[0001] La présente invention se rapporte à une serrure de porte comportant un coffre traversé
par un barillet muni d'un panneton rotatif prévu pour repousser une gorge apte, sous
l'action d'un moyen de rappel élastique, à venir en prise avec des dents présentées
par une queue d'un pêne de condamnation.
[0002] Afin de lutter contre les tentatives de perçage du coffre, qui permettent en finalité
à un cambrioleur d'accéder à l'intérieur de la serrure en vue de procéder au déverrouillage
du pêne de condamnation, il a déjà été proposé, par exemple dans le document GB 1
548 298, de rapporter des plaques de protection de part et d'autre d'une serrure standard.
Cependant, dans le cas d'une serrure à mortaiser, la mortaise doit être élargie afin
d'autoriser l'introduction de la serrure équipée de son blindage.
[0003] Une autre solution consiste dans la fixation de plaques de protection de part et
d'autre de la porte à protéger, sensiblement au niveau de la serrure. L'inconvénient
réside dans le fait que, ces plaques étant immédiatement accessibles au cambrioleur,
la protection conférée par celles-ci est relativement minime.
[0004] D'autres serrures, comme par exemple celles décrites dans les documents DE 1 703
058 et FR 2 711 713, prévoient de disposer les pièces principales de la serrure dans
une cage logée dans le coffre. Néanmoins, l'inconvénient majeur de ce type de serrures
consiste dans le fait que le nombre d'étapes successives nécessaires à l'assemblage
d'une serrure est trop élevé. En effet, dans un premier temps, toutes les pièces à
protéger doivent être introduites dans la cage, puis, dans un deuxième temps, cette
dernière doit être positionnée et fixée à l'intérieur du coffre.
[0005] La présente invention a pour but de remédier aux inconvénients cités précédemment,
et consiste pour cela en une serrure de porte comportant un coffre traversé par un
barillet muni d'un panneton rotatif prévu pour repousser une gorge apte, sous l'action
d'un moyen de rappel élastique, à venir en prise avec des dents présentées par une
queue d'un pêne de condamnation, caractérisée en ce que le coffre est réalisé à l'aide
de deux flasques complémentaires comportant chacun au moins une zone à la dureté renforcée
située respectivement face à la gorge et face à la queue du pêne.
[0006] Selon un mode de réalisation préférée de l'invention, chaque flasque comprend deux
capots distincts, dont l'un est réalisé dans un matériau à la dureté renforcée. De
préférence, chaque capot à dureté renforcée est réalisé en acier moulé, et chaque
capot associé est réalisé à l'aide d'une tôle métallique emboutie. De plus, chaque
capot à dureté renforcée possède une épaisseur supérieure à celle du capot associé.
[0007] De façon avantageuse, chaque capot à dureté renforcée est prolongé par au moins une
patte d'épaisseur réduite servant à la fixation du capot associé. De plus, pour permettre
au capot à dureté renforcée et au capot associé d'être sensiblement situés dans un
même plan, l'épaisseur de chaque patte est choisie sensiblement égale à la différence
d'épaisseur mesurée entre le capot à dureté renforcée et le capot associé.
[0008] Avantageusement encore, chaque capot à dureté renforcée possède une face interne
équipée d'au moins une protubérance apte à protéger la gorge. La face interne du capot
à dureté renforcée située face à la gorge peut par exemple présenter un élément en
saillie surplombant la gorge. Cette dernière est de préférence surmontée par un téton
sur lequel est rapporté le moyen de rappel élastique, et l'élément en saillie possède
avantageusement un renfoncement servant de logement au moyen de rappel élastique.
[0009] De plus, la face interne du capot à dureté renforcée située face à la gorge peut
être équipée de deux nervures longitudinales encadrant la gorge.
[0010] Cependant, un cambrioleur désirant pénétrer à l'intérieur d'un local commence bien
souvent par fracturer le barillet afin de l'extraire du coffre de la serrure de porte.
Une fois que cette tâche a été accomplie, le cambrioleur a accès aux organes internes
de la serrure et peut donc facilement procéder au déverrouillage du pêne jusqu'alors
logé dans la gâche fixée dans le chambranle de la porte à protéger. Pour cela, le
cambrioleur soulève la gorge dont les dents coopèrent avec les dents présentées par
la queue du pêne. Le pêne n'est donc plus bloqué en translation et le cambrioleur
peut le placer dans sa position de repos.
