Domaine technique de l'invention
[0001] L'invention concerne un procédé d'adoucissement et de désulfuration de fractions
hydrocarbonées contenant généralement moins de 1 % poids d'oléfines, et du soufre
principalement sous forme de mercaptans. Le procédé décrit dans la présente invention
est particulièrement adapté au traitement des fractions hydrocarbonées issues de la
distillation atmosphérique, telles que par exemple les fractions essence, kérosène
ou gasoil légers.
Ces fractions hydrocarbonées contiennent des quantités variables de mercaptans qui
leur confèrent un caractère acide corrosif et malodorant. Les solutions généralement
mises en oeuvre pour traiter ces mercaptans consistent à oxyder les mercaptans en
disulfures, puis à séparer ces derniers, plus lourds, généralement par distillation.
La présente invention propose une solution technique pour adoucir les fractions à
traiter en transformant les mercaptans en sulfures, et éventuellement pour désulfurer
les fractions à traiter en séparant les sulfures ainsi formés.
[0002] Le procédé consiste à mélanger la fraction hydrocarbonée à traiter avec d'une part
une autre fraction hydrocarbonée contenant des composés insaturés, et d'autre part
avec de l'hydrogène, puis à faire passer le mélange sur un catalyseur de type sulfure
métallique dans des conditions optimisées pour promouvoir l'addition des mercaptans
sur les composés insaturés de manière à former des composés soufrés de type sulfures.
Les composés soufrés ainsi transformés présentent une température d'ébullition supérieure
à leur température initiale et peuvent ensuite être séparés pour récupérer une fraction
hydrocarbonée appauvrie en soufre.
Art antérieur
[0003] La réduction de la teneur en mercaptans dans les fractions hydrocarbonées directement
issues de la distillation atmosphérique est généralement réalisée par un procédé dit
"d'adoucissement".
Beaucoup de procédés d'adoucissement ne mettent pas en oeuvre la diminution de la
teneur en soufre global, mais seulement la dimérisation des mercaptans en disulfures
pour répondre aux spécifications. Cette oxydation des mercaptans est en général réalisée
catalytiquement en utilisant l'oxygène comme agent d'oxydation.
Les procédés d'adoucissement extractifs permettent en revanche de soustraire le soufre
de la charge. Ils consistent à mettre en contact le distillat à traiter avec une solution
aqueuse basique (le plus souvent à base d'hydroxyde de sodium) qui permet de récupérer
les mercaptans. La solution basique est ensuite régénérée par oxydation catalytique
des mercaptides de sodium en disulfures.
Le brevet US 3,574,093 décrit la mise en oeuvre d'un tel procédé pour des essences
et des coupes plus légères (C3-C4). De nombreuses améliorations ont été apportées
au procédé, telles que l'utilisation d'amines aliphatiques en petites quantités dans
des solutions à base d'hydroxyde de sodium (brevets US 2,546,345 et US 2,853,431).
La méthode nécessite cependant un très important volume de solution et de nombreux
étages d'extraction, ce qui limite son intérêt.
L'utilisation d'hydroxydes de métaux ne se limite pas à l'extraction liquide-liquide.
L'enseignement du brevet US 2,808,365 nous montre qu'un « solide alcalin » obtenu
par action d'hydroxyde de sodium sur du carbonate de calcium peut servir de catalyseur
à l'oxydation des mercaptans en présence d'époxydes en faibles quantités dans la charge.
D'autres supports, tels que des charbons actifs, ont été imprégnés d'une solution
basique pour jouer le rôle de catalyseurs (brevet GB 763625).
De nombreuses molécules oxydantes sont utilisées sous forme supportée pour réaliser
l'oxydation des mercaptans. Elles présentent toutefois l'inconvénient de laisser le
plus souvent des traces indésirables de métaux dans l'effluent adouci.
Le brevet US 2,255,394 fait état de l'utilisation du cuivre sous sa forme CuCl
2, alors que l'adoucissement est réalisé en présence d'oxygène par l'ajout de composés
organométalliques du type Et
2Ni directement dans la charge selon le brevet US,3,053,756.
