[0001] L'invention porte sur un sectionneur de terre comprenant un ensemble de contact mobile
pivotant autour d'un axe de rotation et un contact fixe agencé pour être électriquement
connecté à une extrémité dudit ensemble de contact mobile lorsque cet ensemble est
amené dans la position de fermeture du sectionneur.
[0002] L'invention concerne plus particulièrement un sectionneur de terre destiné à être
utilisé dans les installations de transmission et de distribution d'énergie électrique
haute tension à l'air libre et encore plus particulièrement un sectionneur de terre
dit à insertion directe et à mouvement simple dans lequel le mouvement nécessaire
pour connecter l'ensemble de contact mobile avec le contact fixe est effectué par
une simple rotation de cet ensemble mobile. L'ensemble de contact mobile est généralement
appelé «contact mobile», et par souci de simplicité nous utiliserons cette appellation
dans la description qui suit.
[0003] La valeur de courant de court-circuit qu'un sectionneur de terre est à même de tolérer
dépend directement de la surchauffe (l'augmentation de sa température par rapport
à la température ambiante) dans des conditions de court-circuit et, en particulier,
de la surchauffe de la zone de contact entre le contact fixe et le contact mobile.
Par exemple, il peut être spécifié pour un sectionneur de terre d'être capable de
supporter un courant de court circuit de l'ordre de 50 kA pendant une seconde. Le
comportement du sectionneur de terre est d'autant meilleur que la pression de contact
entre les contacts fixe et mobile est élevée.
[0004] Une autre caractéristique de ce type de sectionneurs est leur comportement par rapport
aux sollicitations électromagnétiques qui tendent habituellement à ouvrir le circuit
électrique dont le sectionneur de terre est l'un des composants. Si cela se produit,
les contacts du sectionneur de terre ont tendance à fondre.
[0005] En général, les meilleures solutions préexistantes concernant l'agencement d'un sectionneur
de terre utilisent des pressions de contact élevées dans le cas des sectionneurs de
terre à mouvement simple, ou une séparation mécanique entre le mécanisme de rotation
du sectionneur et le système de contact, dans le cas des sectionneurs de terre dits
à double mouvement. Ces deux solutions ne sont pas réellement satisfaisantes à cause
de leur complexité mécanique et conséquemment de leur coût élevé.
[0006] Jusqu'à présent, un bon contact électrique entre les contacts d'un sectionneur de
terre à mouvement simple est obtenu en utilisant des composants élastiques très rigides,
par exemple des ressorts, qui réalisent une pression de contact élevée mais qui induisent
des couples de manoeuvre élevés même lorsque le sectionneur n'est pas sous tension
(ces couples augmentant proportionnellement à la tension nominale du sectionneur).
Un bon contact électrique entre les contacts d'un sectionneur de terre à double mouvement
est obtenu en utilisant des mécanismes complexes d'articulation du contact mobile.
[0007] Le document US-4490595 décrit un sectionneur de terre à insertion directe et à mouvement
simple dans lequel on a cherché à minimiser l'impact des forces électromagnétiques
qui s'exercent sur les contacts fixe et mobile notamment lors du passage d'un courant
de court-circuit dans les contacts. Une butée isolante bloque la rotation du couteau
pivotant qui fait office de contact mobile, et empêche ce couteau de pouvoir sortir
dans la direction au delà de la fente ménagée entre deux bras flexibles parallèles
assurant le rôle de contact fixe. Ce contact fixe est électriquement relié à une enveloppe
métallique au potentiel de la terre.
[0008] Cette configuration implique que le contact mobile soit électriquement relié à une
phase de la ligne, ce qui présente des inconvénients notamment pour assurer la commande
du couteau pivotant et pour assurer la disposition du couteau en position d'ouverture
sans poser de problèmes de tenue diélectrique. D'autre part, les deux bras flexibles
du contact fixe doivent être suffisamment longs et positionnés de façon à créer lorsque
le sectionneur est fermé un courant de boucle qui permette d'exercer sur le couteau
une force qui le maintient en appui contre la butée isolante. Un tel dimensionnement
du contact fixe nécessite une distance d'isolation diélectrique importante dans l'espace
entre le pivot du couteau et le contact fixe.
[0009] Par ailleurs, un pincement électrodynamique du couteau est créé par les courants
parallèles qui circulent dans les deux bras flexibles du contact fixe et qui génèrent
une force d'attraction mutuelle entre ces deux bras. Il est à noter qu'avec une telle
configuration, la force de pincement électrodynamique du couteau reste inférieure
à la force d'attraction mutuelle qui tend à rapprocher entre eux les deux bras flexibles.
[0010] Un premier objectif de la présente invention est de réaliser un sectionneur de terre
à insertion directe et à mouvement simple dans lequel la partie mobile puisse être
électriquement reliée à la terre, et dans lequel la partie fixe soit de dimensions
relativement petites par rapport à la partie mobile afin de garantir une distance
d'isolation diélectrique relativement faible entre les parties fixe et mobile dans
la position d'ouverture du sectionneur.
[0011] Un second objectif de la présente invention est d'exploiter les forces électromagnétiques
qui s'exercent dans un sectionneur de terre à insertion directe et à mouvement simple
lors du passage d'un courant de court-circuit dans les contacts, pour renforcer le
maintien du sectionneur de terre dans sa position de fermeture complète, et pour renforcer
la pression de contact mutuel entre les contacts fixe et mobile grâce à un effet de
pincement électrodynamique procuré par l'amplification par un effet de levier de la
force d'attraction mutuelle qui tend à rapprocher entre eux deux bras parallèles du
contact mobile.
[0012] Un autre objectif de la présente invention est de proposer un sectionneur de terre
à insertion directe et à mouvement simple qui puisse être mis en mouvement à l'aide
d'une commande à faible couple, et qui permette de se passer de ressorts pour assurer
la pression de contact souhaitée entre les éléments de contact fixe et mobile.
