[0001] L'invention concerne un dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche
de glisse, particulièrement adapté à la pratique du ski de fond ou du ski de randonnée,
c'est à dire permettant une rotation de la chaussure autour d'un axe situé vers l'avant
de la chaussure. Elle concerne aussi une planche de glisse en tant que telle équipée
d'un tel dispositif.
[0002] Une telle fixation doit répondre à deux exigences contradictoires :
- d'une part, elle doit permettre un déroulement maximum du pied vers l'avant, pour
offrir une grande amplitude de foulée dans la pratique dite "traditionnelle" du ski
de fond ;
- d'autre part, elle doit permettre un contrôle optimal du ski dans la pratique du pas
de patineur, aussi appelée "skating" par sa dénomination anglo-saxonne, qui exige
un contact maximum du pied sur le ski, pour un bon contrôle de ce dernier et pour
limiter les risques de torsion de la chaussure par rapport au ski.
[0003] Une première famille de solutions de l'art antérieur pour répondre à ces exigences
consiste en une poutre montée mobile sur le ski et disposant de moyens de fixation
pour recevoir une semelle de chaussure, l'ancrage de la chaussure s'étendant sur une
zone délimitée par l'avant de la semelle et une limite arrière située en avant de
l'axe d'articulation métatarsophalangienne. La plupart de ces solutions reposent sur
un ancrage de la semelle de la chaussure par l'intermédiaire de deux axes disposés
sous la semelle qui coopèrent avec deux moyens d'ancrage de forme complémentaire disposés
sur la poutre mobile. L'avantage de ces solutions est leur robustesse et leur efficacité
dans le contrôle du ski. Les documents
FR2642980 et
FR2719229 décrivent de telles solutions, dans lesquelles la poutre est montée mobile en rotation
sur le ski autour d'un axe horizontal et transversal. Elles présentent toutefois l'inconvénient
d'une grande complexité car plusieurs pièces et ressorts sont nécessaires sur la poutre,
notamment pour mettre en oeuvre les fonctions de verrouillage et déverrouillage de
la semelle de la chaussure.
[0004] D'autres solutions proposent des poutres animées de mouvements plus complexes qu'une
simple rotation ou de formes plus complexes pour améliorer la transmission des forces.
Par exemple, les documents
WO9637269 et
WO0013755 vont dans ce sens. De telles solutions sont encore plus complexes et coûteuses à
mettre en oeuvre. De plus, elles proposent des solutions d'accrochage et de décrochage
complexes de la chaussure. Pour répondre à ce dernier problème, le document
EP1388356 propose une solution qui repose sur une poutre munie de moyens d'ancrage permettant
un mécanisme d'accrochage plus simple, de type "step-in". Toutefois, la construction
proposée reste malgré tout complexe.
[0005] La seconde famille de solutions de l'art antérieur repose sur une solution dans laquelle
la chaussure est fixée dans sa partie antérieure à un premier moyen de fixation, qui
permet un bon déroulement de la chaussure. Un moyen de contrôle du ski distinct est
prévu. Pour remplir cette seconde fonction, une première solution repose sur une arête
de guidage disposée sur une partie importante de la longueur de la chaussure, combinée
avec un moyen de rappel élastique disposé sur l'avant du dispositif, constitué d'un
bloc de matériau déformable qu'on appelle Flexor, pour tendre à repousser la chaussure
contre le ski. Toutefois, cette première solution présente un encombrement à l'avant
de la fixation qui gêne le déroulement du pied et un contrôle du ski insatisfaisant
dans la pratique du skating. Une seconde solution décrite dans le document
FR2739788 repose sur un second ancrage de la chaussure en un point plus en arrière par une
biellette qui remplit les deux fonctions de contrôle et de rappel élastique de la
chaussure. Cette seconde solution améliore le contrôle du ski mais ajoute un encombrement
et une complexité disposés dans la partie arrière du dispositif. Ces solutions de
la seconde famille sont plus simples que les solutions précédentes de la première
famille mais présentent toutefois les inconvénients qui ont été mentionnés ci-dessus.
[0006] Un objet de la présente invention consiste donc à proposer un nouveau dispositif
de fixation d'une chaussure sur une planche de glisse qui ne présente pas les inconvénients
des solutions de l'art antérieur.
