[0001] L'invention concerne la fabrication de tôles d'acier, plus particulièrement d'aciers
« TRIP » (« Transformation Induced Plasticity ») c'est à dire présentant une plasticité
induite par une transformation allotropique.
[0002] Dans l'industrie automobile, il existe un besoin continu d'allègement des véhicules
qui se traduit par la recherche d'aciers à limite d'élasticité ou à résistance accrues.
C'est ainsi que l'on a proposé des aciers à haute résistance comportant des éléments
de micro-alliage. Le durcissement est obtenu simultanément par précipitation et par
affinement de la taille de grains. Dans le but d'obtenir des niveaux de résistance
encore supérieurs, on a développé des aciers TRIP qui présentent des combinaisons
de propriétés (résistance-aptitude à la déformation) avantageuses. Ces propriétés
sont liées à la structure de ces aciers, constituée d'une matrice ferritique comportant
des phases de bainite et d'austénite résiduelle. Dans les tôles laminées à chaud,
l'austénite résiduelle est stabilisée grâce à une augmentation de la teneur en éléments
tels que le silicium ou d'aluminium, ces éléments retardant la précipitation des carbures
dans la bainite. La fabrication de tôles laminées à froid en acier TRIP est quant
à elle réalisée par un réchauffage lors du recuit dans un domaine où l'austénitisation
intervient de manière partielle, suivi d'un refroidissement rapide pour éviter la
formation de perlite puis d'un maintien isotherme dans le domaine bainitique : une
partie de l'austénite se transforme en bainite, une autre partie est stabilisée par
l'accroissement de la teneur en carbone des îlots d'austénite résiduelle. Ainsi, la
présence initiale d'austénite résiduelle ductile est associée à une grande aptitude
à la déformation. Sous l'effet d'une déformation ultérieure, par exemple lors d'un
l'emboutissage, l'austénite résiduelle d'une pièce en acier TRIP se transforme progressivement
en martensite ce qui se traduit par un durcissement important. Un acier présentant
un comportement TRIP permet donc de garantir une aptitude importante à la déformation
et une résistance mécanique élevée, ces deux propriétés étant habituellement antagonistes.
Cette combinaison procure un potentiel d'absorption d'énergie élevée, qualité typiquement
recherchée dans l'industrie automobile pour des pièces résistantes aux chocs.
[0003] Le carbone joue un rôle important dans la fabrication des aciers TRIP : d'une part
sa présence en quantité suffisante au sein des îlots d'austénite résiduelle est nécessaire
pour que la température de transformation martensitique locale soit abaissée au dessous
de la température ambiante. D'autre part, on il est usuellement ajouté pour accroître
la résistance de façon économique.
[0004] Cependant, cette addition de carbone doit rester limitée pour garantir que la soudabilité
des produits reste satisfaisante : dans le cas contraire, la ductilité des assemblages
soudés et la résistance à la fissuration à froid sont amoindries. On recherche donc
un procédé de fabrication pour augmenter la résistance des tôles d'acier TRIP, en
particulier au delà de 900-1100 MPa environ pour une teneur en carbone de l'ordre
de 0,2% en poids sans que l'allongement total ne soit réduit au dessous d'une valeur
de 18%. Une augmentation de résistance de plus de 100 MPa par rapport aux niveaux
actuels est souhaitable.
[0005] On recherche également un procédé de fabrication de tôles d'acier laminées à chaud
ou à froid qui serait peu sensible à de petites variations des conditions industrielles
de fabrication, en particulier à des variations de température. On cherche ainsi à
obtenir un produit caractérisé par une microstructure et des propriétés mécaniques
peu sensibles à de petites variations de ces paramètres de fabrication. On cherche
également à obtenir un produit à haute ténacité offrant une excellente résistance
à la rupture.
[0006] La présente invention a pour but de résoudre les problèmes évoqués ci-dessus.
[0007] Dans ce but, l'invention a pour objet une composition pour la fabrication d'acier
présentant un comportement TRIP, comprenant, les teneurs étant exprimées en poids
: 0,08% ≤ C ≤ 0,23%, 1%≤ Mn ≤ 2%, 1≤ Si ≤ 2%, Al ≤ 0,030%, 0,1% ≤ V ≤ 0,25%, Ti ≤
0,010%, S ≤ 0,015%, P≤ 0,1%, 0,004% ≤ N ≤ 0,012%, et à titre optionnel un ou plusieurs
éléments choisis parmi : Nb ≤ 0,1%, Mo ≤ 0,5%, Cr ≤ 0,3%, le reste de la composition
étant constitué de fer et d'impuretés inévitables résultant de l'élaboration.
[0008] Préférentiellement, la teneur en carbone est telle que : 0,08% ≤ C ≤ 0,13%.
[0009] Selon une variante préférée, la teneur en carbone est telle que : 0,13% < C ≤ 0,18%.
[0010] Préférentiellement encore, la teneur en carbone est telle que : 0,18% < C ≤ 0,23%.
[0011] Préférentiellement, la teneur en manganèse est telle que : 1,4% ≤ Mn ≤ 1,8%.
[0012] Préférentiellement encore, la teneur en manganèse satisfait à : 1,5% ≤ Mn ≤ 1,7%.
[0013] A titre préféré, la teneur en silicium est telle que : 1,4% ≤ Si ≤ 1,7%.
[0014] Préférentiellement, la teneur en aluminium satisfait à : Al ≤ 0,015%.
[0015] Selon un mode préféré, la teneur en vanadium est telle que : 0,12% ≤V ≤ 0,15%.
[0016] Préférentiellement encore, la teneur en titane est telle que : Ti ≤ 0,005%.
