[0001] La présente invention concerne une raquette de tennis de table présentant une structure
adaptée à une fabrication économique.
ARRIERE PLAN DE L'INVENTION
[0002] La structure d'une raquette de tennis de table traditionnelle est relativement simple.
Elle comporte une palette généralement en bois dont le contour est celui de la raquette,
manche compris. Sur chacune des faces de cette palette, sont rapportées par collage
des sections de manche pour conférer du volume à la partie de manche et renforcer
l'emplanture du manche dans la palette et un revêtement sur les deux faces de la partie
de jeu, généralement en élastomère mono ou multicouche.
[0003] La qualité de la raquette dépend tout d'abord de la qualité de chacun des éléments
qui la constituent ainsi que de leur assemblage. La fabrication actuelle de ces raquettes
comporte encore de nombreuses opérations manuelles qui sont un facteur de coût de
revient élevé d'ou la recherche d'une main-d'oeuvre le meilleur marché possible délocalisée.
[0004] C'est pourquoi on a cherché à automatiser le plus possible la fabrication de cet
instrument et tout naturellement on s'est tourné vers les techniques de plasturgie
pour tenter des fabrications par injection et moulage.
[0005] Une illustration de ces techniques est formée par le document ES 2 024 413 qui illustre
une raquette dont l'âme est issue d'une matière plastique moulée, au besoin renforcée
par des fibres de KEVLAR (marque déposée) s'étendant depuis l'extrémité du manche
jusqu'à celle, opposée, de la palette. Cette âme ou ce noyau est ensuite recouvert
par injection/moulage d'une mousse de polyuréthane dont on recherche un effet de peau
afin que la raquette présente une surface de jeu lisse le cas échéant au moyen d'un
traitement complémentaire à l'injection moulage.
[0006] En réalité, de telles raquettes n'ont connu aucun succès commercial car, soit elles
sont trop flexibles et ne sont pratiquement pas "jouables", soit elles sont trop lourdes
et vite délaissées par l'usager. En effet, pour obtenir une raideur suffisante, il
convient de mettre en jeu des épaisseurs importantes de matière renforcée ou non par
des fibres orientées ou non. Et, pour obtenir des résultats acceptables au niveau
du contact balle-raquette, le revêtement de la palette par une mousse de polyuréthane
n'est pas approprié.
[0007] Il a fallu donc créer une structure de raquette différente de celles existantes,
tant en ce qui concerne l'âme ou le noyau de celle-ci qu'en ce qui concerne le revêtement,
pour que les techniques de plasturgie classiques puissent conduire à des résultats
satisfaisants, donc avec le bénéfice intrinsèque de ces techniques qui est un coût
de fabrication peu élevé.
OBJET DE L'INVENTION
[0008] C'est dans cette optique que l'invention propose une nouvelle structure de raquette.
BREVE DESCRIPTION DE L'INVENTION
[0009] A cet effet donc, l'invention a pour objet un revêtement de raquette de tennis de
table qui est formé par une couche d'élastomère dont la face extérieure est structurée
pour présenter des alvéoles ouverts adjacents.
[0010] L'une des fonctions des alvéoles est de former un volume qui, fermé par la balle
au contact de la raquette, constitue un ressort élémentaire à gaz qui ajoute son effet
à celui de l'élastomère, ce sans augmentation de masse.
[0011] Ce revêtement peut être rapporté sur tout support formant l'âme de la raquette dans
n'importe quel matériau et notamment sur une palette en bois directement ou par l'intermédiaire
d'un revêtement intercalaire.
[0012] Par ailleurs on a trouvé, au fil des expérimentations, qu'il y avait un avantage
à prévoir des alvéoles, s'ils sont borgnes, dans lesquels la cloison qui les limitent
présente à son sommet au moins deux canaux pour relier son volume intérieur à celui
de chacune d'au moins deux alvéoles adjacents. On a en effet constaté que par ces
moyens le bruit de l'impact de la balle sur la raquette a été amélioré au sens où
il a été rendu plus conforme à ce qui est attendu dans le jeu de tennis de table.
[0013] Enfin, l'expérimentation a fait également apparaître qu'il était possible d'ajuster
les caractéristiques de la raquette en ce qui concerne son contact avec la balle en
modifiant la forme, la taille et la distribution des alvéoles soit dans un même revêtement
afin de définir des zones différentes de jeu sur une face de raquette avec des réponses
différenciées, soit entre les deux faces d'une raquette.
[0014] Bien entendu l'application préférée de ce revêtement est son association avec un
noyau de raquette venu de moulage, par surmoulage ou co-moulage dans un moule d'injection
approprié. Ainsi, dans une réalisation préférée du noyau, ce dernier présente en une
seule pièce un manche tubulaire et une palette d'épaisseur inférieure à la plus petite
dimension diamétrale extérieure du manche, et pourvu d'une pluralité d'évidements
définissant entre eux une pluralité de cloisons perpendiculaires au plan de la palette,
les évidements susdits étant ménagés de manière borgne dans l'épaisseur de la palette,
débouchant sur le chant périphérique de celle-ci, et dont les extrémités fermées sont
voisines d'une âme pleine centrale de cette palette qui est située dans le prolongement
du manche.