[0013] A cet effet, l'invention a pour objet un sectionneur de terre tel que défini en préambule,
caractérisé en ce que ledit ensemble de contact mobile comprend deux bras électriquement
conducteurs sensiblement parallèles qui sont coudés pour former chacun au moins approximativement
un L, chaque bras coudé comprenant au moins un doigt flexible qui s'étend au moins
sur la branche la plus courte du L, le contact fixe étant disposé de façon à être
engagé entre au moins une paire de doigts flexibles dans la position de fermeture
du sectionneur, et en ce que des moyens de jointure sont mécaniquement reliés aux
deux extrémités respectives des deux bras coudés sur les branches les plus courtes
des L afin de permettre un effet de levier qui amplifie le pincement électrodynamique
exercé sur le contact fixe par les doigts flexibles lorsque un courant de court-circuit
ou courant de défaut parcourt les bras coudés.
[0014] La construction d'un sectionneur de terre selon l'invention exploite le principe
électrotechnique bien connu de la force élémentaire qui s'exerce sur un conducteur
lorsqu'il est parcouru par un courant et lorsqu'il est soumis à un champ d'induction.
Sur la base de ce principe, en se reportant à la figure 1, on sait que deux éléments
conducteurs parallèles dl parcourus dans le même sens par un courant I subissent une
force d'attraction df qui tend à les rapprocher l'un de l'autre, et qui est proportionnelle
au carré du courant. En considérant un circuit électrique constitué de deux conducteurs
identiques non rectilignes disposés sensiblement parallèlement entre eux et parcourus
par un même courant I, ces deux conducteurs s'attirent mutuellement avec une force
Fc qui vérifie la relation suivante:

où
lc est la longueur totale de circuit d'un conducteur,
li est la longueur d'un tronçon élémentaire rectiligne du circuit d'un conducteur, et
fi est la force d'attraction mutuelle de deux tronçons élémentaires parallèles (
li et
fi correspondent respectivement à dl et df pour un tronçon élémentaire).
[0015] On sait aussi, en se reportant à la figure 2, que chaque élément d'un circuit en
boucle (comme une bobine) parcouru par un courant I subit une force df tendant à écarter
la boucle du circuit électrique.
[0016] Lorsque le sectionneur de terre est fermé et qu'un courant de court-circuit traverse
le contact fixe et les bras parallèles en L du contact mobile, il se crée des forces
électromagnétiques qui tendent à rapprocher l'une de l'autre les deux parties de bras
en L entre lesquelles est disposé le contact fixe, ce qui est utilisé pour obtenir
un effet de pincement du contact fixe entre les extrémités des deux bras du contact
mobile. Au niveau de chaque bras en L du contact mobile, il se crée également des
forces électromagnétiques qui tendent à écarter la boucle partielle de circuit formée
par ce bras. Du fait que les deux bras en L formant le contact mobile sont montés
de façon à pivoter solidairement autour de l'axe de rotation de ce contact, la résultante
de ces forces électromagnétiques tend à faire pivoter le contact mobile vers le côté
du L qui est opposé aux branches les plus courtes. Cet effet est utilisé pour maintenir
le contact fixe en appui dans le fond de la fente formée par l'entretoise et les secondes
parties des bras du contact mobile de sorte que le sectionneur de terre reste bloqué
dans sa position de fermeture.
[0017] Les forces de pincement et de blocage du contact fixe dans la fente du contact mobile,
qui sont des forces dynamiques en ce qu'elles ne se produisent qu'en présence d'un
court-circuit, sont d'autant plus importantes que le courant de court-circuit circulant
dans les contacts est élevé. On comprend donc qu'après la fermeture du sectionneur
selon l'invention, la force de contact maximale entre le contact fixe et le contact
mobile est fournie seulement durant un court-circuit. Ceci permet d'utiliser, pour
les opérations courantes d'ouverture et de fermeture du sectionneur, un mécanisme
d'entraînement à faible couple pour l'entraînement en rotation du contact mobile.
[0018] Dans un mode de réalisation avantageux, un sectionneur selon l'invention présente
les particularités suivantes:
- chaque bras coudé en L est fendu longitudinalement sur les deux branches du L pour
former les doigts flexibles sur la majeure partie d'un bras, de façon à obtenir encore
plus de souplesse dans l'écartement des extrémités des doigts et assurer un contact
électrique optimal entre le contact fixe et le contact mobile du sectionneur ;
- les moyens de jointure mécaniquement reliés aux deux extrémités respectives des deux
bras coudés comprennent une chape rigide assurant la fonction d'un noeud de charnière
pour une pince électrodynamique dont les leviers sont constitués par les doigts flexibles
des deux bras, cette chape comprenant une plaque rectangulaire dont une face présente
deux épaulements parallèles sur deux bords opposés, chaque épaulement comportant au
moins deux trous pénétrés chacun par une tige apte à assurer une liaison mécanique
entre la chape et un doigt flexible ;
- un élément de butée électriquement isolant porté par le contact mobile est constitué
par une barre en matériau isolant qui est fixée au milieu de la plaque de la chape
parallèlement aux deux épaulements, cette barre étant prise en étau par les doigts
flexibles des deux bras parallèles dans la position ouverte du sectionneur ;
- des plaques métalliques sont fixées aux doigts flexibles des deux bras parallèles,
chaque plaque métallique présentant une extrémité biseautée ou arrondie du côté par
lequel le contact fixe est apte à être engagé dans le contact mobile, et l'écartement
entre deux plaques métalliques en vis à vis dans la position ouverte du sectionneur
est inférieur à la largeur du contact fixe ;
- les deux bras parallèles sont prolongés axialement sur leurs branches les plus longues
par une tige conductrice montée rotative autour de l'axe de rotation de l'ensemble
de contact mobile pivotant.
