[0001] La présente invention concerne un procédé de fabrication en continu d'un support
en nappe flockée et colorée.
[0002] L'obtention de surfaces flockées monochromes présentant un coloris donné est bien
connue et maîtrisée. Des fibres "flocks" sont préparées par leur fabricant et teintes
dans la nuance souhaitée par les procédés conventionnels de teinture textile. Ces
fibres teintes sont ensuite appliquées par le procédé classique de "flockage" et fixées
sur un support par implantation dans une couche de résine polymère. La teinte finale
du produit flocké est alors obtenue par la combinaison du coloris initial des fibres
"flocks", de la densité de ces fibres appliquées sur le support et de la pigmentation
de la résine dans laquelle les fibres sont implantées. Ce procédé d'obtention de surfaces
flockées monochromes est largement répandu. Il présente, cependant, plusieurs inconvénients,
tant pour le fabricant des flocks que pour l'applicateur industriel:
- pour le fabricant des flocks, des fabrications en quantités moyennes de quelques milliers
de mètres de produits flockés dans une teinte uniforme donnée font appel à quelques
centaines de kilogrammes de fibres "flocks", qui sont teintes dans le coloris donné
voulu (environ 200Kg de fibres "flocks" pour 2000m2 de produit flocké fabriqué) ; la teinture et la finition d'une telle quantité de
fibres textiles conduit à des rejets importants de colorants et d'agents de finition
textile, qui imposent eux-mêmes des opérations onéreuses de traitement des eaux usées,
ainsi qu'à des opérations fréquentes de vidange et de nettoyage des matériels de fabrication
et de teinture ;
- chez l'applicateur industriel de fibres "flocks", ces mêmes fabrications en quantités
moyennes entraînent des temps morts importants dans la production en conséquence des
opérations de nettoyage des machines qui sont indispensables entre chaque changement
de coloris ; à titre d'exemple, une fabrication de 2000m2 de produit flocké, dans un coloris donné, peut occuper un temps de production de
3 à 4 heures et un temps de préparation et de nettoyage de la machine pouvant atteindre
la moitié de la durée de production; des fabrications segmentées augmentent par ailleurs
les pertes systématiques engendrées par le processus de fabrication.
[0003] D'autre part, il est connu d'utiliser des fibres blanches ou écrues pour fabriquer
des produits flockés. L'utilisation de fibres blanches ou écrues présente de multiples
avantages tant pour le fabricant des fibres "flocks" que pour l'applicateur industriel
:
- pour le fabricant des fibres "flocks", élimination des opérations de teinture textile
et suppression de l'utilisation de matières colorantes, ce qui conduit à des économies
de matière et d'énergie, à une réduction des rejets, à l'élimination des opérations
de traitement des eaux usées et à une forte amélioration des performances industrielles
par accroissement significatif des quantités produites par référence de fibres :
- pour l'applicateur industriel des fibres "flocks", forte amélioration de la productivité
par réduction des temps de nettoyage et d'immobilisation des machines (temps pouvant
représenter 50% des temps de production) ; réduction des pertes et des rejets engendrés
par ces changements de couleur et par les nettoyages ; et élimination de taches salissantes
pour le personnel.
[0004] L'obtention d'un produit flocké et coloré à partir de fibres blanches ou écrues est
évidemment possible grâce à une opération complémentaire d'impression effectuée en
reprise sur le produit flocké blanc ou écru.
[0005] Parmi les techniques d'impression, l'impression-sublimation qui est applicable à
certaines fibres synthétiques permet la fabrication en continu (en rouleaux) de produits
flockés et colorés, soit unis soit reproduisant un dessin unicolore ou multicolore
donné.
[0006] Cette opération s'effectue habituellement en reprise. Plus précisément, après que
le produit flocké a été fabriqué, un papier provisoire pré-imprimé avec des encres
sublimables est mis en contact avec le produit flocké et l'ensemble est porté pendant
plusieurs secondes à une température voisine de 200°C susceptible de déclencher la
sublimation des pigments contenus dans l'encre utilisée. L'impression portée par le
papier provisoire est ainsi fidèlement "transférée" à chaud sur le support flocké,
en conférant à ce dernier un aspect coloré, uni ou multicolore, en fonction des caractéristiques
graphiques du papier provisoire pré-imprimé.
