[0001] L'invention concerne un dispositif de mesure du déplacement axial du sommet des aubes
d'un e turbomachine pour des essais au sol et un procédé d'utilisation du dispositif.
[0002] Un turboréacteur comprend généralement une soufflante, un ou plusieurs étages de
compresseur, une chambre de combustion, un ou plusieurs étages de turbine et une tuyère
d'éjection. La soufflante, le compresseur et la turbine comprennent des rotors, dont
les aubes sont entraînées en rotation autour de l'axe du turboréacteur.
[0003] Les éléments rotatifs du turboréacteur sont soumis, en fonctionnement, à de nombreuses
contraintes mécaniques et thermiques, qui induisent des dilatations et des déplacements
au sein de leurs structures. Il est dès lors important, avant la mise au point d'un
turboréacteur, de mettre en oeuvre des essais au sol pour quantifier ces déplacements
et dimensionner la structure du turboréacteur en conséquence.
[0004] L'invention concerne la mesure du déplacement axial du sommet des aubes d'un rotor
d'une turbomachine, en particulier d'un rotor d'un turboréacteur.
[0005] Cette mesure est généralement effectuée en fonctionnement au sol dans un banc d'essais.
On utilise une barrette de fibres optiques, logée au droit des aubes dans un alésage
de leur carter de rétention, prévu à cet effet. La barrette comporte un alignement
de fibres optiques juxtaposées, dans lesquelles sont émis des faisceaux lumineux ;
les faisceaux sont ou non réfléchis par le sommet des aubes, selon qu'ils se trouvent
au droit de ces dernières ou pas. Le déplacement axial du sommet des aubes est déduit
du nombre de fibres dont le faisceau est réfléchi.
[0006] Ce dispositif présente divers inconvénients. Tout d'abord, sa précision est faible
et directement liée au diamètre des fibres optiques, en l'espèce 0,25 mm. En outre,
ces fibres optiques sont fragiles et présentent une probabilité non négligeable de
rupture lors de la mise en place de la barrette ou de son transport. Or, il est impossible
de remplacer une seule fibre dans une barrette lorsqu'elle est cassée ; c'est la barrette
entière qu'il faut remplacer lors de la rupture d'une fibre. Une barrette possédant
souvent plusieurs centaines de fibres d'une dizaine de mètres, le coût de remplacement
est très élevé. La mise en oeuvre et l'implantation sur le turboréacteur d'un tel
dispositif est par ailleurs très contraignante.
[0007] On a pensé remplacer ce dispositif par une caméra, présentant l'intérêt d'une résolution
plus grande, d'une part, et d'une plus grande robustesse, d'autre part. Toutefois,
l'encombrement d'une caméra est trop important pour qu'elle soit mise en place de
façon satisfaisante sur un turboréacteur, qui présente de nombreux obstacles à sa
périphérie. Une caméra supporte mal de surcroît les contraintes vibratoires en fonctionnement
d'un turboréacteur.
[0008] L'invention vise à proposer un dispositif palliant les inconvénients énoncés ci-dessus.
[0009] A cet effet, l'invention concerne un dispositif de mesure du déplacement axial du
sommet des aubes d'un rotor d'une turbomachine, pour des essais au sol, caractérisé
par le fait qu'il comprend des moyens de prise de vues et de conduction d'images agencés
pour être implantés au droit des aubes et reliés à des moyens déportés d'acquisition
des images.
[0010] Grâce à l'invention, il est possible de mesurer le déplacement axial du sommet des
aubes grâce à un dispositif, dont les moyens de prise de vues et de conduction d'images
ont un accès aisé au droit des aubes, fournissant des images avec une bonne définition
grâce à ses moyens d'acquisition des images, déportés et donc placés en un lieu peu
contraignant, le dispositif ayant une durée de vie supérieure à celle des dispositifs
de l'art antérieur.
[0011] De préférence, le dispositif comprend des moyens de génération de lumière.
