[0001] La présente invention concerne un dispositif d'introduction automatique de moyens
formant additif dans le réservoir de carburant d'un véhicule automobile.
[0002] Les gaz d'échappement des moteurs à allumage par compression et notamment des moteurs
Diesel qui utilisent du gazole comme carburant renferment à la fois des polluants
gazeux tels que des hydrocarbures, des oxydes d'azote et du monoxyde de carbone CO
et des polluants solides qui sont principalement constitués par des particules de
suie.
[0003] Les normes antipollution appliquées aux moteurs Diesel sont de plus en plus sévères
et exigent l'élimination pratiquement complète des émissions de particules de suie
dans les gaz d'échappement de ces moteurs.
[0004] Pour assurer l'élimination de ces particules de suie, les constructeurs de véhicules
automobiles sont amenés à prévoir un post-traitement des gaz d'échappement notamment
en utilisant un filtre à particules.
[0005] Un tel filtre est installé dans la ligne d'échappement du moteur et comporte des
éléments de filtration en matière céramique poreuse qui sont traversés par les gaz
d'échappement et qui permettent de retenir les particules solides en suspension dans
ces gaz.
[0006] Au cours du fonctionnement du moteur, les éléments de filtration se chargent en particules
de suie et se colmatent progressivement. Le décolmatage des éléments de filtration
peut être obtenu en faisant brûler les suies déposées sur ces éléments, pendant le
fonctionnement du moteur.
[0007] En présence d'oxygène, les suies brûlent à des températures de l'ordre de 550 à 600°C.
De tels niveaux thermiques ne sont que rarement atteints par les gaz d'échappement
d'un moteur Diesel d'un véhicule de tourisme. Il est donc nécessaire de favoriser
le début de la régénération des éléments de filtration, en ajoutant au carburant des
moyens formant additif permettant notamment d'abaisser la température de combustion
des suies.
[0008] Les additifs les plus couramment utilisés sont constitués par des composés organométalliques
qui, mélangés dans des proportions déterminées au gazole, sont injectés dans la chambre
de combustion, par la pompe d'injection, et se retrouvent dans les gaz d'échappement.
[0009] La présence de ces additifs dans le filtre à particules, en mélange intime avec les
particules de suie, leur permet de jouer le rôle de catalyseur de la combustion des
particules de suie et d'abaisser les températures d'inflammation des suies aux environs
de 400 à 450°C.
[0010] Une solution qui a été envisagée consiste à mélanger ces additifs au gazole, à l'issue
du processus industriel d'obtention du carburant, dans les usines pétrolières productrices.
Le gazole renfermant les additifs de régénération des filtres à particules serait
alors vendu à la pompe et constituerait un produit particulier, dans le cadre de la
vente au détail des carburants.
[0011] L'inconvénient d'un tel procédé et de l'organisation correspondante de la vente est
de nécessiter de prévoir une variété supplémentaire de carburant et d'entraîner une
dépendance complète des utilisateurs et fabricants de moteurs, vis-à-vis des choix
effectués par l'industrie pétrolière, en ce qui concerne la nature des additifs et
la composition des mélanges d'additifs retenue.
[0012] En effet, il peut être nécessaire d'adapter la composition des additifs aux caractéristiques
du moteur dans lequel ils sont utilisés.
[0013] Une autre solution connue consiste à incorporer les additifs au carburant, de manière
automatique, à l'intérieur du réservoir du véhicule à l'issue de chacune des opérations
de remplissage de ce réservoir.
[0014] Le dosage des additifs est effectué de manière que la concentration du carburant
en additif à l'intérieur du réservoir reste parfaitement constante.
[0015] Lors de leur passage dans la chambre de combustion du moteur, les additifs sous forme
d'organométalliques se transforment en particules d'oxydes métalliques intimement
mêlées aux particules de suie.
