[0001] La présente invention est relative à un dispositif anti-galop pour un échappement
d'horlogerie, cet échappement comprenant entre autres un spiral composé de plusieurs
spires et un balancier pourvu d'au moins un bras, le balancier étant monté à pivotement
entre une platine et un pont, ledit dispositif comprenant un doigt fixé sur le bras
du balancier, au moins une colonne à coté de laquelle peut passer le doigt quand le
balancier est en mouvement, cette colonne étant solidaire du pont dudit balancier,
et un bras de blocage fixé sur la spire extérieure du spiral, ce bras de blocage étant
susceptible de s'interposer entre ladite colonne et ledit doigt pour empêcher la rotation
du balancier au-delà d'un angle dépassant son angle de fonctionnement normal.
[0002] Un tel dispositif est connu. Il a été décrit dans l'ouvrage intitulé "Der Chronometer
Gang" dû au professeur Alois Irk et publié par Deutsche Uhrmacher Zeitung, Berlin
1923. On se référera particulièrement aux paragraphes 116 à 120 (pages 74 à 77) et
à la figure 25 de l'ouvrage cité.
[0003] Ce dispositif est mis en oeuvre dans les échappements dits à détente qui conviennent
à des pièces d'horlogerie de grande dimension comme des chronomètres de marine. Ces
pièces sont appréciées pour leur grande précision, raison pour laquelle il est fait
appel très souvent à un échappement à détente lui- même réputé pour sa grande précision.
Cet échappement cependant présente un défaut important, à savoir sa sensibilité aux
chocs. De ce fait, il est réputé ne pas bien convenir aux montres-bracelet. En effet
un choc appliqué à la pièce d'horlogerie peut amener son balancier à tourner au-delà
d'un angle normal de fonctionnement. Il se produit alors un galop car deux dégagements
et deux impulsions ont lieu pendant la même alternance.
[0004] Lorsque l'on désire équiper une pièce d'horlogerie de petite dimension, par exemple
une montre-bracelet, d'un échappement à détente pour remplacer par exemple l'échappement
à ancre classique et la faire bénéficier ainsi des avantages conférés par cet échappement,
il s'agira d'utiliser de nouvelles techniques différentes de celles connues jusqu'à
aujourd'hui si l'on ne veut pas aboutir à un échec. Diverses solutions ont été proposées
récemment pour pallier le manque d'énergie développée par le balancier-spiral d'une
montre-bracelet pour vaincre les forces agissant sur la détente d'un échappement à
détente. Il n'en reste pas moins que le problème du galop demeure et qu'il s'agit
de le résoudre lorsqu'on a affaire à un spiral de petite dimension, tel celui monté
sur une montre-bracelet.
[0005] Si l'on se réfère à l'ouvrage cité ci-dessus, on s'aperçoit que le bras de blocage
proposé pour le dispositif anti-galop convient exclusivement à un spiral de grande
dimension. Il s'agit en fait d'une pièce ayant subi plusieurs usinages dont un perçage
à travers lequel va passer la dernière spire du spiral. Une telle façon de faire convient
mal à un spiral de petite dimension, de plus son exécution est lourde et compliquée.
[0006] Pour pallier les inconvénients cités, la présente invention, outre qu'elle obéit
à la définition générique posée au premier paragraphe de cette description, est remarquable
en ce que le bras de blocage est une pince accrochée sur la spire extérieure du spiral.
[0007] Les caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront de la description
qui va suivre, faite en regard des dessins annexés, et donnant à titre d'exemple explicatif,
mais nullement limitatif, une forme avantageuse de la réalisation d'un dispositif
anti-galop pour une montre-bracelet équipée d'un échappement à détente, dessins dans
lesquels :
- la figure 1 est une vue en perspective du dispositif anti-galop montrant le bras de
blocage selon l'invention,
- la figure 2 est une vue de profil montrant en conjonction les divers éléments entrant
en jeu pour empêcher le galop de l'échappement, et
- la figure 3 est une vue en plan de la pince utilisée comme bras de blocage selon l'invention.