[0012] Avantageusement dans ce cas, le dispositif comprend des moyens de synchronisation
des moyens de génération de lumière et des moyens d'acquisition des images.
[0013] Avantageusement encore, les moyens de synchronisation sont commandés par la fréquence
de rotation des aubes.
[0014] De préférence, le dispositif comprend des moyens de traitement des images reliés
aux moyens d'acquisition des images.
[0015] Selon une première forme de réalisation, les moyens de prise de vues et de conduction
d'images comprennent un fibroscope.
[0016] Selon une deuxième forme de réalisation, les moyens de prise de vues et de conduction
d'images comprennent un endoscope.
[0017] L'invention concerne également un procédé de mesure du déplacement axial du sommet
des aubes d'un rotor d'une turbomachine pour des essais au sol avec le dispositif
ci-dessus.
[0018] L'invention s'applique particulièrement bien à la mesure du déplacement axial du
sommet des aubes d'un rotor d'un turboréacteur, mais il va de soi que la demanderesse
n'entend pas limiter l'étendue de sa protection à cette seule application. L'invention
s'applique à toute turbomachine comportant un rotor avec des aubes ; par l'expression
"essais au sol", on entend des essais effectués sur un banc d'essai au sol par opposition
à des essais en fonctionnement aérien pour un turboréacteur.
[0019] L'invention sera mieux comprise à l'aide à la description suivante du dispositif
et du procédé de l'invention, en référence aux planches annexées, sur lesquelles :
- la figure 1 représente une vue schématique fonctionnelle du dispositif de l'invention
;
- la figure 2 représente une vue en coupe schématique de la sonde optique d'une première
forme de réalisation du dispositif de l'invention ;
- la figure 3 représente une vue en coupe schématique de la sonde optique d'une deuxième
forme de réalisation du dispositif de l'invention.
[0020] En raison des contraintes mécaniques, aérodynamiques et thermiques de fonctionnement
sur l'ensemble des éléments constitutifs d'un turboréacteur, les sommets des aubes
de ses rotors peuvent subir des déplacements axiaux sur l'axe du turboréacteur, entre
leur position à l'arrêt du turboréacteur et leur position en régime de fonctionnement.
Ces déplacements doivent être mesurés, préalablement à la mise en service d'un turboréacteur,
afin de pouvoir modéliser le comportement des aubes en fonctionnement et dimensionner
le turboréacteur en conséquence. A cet effet, on met en place des dispositifs de mesure
des déplacements axiaux du sommet des aubes, utilisés lors d'essais au sol du turboréacteur.
Dans ces derniers, le turboréacteur est placé dans un banc d'essai et mis en fonctionnement.
[0021] En référence à la figure 1, un dispositif 1 de mesure du déplacement axial du sommet
des aubes d'un rotor de turboréacteur selon l'invention va être décrit, en relation
avec la mesure du déplacement axial du sommet des aubes 2 d'un compresseur d'un turboréacteur.
Ces aubes 2 s'étendent radialement autour de l'axe 3 du turboréacteur, autour duquel
elles sont montées rotatives. Elles sont contenues dans un carter 4. Le dispositif
1 a pour fonction de mesurer le déplacement axial du sommet des aubes 2 en fonctionnement
du turboréacteur, lors d'essais au sol.
[0022] Le dispositif comprend des moyens 5 de prise de vues et de conduction d'images, qui
comprennent ici une sonde optique 5, qui peut être en l'espèce un fibroscope ou un
endoscope, comme on le verra plus loin. La sonde 5 est logée dans un alésage 9 du
carter 4 du compresseur, spécialement percé pour les essais au sol. Elle est placée
au droit des aubes 2 pour prendre des images de leur sommet.