[0016] La concentration prédéterminée de l'additif dans le carburant est fixée à une valeur
telle que le carburant injecté dans les cylindres du moteur renferme constamment une
quantité d'additif suffisante pour abaisser la température de combustion des suies
dans le filtre à particules du véhicule, jusqu'à un niveau assurant une combustion
satisfaisante même lorsque le niveau de charge du moteur est faible.
[0017] A cet effet, pour déterminer la quantité d'additif à injecter dans le réservoir de
carburant du véhicule, on mesure le niveau initial du carburant dans le réservoir,
préalablement à chaque opération de réapprovisionnement de ce réservoir, on mesure
le niveau final du carburant dans le réservoir et on détermine, d'une part, la quantité
de carburant introduite dans le réservoir à chaque opération de réapprovisionnement
à partir du niveau initial et du niveau final mesurés et, d'autre part, la quantité
d'additif contenue dans une quantité de carburant égale à la quantité introduite dans
ledit réservoir.
[0018] La mesure et l'enregistrement du niveau de carburant dans le réservoir sont commandés
de manière automatique lors de l'ouverture et de la fermeture d'un bouchon d'obturation
du conduit de remplissage du réservoir ou lors de l'ouverture et de la fermeture d'une
trappe d'obturation d'une partie de la carrosserie du véhicule donnant accès à des
moyens de remplissage de ce réservoir.
[0019] La quantité des moyens formant additif injectée à l'heure actuelle, est déterminée
de manière à obtenir en permanence dans le réservoir de carburant, un taux d'additif
de l'ordre de 10 ppm.
[0020] Il existe en effet un ratio masse d'additif sur masse de carbone optimal typiquement
de 1,4% avec les moyens formant additif actuels. Il n'est en effet pas nécessaire
d'aller au-delà, car la régénération est suffisamment efficace. S'en écarter trop
par excès pourrait même dans certains cas être nuisible pour la tenue mécanique du
filtre à particules en raison d'un risque d'emballement de la régénération.
[0021] En fait, ce ratio dépend de la température des gaz atteinte en phase de régénération,
celle-ci étant elle-même fortement dépendante des conditions de roulage du véhicule.
Ainsi, lorsque la régénération peut se faire sur autoroute, il est relativement aisé
d'obtenir des températures de gaz d'échappement de 600°C dans le filtre à particules,
l'additif n'étant alors pratiquement pas nécessaire. Au contraire, quand on doit régénérer
le filtre à particules lors d'un roulage urbain, la température des gaz atteint au
mieux 450°C et l'additif est alors d'une aide précieuse.
[0022] Le dosage d'additif est aujourd'hui fixe et défini, de sorte que l'on obtient un
ratio additif sur carbone de 1,4% en roulage urbain. Le fonctionnement actuel n'est
donc pas optimisé lorsque l'utilisation du véhicule est majoritairement de type extra
urbain.
[0023] On conçoit alors que ceci se traduit par une consommation d'additif inutile. La quantité
d'additif présente dans les suies du filtre à particules est plus importante que nécessaire,
car ce type de roulage engendre peu de particules et le dosage d'additif nécessaire
pour régénérer ce filtre sur autoroute est très faible. Il y a à cet égard lieu de
noter que la consommation d'additif conditionne l'entretien du filtre à particules.
Une réduction du dosage permettrait de repousser l'opération de remplissage du réservoir
d'additif et de repousser également l'opération de nettoyage du filtre à particules
(résidus d'additif accumulés).
[0024] Par ailleurs, un surdosage d'additif peut également conduire à des fissurations voire
à une casse du filtre à particules.
[0025] Le but de l'invention est donc de résoudre ces problèmes.
[0026] A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif d'introduction automatique de
moyens formant additif dans le réservoir de carburant d'un véhicule automobile comportant
des moyens de dépollution disposés dans la ligne d'échappement du moteur du véhicule
et comportant un réservoir pour les moyens formant additif, des moyens d'injection
d'additif reliés au réservoir d'additif et au réservoir de carburant et des moyens
de commande des moyens d'injection pour réaliser l'injection d'additif, caractérisé
en ce que les moyens de commande sont associés à des moyens d'analyse des conditions
de roulage du véhicule, pour contrôler le fonctionnement des moyens d'injection, afin
d'adapter la concentration d'additif dans le carburant aux conditions de roulage du
véhicule, favorables ou défavorables à la régénération des moyens de dépollution.