[0007] Ce procédé d'impression-sublimation, utilisé par le titulaire de la présente demande
de brevet pour imprimer ses articles flockés en continu, est décrit notamment dans
les documents EP-A-0 913 271 (ou US-B-6 224 707), et EP-A-0 993 963 (ou US-B-6 249
297). Ces deux documents prévoient d'utiliser des fibres "flocks" en polyamide ou
en polyester, dont le " titre " (diamètre) est compris entre 0,5 Dtex et 20 Dtex,
et dont la longueur est comprise entre 0,3mm et 3mm.
[0008] Les fibres en polyamide, par exemple en "Nylon 6" ou en "Nylon 6-6" (marques déposées)
résistent assez bien à l'écrasement imposé par l'opération d'impression-sublimation,
pendant laquelle les fibres "flocks" sont soumises à l'effet combiné de la chaleur
- environ 200°C à 210°C - et de la pression d'appui du papier pré-imprimé sur le support
flocké. Par contre, les résistances au lavage et au frottement, secs et humides, des
coloris ainsi obtenus sur les fibres en polyamide, ainsi que la vivacité de ces coloris
sont faibles.
[0009] D'un autre côté, les fibres en polyester conduisent à des impressions présentant
de très bonnes solidités ou résistances au lavage, au frottement, à la lumière ...
et elles permettent d'obtenir des coloris soutenus et vifs. Dans les conditions décrites
dans les documents précités, les fibres "flocks" en polyester présentent cependant
l'inconvénient de se coucher sous l'action combinée de la température et de la pression
lors de l'opération d'impression-sublimation. Il en résulte que les fibres "flocks"
à la surface du support flocké et coloré présentent un écrasement et une orientation
générale peu agréables. Le toucher de la surface flockée est rêche, au moins dans
un sens, c'est à dire dans le sens correspondant au passage d'un doigt dans le sens
à "rebrousse-poil", et la surface imprimée est plate et écrasée.
[0010] Ce phénomène d'écrasement pourrait être limité en diminuant l'intensité de la pression
exercée pendant l'opération d'impression-sublimation. Cependant, un contact parfait
et stable doit être maintenu entre le support flocké et le papier provisoire pré-imprimé
pendant toute la durée de l'opération d'impression-sublimation. S'il n'en était pas
ainsi, tout mouvement, même infime, de l'un des deux éléments par rapport à l'autre
pendant cette opération donnerait à l'impression obtenue sur le support flocké un
aspect flou ou "bavé". Or, le fait de devoir maintenir un contact étroit entre le
papier pré-imprimé et le support flocké pendant toute l'opération d'impression-sublimation
implique évidemment d'exercer une certaine pression sur l'ensemble et d'assurer à
cette pression une parfaite constance et une très bonne régularité. Un compromis doit
donc être trouvé entre, d'une part, une pression suffisamment forte pour maintenir
un contact étroit entre le papier prèimprimé et le support flocké et, d'autre part,
une pression suffisamment faible pour éviter l'écrasement des fibres "flocks" du support
flocké pendant l'opération d'impression-sublimation. Un tel compromis est difficile
à trouver et, de toute façon, il ne permet pas de donner complètement satisfaction
à la fois sur le plan de la netteté de l'impression obtenue et sur le plan d'un toucher
doux de la surface flockée du support.
[0011] L'effet négatif de l'écrasement provoqué par l'opération d'impression-sublimation
pourrait être limité par l'utilisation, comme adhésif de flockage, d'une résine polymère
à point de ramollissement et point de fusion élevés, ou par le choix de fibres polyesters
présentant une résistance améliorée à la température, comme par exemple des fibres
de type "PCT". L'amélioration obtenue avec des résines polymère peu thermosensibles
est significative, mais elle n'empêche pas l'orientation privilégiée des fibres "flocks".
Des fibres à résistance thermique améliorée existent, mais elles ne sont disponibles
que dans des titres supérieurs à 1,5 Dtex et le produit flocké imprimé obtenu avec
ces fibres conserve encore un toucher "rêche". L'utilisation de telles fibres est
donc possible, mais le résultat obtenu n'est pas satisfaisant sur le plan du "toucher"
du produit flocké.
