lors de la fabrication des pièces
mécaniques à laquelle certains d'entre eux sont destinés, il leur faut pouvoir supporter
sans rupture des modifications de forme importantes tout en présentant parfois au
final de hautes caractéristiques mécaniques. De fait, dans certains cas, les caractéristiques
exigées des pièces obtenues à partir de ces aciers sont proches de celles de la classe
10.9 selon la norme ISO 898, à savoir une limite à la rupture minimum de 1000 MPa
et une limite élastique minimum de 900 MPa. De plus, ces aciers doivent présenter
de bonnes caractéristiques d'usinabilité, car une majorité des applications nécessite
un usinage ultime pour mise aux côtes finales.
[0003] On rappelle que les opérations de déformation plastique se font sur des lopins d'acier
issus de la découpe de fils ou barres obtenus classiquement par laminage à chaud de
demi-produits de coulée continue (billettes ou blooms). En déformation plastique à
froid (frappe, forge...), les lopins sont mis en forme à froid à la presse, le cas
échéant après un recuit de globulisation, et les pièces obtenues sont ensuite traitées
thermiquement par trempe et revenu. Pour la forge à chaud, les lopins sont réchauffés
d'abord jusqu'à une température d'environ 1000-1200 °C, mis en forme à chaud et refroidis.
Les pièces ainsi obtenues sont ensuite traitées thermiquement par trempe et revenu,
la trempe pouvant être faite directement lors du refroidissement après forgeage.
[0004] La réalisation de ces différents traitements thermiques suppose des opérations, certes
maîtrisées, mais néanmoins coûteuses, dont les résultats visés ne sont pas toujours
atteints et qui, de toute façon, augmentent le temps et le coût de production. Aussi,
a t'on recherché ces dernières années des nuances d'acier permettant de s'en affranchir
et d'obtenir des pièces à hautes caractéristiques "prêtes à l'emploi", pouvant être
utilisées pour l'application prévue sans avoir à subir un traitement thermique pour
modifier leur structure métallurgique après l'opération de déformation plastique.
[0005] Concernant la frappe à froid par exemple, il est déjà connu par exemple de faire
appel à des nuances d'acier de structure essentiellement bainitique (i.e. contenant
plus de 50 % de bainite), présentant un bon compromis entre déformabilité et caractéristiques
mécaniques finales. Toutefois, compte tenu des capacités des moyens de refroidissement
dont on dispose généralement sur une ligne de laminage à chaud, ces nuances permettent
d'obtenir une structure essentiellement bainitique uniquement sur des fils ou des
barres laminés de relativement faible diamètre, dépassant rarement 8 mm en fait. Au-delà,
on obtient une bainite dégénérée ou associée à de la ferrite, ce qui conduit à une
détérioration marquée des propriétés mécaniques des produits laminés. De plus, la
structure n'étant pas bien maîtrisée, il y a un risque de forte dispersion des caractéristiques
mécaniques au sein d'une même couronne ou entre plusieurs couronnes de fils bobinés
ou entre plusieurs barres ou au sein d'une même barre à l'issue du laminage à chaud.
[0006] Des problèmes similaires sont rencontrés avec les nuances d'acier pour forge à chaud
pour lesquelles l'épaisseur de la pièce forgée impose souvent des contraintes de refroidissement
sévères pour atteindre la vitesse de refroidissement à coeur nécessaire à l'obtention
de la structure bainitique visée dans la masse. De surcroît, la périphérie de la pièce
étant inévitablement refroidie beaucoup plus énergiquement que le coeur, il en résulte
des tensions internes qui peuvent conduire à des déformations permanentes rédhibitoires.
[0007] On voit donc que l'on recherche classiquement, dans les applications des nuances
pour déformation plastique, une structure bainitique qui offre un bon compromis entre
déformabilité et caractéristiques mécaniques, en même temps qu'une bonne usinabilité.
Dans tous les cas, la réussite de l'obtention de cette structure bainitique est soumise
aux contraintes de refroidissement de l'acier à coeur, que ce refroidissement intervienne
avant la déformation plastique ou après. Ces contraintes imposées au refroidissement
s'avèrent si sévères sur les nuances d'acier actuellement connues et utilisées que
cette structure bainitique peut ne pas être obtenue directement dans la chaude de
laminage, ni même après l'opération de forgeage, de sorte que de nombreuses pièces
mécaniques doivent subir un traitement thermique postérieurement à leur mise en forme.
[0008] US-A-5 554233 concerne la fabrication de barres laminées à chaud et déformables à froid pour obtenir
des pièces sans avoir besoin d'un traitement thermique avant ou après la déformation
a froid. L'acier utilisé comprend notamment de 0.10% à 0,14% de carbone et de 0,01%
à 0,1% de molybdène.
