[0001] La présente invention concerne un procédé d'entraînement d'un dispositif vibrant
pour un objet portable. Le dispositif vibrant comprend une masse mobile et une bobine
de forme annulaire couplée électro-magnétiquement avec la masse mobile, afin de la
faire osciller. Le dispositif vibrant peut servir notamment comme alarme silencieuse
ou pour signaler un appel téléphonique.
[0002] Il existe plusieurs réalisations de dispositifs vibrants susceptibles de remplir
la fonction notamment d'alarme silencieuse afin d'équiper des objets portables de
petite taille, tels que des téléphones portables, des organiseurs traditionnels, des
dispositifs de recherche de personnes ou des montres-bracelets. Au moins une bobine
de ces dispositifs vibrants peut être électriquement activée pour actionner une masse
afin de créer une vibration à basse fréquence qui peut être ressentie par le porteur
d'un tel objet.
[0003] Généralement la fréquence des signaux électriques appliqués à la bobine est ajustée
pour correspondre à la fréquence propre d'oscillation mécanique de la masse mobile
du dispositif vibrant. De cette manière, une amplitude de vibration maximale peut
être obtenue pour une quantité d'énergie électrique minimale fournie. La vibration
du dispositif peut être commandée en fonction d'une programmation spécifique de l'objet
portable de manière à avertir son porteur d'un événement spécifique, par exemple une
heure de réveil, un appel téléphonique ou autre.
[0004] On peut citer à ce titre le document WO 02/46847, qui décrit un procédé d'entraînement
d'un tel dispositif vibrant. Le dispositif vibrant comprend une masse mobile ayant
un aimant permanent et une bobine couplée électro-magnétiquement à la masse mobile
pour la faire osciller. Pour faire osciller la masse, un circuit d'entraînement doit
fournir à la bobine du dispositif vibrant des impulsions rectangulaires de tension
d'entretien de polarité alternée et de durée déterminée après une phase de démarrage
du dispositif vibrant. L'amplitude des impulsions d'entretien correspond approximativement
à la tension de pile alimentant électriquement le circuit d'entraînement.
[0005] Entre chaque impulsion de tension d'entretien, la bobine est déconnectée, c'est-à-dire
qu'elle est placée dans un état haute impédance. Dans cet état, la bobine fournit
une tension induite due au mouvement de l'aimant permanent de la masse oscillante.
Une mesure de la fréquence de résonance est opérée à chaque passage par zéro de la
tension induite dans le circuit d'entraînement afin d'ajuster la période des impulsions
rectangulaires d'entretien fournies à la bobine.
[0006] Un inconvénient d'un tel procédé d'entraînement est qu'à chaque déconnexion de la
bobine placée à l'état haute impédance, des surtensions, dont la constante de temps
est dépendante des caractéristiques de la bobine, peuvent être observées. Ces surtensions
peuvent endommager le circuit électronique d'entraînement ou d'alimentation. De plus
avec ces surtensions, il doit être observé, avant la mesure de la fréquence, un temps
de carence important, qui peut être de l'ordre de quelques centaines de microsecondes
afin de ne pas détecter des passages par zéro intempestifs. Ce temps de carence, qui
doit être observé, limite la fréquence d'oscillation à une valeur basse. Il est donc
nécessaire de filtrer ces surtensions par des moyens adéquats soit à l'entrée d'un
comparateur amplificateur du circuit, soit à la sortie du comparateur. Ceci implique
de munir le circuit d'entraînement de composants électroniques supplémentaires à la
fonction propre d'entretien des oscillations de la masse mobile, ce qui complique
la réalisation dudit circuit.
[0007] Un autre inconvénient du procédé d'entraînement du document WO 02/46847 est que les
impulsions de tension d'entretien sont composées d'une fréquence fondamentale f
0 et de fréquences harmoniques f
1, f
2, qui créent des pertes de puissance et des forces parasites, et qui s'opposent à
la force active d'entraînement de la masse oscillante. De ce fait, une consommation
électrique plus importante est constatée. Dans le cas d'une tension de pile déterminée,
l'amplitude du signal à fréquence fondamentale relative aux impulsions rectangulaires
d'entretien est à un niveau de tension qui peut être d'un tiers inférieur à la tension
de pile, et ne peut ainsi pas être adaptée à une valeur plus élevée.