[0011] Afin de résoudre ce problème, une serrure selon l'invention peut comprendre une cuirasse
prévue pour recouvrir une première partie du barillet débouchant à l'extérieur du
local à protéger, un élément de blocage apte à enserrer une seconde partie du barillet
débouchant à l'intérieur du local à protéger, et des moyens de fixation prévus pour
traverser le coffre et permettre le rattachement de la cuirasse à l'élément de blocage,
ladite cuirasse étant destinée à venir au contact du flasque situé à l'extérieur du
local à protéger par l'intermédiaire d'une face arrière équipée d'au moins deux ergots
situés dans le prolongement de la cuirasse et traversés chacun par un alésage axial,
et chacun de ces ergots étant apte à venir se loger dans un renfoncement correspondant
creusé dans l'épaisseur du flasque situé en regard de la face arrière de la cuirasse.
[0012] Ainsi, les moyens de fixation n'étant pas accessibles depuis l'extérieur du local,
le cambrioleur ne peut accéder au barillet qu'après avoir fracturé la cuirasse.
[0013] Avantageusement, chaque renfoncement comporte un fond traversé par un orifice prévu
pour être situé en regard de l'alésage axial présenté par l'ergot correspondant. De
plus, en partie basse de la cuirasse, la face arrière est de préférence pourvue d'un
nez conçu pour s'étendre sous le coffre.
[0014] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description détaillée qui est exposée
ci-dessous en regard du dessin annexé dans lequel :
La figure 1 est une vue en perspective d'une serrure de porte selon l'invention, avec
enlèvement d'un capot à dureté renforcée.
La figure 2 est une vue en perspective partielle éclatée des capots constitutifs des
flasques de la serrure de porte représentée à la figure 1.
La figure 3 est une vue en perspective de la serrure de porte représentée à la figure
1, avant insertion du barillet et de la cuirasse.
La figure 4 est une vue en perspective à échelle agrandie de la cuirasse associée
au barillet.
La figure 5 est une vue à échelle agrandie de la face interne de la plaque de protection
de la serrure de porte représentée à la figure 1.
La figure 6 est une vue à échelle agrandie de la face interne de la gorge de la serrure
de porte représentée à la figure 1.
Les figures 7 et 8 sont des vues avant et arrière d'un ensemble comprenant le pêne
de condamnation sur lequel sont rapportées la gorge et la plaque de protection.
La figure 9 est une vue en perspective de l'ensemble représenté aux figures 7 et 8,
lorsque seule la plaque de protection est soulevée.
La figure 10 est une vue en perspective de l'ensemble représenté aux figures 7 et
8, lorsque seule la gorge est soulevée.
La figure 11 est une vue en perspective de l'ensemble représenté aux figures 7 et
8, au cours du pivotement de la plaque de protection.
La figure 12 est une vue en perspective de l'ensemble représenté aux figures 7 et
8, après que la plaque de protection a totalement pivoté.
[0015] Une serrure de porte 1 selon l'invention, telle que représentée aux figures 1 à 3,
comporte un coffre 2 réalisé à l'aide de deux flasques 3 assemblés l'un à l'autre.
[0016] Plus précisément, chaque flasque 3 se décompose, d'une part, en un capot 3a supérieur,
et d'autre part, en un capot inférieur 3b à dureté renforcée. Chacun des capots supérieurs
3a est réalisé à l'aide d'une tôle métallique emboutie, et chacun des capots inférieur
3b à dureté renforcée est réalisé en acier moulé. De plus, Chaque capot inférieur
3b à dureté renforcée possède une épaisseur supérieure à celle du capot supérieur
3a associé.
[0017] De plus, chacun des deux capots inférieurs 3b est prolongé vers le haut par une patte
4 d'épaisseur réduite, prévue pour être recouverte par le capot supérieur 3a associé,
et servant à la fixation dudit capot supérieur 3a associé. Pour cela, l'une des deux
pattes 4 est prolongée par un tenon 5 apte à venir se loger dans une mortaise 6 présentée
par l'autre patte 4. De plus, chacune des deux pattes 4 porte une perforation 7 dans
laquelle peut être insérée une vis de fixation 8 afin de relier les deux pattes 4
l'une à l'autre. Pour permettre au capot inférieur 3b et au capot supérieur 3a associé
d'être sensiblement situés dans un même plan, l'épaisseur de chaque patte 4 est choisie
sensiblement égale à la différence d'épaisseur mesurée entre ledit capot inférieur
3b et ledit capot supérieur 3a associé.
