[0001] La présente invention concerne, d'une façon générale, le domaine des grues à tour
à flèche distributrice, le long de laquelle est déplaçable un chariot entraîné par
un câble. Plus particulièrement, cette invention s'intéresse à un dispositif de sécurité
pour le chariot d'une telle grue, c'est-à-dire un dispositif qui a pour fonction d'immobiliser
automatiquement le chariot sur la flèche de la grue, en cas de rupture accidentelle
du câble de déplacement de ce chariot.
[0002] Dans une grue à tour, en cours d'utilisation, la flèche n'est jamais parfaitement
horizontale. D'une part, même pour une utilisation en position théroriquement horizontale,
la flexion du mât et de la flèche elle-même placent cette flèche dans une position
légèrement inclinée. En particulier, si la charge levée est située sous la moitié
avant d'une flèche théoriquement horizontale, la partie avant de la flèche s'incline
vers le bas. D'autre part, pour certaines grues à tour, il existe des possibilités
de fonctionnement avec flèche plus ou moins relevée, donc inclinée sur l'horizontale.
[0003] On comprend qu'en cas de rupture accidentelle du câble de déplacement du chariot,
celui-ci va immédiatement, sous l'effet de son propre poids et de celui de la charge
éventuellement levée à cet instant, décrire un mouvement de roulement accéléré le
long de son chemin de roulement sur la flèche. Un tel mouvement peut conduire â des
situations extrêmement dangereuses (collisions, chocs, déstabilisation de grue, chute
de la charge levée...), s'il n'est pas immédiatement freiné et arrêté. Pour traiter
ce problème, il a déjà été proposé des systèmes qui, en cas de rupture du câble de
déplacement du chariot, interviennent automatiquement pour freiner et/ou pour arrêter
le chariot. Des réalisations connues de tels systèmes sont, entre autres, décrites
dans les brevets
GB 972436 et
FR 1446400.
[0004] Les systèmes existants, tels que celui du premier document précité
GB 972436, utilisent pour la plupart un organe dit basculeur. Il s'agit d'un levier monté pivotant
sur le chariot autour d'un axe horizontal, et normalement maintenu dans une position
inactive par le câble de déplacement du chariot ; lors de la rupture de ce câble,
le levier est libéré et il bascule, par l'effet de la gravité, de manière à s'engager
dans le treillis horizontal de la flèche de la grue, pour arrêter le chariot.
[0005] Un tel dispositif conserve des inconvénients. En particulier, lorsque le basculeur
est libéré et entre en action, il existe un risque important pour qu'il rebondisse
d'abord sur le treillis horizontal de la flèche, ceci étant dû au grand nombre de
barres qui composent le treillis, et à la longueur du basculeur. Or si le chariot
ne s'arrête pas immédiatement, son mouvement le long de la flèche sera accéléré, et
le basculeur sera de moins en moins efficace pour arrêter le chariot. Si le basculeur
parvient enfin à pénétrer dans le treillis horizontal de la flèche, l'énergie cinétique
du chariot (qui est une fonction croissante de la vitesse du chariot) va tordre et
casser le basculeur, lequel deviendra donc inefficace pour arrêter le chariot.
[0006] Plus le chariot accélère fortement, moins le dispositif à basculeur est fiable, et
comme on le comprend, ce dispositif fonctionne en particulier de façon très aléatoire
dans le cas d'une grue à flèche relevée.
[0007] Le brevet
FR 1446400, mentionné plus haut, divulgue un dispositif de sécurité pour chariot de grue qui
repose sur un principe quelque peu différent. Dans ce dispositif, un levier est monté
pivotant autour d'un axe horizontal sur le chariot et il porte des sabots de freins
prévus pour coopérer avec des éléments longitudinaux de la flèche, en cas de rupture
du câble de déplacement du chariot. Le freinage du chariot est ainsi effectué par
un contact de friction entre des pièces habituellement en acier peint, donc avec un
coefficient de frottement faible, d'où une efficacité de freinage elle-même faible.
De plus, lorsque le levier de freinage est libéré pour arrêter le chariot, ce levier
rebondira sur les membrures de la flèche et oscillera autour de son axe de pivotement,
ce qui réduit encore la rapidité et l'efficacité du freinage. Enfin, par son principe
même, un tel système ne réalise au mieux qu'un freinage plus ou moins fort du chariot
par friction contre des éléments de la flèche de grue, et non pas un arrêt certain
par contact de butée avec un élément faisant obstacle à la poursuite du déplacement
du chariot.
