[0001] L'invention a trait à un emballage pour produits fragiles, et notamment pour des
flacons en verre ou des articles de luxe.
Il est connu, pour emballer des produits fragiles, tels que des flacons de parfum,
des récipients en verre, des bouteilles ou pour des articles de luxe, par exemple
des articles de bijouterie, d'horlogerie, de joaillerie ou de maroquinerie, d'utiliser
des emballages en carton. Ces emballages, qui permettent une protection du produit
sans augmentation significative du poids total, sont faciles à imprimer et à décorer.
Néanmoins, outre un aspect et/ou une qualité quelquefois peu en rapport avec le produit
emballé, les acheteurs de ce type de produit attendent un emballage qui mette en valeur
ce dernier. Or, certaines parties de ces emballages, notamment celles en contact direct
avec le produit, par exemple les parties formant des moyens de calage et/ou de maintien
du produit, peuvent endommager le produit, notamment par marquage et/ou par rayure.
Par ailleurs, le carton présente une élasticité relativement peu importante, de sorte
que les qualités d'amortissement des moyens de calage ne sont pas optimales.
[0002] On connaît par US-A-3,904,800 des plaques d'emballage renforcées, dans un mode de
réalisation, par des feuilles de tissu. Ces feuilles sont collées sur les faces internes
de feuilles de papier. Une feuille de papier ondulée, formant la cannelure centrale
du carton, est ensuite collée sur les feuilles de papier recouvertes de tissu. Ces
feuilles de tissu ne sont donc utilisables qu'après association avec une feuille de
papier qui forme la face externe du carton.
[0003] US-B-6,343,696 décrit un emballage en carton dont une feuille de papier, plane formant
l'habillage d'une structure en carton ondulé, est recouverte par une feuille de tissu
géotextile permettant d'améliorer la solidité de l'emballage. Cet emballage est relativement
rigide et n'est pas adapté à l'emballage et au calage de produits fragiles. La nature
du matériau géotextile n'est pas spécifiée.
[0004] C'est à ces inconvénients qu'entend plus particulièrement remédier l'invention, en
proposant un emballage dont au moins une partie est réalisée en un matériau dont l'aspect
est en rapport avec le produit à emballer, et dont les caractéristiques lui permettent
de ne pas endommager le produit à emballer tout en améliorant la qualité du calage.
[0005] A cet effet, l'invention a pour objet un emballage pour produits fragiles, notamment
des flacons en verre ou des articles de luxe, dans lequel au moins une partie de l'emballage
est réalisée dans un matériau formé d'au moins une première couche d'une matière thermosensible,
caractérisé en ce que la première couche est collée à froid sur une feuille ondulée
ou sur une structure en nid d'abeilles formées d'une matière non thermosensible et
appartenant à une âme principale de l'emballage, la première couche constituant au
moins une partie d'une face de l'emballage.
[0006] Grâce à l'invention, on réalise un emballage dont au moins une partie, notamment
celle en contact direct avec le produit, est d'un aspect flatteur pour ce dernier
tout en préservant efficacement le produit de tout risque de dommage.
[0007] Selon des aspects avantageux mais non obligatoires de l'invention, un tel emballage
peut incorporer une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
- L'âme en matière non thermosensible d'une structure comprend au moins une feuille
ondulée à base de cellulose.
- L'âme en matière non thermosensible est à base de cellulose et forme l'âme d'une structure
en nid d'abeilles.
- La couche en matière thermosensible est une feuille à base non cellulosique, notamment
du textile, du cuir, un ou des polymères.
- La ou les couche(s) thermosensible(s) et la ou les feuille(s) ou structure(s) non
thermosensible(s) sont fixée(s) mutuellement, au niveau de chaque point de contact
entre la ou les couche(s) et la ou les feuille(s) ou structure(s). Avantageusement,
les couche(s) et feuille(s) et structure(s) sont de surfaces sensiblement égales de
manière à se recouvrir mutuellement.