[0023] La sonde optique 5 est reliée à des moyens 6 d'acquisition des images, dont la fonction
est ici de convertir les images en signal vidéo numérique, qui peuvent comprendre
par exemple une caméra numérique ou un capteur. Il s'agit dans le cas d'espèce considéré
d'une caméra numérique 6 de type CCD, qui comporte un obturateur électronique pouvant
être ouvert ou fermé pour faire ou non l'acquisition d'images. La sonde 5 assure la
prise de vues au niveau des aubes 2 et la conduction des images vers la caméra 6.
A cet effet, la caméra 6 peut, soit être connectée à la sonde 5 à son extrémité opposée
à celle en regard du sommet des aubes 2, soit être connectée à la sonde 5 par des
moyens supplémentaires de conduction des images, par exemple des fibres optiques.
[0024] La caméra 6 est reliée à des moyens 8 de traitement du signal vidéo qu'elle émet,
par des moyens appropriés. En l'espèce, la caméra 6, ainsi que les moyens de traitement
8, sont contenus dans un ordinateur 7, schématisé sur la figure 1 par une tour et
un écran.
[0025] Un dispositif 10 de génération de lumière, en l'espèce un stroboscope 10, est prévu,
relié à la sonde optique 5 par des fibres optiques 11. La lumière, guidée par les
fibres optiques 11 convenablement agencées à proximité de la sonde 5, éclaire le sommet
des aubes 2 lorsque le stroboscope 10 émet un flash. Par flash, on entend un éclat
de lumière bref. Le stroboscope 10 et la caméra 6 sont commandés par un dispositif
12 de synchronisation des flashs du stroboscope 10 et de l'obturateur électronique
de la caméra 6. Le dispositif de synchronisation 12 est relié au stroboscope 10 par
l'intermédiaire de moyens 13 de couplage optique, bien connus de l'homme du métier.
Le dispositif de synchronisation 12 est également relié à la caméra 6, qu'il commande,
ainsi qu'à la sonde optique 5, qui permet un bouclage de son asservissement. Le turboréacteur
comporte des moyens de comptage du régime moteur, c'est-à-dire ici de la fréquence
de rotation des aubes 2 du compresseur, non représentés, reliés à un diviseur 14 qui
commande le dispositif de synchronisation 12, auquel il est relié par des moyens appropriés.
[0026] Le fonctionnement du dispositif 1 de mesure du déplacement axial du sommet des aubes
2 du compresseur va maintenant être expliqué plus en détails, en relation avec un
procédé de mesure particulier. Le dispositif 1 est ici utilisé pour mesurer le déplacement
axial du sommet des aubes 2 du compresseur du turboréacteur, en l'espèce le déplacement
axial de leur bord d'attaque. On pourrait aisément adapter le procédé pour mesurer
le déplacement axial de leur bord de fuite.
[0027] La sonde optique 5 est montée dans son alésage de réception 9 du carter 4. La sonde
5 peut comporter un filetage coopérant avec un filetage de l'alésage 9 et/ou être
insérée avec un joint d'étanchéité. L'alésage 9 est percé depuis l'extérieur du carter
4 et débouche sur sa paroi interne, à proximité du sommet des aubes 2. La sonde 5
comprend un système optique de prise de vues et de conduction des images. Selon les
deux formes de réalisations préférées de l'invention, la sonde 5 peut être soit un
fibroscope, soit un endoscope, qui seront décrits plus loin. Un hublot transparent
peut être disposé au niveau de l'orifice interne de l'alésage 9, afin d'assurer la
continuité de la veine de gaz et ainsi ne pas perturber l'écoulement de ce dernier,
tout en permettant la prise de vues par la sonde 5. Toutefois, dans certaines conditions,
il n'est pas nécessaire de prévoir un hublot, si la perturbation induite par l'orifice
de l'alésage 9 n'est pas trop importante, la sonde 5 assurant par ailleurs l'étanchéité
de l'alésage 9. Par ailleurs, la sonde 5 elle-même peut assurer, par sa portion d'extrémité,
la continuité de la veine de gaz.
