Arrière-plan de l'invention
[0001] La présente invention concerne un procédé pour afficher un cycle d'images successives
de la lune au cours d'une lunaison dans une fenêtre circulaire d'un cadran au moyen
d'un indicateur mobile disposé derrière la fenêtre et ayant, sur sa face apparaissant
dans la fenêtre, des lignes de séparation de différentes formes entre des champs clairs
et des champs sombres destinés à représenter respectivement la partie éclairée et
la partie sombre de la lune vue de la terre.
[0002] L'invention concerne aussi un dispositif pour afficher un cycle d'images successives
de la lune au cours d'une lunaison dans une fenêtre circulaire d'un cadran, notamment
pour la mise en oeuvre du procédé susmentionné, comportant un indicateur mobile disposé
derrière ladite fenêtre et des moyens d'entraînement pour déplacer l'indicateur pas
à pas de sorte que différentes parties d'une région en forme de bande de l'indicateur
peuvent être vues successivement dans la fenêtre. L'invention concerne en outre une
montre comportant un mouvement d'horlogerie et un tel dispositif d'affichage, dont
les moyens d'entraînement sont commandés par le mouvement d'horlogerie.
[0003] Dans les dispositifs classiques d'affichage des phases de la lune, un disque portant
deux images de la pleine lune fait un demi-tour par lunaison derrière une fenêtre
semi-circulaire de forme particulière, illustrée par exemple dans le brevet US 508
467. L'un des bords de la fenêtre comporte deux arcs convexes qui mordent sur l'image
de la pleine lune, respectivement pendant que la lune croît et décroît. La forme de
l'image de lune ainsi affichée est correcte seulement au début et à la fin de la lunaison
(en partant de la nouvelle lune), lorsque la partie éclairée a la forme d'un croissant,
et à la pleine lune. Pendant les autres phases, l'image affichée a une forme fausse,
car la forme de la ligne de séparation entre la zone claire et la zone sombre n'est
pas conforme à la réalité : elle est courbe au lieu d'être droite au premier et au
dernier quartier, et elle est incurvée dans le mauvais sens entre le premier et le
dernier quartier. Autrement dit, ce mode d'affichage donne une image de la lune non
conforme à la réalité durant la majorité de la lunaison.
[0004] Le brevet CH 598 638 prévoit un procédé et un dispositif d'affichage du genre indiqué
en préambule ci-dessus, utilisant une fenêtre circulaire devant un disque qui tourne
d'un pas tous les deux jours autour de l'axe des aiguilles d'une montre et qui porte
en l'occurrence une série de quinze images successives du disque lunaire tel qu'on
le voit dans le ciel au cours de la lunaison. En pratique, l'encombrement de chaque
image et la nécessité de ne pas apercevoir le bord d'une seconde image dans la fenêtre
font que le diamètre de la fenêtre et de l'image doit être inférieur à environ un
septième du diamètre du disque, donc est particulièrement petit sur un cadran de montre-bracelet.
Ces images sont mieux conformes à la réalité que dans les dispositifs classiques,
mais leur évolution reste assez grossière puisque l'affichage ne change que tous les
deux jours environ. Si l'on voulait une mise à jour plus fréquente et donc une meilleure
conformité de la représentation chaque jour, il faudrait doubler le nombre d'images
sur le disque et donc réduire tellement leur taille que l'affichage perdrait son attrait.
Résumé de l'invention
[0005] La présente invention a pour objet un procédé et un dispositif d'affichage des phases
lunaires permettant d'éviter dans une large mesure les inconvénients de l'art antérieur
et de montrer, dans un guichet circulaire, une image de la zone éclairée et de la
zone sombre de la lune qui soit aussi proche que possible de la réalité, et notamment
bien mieux conforme à la réalité que dans les affichages du type classique.
[0006] A titre additionnel, l'invention a pour objet un procédé et un dispositif permettant
d'afficher, en particulier dans une montre, des images du disque lunaire qui sont
à la fois très proches de la réalité chaque jour et relativement grandes par rapport
au cadran de la montre.
[0007] A cet effet, il est prévu un procédé ayant les caractéristiques énoncées dans la
revendication 1. Les revendications qui dépendent de celle-ci définissent des formes
d'exécution particulières du procédé, notamment en utilisant pour l'affichage un disque
rotatif, comme c'est l'usage dans les montres.