[0008] En conclusion de ce qui précède, les systèmes actuels quels que soient leurs détails
restent d'une efficacité limitée et s'avèrent peu fiables.
[0009] On connaît aussi, pour des élévateurs de matériaux ou de personnes, à plateforme
ou nacelle roulant sur un chemin de roulement incliné, des dispositifs de sécurité
du genre « parachute », intervenant en cas de rupture du câble. Ainsi, le brevet
GB 1015255 divulgue un dispositif à doigt mobile, engageable dans les dents d'une crémaillère
en cas de rupture du câble, le doigt mobile possédant un anneau terminal traversé
par le câble.
[0010] Un tel dispositif assure uniquement un freinage et un arrêt « mono-directionnel »,
c'est-à-dire qu'il intervient seulement dans le sens de la descente de la plateforme
ou nacelle, alors que pour une flèche de grue, le chariot doit pouvoir être freiné
et arrêté de façon « bi-directionnelle », selon le sens de l'inclinaison de la partie
de flèche sur laquelle se situe le chariot. De plus, l'ajout d'une crémaillère est
acceptable dans le cas d'un appareil de levage compact, mais constituerait une solution
complexe et très coûteuse dans le cas d'une flèche de grue, dont la longueur peut
atteindre 40 à 80 mètres.
[0011] La présente invention vise à éliminer ces inconvénients, et elle a donc pour but
de fournir un dispositif de sécurité pour chariot de grue, qui possède une fiabilité
très élevée, et qui soit particulièrement efficace, ce dispositif assurant un freinage
et un arrêt « bi-directionnel » et fonctionnant également de façon très satisfaisante
si la flèche de la grue est fortement relevée, sachant que plus la flèche est inclinée,
plus le risque en cas de rupture du câble est important.
[0012] A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif de sécurité pour chariot de grue
à tour à flèche distributrice, le dispositif ayant pour fonction d'immobiliser automatiquement
le chariot sur la flèche de la grue, en cas de rupture accidentelle du câble de déplacement
de ce chariot, ce dispositif comportant, monté sur le chariot, un élément mobile d'arrêt
libéré en cas de ruputre du câble et venant alors s'engager dans un treillis de la
flèche, de manière à être arrêté par un élément transversal de ce treillis, le dispositif
étant caractérisé par le fait qu'il comprend, en combinaison :
- un élément mobile d'arrêt en forme de tige guidé en translation sur le chariot dans
une direction sensiblement orthogonale à la direction longitudinale de la flèche,
et sollicité, par des moyens à ressort, ou des moyens d'actionnement, dans le sens
de son engagement dans le treillis de la flèche ; et
- des moyens de détection et de déclenchement, portés par le chariot et aptes à détecter
la rupture du câble, ces moyens étant conçus pour retenir normalement l'élément mobile
d'arrêt en position reculée par rapport au treillis de la flèche, et pour libérer
cet élément mobile d'arrêt et autoriser son engagement dans le treillis de la flèche,
notamment sous l'effet des moyens à ressort, en cas de rupture du câble.
[0013] Ainsi, l'invention fournit un dispositif de sécurité pour chariot de grue dans lequel
sont clairement séparées les fonctions de détection de la rupture du câble, et de
mise à l'arrêt du chariot à la suite de la rupture du câble, ce qui permet une réalisation
optimale avec une fiabilité très élevée. En particulier, le dispositif de sécurité
fonctionne très convenablement même si la flèche est fortement relevée, l'action des
moyens à ressort n'étant pas influencée par l'inclinaison de la flèche, et la conception
de ce dispositif évite aussi tout fonctionnement inopiné si le câble est seulement
détendu, sans être rompu. De plus, la solution de l'invention reste simple et économique,
car elle utilise le treillis existant de la flèche de la grue, quelle que soit la
longueur de cette flèche, aucun élément additionnel tel qu'une crémaillère n'étant
nécessaire.
[0014] Dans une forme de réalisation de l'invention, l'élément mobile d'arrêt est monté
coulissant sur le chariot dans une direction contenue dans un plan vertical longitudinal
de la flèche, et il est ainsi prévu pour s'engager, en cas de rupture du câble, dans
le treillis horizontal de la flèche.
