[0001] L'invention concerne un dispositif de fixation de chaussure sur une planche de glisse,
particulièrement adapté aux fixations de sécurité pour chaussure de ski, c'est à dire
aux dispositifs destinés à maintenir de manière sécurisée une chaussure sur un ski
en exerçant une pression sur le talon de la chaussure et en la pressant vers l'avant
contre un dispositif de fixation avant appelé butée, en assurant une libération automatique
de la chaussure en cas de chute du skieur. Elle concerne aussi un ski sur lequel est
fixé un tel dispositif.
[0002] Selon l'art antérieur, décrit par exemple dans le brevet EP0320854, une fixation
de ski comprend une talonnière et une butée pour respectivement coopérer avec l'arrière
et l'avant d'une chaussure de ski. Chaque élément de ce dispositif de fixation repose
sur une embase placée sur le ski, coopérant avec deux mâchoires dont la fonction est
de maintenir la chaussure sur le ski. Ces mâchoires sont reliées à l'embase par l'intermédiaire
d'un ressort qui permet de libérer la chaussure quand l'effort exercé par la chaussure
dépasse un certain seuil. Plus précisément, la butée permet la rotation latérale des
mâchoires selon un axe vertical pour libérer la chaussure en cas de torsion et permet
la rotation des mâchoires vers le haut selon un axe horizontal pour libérer la chaussure
en cas de chute en arrière du skieur. Pour ces deux mouvements, la libération de la
mâchoire est basée sur le même ressort et ne nécessite qu'un seul réglage. Dans beaucoup
de chutes du skieur vers l'arrière, ces deux rotations sont en fait combinées, un
mouvement de torsion accompagnant la poussée vers le haut, dans une chute appelée
"arrière avec torsion". L'apparition sur le marché des skis dit CARVING, skis dont
la particularité est de couper le virage, a accru les risques d'accidents liés à ces
chutes "arrières avec torsion", qui engendrent souvent des graves lésions au genou.
La norme ISO pour les fixations de skis impose comme surcharge admissible à ne pas
dépasser pour le couple de torsion à 25% en chutes arrières combinées avec torsion
une contrainte arrière de 1.25 fois le couple de torsion réglé. Cette norme est souvent
trop tolérante et les fixations actuelles présentent une insuffisance spécifique vis
à vis de ces chutes arrières avec torsion.
[0003] Un premier objet de la présente invention est un dispositif de fixation d'une chaussure
sur une planche de glisse qui améliore la sécurité lors des chutes arrières avec torsion.
[0004] Un second objet de la présente invention est un dispositif de fixation d'une chaussure
sur une planche de glisse qui reste simple et bon marché.
[0005] L'invention repose sur une butée dont la surface d'appui entre la mâchoire et le
corps sur la mâchoire et/ou le corps présente une partie inclinée pour représenter
un réglage spécifique du seuil de déclenchement de la fixation pour certaines chutes
particulières.
[0006] Elle est plus précisément définie par les revendications.
[0007] Ces objets, caractéristiques et avantages de la présente invention seront exposés
en détail dans la description suivante de modes d'exécution particuliers faits à titre
non-limitatif en relation avec les figures jointes parmi lesquelles :
La figure 1 représente une vue de côté schématique de la butée du dispositif de fixation
selon l'invention dans une position de fixation sans déclenchement ;
la figure 2 représente une vue de dessus schématique de la butée du dispositif selon
l'invention ;
la figure 3 représente une vue de côté schématique de la butée du dispositif de fixation
selon l'invention en situation de dégagement vers l'arrière sans torsion ;
la figure 4 représente une vue de dessus schématique de la butée du dispositif de
fixation selon l'invention en situation de dégagement en torsion sans contrainte arrière
;
la figure 5 représente une vue de face arrière schématique de la butée du dispositif
de fixation selon l'invention ;
la figure 6 représente une vue de côté schématique de la butée du dispositif de fixation
selon l'invention ;
la figure 7 représente une vue de dessus schématique de la butée du dispositif de
fixation selon l'invention ;
la figure 8 représente une vue de côté schématique de la butée du dispositif de fixation
selon l'invention en situation de dégagement vers l'arrière avec torsion ;
la figure 9 représente une vue de dessus schématique de la configuration de la figure
8;
la figure 10 représente une vue en perspective de la butée du dispositif de fixation
selon l'invention ;
la figure 11 représente une vue de côté de la butée du dispositif de fixation selon
l'invention ;
la figure 12 représente une vue de dessus de la butée du dispositif de fixation selon
l'invention ;
la figure 13 représente une vue en perspective d'une mâchoire de la butée du dispositif
de fixation selon l'invention ;
la figure 14 représente une vue en perspective d'une mâchoire de la butée d'un dispositif
de fixation selon une variante d'exécution de l'invention.