[0017] L'invention a également pour objet une tôle d'acier de composition ci-dessus, dont
la microstructure est constituée de ferrite, de bainite, d'austénite résiduelle, et
éventuellement de martensite.
[0018] Selon un mode préféré, la microstructure de l'acier comprend une teneur en austénite
résiduelle comprise entre 8 et 20%.
[0019] La microstructure de l'acier comprend préférentiellement une teneur en martensite
inférieure à 2%.
[0020] A titre préférentiel, la taille moyenne des îlots d'austénite résiduelle est inférieure
ou égale à 2 micromètres.
[0021] La taille moyenne des îlots d'austénite résiduelle est préférentiellement inférieure
ou égale à 1 micromètre.
[0022] L'invention a également pour objet un procédé de fabrication d'une tôle laminée à
chaud présentant un comportement TRIP, selon lequel :
- on approvisionne un acier selon l'une quelconque des compositions ci-dessus,
- on procède à la coulée d'un demi-produit à partir de cet acier,
- on porte ledit demi-produit à une température supérieure à 1200°C,
- on lamine à chaud le demi-produit,
- on refroidit la tôle ainsi obtenue,
- on bobine la tôle, la température Tfl de fin du laminage à chaud, la vitesse Vr du refroidissement, la température de bobinage Tbob étant choisies de telle sorte que la microstructure de l'acier soit constituée de
ferrite, de bainite, d'austénite résiduelle, et éventuellement de martensite.
[0023] Préférentiellement, la température T
fl de fin de laminage à chaud, la vitesse V
r du refroidissement, la température T
bob de bobinage sont choisies de telle sorte que la microstructure de l'acier comprenne
une teneur en austénite résiduelle comprise entre 8 et 20%.
[0024] Préférentiellement encore, la température T
fl de fin de laminage à chaud, la vitesse V
r de refroidissement, la température T
bob de bobinage sont choisies de telle sorte que la microstructure de l'acier comprenne
une teneur en martensite inférieure à 2%.
[0025] A titre préféré, la température T
fl de fin de laminage à chaud, la vitesse V
r de refroidissement, la température T
bob de bobinage sont choisies de telle sorte que la taille moyenne des îlots d'austénite
résiduelle soit inférieure ou égale à 2 micromètres, et très préférentiellement inférieure
à 1 micromètre.
[0026] L'invention a également pour objet un procédé de fabrication d'une tôle laminée à
chaud présentant un comportement TRIP, selon lequel :
- on lamine à chaud le demi-produit jusqu'à une température de fin de laminage Tfl supérieure ou égale à 900°C,
- on refroidit la tôle ainsi obtenue avec une vitesse de refroidissement Vr supérieure ou égale à 20°C/s,
- on bobine la tôle à une température Tbob inférieure à 450°C.
[0027] Préférentiellement, la température de bobinage T
bob est inférieure à 400°C.
[0028] L'invention a également pour objet un procédé de fabrication d'une tôle laminée à
froid présentant un comportement TRIP, selon lequel on approvisionne une tôle d'acier
laminé à chaud fabriquée selon l'un quelconque des procédés décrits ci-dessus, on
décape la tôle, on lamine à froid la tôle, on fait subir à la tôle un traitement thermique
de recuit, le traitement thermique comprenant une phase de chauffage à une vitesse
de chauffage V
cm, une phase de maintien à une température de maintien T
m pendant un temps de maintien t
m, suivie d'une phase de refroidissement à une vitesse de refroidissement V
rm lorsque la température est inférieure à Ar3, suivie d'une phase de maintien à une
température de maintien T'
m pendant un temps de maintien t'
m, les paramètres V
cm, T
m, t
m, V
rm, T'
m, t'
m étant choisis de telle sorte que la microstructure dudit acier soit constituée de
ferrite, de bainite, d'austénite résiduelle, et éventuellement de martensite.
[0029] Selon un mode préféré, les paramètres V
cm, T
m, t
m, V
rm, T'
m, t'
m sont choisis de telle sorte que la microstructure de l'acier comprenne une teneur
en austénite résiduelle comprise entre 8 et 20%.
[0030] Préférentiellement encore, les paramètres V
cm, T
m, t
m, V
rm, T'
m, t'
m sont choisis de telle sorte que la microstructure de l'acier comprenne moins de 2%
de martensite.
[0031] Selon un mode préféré, les paramètres V
cm, T
m, t
m, V
rm, T'
m, t'
m sont choisis de telle sorte que la taille moyenne des îlots d'austénite résiduelle
est inférieure à 2 micromètres, très préférentiellement inférieure à 1 micromètre.
[0032] L'invention a également pour objet un procédé de fabrication d'une tôle laminée à
froid présentant un comportement TRIP, selon lequel on fait subir à la tôle un traitement
thermique de recuit, le traitement thermique comprenant une phase de chauffage à une
vitesse V
cm supérieure ou égale à 2°C/s, une phase de maintien à une température de maintien
T
m comprise entre Ac1 et
[0033] Ac3 pendant un temps de maintien t
m compris entre 10 et 200s, suivie d'une phase de refroidissement à une vitesse de
refroidissement V
rm supérieure à 15°C/s lorsque la température est inférieure à Ar3, suivie d'une phase
de maintien à une température T'
m comprise entre 300 et 500°C pendant un temps de maintien t'
m compris entre 10 et 1000 s.
[0034] La température de maintien T
m est préférentiellement comprise entre 770 et 815°C.