[0008] L'invention a donc pour but principal de pallier les inconvénients cités ci-dessus
en réalisant un procédé d'entraînement d'un dispositif vibrant à l'aide de signaux
électriques fournis à la bobine du dispositif, qui sont adaptés pour éviter des surtensions
dans une phase d'entretien des oscillations de la masse mobile du dispositif. De plus,
les harmoniques de la fréquence fondamentale, notamment les harmoniques de faible
ordre, sont supprimées par l'intermédiaire des signaux électriques, car seule la composante
fondamentale des signaux électriques fournis à la bobine fournit une force utile.
[0009] A cet effet, l'invention concerne un procédé d'entraînement d'un dispositif vibrant
cité ci-devant qui se caractérise en ce que dans une phase d'entretien des oscillations
périodiques de la masse mobile, le procédé consiste à fournir des impulsions rectangulaires
successives de tension de polarité alternée sans interruption entre chaque impulsion
à la bobine à l'aide d'un circuit d'entraînement connecté à des bornes de la bobine
du dispositif vibrant, la largeur des impulsions successives étant modulée de manière
sensiblement similaire au cours de chaque période d'oscillation successive afin de
définir une onde de tension sensiblement sinusoïdale d'amplitude déterminée dont la
fréquence fondamentale est adaptée à la fréquence de résonance de la masse mobile.
[0010] Un avantage du procédé selon l'invention réside dans le fait que la modulation de
la largeur des impulsions de tension de polarité alternée dans chaque période d'oscillation
permet de s'approcher d'un signal pseudo-sinusoïdal de fréquence fondamentale. Par
ce fait, il est ainsi possible d'éliminer les harmoniques de la fréquence fondamentale
en définissant une onde sensiblement sinusoïdale à l'aide de l'agencement desdites
impulsions de tension dans chaque période d'oscillation. Principalement, les harmoniques
de faible ordre (3, 5, 7, 9) sont éliminées, car elles conduisent à générer des forces
indésirables.
[0011] Comme la masse mobile décrit un mouvement sinusoïdal par rapport à la bobine fixe
du dispositif vibrant, il est donc avantageux d'alimenter ladite bobine par une onde
de tension sensiblement sinusoïdale définie par l'agencement des impulsions rectangulaires
de tension de largeur modulée. La fréquence fondamentale de cette onde sinusoïdale
est adaptée à la fréquence de résonance de la masse mobile. Cela permet donc d'éliminer
également des harmoniques de forces indésirables, et des pertes de puissance.
[0012] Il est à noter que comme il est difficile de réaliser un circuit d'entraînement susceptible
d'alimenter directement la bobine du dispositif vibrant avec une onde de tension sinusoïdale,
il est beaucoup plus facile de la définir par l'agencement des impulsions rectangulaires
successives de tension.
[0013] En alimentant la bobine par des impulsions rectangulaires de tension sans interruption
entre chaque impulsion, aucune surtension n'apparaît durant la phase d'entretien des
oscillations périodiques de la masse mobile, ce qui est un autre avantage. L'amplitude
de l'onde sinusoïdale définie peut être ajustée en fonction de la modulation de la
largeur des impulsions dans chaque période d'oscillation entre une valeur proche de
la tension d'alimentation du circuit d'entraînement et la masse. De cette manière,
l'amplitude des oscillations de la masse mobile peut être ajustée par les impulsions
successives de tension de polarité alternée. Un gain dans la consommation électrique
peut ainsi être obtenue avec de tels signaux électriques d'alimentation de la bobine
par rapport au procédé d'entraînement décrit en référence au document WO 02/46847.
[0014] De préférence pour la suppression des harmoniques, les impulsions rectangulaires
successives de tension de polarité alternée sont agencées pour présenter une symétrie
paire dans chaque demi période d'oscillation par rapport à un point milieu de la demi
période, et une symétrie impaire dans chaque période d'oscillation par rapport à un
point milieu de la période d'oscillation. 14 impulsions de tension par période d'oscillation
peuvent avantageusement être fournies à la bobine du dispositif vibrant pour éliminer
au moins les harmoniques d'ordre 3 et 5.