Des catalyseurs à base de CrO
3 ou plus récemment de phtalocyanine de Cobalt sont aussi utilisés. L'avantage du procédé
au phtalocyanine de Cobalt est de pouvoir se dérouler en phase supportée pour un adoucissement
simple, ou en phase aqueuse basique dans sa variante extractive.
La liste est non exhaustive et d'autres métaux ont été testés, toujours dans le but
d'oxyder les mercaptans en disulfures.
[0004] L'adoucissement des fractions hydrocarbonées peut également être réalisée par réaction
d'addition des mercaptans sur les dioléfines.
Ces réactions sont notamment envisagées dans le cas du traitement des essences contenant
à la fois des mercaptans et des composés hydrocarbonés insaturés, comme par exemple
les essences de FCC (Fluid Catalytic Cracking) dans lesquelles les composés insaturés,
de nature le plus souvent oléfinique, sont largement présents.
Le brevet US 2003/0094399 A1 décrit un procédé dans lequel on utilise une colonne
à distiller dans laquelle la conversion des mercaptans en sulfures est réalisée en
tête de colonne au contact d'un catalyseur d'hydrogénation mettant en jeu un métal
du Groupe VIII.
Le brevet FR 2821851 A1 décrit également un procédé pour alourdir des mercaptans par
addition sur les oléfines à l'aide d'un catalyseur comprenant au moins un élément
du Groupe VIII.
Le même type de réactions est envisagé dans le brevet US 5,659,106A sur un catalyseur
acide tel qu'une résine sulfonée. Dans ce cas, la réaction est mise en oeuvre en absence
d'hydrogène.
[0005] Des solutions non catalytiques sont également présentées dans la littérature.
Par exemple, dans le brevet US 2,694,034, une méthode d'adoucissement faisant intervenir
des composés insaturés est développée. Un naphta saturé riche en mercaptans est traité
en ajoutant un composé oléfinique (de 1 à 10% poids) en présence d'un inhibiteur du
type phenylène diamine, à raison de 0,0001% à 1% poids. Après une durée de stockage
suffisante, la concentration en mercaptans du mélange répond aux spécifications.
[0006] En conclusion, il n'existe aucune solution proposée dans la littérature qui permette
de transformer les mercaptans pour adoucir, voire désulfurer les fractions hydrocarbonées
issues de la distillation atmosphérique, par des voies catalytiques autres que l'oxydation
des mercaptans en disulfures.
Les solutions basées sur l'addition des mercaptans sur des composés insaturés ne sont
décrites que pour des fractions hydrocarbonées contenant des quantités importantes
d'oléfines telles que les essences de craquage catalytique ou thermique. La présente
invention propose une solution simple pour transformer, voire séparer les composés
soufrés saturés présents dans les fractions hydrocarbonées issues de la distillation
atmosphérique.
Description sommaire de l'invention
[0007] Le procédé décrit dans la présente invention propose une solution pour adoucir, voire
désulfurer partiellement, les fractions hydrocarbonées dépourvues d'oléfines ou contenant
de faibles proportions de composés insaturés. On entend par fractions hydrocarbonées
contenant peu ou pas d'oléfines, des fractions ayant moins de 5% d'oléfines, et préférentiellement
moins de 1 % d'oléfines.
Le procédé décrit dans la présente invention est particulièrement adapté au traitement
des fractions hydrocarbonées issues de la distillation atmosphérique, telles que par
exemple les fractions essence, kérosène ou gasoil légers.
Le procédé consiste à mélanger à la fraction d'hydrocarbures à traiter, de l'hydrogène
et éventuellement une autre fraction d'hydrocarbures contenant des oléfines dite fraction
oléfinique. Cette fraction oléfinique est généralement issue de procédés de craquage
tels que le FCC, le vapocraqueur, ou une unité de cokage. L'hydrogène peut provenir
de toute source présente dans la raffinerie. Les quantités d'hydrogène nécessaires
sont généralement suffisamment faibles pour ne pas nécessiter l'implantation complémentaire
d'une unité de production d'hydrogène dédiée. Le mélange résultant doit être tel que
d'une part le rapport molaire H2/oléfines soit compris entre 0,03 et 2 de préférence
entre 0,05 et 1, de manière plus préférée entre 0,2 et 0,8, et d'autre part le rapport
molaire oléfines/mercaptans soit compris entre 5 et 5000 et de préférence entre 10
et 1000, de manière plus préférée entre 80 et 600, voire entre 150 et 400.