[0008] Il est prévu en outre un dispositif d'affichage ayant les caractéristiques énoncées
dans la revendication 5. Les revendications qui dépendent de celle-ci définissent
des formes d'exécution particulières du dispositif d'affichage.
[0009] On remarque qu'une idée de base de la présente invention consiste à utiliser une
même ligne de séparation, située sur l'indicateur mobile, pour former différentes
images successives de la lune en déplaçant légèrement cette ligne pour passer d'une
image à la suivante. C'est ainsi qu'il devient possible de réduire le nombre de lignes
de séparation par rapport au nombre des différentes images que l'on désire afficher,
donc réduire le nombre des champs clairs et sombres sur l'indicateur. Il en résulte
que ces champs et la fenêtre qui les laisse apparaître peuvent être relativement grands
par rapport à la taille de l'indicateur et celle du cadran.
Description sommaire des dessins
[0010]
La figure 1 est une vue de la face supérieure d'une montre-bracelet comportant un
affichage de phases de lune selon la présente invention.
La figure 2 représente la face supérieure d'un disque indicateur de lune de la montre
de la figure 1, dans un mode de réalisation où l'entraînement du disque se fait au
moyen d'un moteur électrique.
La figure 3 représente vingt-huit images de la lune que le disque de la figure 2 est
capable d'afficher.
La figure 4 représente une modification du cadran de la montre de la figure 1, dans
un second mode de réalisation où le disque indicateur de lune est entraîné mécaniquement
à partir du mouvement d'horlogerie de la montre.
La figure 5 représente la face supérieure du disque indicateur de lune dans le second
mode de réalisation.
La figure 6 est une vue en plan par transparence du disque de la figure 5 avec son
mécanisme d'entraînement.
La figure 7 est une vue en perspective du mécanisme de la figure 6.
Description détaillée de divers modes de réalisation
[0011] Dans la figure 1, on reconnaît une montre-bracelet 1 ayant, sur un cadran fixe 2,
un affichage analogique de l'heure au moyen d'aiguilles des heures 3, des minutes
4 et des secondes 5. En outre, il est prévu un affichage de la date au moyen d'un
disque de quantième 6 apparaissant dans un guichet 7 du cadran, ainsi qu'un affichage
de phase de lune au moyen d'un disque indicateur de lune 8 apparaissant dans une fenêtre
circulaire 9 du cadran 2. Dans cet exemple, les deux disques 6 et 8 sont concentriques
et tournent tous deux autour de l'axe de rotation 10 des aiguilles, situé de préférence
au centre du cadran, et ils peuvent être situés dans le même plan derrière le cadran,
le disque 6 étant annulaire comme d'habitude. Les fonctions de la montre sont commandées
au moyen d'une couronne 11 de type connu.
[0012] Dans un premier mode de réalisation qui sera décrit maintenant en référence aux figures
1 à 3, la montre 1 est une montre électronique multifonctions et ses organes d'affichage
sont actionnés au moyen de moteurs électriques pas à pas. En particulier, le disque
indicateur de lune 8 est pourvu d'un mécanisme d'entraînement (non représenté) ayant
son propre moteur pas à pas, avec une démultiplication assez grande pour que, par
exemple, 1000 pas du moteur soient nécessaires pour produire un tour complet du disque
8. L'entraînement du disque de quantième 6 s'effectue aussi au moyen d'un moteur qui
lui est dédié, tandis que l'entraînement des aiguilles 3 à 5 peut s'effectuer au moyen
d'un ou plusieurs autres moteurs.
[0013] Dans le guichet 9, l'utilisateur de la montre voit une portion circulaire du disque
8, qui représente l'aspect actuel de la lune vue de la terre et comporte, la plupart
du temps, une partie claire 12 et une partie sombre 13 représentant respectivement
la partie éclairée et la partie non éclairée de la lune. Les parties 12 et 13 sont
délimitées par une ligne de séparation pouvant être rectiligne ou plus ou moins incurvée
selon l'âge de la lune, tandis qu'aucune ligne de séparation n'est visible à la nouvelle
lune et à la pleine lune.