D'autres types ou modes de réalisation d'un sectionneur de terre selon l'invention
sont décrits plus en détail dans la description qui suit. Un premier type de réalisation
est décrit plus en détail et est illustré par les dessins des figures 3 à 5. Un second
type de réalisation englobant le mode de réalisation avantageux résumé précédemment
est aussi décrit plus en détail et est illustré par les dessins des figures 6 à 10.
Les figures 1 et 2 illustrent le principe électrotechnique de la force élémentaire
exploité par l'invention.
- La figure 3 montre une vue partielle en perspective d'un sectionneur de terre selon
l'invention dans un premier type de réalisation.
- La figure 4 montre une vue en coupe longitudinale du sectionneur de terre de la figure
3, selon un plan parallèle à un bras en L du sectionneur.
- La figure 5 montre une vue partielle de dessus du sectionneur de terre de la figure
3.
- La figure 6 représente schématiquement une vue partielle de dessus d'un sectionneur
de terre selon l'invention dans un second type de réalisation, et illustre le principe
du pincement électrodynamique amplifié par un effet de levier.
- La figure 7 représente schématiquement une vue latérale du sectionneur de terre de
la figure 6.
- La figure 7a représente très schématiquement une vue de dessus d'un élément visible
latéralement sur la figure 7.
- La figure 8 montre une vue partielle en perspective d'un sectionneur de terre selon
l'invention dans un mode de réalisation avantageux du second type.
- La figure 9 montre une vue partielle de dessus du sectionneur de terre de la figure
8.
- La figure 10 représente schématiquement un détail d'une variante au sectionneur de
terre de la figure 9.
[0019] Un sectionneur de terre selon l'invention, pour des applications en haute tension,
est un sectionneur dit à insertion directe et à mouvement simple. Il est formé par
une première partie mobile en rotation et par une seconde partie fixe.
[0020] Plus particulièrement, comme visible sur les figures 3 à 5, la partie mobile du sectionneur
de terre est un contact 1 monté sur une tige conductrice pivotante autour d'un axe
de rotation (non représenté) et relié au potentiel de la terre. Ce contact mobile
1 comprend deux bras métalliques parallèles 2,3 coudés pour former chacun un L, et
est apte à tourner d'environ 90° autour de l'axe de rotation qui est situé dans le
prolongement axial de la branche la plus longue des bras en L. Le contact mobile 1
est connecté électriquement au potentiel de la terre dans sa section inférieure et
plus précisément près de la zone de l'axe de rotation, tandis que la section supérieure
du contact mobile (la branche la plus courte des bras en L) réalise le contact électrique
avec la partie fixe du sectionneur. Cette partie fixe du sectionneur est ici un contact
4 cylindrique en cuivre qui vient s'insérer entre les deux branches les plus courtes
des bras en L du contact mobile 1 lorsque le sectionneur est déplacé de sa position
d'ouverture vers sa position de fermeture. Sur les figures 3 à 5, le sectionneur est
montré dans une position de fermeture complète où le contact mobile 1 est en contact
électrique avec le contact fixe 4.
[0021] Comme visible sur les figures 3 et 4, chaque bras 2,3 en forme de L comprend une
première partie de bras indiquée par les références 2A,3A qui est formée par la branche
la plus longue du L et qui s'étend depuis l'axe de rotation vers une seconde partie
de bras 2B,3B formant la branche la plus courte du L. La seconde partie de bras indiquée
par les références 2B,3B s'étend sensiblement transversalement (perpendiculairement)
à la première partie de bras 2A,3A.
[0022] Dans un sectionneur de terre selon l'invention, il n'est pas indispensable que les
deux branches d'un L soit rigoureusement rectilignes. En particulier, il est envisageable
de donner à la branche la plus longue une forme légèrement convexe pour accentuer
la courbure procurée par le coude du L et renforcer éventuellement les forces électromagnétiques
d'écartement du circuit, c'est à dire les forces qui s'exercent dans le sens de la
flèche F2 sur la figure 3.
[0023] Une entretoise E formant charnière relie les extrémités libres des secondes parties
de bras 2B,3B qui sont montées flexibles dans le sens où elles peuvent se déplacer
de manière indépendante. L'entretoise E définit avec les secondes parties de bras
2B,3B une fente ouverte en forme de U indiquée par 5 et plus visible sur la figure
5. Cette fente 5 ouverte en forme de U constitue la partie supérieure du contact mobile
1.
[0024] Dans l'exemple des figures 3 à 5, les secondes parties de bras 2B,3B sont fendues
longitudinalement pour définir des doigts de contacts flexibles apportant encore plus
de souplesse dans l'écartement élastique. En particulier, chaque seconde partie de
bras est fendue pour définir deux doigts flexibles superposés 2B1,2B2 ;3B1,3B2 et
l'entretoise E comprend ici deux boulons 6 traversant chacun des deux doigts juxtaposés,
par exemple 2B1,3B1 ou 2B2,3B2 et bloqué chacun par un écrou 7. Il est laissé un faible
jeu entre chaque écrou 7 et un doigt flexible d'une partie 3B pour permettre un léger
écartement des doigts des parties 2B et 3B lorsque le contact fixe 4 est engagé entre
ces doigts, afin de procurer une certaine pression de contact initiale à courant nul
ou faible. Une fois le contact fixe arrivé en butée dans le fond de la fente 5, l'entretoise
E assure une fonction de charnière vis à vis des extrémités des doigts flexibles et
permet l'effet de pincement électrodynamique amplifié, lorsque les secondes parties
de bras 2B,3B tendent à se rapprocher comme expliqué plus loin dans la présente.
[0025] Un manchon cylindrique 8 en matière électriquement isolante entoure la tige de chaque
boulon 6 ce qui assure l'indépendance de la structure du boulon par rapport à une
tenue au courant de court-circuit.