[0009] L'objectif de l'invention est la mise à disposition des transformateurs d'une nuance
d'acier bas carbone apte à développer une structure bainitique, ou essentiellement
bainitique, avec de faibles contraintes de refroidissement, pour la fabrication de
pièces prêtes à l'emploi tant par presse à froid qu'à la forge à chaud.
[0010] Plus précisément, l'invention a pour but le développement d'une nuance d'acier bas
carbone spécifique à la fabrication de pièces mécaniques dotées d'une structure bainitique
ou essentiellement bainitique pouvant être obtenue déjà avec une faible vitesse de
refroidissement à coeur, qui peut descendre jusqu'à 1 °C/s, et offrant à la fois une
bonne aptitude à la déformation et une bonne usinabilité pour la réalisation de ces
pièces par déformation à froid ou à chaud, sans traitement thermique postérieur à
la mise en forme, ladite nuance présentant des caractéristiques mécaniques élevées
permettant auxdites pièces de se situer dans les classes de qualité 8.8 à 12.9 selon
la norme ISO 898.
[0011] L'invention a ainsi pour objet une pièce mécanique à hautes caractéristiques en acier
bas carbone prête à l'emploi venant de la transformation plastique d'un produit sidérurgique
long laminé, selon la revendication 1.
[0012] Dans un premier mode de réalisation préféré, la pièce mécanique en acier déformée
à froid définie ci-dessus se
caractérise en ce que le produit long dont elle est issue par transformation plastique est un fil ou barre
laminé traité thermiquement par refroidissement dans la chaude de laminage à une vitesse
de refroidissement suffisante pour lui conférer une structure bainitique ou essentiellement
bainitique.
[0013] Dans un second mode de réalisation préféré de l'invention, la pièce mécanique en
acier forgée à chaud définie ci-dessus se
caractérise en ce que le produit long dont elle est issue par transformation plastique est une barre ou
un fil laminé dont le lopin de forge qui en a été extrait a été traité thermiquement
par trempe sous une vitesse de refroidissement suffisante pour lui conférer une structure
bainitique jusqu'à coeur, ce depuis une température de trempe de l'ordre de 1200 °C
et plus à laquelle le lopin a subi une transformation plastique par forgeage l'amenant
à sa forme finale désirée.
[0014] Dans les deux modes de réalisation évoqués ci-dessus le traitement thermique intervenant
dans l'élaboration de la pièce mécanique comprend une phase finale de refroidissement
à faible vitesse, qui peut descendre jusqu'à 1 °C/s environ, à coeur.
[0015] On notera que ce refroidissement de la pièce est un refroidissement doux, différent
en tous cas d'une opération de refroidissement qui tremperait l'acier, laquelle au
demeurant serait, dans la pratique normale, suivie d'un revenu.
[0016] Dans une variante, la pièce mécanique est réalisée avec un acier dont la teneur en
carbone est comprise entre 0,06 % et 0,10 %.
[0017] Dans une autre variante, la pièce mécanique est réalisée avec acier dont la teneur
en molybdène n'excède pas 0,30%, et celle en manganèse est inférieure à 1,80 %.
[0018] L'invention a également pour objet un procédé de fabrication d'une pièce mécanique
à hautes caractéristiques prête à l'emploi en acier bas carbone présentant une résistance
à la rupture de plus de 800 MPa, qui comporte les étapes de la revendication 6.
[0019] Comme on l'aura compris, l'invention, dans ses caractéristiques essentielles, consiste
en la définition d'une analyse d'acier bas carbone à base de niobium, de bore et de
molybdène, qui est spécifique aux pièces mécaniques à hautes caractéristiques et apte
à se doter d'une structure bainitique (ou essentiellement bainitique) homogène dans
la masse de la pièce avec peu d'exigences quant au refroidissement. Cette structure
peut être obtenue en effet déjà à partir d'une faible vitesse de refroidissement à
coeur qui peut descendre jusqu'à 1°C/s environ, vitesse qui peut être atteinte, comme
on le sait, directement dans la chaude de laminage elle-même pour des fils et barres
de diamètre de l'ordre de 20 mm et plus selon les installations.
[0020] Dès lors, l'invention ouvre vers les grands diamètres la gamme de production des
produits longs laminés à chaud destinée aux ateliers de frappe ou forge à froid, et,
pour ceux réservés à la forge à chaud, elle procure l'économie d'un traitement thermique
final supplémentaire de trempe-revenu. Pour mieux fixer les idées, on notera qu'avec
les chaudes de laminage habituelles, les diamètres limites se situent autour de 20
à 25 mm pour les nuances selon l'invention.
