[0001] La présente invention se rapporte à une pièce d'horlogerie à mécanisme indicateur
d'une période de temps comportant un mobile solaire entraîné à raison d'un tour par
multiple de cette période de temps, des mobiles planétaires dont les axes de rotation
respectifs sont équidistants autour de l'axe de rotation du mobile solaire, une croix
de Malte solidaire et coaxiale de chaque mobile planétaire et dont les surfaces externes
des bras triangulaires sont conformées pour venir en prise avec une surface de verrouillage
et un doigt d'entraînement disposé dans un dégagement de ladite surface de verrouillage,
sur la trajectoire décrite par une division radiale de chaque croix de Maltes lorsque
celle-ci est en prise avec ladite surface de verrouillage, pour l'entraîner pas à
pas autour de son axe de rotation en regard dudit dégagement, une pluralité de chiffres
répartis sur lesdits mobiles planétaires à égales distances angulaires correspondant
à leur pas d'entraînement et répartis pour indiquer une succession déterminée desdites
périodes de temps, à chaque tour du mobile solaire et sur une distance angulaire de
sa trajectoire correspondant à celle séparant lesdits mobiles planétaires.
[0002] Des mécanismes d'affichage de ce type sont connus depuis longtemps comme le montre
par exemple le
CH 49 456 ou le
FR 647 409. Plus récemment on a proposé dans le
EP 0 425 430 un mécanisme de ce type dans lequel des disques d'affichage de mobiles planétaires
sont solidaire d'étoiles positionnées par des sautoirs. On sait que le fonctionnement
d'un sautoir prélève de l'énergie du ressort moteur et que l'énergie prélevée réduit
celle transmise au système régulateur, dans le cas d'une montre mécanique.
[0003] On a déjà pu voir sur le marché des pièces d'horlogerie dans lesquelles le mécanisme
de positionnement des mobiles planétaires à sautoir a été remplacé par un système
à croix de Malte dans lequel, entre deux entraînements, une surface de chant externe
située entre deux divisions radiales de la croix de Malte est verrouillée par une
surface qui s'étend parallèlement à la trajectoire de cette surface de chant. Un tel
système d'entraînement bien connu est auto-verrouillant et permet d'éviter la présence
d'un ressort sautoir dont l'armage périodique par le rouage de la pièce d'horlogerie
entraîne toujours une perte d'énergie motrice.
[0004] L'inconvénient d'un tel dispositif d'affichage réside essentiellement dans le fait
que les mobiles planétaires doivent être constitués par des disques, en sorte qu'un
tel dispositif prend l'essentiel de la place disponible à la surface du cadran.
[0005] Le but de la présente invention est de remédier, au moins en partie, à cet inconvénient.
[0006] A cet effet, cette invention a pour objet une pièce d'horlogerie présentant un mécanisme
indicateur d'une période de temps selon la revendication 1.
[0007] Avantageusement, les mobiles planétaires tournant autour du mobile solaire sont des
polyèdres tournant autour d'axes plus ou moins perpendiculaires à celui du mobile
solaire, voire perpendiculaire, dont les faces entourant l'axe de rotation portent
les chiffres indiquant les différentes périodes de temps mesurées par la pièce d'horlogerie.
Les faces des polyèdres sont de dimensions correspondant sensiblement à celles des
chiffres à afficher et comme le chiffre à afficher se trouve nécessairement sur la
face du polyèdre tournée vers l'observateur, la surface occupée par chaque mobile
planétaire sur le cadran de la pièce d'horlogerie est limitée à la surface visible
tournée du côté de l'observateur, contrairement à ce qui se passe lorsque le mobile
satellite est constitué par un disque, comme dans les solutions de l'état de la technique,
où toute la place occupée à la surface du cadran de la montre correspond à toute la
surface du disque. Le gain de place en surface, obtenu grâce à la présente invention,
est donc considérable.
[0008] Les dessins annexés illustrent, schématiquement et à titre d'exemple, une forme d'exécution
de la pièce d'horlogerie objet de la présente invention.