[0026] De façon générale, l'espacement minimal autorisé entre les deux bras 2,3 est réglé
par une cale 9 disposée entre les deux bras 2,3 du contact mobile 1 au voisinage du
coude. Cette cale empêche les deux bras de se rapprocher excessivement lorsque le
contact mobile est parcouru par un courant de court-circuit.
[0027] Les secondes parties de bras (les doigts flexibles 2B1,2B2,3B1,3B2) sont munies de
plaques de cuivre telles que 10 favorisant le bon contact électrique avec le contact
fixe 4, et sont aussi munies de skis en matière isolante tel que 11 (plus visible
sur les figures 4 et 5) s'étendant longitudinalement sur les secondes parties de bras
et conférant une forme évasée à l'entrée de la fente 5 afin de faciliter l'insertion
du contact fixe 4 dans la fente 5 lors de la fermeture du sectionneur de terre. Comme
cela apparaît sur les figures 4 et 5, chaque ski 11 s'étend dans le prolongement d'une
plaque de cuivre 10 vers l'arrière du coude de chaque bras en forme de L. L'espacement
libre entre deux plaques opposées 10 est légèrement inférieur au diamètre du contact
4 cylindrique, de façon à créer la pression de contact initiale évoquée précédemment
du fait d'un léger écartement élastique des secondes parties de bras lorsque le contact
4 est engagé entre les plaques 10.
[0028] En variante, les plaques 10 peuvent avoir une épaisseur légèrement plus grande du
côté de l'entretoise que du côté des skis 11, de façon à augmenter ledit écartement
élastique et donc aussi l'effort de pression de contact en butée et à courant nul.
Il est aussi envisageable de se passer du manchon 8 isolant à condition que les plaques
10 comportent elles mêmes du côté de l'entretoise des éléments de butée, par exemple
constitués sur au moins deux plaques en vis à vis par deux épaulements trapézoïdaux
de chaque plaque pour arrêter le déplacement relatif du contact fixe 4 par rapport
à la fente 5. Dans cet exemple, les deux plaques en vis formeraient sensiblement une
fente en U, et la fonction de butée pour le contact fixe serait assurée par ces plaques.
L'espacement d'air entre les plaques et les boulons de l'entretoise permettrait l'indépendance
de la structure de l'entretoise par rapport à une tenue à des courants de défaut.
Il faut comprendre par cet exemple qu'un élément de butée pour le contact fixe n'est
pas nécessairement électriquement isolant dans un sectionneur de terre selon l'invention.
[0029] Il n'est pas à priori indispensable, dans un sectionneur de terre selon l'invention,
que les branches les plus courtes des bras coudés soient fendues longitudinalement.
Par exemple, pour augmenter l'élasticité de ces branches, il peut être envisagé de
diminuer localement l'épaisseur et/ou la hauteur de plaque métallique des bras afin
de n'avoir qu'un seul doigt ou partie flexible par bras.
[0030] Les parties de bras 2A, 3A du contact mobile sont prolongées axialement par une tige
conductrice 12 qui est montée rotative à son extrémité libre autour de l'axe de rotation
du contact mobile 1. En position d'ouverture du sectionneur, la tige 12 est normalement
sensiblement horizontale. Cette tige est électriquement reliée à la terre par l'intermédiaire
de contacts glissants agencés au niveau de l'axe de rotation du contact mobile, ou
encore par des câbles métalliques flexibles. Le contact fixe 4, quant à lui, est fixé
à la barre sous tension qui correspond à la phase qui peut être mise à la terre par
le sectionneur.
[0031] Lors de la fermeture du sectionneur, la tige 12 avec les bras 2,3 en forme de L sont
entraînés en rotation sur un angle d'environ 90° jusqu'à une position sensiblement
verticale. Lors du déplacement du contact mobile 1 pendant la fermeture du sectionneur,
le contact fixe 4 s'insère dans la fente 5 en passant d'abord au niveau des coudes
des bras 2,3 entre les skis 11 et vient finalement en butée contre l'entretoise E
formée. Le contact fixe cylindrique 4 qui s'étend axialement en direction de l'axe
de rotation est alors modérément pincé entre les plaques de cuivre 10 qui sont fixées
aux doigts flexibles 2B1,3B1 et 2B2,3B2.
[0032] En position de fermeture complète du sectionneur, la tige conductrice 12 avec les
premières parties de bras 2A,3A est inclinée par rapport à une position verticale
de non équilibre tandis que le contact fixe cylindrique est disposé dans le fond de
la fente ouverte en forme de U, en appui contre l'entretoise ; ainsi, même lorsqu'il
n'est pas parcouru par un courant de court-circuit, le sectionneur de terre est maintenu
dans sa position de fermeture sans qu'il soit nécessaire au mécanisme de commande
du sectionneur d'exercer un couple dans le sens de la fermeture sur le contact mobile
1 pivotant.
[0033] Dans ce qui précède, on a fait abstraction des forces électromagnétiques pour ne
considérer qu'un pincement mécanique statique du contact fixe sous l'effet des forces
élastiques qui tendent à rapprocher entre elles les secondes parties de bras du fait
de leur flexibilité. Mais si on considère un état fermé du sectionneur avec passage
d'un courant de court-circuit ou courant de défaut, il faut pendre en compte l'effet
de pincement électrodynamique procuré par les forces électromagnétiques. Le pincement
du contact fixe par les doigts flexibles devient alors beaucoup plus important. On
entend par courant de défaut un courant supérieur au courant nominal pouvant transiter
dans le conducteur de ligne qui supporte le contact fixe 4. L'entretoise E, et en
particulier les boulons 6 associés aux écrou 7, empêche pratiquement tout écartement
supplémentaire des extrémités des doigts flexibles une fois le contact fixe 4 positionné
en butée, et a un rôle de charnière pour une pince électrodynamique dont les deux
leviers opposés sont formés par les secondes parties de bras 2B,3B. Ceci permet d'amplifier
au niveau du contact fixe la force d'attraction mutuelle telle que définie par la
relation (1) précédente et qui tend à rapprocher les leviers opposés de la pince,
en particulier au niveau des doigts flexibles. On rappelle que la force d'attraction
mutuelle
Fc est proportionnelle au carré du courant passant à travers le circuit électrique du
sectionneur de terre.