[0021] Les habitudes de vocabulaire dans la profession sidérurgique font que l'on appelle
- "fils ou petites barres" les produits laminés sous des diamètres allant jusqu'à 30
mm environ (que l'on conditionne souvent d'ailleurs sous forme de couronnes pour livraison
aux transformateurs);
- et "barres" ceux laminés à partir de 18 mm de diamètre et qui sont livrés rectilignes
après découpe à longueur à la sortie du train.
[0022] Par ailleurs, dans un souci de clarté de l'exposé, l'expression "structure bainitique"
désignera une "structure bainitique ou essentiellement bainitique".
[0023] L'invention sera bien comprise et d'autres aspects et avantages apparaîtront plus
clairement au vu de la description détaillée qui suit, donnée à titre d'exemple de
réalisation.
[0024] On produit à l'aciérie, par coulée continue, des demi-produits longs (billettes ou
blooms) issus d'un acier ayant, outre le fer, la composition suivante, en teneur pondérale
par rapport au fer :
[0025] De 0,02 à 0,10 %, et de préférence 0,08 %, de carbone. Le carbone à ces teneurs sert
à l'obtention d'une structure bainitique ayant les propriétés mécaniques requises.
Il permet d'obtenir une bonne aptitude à l'écrouissage lors d'une déformation plastique
à froid. Sa basse teneur permet aussi d'éviter la formation de gros carbures défavorables
à la ductilité sans qu'il soit nécessaire de réaliser un traitement de globulisation.
[0026] De 0,04 à 0,10 %, et de préférence 0,06 à 0,08 %, de niobium. Le niobium agit en
synergie avec le molybdène et le bore pour élargir le domaine de transformation bainitique.
Il permet d'accroître l'effet de trempabilité du bore en augmentant la teneur en bore
efficace contenue dans l'acier. En effet, la formation des carbures Fe
23(CB
6) (piégeant le bore et passifs quant à la trempabilité de l'acier) est rendue plus
difficile sous l'action du niobium qui stabilise l'austénite et retarde la diffusion
du carbone. Par ailleurs, il permet d'augmenter la température de recristallisation
de l'austénite ce qui permet d'obtenir une structure bainitique plus fine lors de
laminage contrôlé, et ainsi d'augmenter la résilience des pièces.
[0027] De 0,001 à 0,005 % de bore. Le bore inhibe la germination de la ferrite favorisant
ainsi la formation d'une structure bainitique. Il agit en synergie avec le niobium
et le molybdène pour élargir le domaine bainitique.
[0028] De 0,10 à 0,35 %, et de préférence moins de 0,30 % de molybdène. Le molybdène est
un élément carburigène permettant d'élargir le domaine bainitique en retardant la
germination de la ferrite. De plus, à ces teneurs, son action sur la trempabilité
de l'acier permet d'obtenir un acier d'une résistance mécanique supérieure par un
abaissement de la température de début de transformation bainitique. Il tend à compenser
ainsi la faible teneur en carbone nécessaire à l'obtention d'une bonne ductilité.
Par ailleurs, il agit en synergie avec le bore et avec le niobium dont il renforce
le rôle. De plus, à ces teneurs, il agit en synergie avec le niobium pour augmenter
la température de recristallisation de l'austénite.
[0029] De 1,30 à 2,00 %, et de préférence entre 1,60 et 1,80 %, de manganèse. Ce manganèse
permet d'obtenir ensuite une trempabilité suffisante, aide à la formation de la bainite
et permet d'obtenir les caractéristiques mécaniques souhaitées.
[0030] De 0,10 à 1,30 %, et de préférence de 0,20 à 0,35 %, de silicium. A ces teneurs,
il permet d'obtenir un durcissement modéré de l'acier. On peut aller jusqu'à une teneur
de 1,30 % si besoin est, en particulier pour augmenter la résistance mécanique de
l'acier. Le silicium permet également de désoxyder l'acier lors de la coulée.
[0031] De 0, 007 à 0,010 % d'azote, associé avec une teneur en titane de l'ordre de 3,5
fois cette teneur en azote pour faire écran sacrificiel au bénéfice du bore. Le titane
sert à fixer l'azote et à protéger ainsi le bore. Sans titane, le bore perdrait son
pouvoir trempant en réagissant avec l'azote. Le titane permet également d'obtenir
un grain austénitique fin ce qui améliore l'aptitude à la mise en forme à froid et
à la ductilité.
[0032] Moins de 0,08 % d'aluminium. Cet aluminium dissous résiduel, venant du calmage de
l'acier avant coulée, est un bon désoxydant de protection du titane contre l'oxydation
par l'oxygène dissous inévitablement présent, afin que ce titane reste disponible
pour protéger le bore contre l'azote. Cet aluminium sert aussi à contrôler le grossissement
du grain austénitique lors du laminage à chaud du demi-produit de départ, et ainsi
à donner à l'acier de bonnes propriétés de résilience.