[0015] Les buts, avantages et caractéristiques du procédé d'entraînement du dispositif vibrant
pour un objet portable apparaîtront mieux dans la description suivante d'au moins
un mode de réalisation de l'invention en liaison avec les dessins dans lesquels :
- la figure 1 représente un circuit d'entraînement du dispositif vibrant pour la mise
en oeuvre du procédé d'entraînement selon l'invention,
- la figure 2 représente un graphique de la tension aux bornes de la bobine au cours
du temps de différentes phases de mise en vibration de la masse mobile du dispositif
vibrant pour la mise en oeuvre du procédé d'entraînement selon l'invention,
- la figure 3 représente un graphique de la modulation de la largeur des impulsions
de tension fournies à la bobine dans une période d'oscillation de la masse mobile
pour la mise en oeuvre du procédé d'entraînement selon l'invention, et
- les figures 4a et 4b représentent une vue tridimensionnelle et une vue de côté d'un
mode de réalisation du dispositif vibrant pour la mise en oeuvre du procédé d'entraînement
selon l'invention.
[0016] Dans la description suivante, tous les éléments qui composent le circuit d'entraînement
et le dispositif vibrant qui sont bien connus d'un homme du métier dans ce domaine
technique, seront expliqués de manière simplifiée. De préférence, le dispositif vibrant
et le circuit d'entraînement sont destinés à équiper un objet portable de petite taille,
tel qu'une montre-bracelet de manière à fournir une alarme silencieuse par vibration
d'une masse mobile du dispositif vibrant.
[0017] A la figure 1, un circuit d'entraînement 1 est représenté pour la mise en oeuvre
du procédé d'entraînement du dispositif vibrant, qui comprend une masse mobile munie
d'au moins un aimant permanent et une bobine de forme annulaire. Cette bobine, qui
est indiquée par la référence L, est représentée schématiquement sur cette figure
1. Dans le circuit d'entraînement 1, la bobine est connectée par ses deux bornes B1
et B2 à des éléments de commutation N1, N2, P1, P2 qui forment un pont en H expliqué
ci-dessous.
[0018] Pour son alimentation électrique, le circuit d'entraînement 1 est connecté par ses
deux bornes V
BAT et V
ss à une source de tension non représentée, qui est de préférence une pile ou une batterie
pouvant délivrer une tension continue de 3 V par exemple. Lors d'une commande de vibration
du dispositif vibrant, les première B1 et deuxième B2 bornes de la bobine L sont susceptibles
d'être portées à une tension nulle (masse V
SS) ou à une tension V
BAT en fonction des états des éléments de commutation N1, N2, P1, P2.
[0019] Les éléments de commutation sont de préférence constitués par quatre transistors
de type MOS N1, N2, P1, P2, qui forment un pont en H afin de permettre de commander
le dispositif vibrant dans un mode bipolaire. Le pont en H comprend ainsi une première
et une seconde branche comprenant les transistors N1 et P1, respectivement les transistors
N2 et P2, qui sont montés en série entre les tensions V
BAT et V
SS. Plus spécifiquement, les transistors P1 et P2 sont des transistors MOS de type P,
et les transistors N1 et N2 des transistors MOS de type N. Comme on peut le voir sur
la figure 1, la première borne B1 de la bobine L est connectée au noeud de connexion
des transistors N1 et P1, et la deuxième borne B2 est connectée au noeud de connexion
des transistors N2 et P2.
[0020] Les grilles des transistors P1, N1, P2, N2 sont respectivement commandés par des
signaux A, B, C et D produits par un circuit logique 3 et expliqués ci-après.
[0021] Pour réaliser une mesure de la fréquence d'oscillation ou de résonance de la masse
mobile en mouvement, le circuit d'entraînement comprend un comparateur 2 constitué
d'un amplificateur différentiel. Cette fréquence peut se situer entre 132 à 138 Hz.
Pour ce faire, les première et deuxième bornes B1, B2 de la bobine L sont respectivement
reliées aux bornes non-inverseuse (borne positive) et inverseuse (borne négative)
du comparateur 2. Ce comparateur 2 est chargé d'amplifier et de restituer en sortie
la tension induite de mouvement de la masse mobile mesurée entre les bornes B1, B2
de la bobine L, lorsqu'elle est mise dans un état haute impédance.
