[0001] La présente invention a trait à un cadre de lisses pour métier à tisser ainsi qu'à
un métier à tisser équipé d'au moins un tel cadre.
[0002] Dans le domaine du tissage, il est connu d'utiliser un cadre de lisses dont les traverses
supérieures et inférieures sont montées sur des montants parallèles au sens du déplacement
du cadre. Ces traverses sont chacune équipées d'une tringle sur laquelle s'enfilent
ou s'accrochent les extrémités des lisses portées par le cadre. Ces lisses doivent
pouvoir se déplacer parallèlement à la direction longitudinale des traverses pour
adapter leur position à celle des fils de chaîne qui les traversent. Pour ce faire,
les tringles porte-lisses doivent rester parallèles et à une distance précise l'une
de l'autre, ceci malgré les efforts dynamiques, notamment les efforts d'inertie, et
statiques, notamment les efforts dus à la tension des fils de chaîne, qui s'appliquent
au cadre en cours de fonctionnement.
[0003] Par garantir l'écartement des tringles et des traverses, il est connu d'utiliser
un ou plusieurs raidisseurs qui doivent se loger dans le volume libre entre les traverses.
Une première technique consiste à disposer entre les traverses une tige immobilisée
sur les côtés en regard des traverses au moyen de barrettes traversées par des vis.
Lorsqu'il convient d'intervenir sur ces raidisseurs, notamment pour ajuster leur position
le long des traverses, l'opérateur doit agir entre les traverses, dans une zone peu
accessible, ce qui rend son travail pénible et délicat et augmente les risques d'abîmer
les fils de chaîne.
[0004] US-A-5,975,147 enseigne d'utiliser une tige filetée à l'une de ses extrémités et
comportant une tête de manoeuvre à l'autre extrémité, cette tige traversant la traverse
supérieure d'un cadre et venant se visser dans une embase fixée sur la traverse inférieure.
Cette tige est nécessairement de faible section car elle doit être manoeuvrée dans
l'encombrement du cadre y compris au niveau des tringles porte-lisses, ce qui impose
de créer un méplat dans cette tige, ce méplat affaiblissant celle-ci. La création
d'un méplat au niveau des tringles porte-lisses impose l'orientation angulaire de
la tige, ce qui induit que son degré de vissage n'est pas nécessairement adapté à
l'écartement prévu entre les traverses. Enfin, le dispositif de fixation de la tige
sur la traverse inférieure nécessite un accès du côté des lisses, avec le même caractère
pénible et le même risque d'endommager les fils de chaîne que dans le dispositif mentionné
précédemment.
[0005] US-A-4,924,916 enseigne d'utiliser une tige de faible section filetée à l'une de
ses extrémités et portant une barrette parallélépipédique à l'autre extrémité. Il
n'est pas possible d'ajuster la position de la tige filetée parallèlement à la direction
longitudinale des traverses. En outre, en cours de fonctionnement du métier, des déformations
en opposition des traverses peuvent amener du jeu entre le filetage de la tige et
le taraudage de la barrette, ce qui risque d'induire une rouille de contact à ce niveau.
[0006] C'est à ces inconvénients qu'entend plus particulièrement remédier l'invention en
proposant un nouveau cadre de lisses équipé d'un raidisseur qui assure un positionnement
relatif précis des deux traverses d'un cadre, ainsi que des tringles porte-lisses
montées sur ces traverses, tout en étant plus facile à régler que les matériels de
l'état de la technique.
[0007] Dans cet esprit, l'invention concerne un cadre de lisses pour métier à tisser, ce
cadre comprenant deux montants et deux traverses reliés par au moins un raidisseur
s'étendant selon une direction globalement parallèle aux montants. Ce cadre est caractérisé
en ce que le raidisseur comprend :
- i) une tige pourvue, au voisinage de chacune de ses extrémités, d'au moins un moyen
de solidarisation par vissage ;
- ii) deux organes, dont chacun est apte à être vissé, par coopération avec l'un des
moyens de solidarisation, sur l'une des extrémités de la tige et
- iii) des moyens aptes à exercer sur une partie au moins de chaque traverse un effort
de blocage résultant du vissage de l'un des organes précités sur l'extrémité correspondante
de la tige.
