Domaine technique et art antérieur
[0001] L'invention concerne une structure conductrice d'étendue variable en fonction de
la fréquence et, plus particulièrement, un plan de masse multi-bandes pour antenne.
[0002] Électriquement, deux armatures conductrices séparées par un milieu diélectrique constituent
un condensateur plan dont la capacité C est proportionnelle à la surface des armatures
en regard :

(ε
0 est la permittivité diélectrique du vide, ε
r la permittivité diélectrique relative du matériau entre les deux armatures du condensateur,
S la surface des armatures en regard, e la distance entre les deux armatures).
[0003] En électronique et en microélectronique, la valeur d'une capacité est en général
définie, d'une part, par la géométrie du composant (et, en particulier, le dessin
des zones métalliques) et, d'autre part, par la nature et les épaisseurs des couches
d'isolant.
[0004] Pour certaines applications, on peut vouloir modifier la valeur de la capacité insérée
dans un circuit électrique. Différentes possibilités s'offrent pour modifier cette
valeur :
a) changer la distance entre les armatures en regard, par exemple par un dispositif
électromécanique, ou
b) changer les caractéristiques diélectriques du matériau isolant les armatures, par
exemple en employant des matériaux spécifiques aux propriétés électrochimiques appropriés,
ou encore
c) changer les dimensions de la surface des armatures en regard.
[0005] Dans le dernier cas (c)), il est d'usage de relier plusieurs condensateurs à l'aide
de commutateurs. Selon l'état des commutateurs, les condensateurs sont connectés en
parallèle, en plus ou moins grand nombre, les uns avec les autres et forment ainsi
une capacité égale à la somme des capacités individuelles des condensateurs connectés.
[0006] Le nombre de condensateurs est optimisé selon le nombre de configurations nécessaires.
Les signaux de commande de l'état des commutateurs doivent alors être pris en compte
dans la conception et la réalisation du dispositif. La mise en oeuvre d'un tel système
de commutation est particulièrement lourde à mettre en oeuvre. Par ailleurs, dans
le cas des dispositifs fonctionnant à haute fréquence, les dimensions des circuits
ne sont plus négligeables devant la longueur d'onde de l'excitation électromagnétique.
Cela signifie que les trajectoires des électrons participant au courant dépendent
fortement de la géométrie locale des conducteurs. Par exemple, la diminution de la
largeur d'un conducteur est un obstacle provoquant des réflexions et pouvant être
assimilé à une inductance en haute fréquence.
[0007] La mise "en parallèle" de surfaces conductrices par l'intermédiaire d'éléments introduisant
des discontinuités dans les conducteurs est alors électriquement plus complexe que
la seule "addition" des surfaces. L'acheminement du signal de commande des commutateurs
(transistors ou dispositifs électromécaniques) est également une contrainte, du fait
de la densité habituelle des circuits.
[0008] Pour les mêmes raisons, en microélectronique, dans le cas d'applications à fréquences
suffisamment élevées, les connections entre les éléments d'un même circuit ne peuvent
plus être considérées comme des liaisons parfaites. Ces connections doivent en effet
être considérées comme des éléments passifs ayant une résistance, une inductance et
une capacité non négligeables. Il en est de même des commutateurs (composants actifs
de type transistors ou composants électromécaniques) qui ne peuvent plus être considérés
comme idéaux.
[0009] La conception des systèmes microélectroniques doit alors prendre en compte, en fonction
des fréquences d'utilisation, d'une part, les caractéristiques électriques et les
spécificités de mise en oeuvre de ces systèmes (implantation, procédé technologique,
report (par exemple, report dit "above IC"), etc.) et, d'autre part, la gestion et
l'acheminement des signaux de commande.
[0010] Dans le cas particulier des plans de masse pour antenne haute fréquence, les courants
de surface générés dans le plan de masse des antennes diminuent les performances de
celles-ci. Pour éviter ces courants, des techniques de structuration de surface ont
été développées. Des microstructures, réalisées par des techniques de lithographie
et gravure, sont alors réparties sur l'ensemble de la surface du plan de masse. Ces
microstructures insèrent des circuits résonants de type LC (inductance L/capacité
C) dans la propagation des courants de surface. La géométrie des microstructures est
alors calculée pour rendre le plan de masse haute impédance à une fréquence de résonance
spécifiée, en général la fréquence de la porteuse.