[0015] Selon une variante, l'élément mobile d'arrêt est monté coulissant sur le chariot
dans une direction transversale à un plan vertical longitudinal de la flèche, et il
est ainsi prévu pour s'engager, en cas de rupture du câble, dans un treillis latéral
de la flèche.
[0016] Dans tous les cas, la libération de l'élément mobile d'arrêt autorise, sous l'effet
des moyens de sollicitation notamment à ressort, son engagement certain entre les
barres transversales ou diagonales du treillis concerné de la flèche. Si l'élément
mobile d'arrêt libéré se situe alors entre deux barres consécutives, son engagement
à travers le treillis est immédiat. Si au moment de sa libération l'élément mobile
d'arrêt se trouve en face d'une barre du treillis, le déplacement du chariot et l'action
des moyens à ressort font que cet élément mobile va se mettre en place dans l'intervalle
entre les barres qui est immédiatement suivant. Tout risque de rebondissement de l'élément
mobile, et d'arrêt retardé du chariot, est ainsi exclu.
[0017] Les moyens de détection de la rupture du câble et de déclenchement sont réalisables
mécaniquement, sous la forme d'un levier basculeur monté pivotant sur le chariot autour
d'un axe orthogonal à la direction du coulissement de l'élément mobile d'arrêt, le
levier basculeur possédant un premier bras qui coopère avec le câble, et un second
bras qui, sauf en cas de rupture du câble, coopère avec un épaulement de retenue formé
sur l'élément mobile d'arrêt, en maintenant les moyens à ressort dans un état sous
contrainte. En ce qui concerne les moyens à ressort, ceux-ci sont avantageusement
constitués par un ressort hélicoïdal, monté autour de l'élément mobile d'arrêt réalisé
comme une tige cylindrique, et normalement maintenu comprimé entre l'épaulement précité
de l'élément mobile d'arrêt et un organe de guidage de cet élément mobile d'arrêt.
[0018] En variante, les moyens de détection de la rupture du câble et de déclenchement peuvent
être réalisés de manière électrique ou hydraulique, c'est-à-dire sous le forme d'un
levier de détection similaire à celui précédemment évoqué, mais agissant par l'intermédiaire
d'un interrupteur électrique, ou de son équivalent hydraulique, pour libérer l'élément
mobile d'arrêt, et autoriser son engagement dans la structure de la flèche. Dans ce
cas, les moyens à ressort son remplaçables par des moyens d'actionnement de l'élément
mobile d'arrêt, consitués par un vérin pneumatique ou hydraulique ou électrique.
[0019] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description qui suit, en référence
au dessin schématique annexé représentant, à titre d'exemple, une forme d'exécution
de ce dispositif de sécurité pour chariot de grue :
Figure 1 est une vue d'ensemble, de côté, d'une grue à tour à flèche relevable, équipée
du dispositif de sécurité objet de l'invention ;
Figure 2 représente, en vue de côté, en tant que détail D de la figure 1, le chariot
et une portion de la flèche de la grue, en situation normale ;
Figure 3 est une vue en perspective du chariot avec son dispositif de sécurité, en
situation normale ;
Figure 4 est une vue de côté similaire à la figure 2, mais en situation de rupture
de câble ;
Figure 5 est une vue en perspective, similaire à la figure 3, du chariot avec son
dispositif de sécurité, en situation de rupture de câble.
[0020] La figure 1 représente une grue à tour à flèche distributrice relevable, à laquelle
est appliquée la présente invention.
[0021] De manière généralement connue, cette grue comprend principalement : un châssis de
base fixe 2, prenant appui sur le sol 3 ; un châssis tournant 4 monté orientable sur
le châssis de base fixe 2 ; un mât repliable 5, articulé par sa partie inférieure
sur le châssis tournant 4 ; une flèche distributrice 6, qui dans l'exemple illustré
est une flèche 6 articulée autour d'un axe horizontal sur le sommet du mât 5 et ainsi
rendue relevable ; un dispositif 7 de retenue de la flèche 6, en position horizontale
ou dans l'inclinaison désirée (la figure 1 représentant la flèche 6 en position relevée).