[0012] La présente invention a donc pour but de fournir un procédé permettant d'obtenir,
à partir de fibres blanches ou écrues, un produit flocké et coloré présentant un toucher
extrêmement doux, sans orientation et insensible à l'action de la température (ce
procédé ne perturbe pas une éventuelle orientation des fibres "flocks" conférée à
la couche flockée avant l'opération de sublimation).
[0013] A cet effet, l'invention a pour objet un procédé de fabrication en continu d'un support
en nappe flocké et coloré, comprenant les étapes successives d'application d'une couche
de résine polymérisable sur au moins une face du support en nappe, de projection de
fibres flocks de polyester, blanches ou écrues, sur ladite couche de résine, de polymérisation
de la résine pour fixer les fibres flocks au support en nappe, de dépôt d'au moins
un colorant sublimable sur la face flockée du support en nappe et de sublimation du
colorant déposé pour colorer les fibres flocks, caractérisé en ce que pour l'étape
de projection on utilise des super micro-fibres de polyester ayant un titre inférieur
à 0,5Dtex, et une longueur comprise entre 0,2 et 0,5mm.
[0014] Comme on le verra en détails plus loin, ces super microfibres confèrent à la surface
flockée un toucher exceptionnellement doux et présentent l'avantage d'être pratiquement
insensibles à l'écrasement lorsqu'elles sont soumises à l'action combinée de la chaleur
et de la pression au cours de l'étape de dépôt et de sublimation du ou des colorant(s)
(impression par transfert et sublimation). Cette propriété est surprenante et inattendue
car jusqu'à présent il était couramment et logiquement admis que des fibres de plus
fort diamètre (titre) présentent une résilience plus élevée. En outre cette propriété
permet l'utilisation des produits flockés avec ces super micro-fibres dans des applications
telles que le thermo-collage, le thermo-formage ou la thermo-compression (moulage
à chaud de pièces recouvertes d'un support flocké) ou la décoration en moule, mieux
connue des hommes de l'art sous la désignation "décoration in mold", ou autres opérations
similaires sans qu'il se produise un écrasement des fibres flocks et sans altérer
l'aspect visuel ni le toucher très doux du produit flocké. Dans la "décoration in
mold" une matière plastique est injectée dans un moule dont la cavité a une surface
qui est au moins en partie recouverte d'un film plastique flocké dont les fibres flocks
sont tournées vers la surface interne de la cavité du moule.
[0015] Le procédé de la présente invention peut en outre comporter une ou plusieurs des
caractéristiques suivantes :
- les super micro-fibres utilisées ont un titre d'environ 0,3 Dtex ;
- les super micro-fibres utilisées ont une longueur d'environ 0,3mm ;
- les super micro-fibres utilisées ont une longueur d'environ 0,4mm ;
- on utilise à titre de résine polymérisable une résine 100% solide, à point de ramollissement
élevé, de préférence à point de ramollissement supérieur à 170°C, par exemple une
résine polyuréthane ;
- on utilise à titre de résine polymérisable, une résine à faible pouvoir adhésif, par
exemple une résine acrylique en dispersion aqueuse modifiée ;
- dans un mode de réalisation du procédé de l'invention, l'étape de dépôt d'au moins
un colorant sublimable consiste en une opération d'impression par transfert ;
- dans un autre mode de réalisation du procédé de l'invention, l'étape de dépôt d'au
moins un colorant sublimable consiste en une opération d'impression par jet d'encre
;
[0016] D'autres buts, caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront au cours
de la description suivante de deux modes de réalisation de l'invention donné à titre
d'exemple en référence aux dessins annexés, sur lesquels :
- la figure 1 est un schéma de principe illustrant les principales étapes du procédé
selon un premier mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 2 est un schéma de principe illustrant les principales étapes du procédé
selon un second mode de réalisation de l'invention.