[0008] Grâce à l'invention, l'effort de blocage ou de pincement obtenu grâce au raidisseur
permet d'immobiliser la partie de chaque traverse sur laquelle s'exerce cet effort
à la fois dans un sens d'éloignement par rapport à l'autre traverse et dans un sens
de rapprochement par rapport à celle-ci. Les deux organes peuvent être manoeuvrés
depuis les côtés extérieurs des traverses, ce qui facilite le travail d'un opérateur.
[0009] Selon un mode de réalisation de l'invention, les moyens de solidarisation sont des
taraudages et les organes précités sont des vis. En variante, les moyens de solidarisation
sont des filetages et les organes sont alors des écrous.
[0010] Selon des aspects avantageux mais non obligatoires de l'invention, un tel cadre peut
incorporer une ou plusieurs des caractéristiques suivantes prises dans toute combinaison
techniquement admissible :
- La partie de traverse sur laquelle s'exerce l'effort de blocage est une nervure ou
un talon interne à la traverse. Cette nervure ou ce talon est avantageusement ménagé
au voisinage d'une tringle porte-lisses rapportée sur la traverse. Grâce à cet aspect
de l'invention, l'effort de blocage, qui assure le positionnement relatif des tringles
porte-lisses supportées par les deux traverses est exercé au voisinage immédiat de
ces tringles. Dans ce cas, la nervure ou le talon précité s'étend avantageusement
sur sensiblement toute la longueur de la traverse, ce qui correspond en particulier
au cas où la traverse est réalisée par un profilé en matière plastique ou en aluminium.
- La partie de traverse sur laquelle s'exerce l'effort de blocage est accessible, du
côté de chaque traverse tourné vers la traverse opposée, à travers une ouverture ménagée
localement dans au moins une cloison externe de la traverse.
- Les moyens permettant d'exercer l'effort de blocage comprennent, au voisinage de chaque
extrémité de la tige, une première plaquette apte à être poussée par cette tige contre
la partie de traverse précitée, ainsi qu'une seconde plaquette apte à être poussée
par l'organe correspondant en direction de la partie précitée de la traverse qui est
disposée entre ces plaquettes. Les plaquettes permettent donc d'exercer l'effort de
blocage par leur rapprochement relatif du fait du serrage de l'organe correspondant.
On peut prévoir que chaque première plaquette est immobilisée, notamment soudée, sur
l'extrémité correspondante de la tige. Dans ce cas, et lorsque la partie précitée
de traverse est accessible à travers une ouverture comme mentionné ci-dessus, cette
ouverture est avantageusement ménagée sur un seul côté de la traverse, la zone de
réception de l'extrémité correspondante de la tige étant bordée par un voile constitutif
de la traverse, la demi-longueur de la première plaquette étant supérieure à la distance
entre ce voile et l'axe central du taraudage de l'extrémité de la tige. Grâce à cet
aspect de l'invention, une immobilisation en rotation de la tige est obtenue par l'appui
de chaque première plaquette contre le voile adjacent de la traverse.
- Les moyens permettant d'exercer l'effort de blocage précité sont ajustables selon
une direction parallèle à la direction longitudinale de la traverse correspondante.
- La tige est pourvue d'au moins une déformation localisée de contournement d'une tringle
porte-lisses. Cet aspect de l'invention tire parti du fait qu'il n'est pas nécessaire
de faire tourner la tige sur elle-même pour son blocage en position au moyen des organes
qui, eux, peuvent tourner autour de leurs axes centraux respectifs.