[0014] La figure 2 montre un agencement préféré de la face supérieure du disque 8 dans le
premier mode de réalisation de l'invention. Une région 20 en forme de bande annulaire,
dont la largeur en direction radiale est légèrement plus grande que le diamètre de
la fenêtre 9 du cadran, est subdivisée dans sa circonférence en champs successifs
alternativement clairs et sombres, à savoir cinq champs clairs 21 à 25 et cinq champs
sombres 26 à 30, grâce à cinq paires de lignes de séparation, les deux lignes de chaque
paire étant symétriques l'une de l'autre. Le champ clair 21 est séparé des champs
sombres adjacents 26 et 27 par deux lignes de séparation 31 et 32 à forte courbure
convexe du côté clair, leurs sens de courbure respectifs étant opposés. De même, le
champ clair 22 est séparé des champs sombres adjacents 27 et 28 par deux lignes de
séparation 33 et 34 à faible courbure concave du côté clair, le champ clair 23 est
séparé des champs sombres adjacents 28 et 29 par deux lignes de séparation 35 et 36
à forte courbure concave du côté clair, le champ clair 24 est séparé des champs sombres
adjacents 29 et 30 par deux lignes de séparation 37 et 38 à faible courbure convexe
du côté clair, et enfin le champ clair 25 est séparé des champs sombres adjacents
30 et 26 par deux lignes de séparation rectilignes 39 et 40. Les cercles 41 et 42
dessinés dans la figure 2 ne servent qu'à mettre en évidence la notion de bande comportant
des champs clairs et sombres, mais ils ne sont pas réellement dessinés sur le disque
8.
[0015] Il faut noter que les lignes à relativement faible courbure 33, 34, 37 et 38 sont
de préférence elliptiques, pour donner une image aussi conforme que possible à la
réalité, tandis que les lignes à relativement forte courbure 31, 32, 35 et 36 peuvent
avoir une forme elliptique ou autre, par exemple circulaire, sans altérer l'image
de la lune. On remarque aussi que les lignes 31 et 36 ont la même forme, la concavité
se trouvant du côté d'un champ clair dans un cas et du côté d'un champ sombre dans
l'autre cas. Il en va de même respectivement pour les lignes 32 et 35, 33 et 38, 34
et 37. Ainsi, en comptant encore la forme rectiligne des lignes 39 et 40, ce premier
mode de réalisation utilise seulement cinq formes différentes de lignes de séparation.
[0016] Le fait que la bande annulaire 20 du disque 8 ne comporte que cinq champs clairs
et cinq champs sombres et que plusieurs de ces champs occupent, dans la direction
de la circonférence, une longueur inférieure au diamètre de la fenêtre circulaire
9, constitue un avantage remarquable, parce que le rapport entre le diamètre de la
fenêtre et celui du disque indicateur de lune peut être bien plus grand que selon
l'art antérieur illustré par le brevet CH 598 638 mentionné dans l'introduction. Ce
rapport peut atteindre environ 1:3,6 avec l'arrangement selon la figure 2. Autrement
dit, l'invention offre la possibilité d'afficher une image relativement grande de
la lune, tout en faisant varier cette image assez souvent pour qu'elle reste conforme
à la réalité.
[0017] Chacune des lignes de séparation 31 à 40 est utilisée durant une phase donnée de
la lunaison, le sens et l'ampleur de sa courbure étant déterminés en fonction de l'aspect
de la lune vue de la terre durant cette phase, c'est-à-dire essentiellement la forme
générale de la partie éclairée de la lune.
[0018] La figure 3 montre vingt-huit images différentes de la lune, que le disque 8 peut
présenter dans la fenêtre ronde 9 du cadran dans des positions successives P1 à P28.
Il s'agit d'un exemple non limitatif, car le disque 8 est capable d'afficher à volonté
un plus grand nombre d'images différentes. On choisit de préférence un nombre de positions
et d'images divisible par quatre afin d'afficher le même nombre d'images dans chaque
quart d'une lunaison. Toutefois, on verra plus loin que l'électronique peut être programmée
d'une manière qui fait varier ce nombre. Pour passer d'une position à la suivante,
le disque 8 effectue soit une rotation relativement petite, dite secondaire, ayant
pour effet de déplacer légèrement la ligne de séparation apparaissant dans la fenêtre
9, soit une rotation relativement grande, dite primaire, pour amener un ou deux nouveaux
champs et/ou une nouvelle ligne de séparation en face de la fenêtre 9 ou au bord de
celle-ci. Typiquement, les rotations primaires sont supérieures ou égales à environ
45 degrés, tandis que les rotations secondaires sont de l'ordre de 1 à 4 degrés, selon
le nombre de positions et le nombre de lignes de séparation sur le disque.