[0034] On obtient ainsi une force de pression des doigts flexibles contre le contact fixe
qui est bien supérieure à la force
Fc due à l'effet électrodynamique s'exerçant sur les secondes parties de bras 2B,3B.
Le contact fixe 4 étant en butée contre l'entretoise, les zones de pression des plaques
10 contre ce contact sont en effet au plus proche de l'axe de l'entretoise c'est à
dire de la charnière de la pince. Cet effet d'amplification du pincement est particulièrement
avantageux par rapport à un dispositif classique tel que montré dans le document US-4490595,
dans lequel les bras flexibles parallèles n'agissent pas comme des leviers d'une pince
de type « casse noix » du fait de l'absence d'élément charnière à l'extrémité des
bras.
[0035] On a représenté par la ligne sensiblement verticale lv sur la figure 3 la ligne d'alignement
axial du contact fixe cylindrique 4 avec l'axe de rotation du contact mobile, et on
voit sur cette figure que la tige 12 avec les parties de bras 2A,3A s'étendent selon
une direction longitudinale qui est inclinée par rapport à la ligne lv d'un angle
non nul α de quelques degrés. Le contact fixe est alors en appui contre l'entretoise
E du contact mobile 1, assurant à ce dernier une position de fermeture stable. Quand
un courant électrique de défaut parcourt les bras 2,3, alors que le sectionneur est
dans sa position de fermeture, des forces d'attraction électromagnétiques tendent
à rapprocher entre elles les secondes parties de bras 2B,3B qui portent les doigts
flexibles opposés 2B1,3B1,2B2,3B2, avec pour effet un pincement électrodynamique du
contact fixe 4 entre les deux bras de la partie supérieure du contact mobile. De cette
manière on assure un contact électrique optimal entre les contacts fixe et mobile
1,4 puisque la force de pincement exercée est amplifiée par rapport à la force d'attraction
électromagnétique
Fc résultant sur les deux bras. L'effet de pincement électrodynamique est illustré plus
loin sur la figure 6 en rapport avec un autre mode de réalisation d'un sectionneur
de terre selon l'invention.
[0036] Vu que l'entretoise est isolée électriquement par rapport au contact fixe 4 par le
manchon 8, il n'est pas nécessaire qu'elle soit thermiquement dimensionnée pour supporter
les courants de court-circuit, ce qui la rend indépendante de l'amplitude du courant
de court-circuit d'un point de vue structurel et thermique. En outre, des forces électromagnétiques
s'exercent dans le sens de la flèche F2 sur les bras 2,3 coudés, qui tendent à rapprocher
le contact fixe 4 de l'entretoise E avec pour effet un blocage du contact fixe 4 dans
le fond de la fente 5 et donc une accentuation du maintien du sectionneur dans sa
position de fermeture. Il faut remarquer que cela est possible parce que dans la position
de fermeture du sectionneur, l'état de la tige portant le contact mobile est incliné
par rapport à la position de la ligne lv, et l'effet électrodynamique qui tend à ouvrir
le circuit en L permet de pousser encore plus la tige 12 avec les bras coudés dans
le sens de la fermeture du sectionneur. Comme indiqué plus haut, ces forces électromagnétiques
sont dynamiques et d'autant plus fortes que le courant de court-circuit est élevé.
[0037] Sur la figure 6, le principe du pincement électrodynamique amplifié par un effet
de levier est illustré pour un second type de réalisation d'un sectionneur de terre
selon l'invention. Le sectionneur est représenté schématiquement en vue partielle
par le dessus. La tige conductrice dans le prolongement des deux bras parallèles 2,3
ainsi que la cale entre les bras au voisinage du coude ne sont pas représentées. La
différence avec le premier type de réalisation en rapport avec les figures 3 à 5 porte
principalement sur les moyens de jointure qui sont mécaniquement reliés aux deux extrémités
respectives des deux bras coudés sur les branches les plus courtes des L. Ces moyens
de jointure ne comprennent pas dans le cas présent une entretoise à proprement parler,
dans le sens où la pièce rigide 13 n'est pas intercalée entre les doigts flexibles
des deux bras parallèles. Mais cette pièce 13 forme une sorte d'étrier qui présente
une section sensiblement en C et qui permet de limiter l'écartement des doigts flexibles.
Cette pièce assure donc la même fonction que l'entretoise E dans le premier type de
réalisation. De façon générale, les moyens de jointure de ces deux types de réalisation
assurent la fonction d'un noeud de charnière pour une pince électrodynamique dont
les leviers sont constitués par les doigts flexibles des deux bras parallèles. Dans
ce qui suit, la pièce 13 est appelée une chape.
[0038] Dans la position de fermeture du sectionneur représentée sur la figure 6, le contact
fixe 4 cylindrique est engagé en butée dans le fond de la fente 5 en U qui est définie
par la chape 13 et par les branches les plus courtes des deux bras coudés parallèles.
Par souci de simplicité du commentaire de la figure 6, on ne considérera que les doigts
flexibles parallèles 21 et 31 pour l'explication du pincement électrodynamique, mais
la même explication est valable pour les autres paires de doigts flexibles en vis
à vis. Lorsque un courant de court-circuit ou courant de défaut parcourt les doigts
flexibles parallèles 21 et 31, il résulte sur les deux doigts une force d'attraction
électromagnétique F1 pouvant être déterminée de la même façon que la force
Fc dans la relation (1). Cette force d'attraction F1 résultant de la sommation des forces
élémentaires sur la longueur des doigts flexibles revient à une force d'attraction
unique dont le point d'application sur chaque doigt se situe approximativement à la
moitié de la longueur du doigt. Ainsi, étant donnée la relativement grande longueur
des doigts flexibles dans ce second type de réalisation, la distance L1 entre le point
d'application de F1 et le noeud de charnière assuré par les moyens de jointure est
approximativement égale à la longueur de la branche la plus courte des bras coudés.