[0015] Cette structure permet une production de ce noyau par moulage d'une matière plastique
sans pour autant pénaliser la raquette par une augmentation de poids, ni amoindrir
ses qualités mécaniques en comparaison de celles du bois. Cette structure conserve
en effet une raideur très semblable à celle d'une raquette en bois.
[0016] En outre, l'existence d'un manche tubulaire, donc creux, permet d'y loger un ou plusieurs
inserts qui autorisent de modifier ou d'ajuster la répartition du poids et donc la
sensation d'équilibre dans la main du joueur.
[0017] La palette dans ce cas présente outre les cloisons séparant des évidements périphériques
qui sont ménagés de manière sensiblement radiale dans son épaisseur, deux surfaces
pleines parallèles comme dans une raquette classique en bois, qui peuvent recevoir
le revêtement énoncé ci-dessus qui forme un compromis acceptable entre la masse de
matière à mettre en oeuvre dans une raquette moulée pour ne pas affecter son poids,
et une qualité de contact avec la balle satisfaisante pour un joueur expérimenté.
[0018] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront au cours de la
description donnée ci-après de quelques exemples de sa réalisation.
BREVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0019] Il sera fait référence aux dessins annexés parmi lesquels :
- la figure 1 est une vue en plan d'un noyau de raquette conforme à l'invention issu
d'un procédé de moulage par injection,
- la figure 2 est une vue en coupe selon la ligne II-II de la figure 1,
- la figure 3 est une représentation d'une variante de réalisation de la structure du
noyau de la raquette conforme à l'invention,
- la figure 4 est une vue en coupe selon la ligne IV-IV brisée de la figure 3,
- la figure 5 illustre par une vue isométrique, la forme d'un revêtement conforme l'invention,
- la figure 6 est une représentation d'une variante de réalisation de ce revêtement.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION
[0020] L'âme en matière plastique de la raquette de l'invention représentée aux figures
1 et 2 comporte un manche 1 tubulaire de section sensiblement elliptique avec la plus
grande largeur dans le plan de la figure 1, et une palette 2 de forme approximativement
circulaire, conforme à ce qui est usuel dans le domaine. Cette palette est raccordée
au manche 1 par une zone de transition 3 massive dont l'épaisseur augmente de manière
convergente en direction du manche à partir de deux portions 4 et 5 du bord périphérique
de la palette voisine du manche 1, de sorte qu'on constitue un massif 6 d'emplanture
du manche dans la palette, ce massif étant évidé par un orifice traversant 7 en forme
de diabolo.
[0021] La palette 2, limitée par son bord périphérique 2
a prolongé par les parties 4 et 5 déjà décrites, comporte deux faces 8 et 9 entre lesquelles
est ménagée une pluralité d'évidements 10 borgnes qui débouchent sur le chant 2
a, 4 et 5 de la palette. Ces évidements définissent entre eux des cloisons 11 s'étendant
perpendiculairement aux faces 8 et 9 de la palette, et sont en forme et en position
telles qu'elles permettent le démoulage aisé des noyaux servant à leur réalisation.
On aura noté dans le cas présent que l'extrémité borgne de chacun de ces évidements
est voisine d'une partie centrale pleine 12 de la palette qui se situe dans le prolongement
du manche 1 et qui contribue à la raideur de celle-ci.
[0022] Bien entendu la matière servant à la réalisation de cette structure est choisie en
fonction du poids et de la résistance à obtenir. En particulier dans des raquettes
de bonne qualité, on aura prévu d'injecter une matière plastique chargée par exemple
de fibres afin de pouvoir contrôler son module d'élasticité.
[0023] Pour terminer une telle raquette, il faut revêtir les faces 8, 9 d'un élastomère
qui confère à la raquette ses qualités de toucher de balle.
[0024] Les figures 5 et 6 illustrent le revêtement à mettre en place sur les deux faces
de la palette. Il s'agit, comme visible à la figure 5, d'un revêtement 13 d'épaisseur
e de l'ordre de deux à trois millimètres présentant une surface inférieure lisse 14
destinée à venir au contact et adhérer à l'une des faces 8 et 9 de la palette et une
surface supérieure dans laquelle s'ouvre ou débouche une pluralité d'alvéoles 15 adjacents,
chaque alvéole étant ici délimité par un bourrelet circulaire à sommet arrondi adjacent,
voire fusionnant avec le bourrelet délimitant chacun des six alvéoles contigus. La
forme des alvéoles peut être différente de celle représentée, cette dernière correspondant
à une distribution régulière et isotrope des alvéoles sur toute la surface de la raquette,
de sorte que l'action de la raquette sur la balle sera identique quel que soit le
point d'impact de la balle. On peut imaginer de créer des alvéoles ayant d'autres
formes (hexagonaux, carrés, rectangulaires,...), la forme et la distribution de ceux-ci
pouvant être totalement différentes d'une distribution et d'une forme régulières permettant,
par l'expérimentation, de conférer à la surface de la raquette, des zones de qualité
de jeu différentes. On peut également mettre en place des revêtements à alvéoles différents
sur l'une et l'autre des faces de la raquette.