[0027] Suivant d'autres caractéristiques :
- les moyens de commande comprennent des moyens de détection de conditions de roulage
favorables à une régénération des moyens de dépollution pour utiliser une première
concentration d'additif dans le carburant et de conditions de roulage défavorables
à une régénération des moyens de dépollution pour utiliser une deuxième concentration
d'additif dans le carburant ;
- les moyens de détection des conditions de roulage sont adaptés pour détecter des conditions
de roulage favorables sur autoroute et défavorables en ville ;
- les moyens d'analyse des conditions de roulage du véhicule utilisent un historique
de roulage de celui-ci ;
- l'historique concerne le roulage du véhicule lors des cinquante derniers kilomètres
parcourus ;
- les moyens d'analyse des conditions de roulage utilisent des informations de trajet
à parcourir par le véhicule ; et
- les moyens d'analyse des conditions de roulage utilisent des informations concernant
le lieu de remplissage du dernier plein du réservoir.
[0028] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée
uniquement à titre d'exemple et faite en se référant aux dessins annexés, sur lesquels
:
- la Fig.1 représente un schéma synoptique illustrant la structure et le fonctionnement
d'un dispositif d'introduction selon l'invention ; et
- les Fig.2, 3, 4 et 5 sont des tableaux illustrant les stratégies et les gains obtenus
grâce à un tel dispositif.
[0029] Sur la figure 1, on a représenté schématiquement un moteur Diesel, désigné dans son
ensemble par la référence 1, d'un véhicule automobile et qui est alimenté en gazole
à partir d'un réservoir 2, par l'intermédiaire d'une pompe d'injection 3.
[0030] La pompe d'injection 3 est reliée au réservoir 2 par une conduite d'aspiration 4
sur laquelle est intercalé un filtre 5.
[0031] La conduite d'aspiration 4 comporte une partie d'extrémité opposée à la pompe 3 qui
est plongée à l'intérieur du réservoir 2 pour déboucher, à sa partie inférieure, sous
la forme d'une crépine d'aspiration 6.
[0032] De plus, la pompe 3 est reliée aux cylindres du moteur 1 par des conduites assurant
chacune l'alimentation d'un injecteur 9 associé à un cylindre du moteur.
[0033] Le réservoir 2 est équipé d'une jauge de niveau 7 permettant de déterminer la position
du niveau du gazole dans ce réservoir 2.
[0034] Le réservoir 2 comporte également une tubulure de remplissage 8 débouchant dans la
partie supérieure de ce réservoir 2 et équipée d'un bouchon de fermeture 8a.
[0035] La ligne d'échappement du véhicule, dont la propulsion est assurée par le moteur
Diesel, comporte un filtre à particules, non représenté, permettant d'arrêter les
particules de suie formées dans les gaz d'échappement du moteur.
[0036] Le véhicule comporte un réservoir d'additif 10 muni d'un bouchon de remplissage 11
et destiné à contenir des moyens formant additif qui peuvent être constitués par un
ou plusieurs composés organométalliques en solution dans un solvant liquide.
[0037] Une conduite 12 d'injection d'additif liquide est reliée au réservoir d'additif 10,
au voisinage de sa partie inférieure. Une pompe de dosage 13 est intercalée sur la
conduite 12 qui est reliée, à son extrémité opposée au réservoir d'additif 10, à un
injecteur 14 débouchant directement dans le réservoir de carburant 2.
[0038] Une conduite de retour 15 communiquant avec la conduite d'injection 12, en aval de
la pompe 13, est reliée à la partie supérieure du réservoir d'additif 10. Un régulateur
de pression 16 constitué par un clapet à bille comportant un ressort de tarage est
intercalé sur la conduite de retour 15.
