(19)
(11) EP 1 655 396 A2

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
10.05.2006  Bulletin  2006/19

(21) Numéro de dépôt: 05356192.4

(22) Date de dépôt:  02.11.2005
(51) Int. Cl.: 
D03C 9/06(2006.01)
(84) Etats contractants désignés:
AT BE BG CH CY CZ DE DK EE ES FI FR GB GR HU IE IS IT LI LT LU LV MC NL PL PT RO SE SI SK TR
Etats d'extension désignés:
AL BA HR MK YU

(30) Priorité: 03.11.2004 FR 0411716

(71) Demandeur: STAUBLI FAVERGES
74210 Faverges (FR)

(72) Inventeur:
  • Fumex, André
    74290 Talloires (FR)

(74) Mandataire: Myon, Gérard Jean-Pierre et al
Cabinet Lavoix, 62, rue de Bonnel
69448 Lyon Cédex 03
69448 Lyon Cédex 03 (FR)

   


(54) Cadre de lisses et métier à tisser équipé d'un tel cadre


(57) Ce cadre de lisses comprend deux montants et deux traverses (4) reliées par au moins un raidisseur (10) s'étendant selon une direction globalement parallèle aux montants et qui comprend :

i) une tige (11) pourvue, au voisinage de chacune de ses extrémités (111, 113) d'un moyen de solidarisation par vissage ;

ii) deux organes (12, 12'), dont chacun est apte à être vissé par coopération avec l'un des moyens de solidarisation, sur l'une des extrémités de la tige (11) et

iii) des moyens (14, 15, 14', 15') aptes à exercer sur une partie (45, 45') de chaque traverse (4) un effort de blocage résultant du vissage de l'un des organes (12) sur l'extrémité correspondante de la tige.






Description


[0001] La présente invention a trait à un cadre de lisses pour métier à tisser ainsi qu'à un métier à tisser équipé d'au moins un tel cadre.

[0002] Dans le domaine du tissage, il est connu d'utiliser un cadre de lisses dont les traverses supérieures et inférieures sont montées sur des montants parallèles au sens du déplacement du cadre. Ces traverses sont chacune équipées d'une tringle sur laquelle s'enfilent ou s'accrochent les extrémités des lisses portées par le cadre. Ces lisses doivent pouvoir se déplacer parallèlement à la direction longitudinale des traverses pour adapter leur position à celle des fils de chaîne qui les traversent. Pour ce faire, les tringles porte-lisses doivent rester parallèles et à une distance précise l'une de l'autre, ceci malgré les efforts dynamiques, notamment les efforts d'inertie, et statiques, notamment les efforts dus à la tension des fils de chaîne, qui s'appliquent au cadre en cours de fonctionnement.

[0003] Par garantir l'écartement des tringles et des traverses, il est connu d'utiliser un ou plusieurs raidisseurs qui doivent se loger dans le volume libre entre les traverses. Une première technique consiste à disposer entre les traverses une tige immobilisée sur les côtés en regard des traverses au moyen de barrettes traversées par des vis. Lorsqu'il convient d'intervenir sur ces raidisseurs, notamment pour ajuster leur position le long des traverses, l'opérateur doit agir entre les traverses, dans une zone peu accessible, ce qui rend son travail pénible et délicat et augmente les risques d'abîmer les fils de chaîne.

[0004] US-A-5,975,147 enseigne d'utiliser une tige filetée à l'une de ses extrémités et comportant une tête de manoeuvre à l'autre extrémité, cette tige traversant la traverse supérieure d'un cadre et venant se visser dans une embase fixée sur la traverse inférieure. Cette tige est nécessairement de faible section car elle doit être manoeuvrée dans l'encombrement du cadre y compris au niveau des tringles porte-lisses, ce qui impose de créer un méplat dans cette tige, ce méplat affaiblissant celle-ci. La création d'un méplat au niveau des tringles porte-lisses impose l'orientation angulaire de la tige, ce qui induit que son degré de vissage n'est pas nécessairement adapté à l'écartement prévu entre les traverses. Enfin, le dispositif de fixation de la tige sur la traverse inférieure nécessite un accès du côté des lisses, avec le même caractère pénible et le même risque d'endommager les fils de chaîne que dans le dispositif mentionné précédemment.