[0017] En se reportant à la figure 1, on peut voir que le procédé selon l'invention comporte
une première étape 1 consistant à appliquer une couche d'un adhésif A (résine polymérisable
RP) sur une face d'un support S défilant en continu dans le sens indiqué par la flèche
F, une deuxième étape 2 ou étape de flockage consistant à projeter des fibres "flocks"
FF sur la couche de résine polymérisable RP, une troisième étape 3 ou étape de fixation
consistant à faire polymériser la résine de l'adhésif A afin de fixer le pied des
fibres flocks FF dans la résine, la partie libre desdites fibres flocks FF s'étendant
sensiblement perpendiculairement à la surface de la couche de résine, et une quatrième
étape 4 ou étape d'impression-sublimation consistant à déposer au moins une encre
E contenant au moins un colorant sublimable et à faire sublimer le ou les colorant(s)
sublimable(s) contenu(s) dans l'encre afin de colorer les fibres flocks FF.
[0018] Le support S peut être choisi dans une large gamme de supports pouvant être flockés,
tels que papier, carton, film plastique, tissu ou non-tissé. Dans le cas où le support
S est constitué par un film plastique, le support peut, dans certains cas, avant traitement
par le procédé de l'invention ou avant l'étape 4 de celui-ci, être avantageusement
stabilisé par collage thermique du film plastique sur un support provisoire d'une
manière semblable à celle décrite dans le document EP-A-0 993 963 déjà mentionné plus
haut. Dans tous les cas, le support S peut se présenter sous la forme d'un rouleau
qui est placé sur une bobine débitrice (non montrée dans la figure) à partir de laquelle
le rouleau est déroulé en continu pour effectuer les opérations des étapes 1 à 4 du
procédé selon l'invention.
[0019] Dans l'étape 1, la résine polymère RP utilisée à titre d'adhésif A peut être déposée
en émulsion aqueuse épaissie et/ou thixotropique (résines acryliques ou polyuréthanes),
sous la forme de plastisols, ou encore, dans une version préférée de l'invention,
sous forme de résines liquides 100% solides ou "high solid", polymérisables par voie
thermique ou par irradiation (par ultraviolets ou par faisceaux électroniques). Ces
dernières résines, 100% solides ou "high solid" ont l'avantage de pouvoir présenter
un point de ramollissement très élevé, ce qui peut s'avérer utile lorsque le support
S, une fois flocké est ultérieurement soumis à des traitements à chaud à des températures
relativement élevées. Un exemple de résine "high solid" utilisable pour l'étape 1
est le système "IMPRANIL-IMPRAFIX" de la société BAYER, Allemagne.
[0020] Dans le cas où les fibres flocks FF doivent être fixées de façon temporaire au support
S, par exemple lorsque les fibres flocks FF du support flocké et coloré obtenu par
le procédé de l'invention doivent pouvoir être transférées en totalité ou en partie
sur un autre support, par exemple un support textile, après avoir été recouvertes
en totalité ou sélectivement selon le cas, par une opération d'enduction ou par une
opération d'impression sérigraphique, d'une couche adhésive thermoréactivable (système
à base de "hot-melt thermofusible) au cours d'un traitement ultérieur du support flocké
et coloré, on utilise à titre de résine polymérisable RP une résine à faible pouvoir
adhésif. Pour cette fixation temporaire des fibres flocks, on peut utiliser par exemple
une résine acrylique qui est déposée en dispersion aqueuse modifiée, en quantité limitée,
par exemple de 30 à 60 gr/m
2 (poids de résine sèche).
[0021] Selon les désirs ou les besoins, la couche de résine polymère RP utilisée à titre
d'adhésif A peut être enduite de façon uniforme ou selon un dessin donné, par exemple
par enduction sérigraphique au cadre, rotative. La couche de résine présente une épaisseur
finale comprise entre 15 et 100µm, en fonction de la nature des fibres flocks FF utilisées
pour la deuxième étape (étape de flockage 2). D'une manière générale, plus les fibres
flocks utilisées ont un titre fin et une faible longueur, plus l'épaisseur de la couche
de résine polymérisable pourra être faible.
[0022] Au cours de l'étape 2, des fibres flocks FF, blanches ou écrues, sont projetées dans
la couche de résine polymère RP par l'une quelconque des techniques conventionnelles
de flockage, qui sont bien connues et n'ont donc pas besoin d'être décrites en détail.
[0023] Dans le procédé de l'invention, on utilise à titre de fibres flocks, des super micro-fibres
en polyester (polyester standard de type PET) ayant un titre inférieur à 0,5Dtex et
une longueur comprise entre 0,2 et 0,5mm, de manière à obtenir un support flocké ayant
un toucher très doux.