[0039] Le dispositif d'introduction automatique d'additif selon l'invention comporte un
boîtier électronique de commande 20 intégré au véhicule et permettant d'assurer toutes
les fonctions de réglage et de surveillance de l'introduction d'additif en quantités
dosées dans le réservoir de carburant 2 du véhicule.
[0040] Le dispositif d'introduction automatique d'additif comporte également des moyens
de mesure de la quantité de carburant introduite dans le réservoir 2 au cours de chaque
opération de réapprovisionnement.
[0041] Ainsi que représenté sur la figure, ces moyens de mesure sont formés par exemple
par un débitmètre mono-directionnel 17 placé directement dans la tubulure 8 de remplissage
du réservoir de carburant 2.
[0042] Le débitmètre 17 est relié au boîtier électronique 20 par un câble électrique 21
qui permet de transmettre automatiquement audit boîtier 20 la quantité de carburant
introduite dans le réservoir 2 lors du réapprovisionnement de ce réservoir 2 en carburant.
[0043] La jauge de niveau 7 associée au réservoir de carburant 2 est reliée par un câble
électrique 22 au boîtier 20, de manière à transmettre à ce boîtier 20 ainsi qu'au
conducteur du véhicule, un signal électrique représentatif du niveau de carburant
à l'intérieur dudit réservoir 2.
[0044] Le boîtier électronique 20 est relié par des câbles électriques, respectivement 23
et 24, à la pompe 13 et à l'injecteur 14, de manière à transmettre à ces éléments
du dispositif d'introduction d'additif un signal de commande assurant une injection
en quantité dosée d'additif dans le réservoir 2 de carburant, dans les conditions
qui seront décrites ultérieurement.
[0045] Une jauge de niveau 18 reliée au boîtier électronique 20 par un câble électrique
25 permet de transmettre à ce boîtier 20 un signal électrique lorsque le niveau d'additif
dans le réservoir 10 est parvenu dans une position minimale voisine du fond de ce
réservoir 10.
[0046] Une sonde de température 19 disposée dans le réservoir d'additif 10 permet de transmettre
au boîtier électronique 20, par l'intermédiaire d'un câble électrique 26, un signal
représentatif de la température de cet additif liquide à l'intérieur dudit réservoir
10.
[0047] Le boîtier électronique 20 comporte au moins une sortie 27 constituée par au moins
un câble électrique relié à des voyants qui peuvent être situés avantageusement dans
l'habitacle du véhicule automobile.
[0048] L'allumage d'un premier voyant est obtenu lorsque le niveau d'additif détecté par
la jauge 18 dans le réservoir d'additif 10 est parvenu dans la position correspondant
au niveau minimal voisin du fond de ce réservoir 10 et l'allumage d'un second voyant
est obtenu lorsque le niveau de carburant détecté par la jauge 7 dans le réservoir
de carburant 2 est parvenu dans une position correspondant au niveau minimal voisin
du fond de ce réservoir de carburant 2.
[0049] Le boîtier électronique 20 reçoit également comme donnée d'entrée un signal électrique
représentatif de la concentration en additif qu'il est nécessaire de maintenir dans
le carburant, c'est-à-dire dans le gazole injecté dans les cylindres 9 du moteur 1
en fonction des conditions de roulage du véhicule.
[0050] En fait, cette concentration en additif dépend des conditions de roulage du véhicule.
[0051] C'est ainsi par exemple que des moyens 30 d'analyse des conditions de roulage du
véhicule et de détermination de conditions de roulage du véhicule favorables ou défavorables
à la régénération des moyens de dépollution, sont utilisés pour délivrer à ce boîtier
électronique 20, une information de dosage nominal correspondant à des conditions
de roulage défavorables, par exemple de type urbain, ou une information de dosage
minimal, correspondant à des conditions de roulage favorables, par exemple sur autoroute.