[0008] On va décrire maintenant le dispositif anti-galop en se référant aux figures 1 et
2. Ce dispositif est destiné à un échappement d'horlogerie, plus particulièrement
à un échappement à détente dont ne sont représentés aux figures 1 et 2 que les éléments
nécessaires à la compréhension de l'invention à savoir un spiral 1 composé de plusieurs
spires 9 et 10 et un balancier 2 pourvu d'au moins un bras 3 et monté à pivotement
entre une platine (non représentée) et un pont 4.
[0009] L'échappement à détente comporte en outre les éléments suivants non représentés aux
dessins, à savoir : une roue d'échappement munie de dents généralement pointues qui
reposent à tour de rôle sur une palette de repos, un bloqueur à bascule rappelé par
un ressort, ce bloqueur portant à sa première extrémité ladite palette de repos et
à sa seconde extrémité un premier doigt d'actionnement susceptible d'être actionné
par un second doigt d'actionnement porté par un plateau solidaire du balancier, ce
plateau portant en outre une palette d'impulsions apte à recevoir des impulsions en
provenance des dents de la roue d'échappement. A chaque oscillation du balancier,
la palette de repos est dégagée de la dent de la roue d'échappement et une et autre
dent de la même roue, agissant sur la palette d'impulsion, donne une impulsion au
balancier. On observera que le second doigt d'actionnement est arrangé de façon à
n'actionner le premier doigt du bloqueur que dans un sens de rotation du balancier,
c'est-à-dire lors de la première alternance de l'oscillation ensuite de quoi a lieu
l'impulsion. Quand le balancier tourne dans l'autre sens, c'est-à-dire lors de la
seconde alternance de l'oscillation, le premier doigt du bloqueur n'est pas actionné
car le second doigt porté par le plateau est arrangé pour s'escamoter ensuite de quoi
aucune impulsion ne se produit. Les explications qui viennent d'être données font
comprendre que si la première alternance amène le balancier à tourner au-delà d'une
amplitude normale qui est de l'ordre de 320 degrés, par exemple à la suite d'un choc
appliqué à la montre, le premier doigt du bloqueur peut être actionné une seconde
fois. Il se produit alors une seconde impulsion pendant la même alternance, ce qui
entraîne l'échappement à galoper.
[0010] Pour éviter ce phénomène, le dispositif anti-galop proposé dans l'ouvrage cité plus
haut et illustré sur les figures 1 et 2 de la présente invention, comprend un doigt
5 fixé sur le bras du balancier 2 et deux colonnes 6 et 7 entre lesquelles peut passer
le doigt quand le balancier est en mouvement, ces colonnes étant solidaires du pont
4 du balancier. Le dispositif comprend encore un bras de blocage 8 fixé sur la spire
extérieure 10 du spiral 1. Comme le montre particulièrement bien la figure 2, ce bras
de blocage 8 vient s'interposer entre les colonnes 6 et 7 et le doigt 5 pour empêcher
la rotation du balancier 2 au-delà d'un angle dépassant son angle normal de rotation.
En effet, à la fin de la première alternance, situation représentée en figure 1, le
spiral 1 ainsi que sa dernière spire 10 présentent leurs plus grandes expansions ce
qui conduit le bras de blocage 8 fixé Sur cette dernière spire, à venir se placer
entre le doigt 5 du bras 3 et les deux colonnes 6 et 7 du pont 4. A ce moment, si
un choc est appliqué à la pièce d'horlogerie et si ce choc entraîne le balancier à
poursuivre sa rotation dans le sens anti-horaire (flèche A), le doigt 5 vient buter
contre le bras de blocage 8, ce dernier venant à son tour buter contre les colonnes
6 et 7 (situation illustrée en figure 2). Le balancier 2 est alors stoppé empêchant
la seconde impulsion dont il a été question plus haut. Le galop est ainsi évité. On
notera qu'à partir de ce moment le balancier va tourner dans le sens inverse pour
parcourir sa seconde alternance. Le spiral 1 va se resserrer ainsi que la dernière
spire 10 attirant le bras de blocage 8 vers le centre. Le bras de blocage 8 ne sera
dès lors plus un obstacle au passage du doigt 5 entre les colonnes 6 et 7 qu'il franchira
deux fois par oscillation.