[0005] US-A-4,924,916 enseigne d'utiliser une tige de faible section filetée à l'une de ses extrémités et portant une barrette parallélépipédique à l'autre extrémité. Il n'est pas possible d'ajuster la position de la tige filetée parallèlement à la direction longitudinale des traverses. En outre, en cours de fonctionnement du métier, des déformations en opposition des traverses peuvent amener du jeu entre le filetage de la tige et le taraudage de la barrette, ce qui risque d'induire une rouille de contact à ce niveau.

[0006] C'est à ces inconvénients qu'entend plus particulièrement remédier l'invention en proposant un nouveau cadre de lisses équipé d'un raidisseur qui assure un positionnement relatif précis des deux traverses d'un cadre, ainsi que des tringles porte-lisses montées sur ces traverses, tout en étant plus facile à régler que les matériels de l'état de la technique.

[0007] Dans cet esprit, l'invention concerne un cadre de lisses pour métier à tisser, ce cadre comprenant deux montants et deux traverses reliés par au moins un raidisseur s'étendant selon une direction globalement parallèle aux montants. Ce cadre est caractérisé en ce que le raidisseur comprend :

- i) une tige pourvue, au voisinage de chacune de ses extrémités, d'au moins un moyen de solidarisation par vissage ;

- ii) deux organes, dont chacun est apte à être vissé, par coopération avec l'un des moyens de solidarisation, sur l'une des extrémités de la tige et

- iii) des moyens aptes à exercer sur une partie au moins de chaque traverse un effort de blocage résultant du vissage de l'un des organes précités sur l'extrémité correspondante de la tige.



[0008] Grâce à l'invention, l'effort de blocage ou de pincement obtenu grâce au raidisseur permet d'immobiliser la partie de chaque traverse sur laquelle s'exerce cet effort à la fois dans un sens d'éloignement par rapport à l'autre traverse et dans un sens de rapprochement par rapport à celle-ci. Les deux organes peuvent être manoeuvrés depuis les côtés extérieurs des traverses, ce qui facilite le travail d'un opérateur.

[0009] Selon un mode de réalisation de l'invention, les moyens de solidarisation sont des taraudages et les organes précités sont des vis. En variante, les moyens de solidarisation sont des filetages et les organes sont alors des écrous.