[0019] La position P1 représente la nouvelle lune en montrant uniquement le champ sombre
26 dans la fenêtre, puis une petite rotation (secondaire) du disque 8 dans le sens
de la flèche A fait apparaître dans la fenêtre la ligne de séparation 31 et un peu
du champ clair 21 pour présenter un fin croissant de lune dans la position P2. Les
positions suivantes P3 et P4 sont atteintes chaque fois par une petite rotation supplémentaire
du disque 8 dans le sens de A. Au-delà, la courbure de la ligne 31 serait trop forte
par rapport à l'aspect réel de la lune. C'est pourquoi on va utiliser dans une deuxième
partie de la lunaison la ligne de séparation 37, qui a une forme elliptique et présente
une moindre courbure dans sa partie médiane que la ligne 31. Pour passer de P4 à P5,
les circuits électroniques de la montre commandent le moteur électrique de façon à
effectuer rapidement un grand nombre de pas pour produire une grande rotation (primaire)
du disque 8, soit dans le sens de A, soit dans le sens inverse, amenant la ligne 37
et les champs 24 et 29 dans la position P5 en face de la fenêtre 9. Ultérieurement,
la ligne 37 est avancée par une rotation secondaire jusqu'à la position P6, puis jusqu'à
la position P7. Pour obtenir la position suivante P8 qui représente la lune au premier
quartier, la ligne de séparation rectiligne 39 est amenée dans la fenêtre par une
rotation primaire du disque 8. La ligne 39 est ensuite remplacée dans la fenêtre par
la ligne 33 à faible courbure concave à la position P9, puis deux rotations secondaires
du disque 8 amènent la ligne 33 successivement aux positions P10 et P11. Une rotation
primaire remplace ensuite la ligne 33 par la ligne 35 à plus forte courbure pour la
position P12. Les rotations secondaires suivantes du disque 8 dans le sens de A amènent
d'abord la ligne 35 successivement aux positions P13 et P14, puis font sortir cette
ligne de la fenêtre 9, où l'on n'y voit plus que le champ clair 23 pour représenter
la pleine lune dans la position P15. Les rotations secondaires suivantes du disque
font apparaître dans la fenêtre la ligne de séparation 36 située de l'autre côté du
champ 23, successivement dans les positions P16, P17 et P18. Une rotation primaire
remplace ensuite la ligne 36 par la ligne 34 à plus faible courbure pour la position
P19. Les rotations secondaires suivantes du disque 8 dans le sens de A amènent d'abord
la ligne 34 successivement aux positions P20 et P21, puis une rotation primaire remplace
cette ligne par la ligne rectiligne 40 pour représenter la lune au dernier quartier
dans la position P22. La ligne 40 est ensuite remplacée dans la fenêtre à la position
P23 par la ligne 38 à faible courbure concave, puis deux rotations secondaires du
disque 8 amènent la ligne 38 successivement aux positions P24 et P25. Une rotation
primaire remplace ensuite la ligne 38 par la ligne 32 à plus forte courbure pour la
position P26. Les rotations secondaires suivantes du disque 8 dans le sens de A amènent
la ligne 32 successivement aux positions P27 et P28, puis une rotation primaire fait
sortir cette ligne de la fenêtre 9 et apparaître le champ sombre 26 pour représenter
la nouvelle lune dans la position P1, de sorte que le cycle d'affichage des images
de la lune recommence.
[0020] En résumé, le cycle d'affichage des images de la lune au cours d'une lunaison est
ainsi divisé en dix parties inégales, comme le montre le tableau suivant.
Partie No. |
Positions |
Ligne de séparation |
I |
P1-P4 |
31 |
II |
P5-P7 |
37 |
III |
P8 |
39 |
IV |
P9-P11 |
33 |
V |
P12-P14 |
35 |
VI |
P15 - P18 |
36 |
VII |
P19-P21 |
34 |
VIII |
P22 |
40 |
IX |
P23 - P25 |
38 |
X |
P26-P28 |
32 |
[0021] On notera dans la description qui précède le tableau qu'il est possible de passer
de la partie V à la partie VI du cycle sans rotation primaire, mais par une seule
rotation secondaire, si l'espacement des lignes 35 et 36 est choisi de façon à laisser
entre elles juste assez de place pour l'image de la pleine lune.
