[0001] L'invention concerne un jeu de deux matrices destinées à équiper une presse à rétreindre
et/ou à sertir une pièce tubulaire.
[0002] Il est connu de sertir un embout ou un raccord disposé dans un tuyau, ou encore de
sertir un câble, au moyen d'une bague métallique extérieure qui est généralement rétreinte
à froid.
[0003] L'embout est généralement pourvu de bosselages périphériques, qui viennent ainsi
s'ancrer dans la matière constitutive du tuyau par serrage de ladite bague extérieure.
Il est connu aussi dans le sertissage de former lesdits bosselages au moment du serrage
sur la bague elle-même.
[0004] Pour rétreindre la bague, on peut utiliser des outils munis de mors, ou encore de
préférence une presse hydraulique manuelle ou non qui comporte une tête dans laquelle
on dispose deux matrices en regard, formant une empreinte en creux, l'une étant immobilisée
tandis que l'autre, montée mobile, est sollicitée par le vérin hydraulique de la presse.
[0005] Pour effectuer un sertissage au moyen d'une bague comme mentionné ci-avant, les deux
matrices resserrées l'une sur l'autre forment une surface par exemple sensiblement
tubulaire cylindrique ou polygonale, aux bosselages près, mais qui est resserrée par
rapport à la forme cylindrique initiale de la bague.
[0006] On connaît divers dispositifs dont les deux matrices sont pourvues d'éléments et
d'espaces qui s'imbriquent les uns dans les autres pour former une empreinte lorsqu'elles
sont pressées l'une sur l'autre, comme par exemple les dispositifs décrits dans les
documents
US-3,055,412-A,
US-3,085,313-A,
US-2,692,422-A ou encore
EP-0 620 057-A au nom du même déposant.
[0007] Dans tous les dispositifs précités, les éléments et les espaces de chaque matrice
sont alignés transversalement, un élément ou réciproquement un espace d'un côté du
plan longitudinal médian de la matrice s'alignant avec un élément ou réciproquement
un espace disposé de l'autre côté dudit plan.
[0008] Dans le document précité
EP-0 620 057-A, on décrit plus particulièrement un jeu avantageux de deux matrices destinées à équiper
une presse à rétreindre et/ou à sertir une pièce tubulaire métallique, les matrices
présentant chacune une empreinte en creux qui se prolonge latéralement sur chaque
bord par une surface de jonction des matrices, formant une pluralité de dents et d'interstices
ayant des formes conjuguées de telle sorte que lesdites dents et lesdits interstices
sont prévus pour s'imbriquer les uns dans les autres d'une matrice à l'autre lors
du rapprochement mutuel des deux matrices, réalisé par la presse.
[0009] Dans un tel dispositif, comme déjà dit, les dents et les interstices de chaque matrice
sont alignés transversalement, ce qui permet de faciliter la fabrication par usinage.
[0010] Toutefois, si dans les trois premiers documents cités, les deux matrices sont distinctes
et nécessitent non seulement une fabrication spécifique pour chacune d'entre elle
mais aussi l'impossibilité de les intervertir, par contre, le
EP-0 620 057-A décrit un mode de réalisation dans lequel les deux matrices sont identiques. Cependant
dans ce cas les matrices sont destinées à se présenter de face, mais retournées l'une
par rapport à l'autre, de manière que les dents de l'une s'ajustent dans les interstices
de l'autre.
[0011] Si une telle disposition permet de faciliter la fabrication par usinage comme déjà
dit, du fait dudit alignement des dents des matrices et surtout de pouvoir utiliser
deux matrices strictement identiques, il y a un inconvénient à devoir chercher le
bon sens de présentation des matrices l'une par rapport à l'autre.
[0012] En outre, l'avantage de fabrication précité n'a d'intérêt que pour un usinage alors
qu'avec un procédé de fabrication par moulage, cet intérêt disparaît.
[0013] C'est pourquoi les inventeurs ont imaginé un jeu de deux matrices qui sont à la fois
identiques et qui peuvent être disposées dans n'importe quel sens l'une par rapport
à l'autre, c'est-à-dire que pour chaque matrice, les dents et les interstices disposés
d'un côté du plan longitudinal médian de l'empreinte, par rapport aux dents et interstices
disposés de l'autre côté dudit plan longitudinal, se correspondent après une rotation
d'un angle plat autour de l'axe défini par l'intersection dudit plan longitudinal
et d'un plan transversal médian de l'empreinte.
[0014] A cet effet, les inventeurs proposent un jeu de matrices du type précité à propos
du document
EP-0 620 057 et conformément au préambule de la revendication 1, mais qui est remarquable en ce
que pour chaque matrice, les dents et respectivement les interstices disposés d'un
côté du plan longitudinal médian de l'empreinte, s'alignent sur les interstices et
respectivement les dents disposés de l'autre côté dudit plan longitudinal.