- Selon un premier mode de réalisation avantageux de l'invention, chaque organe s'étend
jusqu'à l'extérieur de la traverse sur laquelle il est monté, une ouverture étant
ménagée dans le bord de cette traverse opposée à l'autre traverse, une garniture étant
rapportée sur cette traverse au niveau de cette ouverture pour immobiliser l'organe
selon au moins une direction perpendiculaire à l'axe longitudinal de l'organe.
- Selon un autre mode de réalisation avantageux de l'invention, les organes ne font
pas saillie.à l'extérieur des traverses lorsqu'ils sont serrés, ces organes étant
accessibles à travers des orifices ménagés dans les traverses.
[0011] L'invention a également trait à un métier à tisser équipé d'au moins un cadre de
lisses tel que précédemment décrit.
[0012] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages de celle-ci apparaîtront plus
clairement à la lumière de la description qui va suivre de deux modes de réalisation
d'un cadre conforme à son principe et d'un métier à tisser équipé d'un tel cadre,
donnée uniquement à titre d'exemple et faite en référence aux dessins annexés, dans
lesquels :
- la figure 1 est une représentation schématique de principe d'un métier à tisser conforme
à l'invention ;
- la figure 2 est une vue en perspective, à plus grande échelle et avec arrachements
partiels, du détail II à la figure 1 ;
- la figure 3 est une vue à plus grande échelle du détail III à la figure 2, les éléments
internes à la traverse supérieure du cadre étant représentés en pointillés ;
- la figure 4 est une section selon la ligne IV-IV à la figure 3 ;
- la figure 5 est une section partielle à plus grande échelle selon la ligne V-V à la
figure 3 ; et
- la figure 6 est une vue analogue à la figure 3 pour un cadre conforme à un second
mode de réalisation de l'invention.
[0013] A la figure 1, une ratière 1 est destinée à entraîner un cadre de lisses 2 d'un métier
à tisser M dans un mouvement vertical oscillant représenté par les flèches F
1 et F'
1. Pour ce faire, un bras d'actionnement 1a de la ratière 1 est attelé par des bielles
et des leviers oscillants au cadre 2. Le métier M comporte plusieurs cadres dont un
seul est représenté à la figure 1 pour la clarté du dessin.
[0014] En pratique, le métier M peut être utilisé pour le tissage d'un tissu destiné à être
utilisé dans une usine de fabrication de papier pour supporter la pâte à papier en
cours de séchage. Dans ce cas, les cadres 2 et équivalents peuvent être au nombre
de 56 et avoir une longueur supérieure à 10 mètres.
[0015] L'invention est cependant applicable à d'autres types de cadres.
[0016] Chaque cadre 2 du métier M est formé par l'assemblage de deux montants 3 et 3' et
de deux traverses 4 et 4'. Les montants 3 et 3' ont leurs axes longitudinaux respectifs
X
3 et X
3' globalement parallèles à la direction Z-Z' d'oscillation verticale du cadre 2, alors
que les traverses 4 et 4' ont leurs axes longitudinaux respectifs Y
4 et Y
4' globalement perpendiculaires à la direction Z-Z' et aux fils de chaîne du métier
M, ces axes Y
4 et Y
4' étant en pratique sensiblement horizontaux en configuration d'utilisation du métier.
[0017] Les traverses 4 et 4' sont chacune équipées d'une tringle 5, respectivement 5', sur
laquelle peuvent être accrochées des lisses 6 dont les oeillets 61 permettent de contrôler
l'altitude des fils de chaîne du métier M.
[0018] La traverse 4 est formée par un profilé en aluminium sur lequel est rapportée la
tringle 5 qui est en acier. Il en est de même en ce qui concerne la traverse 4'.
[0019] En variante, le profilé constitutif des traverses 4 et 4' peut être en matière synthétique,
de préférence chargée en fibres de renfort.
[0020] Plusieurs raidisseurs 10 sont disposés entre les traverses 4 et 4', le nombre et
l'écartement relatif des raidisseurs 10 étant déterminés en fonction de la longueur
du cadre 2 et de la raideur des traverses 4 et 4'.