- la couche en matière thermosensible forme au moins une partie d'une face interne de
l'emballage.
- La couche en matière thermosensible forme au moins une partie d'une face externe de
l'emballage.
- Le matériau comprend au moins une âme centrale en papier et deux couches externes
en matière thermosensible.
- L'emballage comprend également un produit fragile, notamment un flacon en verre ou
un article de luxe, qui est reçu dans un volume intérieur de cet emballage.
[0008] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages de celle-ci apparaîtront plus
clairement à la lecture de la description qui va suivre de quatre modes de réalisation
d'un emballage conforme à l'invention, donnée uniquement à titre d'exemple et faite
en se référant aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue générale d'un emballage conforme à un premier mode de réalisation
de l'invention pour un flacon en verre, notamment un flacon de parfum,
- la figure 2 est une coupe partielle, selon la ligne A-A à la figure 1, illustrant
le matériau utilisé pour réaliser un moyen de calage de l'emballage de la figure 1
et
- les figures 3 à 5 sont des vues analogues à la figure 2, pour trois autres modes de
réalisation de l'invention.
[0009] L'emballage représenté à la figure 1 est une boîte 1 parallélépipédique équipée d'un
couvercle 2 et dans son fond, de moyens de calage 3 adaptés pour maintenir en place
un flacon de parfum 4. Ces moyens de calage sont constitués par des reliefs 3. L'un
30 est en forme de U, aux dimensions correspondant à celles du corps du flacon. Quatre
autres, globalement en forme de barrettes 31, permettent de maintenir le col 5 du
flacon. Ces reliefs 3 sont fixés au fond, par exemple par collage, par vissage, par
insertion de languettes dans des découpes ou, en variante, formés par pliage dans
le fond lui-même.
[0010] Ces reliefs 3, tels que représentés à la figure 1, sont réalisés dans un matériau
comprenant une matière thermosensible, cette dernière formant la face externe 32 des
reliefs 3. Ici, le terme thermosensible regroupe les matières qui, lorsqu'elles sont
soumises à un traitement dans lequel intervient la chaleur, par exemple le collage
à chaud, subissent des déformations dimensionnelles et/ou des modifications structurelles
et/ou des modifications d'aspect et/ou de couleur, soit sous l'effet de la chaleur
soit lors d'un refroidissement postérieur à l'élévation de température. Ces matières,
globalement instables lors d'une phase thermique d'un traitement, sont par exemple,
du tissu naturel ou synthétique, tel que du velours, des polymères et leurs dérivés,
ou encore du cuir.
[0011] Le fond 11 de la boîte 1, ainsi que les faces internes 12 des parois de cette dernière
et la face intérieure 20 du couvercle 2, sont également réalisés dans un matériau
comprenant une matière thermosensible. Dans l'exemple illustré à la figure 1, cette
matière est la même, de même aspect et de même couleur pour l'ensemble de la boîte
1. Dans d'autres modes de réalisation, non représentés, l'aspect et/ou la couleur
et/ou la nature de la matière thermosensible peuvent être différents selon les parties
de l'emballage. Par exemple, la boîte 1 peut comporter un type de matière d'une couleur
donnée pour une face des parties formant moyens de calage du produit et une autre
matière d'une autre couleur pour les autres faces du reste de la boîte. Notamment,
on peut réaliser une boîte 1 dont au moins une face externe F est réalisée dans cette
autre matière.
[0012] Les différentes parties réalisées dans un matériau thermosensible, sont formées à
partir d'une feuille en matière thermosensible.
[0013] La feuille 6 de matière thermosensible peut être, par exemple, une feuille d'un ou
de polymères, de tissu, de cuir, de velours ou d'un type de papier sensible à la chaleur.