[0022] Cette tension induite de mouvement est appliquée à l'entrée du circuit logique 3
chargé, d'une part, de générer les signaux de commande A, B, C, D nécessaires aux
transistors N1, N2, P1, P2 du pont en H. Ces signaux de commande doivent assurer la
génération d'au moins une impulsion rectangulaire de tension de démarrage à la bobine
L, ainsi que des impulsions rectangulaires successives de tension de polarité alternée
à largeur modulée dans une phase d'entretien des oscillations périodiques de la masse
mobile. D'autre part, le circuit logique 3 est chargé de mesurer la fréquence de la
tension induite issue du comparateur 2.
[0023] On ne s'attardera pas longuement sur la réalisation du circuit logique 3. L'homme
du métier pourra se référer à la demande européenne EP 0 938 034, qui est incorporée
ici par référence, pour obtenir les informations nécessaires lui permettant de réaliser
concrètement le circuit d'entraînement 1 avec le circuit logique 3 sur la base des
indications qui lui sont fournies ci-après.
[0024] Comme illustré dans la figure 1, le circuit d'entraînement 1 comprend par ailleurs
avantageusement un diviseur de tension enclenchable, qui est chargé d'imposer une
tension déterminée sur l'entrée inverseuse (entrée négative) du comparateur 2. Ce
diviseur de tension, ici sous la forme d'un diviseur résistif, forme un moyen permettant
de fixer l'entrée négative du comparateur 2 à un potentiel déterminé, lorsque la tension
induite de mouvement de la masse mobile doit être observée uniquement dans une phase
de mesure de la fréquence de résonance. Cette mesure de fréquence doit être réalisée
quand la bobine L est placée dans un état haute impédance, c'est-à-dire quand les
transistors N1, N2, P1 et P2 sont dans un état non conducteur. Ce diviseur résistif
est déclenché dans les autres phases.
[0025] Plus spécifiquement, le diviseur résistif comprend un agencement en série entre les
tensions V
BAT et V
SS, d'un premier transistor P-MOS P3, d'une première et seconde résistances R
1 et R
2, et d'un second transistor N-MOS N3. Le noeud de connexion entre les résistances
R
1 et R
2 est relié à l'entrée inverseuse du comparateur 2 et les grilles des transistors P3
et N3 sont reliées au circuit logique 3.
[0026] Dans cet exemple de réalisation, on peut choisir par exemple de fixer le potentiel
de la borne inverseuse du comparateur 2 à une tension égale à V
BAT/2 en utilisant pour ce faire des résistances R
1 et R
2 de valeurs sensiblement égales. Lorsque la bobine L est à l'état haute impédance,
c'est-à-dire lorsque les transistors N1, N2, P1 et P2 du pont en H sont tous à l'état
non-conducteur, le diviseur résistif est ainsi enclenché par l'activation des transistors
P3 et N3 et une tension sensiblement égale à V
BAT/2 est appliquée à l'entrée inverseuse du comparateur 2. De la sorte, la valeur moyenne
de la tension induite est fixée à ce niveau V
BAT/2.
[0027] En référençant la tension induite de mouvement de la masse mobile par rapport au
niveau V
BAT/2, on assure que la tension induite de mouvement est toujours positive, son amplitude
crête à crête étant inférieure à la tension V
BAT. Dans l'exemple de réalisation qui est décrit dans la présente demande, on comprendra
que la tension induite de mouvement est échantillonnée à une fréquence déterminée.
En fixant la valeur moyenne de la tension induite de mouvement à ce niveau V
BAT/2, tous les échantillons du signal sont ainsi positifs.
[0028] On comprendra aisément, que l'utilisation du diviseur résistif n'est pas strictement
nécessaire. On comprendra également qu'un autre niveau moyen que V
BAT/2 pourrait être fixé par le diviseur résistif. L'exemple qui est présenté ici est
particulièrement avantageux dans l'optique où il est désirable d'effectuer un traitement
numérique du signal produit en sortie du comparateur 2.
[0029] Dans la phase de mesure de la fréquence d'oscillation, il peut être employé une autre
technique de mesure que celle expliquée ci-dessus. Il peut être effectué une opération
de mesure du courant par scanning jusqu'à obtenir une valeur minimale de courant.
[0030] A la figure 2, il est représenté schématiquement différentes phases de mise en route
du dispositif vibrant pour la mise en oeuvre du procédé d'entraînement selon l'invention.
Plus spécifiquement, il est représenté l'évolution de la tension V
B12 aux bornes de la bobine du dispositif vibrant au cours du temps. Dans une première
phase, dite phase de démarrage, une impulsion rectangulaire de tension de démarrage
est fournie à la bobine.