[0010] Selon des aspects avantageux mais non obligatoires de l'invention, un tel cadre peut incorporer une ou plusieurs des caractéristiques suivantes prises dans toute combinaison techniquement admissible :
  • La partie de traverse sur laquelle s'exerce l'effort de blocage est une nervure ou un talon interne à la traverse. Cette nervure ou ce talon est avantageusement ménagé au voisinage d'une tringle porte-lisses rapportée sur la traverse. Grâce à cet aspect de l'invention, l'effort de blocage, qui assure le positionnement relatif des tringles porte-lisses supportées par les deux traverses est exercé au voisinage immédiat de ces tringles. Dans ce cas, la nervure ou le talon précité s'étend avantageusement sur sensiblement toute la longueur de la traverse, ce qui correspond en particulier au cas où la traverse est réalisée par un profilé en matière plastique ou en aluminium.
  • La partie de traverse sur laquelle s'exerce l'effort de blocage est accessible, du côté de chaque traverse tourné vers la traverse opposée, à travers une ouverture ménagée localement dans au moins une cloison externe de la traverse.
  • Les moyens permettant d'exercer l'effort de blocage comprennent, au voisinage de chaque extrémité de la tige, une première plaquette apte à être poussée par cette tige contre la partie de traverse précitée, ainsi qu'une seconde plaquette apte à être poussée par l'organe correspondant en direction de la partie précitée de la traverse qui est disposée entre ces plaquettes. Les plaquettes permettent donc d'exercer l'effort de blocage par leur rapprochement relatif du fait du serrage de l'organe correspondant. On peut prévoir que chaque première plaquette est immobilisée, notamment soudée, sur l'extrémité correspondante de la tige. Dans ce cas, et lorsque la partie précitée de traverse est accessible à travers une ouverture comme mentionné ci-dessus, cette ouverture est avantageusement ménagée sur un seul côté de la traverse, la zone de réception de l'extrémité correspondante de la tige étant bordée par un voile constitutif de la traverse, la demi-longueur de la première plaquette étant supérieure à la distance entre ce voile et l'axe central du taraudage de l'extrémité de la tige. Grâce à cet aspect de l'invention, une immobilisation en rotation de la tige est obtenue par l'appui de chaque première plaquette contre le voile adjacent de la traverse.
  • Les moyens permettant d'exercer l'effort de blocage précité sont ajustables selon une direction parallèle à la direction longitudinale de la traverse correspondante.
  • La tige est pourvue d'au moins une déformation localisée de contournement d'une tringle porte-lisses. Cet aspect de l'invention tire parti du fait qu'il n'est pas nécessaire de faire tourner la tige sur elle-même pour son blocage en position au moyen des organes qui, eux, peuvent tourner autour de leurs axes centraux respectifs.
  • Selon un premier mode de réalisation avantageux de l'invention, chaque organe s'étend jusqu'à l'extérieur de la traverse sur laquelle il est monté, une ouverture étant ménagée dans le bord de cette traverse opposée à l'autre traverse, une garniture étant rapportée sur cette traverse au niveau de cette ouverture pour immobiliser l'organe selon au moins une direction perpendiculaire à l'axe longitudinal de l'organe.
  • Selon un autre mode de réalisation avantageux de l'invention, les organes ne font pas saillie.à l'extérieur des traverses lorsqu'ils sont serrés, ces organes étant accessibles à travers des orifices ménagés dans les traverses.


[0011] L'invention a également trait à un métier à tisser équipé d'au moins un cadre de lisses tel que précédemment décrit.

[0012] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages de celle-ci apparaîtront plus clairement à la lumière de la description qui va suivre de deux modes de réalisation d'un cadre conforme à son principe et d'un métier à tisser équipé d'un tel cadre, donnée uniquement à titre d'exemple et faite en référence aux dessins annexés, dans lesquels :
  • la figure 1 est une représentation schématique de principe d'un métier à tisser conforme à l'invention ;
  • la figure 2 est une vue en perspective, à plus grande échelle et avec arrachements partiels, du détail II à la figure 1 ;
  • la figure 3 est une vue à plus grande échelle du détail III à la figure 2, les éléments internes à la traverse supérieure du cadre étant représentés en pointillés ;
  • la figure 4 est une section selon la ligne IV-IV à la figure 3 ;
  • la figure 5 est une section partielle à plus grande échelle selon la ligne V-V à la figure 3 ; et
  • la figure 6 est une vue analogue à la figure 3 pour un cadre conforme à un second mode de réalisation de l'invention.


[0013] A la figure 1, une ratière 1 est destinée à entraîner un cadre de lisses 2 d'un métier à tisser M dans un mouvement vertical oscillant représenté par les flèches F1 et F'1. Pour ce faire, un bras d'actionnement 1a de la ratière 1 est attelé par des bielles et des leviers oscillants au cadre 2. Le métier M comporte plusieurs cadres dont un seul est représenté à la figure 1 pour la clarté du dessin.

[0014] En pratique, le métier M peut être utilisé pour le tissage d'un tissu destiné à être utilisé dans une usine de fabrication de papier pour supporter la pâte à papier en cours de séchage. Dans ce cas, les cadres 2 et équivalents peuvent être au nombre de 56 et avoir une longueur supérieure à 10 mètres.

[0015] L'invention est cependant applicable à d'autres types de cadres.

[0016] Chaque cadre 2 du métier M est formé par l'assemblage de deux montants 3 et 3' et de deux traverses 4 et 4'. Les montants 3 et 3' ont leurs axes longitudinaux respectifs X3 et X3' globalement parallèles à la direction Z-Z' d'oscillation verticale du cadre 2, alors que les traverses 4 et 4' ont leurs axes longitudinaux respectifs Y4 et Y4' globalement perpendiculaires à la direction Z-Z' et aux fils de chaîne du métier M, ces axes Y4 et Y4' étant en pratique sensiblement horizontaux en configuration d'utilisation du métier.