[0052] Ces informations sont par exemple délivrées par des moyens de stockage désignés par
les références générales 31 et 32 sur cette figure 1, qui délivrent alors en fonction
des conditions de roulage rencontrées, l'information de dosage nominal ou l'information
de dosage minimal au boîtier électrique 20 afin de piloter en conséquence les moyens
d'injection d'additif.
[0053] L'intérêt de cette adaptation apparaît de l'analyse du tableau de la figure 2, qui
fait apparaître les ratios nécessaires et les ratios effectifs en fonction des conditions
de roulage, mis en oeuvre dans l'état de la technique.
[0054] Grâce au dispositif selon l'invention, il est donc possible d'établir la concentration
d'additif dans le carburant à la valeur juste nécessaire.
[0055] En reprenant la structure et le fonctionnement d'un dispositif d'introduction déjà
existant de l'état de la technique, on peut déjà optimiser l'injection d'additif.
Le gazole peut en effet être additivé en deux temps, une première fois lors d'un réapprovisionnement
et une seconde fois, si cela est jugé nécessaire après analyse des conditions de roulage
du véhicule.
[0056] Dans le dispositif selon l'invention, on peut en effet mettre en oeuvre les deux
dosages indiqués précédemment, à savoir le dosage nominal correspondant aux conditions
de roulage défavorables à la régénération et déjà mis en oeuvre dans les dispositifs
d'introduction de l'état de la technique, et le dosage minimal adapté aux conditions
favorables à la régénération, comme par exemple lors d'un roulage sur autoroute.
[0057] Cette analyse des conditions de roulage du véhicule peut par exemple être basée sur
une analyse d'un historique de roulage du véhicule. Ainsi, par exemple, si l'utilisation
du véhicule sur les 50 derniers kilomètres parcourus correspond à un roulage en ville,
alors on injecte de l'additif selon le dosage nominal. Dans le cas contraire, c'est-à-dire
par exemple si le véhicule est utilisé sur autoroute, on peut injecter le dosage minimal.
[0058] Dans ce cas, et si les moyens d'analyse des conditions de roulage du véhicule détectent
un changement de conditions, comme par exemple un passage d'un roulage sur autoroute
à un roulage en ville, on peut injecter une quantité supplémentaire d'additif pour
amener la concentration sur la valeur de dosage nominal.
[0059] Une telle stratégie permet par exemple à des véhicules roulant essentiellement sur
autoroute, de fonctionner majoritairement avec un dosage minimal d'additif.
[0060] Une première stratégie de choix du dosage minimal est illustrée sur le tableau de
la figure 3. Ce dosage minimal est choisi de sorte que le ratio additif sur carbone
soit constant quelque soit le type de roulage. Dans l'exemple illustré, on dose ainsi
sur autoroute à 6 ppm au lieu de 10 ppm. Lors d'un retour en usage urbain, les suies
dans le filtre à particules sont correctement additivées.
[0061] La figure 4 représente un tableau illustrant une deuxième stratégie de choix de dosage
minimal. Le dosage minimal sur autoroute est abaissé au niveau juste nécessaire pour
régénérer lors de ces conditions de roulage favorables.
[0062] Dans l'exemple donné, on dose ainsi sur autoroute à 2 ppm au lieu de 10 ppm, ce qui
représente donc un gain très important en durabilité pour le client.
[0063] Une difficulté relative à ce cas est que lors d'un retour en usage urbain, les suies
dans le filtre à particules sont sous-additivées et qu'il est impossible d'ajouter
ultérieurement de l'additif dans les suies. Ceci peut alors conduire à une difficulté
à brûler ces suies. Mais un tel cas est rare, car après un roulage route/autoroute,
le filtre à particules contient en général peu de suies. En effet, soit elles ont
brûlé naturellement grâce aux températures atteintes sur autoroute, soit le superviseur
de fonctionnement du filtre à particules a profité des conditions favorables pour
déclencher la régénération de façon anticipée. De plus, les suies accumulées par la
suite lors d'un roulage en ville ont le bon dosage ce qui permet d'initier la combustion
dans le filtre à particules. De plus, le problème éventuel ne concerne qu'une seule
régénération en ville. En effet, si le véhicule reste plus longtemps en ville, le
dosage redevient alors nominal pour les régénérations suivantes.