Le mélange répondant aux deux conditions précédentes est ensuite injecté dans un réacteur
contenant un catalyseur susceptible de faire réagir les composés soufrés saturés tels
que les mercaptans présents. Pour être effective, la réaction doit être réalisée en
présence d'hydrogène.
[0008] Selon un mode préféré de réalisation de l'invention, la charge non oléfinique traitée
est une fraction essence issue de la distillation atmosphérique dont le point final
d'ébullition est inférieur à 250°C, et de préférence inférieur à 220°C. Mais dans
certains cas qui font toujours partie du domaine de l'invention, la charge à traiter
pourra elle même contenir une certaine quantité d'oléfines à laquelle il faudra rajouter
seulement une quantité d'hydrogène déterminée pour se retrouver dans la plage de rapport
H2/oléfines définie précédemment, soit entre 0,03 et 2, et de préférence entre 0,05
et 1.
Dans les cas où il faut également rajouter à la charge à traiter une certaine quantité
d'oléfines, ces dernières proviendront généralement d'une essence oléfinique telle
que par exemple une essence de craquage généralement issue d'une unité de craquage
catalytique ou thermique.
[0009] Le procédé de transformation des mercaptans contenus dans une charge hydrocarbonée
contenant moins de 1% d'oléfines selon l'invention pourra comporter une étape additionnelle
de séparation des composés soufrés formés lors de l'étape réactionnelle, de manière
à produire un effluent contenant moins de 50 % poids des composés soufrés présents
dans la charge, et une coupe contenant la majorité des composés soufrés.
[0010] Le procédé selon l'invention permet donc de transformer les mercaptans en composés
soufrés plus lourds avec un taux de conversion généralement d'au moins 50 % poids.
Description détaillée de l'invention
[0011] L'invention peut se définir comme un procédé de traitement d'une charge hydrocarbonée,
généralement une essence contenant peu ou pas d'oléfines, généralement moins de 5%
d'oléfines, et typiquement moins de 1 % d'oléfines, de manière à transformer et éventuellement
éliminer les composés soufrés qu'elle contient, notamment les mercaptans. Le procédé
selon l'invention comprend au moins 2 étapes.
- Une première étape dite de mélange, qui consiste à mélanger la charge hydrocarbonée
à traiter et contenant les mercaptans avec une certaine quantité d'hydrogène et éventuellement
avec une fraction oléfinique.
- Une seconde étape dite réactionnelle, qui consiste à faire réagir le mélange résultant
de la première étape sur un catalyseur comportant au moins un métal du groupe VIII
de manière à transformer les mercaptans en sulfures. On appellera dans la suite du
texte cette réaction transformation des mercaptans en sulfures.
La charge hydrocarbonée à traiter contient généralement moins de 1% poids d'oléfines
et plus de 50 ppm poids de soufre principalement sous forme de mercaptans.
La présente invention s'applique plus particulièrement au traitement des coupes essences
directement issues de la distillation atmosphérique qui sont généralement pratiquement
dépourvues d'oléfines et riches en composés soufrés saturés. Mais elle peut s'appliquer
à d'autres charges tels que des distillats contenant également peu ou pas d'oléfines.
Par composés soufrés saturés, on entend les composés soufrés appartenant aux familles
des mercaptans ou sulfures.
Les températures d'ébullition de la charge à traiter sont inférieures à 350°C, et
de préférence inférieure à 250°C, ce qui correspond généralement à une coupe essence.
[0012] Les fractions oléfiniques présentes dans la raffinerie sont généralement issues d'unités
de craquage tel que le craquage catalytique, thermique ou le vapocraquage.