Cette distance L1 est en tout cas bien supérieure à la distance L2 entre l'un ou l'autre
des deux points d'application de la force de pincement F3 des doigts 21 et 31 sur
le contact fixe 4 et le noeud de charnière.
[0039] Comme pour toute pince mécanique de type « casse-noix », on a ici la relation F1
· L1 = F3 · L2, soit F3 = F1 · L1/L2, ce qui implique qu'un effet de levier amplifie
avec un coefficient égal à L1/L2 la force d'attraction électromagnétique F1 exercée
sur les leviers qui sont constitués par les doigts flexibles parallèles 21 et 31,
pour obtenir la force de pincement F3 exercée sur le contact fixe 4.
[0040] La distance L2 peut être modifiée dans une certaine mesure en modifiant la hauteur
de la barre isolante 19 qui sert de moyen de butée pour le contact fixe 4 et qui est
fixée à l'intérieur de la chape 13 par un boulon associé à un écrou 15. D'autre part,
comme expliqué plus loin au commentaire de la figure 9, il faut comprendre que cette
barre 19 sert aussi de moyen de butée pour limiter le rapprochement des doigts flexibles
en vis à vis, dans la position ouverte du sectionneur. Plus précisément, dans cette
position ouverte, il est prévu une force de précontrainte qui tend à rapprocher entre
eux les deux bras parallèles 2 et 3, et la barre 19 est prise en étau par les plaques
métalliques de chaque paire de doigts flexibles en vis à vis. Ceci permet une augmentation
du pincement statique exercé sur le contact fixe 4 en l'absence de courant de défaut
dans le sectionneur. La largeur l
2 du contact fixe, en l'occurrence le diamètre du cylindre formant ce contact, est
donc nécessairement supérieure à la largeur de la barre 19.
[0041] Sur la figure 7, le sectionneur de terre de la figure 6 est représenté schématiquement
par une vue latérale perpendiculairement au plan formé par le bras coudé 3 du sectionneur.
On peut constater une différence supplémentaire avec le premier type de réalisation
en rapport avec les figures 3 à 5 : les branches les plus courtes de chaque bras coudé
2 ou 3 sont fendues longitudinalement sur toute leur longueur pour former des doigts
flexibles, et les fentes se prolongent au delà du coude sur une grande partie de la
branche la plus longue de chaque bras. Les doigts flexibles obtenus sont ainsi coudés
avec la même forme en L que les bras, ce qui permet d'augmenter l'élasticité de chaque
doigt et d'augmenter la longueur de bras de levier efficace pour l'amplification du
pincement électrodynamique par un effet de levier. Ceci permet d'obtenir une pince
électrodynamique produisant une pression de contact sur le contact fixe 4 qui est
supérieure à celle obtenue dans le premier type de réalisation.
[0042] Le choix de moyens de jointure de type monobloc tels que la chape 13 permet de réaliser
un noeud de charnière plus solide et d'un coût de fabrication inférieur à la réalisation
d'une entretoise E avec des boulons. En outre, il est avantageux dans ce mode de réalisation
particulier d'avoir trois doigts flexibles tels que 31, 32 et 33 sur chaque bras coudé,
afin d'augmenter encore l'élasticité de chaque doigt, et d'avoir une longueur de doigt
qui augmente en se rapprochant de l'intérieur du coude.
[0043] La cale 9, située derrière le bras coudé 3 dans cette vue latérale, est traversée
par deux boulons 16 et est libre de coulisser entre les deux bras coudés parallèles
avec un petit jeu le long des tiges des boulons. Sur la figure 7a, on peut voir que
ce petit jeu correspond à deux fois l'espacement j. La fonction de cette cale 9 a
été explicitée précédemment pour le premier type de réalisation.
[0044] Sur la figure 8, un sectionneur de terre du second type selon l'invention est montré
dans une vue partielle en perspective. Ce mode de réalisation avantageux est quasiment
identique à celui en rapport avec les figures 6 et 7, et correspond exactement à l'une
ou l'autre des réalisations représentées respectivement sur les figures 9 et 10. On
a représenté ici la barre 20 formant le conducteur monophasé de ligne qui supporte
le contact fixe 4. Le sectionneur de terre est dans une position d'ouverture intermédiaire,
et l'ensemble de contact 1 mobile est en train de pivoter pour opérer par exemple
la fermeture du sectionneur.
[0045] Une vue partielle de dessus du sectionneur de terre de la figure 8 est représentée
sur la figure 9, dans une position où l'ensemble de contact mobile est sur le point
de venir se connecter avec le contact fixe 4. La cale 9 n'est pas représentée dans
cette vue. A la différence du mode de réalisation en rapport avec les figures 6 et
7, les trous 18 des épaulements de la chape 13 ne comportent pas de filetage et ne
sont donc pas destinés au serrage d'un boulon. La chape 13 comprend une plaque 13C
rectangulaire dont la face intérieure à la chape présente deux épaulements 13A et
13B parallèles sur les deux bords opposés qui sont destinés à assurer une liaison
mécanique avec les doigts flexibles et leurs plaques métalliques 10'. Chaque épaulement
13A ou 13B comporte trois trous 18 pénétrés chacun par une tige 14 apte à assurer
cette liaison mécanique entre la chape et un doigt tel que 21 ou 31.