La figure 1 est une vue en plan de cette pièce d'horlogerie;
la figure 2 est une vue en coupe selon la ligne A-A de la figure 1, ne montrant que
le mécanisme indicateur de la pièce d'horlogerie;
la figure 3 est une vue en plan de dessous, montrant l'entraînement du mécanisme indicateur
par le rouage de minuterie de la pièce d'horlogerie;
la figure 4 est une vue en coupe selon la ligne B-B de la figure 3
la figure 5 est une vue en perspective de la figure 1 sur laquelle un mobile planétaire
a été enlevé;
la figure 6 est une vue en perspective d'un mobile planétaire seul;
les figures 7 à 10 sont des vues en élévation de la figure 1, montrant un mobile planétaire
au cours de sa rotation.
[0009] Le mécanisme indicateur décrit ici est un mécanisme indicateur de l'heure d'une pièce
d'horlogerie, qui comporte à cet effet, une roue dentée 1 qui est en prise avec la
chaussée 2 du rouage de minuterie de la pièce d'horlogerie par l'intermédiaire d'un
renvoi démultiplicateur 3 qui permet d'entraîner, dans cet exemple, la roue dentée
1 à raison de un tour toutes les trois heures. Ce rapport est choisi en fonction du
nombre de mobile planétaires que porte le mobile solaire, comme on le verra ci-après.
[0010] L'homme du métier comprendra sans peine que le dispositif d'affichage qui sera décrit
n'est nullement limité à l'affichage de l'heure, mais qu'il pourrait notamment être
utilisé pour afficher les mois de l'année en reliant la roue dentée 1 à un mécanisme
de calendrier au lieu du rouage de minuterie selon l'exemple décrit. Dans ce cas,
on pourrait substituer le nom abrégé des mois aux chiffres de 1 à 12, mais on pourrait
aussi garder les chiffres, puisque les mois sont aussi indiqués par leur numéro d'ordre
dans l'année.
[0011] La roue dentée 1 est fixée à la partie interne rotative d'un roulement à billes 4,
par une vis de fixation 5, vissée dans un mobile solaire 6, solidaire de la roue dentée
1 et de la partie centrale du roulement à billes 4. La partie externe de ce roulement
à billes 4 est chassée dans une ouverture de la platine 7 de la pièce d'horlogerie.
[0012] Le mobile solaire 6 porte trois arbres de pivotement 6a qui forment des angles α
avec l'axe de pivotement du mobile solaire 6 et qui sont espacés de 120° les uns des
autres autour de l'axe de pivotement du mobile solaire 6. Sur chacun des trois arbres
de pivotement 6a un mobile planétaire 8 est monté pivotant et est retenu par une vis
9 vissée dans un filetage de l'arbre de pivotement 6a. Ces mobiles planétaires 8 ont
des formes de polyèdres à base carrée, dans l'exemple illustrés, ces polyèdres sont
des pyramides tronquées. Les angles α que leurs axes de pivotement forment avec l'axe
de pivotement du mobile solaire 6 sont, dans cet exemple, de 90°, mais ils pourraient
varier typiquement dans une plage de ± 20° par rapport à 90°. Les quatre faces 8d
de chacun de ces mobiles planétaires 8 en formes de polyèdres portent des chiffres
de 1 à 12, répartis dans l'ordre suivant: 1, 4, 7, 10 sur les faces d'un polyèdre,
2, 5, 8, 11 sur les faces du deuxième polyèdre et 3, 6, 9, 12 sur les faces du troisième
polyèdre. 3 constitue l'écart constant entre les chiffres qui se succèdent sur les
faces adjacentes des polyèdres des mobiles planétaires 8 et qui vient du fait que
chaque polyèdre participe une heure sur trois à l'affichage de l'heure comme on le
verra par la suite.