[0028] La sonde 5 est reliée aux moyens d'acquisition des images 6, ici la caméra numérique
6. La caméra 6 peut être directement connectée à la sonde 5, si tant est qu'elle ne
soit pas ainsi placée dans un lieu trop encombré du turboréacteur et qu'elle ne souffre
pas de son régime de fonctionnement dans ce lieu. Elle est bien dans cette mesure
déportée des moyens de prise de vues. La caméra 6 peut être déportée plus loin encore,
par exemple sur une structure du turboréacteur, reliée à la sonde par des moyens supplémentaires
de conduction des images, par exemple des fibres optiques. Dans les deux cas qui viennent
d'être envisagés, la caméra 6 est alors reliée aux moyens 8 de traitement des images
par des moyens appropriés, typiquement des conducteurs électriques. La caméra 6 peut
aussi être directement incorporée à l'ordinateur 7, comme dans le cas d'espèce considéré,
reliée à la sonde par des fibres optiques. L'ordinateur 7 est ici situé dans une salle
de commande du banc d'essai dans lequel le turboréacteur est disposé, en l'espèce
à une dizaine de mètre de la sonde 5. Il comporte également les moyens 8 de traitement
des images auxquels la caméra 6 est connectée.
[0029] Le stroboscope 10 est ici placé sur le turboréacteur, ou à proximité de ce dernier,
et relié à la sonde par les fibres optiques 11, disposées en arc de cercle, fermé
ou non, autour de la sonde optique 5. Le stroboscope émet des flash lumineux qui éclairent,
par le biais des fibres optiques 11, l'espace du turboréacteur situé au droit de la
sonde 5, du côté interne, et donc une éventuelle aube 2 passant à cet endroit au moment
du flash.
[0030] Afin d'initialiser le procédé, on place une aube 2 au droit de la sonde 5 et une
première prise de vues est effectuée, à l'arrêt, qui donne la position à l'arrêt du
sommet des aubes 2. A cet effet, le stroboscope 10 est allumé de manière synchronisée
avec l'ouverture de l'obturateur électronique de la caméra 6, qui acquiert ainsi des
images du sommet de l'aube 2, transmises jusqu'à elle par la sonde 5 et les fibres
optiques de conduction des images. Cette première prise de vues permet également d'effectuer
un réglage optique de la sonde 5 et un réglage de la puissance du stroboscope 10 afin
d'obtenir un contraste optimal de l'image. Elle permet également d'assurer la synchronisation
de l'émission d'un flash par le stroboscope 10 avec l'ouverture de l'obturateur de
la caméra 6, afin que la caméra acquiert effectivement une image lorsque le flash
est allumé, c'est-à-dire le sommet de l'aube 2 éclairé.
[0031] Le turboréacteur est mis en fonctionnement. Lorsqu'un régime prédéterminé est atteint,
on effectue des prises de vues du sommet d'une aube 2 particulière. Les prises de
vues peuvent être faites de façon continue au fur et à mesure de l'évolution du régime
du moteur, le signal émis par la caméra 6 étant un signal vidéo. A cet effet, le dispositif
de synchronisation 12 est commandé par le diviseur 14. Ce dernier est commandé par
le dispositif de comptage du régime moteur, qui sert de base temporelle au dispositif.
Le diviseur 14 est agencé de façon à envoyer un signal au dispositif de synchronisation
12 tous les "n" tours du turboréacteur. Ce signal provoque l'émission, par le dispositif
de synchronisation 12, d'un signal de commande d'émission d'un flash par le stroboscope
10 et d'acquisition synchronisée d'une image par la caméra 6 par ouverture de son
obturateur. Ainsi, à chaque signal de déclenchement, le sommet d'aube 2 est éclairé
par le flash et l'obturateur de la caméra 6 est ouvert pour acquérir l'image du sommet
d'aube 2 éclairé.
