[0001] La présente invention concerne un sous-ensemble magnétique pour appareil électrique
du type disjoncteur, classiquement composé d'une bobine inductrice associée à une
culasse magnétique et à un noyau magnétique mobile en translation à l'encontre d'un
ressort, ledit noyau entraînant avec lui un percuteur destiné à déclencher une serrure
mécanique commandant la position du contact mobile par rapport au contact fixe.
[0002] Les sous-ensembles ou déclencheurs magnétiques ont pour fonction de séparer les contacts
respectivement mobile et fixe en cas de court-circuit dans le circuit dans lequel
ils sont connectés. La surintensité brutale parcourant la bobine sature le circuit
magnétique, provoquant le déplacement du noyau mobile qui comble en fait l'entrefer
qui le sépare du reste de la culasse magnétique.
[0003] Un ressort de rappel est interposé entre un élément fixe par rapport au boîtier de
l'appareil et le noyau mobile, afin que celui-ci revienne en position de repos (rétablissant
l'entrefer) lorsque le circuit est coupé. La raideur du ressort est choisie en fonction
de la catégorie à laquelle appartient le disjoncteur, notamment manifestée par l'existence
de courbe B, C et D de « sensibilité » qui définissent l'intervalle, exprimé en fonction
de l'intensité nominale du disjoncteur, dans lequel celui-ci doit déclencher. Cette
raideur dépend évidemment également du calibre du disjoncteur.
[0004] Pour un disjoncteur de calibre élevé, par exemple 125 ampères, et qui dépend de la
courbe D selon laquelle il ne doit pas y avoir de déclenchement magnétique par exemple
pour une valeur de courant inférieure à 10 I
n = 1250 ampères selon la norme CEI 60-898, le ressort choisi est évidemment doté d'une
raideur le rendant capable de s'opposer à la force magnétique générée par les courants
de cet ordre dans la bobine. Le problème est que ce type de ressort, comportant nécessairement
une raideur corrélativement élevée, présente évidemment un temps de réponse d'autant
plus grand que ladite raideur est importante.
[0005] C'est notamment le cas dans les configurations classiques de sous-ensembles magnétiques
avec une bobine solénoïdale entourant le noyau mobile, dans lesquelles les ressorts
utilisés sont des ressorts de compression spiralés, pour lesquelles l'énergie à vaincre
augmente à mesure du déplacement du noyau mobile.
[0006] Or, pour éviter la soudure des contacts et pour limiter au mieux les courants de
court-circuit, les sous-ensembles magnétiques doivent impérativement provoquer leur
écartement le plus rapidement possible. Force est de constater que l'augmentation
du temps de réponse qui résulte de la raideur et de la nature des ressorts employés,
notamment pour des disjoncteurs à fort calibre et dont la sensibilité correspond à
la courbe D, ne va pas dans ce sens.
[0007] L'objectif de la présente invention est par conséquent de proposer une configuration
telle que l'énergie résistive opposée par le ressort diminue à mesure du déplacement
de l'ensemble mobile constitué par le noyau et son percuteur lors d'un court-circuit.
[0008] A cet effet, à titre principal, le sous-ensemble magnétique de l'invention se caractérise
en ce que ledit ressort est un ressort de torsion avec une portion centrale spiralée
et deux bras d'extrémités se déployant en V en appui contre des butées, le ressort
et lesdites butées étant animées d'un mouvement relatif tel que la distance entre
les butées et la portion centrale du ressort dans la direction de la translation augmente
à mesure de la fermeture de l'entrefer ménagé entre le noyau et la culasse.
[0009] L'angle que font les bras d'extrémité par rapport à l'axe du déplacement se modifie
en effet au cours du mouvement. La résultante des forces exercées sur le ressort au
niveau des butées change par conséquent également d'angle, comme on le verra plus
en détail dans la suite, et la projection de ces résultantes sur l'axe du déplacement
diminue d'intensité à mesure que la portion centrale du ressort et lesdites butées
s'écartent.
[0010] Dès lors, l'énergie nécessaire à contrecarrer la force résistive du ressort diminue
lorsque l'ensemble noyau / percuteur s'approche de la serrure mécanique de déclenchement.
[0011] De préférence, le ressort de torsion présente une symétrie par rapport à l'axe du
déplacement de l'ensemble mobile.
[0012] Une telle symétrie s'explique par le déplacement translatif selon cet axe, dont le
fonctionnement optimal est favorisé par un équilibre configurationnel par rapport
audit axe.
[0013] Dans l'invention, l'ensemble mobile se déplace par coulissement et est guidé dans
au moins une glissière fixe par rapport au boîtier.
[0014] Le ressort a en effet une action sur l'ensemble mobile qui pourrait perturber la
direction du déplacement, et par conséquent le trajet du percuteur, si le guidage
résultait du seul effet des forces magnétiques sur le déplacement du noyau.
[0015] Plus précisément, l'ensemble mobile est constitué d'une palette magnétique et d'un