[0035] L'invention a également pour objet l'utilisation d'une tôle d'acier présentant un
comportement TRIP, selon l'une des variantes décrites ci-dessus, ou fabriquée par
un des procédés décrits ci-dessus, pour la fabrication de pièces de structure ou d'éléments
de renfort dans le domaine automobile.
[0036] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront au cours de la
description ci-dessous, donnée à titre d'exemple.
[0037] En ce qui concerne la composition chimique de l'acier, le carbone joue un rôle très
important sur la formation de la microstructure et les propriétés mécaniques: Selon
l'invention, une transformation bainitique intervient à partir d'une structure austénitique
formée à haute température, et des lattes de ferrite bainitique sont formées. Compte
tenu de la solubilité très inférieure du carbone dans la ferrite par rapport à l'austénite,
le carbone de l'austénite est rejeté entre les lattes. Grâce à certains éléments d'alliage
de la composition d'acier selon l'invention, en particulier le silicium et le manganèse,
la précipitation de carbures, notamment de cémentite, intervient très peu. Ainsi,
l'austénite interlattes s'enrichit progressivement en carbone sans que la précipitation
de carbures n'intervienne. Cet enrichissement est tel que l'austénite est stabilisée,
c'est à dire que la transformation martensitique de cette austénite n'intervient pas
lors du refroidissement jusqu'à la température ambiante. Selon l'invention, la teneur
en carbone est comprise entre 0,08 et 0,23% en poids. A titre préférentiel, la teneur
en carbone est comprise dans une première plage allant de 0,08 à 0,13% en poids. Dans
une seconde plage préférentielle, la teneur en carbone est supérieure à 0,13% et est
inférieure ou égale à 0,18% en poids. La teneur en carbone est comprise dans une troisième
plage préférentielle, où celle-ci est supérieure à 0,18 et inférieure ou égale à 0,23%
en poids.
[0038] Le carbone étant un élément particulièrement important pour le durcissement, la teneur
minimale en carbone de chacune des trois plages préférentielles permet d'obtenir une
résistance minimale de 600 MPa, 800 MPa et 950 MPa sur tôles laminées à froid et recuites,
respectivement à chacune des plages ci-dessus. La teneur maximale en carbone de chacune
de trois plages permet de garantir une soudabilité satisfaisante notamment en soudage
par points si l'on tient compte du niveau de résistance obtenu dans ces trois plages
préférentielles.
[0039] En quantité comprise entre 1 et 2% en poids, une addition de manganèse, élément à
caractère gammagène, contribue à diminuer la température de début de transformation
martensitique Ms et à stabiliser l'austénite. Cette addition de manganèse participe
également à un durcissement efficace en solution solide et donc à l'obtention d'une
résistance accrue. Le manganèse est compris préférentiellement entre 1,4 et 1,8% en
poids : on combine de la sorte un durcissement satisfaisant et une augmentation de
la stabilité de l'austénite sans pour autant augmenter de façon excessive la trempabilité
dans les assemblages soudés. Optimalement, la teneur en manganèse est comprise entre
1,5 et 1,7% en poids. De la sorte, les effets recherchés ci-dessus sont obtenus sans
risque de formation d'une structure en bandes néfaste qui proviendrait d'une ségrégation
éventuelle du manganèse lors de la solidification.
[0040] En quantité comprise entre 1 et 2% en poids, le silicium inhibe la précipitation
de la cémentite lors du refroidissement à partir de l'austénite en retardant considérablement
la croissance des carbures : ceci provient du fait que la solubilité du silicium dans
la cémentite est très faible et que cet élément augmente l'activité du carbone dans
l'austénite. De la sorte, un germe éventuel de cémentite se formant sera environné
d'une zone austénitique riche en silicium qui aura été rejeté à l'interface précipité-matrice.
Cette austénite enrichie en silicium est également plus riche en carbone et la croissance
de la cémentite est ralentie en raison de la diffusion peu importante résultant du
gradient réduit de carbone entre la cémentite et la zone austénitique avoisinante.
Cette addition de silicium contribue donc à stabiliser une quantité suffisante d'austénite
résiduelle pour obtenir un effet TRIP. De plus, cette addition de silicium permet
d'augmenter la résistance grâce à un durcissement en solution solide. Cependant, une
addition excessive de silicium provoque la formation d'oxydes fortement adhérents,
difficilement éliminables lors d'une opération de décapage, et l'apparition éventuelle
de défauts de surface dus notamment à un manque de mouillabilité dans les opérations
de galvanisation au trempé. Afin d'obtenir la stabilisation d'une quantité suffisante
d'austénite tout en réduisant le risque de défauts de surface, la teneur en silicium
est préférentiellement comprise entre 1,4 et 1,7% en poids.
[0041] L'aluminium est un élément très efficace pour la désoxydation de l'acier. Comme le
silicium, il est très peu soluble dans la cémentite et pourrait être utilisé à ce
titre pour éviter la précipitation de la cémentite lors d'un maintien à une température
de transformation bainitique et stabiliser l'austénite résiduelle. Cependant, selon
l'invention, la teneur en aluminium est inférieure ou égale à 0,030% en poids : en
effet, comme on le verra ci-dessous, un durcissement très efficace est obtenu au moyen
d'une précipitation de carbonitrures de vanadium : lorsque la teneur en aluminium
est supérieure à 0,030%, il existe un risque de précipitation de nitrure d'aluminium
qui réduit d'autant la quantité d'azote susceptible de précipiter avec le vanadium.
Préférentiellement, lorsque cette quantité est inférieure ou égale à 0,015% en poids,
tout risque de précipitation de nitrure d'aluminium est écarté et le plein effet du
durcissement par la précipitation des carbonitrures de vanadium est obtenu.