[0007] Plus précisément, un premier objet de la présente invention consiste à proposer un
dispositif simplifié de fixation d'une chaussure sur une planche de glisse, qui répond
quand même aux exigences de déroulement du pied et de contrôle du ski.
[0008] Un second objet de la présente invention consiste à proposer un dispositif de fixation
pour lequel le mécanisme d'accrochage et de décrochage est simple et convivial.
[0009] Le concept de l'invention permet de définir une famille de dispositifs de fixation
intermédiaire aux deux familles précédentes, qui repose sur deux éléments de liaison
distincts, montés mobiles en rotation l'un par rapport à l'autre, comprenant chacun
une mâchoire pour fixer un moyen d'ancrage de la chaussure, les deux moyens étant
animés de mouvements complémentaires permettant à la fois un verrouillage/déverrouillage
d'une chaussure simple et convivial, un bon contrôle et rappel de la chaussure sur
le ski et un déroulement optimal du pied sur la planche de glisse.
[0010] Plus précisément, l'invention repose sur un dispositif de fixation d'une chaussure
de sport sur une planche de glisse comprenant un premier élément de liaison avec une
chaussure, comprenant une première mâchoire apte à la fixation d'une première partie
antérieure de la chaussure, et un second élément de liaison avec une chaussure, comprenant
une seconde mâchoire apte à la fixation d'une seconde partie de la chaussure disposée
en arrière de la première partie pour exercer une fonction de contrôle de la planche
de glisse, le dispositif comprenant aussi un moyen de rappel élastique de la chaussure
vers la planche de glisse, caractérisé en ce que les deux éléments de liaison sont
distincts et montés en rotation l'un par rapport à l'autre, le second élément de liaison
étant lié au dispositif de fixation en une zone disposée en avant de la position de
la seconde mâchoire.
[0011] Selon une première variante, le second élément de liaison avec une chaussure est
monté mobile en rotation sur une embase du dispositif autour d'un axe disposé vers
l'avant du dispositif. Il peut présenter deux bras munis à leurs extrémités d'un crochet
formant la seconde mâchoire.
[0012] La seconde mâchoire du dispositif peut être fixe sur le second élément de liaison
et peut avoir une forme de crochet orienté vers l'avant du dispositif. Elle peut présenter
une surface de glissement pour favoriser le positionnement progressif de la chaussure
dans cette mâchoire lors d'une phase d'accrochage d'une chaussure.
[0013] Selon une variante, le premier élément de liaison avec une chaussure est monté mobile
en rotation autour d'un axe disposé vers l'avant du dispositif, qui peut être monté
sur l'embase du dispositif. Cet axe peut être le même que l'axe de rotation du second
élément de liaison. En variante, cet axe peut être monté sur le second élément de
liaison.
[0014] La première mâchoire du dispositif peut être fixe sur le premier élément de liaison.
Elle peut avoir une forme de crochet orienté vers l'arrière du dispositif en position
de repos et présenter une surface de glissement pour favoriser le positionnement progressif
de la chaussure dans cette mâchoire lors d'une phase d'accrochage d'une chaussure.
[0015] Selon une autre variante, le premier élément de liaison peut comprendre une surface
ou un levier apte à sa mise en rotation vers l'avant pour libérer la chaussure.
[0016] Le moyen de rappel élastique de la chaussure vers la planche de glisse peut être
un ressort de torsion monté sur un axe de rotation d'un élément de liaison, agissant
d'une part sur la planche de glisse ou une embase du dispositif et d'autre part sur
le premier élément de liaison. Ce ressort de torsion peut agir sur le premier élément
de liaison pour tendre à sa rotation vers l'arrière du dispositif, amenant une surface
en butée sur une surface du second élément de liaison maintenu en position longitudinale
dans la position de repos du dispositif.
[0017] Le moyen de rappel élastique de la chaussure vers la planche de glisse peut remplir
une première fonction de rappel élastique et une seconde fonction de verrouillage
de la chaussure.
[0018] Les deux éléments de liaison peuvent être sensiblement perpendiculaires dans la position
de repos de la fixation.
[0019] Enfin, l'invention concerne aussi un ski en tant que tel équipé d'un dispositif de
fixation d'une chaussure de sport tel que défini précédemment.