percuteur superposés.
[0016] Ces deux éléments exercent des fonctions distinctes, la palette ou noyau magnétique
devant être impérativement réalisé dans un matériau magnétique qui n'est pas nécessairement
le plus adapté pour le percuteur, pour des raisons économiques voire mécaniques selon
les tâches qui lui sont confiées.
[0017] Selon l'invention, le coulissement de l'ensemble mobile palette magnétique / percuteur
est réalisé par guidage dudit ensemble dans des glissières pratiquées symétriquement
dans des joues latérales disposées fixes dans le boîtier de part et d'autre du sous-ensemble
magnétique.
[0018] Là fonction de guidage est donc dans ce cas assurée par des pièces formant lesdites
joues, qui peuvent être réalisées dans un matériau synthétique par exemple moulé,
auquel il est facile et peu coûteux de donner une forme complexe pour la réalisation
de diverses fonctions.
[0019] Comme cela sera montré plus en détail dans la suite, lesdites joues ont en effet
notamment également pour fonction de loger le sous-ensemble magnétique.
[0020] Plus précisément; chaque glissière peut être constituée d'une paroi parallèle à l'axe
de déplacement dudit ensemble mobile, de part et d'autre de laquelle coulissent respectivement
des pattes dépassant latéralement du percuteur et une face de la palette magnétique
orientée en regard desdites pattes.
[0021] Les deux composants de l'ensemble mobile participent donc au guidage en translation.
[0022] Le sous-ensemble magnétique de l'invention, outre une telle bobine, comporte de préférence
une palette magnétique de forme trapézoïdale coopérant avec un entrefer de la culasse
également de forme trapézoïdale.
[0023] Selon une configuration possible, les butées du ressort sont constituées de pattes
procurant chacune un logement à section en C à une partie d'un bras d'extrémité du
ressort, ladite section en C étant entendue perpendiculairement au sens du déplacement
de l'ensemble mobile.
[0024] Ces butées permettent de positionner le ressort tout en y exerçant une précontrainte.
[0025] Dans une première version de l'invention, la portion spiralée du ressort est entraînée
par l'ensemble mobile, et les butées du ressort sont fixes par rapport au boîtier
de l'appareil.
[0026] Dans ce cas, de préférence, la portion centrale du ressort est enroulée autour de
la partie sommitale d'un fût constituant une protubérance du percuteur traversant
et dépassant d'un orifice pratiqué dans la palette magnétique, une portion dudit percuteur
doté d'une surface de percussion orientée perpendiculairement au déplacement se dressant
devant le chant frontal de ladite palette.
[0027] Dans cette hypothèse, les relations mécaniques, autant avec le ressort qu'avec la
serrure mécanique opérant le déclenchement, sont prises en charge par le percuteur.
La palette magnétique a pour seule fonction d'entraîner ledit percuteur, lorsqu'elle
subit des forces de Laplace suffisantes pour s'opposer avec succès à la force résistive
du ressort.
[0028] Alternativement, le ressort peut être fixé au boîtier de l'appareil, et les butées
du ressort sont solidaires de l'ensemble mobile.
[0029] La configuration du sous-ensemble magnétique de l'invention est basée sur celle qui
est notamment expliquée en détail dans la demande de brevet EP-0 23 601 76.8 de la
déposante, dont le contenu est incorporé par référence dans la présente description.
[0030] L'invention va à présent être décrite plus en détail, en référence aux figures présentées
en annexe, pour lesquelles :
- la figure 1 est une représentation schématique de la configuration de l'invention,
avec un diagramme des forces en présence au niveau des butées ;
- la figure 2 représente une vue en perspective de l'ensemble mobile avec un ressort
de torsion ;
- la figure 3 représente l'ensemble de la figure précédente avec le reste de la culasse
magnétique ;
- la figure 4 est une vue de dessus du percuteur coopérant avec un ressort de torsion
;
- la figure 5 montre la coopération de l'ensemble mobile avec une joue latérale fixée
au boîtier de l'appareil électrique ;
- la figure 6 est une vue de dessus de la configuration apparaissant dans la figure
précédente, avec les deux joues latérales, et sans la palette magnétique ;
- la figure 7 en est une vue de dessous ;
- la figure 8 montre la pièce sur laquelle on prémonte le ressort ; et
- la figure 9 représente ladite pièce de prémontage fixée aux joues latérales.
[0031] Les figures annexées 2 à 9 représentent une version de l'invention dans laquelle
le ressort de torsion est solidaire de l'équipage mobile.
[0032] En référence aux figures 1 et 2, le ressort de torsion (1) comporte une portion centrale
bobinée (2) et des bras d'extrémité déployés en V (3) et (3'). Ce ressort (1) est
entraîné par le fût (4) d'un ensemble mobile comprenant d'une part le percuteur (5)
et d'autre part le noyau / la palette magnétique (6). La résistance opposée par le
ressort (1) au déplacement de l'ensemble mobile, et en particulier du fût (4) sur
l'axe