[0046] Un manchon en matériau isolant 24 est intercalé entre la paroi d'un trou 18 et la
tige 14 qui pénètre dans ce trou. La partie de la tige qui pénètre dans le trou 18
n'est pas filetée et est constituée par l'extrémité d'un boulon qui permet le serrage
d'une plaque 10' contre un doigt tel que 21 ou 31 en association avec des moyens de
serrage 25. La fente ouverte en forme de U présente une entrée évasée qui est formée
par les plaques métalliques 10', chaque plaque présentant une extrémité biseautée
à l'entrée de la fente. Chaque plaque possède près de son extrémité biseautée un trou
fileté pour la fixation de la plaque sur un bras 2 ou 3 grâce à un boulon 17. Il est
visible que l'écartement l
1 entre deux plaques 10' en vis à vis, dans la position ouverte du sectionneur, est
inférieur à la largeur du contact fixe 4.
[0047] Les moyens de serrage 25 possèdent un organe de butée agencé pour limiter à une distance
prédéterminée d le coulissement de la tige 14 dans ledit manchon isolant 24 lors de
la fermeture du sectionneur en présence d'un fort courant. Cette distance prédéterminée
est voisine de l'amplitude e d'écartement d'un doigt flexible définie comme la moitié
de la différence entre l'écartement l
1 et la largeur l
2 du contact fixe 4. On a en effet la relation suivante : e = 0,5 · (l
1 - l
2).
[0048] La largeur de la barre 19 détermine l'écartement l
1 entre deux plaques 10' en vis à vis. La barre 19 est de préférence constituée d'un
même matériau électriquement isolant, et présente ici des parties qui ont une section
sensiblement rectangulaire afin de constituer un élément de butée 8' pour le contact
fixe 4. Toutefois, une barre isolante uniquement à section en U est envisageable,
à condition de prévoir un autre matériau isolant dans l'espace intérieur de la barre
afin de recouvrir la tête du boulon 15 et d'assurer la fonction de butée. Les propriétés
d'isolation électrique de la barre 19 et de son élément de butée 8' permettent d'une
part d'isoler par rapport aux moyens de jointure chaque extrémité d'un bras 2 ou 3,
et d'autre part d'isoler entre elles les deux extrémités respectives des bras 2 et
3.
[0049] Sur la figure 10, chaque tige 14 possède une première partie 14A filetée qui coopère
avec les moyens de serrage 25 pour contribuer à la fixation d'une plaque métallique
10' sur un doigt flexible, et une seconde partie 14B non filetée apte à coulisser
dans le manchon isolant 24. Le montage de la chape 13 est facilité dans cette variante
de réalisation, car la tige 14 peut être introduite par la droite du manchon 24 sur
la figure, contrairement à la réalisation de la figure 9. Comme pour la réalisation
précédente, l'organe de butée 26 des moyens de serrage 25 est agencé pour limiter
à une distance prédéterminée d le coulissement de la seconde partie 14B de la tige
dans le manchon 24. Par comparaison avec le mode de réalisation en rapport avec les
figures 6 et 7, on peut remarquer que chaque tige 14 assure à elle seule à la fois
la fonction de liaison mécanique entre la chape 13 et un doigt flexible et la fonction
de fixation d'une plaque métallique 10' sur un doigt, alors que ces deux fonctions
sont exercées par deux boulons séparés dans le dispositif de la figure 6. Cette construction
permet aussi de réduire la hauteur de la barre 19 dans le plan de la figure, réduisant
ainsi la distance L2 représentée sur la figure 6, tout en assurant que la zone de
contact entre le contact fixe 4 et les plaques 10' ne comporte pas de trou de boulon.
L'amplification par effet de levier du pincement électrodynamique du contact fixe
est ainsi augmentée par rapport au dispositif de la figure 6.
[0050] En variante, la chape 13 pourrait être remplacée par un cadre métallique de forme
rectangulaire dont les montants perpendiculaires aux doigts 21 et 31 seraient percés
de trous ayant la fonction des trous 18 des épaulements 13A et 13B. Un matériau isolant
recouvrant les montants supérieur et inférieur du cadre pourrait suffire à assurer
la fonction d'élément de butée isolant pour le contact fixe.
[0051] La construction d'un sectionneur de terre selon l'invention permet que tout le système
de verrouillage en position de fermeture soit assuré par le contact mobile. En outre,
en position d'ouverture du sectionneur, il est possible de maintenir facilement la
distance diélectrique souhaitée dans l'intervalle entre le contact fixe et le contact
mobile puisque le contact fixe peut être de faible dimension. En d'autres termes,
l'axe de rotation du contact mobile peut être disposé à une distance relativement
proche de la barre qui supporte le contact fixe. De cette manière, on peut assurer
avec un faible encombrement la tenue à des tensions élevées dans une configuration
d'ouverture du sectionneur de terre.
1. Sectionneur de terre comprenant un ensemble de contact (1) mobile pivotant autour
d'un axe de rotation et un contact fixe (4) agencé pour être électriquement connecté
à une extrémité dudit ensemble de contact (1) mobile lorsque cet ensemble est amené
dans la position de fermeture du sectionneur, caractérisé en ce que ledit ensemble de contact (1) mobile comprend deux bras (2, 3) électriquement conducteurs
sensiblement parallèles qui sont coudés pour former chacun au moins approximativement
un L, chaque bras coudé (2, 3) comprenant au moins un doigt flexible (2B1, 2B2, 3B1,
3B2 ; 21, 23, 31, 33) qui s'étend au moins sur la branche la plus courte du L, ledit
contact fixe (4) étant disposé de façon à être engagé entre au moins une paire de
doigts flexibles dans la position de fermeture du sectionneur, et en ce que des moyens de jointure (E, 13) sont mécaniquement reliés aux deux extrémités respectives
des deux bras coudés (2, 3) sur les branches les plus courtes des L afin de permettre
un effet de levier qui amplifie le pincement électrodynamique exercé sur le contact
fixe (4) par lesdits doigts flexibles lorsque un courant de court-circuit ou courant
de défaut parcourt lesdits bras (2, 3).