[0033] Eventuellement de 0,001 à 0,1 % de soufre. Ce soufre se combine avec le manganèse
afin de former des sulfures de manganèse plastiques et ductiles. Il permet d'obtenir
une bonne usinabilité. Il est possible, si l'on souhaite améliorer d'avantage l'usinabilité,
d'augmenter sa teneur jusqu'à une valeur maximale de 0,1 % mais pas au-delà si l'on
veut garantir une bonne aptitude à la déformation à froid.
[0034] Cet acier présente également les inévitables impuretés et éléments résiduels résultant
de son élaboration, notamment le phosphore dont la teneur doit rester inférieure à
0,02 % pour garantir une bonne ductilité pendant et après la mise en forme à froid,
ainsi que le cuivre et le nickel, dont la teneur doit être inférieure à 0,30 %.
[0035] Cette composition optimisée permet à l'acier d'avoir une très bonne aptitude à la
déformation plastique en même temps qu'une bonne usinabilité. En effet, cette nuance
favorise non seulement l'obtention de bainite, mais diminue aussi le risque d'obtention
de martensite, dont la présence peut constituer un obstacle sérieux à une bonne opération
d'usinage.
[0036] La plupart du temps, on pourra d'ailleurs limiter la teneur en molybdène à 0,30 %
et la teneur en manganèse à 1,80 % afin d'écarter un risque d'apparition de structure
de trempe de type martensitique dans certains cas compte tenu des conditions locales.
[0037] Un aspect essentiel de l'invention est que les pièces mécaniques présentent une structure
bainitique homogène dans la masse à faible vitesse de refroidissement à coeur des
pièces forgées à chaud, ou des fils ou barres dont elles sont issues par frappe à
froid, qui peut descendre jusqu'à 1 °C/s environ.
[0038] Lorsque, conformément à une mise en oeuvre de l'invention, la pièce mécanique est
frappée à froid (ou forgée à froid), la structure bainitique est obtenue avant mise
en forme. L'acier, après déformation, présente alors une bonne ductilité, mesurée
par une striction largement supérieure à 50 %, une résistance à la traction supérieure
à 650 MPa, et une résistance mécanique supérieure à 800 Mpa.
[0039] Dans ce premier mode de réalisation, la pièce est en effet obtenue par déformation
plastique à froid de l'acier présentant déjà une structure bainitique. On approvisionne
un demi-produit long constitué d'un acier d'analyse conforme à l'invention qu'on lamine
à chaud, si besoin après réchauffage au-dessus de 1100 °C, selon la pratique habituelle
du laminage à chaud jusqu'à l'obtention d'un fil laminé de 10 mm de diamètre par exemple.
La température de dépose du fil est inférieure à 1000 °C. Le fil laminé obtenu est
ensuite refroidi à l'air dans la chaude de laminage elle-même de la manière habituelle
(procédé "stelmor" par exemple), à une faible vitesse à coeur qui peut descendre jusqu'à
1 °C/s environ pour obtenir une structure bainitique homogène.
[0040] Le fil laminé est alors livré (ou livrable) au transformateur sous forme de couronne.
Le transformateur qui reçoit la couronne débobine le fil, le dresse au besoin, avant
de le découper en lopins de longueur voulue. Chaque lopin est ensuite soumis à une
opération habituelle de déformation plastique à froid pour l'obtention de la pièce
finale prête à l'emploi (rotules, axes, biellettes, vis...), après un usinage de mise
aux côtes nominales au besoin. Les caractéristiques mécaniques finales seront naturellement
obtenues par l'écrouissage résultant de la mise en forme.
[0041] Dans un second mode de réalisation, la pièce est déformée à chaud et la structure
bainitique est obtenue après cette opération de déformation plastique: on approvisionne
un demi-produit long constitué d'un acier d'analyse conforme à l'invention qu'on lamine
à chaud jusqu'à l'obtention d'une barre laminée de 30 mm de diamètre par exemple.
Après refroidissement éventuel, la barre mise à longueur par découpé est livrable
rectiligne au forgeron avec sa structure métallographique ordinaire acquise naturellement
au cours du laminage à chaud.
[0042] Le forgeron qui la reçoit la débite en lopins et chaque lopin est ensuite porté à
une température d'environ 1200 °C avant d'être soumis à une opération de déformation
plastique à chaud à la forge. Les pièces sont alors refroidies de la manière habituelle,
en deux étapes, avec un premier refroidissement contrôlé jusqu'à une température inférieure
à 1000 °C et un second refroidissement à faible vitesse de refroidissement à coeur
qui peut descendre jusqu'à 1 °C/s environ. Dans ce mode de réalisation, les conditions
de fin de laminage n'ont pas d'importance particulière sur l'obtention de la structure
métallurgique, puisque la bainite, qui donne à la pièce l'essentiel de ses propriétés
d'emploi, est atteinte tout à la fin, après la mise en forme à chaud et refroidissement
contrôlé.