[0021] Dans ce qui suit, on décrit la structure et les fonctions d'un raidisseur. La structure
et les fonctions des autres raidisseurs sont identiques.
[0022] Chaque raidisseur 10 comprend une tige métallique 11 qui s'étend entre les traverses
4 et 4' ainsi que deux vis 12 et 12' qui sont respectivement logées essentiellement
dans le volume intérieur des traverses 4 et 4'.
[0023] L'extrémité supérieure 111 de la tige 11 est pourvue d'un taraudage 112 de réception
de l'extrémité filetée 121 de la vis 12. De la même manière, l'extrémité inférieure
113 de la tige 11 est pourvue d'un taraudage de réception de l'extrémité filetée de
la vis 12'.
[0024] Une plaquette 14 est soudée sur l'extrémité 111, cette plaquette ayant une forme
extérieure globalement parallélépipédique et étant pourvue d'un perçage central permettant
d'introduire l'extrémité 121 dans le taraudage 112.
[0025] Comme il ressort plus particulièrement de la figure 5, le profilé constitutif de
la traverse 4 est pourvu d'une nervure 41 qui s'étend dans le sens de l'épaisseur
de la traverse 4 et qui relie une cloison avant 42 de la traverse 4 à une cloison
arrière 43. Cette cloison arrière 43 se prolonge par une patte 44 sur laquelle est
rapportée la tringle 5.
[0026] A l'opposé de la tringle 5 par rapport à la nervure 41 et sur les faces internes
des cloisons 42 et 43, le profilé comporte deux talons 45 et 46 qui se font face et
sont séparés l'un de l'autre par un écart dont on note
e la valeur.
[0027] Pour permettre la mise en place du raidisseur 10 sur la traverse 4, une ouverture
47 est ménagée localement dans cette traverse en retirant par usinage une portion
du profilé correspondant à celle entourée par le trait mixte T à la figure 5. Le retrait
de cette matière permet d'engager l'extrémité 111 de la tige 11 et la plaquette 14
qu'elle porte jusqu'au contact des faces 451 et 461 des talons 45 et 46 tournés vers
la tringle 5.
[0028] Une ouverture 47' similaire à l'ouverture 47 est ménagée dans la traverse 4' pour
la mise en place de l'extrémité 113 et de la plaquette 14'.
[0029] Pour permettre la mise en place de la tige 11 et en tenant compte du fait que la
tringle 5 fait saillie latéralement par rapport à la patte 44, la tige 11 est pourvue
d'une partie aplatie 114 décalée latéralement par rapport à l'axe longitudinal X
11 de la tige 11.
[0030] On note par ailleurs P
4 le plan médian du profilé constituant la traverse 4, ce plan médian s'étendant à
égale distance des faces externes 42a et 43a des cloisons 42 et 43. Le caractère décalé
de la partie 114 permet d'aligner l'axe X
11 sur le plan P
4 lorsque la tige 11 est en place. La tige 11 est pourvue, au voisinage de son extrémité
113, d'une seconde partie décalée 115 pour contourner la tringle 5'.
[0031] La vis 12 est mise en place en alignant son axe longitudinal X
12 avec l'axe X
11 de la tige 11, l'axe X
12 étant alors parallèle au plan P
4 et perpendiculaire à l'axe Y
4. La partie 121 a un diamètre inférieur à l'écart
e, ce qui permet d'engager cette partie entre les talons 45 et 46. La vis 12 est pourvue
d'un épaulement 122 qui relie une portion de diamètre d
1 qui se termine par l'extrémité filetée 121 à sa partie courante non filetée 123 qui
a un diamètre d
2 supérieur à d
1. La valeur de d
1 est inférieure à celle de
e.
[0032] Une plaquette parallélépipédique 15 pourvue d'un perçage central 151 est disposée
autour de la partie 121 de la vis 12 et vient en appui contre l'épaulement 122.