[0018] Le coffre 2 est rattaché à une têtière 9, et renferme les pièces bien connues de
l'homme du métier habituellement utilisées pour assurer le verrouillage et le déverrouillage
d'un pêne 10 de condamnation.
[0019] Chaque capot inférieur 3b comporte, en partie basse, une ouverture centrale 11 adaptée
à la section d'un barillet 12, ce dernier présentant une première partie 13 et une
seconde partie 14 séparées l'une de l'autre par un panneton 15 médian mobile en rotation.
Chaque capot inférieur 3b comporte également un dégagement 16 sous l'ouverture centrale
11.
[0020] De plus, chaque capot inférieur 3b présente deux renfoncements 17 disposés de part
et d'autre de l'ouverture centrale 11, chaque renfoncement 17 étant creusé dans l'épaisseur
du capot inférieur 3b et comportant un fond 18 traversé par un orifice 19.
[0021] Une fois que le barillet 12 est correctement engagé dans le coffre 2, le panneton
15 est logé dans ledit coffre 2, et la première partie 13 et la seconde partie 14
du barillet 12 font saillie respectivement d'un côté et de l'autre dudit coffre 2.
Nous supposerons, dans la suite de l'exposé, que la première partie 13 est prévue
pour faire saillie à l'extérieur du local à protéger (non représenté), et que la seconde
partie 14 est prévue pour faire saillie à l'intérieur du local à protéger.
[0022] De façon classique, le panneton 15 est destiné à coopérer avec une gorge 20 lorsqu'il
est entraîné en rotation à l'aide d'une clé 21 introduite dans le barillet 12.
[0023] Par ailleurs, une cuirasse 22 est réalisée dans un matériau à la dureté plus élevée
que celle du matériau dans lequel est façonné le barillet 12, et présente une face
avant 24 destinée à être orientée vers l'extérieur, une paroi latérale 25 conçue pour
recouvrir la première partie 13 du barillet 12, et une face arrière 26 destinée à
venir au contact du capot inférieur 3b situé à l'extérieur du local à protéger.
[0024] Plus précisément, en se reportant notamment à la figure 4, on observe que deux ergots
27 axiaux de faible épaisseur font saillie en partie basse de la face arrière 26 de
la cuirasse 22, et sont disposés de part et d'autre d'une ouverture centrale 28 adaptée
à la première partie 13 du barillet 12. De plus, chacun de ces deux ergots 27 est
traversé par un alésage axial 29 taraudé.
[0025] Par ailleurs, en partie basse de la cuirasse 22, et plus précisément sous l'ouverture
centrale 28, la face arrière 26 est pourvue d'un nez 30 dont la longueur est sensiblement
égale à l'épaisseur du coffre 2. Ce nez 30 est également traversé par un alésage axial
31 taraudé.
[0026] La cuirasse 22 est alors rapportée sur la première partie 13 du barillet 12. Plus
précisément, chacun des deux ergots 27 vient se loger dans le renfoncement 17 correspondant
du capot inférieur 3b situé face à la cuirasse 15, et le nez 30 traverse le dégagement
16 prévu sous l'ouverture centrale 11 du coffre 2. Ce faisant, chaque ergot 27 vient
en butée contre le fond 18 du renfoncement 17, et l'alésage axial 29 de chaque ergot
27 est disposé en regard de l'orifice 19 présenté par ledit fond 18 correspondant.
[0027] Un élément de blocage 32 est ensuite rapporté autour de la seconde partie 14 du barillet
12. Cet élément de blocage 32 est réalisé sous la forme d'une rondelle présentant
une ouverture centrale 33 adaptée à la section du barillet 12, deux orifices 34 latéraux
disposés de part et d'autre de l'ouverture centrale 33, et un orifice 35 situé en
dessous de ladite ouverture centrale 33. Chacun des deux orifices 34 est placé dans
l'alignement, d'une part, des orifices 19 présentés par les renfoncements 17, et d'autre
part, des alésages axiaux 29 présentés par les ergots 27. De même, l'orifice 35 est
placé dans l'alignement de l'alésage axial 31 présenté par le nez 30.