[0043] On rappelle que les pièces mécaniques selon l'invention, sont obtenues par déformation
plastique de produits laminés sans traitement thermique supplémentaire de trempe et
revenu.
[0044] Des essais de laboratoire ont été effectués sur une coulée de composition suivante:
% C |
% Mn |
% Nb |
% Cr |
% B |
% Mo |
% Ti |
% N2 |
% Si |
% S |
% Al |
0,08 |
1,6 |
0,08 |
0,2 |
0,003 |
0,2 |
0,029 |
0,006 |
0,25 |
0,004 |
0,028 |
[0045] Les billettes issues de la coulée ont été laminées à chaud après réchauffage au-dessus
de 1100 °C pour former un fil de 12 mm de diamètre. La température de dépose du fil
après laminage était de 820 °C. La vitesse de refroidissement du fil dans la chaude
de fin de laminage (refroidissement à air soufflé de type "stelmor") a été de l'ordre
de 5°C/s. On obtient une structure bainitique homogène sur l'ensemble du fil, en périphérie
comme à coeur.
[0046] Les caractéristiques mécaniques du fil sont les suivantes :
Rm (MPa) |
Rp0.2 (MPa) |
A (%) |
Z (%) |
857 |
683 |
17,4 |
71,4 |
[0047] On rappelle que :
- Rm représente la résistance à la rupture correspondant à la force maximale avant rupture
rapportée à la section initiale du fil.
- Rp0.2 représente la limite d'élasticité conventionnelle correspondant à la force rapportée
à la section initiale du fil provoquant un allongement plastique de 0,2 %.
- A représente l'allongement à la rupture.
- Z représente la striction correspondant à la réduction de section du fil après rupture.
[0048] L'évolution des caractéristiques mécaniques en fonction du taux de déformation subi
par le fil est la suivante:
Taux de réduction (%) |
Rm (MPa) |
Rp0.2 (MPa) |
A (%) |
Z (%) |
20 |
960 |
885 |
13,7 |
67 |
35 |
1030 |
982 |
13 |
65,5 |
50 |
1100 |
1020 |
11,5 |
61,5 |
60 |
1160 |
1115 |
10,8 |
60,5 |
75 |
1265 |
1220 |
10,6 |
57,7 |
[0049] Les pièces mécaniques à hautes caractéristiques selon l'invention sont remarquables
en ce qu'elles permettent en particulier d'économiser les traitements de trempe et
revenu mis actuellement en oeuvre lors des opérations de frappe ou à forge à froid
ou de forge à chaud.
[0050] D'autre part en imposant des conditions de refroidissement moins drastiques, elles
risquent moins de se déformer durant l'opération de refroidissement, ou bien à fluide
de refroidissement équivalent elles peuvent présenter des diamètres ou épaisseurs
plus importants.
[0051] Elles sont également remarquables par les très bonnes caractéristiques d'usinabilité
qu'elles présentent, ce qui permet dans les applications à froid de diminuer les teneurs
en soufre et donc de limiter l'influence néfaste de cet élément dans l'aptitude à
la déformabilité.
[0052] Il va de soi que l'invention ne saurait se limiter aux exemples qui viennent d'être
décrits.
[0053] Ainsi, par exemple, dans les applications de forge à chaud, l'homme du métier pourra
choisir d'améliorer l'usinabilité en faisant varier la teneur en soufre. De même,
bien qu'étant destinée plus particulièrement aux applications de frappe ou forge à
froid ou forge à chaud, l'invention s'applique également aux autres applications de
déformation plastique telles que le tréfilage, l'étirage, l'estampage, etc...
1. Pièce mécanique à hautes caractéristiques en acier bas carbone prête à l'emploi venant
de la transformation plastique d'un produit sidérurgique long laminé comportant les
caractéristiques suivantes:
- la composition chimique dudit acier, répond à l'analyse suivante, donnée en pourcentages
pondéraux par rapport au fer:
0,02 % ≤ C ≤ 0, 10%
0,04 % ≤ Nb ≤ 0,10 %
0,001 % ≤ B ≤ 0,005 %
0,10 % ≤ Mo ≤ 0,35 %
1,3 % ≤ Mn ≤ 2,0 %
0,10 % ≤ Si ≤ 1,30 %
0,01 % ≤ Al ≤ 0,08 %
N ≤ 0, 015 % avec Ti ≥ 3,5 x % N ;
éventuellement de 0,001 à 0,1% de soufre,
reste le fer et les inévitables impuretés résiduelles résultant de l'élaboration de
l'acier, dont moins de 0.02% de P et moins de 0.30 % de Cu et de Ni,
- ledit produit long est obtenu à partir d'un demi produit issu de la coulée continue
et laminé à chaud dans le domaine austénitique puis traité thermiquement pour obtenir
une structure bainitique ou essentiellement bainitique, et mis en forme, soit par
transformation plastique à froid après ledit traitement thermique, soit par transformation
plastique à chaud pendant ledit traitement thermique, pour lui donner sa forme finale
avec une résistance à la rupture supérieure à 800 MPa, sans traitement thermique postérieur
à cette mise en forme.