[0032] Le nombre "n" est agencé de manière à ce que le signal de déclenchement corresponde
toujours à la même aube 2. Ainsi, le même sommet d'aube 2 se situe au droit de la
sonde 5 à chaque émission d'un flash du stroboscope et d'ouverture de l'obturateur
de la caméra 6. Le dispositif de synchronisation est pour cela initialisé sur cette
aube 2 particulière, désignée ci-après l'aube 2, et divise la fréquence de rotation
ou fréquence de passage des aubes 2 par "n", de manière à ce que chaque image soit
prise après n tours de l'aube 2. Le nombre "n" est agencé de manière à obtenir une
fréquence du signal de déclenchement qui soit égale à la fréquence d'acquisition souhaitée
pour la caméra 6. En l'espèce, la caméra 6 est agencée pour capturer 50 images par
seconde, "n" étant donc agencé de façon à ce que la fréquence de rotation des aubes
2, divisée par "n", soit égale à 50 Hz ou voisine de 50 Hz.
[0033] La durée d'éclairement du sommet d'aube et la durée d'ouverture de l'obturateur de
la caméra 6 sont calibrés en fonction du régime du turboréacteur pour obtenir des
images les plus contrastées possibles, sans toutefois que les durées soient trop faibles
pour que l'éclairement et l'acquisition soient suffisants, en fonction de la sensibilité
des capteurs vidéo de la caméra 6. La synchronisation du stroboscope 10 et de l'obturateur
électronique de la caméra 6 se fait de manière continue en fonction du régime du turboréacteur.
A chaque prise d'image, l'ensemble du système de synchronisation, qui est bouclé,
est synchronisé de nouveau par rapport au régime du turboréacteur.
[0034] En l'espèce, la caméra 6 est une caméra à trames entrelacées, chaque image étant
acquise en une image dont une ligne sur deux, de l'ensemble des lignes, est éclairée,
alternativement une image sur deux. Les images sont donc acquises à 25 Hz pour chacun
des deux ensembles de lignes d'une ligne sur deux. Pour obtenir des images complètes
remplissant l'ensemble des trames, les images de chaque ligne sont traitées pour être
interpolées par calcul entre deux prises successives et leur assigner, pour les lignes
non éclairées, la valeur calculée par l'interpolation. Il va de soi que les images
pourraient être complètes dès leur acquisition.
[0035] D'autres procédés d'acquisition des images peuvent être envisagés. Par exemple, l'obturateur
de la caméra 6 peut rester ouvert, le flash n'étant allumé que lors des passages de
l'aube 2 tous les "n" tours. La vidéo comporterait alors des périodes noires, ou juste
avec la lumière ambiante, et des périodes éclairées. Par ailleurs, une lumière constante
pourrait éclairer les aubes 2, l'obturateur de la caméra 6 étant réglé pour n'être
ouvert que tous les "n" tours de l'aube 2. Toutefois, la rapidité d'ouverture et de
fermeture de l'obturateur de la caméra 6 étant inférieure à celle de l'allumage et
l'extinction du stroboscope 10, il vaut mieux que la précision de capture de l'aube
2 soit assurée par le stroboscope 10.
[0036] Les images acquises par la caméra 6 sont traitées dans les moyens de traitement 8
situés dans l'ordinateur 7. Une fois les images traitées pour être complètes sur toutes
leurs lignes, elles sont analysées. Il est possible que des lumières parasites, autres
que la lumière de l'image du sommet de l'aube 2, apparaissent sur les images. Ces
lumières parasites peuvent notamment provenir de réflexions diverses dans l'enceinte
contenant les aubes 2, par exemple sur les parois des aubes 2 ou sur leur pied, de
réflexions liées au couplage entre les fibres optiques 11 du stroboscope 10 et la
sonde 5. Ces lumières parasites sont filtrées dans le dispositif de traitement 8,
soit par seuillage lumineux de l'image, soit par suppression de portions de l'image
comportant des lumières parasites identifiables, dont on sait a priori qu'elles ne
peuvent correspondre au sommet de l'aube 2. Le bruit du signal, notamment lié à la
lumière ambiante, est également supprimé à l'aide d'un filtre passe-bas. On extrait
ainsi l'image du sommet de l'aube 2 de l'image. On recherche ensuite le point le plus
proche du bord de l'image, afin de tenir compte d'éventuelles désalignements de la
sonde 5 avec l'aube 2, par scrutation de l'image de bas en haut par exemple, afin
d'obtenir la position du sommet d'aube 2.