[0017] Les traverses 4 et 4' sont chacune équipées d'une tringle 5, respectivement 5', sur laquelle peuvent être accrochées des lisses 6 dont les oeillets 61 permettent de contrôler l'altitude des fils de chaîne du métier M.

[0018] La traverse 4 est formée par un profilé en aluminium sur lequel est rapportée la tringle 5 qui est en acier. Il en est de même en ce qui concerne la traverse 4'.

[0019] En variante, le profilé constitutif des traverses 4 et 4' peut être en matière synthétique, de préférence chargée en fibres de renfort.

[0020] Plusieurs raidisseurs 10 sont disposés entre les traverses 4 et 4', le nombre et l'écartement relatif des raidisseurs 10 étant déterminés en fonction de la longueur du cadre 2 et de la raideur des traverses 4 et 4'.

[0021] Dans ce qui suit, on décrit la structure et les fonctions d'un raidisseur. La structure et les fonctions des autres raidisseurs sont identiques.

[0022] Chaque raidisseur 10 comprend une tige métallique 11 qui s'étend entre les traverses 4 et 4' ainsi que deux vis 12 et 12' qui sont respectivement logées essentiellement dans le volume intérieur des traverses 4 et 4'.

[0023] L'extrémité supérieure 111 de la tige 11 est pourvue d'un taraudage 112 de réception de l'extrémité filetée 121 de la vis 12. De la même manière, l'extrémité inférieure 113 de la tige 11 est pourvue d'un taraudage de réception de l'extrémité filetée de la vis 12'.

[0024] Une plaquette 14 est soudée sur l'extrémité 111, cette plaquette ayant une forme extérieure globalement parallélépipédique et étant pourvue d'un perçage central permettant d'introduire l'extrémité 121 dans le taraudage 112.

[0025] Comme il ressort plus particulièrement de la figure 5, le profilé constitutif de la traverse 4 est pourvu d'une nervure 41 qui s'étend dans le sens de l'épaisseur de la traverse 4 et qui relie une cloison avant 42 de la traverse 4 à une cloison arrière 43. Cette cloison arrière 43 se prolonge par une patte 44 sur laquelle est rapportée la tringle 5.

[0026] A l'opposé de la tringle 5 par rapport à la nervure 41 et sur les faces internes des cloisons 42 et 43, le profilé comporte deux talons 45 et 46 qui se font face et sont séparés l'un de l'autre par un écart dont on note e la valeur.

[0027] Pour permettre la mise en place du raidisseur 10 sur la traverse 4, une ouverture 47 est ménagée localement dans cette traverse en retirant par usinage une portion du profilé correspondant à celle entourée par le trait mixte T à la figure 5. Le retrait de cette matière permet d'engager l'extrémité 111 de la tige 11 et la plaquette 14 qu'elle porte jusqu'au contact des faces 451 et 461 des talons 45 et 46 tournés vers la tringle 5.

[0028] Une ouverture 47' similaire à l'ouverture 47 est ménagée dans la traverse 4' pour la mise en place de l'extrémité 113 et de la plaquette 14'.

[0029] Pour permettre la mise en place de la tige 11 et en tenant compte du fait que la tringle 5 fait saillie latéralement par rapport à la patte 44, la tige 11 est pourvue d'une partie aplatie 114 décalée latéralement par rapport à l'axe longitudinal X11 de la tige 11.

[0030] On note par ailleurs P4 le plan médian du profilé constituant la traverse 4, ce plan médian s'étendant à égale distance des faces externes 42a et 43a des cloisons 42 et 43. Le caractère décalé de la partie 114 permet d'aligner l'axe X11 sur le plan P4 lorsque la tige 11 est en place. La tige 11 est pourvue, au voisinage de son extrémité 113, d'une seconde partie décalée 115 pour contourner la tringle 5'.