2. Pièce mécanique en acier bas carbone déformée à froid selon la revendication 1 caractérisée en ce que le produit long dont elle est issue par transformation plastique est un fil ou barre
laminés traité thermiquement par refroidissement dans la chaude de laminage à une
vitesse de refroidissement suffisante pour lui conférer une structure bainitique ou
essentiellement bainitique.
3. Pièce mécanique en acier forgée selon la revendication 1 caractérisée en ce que le produit long dont elle est issue par transformation plastique à chaud est une
barre ou un fil laminés dont le lopin de forge qui en a été extrait a été traité thermiquement
par trempe sous une vitesse de refroidissement suffisante pour lui conférer une structure
bainitique jusqu'à coeur, ce depuis une température de trempe de l'ordre de 1200 °C
et plus à laquelle le lopin a subi une transformation plastique par forgeage l'amenant
à sa forme finale désirée.
4. Pièce mécanique en acier selon la revendication 2 ou 3 caractérisé en ce que le traitement thermique intervenant dans son élaboration comprend une phase finale
de refroidissement à faible vitesse, qui peut descendre jusqu'à 1 °C/s à coeur.
5. Pièce mécanique en acier selon l'une des revendications 1 à 4 caractérisée en ce que l'acier dont elle est composée a une teneur en molybdène qui n'excède pas 0,30 %,
et une teneur en manganèse inférieure à 1,80 %
6. Procédé de fabrication d'une pièce mécanique prête à l'emploi à hautes caractéristiques
en acier bas carbone présentant une résistance à la rupture de plus de 800 MPa
caractérisé en ce qu'il comporte les étapes suivantes :
- à partir d'un demi-produit long dont la composition, répond à l'analyse suivante,
donnée en pourcentages pondéraux par rapport au fer:
0,02 % ≤ C ≤ 0,10%
0,04 % ≤ Nb ≤ 0,10%
0,001 % ≤ B ≤ 0,005%
0,10 % ≤ Mo ≤ 0,35%
1,3% ≤ Mn ≤ 2,0%
0,10% ≤ Si ≤ 1,30%
0,01 % ≤ Al ≤ 0,08%
N ≤ 0,015 % avec Ti ≥ 3,5 x %N,
éventuellement de 0,001 à 0,1% de soufre,
le reste étant le fer et les inévitables impuretés résiduelles résultant de l'élaboration
de l'acier, dont moins de 0.02% de P et moins de 0.30 % de Cu et de Ni
on lamine à chaud un produit long (fil ou barre), la température de dépose du produit
long en fin de laminage étant inférieure à 1000 °C;
- on traite ensuite thermiquement ledit produit long laminé obtenu, ledit traitement
thermique comprenant une phase finale de refroidissement à faible vitesse, qui peut
descendre jusqu'à 1 °C/s environ à coeur pour obtenir une structure bainitique, ou
essentiellement bainitique, et on déforme plastiquement ledit produit long pour l'amener
à sa forme finale désirée, l'opération de déformation plastique étant accomplie soit
par transformation plastique à froid après ledit traitement thermique, soit par transformation
plastique à chaud pendant ledit traitement thermique, pour lui donner sa forme finale
avec une résistance à la rupture supérieure à 800 MPa, sans traitement thermique postérieur
à cette mise en forme.
1. A ready-for-use low-carbon steel mechanical component with elevated characteristics
obtained by the plastic transformation a long rolled metallurgical product, comprising
the following characteristics:
- the chemical composition of said steel complies with the following analysis, given
in percentages by weight in relation to iron:
0.02 % ≤ C ≤ 0.10 %
0.04 % ≤ Nb ≤ 0.10 %
0.001 % ≤ B ≤ 0.005 %
0.10 % ≤ Mo ≤ 0.35 %
1.3 % ≤ Mn ≤ 2.0 %
0.10 % ≤ Si ≤ 1.30 %
0.01 % ≤ Al ≤ 0.08 %
N ≤ 0.015% with Ti ≥ 3.5 x % N;
finally from 0.001 to 0.1 % sulphur,
the remainder iron and the unavoidable residual impurities arising from the processing
of steel, of which less than 0.02 % is P and less than 0.30 % is Cu and Ni,
- said long product is obtained from a semi-finished product derived from continuous
casting and hot-rolled in the austenitic range, then treated thermally to obtain a
bainitic or essentially bainitic structure, and worked, either by cold plastic transformation
after said thermal treatment or by hot plastic transformation during said thermal
treatment, so as to give it its final shape with an ultimate tensile strength higher
than 800 MPa, without thermal treatment subsequent to this working.