[0011] Les figures 1a et 1b illustrent un premier exemple de plan de masse d'antenne de
l'art antérieur muni de telles microstructures. Les figures 1a et 1b sont respectivement
une vue en coupe transversale et une vue de dessus du plan de masse d'antenne.
[0012] Un support S, par exemple un substrat de circuit imprimé, est recouvert, sur une
première face, d'un ensemble de pavés conducteurs disjoints m et, sur une deuxième
face, opposée à la première face, d'un plan conducteur uniforme P. Des trous métallisés
V relient les pavés conducteurs m au plan conducteur P. La distance d qui sépare deux
pavés conducteurs voisins détermine une capacité Ca. Un trou métallisé V constitue
une liaison inductive d'inductance La. La surface résultante est en conséquence inductive
aux "basses" fréquences et capacitive aux fréquences "élevées". L'impédance du plan
de masse de l'antenne est alors très élevée à la fréquence de résonance donnée par
l'équation (2) :

[0013] La figure 2 représente une vue en coupe d'un autre exemple de plan de masse d'antenne
de l'art antérieur. Les pavés conducteurs ne sont pas ici tous disposés dans un même
plan mais dans deux plans parallèles P1 et P2 séparés par une distance D. Les pavés
m2 situés dans le plan P2 sont partiellement en regard des pavés m1 situés dans le
plan P1. Les surfaces métalliques en regard des pavés m1 et m2 constituent alors,
avec la couche de diélectrique d'épaisseur D qui les sépare, des condensateurs. Le
contrôle de la dimension des surfaces en regard permet d'ajuster la capacité des condensateurs
et, partant, la fréquence de résonance du plan de masse.
[0014] Les plans de masse d'antenne de l'art antérieur décrits ci-dessus sont conçus pour
une fréquence de porteuse unique. Ceci représente un inconvénient. En effet, certains
systèmes de transmission d'informations par voie électromagnétique sont susceptibles,
pour différentes raisons, de changer de fréquence de porteuse. C'est le cas, par exemple,
lorsque se produit un encombrement du réseau de communication. Des antennes spécifiques,
capables d'émettre à des fréquences de porteuse différentes (par exemple des antennes
bi-bande pouvant émettre à deux fréquences différentes) ont été conçues à cette fin.
Un plan de masse d'antenne calculé pour une fréquence de porteuse unique n'est alors
pas optimal pour les autres fréquences de porteuse susceptibles d'être utilisées.
Les performances de l'antenne s'en trouvent alors détériorées. L'invention ne présente
pas les inconvénients mentionnés ci-dessus.
Exposé de l'invention
[0015] En effet, l'invention concerne une structure conductrice comprenant au moins une
première couche conductrice plane déposée sur une première face d'un substrat diélectrique,
la première couche conductrice plane étant munie d'au moins un bord, caractérisée
en ce qu'elle comprend :
- au moins une deuxième couche conductrice plane déposée sur la première face du substrat
diélectrique, la deuxième couche conductrice plane étant munie d'au moins un bord
en regard du bord de la première couche conductrice plane, et
- un ensemble de nanostructures unidimensionnelles ayant une fréquence de résonance,
les nanostructures unidimensionnelles ayant un axe sensiblement perpendiculaire au
plan des première et deuxième couches conductrices et étant réparties, sur le substrat
diélectrique, entre le bord de la première couche conductrice plane et le bord de
la deuxième couche conductrice plane.
[0016] Selon une caractéristique supplémentaire de l'invention, la deuxième couche conductrice
plane entoure complètement la première couche conductrice plane.
[0017] Selon une caractéristique supplémentaire de l'invention, une deuxième face du substrat
diélectrique, opposée à la première face, est recouverte d'un plan conducteur.
[0018] Selon une caractéristique supplémentaire de l'invention, les nanostructures unidimensionnelles
sont des nanotubes de carbone.
[0019] L'invention concerne également un plan de masse multi-bandes pour antenne comprenant
un substrat diélectrique recouvert, sur une première face, d'un ensemble de motifs
conducteurs plans et, sur une deuxième face, opposée à la première face, d'un plan
conducteur, les motifs conducteurs plans étant reliés au plan conducteur par l'intermédiaire
de trous métallisés qui traversent le substrat diélectrique, caractérisé en ce qu'un
motif conducteur plan supplémentaire entoure complètement chaque motif conducteur
plan, le motif conducteur plan supplémentaire étant séparé, par un espace, du motif
conducteur plan qu'il entoure, et en ce que des nanostructures unidimensionnelles
ayant une fréquence de résonance sont réparties, sur le substrat diélectrique, dans
l'espace qui sépare le motif conducteur plan du motif conducteur supplémentaire, les
nanostructures unidimensionnelles ayant un axe sensiblement perpendiculaire au plan
des motifs conducteurs plans.