2. Sectionneur de terre selon la revendication 1, dans lequel le contact fixe (4) et
l'ensemble de contact (1) mobile sont disposés l'un par rapport à l'autre de telle
manière qu'en position de fermeture complète du sectionneur, le contact fixe soit
en appui contre un élément de butée (8, 8') électriquement isolant porté par l'ensemble
de contact mobile.
3. Sectionneur de terre selon l'une des revendications 1 et 2, dans lequel le contact
fixe (4) a la forme d'un plot sensiblement cylindrique dont l'axe définit une ligne
(lv) sensiblement verticale, et dans lequel ladite ligne s'étend axialement en direction
de l'axe de rotation de l'ensemble de contact (1) mobile.
4. Sectionneur de terre selon l'une des revendications 1 à 3, dans lequel les branches
les plus courtes (2B, 3B) de chaque bras coudé (2, 3) en forme de L sont fendues longitudinalement
pour former des doigts flexibles (2B1, 2B2, 3B1, 3B2).
5. Sectionneur de terre selon la revendication 4, dans lequel les branches les plus longues
de chaque bras coudé (2, 3) en forme de L sont aussi fendues longitudinalement, de
façon à obtenir des doigts flexibles (21, 23, 31, 33) coudés en forme de L.
6. Sectionneur de terre selon l'une des revendications 1 à 4, dans lequel lesdits moyens
de jointure sont constitués d'une entretoise (E) qui comprend un manchon (8) en matière
électriquement isolante qui entoure un boulon (6) traversant deux doigts flexibles
(2B1, 3B1 ; 2B2, 3B2) des deux bras parallèles (2, 3).
7. Sectionneur de terre selon la revendication 5, dans lequel lesdits moyens de jointure
comprennent une chape (13) rigide assurant la fonction d'un noeud de charnière pour
une pince électrodynamique dont les leviers sont constitués par les doigts flexibles
des deux bras parallèles (2, 3).
8. Sectionneur de terre selon la revendication 7, dans lequel ladite chape (13) comprend
une plaque (13C) rectangulaire dont une face présente deux épaulements (13A, 13B)
parallèles sur deux bords opposés, chaque épaulement comportant au moins deux trous
(18) pénétrés chacun par une tige (14) apte à assurer une liaison mécanique entre
ladite chape et un doigt flexible d'un bras coudé (2, 3).
9. Sectionneur de terre selon la revendication 8, dans lequel un manchon en matériau
isolant (24) est intercalé entre la paroi d'un trou (18) et la tige (14) qui pénètre
dans ce trou.
10. Sectionneur de terre selon l'une des revendications précédentes, dans lequel des plaques
métalliques (10') sont fixées aux doigts flexibles des deux bras parallèles (2, 3),
chaque plaque métallique présentant une extrémité biseautée ou arrondie du côté par
lequel le contact fixe est apte à être engagé dans l'ensemble de contact mobile, et
dans lequel l'écartement (l1) entre deux plaques métalliques (10') en vis à vis dans la position ouverte du sectionneur
est inférieur à la largeur (12) du contact fixe (4).
11. Sectionneur de terre selon la revendication 10 prise en combinaison avec la revendication
9, dans lequel ladite tige (14) possède une première partie (14A) filetée qui coopère
avec des moyens de serrage (25) pour contribuer à la fixation d'une plaque métallique
(10') sur un doigt flexible (31) et une seconde partie (14B) non filetée apte à coulisser
dans ledit manchon isolant (24), et dans lequel lesdits moyens de serrage (25) possèdent
un organe de butée (26) agencé pour limiter à une distance prédéterminée (d) le coulissement
de ladite seconde partie (14B) dans ledit manchon isolant (24) lors de la fermeture
du sectionneur en présence d'un fort courant.
12. Sectionneur de terre selon la revendication 11, dans lequel ladite distance prédéterminée
(d) est voisine de l'amplitude (e) d'écartement d'un doigt flexible (21, 31) définie
comme la moitié de la différence entre l'écartement (l1) entre deux plaques métalliques (10') et la largeur (12) du contact fixe (4).
13. Sectionneur de terre selon l'une des revendications 10 à 12 prise en combinaison avec
la revendication 8, dans lequel l'élément de butée (8') électriquement isolant qui
est porté par l'ensemble de contact mobile est solidaire d'une barre électriquement
isolante (19) qui présente des parties à section en U et qui est fixée au milieu de
la plaque (13C) de ladite chape (13) parallèlement aux deux épaulements (13A, 13B),
et dans lequel ladite barre isolante est prise en étau par les doigts flexibles des
deux bras parallèles (2, 3) dans la position ouverte du sectionneur.
14. Sectionneur de terre selon la revendication 13, dans lequel ledit élément de butée
(8') est constitué par des parties de ladite barre isolante (19) qui possèdent une
section sensiblement rectangulaire.
15. Sectionneur de terre selon l'une des revendications précédentes, dans lequel une cale
(9) est disposée entre les deux bras parallèles (2, 3) au voisinage de leurs coudes
et définit un espacement minimal autorisé entre les deux bras lorsque ledit ensemble
de contact (1) mobile est parcouru par un courant de court-circuit.
16. Sectionneur de terre selon l'une des revendications précédentes, dans lequel les deux
bras parallèles (2,3) sont prolongés axialement sur leurs branches les plus longues
par une tige conductrice (12) montée rotative autour de l'axe de rotation de l'ensemble
de contact (1) pivotant.
17. Sectionneur de terre selon la revendication 16, dans lequel en position de fermeture
complète du sectionneur, ladite tige conductrice (12) est inclinée par rapport à une
position verticale de non équilibre.
18. Sectionneur de terre selon la revendication 5, dans lequel chaque bras coudé en forme
de L comprend trois doigts flexibles (31, 32, 33).