2. A low-carbon steel mechanical component deformed by a cold process according to Claim
1, characterised in that the long product, from which it is derived by plastic transformation, is a rolled
wire or rod treated thermally by cooling during the hot rolling at a cooling rate
sufficient to impart a bainitic or essentially bainitic structure thereto.
3. A steel mechanical component forged according to Claim 1, characterised in that the long product, from which it is derived by a hot plastic transformation, is a
rolled rod or a wire, whose forged billet, which has been extracted therefrom, has
been treated thermally by quenching at a cooling rate sufficient to impart thereto
a bainitic structure through to the core, this a quenching being from a temperature
of the order of 1200°C and above, at which the billet has undergone plastic transformation
by forging, bringing it into the desired final shape.
4. A steel mechanical component according to Claim 2 or 3, characterised in that the heat treatment used in its manufacture comprises a final slow cooling phase,
the rate of which can fall to as low as 1°C/s at the core.
5. A steel mechanical component according to any one of Claims 1 to 4, characterised in that the steel from which it is composed has a molybdenum content not exceeding 0.30 %
and a manganese content of less than 1.80 %.
6. A process for manufacturing a ready-for-use low-carbon steel mechanical component
with elevated characteristics exhibiting an ultimate tensile strength of more than
800 MPa,
characterised in that it comprises the following steps:
- starting from a long semi-finished product whose composition least complies with
the following analysis, given in percentages by weight, in relation to the iron:
0.02 % ≤ C ≤ 0.10 %
0.04 % ≤ Nb ≤ 0.10 %
0.001 % ≤ B ≤ 0.005 %
0.10 % ≤ Mo ≤ 0.35 %
1.3 % ≤ Mn ≤ 2.0 %
0.10 % ≤ Si ≤ 1.30 %
0.01 % ≤ Al ≤ 0.08 %
N ≤ 0.015% with Ti ≥ 3.5 x % N;
finally from 0.001 to 0.1 % sulphur,
the remainder being iron and the unavoidable residual impurities arising from the
processing of steel, of which less than 0.02 % is P and less than 0.30 % is Cu and
Ni,
a long product (wire or rod) is hot-rolled, the settling temperature of the long product
after rolling being below 1000°C;
- the resultant rolled long product then undergoes thermal treatment, said thermal
treatment comprising a final slow cooling phase, the rate of which can fall to as
low as approximately 1°C/s at the core to obtain a bainitic or essentially bainitic
structure, said long product being deformed plastically to bring it to its desired
final shape, the plastic deformation process being carried out either by cold plastic
transformation after said thermal treatment or by hot plastic transformation during
said thermal treatment, so as to give it its final shape with an ultimate tensile
strength higher than 800 MPa, without thermal treatment subsequent to this working.
1. Gebrauchsfertiges mechanisches Stück aus Niedrig-Kohlenstoff-Stahl mit hohen Eigenschaften
erhalten durch die plastische Transformation eines gewalzten langen Stahlerzeugnisses
aufweisend die folgenden Eigenschaften:
- die chemische Zusammensetzung des Stahls entspricht der folgenden Analyse, gegeben
in Gewichts-Prozent basierend auf dem Eisen:
0,02% ≤ C ≤ 0,10%
0,04% ≤ Nb ≤ 0,10%
0,001% ≤ B ≤ 0,005%
0,10% ≤ Mo ≤ 0,35%
1,3% ≤ Mn ≤ 2,0%
0,10% ≤ Si ≤ 1,30%
0,01% ≤ Al ≤ 0,08%
N ≤ 0,015% mit Ti ≥ 3,5 x % N;
eventuell von 0,001 bis 0,1% Schwefel,
Rest das Eisen und die unvermeidbaren Rest-Unreinheiten, die aus der Stahl-Bearbeitung
resultieren, darunter weniger als 0,02% P und weniger als 0,30% Cu und Ni,
- wobei das lange Erzeugnis aus einem Halbprodukt erhalten wird, das entstanden ist
durch stetiges Gießen und HeißWalzen im austenitischen Bereich, anschließend thermisch
behandelt wird zum Erhalten einer bainitischen oder im Wesentlichen bainitischen Struktur
und in Form gebracht wird, entweder mittels kalter plastischer Umformung nach der
thermischen Behandlung oder mittels heißer plastischer Umformung während der thermischen
Behandlung, um ihm seine endgültige Form zu geben mit einer Reißfestigkeit von über