peut se calculer de la manière suivante :
[0033] Le ressort (1) exerce, sur la butée (7), une force
1. La force vue par la butée est
2, conformément au schéma.
3 est en fait la réaction de la butée (7) sur le bras (3) du ressort (1), en tenant
compte des frottements. Elle est donc séparée d'un angle ϕ de la réaction
2 de la butée (7) sur le bras (3) du ressort (1), en l'absence de frottement.
[0034] D'où :

[0035] Or, le couple résistant opposé par le ressort s'exprime par la relation :

[0036] α étant la variation angulaire de l'angle existant entre la direction du déplacement

et la ligne joignant la butée (7) au centre du fût (4) et k, la raideur du ressort
(1). La valeur du couple peut également s'écrire :

[0037] En remplaçant
1 par sa valeur à l'aide de
3, on obtient :

[0038] D'où :

[0039] La composante de cette force résistive sur l'axe des déplacements

est ensuite égale à :

[0040] Cette formule se rapporte à une seule butée (7). Compte tenu de la symétrie avec
la butée (7'), la force résistive totale exercée par le ressort (1) est en réalité
:

[0041] Lorsqu'un mouvement s'amorce, le déplacement angulaire α augmente et la partie de
cette formule due au couple du ressort, à savoir

, augmente également. Le coefficient

augmente également légèrement, car le cos θ diminue un peu. Le coefficient F
r est stable, puisque les frottements sont considérés comme constants. En revanche,
la variable sin T, qui constitue la projection sur l'axe