[0020] Ces objets, caractéristiques et avantages de la présente invention seront exposés
en détail dans la description suivante de modes d'exécution particuliers faits à titre
non-limitatifs en relation avec les figures jointes parmi lesquelles :
La figure 1 représente une vue en perspective du dispositif selon un premier mode
d'exécution de l'invention dans sa position de repos sur le ski;
la figure 2 représente une vue de côté du dispositif de fixation selon le premier
mode d'exécution de l'invention ;
la figure 3 représente une vue en perspective du dispositif de fixation du premier
mode d'exécution de l'invention dans une position légèrement relevée ;
la figure 4 représente une vue en perspective du dispositif de fixation dans une position
légèrement relevée selon une variante du premier mode d'exécution de l'invention ;
les figures 5a à 5c représentent une vue de côté du dispositif de fixation selon la
variante du premier mode d'exécution de l'invention dans des phases intermédiaires
de l'accrochage d'une chaussure ;
la figure 5d représente une vue de côté du dispositif de fixation selon un second
mode d'exécution de l'invention quand une chaussure est accrochée ;
la figure 6 représente une vue en perspective du dispositif selon la variante du premier
mode d'exécution de l'invention dans sa position de repos sur le ski dans une phase
de décrochage d'une chaussure ;
la figure 7 représente une vue en perspective du dispositif de fixation selon un second
mode d'exécution de l'invention ;
la figure 8 représente une vue de côté du dispositif de fixation selon le second mode
d'exécution de l'invention ;
la figure 9 représente une vue de côté du dispositif de fixation selon le troisième
mode d'exécution de l'invention ;
la figure 10 représente une variante de réalisation de l'invention dans laquelle un
Flexor est implémenté.
[0021] Pour des raisons de simplification de la description suivante et pour démontrer que
le concept de l'invention peut être avantageusement implémenté sur des chaussures
de ski de fond existantes, les modes d'exécution suivants seront décrits dans le cadre
d'un dispositif de fixation compatible avec une chaussure de ski comprenant deux axes
métalliques d'accrochage sous sa semelle, selon une norme connue dans les chaussures
de ski de fond, le premier axe se trouvant vers l'extrémité antérieure de la chaussure
et le second, en arrière du premier, vers la zone d'articulation métatarsophalangienne
du pied. Naturellement, le même concept de l'invention n'est pas dépendant d'un moyen
d'accrochage particulier et pourrait être adapté à des chaussures différentes, possédant
d'autres moyens d'ancrage.
[0022] Les figures 1 à 3 illustrent un premier mode d'exécution de l'invention. Le dispositif
de fixation comprend une embase 20 montée sur un ski 10. Un premier élément de liaison
1 avec une chaussure est monté mobile en rotation autour d'un axe 21 de l'embase et
un second élément de liaison 11 avec une chaussure est monté mobile en rotation autour
du même axe 21.
[0023] Le premier élément de liaison 1 comprend une première mâchoire 2 en arc de cercle
ou crochet, dont la forme est adaptée pour recevoir l'axe antérieur de la semelle
d'une chaussure de ski de fond. Dans la position de repos de la fixation, cet arc
de cercle est orienté sensiblement vers l'arrière de la planche de glisse. En remarque,
les termes "avant" et "arrière" pour le dispositif de fixation seront utilisés en
référence à l'avant et l'arrière du pied et du ski. Cet élément de liaison 1 comprend
en outre une surface supérieure 3 adaptée pour sa manipulation comme cela sera détaillé
plus loin, une surface inférieure 4 en contact avec le second élément de liaison 11
dans certaines positions du dispositif et une surface de glissement 5 pour favoriser
l'accrochage de la chaussure, comme cela sera détaillé plus loin.
[0024] Le second élément de liaison 11 avec la chaussure comprend une seconde mâchoire 12
de forme similaire à la première mâchoire 2, disposée à l'extrémité de deux bras 13
de l'élément de liaison, dont la longueur permet à cette seconde mâchoire de coopérer
avec le second axe de la chaussure de ski de fond. Ce second élément de liaison 11
comprend de plus une surface de glissement 15 relativement raide au niveau de la mâchoire
12 pour participer au mécanisme d'accrochage d'une chaussure, deux extrémités 16 des
bras 13 qui embrassent le premier élément de liaison 1 pour réaliser la fixation du
second élément 11 sur le même axe de rotation 21 de l'embase 20 du dispositif. Enfin,
il comprend une surface 14 qui coopère avec la surface 4 du premier élément 1 comme
cela sera expliqué plus loin.