[0014] Le matériau constitutif de l'emballage est, selon un premier mode de réalisation
de l'invention, illustré à la figure 2. La structure en matériau C forme, par exemple,
le moyen de calage 30, réalisé par fixation d'une feuille 6 de matière thermosensible
sur une âme réalisée en une matière non thermosensible, notamment une âme formée dans
une feuille 7 de papier ondulée. De telles feuilles de papier 7 sont couramment utilisées
pour former l'âme de carton ondulé, qu'il soit bi ou multicouches. Ici le terme âme
désigne la structure principale ondulée qui forme l'armature du matériau d'emballage
et qui lui confère ses propriétés mécaniques. Par matière non thermosensible, on entend
des matières ne subissant pas de déformations dimensionnelles et/ou de modifications
structurelles et/ou de modifications d'aspect et/ou de couleur sensibles lorsqu'elles
sont soumises à un traitement thermique.
[0015] La feuille 6 est tendue et collée directement, notamment par collage à froid, sur
cette âme 7 de manière à présenter un aspect plan, sans pli, creux ou bosse sur toute
la surface de la feuille.
[0016] Le fait que la feuille 6 est collée directement sur l'âme ondulée 7, c'est-à-dire
sans interposition d'un élément intermédiaire, confère aux faces des parois de l'emballage
une relative souplesse permettant, d'une part, une mise en forme aisée et, d'autre
part, un calage efficace des objets contenus dans l'emballage. De plus, le toucher
de la face 6 est agréable car celle-ci est souple du fait qu'elle est en appui seulement
en certains points de l'âme 7.
[0017] La rigidité de l'ensemble est obtenue par des techniques connues en soi, par exemple
par collage à chaud, ou « hotmelt » d'une feuille de papier 8 sur l'autre face de
l'âme 7, c'est-à-dire de la feuille de papier ondulée. On réalise ainsi un carton
ondulé C dont une des faces est formée par une feuille 6 d'une matière autre que du
papier. La nature de cette matière et son épaisseur confèrent à l'ensemble une certaine
souplesse dans le sens de l'épaisseur de la feuille. Par exemple, si l'on utilise
une feuille 6 en velours ou en polymère d'une certaine épaisseur, on obtient un carton
C offrant une certaine élasticité transversale. Cela permet d'améliorer l'amortissement
et le calage lorsqu'un objet est en appui sur cette face. Ici, le terme carton est
utilisé pour désigner, par analogie, le matériau constitutif de tels emballages.
[0018] De tels matériaux d'emballage sont faciles à découper, plier et former pour réaliser
des emballages.
[0019] Dans le mode de réalisation illustré à la figure 3, le matériau présente une âme
centrale réalisée à partir de deux feuilles de papier 7 disposées sur chaque face
d'une feuille 9 plane, réalisée en papier, en métal ou polymère. On forme ainsi un
carton C
1 multicouches, plus épais, avec une élasticité accrue dans le sens de l'épaisseur.
[0020] Un tel matériau C
1, dans le cas d'une feuille 9 en polymère ou en métal, peut présenter des caractéristiques
d'isolation et/ou d'étanchéité supérieures à celles des cartons C.
[0021] Dans l'exemple illustré, une face extérieure est formée d'une feuille 6 en une matière
thermosensible, alors que la face opposée est formée d'une feuille de papier 8. Dans
une variante non illustrée, cette face opposée peut également être formée d'une autre
feuille en matière thermosensible.
[0022] On peut également utiliser une âme formée d'une structure 10 en nid d'abeilles, comme
représenté à la figure 4. Le collage sur une face extérieure de la structure 10 d'une
feuille 6 en matière thermosensible s'effectue de la même manière que précédemment.
Les structures en nid d'abeilles ont une rigidité et une résistance à l'écrasement,
dans le sens de l'épaisseur de la structure, supérieures aux produits précédemment
décrits. On obtient ainsi un carton C
2 d'une résistance mécanique à l'écrasement supérieure à celle des cartons précédemment
décrits, tout en ayant les mêmes qualités d'amortissement et d'aspect.