[0033] Pour permettre le passage de la vis 12 vers le taraudage 112 alors que cette vis
est équipée de la plaquette 15, une ouverture 481 est ménagée dans le bord 48 du profilé
4 opposé à la patte 44. L'ouverture 481, qui est de dimensions supérieures à celles
de la plaquette 15, est ménagée par usinage du bord 48.
[0034] Le profilé 4 est également pourvu de nervures internes de rigidification 49 dont
chacune est percée d'une ouverture 491 de passage de la vis 11 équipée de la plaquette
15. Les ouvertures 491 sont réalisées par découpe ou défonçage des nervures 49.
[0035] Par la mise en place de la vis 12 équipée de la plaquette 15, les éléments 11 et
12 sont vissés l'un dans l'autre à travers les plaquettes 14 et 15 et en passant entre
les talons 45 et 46. La plaquette 15 vient ainsi en appui contre les faces supérieures
452 et 462 des talons 45 et 46.
[0036] Lorsque la plaquette 15 repose sur les talons 45 et 46, il est possible de serrer
la vis 12 dans le taraudage 112 en agissant sur sa tête 124 qui dépasse à l'extérieur
du profilé 4, à travers l'ouverture 481.
[0037] Ce serrage a pour effet de créer sur les talons 45 et 46 un effort F
3 dirigé vers la tringle 5. Par réaction, l'extrémité 111 de la tige 11 équipée de
la plaquette 14 crée un effort F
4 dirigé vers le bord 48. Ainsi, le serrage de la vis 12 dans l'extrémité 111 de la
tige 11 a pour effet de pincer, par la somme des efforts F
3 et F
4, les talons 45 et 46 entre les plaquettes 14 et 15. Cet effort de blocage ou de pincement
F
3+F
4 permet une immobilisation ferme de la partie du profilé constitutif de la traverse
4 au voisinage immédiat de la tringle 5.
[0038] A la figure 3, les efforts F
3 et F
4 sont représentés décalés l'un par rapport à l'autre pour la clarté du dessin. En
pratique, ces efforts sont répartis sur la longueur des plaquettes 14 et 15 et leur
résultantes sont sensiblement alignées avec les axes X
11 et X
12 qui sont confondus.
[0039] L'assemblage réalisé au niveau de l'extrémité inférieure 113 de la tige 11 et de
la vis 12' est analogue, l'extrémité 113 étant équipée d'une première plaquette 14'
alors que la vis 12' est équipée d'une seconde plaquette 15' permettant de pincer
deux talons dont un est visible à la figure 2 avec la référence 45'. Un effort de
pincement des talons internes de la traverse 4' est donc obtenu en partie basse de
la tige 11.
[0040] Les composantes F
3 et équivalentes des efforts de blocage exercés par les plaquettes 15 et 15' s'opposent
à un écartement des tringles 5 et 5', alors que les composantes F
4 et équivalentes des efforts de blocage exercés par les plaquettes 14 et 14' s'opposent
à un rapprochement de ces tringles. Les tringles 5 et 5' sont donc maintenues à une
distance constante et prédéterminée l'une de l'autre, ce qui facilite la mise en place
et le coulissement des lisses 6 parallèlement aux axes Y
4 et Y
4'.
[0041] Compte tenu du mode d'assemblage entre la tige 11 et les vis 12 et 12', la position
de la tige 11 parallèlement aux axes Y
4 et Y
4' est aisément ajustable, comme représenté par la double flèche F
5 dans la mesure où il suffit de desserrer les tiges 12 et 12', par le dessus de la
traverse 4 et par le dessous de la traverse 4', pour pouvoir faire coulisser la tige
11.