[0020] Selon une caractéristique supplémentaire de l'invention, les nanostructures unidimensionnelles
sont des nanotubes de carbone.
[0021] Selon une caractéristique supplémentaire de l'invention, des pavés électriquement
conducteurs sont présents, dans l'épaisseur du substrat diélectrique, dans un plan
parallèle aux plans des première et deuxième faces du substrat diélectrique et situé
entre lesdits plans des première et deuxième faces, au moins une fraction d'un motif
conducteur plan supplémentaire étant en regard d'au moins une fraction d'au moins
un pavé électriquement conducteur, un trou métallisé reliant chaque pavé électriquement
conducteur au plan conducteur situé sur la deuxième face du substrat diélectrique.
[0022] Le procédé de fabrication de structure conductrice selon l'invention comprend :
- une formation de couche de conducteur électrique sur un substrat diélectrique,
- une formation de couche de résine sur la couche de conducteur électrique,
- une gravure locale de la couche de résine et de la couche de conducteur électrique
afin de dégager une surface du substrat diélectrique,
- un dépôt de couche de résine sur ladite surface du substrat diélectrique et sur la
couche de conducteur électrique qui entoure la surface du substrat diélectrique,
- une étape de définition, à partir de ladite surface du substrat diélectrique, d'une
zone de croissance pour les nanostructures unidimensionnelles,
- une étape de gravure de la couche de résine pour former la zone de croissance préalablement
définie,
- un dépôt de catalyseur sur la couche de résine et la surface du substrat diélectrique,
- un retrait de la couche de résine recouverte du catalyseur,
- une étape de configuration du catalyseur sous forme de plots,
- une croissance de nanostructures unidimensionnelles à partir des plots par dépôt PECVD.
[0023] L'invention permet avantageusement, entre autres, de réaliser simplement des antennes
bi-bande dont le plan de masse est haute impédance aux deux fréquences de porteuse
susceptibles d'être utilisées. Les caractéristiques inductance/capacité des microstructures
sont alors adaptées aux deux fréquences de résonance.
Brève description des figures
[0024] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture d'un
mode de réalisation préférentiel fait en référence aux figures jointes parmi lesquelles
:
- les figures 1a et 1b, déjà décrites, illustrent un premier exemple de plan de masse
d'antenne selon l'art connu,
- la figure 2, déjà décrite, illustre un deuxième exemple de plan de masse d'antenne
selon l'art connu,
- les figures 3a et 3b illustrent un premier exemple de surface conductrice d'étendue
variable en fonction de la fréquence selon l'invention,
- la figure 4 illustre un deuxième exemple de surface conductrice d'étendue variable
en fonction de la fréquence selon l'invention,
- la figure 5 illustre un premier exemple de plan de masse d'antenne bi-bande selon
l'invention,
- les figures 6a et 6b illustrent un deuxième exemple de plan de masse d'antenne bi-bande
selon l'invention,
- les figures 7 - 16 illustrent un exemple de procédé de réalisation de nanostructures
unidimensionnelles selon l'invention,
- les figures 17 et 18 illustrent deux variantes d'un exemple de dispositif obtenu selon
le procédé décrit aux figures 7-16.
[0025] Sur toutes les figures, les mêmes repères désignent les mêmes éléments.
Description détaillée de modes de réalisation de l'invention.
[0026] Les figures 3a et 3b illustrent un premier exemple de structure conductrice d'étendue
variable en fonction de la fréquence selon l'invention. La figure 3a est une vue de
dessus de la structure et la figure 3b en est une vue en coupe transversale.