[0042] Pour la même raison, la teneur en titane est inférieure ou égale à 0,010% en poids
afin de ne pas précipiter une quantité significative d'azote sous forme de nitrures
ou de carbonitrures de titane. Compte tenu de la forte affinité du titane pour l'azote,
la teneur en titane est préférentiellement inférieure ou égale à 0,005% en poids.
Une telle teneur en titane permet alors d'éviter la précipitation de (Ti,V)N sur tôles
laminées à chaud.
[0043] Le vanadium et l'azote sont des éléments importants de l'invention : Les inventeurs
ont mis en évidence que, lorsque ces éléments sont présents en quantités définies
selon l'invention, ils précipitent sous forme de carbonitrures de vanadium très fins
associés à un durcissement important. Lorsque la teneur en vanadium est inférieure
à 0,1% en poids ou lorsque la teneur en azote est inférieure à 0,004% en poids, la
précipitation de carbonitrures de vanadium est limitée et le durcissement est insuffisant.
Lorsque la teneur en vanadium est supérieure à 0,25% en poids ou lorsque la teneur
en azote est supérieure à 0,012% en poids, la précipitation intervient à un stade
précoce après le laminage à chaud sous forme de précipités plus grossiers. La taille
de ces précipités ne permet pas de tirer le plein parti du durcissement potentiel
du vanadium, tout particulièrement lorsque l'on vise à la fabrication d'une tôle d'acier
laminée à froid et recuite. Dans ce dernier cas, les inventeurs ont mis en évidence
qu'il convient de limiter la précipitation du vanadium à l'étape du laminage à chaud
afin de tirer le plus grand parti d'une précipitation fine durcissante lors d'un recuit
ultérieur. De plus, la limitation de la précipitation du vanadium à ce stade permet
de réduire les efforts nécessaires lors du laminage à froid ultérieur et donc d'exploiter
au mieux les performances des installations industrielles.
[0044] Lorsque la teneur en vanadium est comprise entre 0,12 et 0,15% en poids, l'allongement
uniforme ou à rupture est particulièrement augmenté.
[0045] En quantité supérieure à 0,015% en poids, le soufre tend à précipiter en quantité
excessive sous forme de sulfures de manganèse qui réduisent fortement l'aptitude à
la mise en forme.
[0046] Le phosphore est un élément connu pour ségréger aux joints de grains. Sa teneur doit
être limitée à 0,1% en poids de façon à maintenir une ductilité à chaud suffisante
et afin de favoriser une rupture par déboutonnage lors d'essais de traction-cisaillement
effectués sur des assemblages soudés par point.
[0047] A titre optionnel, des éléments tels que le chrome et le molybdène qui retardent
la transformation bainitique et favorisent le durcissement par solution solide, peuvent
être ajoutés en quantité respectivement inférieure ou égale à 0,3 ou 0,5% en poids.
Le niobium peut être également ajouté à titre optionnel en quantité inférieure ou
égale à 0,1% en poids de façon à accroître la résistance par une précipitation complémentaire
de carbonitrures.
[0048] La mise en oeuvre du procédé de fabrication d'une tôle laminée à chaud selon l'invention
est la suivante :
- On approvisionne un acier de composition selon l'invention
- On procède à la coulée d'un demi-produit à partir de cet acier. Cette coulée peut
être réalisée en lingots ou en continu sous forme de brames d'épaisseur de l'ordre
de 200mm. On peut également effectuer la coulée sous forme de brames minces de quelques
dizaines de millimètres d'épaisseur ou de bandes minces entre cylindres d'acier contra-rotatifs.
[0049] Les demi-produits coulés sont tout d'abord portés à une température supérieure à
1200°C pour atteindre en tout point une température favorable aux déformations élevées
que va subir l'acier lors du laminage ainsi que pour éviter à ce stade de la fabrication
la présence de carbonitrures de vanadium. Naturellement, dans le cas d'une coulée
directe de brames minces ou de bandes minces entre cylindres contra-rotatifs, l'étape
de laminage à chaud de ces demi-produits débutant à plus de 1200°C peut se faire directement
après coulée si bien qu'une étape de réchauffage intermédiaire n'est pas alors nécessaire.
Comme on va le voir, cette température minimale de 1200°C permet également de réaliser
le laminage à chaud en phase entièrement austénitique dans des conditions satisfaisantes
sur un train continu de laminage à chaud.
[0050] On lamine à chaud le demi-produit jusqu'à une température de fin de laminage T
fl supérieure ou égale à 900°C : de la sorte, le laminage est entièrement effectué en
phase austénitique où la solubilité des carbonitrures de vanadium est plus importante
et où la probabilité d'une précipitation de V(CN) est la plus réduite. Pour la même
raison, on refroidit ensuite la tôle ainsi obtenue avec une vitesse de refroidissement
V
r supérieure ou égale à 20°C/s afin d'éviter une précipitation des carbonitrures de
vanadium dans la ferrite. Ce refroidissement peut être effectué par exemple au moyen
de pulvérisation d'eau sur la tôle.
[0051] Si l'on veut fabriquer une tôle laminée à chaud selon l'invention, on bobine ensuite
la tôle obtenue à une température inférieure ou égale à 450°C. De la sorte, le maintien
quasi-isotherme associé à ce bobinage conduit à la formation d'une microstructure
constituée de bainite, de ferrite, d'austénite résiduelle, éventuellement d'une faible
quantité de martensite, ainsi qu'à une précipitation durcissante de carbonitrures
de vanadium. Lorsque la température de bobinage est inférieure ou égale à 400°C, l'allongement
total et l'allongement réparti sont accrus.