[0042] Pour éviter que la vis 12 ne vibre lors des mouvements d'oscillation du cadre 2,
un bouchon guide-vis 7 est rapporté sur le bord 48 au moyen de deux vis 71. Ce bouchon
est pourvu d'une ouverture oblongue 72 de plus grande dimension parallèle à l'axe
Y
4 et destinée à être traversée par la partie courante 123 de la vis 12. Le bouchon
permet d'éviter les vibrations de l'extrémité de la partie courante 123 au voisinage
de la tête 124 selon une direction perpendiculaire au plan de la figure 3. La direction
de ces vibrations est représentée par la double flèche V à la figure 4.
[0043] Un bouchon analogue 7' est monté sur la traverse 4' au voisinage de la tête 124'
de la vis 12'.
[0044] La mise en place du raidisseur 10 a lieu sans qu'il soit nécessaire de faire tourner
la tige 11 autour de son axe X
11, ce qui induit que les parties 114 et 115 peuvent être relativement massives, donc
solides, sans risquer de déformer les tringles 5 et 5'. En fait, la partie 114 peut
avoir une largeur l
114 relativement importante, pour autant qu'elle ne fait pas saillie au-delà de la face
42 de la traverse 4 lorsqu'elle est en place. La largeur l
114 peut, par exemple, être de l'ordre de la moitié du diamètre d
11 de la tige 11. Il en est de même pour la partie 115.
[0045] Le fait que les talons 45 et 46 sont immobilisés par pincement induit que la matière
constitutive du profilé formant la traverse 4 travaille en compression, ce qui est
favorable, alors que le serrage obtenu est à la fois franc et localisé.
[0046] A cet égard, les plaquettes 14 et 15 et équivalentes permettent de répartir les efforts
F
3 et F
4, c'est-à-dire l'effort de pincement, sur l'aire de leurs surfaces respectives en
regard.
[0047] On note L
14 la longueur de la plaquette 14 qui est parallèle à l'axe Y
4 en configuration montée du raidisseur 10. On note par ailleurs d
4 la distance entre l'axe X
11 et la patte 44 de la traverse 4 lorsque l'extrémité 111 de la tige 11 est en place.
L'axe X
11 est, en pratique, un axe central du taraudage 112. La demi-longueur L
14/2 de la plaque 14 est supérieure à la distance d
4, ce qui induit que la plaquette 14 constitue, par son appui contre la patte 44 en
dessous du talon 46, un dispositif de blocage en rotation de la tige 11, y compris
lorsque la vis 12 est en cours de serrage. Ainsi, il n'est pas nécessaire, d'intervenir
au voisinage des extrémités supérieures 62 des lisses 6 lorsqu'il convient de régler
la position longitudinale d'un raidisseur 10 dans la mesure où une action sur la tête
124 permet de contrôler complètement le dévissage puis le vissage de la vis 12.
[0048] Il en est de même pour le réglage de la position de l'extrémité 113 parallèlement
à l'axe Y'
4.
[0049] La hauteur H
4 de la traverse 4, c'est-à-dire sa dimension parallèle à son sens de déplacement commandé
par la ratière 1, est supérieure à la course de déplacement du cadre 2, ce qui permet
de se dispenser d'utiliser des chapeaux de guidage tels que couramment mis en oeuvre
dans certains métiers à tisser. Les cadres peuvent en effet se guider les uns par
rapport aux autres grâce à des plaquettes de guidage collées localement sur les profilés
constitutifs des traverses 4 et 4'.
[0050] Dans le second mode de réalisation de l'invention représenté à la figure 6, les éléments
analogues à ceux du premier mode de réalisation portent des références identiques.
La tige 11 du raidisseur 10 de ce mode de réalisation est similaire à celle du premier
mode de réalisation. Elle s'en distingue dans la mesure où son extrémité 111 n'est
pas taraudée mais pourvue d'un filetage terminal 116. Un filetage analogue est prévu
au niveau de l'autre extrémité non représentée de la tige 11.
[0051] Une plaquette 14 est soudée sur l'extrémité 111, le filetage 116 faisant saillie
au-delà de cette plaquette. Une plaquette identique est soudée sur l'autre extrémité
de la tige 11.