[0008] Les figures 1 à 9 illustrent schématiquement un mode d'exécution de l'invention pour
une fixation de ski.
[0009] Comme illustré sur les figures 1 et 2, un tel dispositif repose sur une butée 1 composée
d'un corps 2 et de deux mâchoires 3. Les mâchoires 3 sont liées au corps 2 par un
tirant placé sur l'axe 8 du corps 2, tirant lui-même relié à un ressort non représenté
dont la dureté est réglable par une vis avant 4.
[0010] Comme illustré sur la figure 3, les mâchoires 3 sont mobiles en rotation selon un
axe horizontal 5 qui correspond à l'arête supérieure arrière et transversale du corps
2. En cas de chute arrière, les mâchoires 3 prennent appui sur cet axe 5 pour tourner
vers le haut et libérer la chaussure 10.
[0011] De manière semblable, les mâchoires 3 sont mobiles en rotation autour d'un axe sensiblement
vertical 6 qui correspond à une arête arrière de chaque côté du corps 2. Une telle
arête ou axe de rotation vertical 6 est appelé "couteau". La figure 4 illustre la
mise en oeuvre d'une telle rotation dans le cas d'une chute en torsion pure, sans
effort vers l'arrière.
[0012] Finalement, le corps 2 présente donc sur sa face arrière une zone d'appui pour les
mâchoires 3 en forme de U, qui se compose d'une partie centrale supérieure 5 et de
deux parties latérales ou couteaux 6. Chacune de ces parties se trouve dans un même
plan sensiblement vertical et transversal à la direction longitudinale selon l'axe
8 de la butée. Selon ce mode d'exécution de l'invention, la zone d'appui en U n'est
pas totalement coplanaire mais présente en outre deux parties latérales supérieures
7, correspondant aux angles situés entre les parties 5 et 6, qui présentent la particularité
d'être inclinées vers l'avant par rapport au plan défini par les parties 5 et 6. Cette
partie 7 se définit plus précisément schématiquement comme une portion de surface
triangulaire délimitée par un premier point 7a, en frontière avec la partie latérale
verticale 6, un second point 7b, en frontière avec la partie supérieure horizontale
et centrale 5, et un troisième point 7c positionnés en avant des points 7a et 7b et
plus haut que le point 7a. A partir de chacun des points 7a et 7b, l'inclinaison des
axes 5 et 6 change de manière discontinue pour former la partie latérale supérieure
7 inclinée vers l'avant de la butée, par rapport à un plan vertical transversal à
la butée, comme cela est particulièrement visible sur les figures 5 à 7. Les mâchoires
restent inchangées dans ce mode d'exécution et telles qu'elles sont représentées sur
la figure 13 par exemple.
[0013] La fonction technique des parties inclinées 7 est illustrée en rapport avec les figures
8 et 9 qui représentent le déclenchement de la fixation dans le cas d'une chute arrière
avec torsion. Lors d'une telle chute, la mâchoire tend à la fois à une rotation vers
le haut et latéralement vers l'extérieur de la butée, et prend naturellement appui
sur la partie 7 de la zone d'appui du corps 2. Par sa géométrie décrite ci-dessus,
cette partie inclinée 7 rend plus facile la rotation des mâchoires que si elle était
dans le plan des autres parties 5 et 6, car elle induit une modification du couple
de torsion, exercé par la combinaison de l'effort de la chaussure 10 contrebalancé
par l'effet du ressort de la fixation, dans un sens facilitant la libération de la
chaussure. Ainsi, par une simple et légère modification de la surface d'appui du corps
2 de la butée, il est possible d'obtenir un réglage différent de l'effort nécessaire
au déclenchement de la butée, variable selon le type de chute, et sans modification
du réglage du ressort de déclenchement.
[0014] Selon la géométrie du plan incliné 7, il est possible de prédéfinir les caractéristiques
du déclenchement en fonction de la torsion et de l'effort arrière exercés lors d'une
chute. Par exemple, plus le point 7b sera déplacé vers le centre de la butée, plus
l'effet de l'invention s'appliquera pour une torsion faible. Dans une situation extrême,
le concept de l'invention peut ainsi être appliqué à une chute arrière avec une torsion
presque nulle. De même, plus le point 7a est bas, restant toutefois toujours au-dessus
de l'axe du tirant lié au ressort de la butée, c'est à dire l'axe longitudinal 8 de
la butée, plus l'effet de l'invention s'appliquera pour un effort vertical faible
sur les mâchoires en cas de chute vers l'arrière. Enfin, l'angle d'inclinaison de
la surface 7, soit le positionnement du point 7c, définit aussi une intensité de la
baisse du couple de torsion exercé. L'homme du métier adaptera donc la forme de la
surface d'appui entre les mâchoires 3 et le corps 2 selon les besoins de chaque application
particulière.