[0052] On choisira plus particulièrement la température T
fl de fin de laminage à chaud, la vitesse V
r de refroidissement et la température T
bob de bobinage de telle sorte que la microstructure comprenne une teneur en austénite
résiduelle comprise entre 8 et 20% : Lorsque la quantité d'austénite résiduelle est
inférieure à 8%, un effet TRIP suffisant ne peut être mis en évidence lors d'essais
mécaniques : en particulier, on met en évidence lors d'essais de traction que le coefficient
d'écrouissage n est inférieur à 0,2 et décroît rapidement avec la déformation ε. Le
critère de Considère s'applique à ces aciers et la rupture intervient quand n = ε
vrai, l'allongement est donc fortement limité. Dans le cas d'un comportement TRIP, l'austénite
résiduelle se transforme progressivement en martensite lors la déformation, n est
supérieur à 0,2 et la striction apparaît pour des déformations plus importantes.
[0053] Lorsque la teneur en austénite résiduelle est supérieure à 20%, l'austénite résiduelle
formée dans ces conditions présente une teneur en carbone relativement faible et se
déstabilise trop facilement lors d'une phase ultérieure de déformation ou de refroidissement.
[0054] On choisira préférentiellement les paramètres T
fl , V
r, T
bob, de telle sorte que la microstructure de la tôle d'acier laminée à chaud contienne
moins de 2% de martensite. Dans le cas contraire, l'allongement est réduit ainsi que
l'énergie d'absorption liée à l'aire sous la courbe de traction (σ-ε). La présence
excessive de martensite conduit à un comportement mécanique se rapprochant de celui
d'un acier Dual-Phase avec une valeur initiale du coefficient d'écrouissage n élevé
diminuant lorsque le taux de déformation augmente. Optimalement, la microstructure
ne contient pas de martensite.
[0055] On choisira aussi préférentiellement les paramètres T
fl, V
r, T
bob, de telle sorte que la taille moyenne des îlots d'austénite résiduelle de la microstructure
soit inférieure ou égale à 2 micromètres. En effet, lorsque l'austénite se transforme
en martensite sous l'influence de l'abaissement de la température ou d'une déformation,
les îlots de martensite de taille moyenne supérieure à 2 micromètres jouent un rôle
préférentiel pour l'endommagement par suite d'une décohésion avec la matrice.
[0056] A titre préférentiel, on choisira encore plus particulièrement les paramètres T
fl, V
r, T
bob, de telle sorte que la taille moyenne des îlots d'austénite résiduelle de la microstructure
soit inférieure ou égale à 1 micromètre afin d'augmenter leur stabilité, de limiter
l'endommagement à l'interface matrice-îlots et de repousser la striction vers des
valeurs de déformation plus élevées.
[0057] Pour fabriquer une tôle laminée à froid selon l'invention, on fabrique tout d'abord
une tôle laminée à chaud selon l'une des variantes qui ont été exposées ci-dessus.
En effet, les inventeurs ont constaté que les microstructures et les propriétés mécaniques
obtenues grâce au procédé de fabrication par laminage à froid et recuit qui va être
exposé, dépendent relativement peu des conditions de fabrication au sein des limites
des variantes du procédé exposées ci-dessus, en particulier des variations de la température
de bobinage T
bob. De la sorte, le procédé de fabrication des tôles laminées à froid présente l'avantage
d'être peu sensible à des variations fortuites des conditions de fabrication des tôles
laminées à chaud.
[0058] A titre préférentiel, on choisira cependant une température de bobinage inférieure
ou égale à 400°C de façon à garder plus de vanadium en solution solide disponible
pour la précipitation lors du recuit ultérieur de la tôle laminée à froid.
[0059] On décape la tôle laminée à chaud selon un procédé connu en lui-même de façon à conférer
à celle-ci un état de surface propre au laminage à froid. Ce dernier est effectué
dans des conditions usuelles, en réduisant par exemple l'épaisseur de la tôle laminée
à chaud de 30 à 75%
[0060] On effectue ensuite un traitement de recuit propre à recristalliser la structure
écrouie et à conférer la microstructure particulière selon l'invention. Ce traitement,
effectué préférentiellement par recuit en continu, comporte les phases successives
suivantes :
- Une phase de chauffage avec une vitesse Vcm supérieure ou égale à 2°C/s jusqu'à une température Tm située dans le domaine intercritique, c'est à dire une température située entre les
températures de transformation Ac1 et Ac3 : Lors de cette phase, on observe une recristallisation de la structure écrouie,
une dissolution de la cémentite et une croissance de l'austénite au delà de la température
de transformation Ac1 ainsi qu'une précipitation de carbonitrures de vanadium dans la ferrite : ces précipités
sont de très petite taille, de diamètre typiquement inférieur à 5 nanomètres à l'issue
de cette phase de chauffage.
Lorsque la vitesse de chauffage est inférieure à 2°C/s, la fraction volumique de vanadium
précipité décroît. De plus la productivité de la fabrication est réduite de façon
excessive.
- Une phase de maintien à une température intercritique Tm comprise entre Ac1 et Ac3 pendant un temps tm compris entre 10s et 200s. Dans ces conditions bien définies, les inventeurs ont
mis en évidence que la précipitation de carbonitrures de vanadium se poursuivait dans
la ferrite pratiquement sans aucune précipitation dans la phase austénitique nouvellement
formée. La fraction volumique de précipités s'accroît parallèlement à une augmentation
du diamètre moyen de ces précipités. De la sorte, on obtient un durcissement particulièrement
efficace de la ferrite intercritique.