[0052] Un écrou borgne 16 est prévu pour être vissé sur le filetage 116. A cet effet, il
est pourvu d'un taraudage 161 complémentaire du filetage 116, la partie taraudée se
prolongeant par une partie courante 163, alors qu'un épaulement 162 est ménagé entre
ces parties. La partie 163 se termine, à l'opposé du taraudage 161, par une tête de
manoeuvre 164.
[0053] Une plaquette 15 analogue à celle du premier mode de réalisation est disposée autour
de la partie taraudée de l'écrou 16 dont la surface extérieure est cylindrique et
à génératrice circulaire. La plaquette 15 reçoit en appui l'épaulement 162.
[0054] Un écrou similaire, non représenté, est prévu pour être vissé sur le filetage de
l'extrémité non représentée de la tige 11. Cet écrou est également équipé d'une plaquette
analogue à la plaque 15.
[0055] Le profilé constitutif de la traverse 4 a une géométrie telle qu'un creux de réception
470 correspondant à l'ouverture 47 est créé sur toute la longueur du profilé. En d'autres
termes, il n'est pas nécessaire de retirer par usinage les parties entourées par le
trait mixte T à la figure 5, ce qui facilite la fabrication du cadre de lisses.
[0056] L'écrou 16 ne s'étend pas sur toute la hauteur du profilé constitutif de la traverse
4 mais sur une partie seulement de celle-ci, cet écrou étant manoeuvrable par sa tête
164 en insérant un outil dans le sens de la flèche F
6 à travers une ouverture 481 ménagée dans le bord 48 de la traverse 4 opposée à la
patte 44 qui supporte la tringle porte-lisses 5.
[0057] Comme précédemment, la plaquette 15 associée à l'écrou 16 et la plaquette 14 immobilisée
sur l'extrémité 111 de la tige 11 permettent d'exercer un effort de blocage ou de
pincement F
3+F
4 d'une partie interne 45 de la traverse 4.
[0058] Ce mode de réalisation présente l'avantage de permettre le positionnement du raidisseur
10 en n'importe quel endroit de la longueur de la traverse 4 pour autant que l'ouverture
481 a été créée, ainsi que des ouvertures 491 alignées avec cette ouverture 481 et
ménagées dans les nervures internes 49 de la traverse 4.
[0059] Selon une variante non représentée de l'invention applicable aux deux modes de réalisation
décrits, les deux talons en regard 45 et 46 peuvent être une partie d'une nervure
interne de la traverse 4, cette nervure étant alors percée pour permettre le passage
de l'extrémité filetée 121 de la vis 12. La même structure est alors adoptée pour
la traverse inférieure 4'.
[0060] De même, en variante, un talon ou une partie de nervure peut être prévue uniquement
au voisinage d'une des cloisons 42 ou 43.
[0061] Selon une autre variante non représentée de l'invention, la plaquette 15 peut être
supprimée, l'épaulement 122 de la vis 12 venant alors directement en appui contre
la nervure ou les talons appartenant au profilé constitutif de la traverse 4.
[0062] Les caractéristiques techniques des différents modes de réalisation décrits peuvent
être combinées entre elles dans le cadre de la présente invention. En particulier,
les écrous 16 peuvent dépasser des traverses à travers les ouvertures 481, comme les
vis 12 du premier mode de réalisation. De même, les vis 12 peuvent être complètement
logées dans les traverses, comme les écrous 16 du second mode de réalisation.
1. Cadre de lisses pour métier à tisser, ledit cadre comprenant deux montants et deux
traverses reliées par au moins un raidisseur s'étendant selon une direction globalement
parallèle auxdits montants,
caractérisé en ce que ledit raidisseur (10) comprend :
i) une tige (11) pourvue, au voisinage de chacune de ses extrémités (111, 113), d'au
moins un moyen de solidarisation par vissage ;
ii) deux organes (12, 12' ; 16), dont chacun est apte à être vissé, par coopération
avec l'un desdits moyens de solidarisation sur l'une des extrémités de la tige et
iii) des moyens (14, 15, 14', 15', 122, 162) aptes à exercer sur une partie au moins
(45, 46, 45') de chaque traverse (4, 4') un effort de blocage (F3+F4) résultant du vissage de l'un desdits organes sur l'extrémité correspondante de ladite
tige.