[0031] La vis 12 est mise en place en alignant son axe longitudinal X12 avec l'axe X11 de la tige 11, l'axe X12 étant alors parallèle au plan P4 et perpendiculaire à l'axe Y4. La partie 121 a un diamètre inférieur à l'écart e, ce qui permet d'engager cette partie entre les talons 45 et 46. La vis 12 est pourvue d'un épaulement 122 qui relie une portion de diamètre d1 qui se termine par l'extrémité filetée 121 à sa partie courante non filetée 123 qui a un diamètre d2 supérieur à d1. La valeur de d1 est inférieure à celle de e.

[0032] Une plaquette parallélépipédique 15 pourvue d'un perçage central 151 est disposée autour de la partie 121 de la vis 12 et vient en appui contre l'épaulement 122.

[0033] Pour permettre le passage de la vis 12 vers le taraudage 112 alors que cette vis est équipée de la plaquette 15, une ouverture 481 est ménagée dans le bord 48 du profilé 4 opposé à la patte 44. L'ouverture 481, qui est de dimensions supérieures à celles de la plaquette 15, est ménagée par usinage du bord 48.

[0034] Le profilé 4 est également pourvu de nervures internes de rigidification 49 dont chacune est percée d'une ouverture 491 de passage de la vis 11 équipée de la plaquette 15. Les ouvertures 491 sont réalisées par découpe ou défonçage des nervures 49.

[0035] Par la mise en place de la vis 12 équipée de la plaquette 15, les éléments 11 et 12 sont vissés l'un dans l'autre à travers les plaquettes 14 et 15 et en passant entre les talons 45 et 46. La plaquette 15 vient ainsi en appui contre les faces supérieures 452 et 462 des talons 45 et 46.

[0036] Lorsque la plaquette 15 repose sur les talons 45 et 46, il est possible de serrer la vis 12 dans le taraudage 112 en agissant sur sa tête 124 qui dépasse à l'extérieur du profilé 4, à travers l'ouverture 481.

[0037] Ce serrage a pour effet de créer sur les talons 45 et 46 un effort F3 dirigé vers la tringle 5. Par réaction, l'extrémité 111 de la tige 11 équipée de la plaquette 14 crée un effort F4 dirigé vers le bord 48. Ainsi, le serrage de la vis 12 dans l'extrémité 111 de la tige 11 a pour effet de pincer, par la somme des efforts F3 et F4, les talons 45 et 46 entre les plaquettes 14 et 15. Cet effort de blocage ou de pincement F3+F4 permet une immobilisation ferme de la partie du profilé constitutif de la traverse 4 au voisinage immédiat de la tringle 5.

[0038] A la figure 3, les efforts F3 et F4 sont représentés décalés l'un par rapport à l'autre pour la clarté du dessin. En pratique, ces efforts sont répartis sur la longueur des plaquettes 14 et 15 et leur résultantes sont sensiblement alignées avec les axes X11 et X12 qui sont confondus.

[0039] L'assemblage réalisé au niveau de l'extrémité inférieure 113 de la tige 11 et de la vis 12' est analogue, l'extrémité 113 étant équipée d'une première plaquette 14' alors que la vis 12' est équipée d'une seconde plaquette 15' permettant de pincer deux talons dont un est visible à la figure 2 avec la référence 45'. Un effort de pincement des talons internes de la traverse 4' est donc obtenu en partie basse de la tige 11.

[0040] Les composantes F3 et équivalentes des efforts de blocage exercés par les plaquettes 15 et 15' s'opposent à un écartement des tringles 5 et 5', alors que les composantes F4 et équivalentes des efforts de blocage exercés par les plaquettes 14 et 14' s'opposent à un rapprochement de ces tringles. Les tringles 5 et 5' sont donc maintenues à une distance constante et prédéterminée l'une de l'autre, ce qui facilite la mise en place et le coulissement des lisses 6 parallèlement aux axes Y4 et Y4'.