[0027] Un milieu diélectrique F est recouvert, sur une première face, d'un élément plan
électriquement conducteur de surface SA (SA = a x b) et d'une bande plane électriquement
conductrice de surface SB qui entoure l'élément plan de surface SA. L'élément plan
de surface SA et la bande plane de surface SB sont séparés par une distance 11. Des
nanostructures unidimensionnelles verticales NT sont réparties sur une surface SAB,
dans un espace de largeur 11 qui sépare l'élément de surface SA de la bande de surface
SB. Selon le mode de réalisation préférentiel de l'invention, les nanostructures unidimensionnelles
NT sont des nanotubes de carbone tels que ceux décrits dans la demande de brevet internationale
WO 02/080361 A1 intitulée "Carbon Nanotube Array RF Filter", déposée le 1
er avril 2002 au nom du "California Institute Of Technology" et publiée le 10 octobre
2002. Il est également possible d'utiliser d'autres matériaux pour réaliser les nanostructures
unidimensionnelles. Le carbone est préférentiellement choisi pour son excellente stabilité
chimique et mécanique. Des nanofils peuvent également être utilisés.
[0028] De façon générale, par nanostructure "unidimensionnelle", il faut entendre une structure
filaire dont la longueur est très supérieure au diamètre et dont le diamètre moyen
varie, par exemple, de quelques nanomètres à quelques dizaines de nanomètres. La caractéristique
"unidimensionnelle" est essentielle pour avoir une résonance mécanique quelle que
soit la direction de l'excitation. L'axe des nanostructures unidimensionnelles est
sensiblement perpendiculaire aux éléments plans de surfaces SA et SB.
[0029] Selon le mode de réalisation préférentiel de l'invention, les nanotubes de carbone
sont des tubes de carbone creux dont le diamètre moyen varie de quelques nanomètres
à quelques dizaines de nanomètres. Pour un nanotube ayant un diamètre extérieur Δ,
un diamètre intérieur Δi, une longueur L, une densité p et un module d'élasticité
Eb, il apparaît que la fréquence de résonance F
R s'écrit :

[0030] La longueur L des nanotubes peut varier, par exemple, de sensiblement 10nm à sensiblement
100µm. Les nanotubes sont reportés sur le substrat 1 d'une manière qui est décrite
ci-dessous, en référence aux figures 13 à 16.
[0031] De l'équation (3) ci-dessus, il apparaît que chaque nanotube est un élément de filtrage
de type passe-bande à facteur de qualité élevé. Dans le cadre de l'invention, les
propriétés de filtrage des nanotubes sont utilisées pour moduler les surfaces conductrices.
Ainsi, à la fréquence de résonance F
R des nanotubes, l'ensemble constitué de l'élément plan de surface SA, de l'ensemble
de nanotubes répartis sur la surface SAB et de la bande conductrice de surface SB
est-il équivalent à une surface conductrice unique égale à la somme SA + SAB + SB,
alors que, aux fréquences situées de part et d'autre de la fréquence de résonance,
les surfaces SA et SB sont électriquement isolées l'une de l'autre.
[0032] De façon plus générale, deux surfaces conductrices coplanaires voisines, reliées
entre elles de bord en bord par un ensemble de nanostructures unidimensionnelles verticales,
se comportent comme une surface conductrice unique à la fréquence de résonance des
nanostructures, et comme deux surfaces séparées aux autres fréquences.
[0033] On notera que les nanostructures divulguées dans la demande de brevet internationale
WO 02/080361 sont posées sur une surface conductrice. Cette surface conductrice tend à réduire
fortement, voire à annuler, la fonction de filtrage des nanostructures. Au contraire,
dans la présente invention, les nanostructures sont posées directement sur un substrat
diélectrique.
[0034] Une particularité avantageuse du filtre de nanostructures unidimensionnelles est
de permettre une propagation des courants de façon omnidirectionnelle et délocalisée,
c'est à dire sur toute la longueur du côté commun aux deux surfaces conductrices,
sans introduire de discontinuité dans la géométrie des conducteurs.
[0035] Les mouvements de charges électriques dans la surface conductrice sont donc possibles,
dans chacune des surfaces séparées, à toutes les fréquences sauf à la fréquence de
résonance des nanostructures, et, dans les deux surfaces, comme si elles n'en faisaient
qu'une seule à la fréquence de résonance des nanostructures.
[0036] En particulier, si une des surfaces n'est reliée à un élément conducteur que par
un joint de nanostructures unidimensionnelles (c'est le cas, par exemple, de la surface
SB sur les figures 3a et 3b), elle se comporte comme électriquement flottante pour
toutes les fréquences autres que la fréquence de résonance des nanostructures, et
comme électriquement connectée à l'élément conducteur à la fréquence de résonance.