[0022] Dans l'exemple présenté ici, le passage d'une des positions P1 à P28 à la suivante
peut se faire soit à une heure fixe, soit à des intervalles de temps fixes correspondant
à 1/28 de la durée moyenne de la lunaison synodique, à savoir environ 25,312 heures,
le passage de P1 à P2 étant fait par exemple à un demi-intervalle après l'instant
de la nouvelle lune. Cet instant est tiré d'une table d'éphémérides qui est mémorisée
dans la montre électronique à calendrier perpétuel. D'une manière générale, on notera
que l'électronique de la montre peut être programmée pour afficher, notamment au moyen
du disque 8 tel que représenté à la figure 2, un nombre quelconque d'images de la
lune au cours d'une lunaison, en changeant d'image à des moments que le producteur
de la montre peut prédéterminer librement par une programmation appropriée. Par exemple,
environ soixante positions différentes du disque peuvent être prévues afin d'afficher
chaque soir et chaque matin une image conforme à l'aspect réel de la lune.
[0023] La montre électronique illustrée par les figures 1 à 3 peut en outre être conçue
pour afficher l'âge de la lune, c'est-à-dire le nombre de jours depuis la dernière
nouvelle lune. Un mode de faire simple consiste à indiquer temporairement l'âge de
la lune dans le guichet 7 au moyen de l'indicateur de quantième 6 en réponse à une
manoeuvre spécifique de la couronne 11. Une autre construction de la montre peut comporter
un indicateur supplémentaire, par exemple un disque annulaire similaire au disque
de quantième 6 et disposé concentriquement à celui-ci, pour indiquer numériquement
l'âge de la lune dans un guichet supplémentaire 44 tel que représenté en trait interrompu
dans la figure 1.
[0024] Dans un second mode de réalisation qui sera décrit maintenant en référence aux figures
1 et 4 à 7, la montre 1 est une montre à mouvement d'horlogerie mécanique et ses organes
d'affichage sont entraînés par ce mouvement. En particulier, le disque indicateur
de lune 8, dont la face supérieure est visible dans la figure 5, est pourvu d'un mécanisme
d'entraînement 75 représenté dans les figures 6 et 7. La figure 4 montre qu'il est
prévu en outre une indication de l'âge de la lune. A cet effet, près de la fenêtre
circulaire 9 qui est la même que dans la figure 1, le cadran 2 comporte une fenêtre
allongée 45 bordée d'une graduation 46 allant par exemple de 1 à 29 ou 30. Pour réduire
la longueur de la fenêtre, la graduation 46 est répartie pour une moitié le long d'un
bord de la fenêtre et pour l'autre moitié le long du bord opposé. Une petite zone
du disque 8 apparaît dans cette fenêtre et comporte un index 47 qui pointe sur la
moitié concernée de la graduation 46.
[0025] D'une manière analogue à celle de l'exemple précédent, mais avec une géométrie un
peu différente, il est prévu sur le disque 8 une région 50 en forme de bande annulaire,
qui est subdivisée dans sa circonférence en champs successifs alternativement clairs
et sombres, à savoir cinq champs clairs 51 à 55 et cinq champs sombres 56 à 60, grâce
à dix lignes de séparation 61 à 70. Dans ce cas, seules les lignes de séparation 61,
63, 65, 66, 68 et 70 deviendront visibles dans la fenêtre 9, au cours de six parties
respectives de la lunaison. Le tracé de chacune des autres lignes 62, 64, 67 et 69
est choisi de façon à empêcher que le champ sombre adjacent à cette ligne apparaisse
pendant que le champ clair adjacent est visible dans la fenêtre.
[0026] Dans la figure 5, les six cercles 9a à 9f représentent chacun la position relative
de la fenêtre 9 au début de la partie correspondante du cycle, par rapport au champ
clair apparaissant dans la fenêtre dans cette partie du cycle. Ainsi, la position
9a donne l'image de la nouvelle lune et elle est tangente à la ligne 61 qui apparaîtra
ensuite dans la fenêtre quand le disque 8 effectuera de petites rotations secondaires,
suivant le même principe que dans le premier mode de réalisation. Cette ligne est
convexe du côté du champ clair 51. Lorsque l'autre ligne 62 délimitant ce champ 51
arrivera tout près du bord de la fenêtre 9, une grande rotation primaire du disque
8 amènera la ligne de séparation rectiligne 63 et une partie du champ clair 52 dans
la fenêtre 9, situation représentée par la position relative 9b qui correspond au
début de la phase de premier quartier. La position 9c correspond au début de la phase
de lune gibbeuse croissante et est associée à la ligne 65 concave du côté du champ
clair 53. La position 9d correspond à la phase de pleine lune et elle est tangente
à la ligne 66, concave du côté du champ clair 53, qui apparaîtra ensuite dans la fenêtre
quand le disque 8 effectuera de petites rotations secondaires. La position 9e représente
le début de la phase du dernier quartier et se trouve à cheval sur la ligne rectiligne
68. Enfin, la position 9f correspond au début de la dernière partie du cycle lunaire
et chevauche la ligne 70 qui est convexe du côté du champ clair 55.