2. Cadre selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits moyens de solidarisation sont des taraudages (112) et lesdits organes sont
des vis (12, 12').
3. Cadre selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits moyens de solidarisation sont des filetages (116) et lesdits organes sont
des écrous (16).
4. Cadre selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite partie de traverse est une nervure ou un talon (45, 46, 45') interne à la
traverse (4, 4').
5. Cadre selon la revendication 4, caractérisé en ce que ladite nervure ou ledit talon (45, 46, 45') s'étend sur sensiblement toute la longueur
de ladite traverse (4, 4').
6. Cadre selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite partie de traverse (45, 46, 45') est accessible, du côté de chaque traverse
(4) tournée vers la traverse opposée (4'), à travers une ouverture (47, 47') ménagée
localement dans au moins une cloison externe (42) de ladite traverse.
7. Cadre selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que lesdits moyens (14, 15, 14', 15', 122) comprennent, au voisinage de chaque extrémité
(111, 113) de la tige (11), une première plaquette (14, 14') apte à être poussée (F4) par ladite tige contre ladite partie de traverse (45, 46, 45'), ainsi qu'une seconde
plaquette (15, 15') apte à être poussée (F3) par l'organe correspondant (12, 12') contre ladite partie de traverse, ladite partie
de traverse étant disposée entre lesdites plaquettes.
8. Cadre selon la revendication 7, caractérisé en ce que chaque première plaquette (14, 14') est immobilisée, notamment soudée, sur l'extrémité
correspondante (111, 113) de ladite tige (11).
9. Cadre selon les revendications 6 et 8, caractérisé en ce que l'ouverture (47) d'accès à la partie de traverse (45, 46, 45') est ménagée sur un
seul côté (42) de ladite traverse (4), la zone de réception de l'extrémité correspondante
de ladite tige étant bordée par un voile (44) constitutif de ladite traverse, la demi-longueur
(L14/2) de ladite première plaquette (14, 14') étant supérieure à la distance (d4) entre ledit voile et l'axe central (X11) du taraudage (112) de ladite extrémité (111).
10. Cadre selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que lesdits moyens (14, 15, 14', 15', 122) permettant d'exercer l'effort de blocage (F3+F4) sont ajustables (F5) selon une direction parallèle à la direction longitudinale (Y4, Y4') de la traverse correspondante (4, 4').
11. Cadre selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite tige (11) est pourvue d'au moins une déformation localisée (114, 115) de contournement
d'une tringle porte-lisses (5, 5').
12. Cadre selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que chaque organe (12, 12' ; 16) s'étend jusqu'à l'extérieur de la traverse (4, 4') sur
laquelle il est monté, une ouverture (481) étant ménagée dans le bord (48) de ladite
traverse opposé à l'autre traverse, une garniture (7, 7') étant rapportée sur ladite
traverse au niveau de ladite ouverture, ladite garniture contribuant à immobiliser
ledit organe selon au moins une direction (V) perpendiculaire à l'axe longitudinal
(X12) dudit organe.
13. Cadre selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce que lesdits organes (12, 12' ; 16) ne font pas saillie à l'extérieur des traverses (4)
lorsqu'ils sont serrés, lesdits organes étant accessibles (F6) à travers des orifices (481, 491) ménagés dans lesdites traverses.
14. Cadre selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la hauteur (H4) de chaque traverse est supérieure à la course de déplacement (F1, F'1) dudit cadre (2).
15. Métier à tisser (M) équipé d'au moins un cadre de lisses (2) selon l'une des revendications
précédentes.