[0028] Une vis de fixation 37 munie d'une tête 38 peut alors être insérée dans chacun des
orifices 34, 35. Comme il est possible de le déduire de la figure 3, ces vis de fixation
37 sont respectivement vissées dans les alésages axiaux 29 des ergots 27 et dans l'alésage
axial 31 du nez 30, et permettent finalement de plaquer l'élément de blocage 32 contre
le capot inférieur 3b qui lui fait face.
[0029] Un dispositif de protection selon l'invention est donc particulièrement avantageux
puisque, outre le fait que les ergots 27 sont situés à l'extérieur du coffre 2 et
ne sont donc pas susceptibles de gêner le débattement du panneton 15, les vis de fixation
37 qui assurent le rattachement de la cuirasse 22 à l'élément de blocage 32 ne sont
pas directement accessibles depuis l'extérieur. En effet, ces vis de fixation 37 ne
peuvent être endommagées que dans la mesure où le cambrioleur a préalablement détruit
les ergots 27 qui sont masqués par les renfoncements 17. De plus, même dans ce cas,
la cuirasse 22 reste solidaire de l'élément de blocage 32 par l'intermédiaire du nez
30 qui s'étend sous le coffre 2. Enfin, la cuirasse 22 est protégée contre les tentatives
d'arrachement vers le bas et vers le haut grâce, respectivement, aux ergots 27 maintenus
bloqués dans les renfoncements 17, et au nez 30 logé dans le dégagement 16.
[0030] Afin de renforcer encore le dispositif de protection selon l'invention, et comme
représenté plus particulièrement à la figure 4, un évidement est creusé en partie
basse de la cuirasse 22 au voisinage de sa face arrière 26, et cet évidement est comblé
au moyen d'un matériau 39 à la dureté plus élevée que celle du matériau utilisé pour
façonner la cuirasse 22.
[0031] Comme représenté aux figures 1 et 6 à 8, cette gorge 20 est constituée par une plaque
possédant une face interne 40 disposée d'un côté de la queue 41 du pêne 10. Cette
gorge 20 présente une lumière 42 oblongue traversée par un axe 43 transversal solidaire
du coffre 2. De plus, en partie haute de sa face interne 40, la gorge 20 comprend,
d'une part, un épaulement 44 faisant saillie dans lequel est creusé un évidement 45
afin de constituer un logement apte à coopérer avec les dents 46 de la queue 41 du
pêne 10, et d'autre part, un élément de butée 47, séparé de l'épaulement 44, et présentant
une surface de contact 48 sensiblement plane. Cet épaulement 44 est surmonté par un
téton 49 sur lequel est centrée une première extrémité d'un ressort de compression
50.
[0032] Le ressort de compression 50 est logé dans un renfoncement 51 d'un premier élément
en saillie 52 ménagé dans le capot inférieur 3b situé face à la gorge 20, et présente
une seconde extrémité venant en appui contre une butée 53 horizontale surplombant
le renfoncement 51. Un second élément en saillie 54 est ménagé au-dessus du premier,
et ces deux éléments en saillie 52, 54 permettent de prendre en sandwich un troisième
élément 55 faisant saillie de l'autre capot inférieur 3b. Il est donc quasiment impossible
d'accéder au ressort de compression 50 lors d'une tentative d'effraction.
[0033] Pour encore plus de sécurité, comme représenté à la figure 2, la face interne du
capot inférieur 3b situé en regard de la gorge 20 est équipée de deux nervures 56
longitudinales interdisant tout déplacement latéral de ladite gorge 20.
[0034] Comme représenté plus particulièrement aux figures 1, 5, 9, 11 et 12, une plaque
de protection 57 pourvue d'une face interne 58 est rapportée de l'autre côté de la
queue 41 du pêne 10. Cette plaque de protection 57 présente une lumière 59 oblongue
traversée par l'axe 43 transversal solidaire du coffre 2. Par ailleurs, en partie
haute de sa face interne 58, la plaque de protection 57 présente une protubérance
60 comprenant une dent 61 prolongée par un ergot 62.
[0035] De plus, une rainure 64 parallèle à la queue 41 du pêne 10 est creusée au sommet
de la protubérance 60 et constitue un logement apte à accueillir une première branche
65 d'un ressort de torsion 66 placé autour d'un élément fixe 67 solidaire de la serrure
de porte 1. Comme représenté à la figure 1, la seconde branche 68 de ce ressort de
torsion 66 est prévue pour venir en butée contre le retour 69 de l'un des deux capots
inférieurs 4. Cet élément fixe 67 surplombe la gorge 20 ainsi que la plaque de protection
57, et est décalé par rapport à ces dernières.