[0022] En se référant aussi aux figures 2 et suivantes, la flèche 6 qui est ici de section
triangulaire comporte deux membrures inférieures 8, et une unique membrure supérieure
9. Les deux membrures inférieures 8 sont reliées l'une à l'autre par des barres transversales
10 ou "traverses", régulièrement espacées, de manière à former un treillis "horizontal"
(par référence à la flèche elle-même en position horizontale). Chacune des deux membrures
inférieures 8 est reliée à la membrure supérieure 9 par des barres obliques 11 dites
"diagonales", de manière à former aussi deux treillis latéraux.
[0023] Les deux membrures inférieures 8 forment un chemin de roulement, pour un chariot
de flèche 12 ainsi rendu déplaçable sur toute la longueur de la flèche 6. Le chariot
12 est déplacé le long de la flèche 6 au moyen d'un câble 13 dit "câble de distribution",
motorisé au moyen d'un treuil ici non détaillé, le câble de distribution 13 se décomposant
en un câble de distribution avant 13a et un câble de distribution arrière 13b. La
grue comporte encore un câble de levage 14, qui forme au moins deux brins verticaux
sous le chariot 12, et auquel est suspendue une moufle de levage 15, munie d'un crochet
16 auquel peut être suspendue une charge (non représentée) à lever.
[0024] Le chariot de flèche 12 est équipé d'un dispositif de sécurité, désigné globalement
par la référence 17, qui sert à immobiliser automatiquement ce chariot 12 en cas de
rupture accidentelle du câble de distribution 13. Le dispositif de sécurité 17, et
son fonctionnement, sont illustrés plus particulièrement par les figures 2 à 5, auxquelles
il est désormais fait référence.
[0025] Le dispositif de sécurité 17 est ici porté par la partie arrière du châssis 18 du
chariot 12, c'est-à-dire sa partie la plus proche du sommet du mât 5 de la grue. Ce
dispositif de sécurité 17 se compose, principalement, d'un élément mobile d'arrêt
19 et d'un levier basculeur 20.
[0026] L'élément mobile d'arrêt 19 se présente comme une tige cylindrique, montée coulissante
suivant un axe A dont la direction est contenue dans un plan vertical longitudinal
de la flèche 6, et orienté perpendiculairement à la direction de déplacement du chariot
12, autrement dit à la direction longitudinale de la flèche 6. L'élément mobile d'arrêt
19 est monté coulissant dans un bloc de guidage 21 solidaire du châssis 18 du chariot
12, et il traverse aussi de façon coulissante une patte de guidage 22 fixée sous le
châssis 18 du chariot 12.
[0027] Sur l'élément mobile d'arrêt 19 est formé un épaulement annulaire 23, qui prend place
entre le bloc de guidage 21 et la patte de guidage 22. Un ressort hélicoïdal 24 est
monté autour de l'élément mobile d'arrêt 19, le ressort 24 étant placé et comprimé
entre l'épaulement annulaire 23 et la patte de guidage 22.
[0028] La partie arrière du châssis 18 du chariot 12 porte, à proximité de l'élément mobile
d'arrêt 19, un court axe 25 orthogonal à la direction de coulissement A de cet élément
mobile d'arrêt 19, l'axe 25 étant plus particulièrement orienté suivant la direction
de déplacement du chariot 12. Le levier basculeur 20 est monté pivotant, par une douille
intermédiaire 26, sur l'axe 25. Ce levier basculeur 20 possède un premier bras 27
qui, partant de la douille d'articulation 26, forme plusieurs coudes successifs et
passe sur le câble de distribution 13, plus particulièrement sur le câble de distribution
arrière 13b. Le levier basculeur 20 possède aussi un second bras 28, opposé au précédent
et de plus faible longueur, qui est prévu pour coopérer avec l'épaulement annulaire
23 de l'élément mobile d'arrêt 19.