[0023] Dans un mode de réalisation illustré à la figure 5, la structure 10 est reliée, par
collage à froid, à deux feuilles 6, 6' de matière thermosensible situées de part et
d'autre de la structure 10. Un tel mode est, par exemple, utilisé lorsque l'on souhaite
obtenir un matériau ou un carton C
3 dont toutes les faces présentent l'aspect d'une matière thermosensible, par exemple,
du velours, du cuir, du tissu ou un polymère. Bien évidemment, les deux feuilles 6,
6' peuvent être formées dans des matières identiques ou non, que ce soit par leur
nature, leur aspect ou leur couleur.
[0024] Il est avantageux, dans tous les modes de réalisation, que lors du collage de la
feuille 6, 6' de matière thermosensible celle-ci soit en contact par toute sa surface
avec l'âme porteuse 7 ou 10. Ces feuilles 6, 6' doivent avoir une surface sensiblement
équivalente à la surface utile de l'âme 7,9 ou 10 de manière à ce que les différentes
parties 6, 6', 7, 8, 9 et 10 se recouvrent mutuellement.
[0025] Dans un autre mode de réalisation non illustré, une âme formée dans une seule feuille
de papier ondulée est reliée, par collage à froid, à deux feuilles de matière thermosensible
situées de part et d'autre de cette feuille de papier ondulée.
[0026] De telles plaques peuvent être réalisées en différentes longueurs et peuvent être
aisément découpées par des techniques connues en soi, ou être pliées pour former l'emballage.
1. Emballage pour produits fragiles, notamment des flacons en verre ou des articles de
luxe, dans lequel au moins une partie (2, 11, 12, 30, 31) dudit emballage (1) est
réalisée dans un matériau (C ; C1 ; C2 ; C3) formé d'au moins une première couche (6 ; 6') d'une matière thermosensible, caractérisé en ce que ladite première couche (6 ; 6') est collée à froid sur une feuille ondulée (7) ou
sur une structure en nid d'abeilles (10) formées d'une matière non thermosensible
et appartenant à une âme principale (7 ; 10) dudit emballage, ladite première couche
(6 ; 6') constituant au moins une partie d'une face (20, 12, 32, F) dudit emballage.
2. Emballage selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'âme en matière non thermosensible d'une structure (C ; C1) comprend au moins une feuille (7) ondulée à base de cellulose.
3. Emballage selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'âme en matière non thermosensible est à base de cellulose et forme l'âme (10) d'une
structure en nid d'abeilles (C2; C3).
4. Emballage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la couche en matière thermosensible est une feuille (6 ; 6') à base non cellulosique,
notamment du textile, du cuir, un ou des polymères.
5. Emballage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en que la ou les couche(s) thermosensible(s) (6 ; 6') et la ou les feuille(s) ou structure(s)
non thermosensible(s) (7 ; 10) sont fixée(s) mutuellement, au niveau de chaque point
de contact entre la ou les couche(s) (6 ; 6') et la ou les feuille(s) ou structure(s)
(7 ; 10).
6. Emballage selon la revendication 5, caractérisé en ce que lesdites couche(s) (6 ; 6') et feuilles et structures (7 ; 10) sont de surfaces sensiblement
égales de manière à se recouvrir mutuellement.
7. Emballage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la couche (6 ; 6') en matière thermosensible forme au moins une partie d'une face
interne (20, 12, 32) dudit emballage (1).
8. Emballage selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que la couche (6 ; 6') en matière thermosensible forme au moins une partie d'une face
externe (F) dudit emballage (1).
9. Emballage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit matériau (C ; C1 ; C2 ; C3) comprend au moins une âme centrale (7 ; 9 ; 10) en papier et deux couches externes
(6 ; 6') en matière thermosensible.
10. Emballage selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en qu'il comprend également un produit fragile, notamment un flacon en verre (4) ou un article
de luxe, qui est reçu dans un volume intérieur de cet emballage.