[0041] Compte tenu du mode d'assemblage entre la tige 11 et les vis 12 et 12', la position de la tige 11 parallèlement aux axes Y4 et Y4' est aisément ajustable, comme représenté par la double flèche F5 dans la mesure où il suffit de desserrer les tiges 12 et 12', par le dessus de la traverse 4 et par le dessous de la traverse 4', pour pouvoir faire coulisser la tige 11.

[0042] Pour éviter que la vis 12 ne vibre lors des mouvements d'oscillation du cadre 2, un bouchon guide-vis 7 est rapporté sur le bord 48 au moyen de deux vis 71. Ce bouchon est pourvu d'une ouverture oblongue 72 de plus grande dimension parallèle à l'axe Y4 et destinée à être traversée par la partie courante 123 de la vis 12. Le bouchon permet d'éviter les vibrations de l'extrémité de la partie courante 123 au voisinage de la tête 124 selon une direction perpendiculaire au plan de la figure 3. La direction de ces vibrations est représentée par la double flèche V à la figure 4.

[0043] Un bouchon analogue 7' est monté sur la traverse 4' au voisinage de la tête 124' de la vis 12'.

[0044] La mise en place du raidisseur 10 a lieu sans qu'il soit nécessaire de faire tourner la tige 11 autour de son axe X11, ce qui induit que les parties 114 et 115 peuvent être relativement massives, donc solides, sans risquer de déformer les tringles 5 et 5'. En fait, la partie 114 peut avoir une largeur l114 relativement importante, pour autant qu'elle ne fait pas saillie au-delà de la face 42 de la traverse 4 lorsqu'elle est en place. La largeur l114 peut, par exemple, être de l'ordre de la moitié du diamètre d11 de la tige 11. Il en est de même pour la partie 115.

[0045] Le fait que les talons 45 et 46 sont immobilisés par pincement induit que la matière constitutive du profilé formant la traverse 4 travaille en compression, ce qui est favorable, alors que le serrage obtenu est à la fois franc et localisé.

[0046] A cet égard, les plaquettes 14 et 15 et équivalentes permettent de répartir les efforts F3 et F4, c'est-à-dire l'effort de pincement, sur l'aire de leurs surfaces respectives en regard.

[0047] On note L14 la longueur de la plaquette 14 qui est parallèle à l'axe Y4 en configuration montée du raidisseur 10. On note par ailleurs d4 la distance entre l'axe X11 et la patte 44 de la traverse 4 lorsque l'extrémité 111 de la tige 11 est en place. L'axe X11 est, en pratique, un axe central du taraudage 112. La demi-longueur L14/2 de la plaque 14 est supérieure à la distance d4, ce qui induit que la plaquette 14 constitue, par son appui contre la patte 44 en dessous du talon 46, un dispositif de blocage en rotation de la tige 11, y compris lorsque la vis 12 est en cours de serrage. Ainsi, il n'est pas nécessaire, d'intervenir au voisinage des extrémités supérieures 62 des lisses 6 lorsqu'il convient de régler la position longitudinale d'un raidisseur 10 dans la mesure où une action sur la tête 124 permet de contrôler complètement le dévissage puis le vissage de la vis 12.

[0048] Il en est de même pour le réglage de la position de l'extrémité 113 parallèlement à l'axe Y'4.

[0049] La hauteur H4 de la traverse 4, c'est-à-dire sa dimension parallèle à son sens de déplacement commandé par la ratière 1, est supérieure à la course de déplacement du cadre 2, ce qui permet de se dispenser d'utiliser des chapeaux de guidage tels que couramment mis en oeuvre dans certains métiers à tisser. Les cadres peuvent en effet se guider les uns par rapport aux autres grâce à des plaquettes de guidage collées localement sur les profilés constitutifs des traverses 4 et 4'.

[0050] Dans le second mode de réalisation de l'invention représenté à la figure 6, les éléments analogues à ceux du premier mode de réalisation portent des références identiques. La tige 11 du raidisseur 10 de ce mode de réalisation est similaire à celle du premier mode de réalisation. Elle s'en distingue dans la mesure où son extrémité 111 n'est pas taraudée mais pourvue d'un filetage terminal 116. Un filetage analogue est prévu au niveau de l'autre extrémité non représentée de la tige 11.