[0037] Dans l'exemple donné aux figures 3a et 3b, le substrat diélectrique F est recouvert
sur une deuxième face, opposée à la première face, d'un plan conducteur M. La structure
conductrice illustrée sur les figures 3a et 3b est en conséquence un condensateur
dont la capacité varie en fonction de la fréquence.
[0038] Selon l'invention, il est également possible de réaliser des filtres de nanostructures
unidimensionnelles à différentes fréquences de résonance entre des éléments conducteurs.
La figure 4 illustre ce type d'exemple. Une première armature métallique de surface
S1 est placée entre une deuxième armature métallique de surface S2 et une troisième
armature métallique de surface S3. Un espace de largeur 12 sépare les première et
deuxième armatures et un espace de largeur 13 sépare les deuxième et troisième armatures.
Des nanostructures verticales NT sont uniformément réparties dans les espaces qui
séparent les armatures. La fréquence de résonance du premier ensemble de nanostructures
est réglée à une première fréquence F
R1 et la fréquence de résonance du deuxième ensemble de est réglée à une deuxième fréquence
de résonance F
R2. Il s'en suit:
- que les surfaces conductrices S1 et S2 sont électriquement reliées entre elles à la
fréquence FR1, et
- que les surfaces conductrices S1 et S3 sont électriquement reliées entre elles à la
fréquence FR2.
[0039] Aux fréquences autres que les fréquences F
R1 et F
R2, les trois surfaces S1, S2, S3 sont électriquement isolées les unes des autres.
[0040] La figure 5 représente une vue de dessus d'un premier exemple de plan de masse d'antenne
bi-bande selon l'invention. Un ensemble de motifs élémentaires sont régulièrement
répartis sur la première face du substrat S. Un motif élémentaire est constitué d'un
pavé conducteur p1, entouré par un ensemble de nanostructures unidimensionnelles verticales
NT, lequel ensemble de nanostructures verticales NT est lui-même entouré par une bande
conductrice b1. Le pavé conducteur p1, l'ensemble de nanostructures verticales NT
et la bande b1 ont, par exemple, une géométrie hexagonale. Le pavé conducteur p1 est
électriquement relié, par un trou métallisé V, à un plan conducteur P situé sur une
deuxième face du substrat opposée de la première face (non représenté sur la figure).
[0041] Aux fréquences d'utilisation différentes de la fréquence de résonance des nanostructures,
les bandes b1 sont électriquement isolées des pavés p1 et, en conséquence, seuls les
pavés p1 contribuent à la conduction dans le plan de masse d'antenne. Par contre,
à la fréquence de résonance des nanotubes, la bande b1 et le pavé p1 de chaque motif
élémentaire sont électriquement reliés entre eux. Ce sont alors les pavés p1, les
nanostructures NT et les bandes b1 qui contribuent au plan de masse d'antenne. On
peut ainsi réaliser un plan de masse qui présente une haute impédance à deux fréquences
de porteuses différentes, une des deux fréquences de porteuse étant la fréquence de
résonance des nanostructures. Le plan de masse haute impédance est alors avantageusement
un plan de masse bi-bande sans commutation de bande.
[0042] Les principaux avantages d'un plan de masse d'antenne à nanostructures unidimensionnelles
peuvent s'énumérer comme suit:
- le plan de masse haute impédance peut-être multi-bandes sans commutation physique,
- aucune électrode de commande n'est nécessaire pour la commutation,
- les fréquences de résonance sont définies par la géométrie des motifs et/ou une polarisation
continue,
- pas de report de MEMS (MEMS pour "Micro ElectroMechanical System").
[0043] Les figures 6a et 6b représentent un deuxième exemple de plan de masse d'antenne
bi-bande selon l'invention. Ce deuxième exemple correspond, dans le cadre de l'invention,
au plan de masse bi-bande représenté en figure 2, dans le cadre de l'art antérieur.
Les pavés conducteurs sont alors situés dans deux plans parallèles P1 et P2 séparés
par une distance D. La différence entre le plan de masse bi-bande de l'invention et
le plan de masse bi-bande de l'art antérieur consiste en ce que la surface conductrice
des pavés m2 situés dans le plan P2 varie en fonction de la fréquence. Un pavé m2
est en effet constitué d'un élément plan électriquement conducteur m2a entouré par
une bande plane électriquement conductrice m2b, l'espace qui sépare la bande m2b de
l'élément plan m2a étant empli de nanostructures unidimensionnelles verticales NT.