[0037] Les images sont au format numérique et sont donc constituées de pixels. L'objectif
du procédé d'utilisation du dispositif 1 étant la mesure du déplacement axial du sommet
des aubes 2, les positions des aubes 2 aux divers régimes de fonctionnement du turboréacteur
sont comparées à leur position calculée à l'arrêt ; il faut ensuite convertir ces
différences de positions de pixels en distance. A cet effet, on pourra avoir préalablement
effectué l'acquisition d'images d'un objet témoin, de dimensions connues, placé à
une distance de la sonde 5 sensiblement égale à celle à laquelle est placé le sommet
des aubes 2, afin de calculer un facteur de conversion de pixels en millimètres, par
exemple. A titre d'exemple, les déplacements axiaux des aubes représentent, pour une
soufflante, 10 à 20 mm, pour un compresseur haute pression d'un turboréacteur à double
flux, 5 à 10 mm, pour un compresseur basse pression, 1 à 5 mm.
[0038] Grâce au dispositif de l'invention et à son procédé d'utilisation, on peut donc mesurer
en temps réel, sur un turboréacteur en fonctionnement lors d'essais au sol, les déplacements
axiaux du sommet des aubes à l'aide de moyens d'acquisition d'images déportés par
rapport aux moyens de prise de vues, auxquels ils sont reliés par des moyens de conduction
des images. La fréquence de prise d'images du dispositif est adaptée en temps réel
au régime de fonctionnement du turboréacteur.
[0039] Les deux formes de réalisation préférées de l'invention vont maintenant être décrites,
en relation avec les figures 2 et 3.
[0040] En référence à la figure 2, selon une première forme de réalisation, la sonde du
dispositif 1 est un fibroscope 5a. Il comporte un conduit optique souple 15, comprenant
une pluralité de fibres optiques en parallèle, ici au nombre de 10 000. Le conduit
optique 15 est collé à une ferrule 16, logée dans un manchon 17 de raccord au carter
4 du compresseur. Le manchon 17 comporte une portion de tête 18, de raccord des fibres
11 reliées au stroboscope 10, dans laquelle est logée la ferrule 16, qui se prolonge
par une portion tubulaire creuse 19 ménageant avec elle un épaulement 20 d'appui sur
le carter 4. La ferrule 16 peut également s'étendre dans la portion tubulaire 19.
Cette dernière comporte un filetage externe 21, qui est vissé dans un alésage correspondant
du carter 4, assurant ainsi l'étanchéité de l'ensemble. La ferrule 16 débouche dans
le conduit interne de la portion tubulaire 19, qui se prolonge par l'alésage 9 du
carter 4, et se situe donc au droit du lieu de passage du bord d'attaque du sommet
des aubes 2, dont elle prend des images. Les fibres 11 reliées au stroboscope 10,
non représentées, s'étendent ici en arc de cercle partiel autour de la ferrule 16.
Le fibroscope 5a est relié directement à la caméra 6 par son conduit optique 15.
[0041] Du fait de la souplesse de ces moyens de conduction d'images, à savoir le conduit
optique 15, le fibroscope 5a peut être monté dans des zones très difficiles d'accès
et encombrées. Les images obtenues sont diaphragmées par la pupille d'entrée circulaire
de la lumière de la ferrule 16, formant moyens de prise de vues. En outre, les images
sont discrétisées du fait de la juxtaposition des fibres optiques.
[0042] En référence à la figure 3, selon une deuxième forme de réalisation, la sonde du
dispositif 1 est un endoscope 5b. Il comporte un conduit optique rigide 22. Ce conduit
22 comprend typiquement un conduit métallique, dans lequel sont disposées en série
des lentilles, distantes les unes des autres de leur longueur focale, non représentées.