[0027] Le disque 8 est muni d'une série de six index 47 dont chacun est associé à l'une
des six lignes de séparation 61, 63, 65, 66, 68 et 70 qui apparaissent successivement
dans la fenêtre circulaire 9. Chaque index 47 est placé sur le disque dans une position
angulaire telle qu'il apparaît dans la fenêtre allongée 45 et indique sur la graduation
46 l'âge de la lune correct au moment où une rotation primaire amène cette ligne dans
la fenêtre circulaire 9. Les rotations secondaires suivantes feront avancer l'index
le long de la graduation, jusqu'à ce que la rotation primaire suivante amène une autre
ligne de séparation et un autre index dans les fenêtres. Grâce à la faible longueur
de la fenêtre 45, on peut disposer les index 47 sur le disque de façon qu'un seul
index à la fois soit visible dans cette fenêtre. On notera aussi que les index 47
et la fenêtre allongée 45, au lieu de se trouver plus près du centre du disque 8 que
la fenêtre circulaire 9, pourraient être situés plus à l'extérieur, dans la région
de la périphérie du disque 8.
[0028] Bien entendu, le mode d'indication de l'âge de la lune illustré par les figures 4
et 5 peut aussi être utilisé dans une montre électronique du type illustré par les
figures 1 à 3.
[0029] Il faut noter que les lignes de séparation utilisées ont seulement trois formes différentes,
à savoir une forme incurvée avec centre de courbure à gauche quand la ligne est en
haut du dessin, dans le cas des lignes 61 et 66, une forme incurvée avec centre de
courbure à droite dans le cas des lignes 65 et 70, et une forme rectiligne dans le
cas des lignes 63 et 68. Comme dans l'exemple précédent, le petit nombre des champs
clairs 51 à 55 répartis dans la bande annulaire 50 permet d'utiliser une fenêtre 9
occupant une portion assez importante du diamètre du disque 8, donc aussi du cadran
2 de la montre 1.
[0030] En référence à la figure 6 qui est une vue par transparence, on note que le disque
indicateur de lune 8 est solidaire d'une roue de lune 72 ayant une denture extérieure
73 à 233 dents, dont la position est maintenue par un ressort-sautoir 74. La roue
72 et le disque 8 sont entraînés selon deux modes différents à partir de la roue des
heures 76 du mouvement d'horlogerie mécanique, au moyen d'un mécanisme d'entraînement
75 visible dans les figures 6 et 7. La roue 76 fait évidemment un tour en douze heures
et entraîne, via une roue intermédiaire 78 faisant un tour par jour, un premier mobile
entraîneur 80 faisant aussi un tour en douze heures et comprenant une roue 81 et un
doigt 82 qui attaque la denture 73 de façon à faire avancer d'une dent la roue de
lune 72 deux fois par jour dans le sens de la flèche B. Ce premier mode d'entraînement
produit donc chaque jour deux rotations secondaires de 1/233 de tour, soit environ
1,5 degré chacune.
[0031] Le second mode d'entraînement du disque 8 utilise un levier oscillant 84 qui pivote
autour de l'axe de rotation 10 du disque 8 et de la roue 76 et qui porte à son extrémité
un cliquet 85 coopérant avec la denture 73 sous l'effet d'un ressort 86 appuyé contre
un plot 87 du levier 84. Un ressort stationnaire 88 s'appuie également contre le plot
87 pour repousser le levier 84 en permanence dans le sens de la flèche B. Un second
mobile entraîneur 90, comprenant une roue 91 et une came en spirale 92 qui coopère
avec un bec 93 du levier 84, est entraîné en rotation continue par engrènement de
la roue 91 avec un pignon 94 solidaire de la roue intermédiaire 78. Le mobile entraîneur
90 fait un nombre entier de tours par lunaison, en l'occurrence six tours en 29,5
jours grâce aux nombres de dents suivants :
roue 76 |
48 dents |
roue 78 |
96 dents |
pignon 94 |
24 dents |
roue 91 |
118 dents |
[0032] Durant chaque tour du mobile 90, la came 92 repousse progressivement le levier 84
dans le sens opposé à B, puis dès que le bec 93 a franchi l'extrémité extérieure 94
de la spirale de la came, le levier 84 tourne brusquement dans le sens de B sur un
angle qui est défini par la came et qui correspond ici à 29 dents de la denture 73.