A la fréquence de résonance des nanostructures NT, la surface d'un pavé m2 est ainsi
la somme de la surface de l'élément m2a, de la bande m2b et de l'espace empli de nanotubes
NT qui sépare l'élément m2a de la bande m2b. Par contre, aux fréquences autres que
la fréquence de résonance des nanostructures, la surface d'un pavé m2 est la surface
du seul élément m2a, la bande m2b étant électriquement isolée du reste du circuit.
[0044] Les figures 7 - 16 illustrent un exemple de procédé de fabrication de nanotubes.
[0045] La figure 7 illustre la formation d'une couche de métal ou de conducteur électrique
2 sur un substrat diélectrique 1. Le substrat diélectrique 1 est choisi en fonction
des performances électriques souhaitées. Ainsi, le substrat 1 est-il, préférentiellement,
de l'alumine (SiO
2) pour des fréquences d'utilisation de l'ordre de quelques Gigahertzs. D'autres matériaux
peuvent cependant être utilisés tels que, par exemple, le saphir, le quartz, l'oxyde
de béryllium, le dioxyde de titane, le verre. Le matériau qui constitue la couche
de conducteur électrique 2 est, par exemple, l'argent, le cuivre, l'or, l'aluminium,
le niobium, le molybdène, le chrome, le titane, le tantale.
[0046] La formation de la couche conductrice 2 est suivie du dépôt d'une couche de résine
3 sur la couche conductrice 2, puis, d'une gravure de la couche de résine 3 (figure
8) suivie d'une gravure de la couche conductrice 2 (figure 9). Les gravures de la
couche de résine 3 et de la couche conductrice 2 conduisent à dégager une surface
E du substrat diélectrique 1 sur laquelle les nanostructures unidimensionnelles vont
être formées (cf. figure 9).
[0047] A la gravure de la couche conductrice 2 succède le dépôt d'une couche de résine 4
(cf. figure 10). Le dépôt de la couche de résine 4 est suivi par une étape de définition
d'une zone Z dans laquelle les nanostructures unidimensionnelles vont croître (cf.
figures 11 et 12). La définition de la zone Z peut se faire, par exemple, de deux
manières différentes :
- par autoalignement en illuminant à l'aide d'un rayonnement ultraviolet R le substrat
par sa face arrière (cf. figure 11, le substrat doit alors être transparent aux fréquences
de ultraviolet), ou
- à l'aide d'un masque (non représenté sur les figures).
[0048] La zone Z une fois définie est gravée (cf. figure 12) et un catalyseur 6 est déposé
sur la couche de résine 4 et sur la surface E (cf. figure 13). Le catalyseur 6 peut
être, par exemple, du Fe/Co, du Nickel, ou du Fe/Si, déposé par évaporation ou par
pulvérisation sur une épaisseur pouvant varier, par exemple, de 1nm à 100nm.
[0049] Un retrait de la résine 4 est alors effectué de sorte que le catalyseur 6 ne soit
plus présent que sur la surface E (cf. figure 14).
[0050] Le catalyseur 6 est ensuite configuré en une multiplicité de plots plt. Les plots
plt sont obtenus, par exemple, à l'aide de techniques de lithographie fine qui permettent
l'obtention d'un réseau régulier de plots ou à l'aide de techniques de coalescence
thermique qui permettent l'obtention de plots dont la taille est répartie selon une
distribution moyenne autour d'une valeur ciblée (cf. figure 15). Les plots plt sont,
par exemple, des éléments cylindriques de quelques nanomètres de diamètre.
[0051] Les nanostructures unidimensionnelles NT sont ensuite réalisées in situ, par dépôt
chimique en phase vapeur assisté par plasma, plus communément appelé dépôt PECVD (PECVD
pour "Plasma Enhanced Chemical Vapor Deposition"). Le dépôt PECVD est, par exemple,
un dépôt de carbone en phase vapeur. Les nanostructures NT croissent alors naturellement,
de façon unidimensionnelle, à partir des plots plt (cf. figure 16). Le diamètre des
plots détermine celui des nanostructures (ils sont sensiblement égaux). Au plus le
dépôt PECVD dure, au plus les nanostructures sont longues. De façon préférentielle,
l'extrémité haute des nanostructures est positionnée sensiblement au niveau de la
surface de la couche conductrice 2. En effet, la vibration des nanostructures est
provoquée par le champ électromagnétique lié au déplacement des électrons dans le
plan conducteur 2. La vibration est maximale quand le champ est maximal, c'est-à-dire
lorsque le centre d'oscillation des nanostructures est positionné, en hauteur, sensiblement
au milieu de l'épaisseur de la couche conductrice 2.