[0051] Une plaquette 14 est soudée sur l'extrémité 111, le filetage 116 faisant saillie au-delà de cette plaquette. Une plaquette identique est soudée sur l'autre extrémité de la tige 11.

[0052] Un écrou borgne 16 est prévu pour être vissé sur le filetage 116. A cet effet, il est pourvu d'un taraudage 161 complémentaire du filetage 116, la partie taraudée se prolongeant par une partie courante 163, alors qu'un épaulement 162 est ménagé entre ces parties. La partie 163 se termine, à l'opposé du taraudage 161, par une tête de manoeuvre 164.

[0053] Une plaquette 15 analogue à celle du premier mode de réalisation est disposée autour de la partie taraudée de l'écrou 16 dont la surface extérieure est cylindrique et à génératrice circulaire. La plaquette 15 reçoit en appui l'épaulement 162.

[0054] Un écrou similaire, non représenté, est prévu pour être vissé sur le filetage de l'extrémité non représentée de la tige 11. Cet écrou est également équipé d'une plaquette analogue à la plaque 15.

[0055] Le profilé constitutif de la traverse 4 a une géométrie telle qu'un creux de réception 470 correspondant à l'ouverture 47 est créé sur toute la longueur du profilé. En d'autres termes, il n'est pas nécessaire de retirer par usinage les parties entourées par le trait mixte T à la figure 5, ce qui facilite la fabrication du cadre de lisses.

[0056] L'écrou 16 ne s'étend pas sur toute la hauteur du profilé constitutif de la traverse 4 mais sur une partie seulement de celle-ci, cet écrou étant manoeuvrable par sa tête 164 en insérant un outil dans le sens de la flèche F6 à travers une ouverture 481 ménagée dans le bord 48 de la traverse 4 opposée à la patte 44 qui supporte la tringle porte-lisses 5.

[0057] Comme précédemment, la plaquette 15 associée à l'écrou 16 et la plaquette 14 immobilisée sur l'extrémité 111 de la tige 11 permettent d'exercer un effort de blocage ou de pincement F3+F4 d'une partie interne 45 de la traverse 4.

[0058] Ce mode de réalisation présente l'avantage de permettre le positionnement du raidisseur 10 en n'importe quel endroit de la longueur de la traverse 4 pour autant que l'ouverture 481 a été créée, ainsi que des ouvertures 491 alignées avec cette ouverture 481 et ménagées dans les nervures internes 49 de la traverse 4.

[0059] Selon une variante non représentée de l'invention applicable aux deux modes de réalisation décrits, les deux talons en regard 45 et 46 peuvent être une partie d'une nervure interne de la traverse 4, cette nervure étant alors percée pour permettre le passage de l'extrémité filetée 121 de la vis 12. La même structure est alors adoptée pour la traverse inférieure 4'.

[0060] De même, en variante, un talon ou une partie de nervure peut être prévue uniquement au voisinage d'une des cloisons 42 ou 43.

[0061] Selon une autre variante non représentée de l'invention, la plaquette 15 peut être supprimée, l'épaulement 122 de la vis 12 venant alors directement en appui contre la nervure ou les talons appartenant au profilé constitutif de la traverse 4.

[0062] Les caractéristiques techniques des différents modes de réalisation décrits peuvent être combinées entre elles dans le cadre de la présente invention. En particulier, les écrous 16 peuvent dépasser des traverses à travers les ouvertures 481, comme les vis 12 du premier mode de réalisation. De même, les vis 12 peuvent être complètement logées dans les traverses, comme les écrous 16 du second mode de réalisation.