[0064] Une alternative possible est de déclencher exceptionnellement une régénération à
plus haute température pour compenser le sous-dosage en additif, en considérant que
les impacts en consommation et en dilution sont supportables car exceptionnels et
non critiques pour un véhicule roulant peu en ville.
[0065] Si besoin, on peut également choisir de réserver cette stratégie économique aux véhicules
faisant moins de 20% de ville. Pour cela, on peut par exemple enregistrer, sur les
5000 derniers kilomètres parcourus, le taux d'usage urbain et le comparer à une valeur
de seuil.
[0066] Le tableau de la figure 5 montre que le gain en additif consommé est considérable
en particulier pour la deuxième stratégie mais est également intéressant pour la première
stratégie.
[0067] Il va de soi qu'un tel dispositif est adaptatif et fonctionne même si le véhicule
change de propriétaire et d'usage. En effet, un véhicule peut en début de vie parcourir
beaucoup d'autoroute, puis faire beaucoup de ville.
[0068] Le bonus acquis en début de vie est conservé en quelque sorte sous forme d'additif
non consommé par la suite.
[0069] Certains éléments du dispositif d'introduction d'additif peuvent être constitués
par des éléments utilisés de manière classique pour la construction des moteurs de
véhicules automobiles et de leurs organes de commande.
[0070] C'est ainsi que l'ensemble d'injection d'additif comprenant la pompe 13, le régulateur
de pression 16 et éventuellement l'injecteur 14 peut être constitué par un dispositif
d'injection classique tel qu'utilisé sur les véhicules automobiles comportant un moteur
à injection.
[0071] En se reportant maintenant à nouveau à la figure 1, on va décrire le fonctionnement
du dispositif d'introduction automatique d'additif dans le réservoir de carburant
du véhicule automobile.
[0072] Lorsque l'utilisateur du véhicule effectue un réapprovisionnement du réservoir 2
en carburant, il introduit le pistolet de la pompe dans la tubulure de remplissage
8.
[0073] Ainsi, au cours de l'écoulement du carburant dans cette tubulure 8, le débitmètre
17 mesure directement, dans la tubulure 8, la quantité de carburant introduite dans
le réservoir 2.
[0074] Le débitmètre 17 transmet donc par le câble électrique 21 le signal représentatif
de la quantité de carburant introduite dans le réservoir 2.
[0075] Au démarrage du moteur 1, le contact électrique du véhicule permet de mettre en fonctionnement
le boîtier électronique 20 pour la détermination et la réalisation de l'injection
d'additif dans le réservoir de carburant 2.
[0076] A cet effet, le boîtier de commande 20 effectue le calcul de la quantité d'additif
à introduire dans le réservoir 2, en fonction de la quantité de carburant introduite
dans ce réservoir 2 et de la concentration en additif du carburant délivrée par les
moyens d'analyse des conditions de roulage 30, 31, 32 pour obtenir des conditions
de fonctionnement satisfaisantes du filtre à particules.
[0077] Le signal représentatif de la quantité d'additif à introduire dans le réservoir de
carburant 2 est transformé en un signal de commande de la pompe d'injection 13 et
en un signal de commande de l'injecteur 14.
[0078] Le signal de commande de l'injecteur 14 permet de maintenir cet injecteur ouvert
pendant un temps suffisant pour réaliser l'injection de la quantité déterminée d'additif
à pression constante dans le réservoir de carburant 2, la pompe 13 restant en fonctionnement
pendant un temps suffisant pour réaliser cette injection directement dans ledit réservoir
de carburant 2.