[0031] Cette première phase de démarrage, de mise en mouvement de la masse mobile, est suivie
d'une seconde phase, dite phase de mesure de fréquence, durant laquelle la masse mobile
du dispositif est laissée en oscillation libre. Durant cette seconde phase, le dispositif
tendra à osciller selon sa fréquence propre d'oscillation, ci-après dénommée fréquence
d'oscillation ou de résonance f
0. Cette fréquence de résonance f
0 est par exemple mesurée en déterminant la période d'oscillation T
0 de la tension induite générée par le mouvement de la masse durant cette seconde phase
sur la base des passages par le niveau moyen de la tension induite de mouvement. Alternativement,
on peut se contenter de mesurer la demi période d'oscillation du signal.
[0032] Cette seconde phase de mesure n'est pas strictement nécessaire car la période nominale
T
0 peut être fixée au préalable si besoin est. Toutefois, comme la valeur de la fréquence
de résonance est dépendante également des conditions de porter de l'objet portable,
tel qu'une montre-bracelet, et d'un coefficient de frottement visqueux, il est préférable
de la mesurer à l'aide du circuit d'entraînement. Cette mesure permet d'ajuster la
période d'oscillation d'un ensemble d'impulsions rectangulaires de tension fournies
à la bobine.
[0033] Une fois la période d'oscillation T
0 déterminée ou fixée, le dispositif vibrant entre dans une troisième phase, dite phase
d'entretien des oscillations périodiques de la masse mobile, qui se prolonge jusqu'au
terme de la mise en vibration du dispositif. Durant cette troisième phase, des impulsions
rectangulaires successives de tension de polarité alternée sont fournies à la bobine.
La largeur des impulsions varie ou est modulée par période d'oscillation de manière
à définir une onde de tension pseudo-sinusoïdale à fréquence fondamentale. Cette fréquence
fondamentale est censée correspondre à la fréquence de résonance de la masse mobile
du dispositif vibrant.
[0034] A la figure 3, il est représenté un graphique de la modulation de la largeur des
impulsions de tension de polarité alternée, qui sont fournies à la bobine dans chaque
période d'oscillation de la masse mobile pour la mise en oeuvre du procédé d'entraînement
selon l'invention. Cette modulation de largeur d'impulsions est de préférence identique
dans toutes les périodes d'oscillation jusqu'au terme de la mise en vibration du dispositif
vibrant. Ce graphique représente donc une période T
0 d'oscillation définie sous forme angulaire de 0 à 360°. L'inversion de signe de chaque
impulsion est déterminée préférentiellement par un angle spécifique compris entre
0 et 360° étant donné que la fréquence de résonance mesurée peut varier en fonction
des conditions de porter de l'objet portable. Cependant après la mesure de fréquence
de la deuxième phase, cette fréquence de résonance est déterminée en principe pour
toute la durée de vibration du dispositif vibrant.
[0035] Pour l'entraînement du dispositif vibrant selon l'invention, il est utilisé un procédé
d'élimination des harmoniques d'ordre supérieur à 1 et de contrôle de l'amplitude
du fondamental. En effet comme mentionné précédemment, les harmoniques d'ordre 3,
5, 7 et supérieures sont à l'origine des pertes dans la bobine et dans des parties
en fer du dispositif vibrant. En éliminant ces harmoniques et en contrôlant l'onde
de tension à fréquence fondamentale ainsi définie, on tend à s'approcher d'une tension
sinusoïdale d'amplitude souhaitée.
[0036] De manière simple, il est possible d'éliminer notamment les harmoniques 3 et 5 par
une modulation ou pseudo modulation de largeur d'impulsions comme représentée à la
figure 2 sur une période temporelle d'oscillation définie sous la forme angulaire
de 0 à 360°. La période d'oscillation présente une symétrie paire dans chaque demi
période d'oscillation T
0/2 ou 180° par rapport à un point milieu de la demi période T
0/4 ou 90°. Cette période d'oscillation présente une symétrie impaire des impulsions
par rapport à un point milieu de la période d'oscillation, c'est-à-dire par rapport
à T
0/2 ou 180°. Sur la première demi période, les inversions de signe pour les impulsions
rectangulaires successives ont lieu pour les valeurs d'angles a1, a2 et a3, et (180°-a3),
(180°-a2) et (1800-a1). La seconde demi période est définie sur la base des angles
de la première demi période mais avec des impulsions de polarité inverse. Cette forme
d'onde permet d'éliminer un nombre discret d'harmoniques tout en imposant une amplitude
déterminée de l'onde à fréquence fondamentale.