800 Mpa, ohne thermische Behandlung nach diesem In-Form-Bringen.
2. Mechanisches Stück aus Niedrig-Kohlenstoff-Stahl, kaltgeformt gemäß Anspruch 1, dadurch charakterisiert, dass das lange Erzeugnis, aus dem es durch plastische Umformung
entstanden ist, ein gewalzter Draht oder einer gewalzter Stab ist, der thermisch behandelt
ist mittels Abkühlen von der Walzhitze mit einer Abkühlgeschwindigkeit, die ausreicht,
um ihm eine bainitische oder im Wesentlichen bainitische Struktur zu verleihen.
3. Mechanisches Stück aus Niedrig-Kohlenstoff-Stahl, geschmiedet gemäß Anspruch 1, dadurch charakterisiert, dass das lange Erzeugnis, aus dem es durch plastische Umformung
entstanden ist, ein gewalzter Draht oder einer gewalzter Stab ist, dessen Schmiederohling,
der daraus extrahiert wurde, thermisch behandelt wurde durch Abschrecken mit einer
Abkühlrate die ausreicht, um ihm bis zum Kern eine bainitische oder im Wesentlichen
bainitische Struktur zu verleihen, ausgehend von einer Abschrecktemperatur von etwa
1200°C und mehr, bei der der Rohling einer plastischen Umformung durch Schmieden ausgesetzt
wurde, die ihn in die gewünschte endgültige Form bringt.
4. Mechanisches Stück aus Niedrig-Kohlenstoff-Stahl gemäß Anspruch 2 oder 3, dadurch charakterisiert, dass die thermische Behandlung, die sich während seiner Herstellung
ereignet, eine letzte Abkühlphase mit geringer Geschwindigkeit, die auf bis zu 1°C/s
im Kern heruntergehen kann, aufweist.
5. Mechanisches Stück aus Niedrig-Kohlenstoff-Stahl gemäß einem der Ansprüche 1 bis 4,
dadurch charakterisiert, dass der Stahl, aus dem es zusammengesetzt ist, einen Gehalt von
Molybdän hat, der 0,30% nicht überschreitet, und einen Gehalt von Mangan unter 1,80%
hat.
6. Verfahren zum Herstellen eines gebrauchsfertigen mechanischen Stücks aus Niedrig-Kohlenstoff-Stahl
mit hohen Eigenschaften, das eine Reißfestigkeit von über 800 Mpa aufweist,
dadurch charakterisiert, dass es die folgenden Schritte aufweist:
- ausgehend von einem langen Halbprodukt dessen Zusammensetzung der folgenden Analyse
entspricht, gegeben in Gewichts-Prozent basierend auf dem Eisen:
0,02% ≤ C ≤ 0, 10%
0,04% ≤ Nb ≤ 0,10%
0,001% ≤ B ≤ 0,005%
0,10% ≤ Mo ≤ 0,35%
1,3% ≤ Mn ≤ 2,0%
0,10% ≤ Si ≤ 1,30%
0,01% ≤ Al ≤ 0,08 %
N ≤ 0,015% mit Ti ≥ 3,5 x % N;
eventuell von 0,001 bis 0,1% Schwefel,
wobei der Rest das Eisen und die unvermeidbaren Rest-Unreinheiten, die aus der Stahl-Bearbeitung
resultieren, darunter weniger als 0,02% P und weniger als 0,30% Cu und Ni, ist,
man heiß-walzt ein langes Erzeugnis (Draht oder Stab), wobei die Ablagetemperatur
des langen Erzeugnisses am Ende des Walzens unter 1000°C ist;
- man behandelt danach das erhaltene lange gewalzte Produkt thermisch, wobei das thermische
Behandeln eine letzte Abkühlphase mit geringer Geschwindigkeit, die auf bis zu 1°C/s
etwa im Kern heruntergehen kann, aufweist, zum Erhalten einer bainitischen oder im
Wesentlichen bainitischen Struktur und man verformt das lange Erzeugnis plastisch,
um es in seine endgültige gewünschte Form zu bringen, wobei die plastische Verformung
erreicht wird entweder mittels kalter plastischer Umformung nach der thermischen Behandlung
oder mittels heißer plastischer Umformung während der thermischen Behandlung, um ihm
seine endgültige Form zu geben mit einer Reißfestigkeit von über 800 Mpa, ohne thermische
Behandlung nach diesem In-Form-Bringen.