Le conduit optique rigide 22 est logé dans un manchon 23 de raccord au carter 4 du
compresseur. Le manchon 23 comporte une portion de tête 24, de raccord des fibres
11 reliées au stroboscope 10, et une portion tubulaire creuse 25. La portion tubulaire
25 comporte un filetage externe 26, qui est vissé dans un alésage correspondant du
carter 4, assurant ainsi l'étanchéité de l'ensemble. Le conduit optique 22 débouche
dans le conduit interne de la portion tubulaire 25, qui se prolonge par l'alésage
9 du carter 4, et se situe donc au droit du lieu de passage du bord d'attaque du sommet
des aubes 2, dont elle prend les images. Les fibres 11 reliées au stroboscope 10,
non représentées, s'étendent ici en arc de cercle partiel autour du conduit optique
22.
[0043] La caméra 6 peut être montée à l'extrémité externe du conduit optique 22, si l'encombrement
le permet, par un raccord. Le conduit optique 22 assure donc une fonction de prise
de vues, par son extrémité interne, et une fonction de conduction d'images jusqu'à
la caméra 6. Le conduit optique 22 peut aussi être relié à d'autres moyens de conduction
des images, typiquement des fibres optiques, reliées à leur tour à la caméra 6.
[0044] Du fait de la rigidité de ses moyens de prise de vues et de conduction d'images,
à savoir le conduit optique 22, l'endoscope 5b est légèrement plus contraignant à
monter que le fibroscope 5a. En revanche, les images qu'il prend ne sont pas discrétisées
comme pour le fibroscope 5a, l'éclairage pouvant être meilleur, ce qui fournit des
images de meilleure résolution. Le champ de l'objet filmé, s'il est plus précis, est
en revanche plus petit, du fait du grossissement par les lentilles ; ce grossissement
implique par ailleurs que la vitesse apparente des aubes devant l'endoscope 5b est
d'autant plus grande, ce qui nécessite une meilleure précision sur la prise de vues
afin que les images ne soient pas trop floues et ne comportent pas de traînée ou trace
trop importante du fait du mouvement des aubes.
1. Dispositif de mesure du déplacement axial des aubes (2) d'un rotor d'une turbomachine,
pour des essais au sol, caractérisé par le fait qu'il comprend des moyens (5) de prise de vues et de conduction d'images agencés pour
être implantés au droit des aubes (2) et reliés à des moyens (6) déportés d'acquisition
des images.
2. Dispositif selon la revendication 1, comprenant des moyens (10) de génération de lumière.
3. Dispositif selon la revendication 2, comprenant des moyens (12) de synchronisation
des moyens (10) de génération de lumière et des moyens (6) d'acquisition des images.
4. Dispositif selon la revendication 3, dans lequel les moyens (12) d e synchronisation
sont commandés par la fréquence de rotation des aubes (2).
5. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 4, comprenant des moyens (8) de traitement
des images reliés aux moyens (6) d'acquisition des images.
6. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 5, dans lequel les moyens (5) de prise
de vues et de conduction d'images comprennent un fibroscope (5a).
7. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 5, dans lequel les moyens (5) de prise
de vues et de conduction d'images comprennent un endoscope (5b).
8. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 7, dans lequel les moyens (6) d'acquisition
des images comprennent une caméra (6) du type CCD.
9. Procédé de mesure du déplacement axial des aubes (2) d'un rotor d'une turbomachine,
pour des essais au sol, avec le dispositif de la revendication 4, dans lequel les
moyens (12) de synchronisation émettent un signal de déclenchement des moyens (10)
de génération de lumière et des moyens (6) d'acquisition des images à chaque passage
d'une aube particulière tous les "n" tours.
10. Procédé de mesure selon la revendication 9, dans lequel on mesure préalablement la
position des aubes (2) à l'arrêt de la turbomachine.