[0029] Les figures 2 et 3 représentent les composants précédemment décrits dans leur position
normale, c'est-à-dire la position qu'ils occupent aussi longtemps que le câble de
distribution 13, en particulier ici le câble de distribution arrière 13b, est intact
et normalement tendu, permettant ainsi la commande motorisée du déplacement du chariot
12 sur son chemin de roulement. Le levier basculeur 20 est alors maintenu dans sa
position par l'appui de son premier bras 27 sur le câble 13, plus particulièrement
le câble de distribution arrière 13b, qui est tendu. La position correspondante du
second bras 28 du levier basculeur 20, qui s'appuie contre l'épaulement annulaire
23 de l'élément mobile d'arrêt 19, est telle que cet élément mobile d'arrêt 19 est
maintenu abaissé, tandis que le ressort 24 se trouve comprimé. Compte tenu de la position
abaissée de l'élément mobile d'arrêt 19, et comme le montre en particulier la figure
2, l'extrémité supérieure 19a de cet élément 19 reste située au-dessous du plan contenant
les traverses 10 du treillis "horizontal" de la flèche 6. Le chariot 12 peut ainsi
circuler librement le long de la flèche 6, vers l'avant ou l'arrière selon la flèche
F, en roulant par ses galets 29 sur le chemin de roulement formé par les deux membrures
inférieures 8, reliées par les traverses 10.
[0030] En cas de rupture accidentelle du câble de distribution 13, comme l'illustrent les
figures 4 et 5, le levier basculeur 20 ne prend plus appui par son premier bras 27
sur le câble, et ce levier 20 ainsi libéré pivote dans le sens de la flèche F1, de
sorte que son second bras 28 s'écarte de l'épaulement annulaire 23 et libère lui-même
l'élément mobile d'arrêt 19. Sous l'effet de la détente du ressort 24, l'élément mobile
d'arrêt 19 est déplacé par coulissement vers le haut, suivant l'axe A, de sorte que
sa partie supérieure dépasse davantage du bloc de guidage 22 et s'introduit au travers
du treillis "horizontal" de la flèche 6, dans l'intervalle entre deux traverses 10
de ce treillis. Ainsi, au cours de l'amorce de recul du chariot 12, suivant la flèche
F2, l'élément mobile d'arrêt 19 viendra rapidement en butée contre la première traverse
10 rencontrée, ce qui empêchera toute poursuite du mouvement de roulement du chariot
12.
[0031] Si par hasard, l'extrémité supérieure 19a de l'élément mobile d'arrêt 19, sollicité
par le ressort 24, se trouve en face d'une traverse 10 à l'instant de sa libération,
la poursuite momentanée du déplacement du chariot 12 et l'action du ressort 24 font
que l'élément mobile d'arrêt 19 va se mettre en place dans l'intervalle immédiatement
suivant entre cette traverse 10 et la traverse 10 suivante, puis viendra buter contre
cette traverse 10 suivante.
[0032] Ainsi, dans tous les cas, le chariot 12 sera rapidement arrêté, par la rencontre
d'un obstacle appartenant à la structure de la flèche 6. Il est également à noter
que, sous l'effet du ressort 24, l'élément mobile d'arrêt 19 restera maintenu en position
haute jusqu'à la première intervention, de sorte qu'aucun recul supplémentaire du
chariot 12 n'est possible. Enfin, comme on le conçoit aisément, le fonctionnement
décrit n'est pas perturbé par l'inclinaison de la flèche 6.
[0033] L'on ne s'éloignerait pas du cadre de l'invention, telle que définie dans les revendications
annexées :
- en modifiant les détails constructifs des organes mécaniques du dispositif ;
- en orientant de façon différente la direction de coulissement de l'élément mobile
d'arrêt, en particulier par un montage coulissant dans une direction transversale
à un plan vertical longitudinal de la flèche 6, auquel cas l'élément mobile d'arrêt
19 s'engagera, en cas de rupture du câble 13, entre les diagonales 11 de l'un des
treillis latéraux de la flèche 6 ;
- en ayant recours à tous équivalents fonctionnels des moyens précédemment décrits,
et en particulier en utilisant, en lieu et place de moyens purement mécaniques, des
moyens électriques ou hydrauliques pour la détection de la rupture du câble 13 et
pour le déclenchement du déplacement de l'élément mobile d'arrêt, ceci notamment en
remplaçant le ressort 24 par un vérin pneumatique ou hydraulique, ou encore un vérin
hydraulique ;
- en positionnant le dispositif de sécurité en tout point du chariot, par exemple sur
la partie avant du chariot (au lieu de la partie arrière) ;
- en appliquant ce dispositif de sécurité au chariot de toute grue à tour à flèche distributrice,
qu'il s'agisse d'une grue repliable ou non, ou de toute configuration particulière,
avec flèche relevable ou avec flèche maintenue en position sensiblement horizontale.