[0037] Dans les tableaux ci-dessous, il est représenté différentes valeurs des angles en
fonction de l'amplitude désirée de l'onde sinusoïdale à fréquence fondamentale définie
représentée par la courbe S
F. L'amplitude du fondamental peut varier entre 1.06 et 0.5 fois la tension de la pile
suivant les valeurs d'angles choisies :
| Amplitude fondamental |
1.06 |
1.00 |
0.95 |
0.9 |
0.85 |
0.80 |
| Angle [°] |
|
|
|
|
|
|
| a1 |
7.887051 |
16.81522 |
18.00331 |
18.75188 |
19.35348 |
19.8853 |
| a2 |
26.97772 |
45.83502 |
50.54754 |
52.92703 |
54.26793 |
55.04801 |
| a3 |
35.22396 |
50.78858 |
56.11964 |
59.3802 |
61.68636 |
63.4694 |
| Amplitude fondamental |
0.75 |
0.70 |
0.65 |
0.60 |
0.55 |
0.50 |
| Angle [°] |
|
|
|
|
|
|
| a1 |
20.37667 |
20.841 |
21.28521 |
21.71332 |
22.12769 |
22.52973 |
| a2 |
55.4881 |
55.70542 |
55.7681 |
55.71848 |
55.5843 |
55.38451 |
| a3 |
64.93273 |
66.18637 |
67.29332 |
68.29485 |
69.21674 |
70.07847 |
[0038] Par le choix de l'amplitude du fondamental, c'est-à-dire de l'amplitude de l'onde
sinusoïdale définie par la modulation de largeur des impulsions rectangulaires de
tension de polarité alternée, il est possible de régler également l'amplitude d'oscillation
de la masse mobile du dispositif vibrant. Ceci peut être souhaitable dans certaines
configurations de l'objet portable, tel que dans une montre-bracelet de petit volume.
Avec les tableaux des angles déterminés en fonction de l'amplitude du fondamental
désiré, il est facile de calculer des valeurs temporelles de la largeur de chaque
impulsion à l'aide d'une règle de trois en fonction de la valeur de la fréquence d'oscillation.
Cette fréquence d'oscillation peut être située dans une gamme de 125 à 140 Hz, de
préférence de l'ordre de 135 Hz par exemple.
[0039] Les figures 4a et 4b représentent un mode de réalisation du dispositif vibrant 10
pour la mise en oeuvre du procédé d'entraînement selon l'invention. Le dispositif
vibrant présenté est du type demi Voice Coil. Le dispositif vibrant 10 comprend tout
d'abord une bobine plate annulaire L, qui est fixée en bordure à une structure amagnétique
5, au-dessous de laquelle apparaissent deux bornes de connexion B1 et B2 de la bobine.
Le dispositif comprend encore une masse mobile 13a, 13b, 6 et 15 composée d'une structure
magnétique qui est reliée à la structure amagnétique sans contact mécanique avec la
bobine à l'aide d'un élément ressort 14.
[0040] La structure magnétique de la masse mobile comprend une plaque ferromagnétique 6
sur laquelle sont fixés deux aimants permanents 13a et 13b adjacents de direction
de magnétisation opposée en regard respectivement de deux portions diamétralement
opposées de la bobine. Les aimants génèrent un champ magnétique
B, qui est conduit dans la plaque ferromagnétique 6, dans une direction selon l'axe
Y. Lorsque la bobine est alimentée par les impulsions rectangulaires successives de
tension, le courant passant dans les portions de bobine est sensiblement perpendiculaire
au champ magnétique B dans la direction de l'axe Z. De ce fait, une force de Laplace
dans une direction selon l'axe X est obtenue afin de faire osciller la masse mobile
dans un plan sensiblement perpendiculaire à l'axe de la bobine L dans les directions
représentées O+ et O-.
[0041] Pour obtenir une masse plus importante, il peut être prévu de placer une plaque de
masse complémentaire 15 sur la plaque ferromagnétique 6. Cette plaque complémentaire
15 peut être réalisée dans un matériau tel qu'en laiton ou tungstène.