[0015] Par exemple, chaque extrémité transversale de chaque matrice commence de manière
identique, d'un côté du plan longitudinal médian de l'empreinte, par au moins une
partie de dent et/ou au moins une partie d'interstice, et, de l'autre côté dudit plan,
réciproquement et inversement, par au moins une partie d'interstice et/ou au moins
une partie de dent.
[0016] Selon un mode de réalisation, chaque matrice est fabriquée d'une seule pièce par
moulage.
[0017] Selon un mode de réalisation non obligatoire, l'empreinte en creux de chaque matrice
forme une partie uniforme de cylindre ou de polygone pour constituer une empreinte
complète sensiblement tubulaire uniforme cylindrique ou respectivement polygonale.
[0018] Selon un autre mode particulier, l'empreinte en creux de chaque matrice comprend
au moins deux parties de cylindres concentriques alternées dans le sens longitudinal
et séparées par au moins une saillie radiale orientée vers l'intérieur de l'empreinte.
[0019] Il est clair que si l'invention concerne un jeu de deux matrices, elle concerne aussi
bien entendu une seule matrice destinée à coopérer avec une autre matrice identique
afin de former un jeu de deux matrices tel que défini ci-avant.
[0020] L'invention sera bien comprise à la lecture de la description qui va suivre et qui
se réfère aux dessins annexés dans lesquels :
- les figures 1 et 2 montrent en perspective une matrice selon l'invention dans deux
positions différentes (ou encore deux matrices distinctes mais identiques, destinées
à coopérer entre elles en formant une paire),
- la figure 3 montre la matrice des figures 1 et 2 en élévation, vue dans la direction
longitudinale de son empreinte en creux,
- la figure 4 est une coupe selon IV-IV de la figure 3,
- la figure 5 montre en élévation deux matrices telles que représentées sur les figures
1 à 4, imbriquées l'une dans l'autre,
- la figure 6 est une coupe selon VI-VI de la figure 5,
- les figures 7, 8 et 9 correspondent aux figures respectivement 2, 4 et 6 selon un
mode de réalisation légèrement différent.
[0021] Sur les figures 1 à 6, on peut voir une matrice 1 destinée à coopérer avec une matrice
identique afin de constituer un jeu de deux matrices 1, 1' comme représenté sur la
figure 5, lesdites matrices étant destinées à équiper une presse à rétreindre et/ou
à sertir une pièce tubulaire. Les matrices 1, 1' sont avantageusement obtenues d'une
seule pièce, par moulage.
[0022] La matrice 1 présente une empreinte en creux 2 sous la forme dans l'exemple des figures
1 à 6, sensiblement d'une partie de cylindre.
[0023] L'empreinte 2 de la matrice se prolonge latéralement sur chaque bord par une surface
de jonction formant une pluralité de dents 3 et d'interstices 4 (figures 1, 2 et 4)
de formes conjuguées.
[0024] Sur la figure 5 qui représente, comme déjà dit, deux matrices 1, 1' imbriquées l'une
dans l'autre, on peut voir que les empreintes 2 et 2' de ces matrices forment alors
une empreinte complète, ici sensiblement tubulaire uniforme cylindrique. Dans une
version non représentée, l'empreinte complète pourrait être sensiblement tubulaire
polygonale.
[0025] Sur la figure 6, on peut voir en coupe ce que donne l'imbrication des matrices.
[0026] Les dents 3, respectivement 3' de l'une des matrices 1, respectivement 1' s'intercalent
dans les interstices correspondant de l'autre matrice de telle sorte qu'en coupe,
il y a pratiquement une continuité de matière.
[0027] L'invention propose une structure particulière afin d'utiliser deux matrices strictement
identiques en permettant en outre de les présenter face à face, quelles que soient
leurs positions parmi les deux positions relatives possibles qui sont retournées de
180° l'une par rapport à l'autre.
[0028] Autrement dit, dans la position imbriquée des figures 5 et 6, on obtient le même
résultat en retournant l'une des matrices 1 ou 1' de 180° autour d'un axe, par rapport
à la figure 5, qui serait perpendiculaire à la ligne de coupe référencée VI-VI, ce
que ne permet pas l'art antérieur précité.
[0029] A cet effet et comme le montre bien la figure 4, pour chaque matrice les dents 3
et respectivement les interstices 4 disposés d'un côté du plan longitudinal médian
de l'empreinte 2, passant ici par l'axe longitudinal L représenté sur la figure, s'alignent
sur les interstices 4 et respectivement les dents 3 disposés de l'autre côté dudit
plan longitudinal.
[0030] On peut aussi voir sur la figure 4 que chaque extrémité transversale de la matrice
commence de manière identique, d'un côté du plan longitudinal médian de l'empreinte,
par au moins une partie de dent 3 et/ou au moins une partie d'interstice 4, et, de
l'autre côté dudit plan, réciproquement et inversement, par au moins une partie d'interstice
4 et/ou au moins une partie de dent 3.