[0015] Les figures 10 à 12 illustrent le mode d'exécution précédent de l'invention, sur
une butée dans laquelle les mâchoires ne sont pas représentées pour des raisons de
meilleure lisibilité des éléments essentiels de l'invention. La figure 13 représente
une mâchoire 3 de la butée dont les surfaces d'appui 5' et 6' sont destinées à venir
en contact sur les surfaces d'appui 5 et 6 du corps 2.
[0016] Selon une variante d'exécution représentée sur la figure 14, le concept de l'invention
peut être mis en oeuvre par une modification de la surface des mâchoires 3 destinée
à venir en contact avec le corps 2 de la butée, la zone d'appui sur le corps 2 restant
alors inchangée, de manière à obtenir par équivalence les mêmes résultats que ceux
décrits précédemment. Dans cette variante de réalisation, la surface d'appui de la
mâchoire 3 présente une surface inclinée vers l'arrière de la butée.
[0017] En fait, dans tous les cas, une des surfaces d'appui au moins du corps 2 ou des mâchoires
3 présente une surface avec une partie inclinée, et donc une surface d'appui globalement
non plane. Selon les modes d'exécution décrits précédemment, la surface d'appui présente
au moins une partie d'inclinaison discontinue, différente par rapport à l'ensemble
de la surface. Toutefois, le même concept peut être mis en oeuvre avec des surfaces
courbes, une partie 7, 7' se distinguant toujours par rapport à l'ensemble de la surface
d'appui par une inclinaison différente dans le but de modifier le réglage du déclenchement
de la fixation pour un type spécifique de chute.
[0018] De plus, ce concept a été mis en oeuvre pour un réglage spécifique du déclenchement
d'une fixation en cas de chute arrière avec torsion mais il peut s'appliquer pour
tout type de chute. Il peut aussi être mis en oeuvre pour un réglage dans un sens
opposé, c'est à dire dans le but d'augmenter le seuil de déclenchement de certains
types de chutes.
1. Butée de fixation d'une chaussure sur une planche de glisse, comprenant un corps (2)
et au moins une mâchoire (3) mobile en rotation selon un axe sensiblement horizontal
(5) selon un premier appui sur le corps (2) pour un déclenchement en cas de chute
arrière et en rotation selon un axe sensiblement vertical (6) selon un second appui
sur le corps (2) pour un déclenchement en cas de torsion, caractérisée en ce que la surface d'appui entre la mâchoire (3) et le corps (2) sur la mâchoire (3) et/ou
le corps (2) présente une partie inclinée (7, 7') pour représenter un réglage spécifique
du seuil de déclenchement de la fixation pour certaines chutes particulières.
2. Butée de fixation selon la revendication 1, caractérisée en ce que la surface d'appui (5, 6, 7 ; 5', 6', 7') entre la mâchoire (3) et le corps (2) sur
la mâchoire (3) et/ou le corps (2) est sensiblement non coplanaire.
3. Butée de fixation selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que la surface d'appui (5, 6, 7 ; 5', 6', 7') entre la mâchoire (3) et le corps (2) sur
la mâchoire (3) et/ou le corps (2) présente une inclinaison discontinue par rapport
à une direction verticale et/ou horizontale pour former la partie inclinée (7, 7').
4. Butée de fixation selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que l'axe horizontal (5) correspond à une arête arrière supérieure horizontale, transversale
et centrale du corps (2), en ce qu'elle comprend deux axes verticaux (6) correspondant à une arête arrière inférieure
verticale et latérale du corps (2), la partie inclinée (7) étant une surface intermédiaire
entre l'axe horizontal (5) et les axes verticaux (6) du corps (2) et orientée vers
l'avant de la butée.
5. Butée de fixation selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la partie inclinée (7) présente une inclinaison vers l'avant de la butée à partir
d'un point (7a) de l'axe latéral vertical (6) placé au-dessus de l'axe longitudinal
(8) de la butée portant un ensemble ressort / tirant.
6. Butée de fixation selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la partie inclinée (7) présente une inclinaison vers l'avant de la butée à partir
d'un point (7b) de l'axe latéral horizontal (6) pour faciliter le déclenchement de
la fixation en cas de chute arrière avec torsion.
7. Butée de fixation selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que les mâchoires (3) présentent une arête antérieure supérieure horizontale (5'), une
arête latérale antérieure sensiblement verticale (6'), la partie inclinée (7') étant
une surface intermédiaire entre l'axe horizontal (5') et l'axe vertical (6') des mâchoires
(3) et orientée vers l'arrière de la butée.
8. Dispositif de fixation comprenant une butée selon l'une des revendications précédentes.
9. Ski comprenant un dispositif de fixation selon la revendication précédente.