[0061] On effectue ensuite un refroidissement rapide à une vitesse V
rm supérieure à 15°C/s lorsque la température est inférieure à Ar3. Le refroidissement
rapide lorsque la température est inférieure à Ar3 est important afin de limiter la
formation de ferrite avant la transformation bainitique. Cette phase de refroidissement
rapide lorsque la température est inférieure à Ar3 peut être précédée éventuellement
d'une phase de refroidissement plus lent à partir de la température T
m.
[0062] Durant cette phase de refroidissement, les inventeurs ont mis en évidence qu'une
précipitation complémentaire de carbonitrures de vanadium dans la phase ferritique
n'intervenait pratiquement pas.
[0063] On effectue ensuite un maintien à une température T'
m comprise entre 300°C et 500°C pendant un temps de maintien t'
m compris entre 10s et 1000 s : on obtient de la sorte une transformation bainitique
et un enrichissement en carbone des îlots d'austénite résiduelle dans une quantité
telle que cette austénite résiduelle est stable même après refroidissement jusqu'à
température ambiante.
[0064] Préférentiellement, la température de maintien T
m est comprise entre 770 et 815°C : au dessous de 770°C, la recristallisation peut
être insuffisante. Au delà de 815°C, la fraction d'austénite intercritique formée
est trop importante et le durcissement de la ferrite par la précipitation de carbonitrures
de vanadium est moins efficace : en effet, la teneur en ferrite intercritique est
moindre ainsi que la quantité totale de vanadium précipité, le vanadium étant plutôt
soluble dans l'austénite. D'autre part, les précipités de carbonitrures de vanadium
qui se forment ont plus tendance à croître et à coalescer à haute température.
[0065] Selon un mode préféré de l'invention, après l'étape de laminage à froid, on fait
subir à la tôle un traitement thermique de recuit dont les paramètres V
cm, T
m, t
m, V
rm, T'
m, t'
m sont choisis de telle sorte que la microstructure de l'acier obtenu soit constituée
de ferrite, de bainite et d'austénite résiduelle, éventuellement de martensite. On
choisira avantageusement des paramètres tels que la teneur en austénite résiduelle
soit comprise entre 8 et 20%. Ces paramètres seront choisis de préférence de telle
sorte que la taille moyenne des îlots d'austénite résiduelle soit inférieure ou égale
à 2 micromètres, optimalement inférieure ou égale à 1 micromètre. On choisira également
ces paramètres de telle sorte que la teneur en martensite soit inférieure à 2%. D'une
façon optimale, la microstructure ne comprend pas de martensite.
[0066] A titre d'exemple non limitatif, les résultats suivants vont montrer les caractéristiques
avantageuses conférées par l'invention.
Exemple 1:
[0067] On a élaboré des aciers dont la composition figure au tableau ci-dessous, exprimée
en pourcentage pondéral. Outre les aciers I1 à I3 selon l'invention, on a indiqué
à titre de comparaison la composition d'un acier de référence R1 :
Tableau 1 Compositions d'aciers (% poids). I= Selon l'invention. R= référence
| Acier |
C |
Mn |
Si |
Al |
V |
Ti |
S |
P |
N |
| I1 |
0,223 |
1,58 |
1,59 |
<0.030 |
0,100 |
0,002 |
<0.005 |
<0.030 |
0,008 |
| I2 |
0,225 |
1,58 |
1,60 |
<0.030 |
0,155 |
0,002 |
<0.005 |
<0.030 |
0,009 |
| I3 |
0,225 |
1,58 |
1,60 |
<0.030 |
0,209 |
0,002 |
<0.005 |
<0.030 |
0,009 |
| R1 |
0,221 |
1,60 |
1,59 |
<0.030 |
0,005(*) |
0,002 |
<0.005 |
<0.030 |
0,001(*) |
| (*) : Non conforme à l'invention |
[0068] Des demi-produits correspondant aux compositions ci-dessus ont été réchauffés à 1200°C
et laminés à chaud de telle sorte que la température de laminage soit supérieure à
900°C. Les tôles de 3 mm ainsi obtenues ont été refroidies avec une vitesse de 20°C/s
par pulvérisation d'eau, puis bobinées à une température de 400°C. Les propriétés
mécaniques de traction obtenues (limite d'élasticité Re, résistance Rm, allongement
uniforme Au, allongement à rupture At) ont été portées au tableau 2 ci-dessous. On
a également déterminé au moyen d'éprouvettes de type Charpy V d'épaisseur réduite
(e=3mm) la température de transition ductile-fragile. On a indiqué également la teneur
en austénite résiduelle mesurée par diffraction de rayons X.
Tableau 2 : Caractéristiques mécaniques de traction, température de transition et
teneur en austénite résiduelle des tôles laminées à chaud.
| Acier |
Re (MPa) |
Rm (MPa) |
Au (%) |
At (%) |
Température de transition (°C) |
Teneur en austénite résiduelle (%) |
| I1 |
731 |
884 |
13 |
22 |
n.d. |
n.d. |
| I2 |
724 |
891 |
26 |
38 |
-35 |
n.d. |
| 13 |
755 |
916 |
24 |
36 |
n.d. |
10,8 |
| R1 |
615 |
793 |
14 |
28 |
0 |
<1% |
[0069] Les tôles fabriquées selon l'invention présentent une résistance très élevée, nettement
supérieure à 800MPa pour une teneur en carbone d'environ 0,22%. Leur microstructure
est composée de ferrite, de bainite et d'austénite résiduelle, ainsi que de martensite
en quantité inférieure à 2%. Dans le cas de l'acier I3 (teneur en austénite résiduelle
: 10,8%) la concentration en carbone des îlots d'austénite résiduelle est de 1,36%
en poids. Ceci indique que l'austénite est suffisamment stable pour obtenir un effet
TRIP comme le montre le comportement observé lors des essais de traction effectués
sur ces tôles d'acier.