[0013] Les températures d'ébullition de cette fraction oléfinique sont généralement inférieures
à 250°C.
Toutefois, il est préférable d'utiliser des fractions hydrocarbonées contenant des
oléfines à 4, 5 ou 6 atomes de carbone afin d'améliorer le rendement de la réaction
d'alourdissement des composés soufrés.
L'hydrogène est également le plus souvent issu de la raffinerie. On utilise un hydrogène
pratiquement dépourvu d'H
2S car ce composé peut réagir avec les oléfines pour former des composés soufrés indésirables.
L'hydrogène pourra provenir soit d'une unité spécifique de production d'hydrogène
soit par exemple de l'unité de reformage catalytique des essences.
[0014] L'étape réactionnelle consiste à faire passer le mélange constitué à l'issue de l'étape
de mélange sur un catalyseur opéré en lit fixe, dans des conditions opératoires optimisées.
Le catalyseur utilisé dans le réacteur est un catalyseur comprenant au moins un métal
du groupe VIII déposé sur un support inerte à base d'oxyde de métal poreux. De préférence,
le support est constitué d'alumine, de silice, d'oxyde de titane ou contient au moins
50 % d'alumine.
Un autre métal du groupe Vlb peut être associé au métal du groupe VIII pour former
un catalyseur bimétallique.
La quantité de métal du groupe VIII sous forme oxyde est comprise entre 1 % et 30%
poids. La quantité de métal du groupe Vlb sous forme oxyde est comprise entre 0% et
20% poids.
On utilisera de préférence les catalyseurs à base de nickel, ou les catalyseurs à
base d'oxyde mixte de nickel et de molybdène ou de tungstène.
Typiquement le catalyseur utilisé dans l'étape réactionnelle contient entre 1 et 30
% poids de NiO et entre 0% et 20% poids de MoO
3.
Avant injection des charges à traiter, le catalyseur peut subir une étape préalable
de sulfuration afin de transformer les oxydes métalliques en sulfures.
La sulfuration est réalisée en présence d'H
2S, soit injecté directement en mélange avec de l'hydrogène, soit généré in situ dans
le réacteur par hydrogénolyse d'un composé soufré, de sorte que le taux de sulfuration
des métaux du catalyseur soit supérieur à 50%, et de préférence supérieur à 90%.
La température du réacteur est généralement comprise entre 100°C et 250°C, et de préférence
entre 140°C et 200°C.
Le réacteur est opéré à une pression comprise entre 0,5 MPa et 5 MPa, et de préférence
entre 1 MPa et 3 MPa, et à une VVH comprise entre 1 h
-1 et 10 h
-1, et de façon préférée entre 1,5 h
-1 et 8 h
-1.
Le débit d'hydrogène est généralement ajusté afin d'obtenir un rapport molaire entre
l'hydrogène et les oléfines compris entre 0,03 et 2 et de préférence entre 0,05 et
1.
Dans ces conditions, et de manière inattendue, les composés soufrés saturés présents
dans la charge sont transformés en composés soufrés saturés de température d'ébullition
supérieure.
Les composés saturés appartiennent aux familles constituées des mercaptans, sulfures
et CS
2.
La conversion est mesurée par le taux de transformation des mercaptans en composés
plus lourds, c'est à dire présentant une température d'ébullition plus élevée.
Par ailleurs, le rapport molaire entre les oléfines et l'hydrogène est optimisé afin
de limiter la désactivation du catalyseur par le dépôt de carbone issu des composés
oléfiniques.
En l'absence d'hydrogène, le catalyseur subit une forte désactivation, et le taux
de conversion des mercaptans est nettement diminué.
[0015] A l'issue de l'étape réactionnelle, l'effluent est appauvri en composés soufrés saturés
légers et plus particulièrement en mercaptans.
Le taux de transformation des mercaptans contenant 1 à 4 atomes de carbone est généralement
compris entre 50% et 100%. La fraction ainsi produite est donc adoucie au sens bien
connu de l'homme du métier.