[0024] Dans une version préférée de l'invention, on utilise des super micro-fibres de PET
présentant un titre voisin de 0, 3Dtex et coupées à une longueur de 0,3 ou 0,4mm.
Ces fibres sont commercialisées par la société VELUTEX-FLOCK S.A. à GRANOLLERS, Espagne.
[0025] Ces super micro-fibres de PET confèrent à la surface flockée un toucher exceptionnellement
doux et présentent l'avantage d'être pratiquement insensibles à l'écrasement lorsqu'elles
sont soumises à l'action combinée de la chaleur et de la pression. Cette propriété
surprenante et inattendue (il est couramment et logiquement admis que des fibres de
plus fort diamètre présentent une résilience plus élevée) permet l'utilisation des
produits flockés avec ces fibres dans des applications telles que le thermo-collage,
le thermo-formage, la thermo-compression ou la "décoration in mold", sans qu'il se
produise un écrasement des fibres "flocks" et sans altérer l'aspect visuel ni le toucher
très doux du produit flocké.
[0026] A l'étape 3, la résine polymérisable RP est polymérisée par irradiation (UV ou faisceau
électronique) ou par voie thermique. La polymérisation par voie thermique peut être
réalisée par exemple en faisant passer le support S dans un four-tunnel ou sur la
surface périphérique d'un tambour rotatif chauffant, à une température comprise entre
100°C et 180°C.
[0027] A l'étape 4, le dépôt et la sublimation du ou des colorant(s) sublimable(s) contenus
dans l'encre E peuvent être réalisés par exemple par une opération d'impression par
transfert et sublimation d'une manière semblable à celle décrite dans le document
EP-A-0 993 963 déjà mentionné plus haut. Bien que la technique d'impression par transfert
et sublimation soit ici préférée, d'autres techniques connues peuvent bien sûr être
utilisées à l'étape 4 pour le dépôt et la sublimation de l'encre E sur la face flockée
du support S sans pour autant sortir du cadre de la présente invention, comme on le
verra plus loin à propos du second mode de réalisation.
[0028] Au cours de l'étape 4, les colorants sublimables contenus dans l'encre E sont activés.
Ils passent en phase vapeur et viennent se fixer de façon permanente sur les fibres
flocks FF qui ont été implantées et fixées au support S aux étapes 2 et 3. Si, à l'étape
4, l'encre E a été déposée de façon uniforme et monocolore, le produit flocké avec
des fibres blanches ou écrues prend alors le coloris uniforme correspondant à la formule
colorante choisie. D'un autre côté, si à l'étape 4, l'encre E a été imprimée selon
un dessin multicolore, la surface du produit flocké va reproduire avec précision et
netteté le dessin original, le cheminement des colorants gazeux étant unidirectionnel.
[0029] Après l'étape 4, l'ensemble composé du support S et de la couche de fibres "flocks"
colorées est refroidi par refroidissement naturel ou, de préférence par refroidissement
forcé, par exemple par passage sur la surface périphérique d'un ou de plusieurs tambours
rotatifs refroidis par une circulation d'eau. Dans le cas où le support S est un film
plastique stabilisé par un support provisoire, ce dernier est séparé du film plastique
et enroulé sur une bobine enrouleuse en vue d'être éventuellement réutilisé comme
support provisoire.
[0030] D'un autre côté, quelle que soit sa nature, le support S, flocké et coloré, peut
être enroulé sur une bobine enrouleuse (non montrée sur la figure) en vue d'une utilisation
ultérieure ou en vue d'un éventuel traitement ultérieur, par exemple "décoration in
mold", thermo-formage, thermo-compression, thermo-collage ou autres.