[0070] La tôle d'acier de référence R1 de structure bainito-perlitique, avec une très faible
teneur en austénite résiduelle, ne présente pas de comportement TRIP. Sa résistance
est inférieure à 800MPa, soit un niveau nettement plus faible que celle des aciers
de l'invention.
[0071] L'acier I2 selon l'invention présente également une excellente ténacité puisque sa
température de transition ductile-fragile est nettement plus basse (-35°C) que celle
d'un acier de référence (0°C).
Exemple 2 :
[0072] Des tôles laminées à chaud de 3mm d'épaisseur d'aciers de compositions I2 et R1 fabriquées
selon l'exemple 1 ont été laminées à froid jusqu'à une épaisseur de 0,9mm. On a ensuite
effectué un traitement thermique de recuit comprenant une phase de chauffage à une
vitesse de 5°C/s, une phase de maintien à une température de maintien T
m comprise entre 775 et 815°C (températures situées dans le domaine Ac1-Ac3) pendant
un temps de maintien de 180s, suivie d'une première phase de refroidissement à 6-8°C/s,
puis d'un refroidissement à 20°C/s dans un domaine où la température est inférieure
à Ar3, d'une phase de maintien à 400°C pendant 300s pour former de la bainite, et
d'un refroidissement final à 5°C/s.
[0073] On a observé la microstructure ainsi obtenue après attaque au réactif de Klemm mettant
en évidence les îlots d'austénite résiduelle et on a mesuré la taille moyenne de ces
îlots au moyen d'un logiciel d'analyse d'images.
[0074] Dans le cas de l'acier de référence R1, la taille moyenne des îlots est de 1,1 micromètre.
Dans le cas de l'acier selon l'invention 12, la microstructure générale est plus fine
avec une taille moyenne d'îlots de 0,7 micromètre. En outre, ces îlots ont un caractère
plus équiaxe. Dans le cas de l'acier I2, ces caractéristiques diminuent particulièrement
les concentrations de contrainte à l'interface matrice-îlots.
[0075] Les propriétés mécaniques après laminage à froid et recuit sont les suivantes :
Tableau 3 : Caractéristiques mécaniques de traction des tôles laminées à froid et
recuites.
| Acier |
Température de maintien Tm |
Re (MPa) |
Rm (MPa) |
At (%) |
| I2 |
775 |
630 |
1000 |
25 |
| 795 |
658 |
980 |
28 |
| 815 |
650 |
938 |
26 |
| R1 |
775 |
480 |
830 |
n.d. |
| 795 |
480 |
820 |
30 |
| 815 |
470 |
820 |
30 |
[0076] L'acier I2 fabriqué selon l'invention présente une résistance supérieure à 900MPa.
A température de maintien T
m comparable, sa résistance est nettement accrue par rapport à l'acier de référence.
[0077] Les aciers laminés à froid et recuits selon l'invention présentent des propriétés
mécaniques peu sensibles à de petites variations de certains paramètres de fabrication
tels que la température de bobinage ou la température de recuit T
m.
[0078] Ainsi, l'invention permet la fabrication d'aciers présentant un comportement TRIP
avec une résistance mécanique accrue. Les pièces fabriquées à partir de tôles d'aciers
selon l'invention sont utilisées avec profit pour la fabrication de pièces de structure
ou d'éléments de renfort dans le domaine automobile.
2. Composition selon la revendication 1,
caractérisée en ce qu'elle comprend, la teneur étant exprimée en poids :
3. Composition selon la revendication 1,
caractérisée en ce qu'elle comprend, la teneur étant exprimée en poids :
4. Composition selon la revendication 1,
caractérisée en ce qu'elle comprend, la teneur étant exprimée en poids :
5. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 4,
caractérisée en ce qu'elle comprend, la teneur étant exprimée en poids :
6. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 5,
caractérisée en ce qu'elle comprend, la teneur étant exprimée en poids :
7. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 6,
caractérisée en ce qu'elle comprend, la teneur étant exprimée en poids :
8. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 7,
caractérisée en ce qu'elle comprend, la teneur étant exprimée en poids :
9. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 8,
caractérisée en ce qu'elle comprend, la teneur étant exprimée en poids :
10. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 9,
caractérisée en ce qu'elle comprend, la teneur étant exprimée en poids :
11. Tôle d'acier de composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisée en ce que la microstructure dudit acier est constituée de ferrite, de bainite, d'austénite
résiduelle, et éventuellement de martensite
12. Tôle d'acier selon la revendication 11, caractérisée en ce que la microstructure dudit acier comprend une teneur en austénite résiduelle comprise
entre 8 et 20%
13. Tôle d'acier selon la revendication 11 ou 12, caractérisée en ce que la microstructure dudit acier comprend une teneur en martensite inférieure à 2%
14. Tôle d'acier selon l'une quelconque des revendications 11 à 13, caractérisée en ce que la taille moyenne des îlots d'austénite résiduelle est inférieure ou égale à 2 micromètres
15. Tôle d'acier selon l'une quelconque des revendications 11 à 14, caractérisée en ce que la taille moyenne des îlots d'austénite résiduelle est inférieure ou égale à 1 micromètre
16. Procédé de fabrication d'une tôle laminée à chaud présentant un comportement TRIP,
selon lequel :
- on approvisionne un acier de composition selon l'une quelconque des revendications