[0016] Une troisième étape peut être mise en oeuvre de façon optionnelle si l'on cherche
à diminuer la teneur en soufre de la charge à traiter.
[0017] Cette troisième étape, dite de séparation, consiste à séparer les composés soufrés
formés au cours de l'étape réactionnelle, de l'effluent hydrocarboné de la dite étape
réactionnelle.
L'étape de séparation peut consister en toute méthode capable de réaliser cette séparation.
Toutefois, on préfèrera utiliser une méthode de séparation physique basée sur les
températures d'ébullition des composés à séparer, comme par exemple, un simple flash,
ou une distillation dans une colonne à distiller.
Dans ce cas, la fraction légère récupérée en tête de colonne contient la majorité
de la fraction hydrocarbonée saturée, et est appauvrie en composés soufrés et en mercaptans.
La fraction lourde récupérée en fond de colonne concentre les composés soufrés formés
lors de l'étape réactionnelle. Cette fraction peut être traitée dans une unité d'hydrodésulfuration
pour en extraire le soufre. La mise en oeuvre de l'étape de séparation consécutivement
à l'étape réactionnelle, permet donc de désulfurer la charge hydrocarbonée à traiter
sans avoir recours à un procédé classique d'hydrodésulfuration pour au moins une partie
de l'effluent hydrocarboné.
Exemples
[0018] Une série de tests a été menée dans une unité pilote chargée avec 100 cm
3 de catalyseur.
Le catalyseur utilisé contient du nickel et du molybdène sur un support alumine (catalyseur
commercialisé sous la référence HR845 par la société Axens). Avant injection de la
charge, le catalyseur est sulfuré par un mélange H
2 + H
2S à 350°C. Au cours des essais, la température, la pression et la vitesse spatiale
sont maintenues constantes respectivement à 180°C, 2,5 MPa et 4 h
-1 pour l'ensemble des essais réalisés.
Exemple 1 (selon l'art antérieur)
[0019] Dans cet exemple, une essence
A de distillation atmosphérique d'un pétrole brut est injectée dans un réacteur en
absence d'hydrogène.
[0020] En sortie du réacteur, l'effluent
B1 est séparé par distillation en deux fractions avec un point de coupe correspondant
à une température de 100°C. Les deux fractions obtenues sont notées
LCN1 (fraction légère) et
HCN1 (fraction lourde). Les caractéristiques des différentes essences sont regroupées
dans le tableau 1.
Tableau 1
| Caractéristiques |
Essence A |
Effluent B1 |
LCN1 |
HCN1 |
| T5% - T95% |
25-125 |
25-125 |
25-100 |
100-125 |
| Rendement par fraction (%) |
100 |
100 |
74,6 |
25,4 |
| Densité 15/4 |
0,702 |
0,705 |
0,68 |
0,763 |
| Soufre total (ppm) |
300 |
300 |
135 |
783 |
| Soufre mercaptan (ppm) |
160 |
129 |
135 |
111 |
| Oléfine / RSH (mol/mol) |
2,4 |
- |
- |
- |
| H2 / Oléfine (mol/mol) |
0 |
- |
- |
- |
| Chromatographie Gaz (%pds) |
|
|
|
|
| Paraffines |
67,4 |
67,4 |
74,6 |
47,4 |
| Oléfines |
0,1 |
0,1 |
0,1 |
0,0 |
| Naphtènes |
26,2 |
26,2 |
23,4 |
34,0 |
| Aromatiques |
6,3 |
6,3 |
1,9 |
18,6 |
[0021] La présence du catalyseur permet de réduire de 20% la teneur en mercaptans. Cependant,
la teneur en mercaptans de la coupe LCN1 demeure élevée, et la répartition des mercaptans
entre les coupes LCN1 et la HCN1 montre que la conversion observée affecte de manière
équivalente les mercaptans légers et les mercaptans lourds, d'au moins cinq atomes
de carbone. De plus on observe que la teneur en soufre organique reste inchangée au
cours du traitement sur le catalyseur.