[0052] Dans le procédé décrit ci-dessus, le substrat 1 présente une surface à un seul niveau
sur lequel sont placés la couche conductrice 2 et les nanostructures NT (cf. figure
16). Selon d'autres modes de réalisation, la zone du substrat 1 sur laquelle sont
placées les nanostructures n'est pas au même niveau que celle où est placée la couche
conductrice 2. Le substrat 1 est alors soit rehaussé (cf. figure 17) soit abaissé
(cf. figure 18) sous les nanostructures. Dans le cas d'un substrat rehaussé, le substrat
1 est sélectivement gravé là où la couche conductrice 2 est destinée à être déposée.
Dans le cas d'un substrat abaissé, c'est la zone où les nanotubes sont placés qui
est préalablement gravée sélectivement.
1. Structure conductrice comprenant au moins une première couche conductrice plane déposée
sur une première face d'un substrat diélectrique, la première couche conductrice plane
étant munie d'au moins un bord,
caractérisée en ce qu'elle comprend :
- au moins une deuxième couche conductrice plane déposée sur la première face du substrat
diélectrique, la deuxième couche conductrice plane étant munie d'au moins un bord
en regard du bord de la première couche conductrice plane, et
- un ensemble de nanostructures unidimensionnelles (NT) ayant une fréquence de résonance
(FR), les nanostructures unidimensionnelles ayant un axe sensiblement perpendiculaire
au plan des première et deuxième couches conductrices et étant réparties, sur le substrat
diélectrique, entre le bord de la première couche conductrice plane et le bord de
la deuxième couche conductrice plane.
2. Structure conductrice selon la revendication 1, dans laquelle la deuxième couche conductrice
plane entoure complètement la première couche conductrice plane.
3. Structure conductrice selon l'une des revendications 1 ou 2, dans laquelle une deuxième
face du substrat diélectrique, opposée à la première face, est recouverte d'un plan
conducteur.
4. Structure conductrice selon l'une des revendications 1 à 3, dans laquelle les nanostructures
unidimensionnelles sont des nanotubes de carbone.
5. Plan de masse multi-bandes pour antenne comprenant un substrat diélectrique (S) recouvert,
sur une première face, d'un ensemble de motifs conducteurs plans (p1, m2a) et, sur
une deuxième face, opposée à la première face, d'un plan conducteur (P), les motifs
conducteurs plans (p1, m2a) étant reliés au plan conducteur (P) par l'intermédiaire
de trous métallisés (V) qui traversent le substrat diélectrique (S), caractérisé en ce qu'un motif conducteur plan supplémentaire (b1, m2b) entoure complètement chaque motif
conducteur plan (p1, m2a), le motif conducteur plan supplémentaire étant séparé, par
un espace, du motif conducteur plan qu'il entoure, et en ce que des nanostructures unidimensionnelles (NT) ayant une fréquence de résonance sont
réparties, sur le substrat diélectrique, dans l'espace qui sépare le motif conducteur
plan (p1, m2a) du motif conducteur supplémentaire (b1, m2b), les nanostructures unidimensionnelles
(NT) ayant un axe sensiblement perpendiculaire au plan des motifs conducteurs plans.
6. Plan de masse multi-bandes selon la revendication 5, dans lequel les nanostructures
unidimensionnelles sont des nanotubes de carbone.
7. Plan de masse multi-bandes selon l'une des revendications 5 ou 6, caractérisé en ce que des pavés électriquement conducteurs (m1) sont présents, dans l'épaisseur du substrat
diélectrique, dans un plan (P1) parallèle aux plans des première et deuxième faces
du substrat diélectrique et situé entre lesdits plans des première et deuxième faces,
au moins une fraction d'un motif conducteur plan supplémentaire (m2a) étant en regard
d'au moins une fraction d'au moins un pavé électriquement conducteur (m1), un trou
métallisé reliant chaque pavé électriquement conducteur (m1) au plan conducteur (P)
situé sur la deuxième face du substrat diélectrique.