1 à 10,
- on procède à la coulée d'un demi-produit à partir de cet acier
- on porte ledit demi-produit à une température supérieure à 1200°C,
- on lamine à chaud ledit demi-produit,
- on refroidit la tôle ainsi obtenue,
- on bobine ladite tôle,
- caractérisé en ce que la température Tfl de fin dudit laminage à chaud, la vitesse Vr dudit refroidissement, la température dudit bobinage Tbob sont choisies de telle sorte que la microstructure dudit acier soit constituée de
ferrite, de bainite, d'austénite résiduelle, et éventuellement de martensite
17. Procédé selon la revendication 16, caractérisé en ce que la température Tfl de fin dudit laminage à chaud, la vitesse Vr dudit refroidissement, la température Tbob dudit bobinage sont choisies de telle sorte que la microstructure dudit acier comprenne
une teneur en austénite résiduelle comprise entre 8 et 20%
18. Procédé selon la revendication 16 ou 17, caractérisé en ce que la température Tfl de fin dudit laminage à chaud, la vitesse Vr dudit refroidissement, la température Tbob dudit bobinage sont choisies de telle sorte que la microstructure dudit acier comprenne
une teneur en martensite inférieure à 2%
19. Procédé selon l'une quelconque des revendications 16 à 18, caractérisé en ce que la température Tfl de fin dudit laminage à chaud, la vitesse Vr dudit refroidissement, la température Tbob dudit bobinage sont choisies de telle sorte que la taille moyenne des îlots d'austénite
résiduelle est inférieure ou égale à 2 micromètres
20. Procédé selon l'une quelconque des revendications 16 à 19, caractérisé en ce que la température Tfl de fin dudit laminage à chaud, la vitesse Vr dudit refroidissement, la température Tbob dudit bobinage sont choisies de telle sorte que la taille moyenne des îlots d'austénite
résiduelle est inférieure ou égale à 1 micromètre
21. Procédé de fabrication d'une tôle laminée à chaud selon la revendication 16, caractérisé en ce que la température Tfl de fin dudit laminage est supérieure ou égale à 900°C, la vitesse Vr dudit refroidissement est supérieure ou égale à 20°C/s, et la température Tbob dudit bobinage est inférieure à 450°C
22. Procédé selon la revendication 21, caractérisé en ce que la température de bobinage Tbob est inférieure à 400°C
23. Procédé de fabrication d'une tôle laminée à froid présentant un comportement TRIP,
selon lequel :
- on approvisionne une tôle d'acier laminé à chaud fabriquée selon l'une quelconque
des revendications 16 à 22,
- on décape ladite tôle
- on lamine à froid ladite tôle
- on fait subir à ladite tôle un traitement thermique de recuit, ledit traitement
thermique comprenant une phase de chauffage à une vitesse de chauffage Vcm, une phase de maintien à une température de maintien Tm pendant un temps de maintien tm, suivie d'une phase de refroidissement à une vitesse de refroidissement Vrm lorsque la température est inférieure à Ar3, suivie d'une phase de maintien à une
température de maintien T'm pendant un temps de maintien t'm, caractérisé en ce que les paramètres Vcm, Tm, tm, Vrm, T'm, t'm, sont choisis de telle sorte que la microstructure dudit acier soit constituée de
ferrite, de bainite, d'austénite résiduelle, et éventuellement de martensite
24. Procédé selon la revendication 23, caractérisé en ce que les paramètres Vcm, Tm, tm, Vrm, T'm, t'm, sont choisis de telle sorte que la microstructure dudit acier comprenne une teneur
en austénite résiduelle comprise entre 8 et 20%
25. Procédé selon la revendication 23 ou 24, caractérisé en ce que les paramètres Vcm, Tm, tm, Vrm, T'm, t'm, sont choisis de telle sorte que la microstructure dudit acier comprenne une teneur
en martensite inférieure à 2%
26. Procédé selon l'une quelconque des revendications 23 à 25, caractérisé en ce que les paramètres Vcm, Tm, tm, Vrm, T'm, t'm, sont choisis de telle sorte que la taille moyenne des îlots d'austénite résiduelle
est inférieure à 2 micromètres
27. Procédé selon l'une quelconque des revendications 23 à 26, caractérisé en ce que les paramètres Vcm, Tm, tm, Vrm, T'm, t'm, sont choisis de telle sorte que la taille moyenne des îlots d'austénite résiduelle
est inférieure à 1 micromètre
28. Procédé de fabrication d'une tôle laminée à froid présentant un comportement TRIP,
selon la revendication 23, caractérisé en ce que on fait subir à ladite tôle un traitement thermique de recuit, ledit traitement thermique
comprenant une phase de chauffage à une vitesse Vcm supérieure ou égale à 2°C/s , une phase de maintien à une température de maintien
Tm comprise entre Ac1 et Ac3 pendant un temps de maintien tm compris entre 10 et 200s, suivie d'une phase de refroidissement à une vitesse de
refroidissement Vrm supérieure à 15°C/s lorsque la température est inférieure à Ar3, suivie d'une phase
de maintien à une température T'm comprise entre 300 et 500°C pendant un temps de maintien t'm compris entre 10 et 1000 s
29. Procédé selon la revendication 28, caractérisé en ce que ladite température de maintien Tm est comprise entre 770 et 815°C
30. Utilisation d'une tôle d'acier selon l'une quelconque des revendications 11 à 15,
ou fabriquée par un procédé selon l'une quelconque des revendications 16 à 29, pour
la fabrication de pièces de structure ou d'éléments de renfort dans le domaine automobile.