[0022] L'absence d'hydrogène et une teneur très basse en composés insaturés dans la charge
ne permet pas d'obtenir une coupe légère notablement désulfurée.
[0023] Cependant, le soufre de cette fraction s'y trouve exclusivement sous forme de mercaptans,
ce qui a pour conséquence de concentrer le soufre non mercaptan dans la fraction lourde.
Exemple 2 (selon l'invention)
[0024] L'essence
A est mélangée à une essence de craquage oléfinique
C issue d'une unité de craquage catalytique avant d'être injectée dans le réacteur
en présence d'hydrogène à raison de 5 litres d'hydrogène par litre de charge. L'essence
C représente 10% en poids du mélange noté essence
D1. L'essence
D1 mélangée à l'hydrogène est injectée sur le catalyseur.
[0025] En sortie du réacteur, l'effluent
B2 est séparé par distillation en deux fractions avec un point de coupe correspondant
à une température de 100°C. Les deux fractions obtenues sont notées
LCN2 (fraction légère) et
HCN2 (fraction lourde). Le tableau 2 présente les caractéristiques des essences A, C et
D1. Les caractéristiques des différentes coupes sont regroupées dans le tableau 3.
Tableau 2
| Caractéristiques |
Essence A |
Essence C |
Essence D1 |
| T50% - T95% |
25-125 |
25-215 |
25-215 |
| Densité 15/4 |
0,702 |
0,746 |
0,707 |
| Soufre total (ppm) |
300 |
177 |
279 |
| Soufre mercaptan (ppm) |
160 |
8 |
151 |
| Oléfines / RSH (mol/mol) |
2,4 |
16430 |
91 |
| Chromatographie Gaz (%pds) |
|
|
|
| Paraffines |
67,4 |
28,9 |
63,5 |
| Oléfines |
0,1 |
34,5 |
3,6 |
| Naphtènes |
26,2 |
7,6 |
24,4 |
| Aromatiques |
6,3 |
29 |
8,5 |
Tableau 3
| Caractéristiques |
Essence D1 |
Effluent B2 |
LCN2 |
HCN2 |
| T5% - T95% |
25-215 |
25-215 |
25-100 |
100-215 |
| Fraction/Essence D1 (%w) |
100 |
100 |
71,5 |
28,5 |
| Densité 15/4 |
0,707 |
0,708 |
0,683 |
0,779 |
| Soufre total (ppm) |
279 |
279 |
34 |
893 |
| Soufre mercaptan (ppm) |
151 |
64,5 |
34 |
141 |
| Oléfines / RSH (mol/mol) |
91 |
- |
- |
- |
| H2 / Oléfine (mol/mol) |
0,71 |
- |
- |
- |
| Chromatographie Gaz (%pds) |
|
|
|
|
| Paraffines |
63,5 |
63,6 |
72,3 |
43 |
| Oléfines |
3,6 |
3,5 |
3,2 |
4,1 |
| Naphtènes |
24,4 |
24,4 |
22,7 |
28,4 |
| Aromatiques |
8,5 |
8,5 |
1,9 |
24,6 |
[0026] La présence simultanée d'oléfines et d'hydrogène dans le mélange D1 permet de réduire
de 57% la teneur en mercaptans initiale. La conversion est trois fois supérieure à
celle observée dans l'exemple 1. De plus, la répartition des mercaptans entre les
coupes LCN2 et la HCN2 est largement modifiée, les mercaptans légers contenus dans
la coupe LCN2 sont convertis préférentiellement.
Exemple 3 (selon l'invention)
[0027] L'essence
A est mélangée à l'essence de craquage
C avant d'être injectée dans le réacteur en présence d'hydrogène à raison de 5 litres
d'hydrogène par litre de charge. L'essence
C représente 20% poids du mélange noté essence
D2.
[0028] En sortie du réacteur, l'effluent
B3 est séparé par distillation en deux fractions avec un point de coupe correspondant
à une température de 100°C. Les deux fractions obtenues sont notées
LCN3 (fraction légère) et
HCN3 (fraction lourde). Le tableau 4 présente les caractéristiques des essences A, C et
D2. Celles des différentes coupes sont regroupées dans le tableau 5.