[0031] Dans l'exemple représenté, les extrémités sont d'ailleurs munies d'une partie seulement
de dent 3 ou d'interstice 4.
[0032] En outre, ladite figure 4 de l'exemple représenté à quatre dents, montre que d'un
côté à l'autre de la matrice et par rapport à l'axe transversal T, les dents 3 les
plus voisines de cet axe sont disposées de part et d'autre de celui-ci.
[0033] De la sorte, on peut alors constater que les dents 3 et les interstices 4 disposés
d'un côté dudit plan longitudinal par rapport aux dents et interstices disposés de
l'autre côté, se correspondent après une rotation d'un angle plat autour de l'axe
défini par l'intersection dudit plan longitudinal et d'un plan transversal médian
de l'empreinte, passant ici par l'axe T représenté sur ladite figure 4, l'axe de rotation
passant donc par le point O d'intersection des axes précités L et T.
[0034] Si dans le mode de réalisation des figures 1 à 6, l'empreinte 2, 2' de chaque matrice
1, 1' forme une partie de cylindre uniforme, outre le fait qu'il pourrait s'agir,
comme déjà dit, d'une partie de polygone, l'empreinte peut également varier dans le
sens longitudinal, comme dans le mode de réalisation représenté sur les figures 7
à 9.
[0035] Comme déjà dit, les figures 7 à 9 correspondent aux figures respectivement 2, 4 et
6 du mode de réalisation précédemment décrit.
[0036] Pour faciliter la compréhension, on a repris les mêmes références en rajoutant un
prime à chaque numéro, de manière telle que la matrice 1" comporte des dents 3" et
des interstices 4" de manière à s'imbriquer avec une autre matrice munie de dents
3'".
[0037] Toutefois dans ce mode de réalisation, l'empreinte 2" est ici formée de plusieurs
parties de cylindres concentriques alternées dans le sens longitudinal, les dents
et les interstices étant décalés dans le sens transversal afin d'assurer la continuité
des empreintes.
[0038] Dans l'exemple représenté, l'empreinte en creux 2" comprend trois parties de cylindres
concentriques 5" de même diamètre qui sont alternées et séparées par deux parties
de cylindres 6' d'un diamètre plus petit.
[0039] Toutefois, les parties de cylindres 6' pourraient être des parties polygonales ou
autres faisant saillie vers l'intérieur et de façon générale, au moins deux parties
de cylindres concentriques peuvent être séparées par au moins une saillie radiale
orientée vers l'intérieur de l'empreinte.
[0040] Un jeu de deux matrices de ce type permet de réaliser des gorges sur la pièce sertie.
[0041] Il est très clair que l'invention concerne aussi bien un jeu de deux matrices nécessaires
pour un sertissage, qu'une seule matrice et ce, d'autant plus qu'un jeu comporte deux
matrices strictement identiques.
1. Jeu de deux matrices (1) destinées à équiper une presse à rétreindre et/ou à sertir
une pièce tubulaire métallique, les matrices étant identiques entre elles et présentant
chacune une empreinte (2) en creux qui se prolonge latéralement sur chaque bord par
une surface de jonction des matrices, formant une pluralité de dents (3) et d'interstices
(4) ayant des formes conjuguées de telle sorte que lesdites dents et lesdits interstices
sont prévus pour s'imbriquer les uns dans les autres d'une matrice à l'autre lors
du rapprochement mutuel des deux matrices, réalisé par la presse, caractérisé en ce que pour chaque matrice (1), les dents (3) et respectivement les interstices (4) disposés
d'un côté du plan longitudinal médian de l'empreinte (2), s'alignent sur les interstices
(4) et respectivement les dents (3) disposés de l'autre côté dudit plan longitudinal.
2. Jeu de deux matrices selon la revendication 1, caractérisé en ce que chaque extrémité transversale de chaque matrice commence de manière identique, d'un
côté du plan longitudinal médian de l'empreinte, par au moins une partie de dent (3)
et/ou au moins une partie d'interstice (4), et, de l'autre côté dudit plan, réciproquement
et inversement, par au moins une partie d'interstice (4) et/ou au moins une partie
de dent (3).
3. Jeu de deux matrices selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que chaque matrice est fabriquée d'une seule pièce par moulage.
4. Jeu de deux matrices selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en que l'empreinte en creux (2,2') de chaque matrice (1,1') forme une partie uniforme de
cylindre ou de polygone pour constituer une empreinte complète sensiblement tubulaire
uniforme cylindrique ou respectivement polygonale.
5. Jeu de deux matrices selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en que l'empreinte en creux (2") de chaque matrice (1 ") comprend au moins deux parties
de cylindres concentriques alternées (5") dans le sens longitudinal et séparées par
au moins une saillie radiale (6") orientée vers l'intérieur de l'empreinte.
6. Matrice (1) destinée à coopérer avec une autre matrice identique (1') afin de former
un jeu de deux matrices selon l'une des revendications 1 à 5.