[0031] A des fins de comparaison, des essais d'impression de produits flockés avec des fibres
polyester classiques (1,7Dtex) et avec des super micro-fibres de PET selon l'invention
(0,3Dtex) ont été réalisés dans les conditions suivantes :
- le support S était constitué par un film en une matière plastique telle que le polyuréthane,
ayant un poids surfacique de 150gr/m
2 ;
- la couche de résine polymérisable RP destinée à fixer les fibres flocks avait un
poids surfacique de 100gr/m
2 dans le cas des fibres de 0,3Dtex selon l'invention et un poids surfacique de 150gr/m
2 dans le cas des fibres classiques de 1,7Dtex ;
- les fibres polyester fixées dans la résine étaient des super micro-fibres de 0,3Dtex
(diamètre d'environ 2µm) coupées à 0,3 et 0,4mm pour les fibres du procédé selon l'invention
et des fibres de 1,7Dtex (diamètre d'environ 10µm) coupées à 0,5 et 0,6mm pour les
fibres du procédé classique ; des mesures au microscope ont permis de mesurer la longueur
des fibres qui restait « libre », la partie ayant pénétré dans la couche adhésive
étant de 0,1mm pour les fibres les plus courtes et de 0,15mm pour les fibres de 0,6mm
; toutes ces valeurs sont mesurées avec une précision de +/-12% ;
- dans tous les cas, l'impression de la face flockée du support S par le procédé de
transfert et sublimation a eu lieu sous une pression de 2 bars (0,2Mpa) et une température
de 210°C pendant 25 secondes ; l'épaisseur du produit flocké avant et après impression
a été mesurée au comparateur à plateau, sous une pression constante de 20gr/cm
2 (écrasement identique des fibres dans tous les cas) ;
- le toucher de la surface flockée a été évalué subjectivement par trois personnes
différentes, la note de 10/10 étant attribuée à la couche flockée avec les super micro-fibres
les plus douces (0,3Dtex, 0,4mm) avant tout traitement.
flocks polyester PET |
poids résine polymère |
poids flocks |
épaisseur avant impression résine + flocks libres |
épaisseur après impression résine + flocks libres |
perte sur épaisseur flocks libres |
toucher avant impression |
toucher après impression |
|
g/m2 |
g/m2 |
µm |
µm |
|
|
|
0,3Dtex 0,3mm |
250 |
40- 45 |
300 + 200 = 500 |
300 + 150 = 450 |
- 50 µm = 25% |
9/10 |
8/10 |
0,3Dtex 0,4mm |
250 |
40-45 |
300 + 300 = 600 |
300 + 210 = 510 |
- 90 µm = 30% |
10/10 |
9/10 |
1,7Dtex 0,5mm |
300 |
70-75 |
350 + 400 = 750 |
350 + 210 = 560 |
- 190 µm = 48% |
6/10 |
3/10 |
1,7Dtex 0,6mm |
300 |
70-75 |
350+470=820 |
350+250=600 |
- 220 µm = 47% |
6/10 |
3/10 |
[0032] Les résultats des essais sont consignés dans le tableau ci-dessus.
Conclusions :
[0033]
- les super micro-fibres de 0,3Dtex, coupées à 0,3 et 0,4mm, présentent un ratio diamètre/longueur
compris entre 0,75 et 1, alors que le ratio des fibres classiques de 1,7Dtex, coupées
à 0,5 et 0,6mm, est compris entre 2,8 et 3,4, c'est à dire qu'il est environ 3,5 fois
plus grand que celui des super micro-fibres, et que les fibres classiques sont donc
3 à 4 fois plus « fortes » que les super micro-fibres ;
- après impression, la perte d'épaisseur de la couche correspondant à la partie « libre
» des fibres flocks est de 25 à 30% dans le cas des super micro-fibres, alors qu'elle
est voisine de 50% dans le cas des fibres classiques qui sont pourtant 3,5 fois plus
« fortes » ;
- les super micro-fibres gardent, après impression, un toucher très doux, alors que
les fibres classiques, qui avait déjà avant impression un toucher moins doux que celui
des super micro-fibres, ont un toucher nettement dégradé après impression (50%).