, diminue.
[0042] Il s'avère qu'il existe une configuration géométrique telle que les augmentations
dues à α et à θ ne compensent pas la diminution résultant de sin T. Dans cette configuration,
l'énergie résistive vue par la palette est minimisée par rapport à un système traditionnel.
[0043] En référence à la figure 3, la palette mobile (6) associée au percuteur (5) et au
ressort (1) est montrée dans le contexte agrandi de son association à la culasse magnétique,
elle-même formée de deux parties symétriques (8, 8'). Cette culasse comporte un premier
entrefer (9) dans lequel se déplace la palette (6), et un second entrefer (10) destiné
à recevoir le contact mobile (non représenté).
[0044] La figure 4 montre, plus en détail, le percuteur (5) qui se présente sous la forme
d'un chariot de coulissement doté d'un fût central (4), de pattes (11, 11') prévues
pour coulisser dans des glissières (voir ci-après), ledit chariot comportant, à l'avant
dans le sens du déplacement en cas de court-circuit, une protubérance dotée d'une
surface frontale plane de percussion (12).
[0045] La figure 5 montre l'équipage mobile constitué de la palette (6), du percuteur (5)
et du ressort (1), disposé en situation c'est-à-dire localisé par rapport à d'autres
éléments soit du sous-ensemble magnétique, soit prévus pour son immobilisation dans
le boîtier. Ainsi, ledit équipage mobile surmonte la bobine (13) dudit sous-ensemble
magnétique, qui forme en fait trois quart de spire réalisée par une tôle magnétique
repliée autour d'un noyau (14) constitué classiquement d'un empilement de tôles. L'ensemble
bobine (13) / noyau (14) est inséré dans une joue latérale (15) qui participe au positionnement
d'un certain nombre d'éléments du disjoncteur. En principe, la bobine (13) et le noyau
(14) sont masqués par l'une des parties (8') de la culasse, qui n'est pas représentée
ici. Il existe également une deuxième joue symétrique à la première, qui permet de
compléter le logement du sous-ensemble magnétique et qui n'est pas non plus représentée
en figure 5 afin de ne pas perturber la lisibilité de la figure.
[0046] Cette deuxième joue (15') figure cependant sur la figure 6, dans laquelle la quasi
totalité du sous-ensemble magnétique, à l'exception du ressort (1) et des parties
supérieures de l'équipage mobile, à savoir le fût (4) et la protubérance avant avec
sa surface de percussion (12), est masquée. En fait, lorsque les deux joues (15) et
(15') sont assemblées, leur partie supérieure constitue une fenêtre (16) permettant
le déplacement de l'équipage mobile, et contribuant au moins partiellement à son guidage
dans la direction de la flèche (F).
[0047] Ce guidage est réalisé, comme cela apparaît en figures 5 à 7, par des parois planes
parallèles (17, 17') prévues sous la partie supérieure des joues (15, 15'), avec lesquelles
les pattes latérales (11, 11') du percuteur mobile (5) peuvent coopérer lors du coulissement.
Une paroi de la palette magnétique (6) en regard desdites pattes (11, 11') coulisse
sur l'autre côté de chaque paroi (17, 17'), qui peut en outre être munie de godrons
(19, 19') de positionnement.
[0048] Le ressort (1), dont les extrémités (3, 3') apparaissent, est surmonté par une sorte
de couvercle ou capot (18) qui vient coiffer les parties supérieures des joues (15,
15'). Ce couvercle (18), qui permet un prémontage du ressort (1), apparaît en figure
8. Il contient les butées (7, 7') qui déterminent notamment la précontrainte du ressort
de torsion (1), et permettent donc de l'adapter au calibre et à la sensibilité du
disjoncteur. Les butées (7, 7') contiennent un logement en C pour les extrémités (3,
3') du ressort (1).
[0049] Lorsque le couvercle ou capot (18) est monté, par encastrement, sur les deux joues
(15, 15'), comme cela apparaît en figure 9, la partie supérieure de l'ensemble mobile
n'est pas recouverte en totalité, pour préserver la fonction de la paroi plane de
percussion (12) du percuteur (5). Celle-ci doit en effet pouvoir rentrer en contact
avec la serrure magnétique de déclenchement, dont au moins une portion s'insère entre
les deux joues (15, 15') pour que ce contact puisse être réalisé.
1. Sous-ensemble magnétique pour appareil électrique du type disjoncteur, composé d'une
bobine inductrice associée à une culasse magnétique et à un ensemble mobile noyau/percuteur
mobile en translation à l'encontre d'un ressort, caractérisé en ce que ledit ressort est un ressort de torsion avec une portion centrale spiralée et deux
bras d'extrémités se déployant en V en appui contre des butées, le ressort et lesdites
butées étant animées d'un mouvement relatif tel que la distance entre les butées et
la portion centrale du ressort dans la direction de la translation augmente à mesure
de la fermeture de l'entrefer ménagé entre le noyau et la culasse.
2. Sous-ensemble magnétique selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le ressort de torsion présente une symétrie par rapport à l'axe du déplacement de
l'ensemble mobile.
3. Sous-ensemble magnétique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'ensemble mobile se déplace par coulissement et est guidé dans au moins une glissière
fixe par rapport au boîtier.
4. Sous-ensemble magnétique selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'ensemble mobile est constitué d'une palette magnétique et d'un percuteur superposés.
5. Sous-ensemble magnétique selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le coulissement de l'ensemble mobile palette magnétique/percuteur est réalisé par
guidage dudit ensemble dans des glissières pratiquées symétriquement dans des joues
latérales disposées fixes dans le boîtier de part et d'autre du sous-ensemble magnétique.
6. Sous-ensemble magnétique selon la revendication précédente, caractérisé en ce que chaque glissière est constituée d'une paroi parallèle à l'axe de déplacement dudit
ensemble mobile, de part et d'autre de laquelle coulissent respectivement des pattes
dépassant latéralement du percuteur et une face de la palette magnétique orientée
en regard desdites pattes.
7. Sous-ensemble magnétique selon l'une quelconque des revendications 4 à 6, caractérisé en ce que la palette est de forme trapézoïdale coopérant avec un entrefer de la culasse également
de forme trapézoïdale.
8. Sous-ensemble magnétique selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les butées du ressort sont constituées de pattes procurant chacune un logement à
section en C à une partie d'un bras d'extrémité du ressort, ladite section en C étant
entendue perpendiculairement au sens du déplacement de l'ensemble mobile.
9. Sous-ensemble magnétique selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la portion spiralée du ressort est entraînée par l'ensemble mobile, et les butées
du ressort sont fixes par rapport au boîtier de l'appareil.
10. Sous-ensemble magnétique selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la portion centrale du ressort est enroulée autour de la partie sommitale d'un fût
constituant une protubérance du percuteur traversant et dépassant d'un orifice pratiqué
dans la palette magnétique, une portion dudit percuteur doté d'une surface de percussion
orientée perpendiculairement au déplacement se dressant devant le chant frontal de
ladite palette.
11. Sous-ensemble magnétique selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que le ressort est fixé au boîtier de l'appareil, et les butées du ressort sont solidaires
de l'ensemble mobile.