[0036] Comme représenté aux figures 1, 7 et 8, en fonctionnement normal, la gorge 20 et
la plaque de protection 57 sont renvoyées, respectivement par le ressort de compression
50 et le ressort de torsion 66, vers la queue 41 du pêne 10. Dans cette position,
l'une des dents 46 de la queue 41 de pêne 10 est logée dans l'évidement 45 présenté
par l'épaulement 44 de la gorge 20 de façon à bloquer le pêne 10 en translation, la
dent 61 de la protubérance 60 repose sur la queue 41 du pêne 10, et l'ergot 62 de
la protubérance 60 est inséré entre l'épaulement 44 et l'élément de butée 47 ménagés
dans la gorge 20. Plus précisément, l'ergot 62 est prévu pour venir en appui contre
la surface de contact 48 sensiblement plane de l'élément de butée 47.
[0037] Comme on peut le déduire de la figure 1, lorsqu'une personne introduit la clé 21
dans le barillet 12 afin de verrouiller ou déverrouiller le pêne 10, le panneton 15
logé dans le coffre 2 est entraîné en rotation, ou bien dans le sens des aiguilles
d'une montre, ou bien dans le sens trigonométrique. Ce faisant, le panneton 15 entraîne
une couronne 70 en rotation et vient simultanément au contact de la gorge 20 et de
la plaque de protection 57. Durant la première moitié de sa course, le panneton 15
exerce des contraintes en partie basse de la gorge 20 et de la plaque de protection
57, et provoque le déplacement en translation vers le haut de ces dernières à l'encontre
respectivement du ressort de compression 50 et du ressort de torsion 66. Au cours
de cette translation vers le haut, la gorge 20 et la plaque de protection 57 restent
immobiles l'une par rapport à l'autre, et il en découle que l'ergot 62 demeure en
appui contre la surface de contact 48 de l'élément de butée 47. Lorsque le panneton
15 atteint le point le plus haut, les dents 46 de la queue 41 du pêne 10 sont désengagées
de la gorge 20, et le pêne de condamnation 10 peut alors être entraîné en translation
par ledit panneton 15 au cours de la seconde moitié de sa course. Durant cette seconde
moitié de course, la gorge 20 et la plaque de protection 57 sont alors animées d'un
mouvement de translation vers le bas sous l'effet du ressort de compression 50 et
du ressort de torsion 66 qui se détendent progressivement. Lorsque le panneton 15
a atteint le point le plus bas, l'une des dents 46 de la queue 41 du pêne 10 est logée
dans l'évidement 45 de la gorge 20, et il en découle que le pêne 10 est bloqué en
translation. De même que précédemment, durant cette translation vers le bas, la gorge
20 et la plaque de protection 57 restent immobiles l'une par rapport à l'autre, et
par conséquent l'ergot 62 demeure en appui contre la surface de contact 48 de l'élément
de butée 47.
[0038] En revanche, au cours d'une tentative d'effraction, le risque que le cambrioleur
réussisse à déplacer simultanément la gorge 20 et la plaque de protection 57 est très
faible. En effet, compte tenu des faibles dimensions de la surface de contact 48 de
l'élément de butée 47, le moindre déplacement relatif de la plaque de protection 57
par rapport à la gorge 20, comme représenté à la figure 9, ou bien de la gorge 20
par rapport à la plaque de protection 57, comme représenté à la figure 10, provoque
le désengagement de l'ergot 62 de l'élément de butée 47. La plaque de protection 57
est alors entraînée en rotation par la première branche 65 du ressort de torsion 66
qui cherche à se détendre. Comme représenté à la figure 11, pour permettre le libre
pivotement de la plaque de protection 57 autour de l'axe 43, un dégagement 71 est
avantageusement ménagé à l'arrière de la queue 41 du pêne 10. Enfin, comme représenté
à la figure 12, lorsque la plaque de protection 57 a totalement pivoté autour de l'axe
43, la dent 61 se retrouve sur la trajectoire de la queue 41 du pêne 10 et interdit
donc tout retour en arrière de ce dernier. Un tel dispositif de protection de la gorge
20 de la serrure de porte 1 permet donc bien de lutter efficacement contre les tentatives
d'effraction.