Tableau 4
| Caractéristique |
Essence A |
Essence C |
Essence D2 |
| T5% - T95% |
25-125 |
25-215 |
25-215 |
| Densité 15/4 |
0,702 |
0,746 |
0,715 |
| Soufre total (ppm) |
300 |
177 |
270 |
| Soufre mercaptan (ppm) |
160 |
8 |
134 |
| Oléfines / RSH (mol/mol) |
2,4 |
16430 |
196 |
| Chromatographie Gaz (%pds) |
|
|
|
| Paraffines |
67,4 |
28,9 |
59,8 |
| Oléfines |
0,1 |
34,5 |
6,9 |
| Naphtènes |
26,2 |
7,6 |
22,5 |
| Aromatiques |
6,3 |
29 |
10,8 |
Tableau 5
| Caractéristiques |
Essence D2 |
Effluent B3 |
LCN3 |
HCN3 |
| T50% - T95% |
25-215 |
25-215 |
25-100 |
100-215 |
| Fraction/Essence D2 (%w) |
100 |
100 |
68,5 |
31,5 |
| Densité 15/4 |
0,715 |
0,717 |
0,685 |
0,788 |
| Soufre total (ppm) |
270 |
270 |
32 |
789 |
| Soufre mercaptan (ppm) |
134 |
71 |
32 |
156 |
| Oléfines / RSH (mol/mol) |
196 |
- |
- |
- |
| H2 / Oléfine (mol/mol) |
0,37 |
- |
- |
- |
| Chromatographie Gaz (%pds) |
|
|
|
|
| Paraffines |
59,8 |
59,9 |
69,7 |
39,4 |
| Oléfines |
6,9 |
6,8 |
6,6 |
7,2 |
| Naphtènes |
22,5 |
22,5 |
21,9 |
23,8 |
| Aromatiques |
10,8 |
10,8 |
1,8 |
29,6 |
[0029] L'augmentation de la quantité d'oléfines injectée n'améliore pas significativement
les performances, la conversion des mercaptans stagne autour de 50%. Le rapport H
2 / Oléfine est diminué ce qui favorise les problèmes de désactivation du catalyseur.
Exemple 4 (selon l'invention)
[0030] L'essence
A est mélangée à l'essence de craquage
C avant d'être injectée dans le réacteur en présence d'hydrogène à raison de 10 litres
d'hydrogène par litre de charge.
L'essence
C représentant 10% du mélange qui est noté l'essence
D3.
[0031] En sortie du réacteur, l'effluent
B4 est séparé par distillation en deux fractions avec un point de coupe correspondant
à une température de 100°C. Les deux fractions obtenues sont notées
LCN4 (fraction légère) et
HCN4 (fraction lourde). Le tableau 6 regroupe les caractéristiques des différentes essences.
Tableau 6
| Caractéristiques |
Essence D3 |
Effluent B4 |
LCN4 |
HCN4 |
| T5% - T95% |
25-215 |
25-215 |
25-100 |
100-215 |
| Fraction/Essence D1(%w) |
100 |
100 |
71,6 |
28,4 |
| Densité 15/4 |
0,707 |
0,704 |
0,682 |
0,78 |
| Soufre total (ppm) |
279 |
279 |
32 |
901 |
| Soufre mercaptan (ppm) |
151 |
63 |
32 |
141 |
| Oléfines / RSH (mol/mol) |
91 |
- |
- |
- |
| H2 / Oléfine (mol/mol) |
1,43 |
- |
- |
- |
| Chromatographie Gaz (%pds) |
|
|
|
|
| Paraffines |
63,5 |
63,8 |
72,4 |
43,4 |
| Oléfines |
3,6 |
3,2 |
3 |
3,8 |
| Naphtènes |
24,4 |
24,4 |
22,7 |
28,4 |
| Aromatiques |
8,5 |
8,5 |
1,9 |
24,6 |
[0032] La présence d'insaturés et d'hydrogène constituent deux facteurs favorables à la
conversion des mercaptans. Cependant, le rapport H
2/Oléfines doit aussi être optimisé pour limiter la désactivation du catalyseur, la
consommation en hydrogène et la saturation des oléfines.