[0042] L'élément ressort 14, qui maintient la masse mobile, comprend une lame de base 14c
fixée par deux vis 17 par l'intermédiaire d'une plaque amagnétique 5' sur la structure
amagnétique 5, et deux lames ressorts 14a et 14b venant de matière avec la lame de
base et disposées sur deux côtés opposés de la lame de base. Les lames ressorts 14a
et 14b sont disposées perpendiculairement par rapport à la lame de base 14c, de manière
que la section transversale forme un U. Une lame d'extrémité, non représentée, relie
les extrémités des lames ressorts 14a et 14b opposées à la lame de base. Cette lame
d'extrémité, sur laquelle est fixée une portion de la plaque ferromagnétique 6, est
dans un plan sensiblement parallèle à la lame de base.
[0043] La plaque ferromagnétique 6 et la plaque complémentaire 15 sont placées entre les
lames ressorts 14a et 14b avec ou sans contact direct avec chaque lame ressort. De
préférence, la hauteur de la plaque ferromagnétique 6 et la plaque complémentaire
15 est inférieure à la hauteur de chaque lame ressort 14a et 14b. Les lames ressorts
14a et 14b peuvent comprendre chacune deux fentes traversantes longitudinales 8, qui
sont dimensionnées pour ajuster une fréquence de résonance théorique du dispositif
vibrant. Par cet ajustement de cette fréquence, le circuit d'entraînement du dispositif
vibrant peut être de conception relativement simple.
[0044] Avec le dispositif vibrant tel que présenté aux figures 4a et 4b, l'inductance de
la bobine est beaucoup plus faible que dans le cas d'une bobine montée sur une culasse
ferromagnétique comme expliqué dans le document EP 0 625 738. La valeur de l'inductance
peut être de l'ordre de 1 à 1.5 mH, alors que dans le cas d'une bobine montée sur
une culasse ferromagnétique, cette valeur d'inductance peut être de l'ordre de 50
mH. La tension induite liée principalement au flux mutuel aimant-bobine est également
plus faible avec cette faible inductance, et une éventuelle surtension de la bobine
dans la phase de mesure de la fréquence d'oscillation peut être beaucoup moins importante
sans endommager le circuit d'entraînement. Les dimensions d'un tel dispositif vibrant
pour équiper notamment une montre-bracelet peuvent être de 10 mm de long, 4 mm de
large et 2 mm de hauteur.
[0045] Bien entendu, le procédé d'entraînement peut être appliqué également à un dispositif
vibrant tel que présenté dans le document EP 0 625 738. Avec un tel procédé d'entraînement
d'un dispositif vibrant, il n'est ainsi pas nécessaire de munir le circuit d'entraînement
de tout élément de filtrage, ce qui simplifie la réalisation dudit circuit et permet
de réduire la consommation électrique.
[0046] A partir de la description qui vient d'être faite de multiples variantes de réalisation
du procédé d'entraînement du dispositif vibrant peuvent être conçues par l'homme du
métier sans sortir du cadre de l'invention définie par les revendications. Il peut
être prévu au cours de la phase d'entretien des oscillations de placer la bobine dans
un état haute impédance afin de réajuster la fréquence d'oscillation. Dans chaque
période de l'onde sinusoïdale fondamentale, il peut être prévu un nombre plus important
d'impulsions modulées de manière à éliminer des harmoniques d'ordre supérieur. Il
peut être également prévu dans la phase de démarrage d'imposer deux ou plusieurs impulsions
rectangulaires successives de polarité différente avant de placer la bobine à l'état
haute impédance.
1. Procédé d'entraînement d'un dispositif vibrant (10) pour un objet portable, le dispositif
comprenant une masse mobile (6, 13a, 13b, 15) et une bobine (L) couplée électro-magnétiquement
à la masse mobile pour permettre de la faire osciller, caractérisé en ce que dans une phase d'entretien des oscillations périodiques de la masse mobile, le procédé
consiste à fournir des impulsions rectangulaires successives de tension de polarité
alternée sans interruption entre chaque impulsion à la bobine à l'aide d'un circuit
d'entraînement (1) connecté à des bornes (B1, B2) de la bobine du dispositif vibrant,
la largeur des impulsions successives étant modulée de manière sensiblement similaire
au cours de chaque période d'oscillation successive afin de définir une onde de tension
sensiblement sinusoïdale (SF) d'amplitude déterminée dont la fréquence fondamentale est adaptée à la fréquence
de résonance de la masse mobile.