[0034] On se reportera maintenant à la figure 2 qui montre un second mode de réalisation
du procédé de l'invention. Dans la figure 2, les étapes 1 à 3 sont identiques aux
étapes correspondantes 1 à 3 du procédé du premier mode de réalisation illustré sur
la figure 1 et elles ne seront donc pas décrites à nouveau. Le procédé illustré par
la figure 2 diffère de celui de la figure 1 par le fait que, à l'étape 4, le dépôt
du ou des colorants sublimables sur la face flockée du support S est effectué par
une opération d'impression par jet d'encre. Autrement dit, dans ce second mode de
réalisation, la ou les encres sublimables ne sont plus déposées par transfert, mais
par projection directe de la ou des encres sublimables sur les micro-fibres recouvrant
le support flocké S à l'aide d'une machine d'impression à jet d'encre, par exemple
une machine modèle TX2 fabriquée par la société MIMAKI, Japon, ou encore une machine
modèle VIPER fabriquée par la société MUTOH Japon. L'impression est effectuée sans
contact ni pression sur le support flocké, donc sans aucun risque d'écrasement des
fibres flocks. L'impression peut être effectuée au choix de façon unicolore ou multicolore,
sur toute ou partie de la surface flockée et d'une façon uniforme ou selon un motif
désiré. Ce mode de réalisation permet d'éviter le coût de l'opération préalable d'impression
du papier provisoire pré-imprimé qui, dans le premier mode de réalisation, est nécessaire
pour l'opération de transfert/sublimation de l'encre à l'étape 4 de la figure 1.
[0035] Dans le second de mode réalisation, la sublimation de la ou des encres projetées
sur la surface flockée du support S est effectuée à l'étape 5 qui a lieu de préférence
en continu immédiatement après l'étape 4 d'impression. A cet effet, on peut faire
passer le support S flocké et imprimé dans un dispositif de chauffage, tel que par
exemple dans un four tunnel, sous une rampe de lampes à rayonnement infrarouge ou
sur la surface périphérique d'un cylindre chauffant, qui porte ledit support S et
l'encre à une température d'environ 200°C pendant 30 à 40 secondes. Là encore, la
sublimation est réalisée sans contact ni pression sur le support flocké, donc sans
aucun risque d'écrasement des fibres flocks. Etant donné que les machines d'impression
à jet d'encre ont une vitesse relativement limitée, la longueur nécessaire pour le
dispositif de chauffage peut être relativement limitée. Par exemple, pour une vitesse
d'impression de 0,5 mètre par minute, une zone de chauffe ayant une dimension de 25
cm dans le sens de défilement du support S donnera un temps d'exposition à la température
de 30 secondes, de sorte que le dispositif de chauffage peut être relativement compact.
[0036] Il va de soi que les modes de réalisation de l'invention qui ont été décrits ci-dessus
ont été donnés à titre d'exemples purement indicatifs et nullement limitatifs, et
que de nombreuses modifications peuvent être facilement apportées par l'homme de l'art
sans pour autant sortir du cadre de l'invention. Par exemple, bien que dans les modes
de réalisation décrits une seule des deux faces du support en nappe S soit revêtue
de fibres "flocks" et colorée, le procédé décrit pourrait être appliqué aux deux faces
du support S.
1. Procédé de fabrication en continu d'un support en nappe (S) flocké et coloré, comprenant
les étapes successives d'application (1) d'une couche de résine polymérisable (RP)
sur au moins une face du support en nappe, de projection (2) de fibres flocks (FF)
de polyester, blanches ou écrues, sur ladite couche de résine, de polymérisation (3)
de la résine pour fixer les fibres flocks au support en nappe, de dépôt (4) d'au moins
un colorant sublimable (E) sur la face flockée du support en nappe et de sublimation
(4) du colorant déposé pour colorer les fibres flocks, caractérisé en ce que pour l'étape de projection (2) on utilise des super micro-fibres de polyester ayant
un titre inférieur à 0,5Dtex, et une longueur comprise entre 0,2 et 0,5mm.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les super micro-fibres utilisées ont un titre d'environ 0,3 Dtex .
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que les super micro-fibres utilisées ont une longueur d'environ 0,3mm.
4. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que les super micro-fibres utilisées ont une longueur d'environ 0,4mm.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'on utilise à titre de résine polymérisable (RP) une résine 100% solide, à point de
ramollissement élevé, de préférence à point de ramollissement supérieur à 170°C.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que la résine polymérisable (RP) est une résine polyuréthane.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'on utilise à titre de résine polymérisable (RP) une résine à faible pouvoir adhésif.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que la résine polymérisable (RP) est une résine acrylique déposée en dispersion aqueuse
modifiée.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que l'étape de dépôt d'au moins un colorant sublimable consiste en une opération d'impression
par transfert.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que l'étape de dépôt d'au moins un colorant sublimable est consiste en une opération
d'impression par jet d'encre.