[0013] Comme illustré par la figure 5, une des faces quadrangulaires de chaque polyèdre,
perpendiculaire à l'axe de rotation du mobile planétaire 8, présente une forme de
croix de Malte 8a dont les branches sont séparées par quatre divisions radiales 8b
en forme d'encoches orientées selon les diagonales de la surface quadrangulaire, partant
respectivement des quatre angles de cette surface et s'arrêtant toutes à la même distance
du centre géométrique de cette face quadrangulaire traversé par une ouverture 8c destinée
à recevoir l'arbre de pivotement 6a sur lequel le mobile planétaire 8 peut tourner
librement.
[0014] Comme illustré par les figures 2 et 5, une cheville d'entraînement fixe 10 est fixée
dans un dégagement 7a (figure 5) de la platine 7. Cette cheville d'entraînement 10
est parallèle à l'axe de pivotement du mobile solaire 6 et se situe sur la trajectoire
des croix de Malte 8a des mobiles planétaires 8, au centre du dégagement 7a destiné
à déverrouiller les mobiles planétaires 8 et dimensionné pour permettre la rotation
des croix de Malte 8a autour de leurs axes respectifs lorsqu'elles passent vis-à-vis
de ce dégagement. De part et d'autre de ce dégagement 7a, la surface de la platine
7 est adjacente à la partie des faces 8d de chacun des mobiles planétaires 8 en forme
de polyèdre qui constitue aussi la surface de chant située entre deux divisions radiales
8b de la croix de Malte 8a ou, si on préfère, la surface formée par le côté externe
des bras triangulaires de la croix de Malte. La surface de la platine 7, adjacente
à ce côté externe d'un bras de chaque croix de Malte, sert à verrouiller chaque croix
de Malte autour de l'axe de pivotement 6a de son mobile planétaire 8, lorsqu'elle
se situe en dehors du dégagement 7a.
[0015] La croix de Malte classique est entraînée par un mobile circulaire et ses surfaces
de chant, situées entre deux divisions radiales de la croix de Malte, sont incurvées
pour épouser la forme du mobile circulaire d'entraînement et ainsi verrouiller la
croix de Malte entre deux entraînements. Dans le cas de la présente invention, l'entraînement
de la croix de Malte 8a résulte de la rotation du mobile solaire 6 et c'est la surface
fixe de la platine 7, adjacente à la surface de chant 8d de la croix de Malte 8a,
qui sert donc à verrouiller la croix de Malte 8a autour de l'arbre de pivotement 6a,
entre deux entraînements dus au déplacement relatif entre cette croix de Malte 8a,
entraînée par le mobile solaire 6 et la cheville d'entraînement fixe 10, à chaque
passage de cette croix de Malte vis-à-vis de cette cheville fixe 10.
[0016] Comme illustré sur la figure 1, au cours de leur rotation de 360° autour de l'axe
de rotation du mobile solaire 6, chaque mobile planétaire 8 se déplace vis-à-vis d'un
secteur 11 de 120° gradué en 60 minutes et devant lequel se déplace à la même vitesse
une aiguille des minutes 12. De préférence, il s'agit d'une aiguille d'un système
d'affichage rétrograde. Toutefois, un tel système ne fait pas partie de la présente
invention et ne sera donc pas décrit ici, n'étant pas nécessaire à la compréhension
de la présente invention. Par ailleurs, des systèmes d'affichage rétrograde sont bien
connus de l'homme du métier. Rappelons qu'ils consistent à faire revenir brusquement
l'aiguille d'affichage de 60 à 0, à la fin de chaque heure sous la force d'un ressort
de rappel armé pendant le déplacement de l'aiguille des minutes 12 de 0 à 60 .
[0017] Le mobile solaire 6 fait un tour en trois heures. Chaque mobile planétaire 8 est
entraîné, autour de son arbre de pivotement 6a, d'un quart de tour à chaque tour du
mobile solaire 6, de telle sorte qu'en quatre révolutions du mobile solaire 6, les
douze chiffres des quatre faces 8d des trois mobiles planétaires 8 se sont déplacés
devant le secteur des minutes 11, indiquant l'heure dont l'aiguille des minutes 12
qui l'accompagne indique les minutes. A chaque fin d'heure, l'aiguille 12 revient
à 0 où se trouve le mobile planétaire 8 suivant indiquant l'heure suivante. On pourrait
aussi imaginer, à titre de variante, que chaque mobile planétaire 8 soit solidaire
d'une aiguille des minutes qui pourrait être dissimulée ou non en dehors du secteur
d'affichage des minutes 11.