Le cliquet 85 du levier impose ainsi à la roue de lune 72 et au disque 8 une rotation
primaire de 29/233 de tour ou environ 44,8 degrés à des intervalles réguliers de (29,5
x 24)/6 = 118 heures. On peut indexer le mobile 90 par rapport au mobile 80 de façon
que le doigt 82 ne soit jamais en prise avec la denture 73 au moment d'une rotation
primaire.
[0033] Par conséquent, le cycle d'affichage correspondant à une lunaison comprend 6 rotations
primaires et 59 rotations secondaires du disque indicateur 8, donc présente 65 images
différentes de la lune dans la fenêtre 9 du cadran de la montre. Chacune des six parties
du cycle a la même durée de 118 heures et commence avec l'image représentée par l'une
des positions 9a à 9f représentées à la figure 5.
[0034] Dans l'exemple décrit ici, le premier mobile entraîneur fait un nombre entier de
tours par jour, de sorte que chaque rotation secondaire a lieu à heure fixe. Cette
condition n'est pas impérative, parce que d'une part la rotation secondaire est si
petite et lente qu'on ne la voit pratiquement pas sur le moment, et d'autre part ce
mobile doit faire un nombre entier de tours par lunaison, dont la durée n'est en réalité
pas un nombre entier de jours. En d'autres termes, le rapport des vitesses des deux
mobiles entraîneurs 80 et 90 doit être un rapport de nombres entiers, tandis que le
rapport de leur entraînement par le mouvement d'horlogerie peut être choisi librement
afin de correspondre au mieux à la durée moyenne réelle d'une lunaison synodique.
[0035] La présente invention n'est pas limitée à l'utilisation d'un indicateur mobile constitué
par un disque rotatif, car tout indicateur pourvu d'une bande de forme quelconque
portant les champs clairs et sombres est utilisable dans la mesure où son dispositif
d'entraînement est capable de faire défiler cette bande derrière une fenêtre circulaire.
Par exemple, un tel indicateur pourrait être formé par le pourtour d'un tambour, par
une bande souple sans fin passant sur des poulies, ou encore par une plaque allongée
déplacée en va-et-vient.
1. Procédé pour afficher un cycle d'images successives de la lune au cours d'une lunaison
dans une fenêtre circulaire (9) d'un cadran au moyen d'un indicateur mobile (8) disposé
derrière la fenêtre et ayant, sur sa face apparaissant dans la fenêtre, des lignes
de séparation (31 à 40, 61 à 70) de différentes formes entre des champs clairs et
des champs sombres,
caractérisé en ce que :
le cycle d'affichage au cours d'une lunaison est divisé en plusieurs parties successives
dont au moins certaines comprennent plusieurs positions de l'indicateur mobile, qui
correspondent à plusieurs images successives formées avec différentes positions successives
d'une même ligne de séparation visible dans la fenêtre,
pour passer d'une partie du cycle à la suivante, on impose à l'indicateur mobile un
déplacement primaire, apte à amener dans la fenêtre une ligne de séparation qui n'y
était pas encore visible ou un champ sans ligne de séparation, et
dans chacune des parties du cycle qui comprennent des positions successives d'une
même ligne de séparation, on impose à l'indicateur mobile au moins un déplacement
secondaire plus petit que les déplacements primaires, pour faire passer la ligne de
séparation de l'une desdites positions successives à la suivante.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on effectue au moins vingt-huit desdits déplacements par lunaison.
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'indicateur mobile (8) est un disque rotatif, lesdits déplacements étant des rotations
autour d'un axe (10) perpendiculaire au disque.
4. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que lesdits déplacements sont produits au moyen d'un moteur électrique pas à pas et en ce que les déplacements primaires ont des amplitudes et/ou des sens différents.