[0011] Comme le montrent les figures 1 à 3, la présente invention est remarquable en ce
que le bras de blocage 8 est une pince accrochée sur la spire extérieure 10 du spiral
1. Cette façon de faire est parfaitement adaptée à des spiraux de petite dimension
qu'on rencontre dans les montres-bracelet par exemple. Le système envisagé ne nécessite
aucune préparation et usinage compliqués du bras de blocage comme c'est le cas du
bras dans l'ouvrage cité. La pince peut être disposée sur la spire extérieure sans
difficulté, à l'endroit voulu, sans qu'il soit nécessaire de l'enfiler sur le spiral
et de la fixer sur ce dernier comme prévu dans le même ouvrage.
[0012] La pince 8 peut se présenter sous différentes formes dont celle qui est illustrée
sur les figures 2 et 3. Ici la pince présente la forme d'un X dont les branches supérieures
11 et 12 sont conformées pour étreindre le spiral. La figure 3 montre particulièrement
que les branches supérieures sont découpées en forme de mâchoires taillées en biseau
permettant de bien serrer sur le spiral. Les branches inférieures 13 et 14 sont arrangées
pour servir de moyens de préhension et de mise en place de la pince. Un outil spécialement
conçu pour cette préhension et cette mise en place permettra de saisir la pince par
ses branches 13 et 14 puis de les rapprocher afin d'écarter élastiquement les branches
supérieures 11 et 12 pour les installer sur le spiral. On comprendra que cette pince
8 pourra être réalisée à partir d'une lame par simple étampage ou par gravage chimique.
[0013] On notera enfin que les deux colonnes 6 et 7 solidaires du pont 4 pourraient consister
en deux goupilles chassées dans ce pont. La présente invention prévoit cependant de
simplifier ce passage en proposant, comme le montrent les figures 1 et 2, un portique
15 dont les deux colonnes 6 et 7 sont reliées par une traverse 16, cette traverse
portant une tige 17 chassée dans le pont 4 du balancier 2.
[0014] On notera également que la dispositif de l'invention peut être envisagé avec une
seule colonne solidaire du pont 4.
1. Dispositif anti-galop destiné à un échappement d'horlogerie, cet échappement comprenant
entre autres un spiral (1) composé de plusieurs spires (9, 10) et un balancier (2)
pourvu au moins d'un bras (3), le balancier étant monté à pivotement entre une platine
et un pont (4), ledit dispositif comprenant un doigt (5) fixé sur le bras (3) du balancier,
au moins une première colonne à coté de laquelle peut passer le doigt (5) quand le
balancier est en mouvement, cette colonne étant solidaire du pont (4) dudit balancier,
et un bras de blocage (8) fixé sur la spire extérieure (10) du spiral (1), ce bras
de blocage étant susceptible de s'interposer entre ladite colonne et ledit doigt (5)
pour empêcher la rotation du balancier au-delà d'un angle dépassant son angle de fonctionnement
normal, caractérisé en ce que le bras de blocage (8) est une pince accrochée sur la spire extérieure (10) du spiral
(1).
2. Dispositif anti-galop selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend en outre une deuxième colonne et en ce que le doigt (5) peut passer entre les première et deuxième colonnes quand le balancier
est en mouvement.
3. Dispositif anti-galop selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la pince (8) présente la forme d'un X dont l'extrémité des branches supérieures (11,
12) sont conformées pour étreindre élastiquement le spiral et dont les branches inférieures
(13, 14) sont arrangées pour servir de moyens de préhension et de mise en place de
ladite pince (8).
4. Dispositif anti-galop selon la revendication 3, caractérisé en ce que la pince (8) est une lame dont les contours sont obtenus par gravage chimique.
5. Dispositif anti-galop selon la revendication 2, caractérisé en ce que les deux colonnes (6, 7) solidaires du pont (4) de balancier forment un portique
(15) avec une traverse (16) qui les relie, cette traverse portant une tige (17) chassée
dans le pont (4) du balancier.