[0039] Bien que l'invention ait été décrite en liaison avec des exemples particuliers de
réalisation, il est bien évident qu'elle n'y est nullement limitée et qu'elle comprend
tous les équivalents techniques des moyens décrits ainsi que leurs combinaisons si
celles-ci entrent dans le cadre de l'invention.
1. Serrure de porte (1) comportant un coffre (2) traversé par un barillet (12) muni d'un
panneton (15) rotatif prévu pour repousser une gorge (20) apte, sous l'action d'un
moyen de rappel élastique (50), à venir en prise avec des dents (46) présentées par
une queue (41) d'un pêne (10) de condamnation, caractérisée en ce que le coffre est réalisé à l'aide de deux flasques (3) complémentaires comportant chacun
au moins une zone à la dureté renforcée située respectivement face à la gorge et face
à la queue du pêne.
2. Serrure de porte (1) selon la revendication 1, caractérisée en ce que chaque flasque (3) comprend deux capots (3a, 3b) distincts, dont l'un est réalisé
dans un matériau à la dureté renforcée.
3. Serrure de porte (1) selon la revendication 2, caractérisée en ce que chaque capot (3a) est réalisé à l'aide d'une tôle métallique emboutie, et en ce que chaque capot (3b) à dureté renforcée est réalisé en acier moulé.
4. Serrure de porte (1) selon l'une quelconque des revendications 2 ou 3, caractérisée en ce que chaque capot (3b) à dureté renforcée possède une épaisseur supérieure à celle du
capot (3a) associé.
5. Serrure de porte (1) selon la revendication 4, caractérisée en ce que chaque capot (3b) à dureté renforcée est prolongé par au moins une patte (4) d'épaisseur
réduite servant à la fixation du capot (3a) associé.
6. Serrure de porte (1) selon l'une quelconque des revendications 2 à 5, caractérisée en ce que chaque capot (3b) à dureté renforcée possède une face interne équipée d'au moins
une protubérance (52, 55, 56) apte à protéger la gorge (20).
7. Serrure de porte (1) selon la revendication 6, caractérisée en ce que la face interne du capot (3b) à dureté renforcée située face à la gorge (20) présente
un élément en saillie (52) surplombant la gorge.
8. Serrure de porte (1) selon la revendication 7, caractérisée en ce que la gorge (20) est surmontée par un téton (49) sur lequel est rapporté le moyen de
rappel élastique (50).
9. Serrure de porte (1) selon l'une quelconque des revendications 7 ou 8, caractérisée en ce que l'élément en saillie (52) possède un renfoncement (51) servant de logement au moyen
de rappel élastique (50).
10. Serrure de porte (1) selon l'une quelconque des revendications 6 à 9, caractérisée en ce que la face interne du capot (3b) à dureté renforcée située face à la gorge (20) est
équipée de deux nervures (56) longitudinales encadrant la gorge.
11. Serrure de porte (1) selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisée en ce qu'elle comprend une cuirasse (22) prévue pour recouvrir une première partie (13) du
barillet (12) débouchant à l'extérieur du local à protéger, un élément de blocage
(32) apte à enserrer une seconde partie (14) du barillet débouchant à l'intérieur
du local à protéger, et des moyens de fixation (37) prévus pour traverser le coffre
(2) et permettre le rattachement de la cuirasse à l'élément de blocage, ladite cuirasse
étant destinée à venir au contact du flasque (3) situé à l'extérieur du local à protéger
par l'intermédiaire d'une face arrière (26) équipée d'au moins deux ergots (27) situés
dans le prolongement de la cuirasse et traversés chacun par un alésage axial (29),
et chacun de ces ergots étant apte à venir se loger dans un renfoncement (17) correspondant
creusé dans l'épaisseur du flasque situé en regard de la face arrière de la cuirasse.
12. Serrure de porte (1) selon la revendication 11, caractérisée en ce que chaque renfoncement (17) comporte un fond (18) traversé par un orifice (19) prévu
pour être situé en regard de l'alésage axial (29) présenté par l'ergot (27) correspondant.
13. Serrure de porte (1) selon la revendication 12, caractérisée en ce que, en partie basse de la cuirasse (22), la face arrière (26) est pourvue d'un nez (30)
conçu pour s'étendre sous le coffre (2).