5. Dispositif d'affichage d'un cycle d'images successives de la lune au cours d'une lunaison
dans une fenêtre circulaire (9) d'un cadran, notamment pour la mise en oeuvre du procédé
selon la revendication 1, comportant un indicateur mobile (8) disposé derrière ladite
fenêtre et des moyens d'entraînement pour déplacer l'indicateur de sorte que différentes
parties d'une région en forme de bande (20, 50) de l'indicateur (8) peuvent être vues
successivement dans la fenêtre,
caractérisé en ce que ladite région en forme de bande (20, 50) de l'indicateur (8) est subdivisée dans
sa longueur en champs successifs (21 à 30, 51 à 60) alternativement clairs et sombres
par des lignes de séparation (31 à 40, 61 à 70) ayant différentes formes, comprenant
au moins deux lignes rectilignes, des lignes concaves du côté d'un champ clair et
des lignes convexes du côté d'un champ clair, et en ce que les moyens d'entraînement sont capables d'imposer à l'indicateur (8) des déplacements
primaires, ainsi que des déplacements secondaires plus petits que les déplacements
primaires et aptes à déplacer une desdites lignes de séparation à l'intérieur de la
fenêtre.
6. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que chacun des déplacements primaires est assez grand pour remplacer une desdites lignes
de séparation (31 à 40, 61 à 70) par une autre à l'intérieur ou au bord de la fenêtre
(9).
7. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que l'indicateur mobile (8) est un disque circulaire ou annulaire, la région en forme
de bande (20, 50) étant annulaire.
8. Dispositif selon l'une des revendications 5 à 7, caractérisé en ce que les différentes formes des lignes de séparation (31 à 40, 61 à 70) sont au nombre
de cinq au plus.
9. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que la région en forme de bande comporte cinq champs clairs (21 à 25) délimités respectivement
par une paire de lignes de séparation rectilignes (39, 40), une paire de lignes de
séparation concaves à courbure relativement faible (33, 34), une paire de lignes de
séparation concaves à courbure relativement forte (35, 36), une paire de lignes de
séparation convexes à courbure relativement faible (37, 38) et une paire de lignes
de séparation convexes à courbure relativement forte (31, 32).
10. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'il comporte en outre des moyens indicateurs de l'âge de la lune, comprenant dans le
cadran une fenêtre allongée (45), bordée d'une graduation (46), et sur l'indicateur
mobile une série d'index (47) disposés chacun en correspondance d'une des lignes de
séparation (31 à 40, 61, 63, 65, 66, 68, 70) qui apparaissent dans la fenêtre circulaire
(9), de façon qu'un seul index à la fois soit visible dans la fenêtre allongée en
regard de la graduation.
11. Montre (1) comportant un mouvement d'horlogerie et un dispositif d'affichage selon
l'une des revendications 5 à 10 dont les moyens d'entraînement sont commandés par
le mouvement d'horlogerie.
12. Montre selon la revendication 11, caractérisée en ce que le mouvement d'horlogerie est un mouvement électronique et en ce que les moyens d'entraînement comportent un moteur électrique pas à pas.
13. Montre selon la revendication 11,
caractérisée en ce que l'indicateur mobile (8) est un disque circulaire ou annulaire,
en ce que le mouvement d'horlogerie est un mouvement mécanique et
en ce que les moyens d'entraînement comportent :
une roue de lune (72) reliée mécaniquement à l'indicateur mobile (8) et pourvue d'une
denture (73),
un premier mobile entraîneur (80), qui est entraîné en rotation par le mouvement d'horlogerie
et agencé pour imposer à la roue de lune une ou plusieurs rotations secondaires par
jour,
un deuxième mobile entraîneur (90), qui est entraîné en rotation par le mouvement
d'horlogerie de façon à effectuer un nombre entier de tours par lunaison et comporte
une came en spirale (92), et
un levier (84) capable de pivoter autour d'un même axe (10) que la roue de lune et
pourvu d'un cliquet (85) coopérant avec la denture (73) de la roue de lune, ce levier
étant commandé par la came en spirale (92) de façon à effectuer, durant chaque lunaison,
un nombre entier de mouvements angulaires de va-et-vient dont chacun entraîne au moyen
du cliquet une rotation primaire, plus grande que chaque rotation secondaire, de la
roue de lune (72).
14. Montre selon la revendication 13, caractérisée en ce que la denture de la roue de lune a 233 dents, le premier mobile entraîneur (80) fait
avancer la roue de lune de 59 dents par lunaison, et le deuxième mobile entraîneur
(90) fait 6 tours par lunaison, dont chacun produit un va-et-vient du levier qui fait
avancer la roue de lune de 29 dents.