1. Dispositif de sécurité pour chariot de grue à tour à flèche distributrice, le dispositif
(17) ayant pour fonction d'immobiliser automatiquement le chariot (12) sur la flèche
(6) de la grue, en cas de rupture accidentelle du câble de déplacement (13) de ce
chariot (12), ce dispositif (17) comportant, monté sur le chariot (12), un élément
mobile d'arrêt (19) libéré en cas de rupture du câble (13) et venant alors s'engager
dans un treillis de la flèche (6), de manière à être arrêté par un élément transversal
(10 ; 11) de ce treillis,
caractérisé en ce qu'il comprend, en combinaison :
- un élément mobile d'arrêt (19) en forme de tige guidé en translation sur le chariot
(12) dans une direction (A) sensiblement orthogonale à la direction longitudinale
de la flèche (6), et sollicité, par des moyens à ressort (24) ou des moyens d'actionnement,
dans le sens de son engagement dans le treillis de la flèche (6) ; et
- des moyens de détection et de déclenchement (20), portés par le chariot (12) et
aptes à détecter la rupture du câble (13), ces moyens (20) étant conçus pour retenir
normalement l'élément mobile d'arrêt (19) en position reculée par rapport au treillis
de la flèche (6), et pour libérer cet élément mobile d'arrêt (19) et autoriser son
engagement dans le treillis (10 ; 11) de la flèche (6), notamment sous l'effet des
moyens à ressort (24), en cas de rupture du câble (13).
2. Dispositif de sécurité pour chariot de grue selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément mobile d'arrêt (19) est monté coulissant sur le chariot (12) dans une direction
(A) contenue dans un plan vertical longitudinal de la flèche (6), l'élément mobile
d'arrêt (19) étant ainsi prévu pour s'engager, en cas de rupture du câble (13), dans
le treillis horizontal (10) de la flèche (6).
3. Dispositif de sécurité pour chariot de grue selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément mobile d'arrêt (19) est monté coulissant sur le chariot (12) dans une direction
transversale à un plan vertical longitudinal de la flèche (6), l'élément mobile d'arrêt
(19) étant ainsi prévu pour s'engager, en cas de rupture du câble (13), dans un treillis
latéral (11) de la flèche (6).
4. Dispositif de sécurité pour chariot de grue selon l'une quelconque des revendications
1 à 3, caractérisé en ce que les moyens de détection de la rupture du câble (13) et de déclenchement sont réalisés
mécaniquement, sous la forme d'un levier basculeur (20) monté pivotant sur le chariot
(12) autour d'un axe (25) orthogonal à la direction du coulissement (A) de l'élément
mobile d'arrêt (19), le levier basculeur (20) possédant un premier bras (27) qui coopère
avec le câble (13), et un second bras (28) qui, sauf en cas de rupture du câble (13),
coopère avec un épaulement de retenue (23) formé sur l'élément mobile d'arrêt (19),
en maintenant les moyens à ressort (24) dans un état sous contrainte.
5. Dispositif de sécurité pour chariot de grue selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens à ressort constitués par un ressort hélicoïdal (24), monté
autour de l'élément mobile d'arrêt (19) réalisé comme une tige cylindrique, et normalement
maintenu comprimé entre l'épaulement précité (23) de l'élément mobile d'arrêt (19)
et un organe de guidage (22) de cet élément mobile d'arrêt (19).
6. Dispositif de sécurité pour chariot de grue selon l'une quelconque des revendications
1 à 3, caractérisé en ce que les moyens de détection de la rupture du câble et de déclenchement sont réalisés
de manière électrique ou hydraulique, avec un levier de détection agissant par l'intermédiaire
d'un interrupteur électrique, ou de son équivalent hydraulique.
7. Dispositif de sécurité pour chariot de grue selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens d'actionnement de l'élément mobile d'arrêt (19) constitués
par un vérin pneumatique ou hydraulique ou électrique.
8. Utilisation du dispositif de sécurité (17) pour chariot de grue, selon l'une quelconque
des revendications 1 à 7, sur une grue à tour à flèche distributrice relevable (6).