[0025] Ce dispositif de fixation comprend en outre un moyen de rappel élastique, non visible
sur les figures car mis en oeuvre par l'intermédiaire d'un ressort de torsion positionné
sur l'axe 21 dont le fonctionnement sera détaillé par la suite.
[0026] Le fonctionnement du dispositif de fixation va être plus précisément détaillé en
référence aux figures 4 à 6 d'une variante de réalisation dotée de la même cinématique,
qui diffère de la solution décrite précédemment en ce qu'elle comprend un levier 3'
pour son actionnement manuel. Ce levier 3' est monté mobile en rotation sur un axe
positionné dans la partie supérieure de l'élément de liaison 1. Il est libre de tourner
dans le sens orienté vers l'arrière de la fixation afin de ne pas gêner le mouvement
de déroulement du pied. Ainsi, lorsque l'élément de liaison 1 est tourné vers l'avant
du dispositif suite à un soulèvement du pied, le levier 3' entre en contact avec la
surface avant du ski ou de l'embase de la fixation et ce contact provoque sa rotation
relativement à l'élément de liaison 1 sans aucune résistance ou gêne au mouvement
de ce dernier. En revanche, une butée limite sa rotation dans le sens inverse, c'est
à dire vers l'avant du dispositif. Ainsi, tout effort sur la surface supérieure de
ce levier 3', à l'aide d'un bâton de ski par exemple, aura pour effet une transmission
d'une force importante à l'élément 1 induisant sa rotation vers l'avant du dispositif,
grâce au principe de bras de levier, utile notamment pour décrocher la chaussure de
l'emprise de la première mâchoire 2 comme cela sera détaillé par la suite. Hors de
son contact avec le ski ou l'embase, ce levier 3' est maintenu avantageusement dans
sa position contre cette butée illustrée sur la figure 4 par un ressort très léger
non représenté.
[0027] Comme illustré sur les figures 3 et 4, les deux éléments de liaison 1, 11 du dispositif
de fixation, mobiles en rotation autour du même axe 21 de l'embase 20 du dispositif,
permettent l'accompagnement du mouvement d'une chaussure lors de la pratique du ski
de fond. La figure 4 illustre la présence du ressort de torsion 22 monté sur l'axe
de rotation 21 des éléments de liaison et qui agit sur l'élément de liaison 1 pour
tendre à sa rotation vers sa position de repos illustrée sur les figures 1 et 2. Ce
ressort 22 est plus particulièrement visible sur la figure 8 correspondant à un second
mode de réalisation de l'invention.
[0028] Les figures 5a à 5c illustrent le mécanisme d'accrochage d'une chaussure standard
connue de l'art antérieur, comprenant un premier axe 31 antérieur vers l'extrémité
de la semelle de la chaussure et un second axe 32 disposé légèrement avant la limite
d'articulation métatarsophalangienne du pied de l'utilisateur. Sur ces figures, seuls
les deux axes de liaison 31, 32 de la semelle sont représentés pour des raisons de
simplification et de clarté. Avant l'accrochage de la chaussure, le dispositif de
fixation est au repos : le second élément de liaison 11 est en position longitudinale
en appui sur le ski, le premier élément de liaison 1 est en position sensiblement
verticale, sa surface inférieure 4 venant en butée contre la surface 14 du second
élément de liaison. La position des deux éléments de liaison est maintenue dans cette
position de repos de manière stable sous l'effet du ressort de torsion 22.
[0029] La figure 5a illustre un premier procédé d'accrochage d'une chaussure, dont le premier
axe antérieur 31 est d'abord positionné dans la première mâchoire 2. Ensuite, le second
axe 32 est descendu en contact avec la surface de glissement 15 du second élément
de liaison 11. L'écartement des deux mâchoires 2, 12 est tel que la descente de la
chaussure sur la planche de glisse, entraînant le glissement du second axe 32 vers
le bas, induit une rotation vers l'avant de la première mâchoire 2 contenant l'axe
antérieur 31, sous l'effort exercé par le pied qui s'oppose au ressort 22. Lorsque
l'axe 32 atteint l'extrémité inférieure de la surface de glissement 15, il prend automatiquement
position dans la seconde mâchoire 12 du dispositif de fixation. Dans le même temps,
le premier élément de liaison 1, libéré de l'effort exercé par la chaussure, reprend
une position moins avancée sous l'effet du ressort 22, pour atteindre la position
finale d'accrochage illustrée sur la figure 5d décrite plus loin.