2. Procédé d'entraînement selon la revendication 1, pour lequel le circuit d'entraînement
comprend dans une première branche des premier et second éléments de commutation (P1,
N1) montés en série entre une première et une seconde borne d'alimentation (VBAT, VSS) d'une source de tension, et dans une seconde branche des troisième et quatrième
éléments de commutation (P2, N2) montés en série entre les deux bornes d'alimentation
électrique, afin de former un pont en H avec la bobine, dont la première borne est
connectée au noeud de connexion des premier et second éléments de commutation et la
seconde borne est connectée au noeud de connexion des troisième et quatrième éléments
de commutation, et un circuit logique (3) fournissant des signaux de commande (A,
B, C, D) aux éléments de commutation afin d'ouvrir alternativement les premier et
quatrième éléments de commutation (N1, P2), respectivement les second et troisième
éléments de commutation (N2, P1) pour fournir des impulsions rectangulaires successives
de tension de polarité alternée à la bobine, caractérisé en ce que l'amplitude des impulsions successives de tension de polarité alternée est sensiblement
égale à la valeur de tension continue fournie par la source de tension, et en ce que la largeur des impulsions successives de tension de polarité alternée est modulée
de manière similaire au cours de chaque période d'oscillation pour ajuster l'amplitude
des oscillations de la masse mobile en fonction de l'amplitude de l'onde de tension
sinusoïdale à fréquence fondamentale définie de manière à adapter cette amplitude
aux conditions de porter de l'objet portable en augmentant ou diminuant l'amplitude
de l'onde à fréquence fondamentale lors d'une augmentation ou une diminution d'un
coefficient de frottement visqueux.
3. Procédé d'entraînement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les impulsions rectangulaires successives de tension de polarité alternée sont agencées
pour présenter une symétrie paire dans chaque demi période d'oscillation par rapport
à un point milieu de la demi période, et une symétrie impaire dans chaque période
d'oscillation par rapport à un point milieu de la période d'oscillation.
4. Procédé d'entraînement selon l'une revendications 1 et 2, caractérisé en ce qu'il consiste à fournir une impulsion rectangulaire de tension dans une phase de démarrage
de la masse mobile initialement au repos, et en ce qu'au terme de la durée de l'impulsion rectangulaire de démarrage, la bobine (L) est
placée dans un état haute impédance par le circuit d'entraînement (1) afin de mesurer
la fréquence d'oscillation de la masse mobile (6, 13a, 13b, 15), qui comprend au moins
un aimant permanent (13a, 13b), par l'intermédiaire de la tension induite dans la
bobine générée par le mouvement de la masse mobile par rapport à la bobine.
5. Procédé d'entraînement selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que dans la phase d'entretien des oscillations périodiques de la masse mobile, le procédé
consiste à fournir à la bobine (L) du dispositif vibrant (10), un nombre N d'impulsions
successives de polarité alternée pour chaque période d'oscillation, N étant un nombre
pair supérieur à 6.
6. Procédé d'entraînement selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'il est fourni à la bobine, 14 impulsions rectangulaires successives de tension de
polarité alternée sur une période d'oscillation définie de 0 à 360°, la première inversion
de signe entre la première et la seconde impulsions intervenant depuis le début de
la période à un temps ou angle a1, la seconde inversion de signe entre la seconde
et la troisième impulsions intervenant à un temps ou angle a2 supérieur à a1, la troisième
inversion de signe entre la troisième et la quatrième impulsions intervenant à un
temps ou angle a3 supérieur à a2 et inférieur à 90°, la quatrième inversion de signe
entre la quatrième et la cinquième impulsions intervenant à un temps ou angle égal
à 180°-a3, la cinquième inversion de signe entre la cinquième et la sixième impulsions
intervenant à un temps ou angle égal à 180°-a2, la sixième inversion de signe entre
la sixième et la septième impulsions intervenant à un temps ou angle égal à 180°-a1,
les huitième à quatorzième impulsions dans la seconde demi période définie de 180°
à 360° étant obtenue par une symétrie impaire des impulsions de la première demi période
par rapport à 180°.