Revendications

1. Cadre de lisses pour métier à tisser, ledit cadre comprenant deux montants et deux traverses reliées par au moins un raidisseur s'étendant selon une direction globalement parallèle auxdits montants, caractérisé en ce que ledit raidisseur (10) comprend :

i) une tige (11) pourvue, au voisinage de chacune de ses extrémités (111, 113), d'au moins un moyen de solidarisation par vissage ;

ii) deux organes (12, 12' ; 16), dont chacun est apte à être vissé, par coopération avec l'un desdits moyens de solidarisation sur l'une des extrémités de la tige et

iii) des moyens (14, 15, 14', 15', 122, 162) aptes à exercer sur une partie au moins (45, 46, 45') de chaque traverse (4, 4') un effort de blocage (F3+F4) résultant du vissage de l'un desdits organes sur l'extrémité correspondante de ladite tige.


 
2. Cadre selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits moyens de solidarisation sont des taraudages (112) et lesdits organes sont des vis (12, 12').
 
3. Cadre selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits moyens de solidarisation sont des filetages (116) et lesdits organes sont des écrous (16).
 
4. Cadre selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite partie de traverse est une nervure ou un talon (45, 46, 45') interne à la traverse (4, 4').
 
5. Cadre selon la revendication 4, caractérisé en ce que ladite nervure ou ledit talon (45, 46, 45') s'étend sur sensiblement toute la longueur de ladite traverse (4, 4').
 
6. Cadre selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite partie de traverse (45, 46, 45') est accessible, du côté de chaque traverse (4) tournée vers la traverse opposée (4'), à travers une ouverture (47, 47') ménagée localement dans au moins une cloison externe (42) de ladite traverse.
 
7. Cadre selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que lesdits moyens (14, 15, 14', 15', 122) comprennent, au voisinage de chaque extrémité (111, 113) de la tige (11), une première plaquette (14, 14') apte à être poussée (F4) par ladite tige contre ladite partie de traverse (45, 46, 45'), ainsi qu'une seconde plaquette (15, 15') apte à être poussée (F3) par l'organe correspondant (12, 12') contre ladite partie de traverse, ladite partie de traverse étant disposée entre lesdites plaquettes.
 
8. Cadre selon la revendication 7, caractérisé en ce que chaque première plaquette (14, 14') est immobilisée, notamment soudée, sur l'extrémité correspondante (111, 113) de ladite tige (11).
 
9. Cadre selon les revendications 6 et 8, caractérisé en ce que l'ouverture (47) d'accès à la partie de traverse (45, 46, 45') est ménagée sur un seul côté (42) de ladite traverse (4), la zone de réception de l'extrémité correspondante de ladite tige étant bordée par un voile (44) constitutif de ladite traverse, la demi-longueur (L14/2) de ladite première plaquette (14, 14') étant supérieure à la distance (d4) entre ledit voile et l'axe central (X11) du taraudage (112) de ladite extrémité (111).
 
10. Cadre selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que lesdits moyens (14, 15, 14', 15', 122) permettant d'exercer l'effort de blocage (F3+F4) sont ajustables (F5) selon une direction parallèle à la direction longitudinale (Y4, Y4') de la traverse correspondante (4, 4').
 
11. Cadre selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite tige (11) est pourvue d'au moins une déformation localisée (114, 115) de contournement d'une tringle porte-lisses (5, 5').
 
12. Cadre selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que chaque organe (12, 12' ; 16) s'étend jusqu'à l'extérieur de la traverse (4, 4') sur laquelle il est monté, une ouverture (481) étant ménagée dans le bord (48) de ladite traverse opposé à l'autre traverse, une garniture (7, 7') étant rapportée sur ladite traverse au niveau de ladite ouverture, ladite garniture contribuant à immobiliser ledit organe selon au moins une direction (V) perpendiculaire à l'axe longitudinal (X12) dudit organe.
 
13. Cadre selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce que lesdits organes (12, 12' ; 16) ne font pas saillie à l'extérieur des traverses (4) lorsqu'ils sont serrés, lesdits organes étant accessibles (F6) à travers des orifices (481, 491) ménagés dans lesdites traverses.
 
14. Cadre selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la hauteur (H4) de chaque traverse est supérieure à la course de déplacement (F1, F'1) dudit cadre (2).
 
15. Métier à tisser (M) équipé d'au moins un cadre de lisses (2) selon l'une des revendications précédentes.
 




Dessins