[0030] La figure 5b illustre un second procédé d'accrochage dans lequel l'axe postérieur
32 de la chaussure est d'abord positionné dans la seconde mâchoire 12, le premier
axe 31 glissant sur la surface de glissement 5 du premier élément de liaison 1, entraînant
la rotation de ce dernier vers l'avant sous le poids du pied, jusqu'à ce qu'il prenne
position dans la première mâchoire 2, le dispositif de fixation atteignant alors aussi
la position de la figure 5d. Enfin, un troisième procédé d'accrochage d'une chaussure
est représenté sur la figure 5c, dans lequel la chaussure est descendue vers le dispositif
de manière sensiblement horizontale, jusqu'à ce que les deux axes 31, 32 viennent
en contact respectivement avec les surfaces de glissement 5, 15 des éléments de liaison
1, 11. Pour procéder à l'accrochage de la chaussure, l'utilisateur continue d'appuyer
son pied vers le bas : cette pression de la chaussure crée une force de torsion sur
l'élément 1 qui s'oppose à la force exercée par le ressort 22 et entraîne sa rotation
vers l'avant, comme illustré en figure 5c, le second élément 11 restant immobile.
En parallèle, les axes 31, 32 se déplacent vers le bas, guidés par les surfaces de
glissement 5, 15 dont la forme arrondie et la pente sont prévues à cet effet. Lorsque
les axes atteignent l'extrémité inférieure de ces surfaces de glissement, ils prennent
automatiquement position respectivement dans les mâchoires 2, 12 du dispositif de
fixation. Dans le même temps, le premier élément de liaison 1 est libéré de l'effort
exercé par la chaussure et reprend une position plus en arrière sous l'effet du ressort
22, mouvement qui induit dans le même temps le verrouillage de l'axe 31 de la chaussure
dans la mâchoire 2.
[0031] La figure 5d illustre donc la position finale de la chaussure en position d'accrochage
par le dispositif de fixation de l'invention. Cette figure correspond au second mode
d'exécution de l'invention dont les spécificités seront explicitées plus loin. Les
dimensions des deux éléments de liaison 1, 11 sont prévues pour correspondre approximativement
à l'écartement des axes 31 et 32 de la chaussure, l'entraxe entre les deux mâchoires
2, 12 en position de repos étant inférieur à la distance entre les deux axes de la
chaussure 31, 32, de telle sorte que dans la position finale d'accrochage, les deux
mâchoires exercent une pression continue sur les axes de la chaussure. Cela se traduit,
comme représenté sur la figure 5d, par le fait que le premier élément de liaison 1
ne retrouve pas tout à fait sa position de repos, sa surface 4 n'arrivant plus en
butée sur la surface 14 du second élément de liaison 11. Cette configuration garantit
le verrouillage de la chaussure. En effet, dans cette position d'accrochage, la seule
possibilité pour que l'axe antérieur 31 de la chaussure échappe à la première mâchoire
antérieure 2 serait par son déplacement sensiblement longitudinal vers l'arrière du
dispositif. Un tel déplacement est impossible du fait de la seconde mâchoire 12 en
forme de crochet orienté vers l'avant de la fixation, qui retient le second axe 32
de la chaussure en empêchant un tel déplacement vers l'arrière. De même, le second
axe 32 de la chaussure ne pourrait échapper à la seconde mâchoire 12 que par un déplacement
vers l'avant de la chaussure : or un tel déplacement est interdit par la première
mâchoire 2 en forme de crochet orienté vers l'arrière. Ainsi, la chaussure est bien
accrochée et verrouillée dans le dispositif de fixation.
[0032] Ce dispositif autorise le soulèvement du talon de la chaussure, qui induit la rotation
vers l'avant du premier élément de liaison 1 autour de son axe 21. Cette rotation
provoque aussi la mise en rotation du second élément de liaison 11 dans le même sens,
qui suit donc ainsi passivement et de manière indépendante du premier élément de liaison
1 le mouvement de la chaussure.