[0025] Le mode de réalisation le plus économique de ce revêtement consiste à réaliser un
co-moulage ou un surmoulage de la matière de ce dernier sur un noyau conforme aux
figures 1 et 2. On peut également envisager selon l'invention de produire des plaques
de revêtement par moulage et de rapporter ce revêtement sur n'importe quelle raquette
connue par tout moyen approprié. On sait en effet que ce revêtement peut être d'épaisseur
e relativement réduite compte tenu de ce qui a déjà été dit précédemment, à savoir
l'effet ressort à gaz de l'air contenu dans les alvéoles et emprisonné par la balle
au moment de l'impact.
[0026] A la figure 6, on a représenté des canaux 16 qui relient des alvéoles adjacents au
travers du sommet des cloisons de ces derniers. On s'est en effet rendu compte à l'expérience
que le bruit émis à l'impact de la balle sur la raquette était déroutant pour des
joueurs habitués aux raquettes usuelles. Ces canaux autorisent à l'impact, au moins
au début de celui-ci, une fuite de l'air emprisonné dans chaque alvéole concerné par
l'impact en direction d'un ou de deux alvéoles adjacents, si bien qu'on pense éviter
la création d'un film d'air entre le sommet des cloisons alvéolaires et la balle dû
à la fuite de l'air compris dans chaque alvéole sous l'effet de l'impact, et donc
un contact plus franc de la balle, au moins au début de l'impact, avec le revêtement.
[0027] Aux figures 3 et 4 on a représenté une variante de réalisation du noyau ou de l'âme
d'une raquette conforme à l'invention également susceptible d'être fabriquée par moulage/injection.
Cette raquette comporte des orifices traversants 17 s'étendant dans l'épaisseur même
de la raquette entre ses deux faces 8 et 9, et débouchant au niveau de ses deux faces
de sorte à définir un réseau de cloisons 17
a perpendiculaires à ses deux faces. Ces cloisons confèrent à la raquette une raideur
acceptable alors que les orifices qu'elles délimitent sont un facteur de diminution
du poids de celle-ci. Des orifices 18 peuvent être également prévus dans la zone 3
de raccordement de la palette 2 avec le manche 1.
[0028] Conformément à l'invention on peut déterminer en fonction des expériences et des
qualités que l'on souhaite obtenir, la distribution des orifices 17 et 18 sur la raquette
et notamment on peut préserver comme dans le cas précédent une partie centrale 19
non perforée en prolongement du manche 1.
[0029] On peut rapporter sur cette raquette toutes sortes de revêtements appropriés et notamment
le revêtement des figures 5 et 6 soit par collage soit même par surmoulage ou co-moulage,
le matériau élastomère remplissant dans ce cas tout ou partie des orifices 17.
1. Raquette de tennis de table comportant un noyau définissant un manche et une palette
et un revêtement rapporté sur la palette de ce noyau par surmoulage ou co-moulage,
caractérisée en ce que le revêtement (13) rapporté est formé par une couche d'élastomère dont la face extérieure
est structurée pour présenter des alvéoles (15) ouverts adjacents.
2. Raquette selon la revendication 1, caractérisée en ce que chaque alvéole (15) est délimité par une cloison qui présente à son sommet au moins
deux canaux (16) pour relier son volume intérieur à celui de chacune d'au moins deux
alvéoles adjacents.
3. Raquette selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisée en ce que la forme, la taille et la distribution des alvéoles sont régulières et identiques
sur chaque face de la palette (2).
4. Raquette selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisée en ce que la forme, la taille et la distribution des alvéoles sont différentes d'une face à
l'autre de la palette.
5. Raquette selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisée en ce que la forme, la taille et la distribution des alvéoles sont différentes dans une même
face de la palette.
6. Raquette selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le noyau présente en une seule pièce un manche tubulaire (1), et une palette (2)
d'épaisseur inférieure à la plus petite dimension diamétrale extérieure du manche
tubulaire (1), et pourvue d'une pluralité d'évidements (10) ménagés de manière borgne
dans l'épaisseur de la palette débouchant sur le chant (2a, 4 et 5) périphérique de celle-ci et dont les extrémités fermées sont voisines d'une
partie centrale (12) pleine de cette palette qui est située dans le prolongement du
manche (1).
7. Raquette selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que le noyau présente en une seule pièce un manche tubulaire (1) et une palette (2) pourvue
d'une pluralité d'évidements (17) dont au moins certains sont traversants réalisés
de chaque côté d'une partie pleine (19) centrale de la palette située dans le prolongement
du manche (1).