1. Procédé de transformation des mercaptans contenus dans une charge hydrocarbonée contenant
moins de 5% poids d'oléfines, comportant au moins deux étapes;
- une première étape de mélange de la charge à traiter avec une quantité d'hydrogène,
et éventuellement une quantité de coupe oléfinique, le mélange résultant étant caractérisé par un rapport molaire H2/oléfines compris entre 0,03 et 2, et de préférence entre 0,05
et 1, et un rapport molaire oléfines/mercaptans compris entre 5 et 5000, et préférentiellement
compris entre 10 et 1000, et
- une deuxième étape de réaction du mélange formé à l'issue de la première étape sur
un catalyseur supporté contenant au moins un métal du groupe VIII, le procédé permettant
de transformer les mercaptans en composés soufrés plus lourds, avec un taux de conversion
d'au moins 50 %.
2. Procédé de transformation des mercaptans selon la revendication 1 dans lequel ladite
charge hydrocarbonée contient moins de 1% poids d'oléfines
3. Procédé de transformation des mercaptans selon l'une des revendications 1 ou 2, dans
lequel l'étape de réaction est réalisée à une température comprise entre 100°C et
250°C, et de préférence entre 140°C et 200°C.
4. Procédé de transformation des mercaptans selon l'une des revendications 1 ou 2, dans
lequel l'étape de réaction est réalisée à une pression comprise entre 0,5 MPa et 5
MPa, et de préférence entre 1 MPa et 3 MPa.
5. Procédé de transformation des mercaptans selon l'une des revendications 1 ou 2, dans
lequel l'étape de réaction est réalisée à une pression VVH comprise entre 1 h-1 et 10 h-1 , et de préférence entre 1,5 h-1 et 8 h-1.
6. Procédé de transformation des mercaptans selon l'une quelconque des revendications
1 à 5, dans lequel la charge à traiter est une essence de distillation directe.
7. Procédé de transformation des mercaptans selon l'une quelconque des revendications
1 à 6, dans lequel l'apport d'oléfines est réalisée en ajoutant à la charge à traiter
une certaine quantité d'essence de craquage catalytique.
8. Procédé de transformation des mercaptans selon l'une quelconque des revendications
1 à 7, dans lequel l'effluent de l'étape réactionnelle appauvri en mercaptans est
séparé des composés soufrés formés lors de la dite étape réactionnelle, de manière
à produire un effluent contenant moins de 50 % de composés soufrés présents dans la
charge, et une coupe contenant la majorité des composés soufrés.
9. Procédé de transformation des mercaptans selon la revendication 8, dans lequel l'étape
de séparation est choisie dans le groupe formé par un flash ou une distillation.
10. Procédé de transformation des mercaptans selon l'une quelconque des revendications
1 à 7, dans lequel le catalyseur utilisé dans l'étape réactionnelle contient en outre
au moins un métal du groupe Vlb.
11. Procédé de transformation des mercaptans selon l'une quelconque des revendications
1 à 7, dans lequel le catalyseur utilisé dans l'étape réactionnelle contient entre
1 et 30 % poids de métal du groupe VIII sous forme oxyde, et entre 0% et 20% poids
de métal du groupe Vlb sous forme oxyde.
12. Procédé de transformation des mercaptans selon l'une quelconque des revendications
1 à 7, dans lequel le catalyseur utilisé dans l'étape réactionnelle contient entre
1 et 30 % poids de NiO, et entre 0% et 20% poids de MoO3.
13. Procédé de transformation des mercaptans selon l'une quelconque des revendications
1 à 7, dans lequel le catalyseur utilisé dans l'étape réactionnelle subit une étape
préalable de sulfuration de sorte que le taux de métal présent sous forme sulfuré
soit supérieur à 50% et de préférence supérieur à 90%.