[0018] Les figures 7 à 10 montrent différentes phases de l'entraînement d'un mobile planétaire
8 par la cheville 10.
[0019] Bien entendu, le nombre de chiffres pourrait être différent de 12, par exemple 24,
pour indiquer les heures de 1 à 24. Le nombre de mobiles satellites pourrait être
différent de trois et le nombre de faces des polyèdres que forment les mobiles planétaires
pourrait être différent de quatre. Dans ce cas, le nombre de bras des croix de Malte
sera égal au nombre de faces du polyèdre entourant l'axe de rotation du mobile planétaire
8.
1. Pièce d'horlogerie à mécanisme indicateur d'une période de temps comportant un mobile
solaire (6) entraîné à raison d'un tour par multiple de cette période de temps, des
mobiles planétaires (8) dont les axes de rotation respectifs sont équidistants autour
de l'axe de rotation du mobile solaire (6), une croix de Malte (8a) solidaire et coaxiale
de chaque mobile planétaire (8) et dont les surfaces externes des bras triangulaires
sont conformées pour venir en prise avec une surface de verrouillage (7) et un doigt
d'entraînement (10) disposé dans un dégagement (7a) de ladite surface de verrouillage
(7), sur la trajectoire décrite par une division radiale de chaque croix de Maltes
(8a) lorsque celle-ci est en prise avec ladite surface de verrouillage (7), pour l'entraîner
pas à pas autour de son axe de rotation en regard dudit dégagement, une pluralité
de chiffres répartis sur lesdits mobiles planétaires (8) à égales distances angulaires
correspondant à leurs pas d'entraînement et répartis pour indiquer une succession
déterminée desdites périodes de temps, à chaque tour du mobile solaire (6) et sur
une distance angulaire (11) de sa trajectoire correspondant à celle séparant lesdits
mobiles planétaires (8), caractérisée en ce que les axes de rotation respectifs desdits mobiles planétaires (8) forment des angles
respectifs ≠ 180° par rapport à l'axe de rotation dudit mobile solaire (6), les croix
de Malte (8a) desdits mobiles planétaires (8) sont solidaires et coaxiales de polyèdres
dont les faces entourant les axes de rotation respectifs desdits mobiles planétaires
(8) portent les chiffres respectifs de ladite pluralité de chiffres, le nombre desdites
faces correspondant au nombre de branches de la croix de Malte (8a).
2. Pièce d'horlogerie selon la revendication 1, dans laquelle les angles respectifs que
forment les axes de rotation desdits mobiles planétaires (8) par rapport à l'axe de
rotation dudit mobile solaire (6) sont de 90°± 20°.
3. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes, dans laquelle un secteur
gradué d'affichage des minutes est disposé concentriquement à une portion (11) de
la trajectoire de ladite roue solaire (6) et est associée à une aiguille des minutes
(12).
4. Pièce d'horlogerie selon la revendication 3, dans laquelle ladite aiguille des minutes
(12) est commandée par un mécanisme rétrograde.
5. Pièce d'horlogerie selon la revendication 1, dans laquelle le nombre total de faces
desdits polyèdres est de 12 ou de 24 correspondant au nombre d'heures à afficher et
le nombre de mobiles planétaire (8) est un sous-multiple du nombre total de faces.
6. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications 1 et 2, dans laquelle un secteur
gradué d'affichage des quantièmes est disposé concentriquement à une portion de la
trajectoire de ladite roue solaire (6) et est associée à une aiguille des quantièmes
(12) associée à un mécanisme d'affichage rétrograde.