[0079] A l'issue de l'injection d'additif, le gazole contenu dans le réservoir 2 présente
une concentration en additif qui correspond parfaitement à la concentration nécessaire
pour obtenir un fonctionnement satisfaisant du filtre à particules selon les conditions
de roulage déterminées.
[0080] En outre, la concentration en additif du gazole dans le réservoir 2 est parfaitement
homogène du fait du brassage assuré par la pompe d'injection 3.
[0081] Le moteur 1 et le filtre à particules qui lui est associé dans la ligne d'échappement
peuvent alors fonctionner dans des conditions satisfaisantes.
[0082] La température de l'additif injecté directement dans le réservoir 2 peut être réglée
grâce à la jauge de température 19 et un circuit de mise en température de l'additif
dans le réservoir 10.
[0083] Selon une variante, la température mesurée par la jauge 19 peut être prise en compte
par le boîtier électronique 20 pour calculer le temps d'injection de l'additif à température
constante. En effet, le temps d'injection d'une quantité déterminée d'additif à pression
constante varie en fonction de la viscosité, donc de la température de cet additif.
[0084] Le procédé et le dispositif suivant l'invention permettent de maintenir dans le réservoir
de carburant du véhicule une concentration d'additif adaptée aux conditions de fonctionnement
du moteur.
[0085] Ainsi, le filtre à particules fonctionne dans des conditions satisfaisantes en ce
qui concerne sa régénération.
[0086] Il est simplement nécessaire de maintenir un niveau suffisant d'additif dans le réservoir
correspondant ce qui nécessite d'effectuer un réapprovisionnement de ce réservoir
lorsque le voyant de niveau minimal s'allume.
[0087] La capacité du réservoir peut être déterminée en conséquence. Par rapport aux dispositifs
utilisés jusqu'à présent, le dispositif selon l'invention permet de simplifier le
logiciel embarqué et de diminuer d'autant la taille des mémoires de ce logiciel.
[0088] De plus, la fiabilité de fonctionnement est supérieure par rapport aux dispositifs
utilisés étant donné que le dispositif selon l'invention ne tient plus compte du jaugeage
et de ses erreurs.
[0089] Enfin, la précision de dosage de l'additif dans le carburant est augmentée et la
précision de dosage devient constante quel que soit l'apport en carburant.
[0090] Le boîtier électronique peut être réalisé en utilisant tout composant ou microprocesseur
et en mettant en oeuvre les connaissances habituelles des techniciens dans le domaine
de l'électronique.
[0091] Les jauges ou sondes de température utilisées peuvent être de tout type adapté aux
mesures effectuées et à l'environnement dans lequel se déroulent ces mesures.
[0092] Les première et deuxième stratégies décrites précédemment sont relativement simples
à mettre en oeuvre. Ces stratégies de dosage adaptatives procurent alors un réel bénéfice
pour une part importante de véhicules.
[0093] Bien entendu, d'autres modes de réalisation peuvent être envisagés.
[0094] Ainsi par exemple, le suivi du réapprovisionnement peut être assuré par la jauge
de niveau de carburant.
[0095] De même, le boîtier 20 peut être intégré en tout ou partie dans un calculateur déjà
embarqué à bord du véhicule tel qu'un calculateur moteur ou autre.
[0096] De plus, et dans l'hypothèse où le véhicule comporte, par exemple, des moyens de
navigation et/ou de localisation, il est également possible d'envisager une adaptation
de la concentration d'additif dans le carburant à d'autres informations telles que
par exemple des informations de trajet que le véhicule va parcourir, ou de lieu de
remplissage du dernier plein du réservoir.
[0097] Les moyens d'analyse des conditions de roulage peuvent également utiliser un historique
de roulage du véhicule qui peut prendre en compte par exemple un certain nombre de
kilomètres parcourus par le véhicule tel que par exemple les cinquante derniers kilomètres.
[0098] Bien entendu, d'autres informations encore peuvent être envisagées.