[0033] Lors de la pratique du ski de fond traditionnel, ce soulèvement du talon peut se
faire sans limite jusqu'à un déroulement maximal du pied, puisqu'il n'y a pas de blocage
particulier du dispositif grâce à sa configuration simplifiée ne présentant aucun
encombrement. Lorsque la chaussure atteint une position de soulèvement maximal du
talon, le ressort 22 exerce un contre-effort important sur le premier élément de liaison
1 dont la rotation vers l'avant a atteint une position maximale. Cet effort du ressort
favorise alors le rapprochement du ski sur la chaussure lors du mouvement inversé
du skieur tendant à reposer son pied sur le ski. Dans la pratique du skating, le second
élément de liaison 11 avec la chaussure permet un contrôle optimal du ski lorsque
la chaussure est soulevée, évitant notamment la vrille du ski par rapport à la chaussure.
D'autre part, le ressort de torsion 22 exerce un effort entre le ski et le premier
élément de liaison 1, qui provoque un rappel du ski en rotation vers la chaussure.
Le ressort 22 exerce donc globalement un effort élastique de rappel qui tend à rapprocher
le ski et la chaussure qui améliore encore le contrôle du ski lors du skating. On
prévoit de plus un mécanisme de rainure/nervure sur la semelle de la chaussure et
la surface du dispositif de fixation, de manière connue de l'art antérieur, pour améliorer
ce contrôle du ski lorsque la chaussure est proche de sa surface.
[0034] Pour libérer la chaussure du dispositif de fixation, il suffit d'appuyer sur la surface
supérieure du levier 3' du dispositif de liaison 1, par exemple à l'aide d'un bâton
dans le sens de la flèche B, comme illustré sur la figure 6, afin d'entraîner la rotation
vers l'avant de ce premier élément de liaison 1 en s'opposant à l'effort du ressort
de torsion 22, jusqu'à ce que l'axe antérieur 31 de la chaussure échappe à la première
mâchoire 2. Dès que cet axe 31 est libéré, le mouvement de la chaussure vers l'avant
et vers le haut est possible, qui permet alors la libération du second axe 32 de la
chaussure de la seconde mâchoire 12. Ainsi, ce mécanisme présente l'avantage d'une
grande simplicité et ne nécessite aucune manipulation complexe, n'exige pas par exemple
que le skieur se baisse vers le dispositif de fixation pour le manipuler.
[0035] Les figures 7 et 8 illustrent un second mode de réalisation de l'invention, qui diffère
du précédent par la forme des éléments de liaison 1, 11. Le fonctionnement du dispositif
reste toutefois identique. La figure 8 montre plus précisément la position des extrémités
du ressort 22 dont un bras 23 agit sur la face antérieure de l'élément de liaison
1, l'autre bras 23' reposant sur l'embase du dispositif. Par ce biais, le ressort
exerce sa fonction de rappel entre l'élément de liaison 1 et le ski.
[0036] La figure 9 illustre un troisième mode d'exécution de l'invention dans lequel les
deux éléments de liaison 1, 11 sont animés d'un mouvement de rotation autour de deux
axes 21', 21" distincts, le premier axe de rotation 21' du premier élément de liaison
1 étant monté directement sur le second élément de liaison 11, dont le second axe
de rotation 21" est monté sur l'embase du dispositif et sur lequel est monté le ressort
de torsion 22 dont un bras 23 agit sur le premier élément de liaison 1 comme dans
les modes de réalisation précédents. D'autres variantes peuvent être obtenues dans
lesquelles les deux éléments de liaison sont animés d'un mouvement de rotation l'un
par rapport à l'autre, sur la base d'un agencement différent. Par exemple, le premier
axe de liaison 21' pourrait être monté sur l'embase et le second axe 21" sur le premier
élément de liaison.
[0037] Finalement, le concept de l'invention permet d'envisager une nouvelle famille de
solutions de dispositif de fixation de chaussures de sport sur une planche de glisse,
qui présente de nombreux avantages qui seront énumérés plus loin, et qui cumule notamment
les avantages de chacune des deux familles existantes définies en introduction. Ce
concept a été illustré dans le cadre de chaussures de sport standardisées mais pourrait
être appliqué à tout autre standard d'ancrage d'une chaussure.
[0038] Le concept de l'invention permet d'offrir une solution présentant les avantages de
la première famille de solutions de l'art antérieur basée sur une poutre mobile comme
cela a été décrit. Le fait de remplacer la poutre complexe de l'art antérieur par
deux éléments de liaison distincts et mobiles, deux sortes de "poutres simplifiées"
indépendantes, permet d'éviter la complexité de ces solutions connues à une seule
poutre.
[0039] De manière complémentaire, le concept de l'invention permet aussi d'offrir une solution
présentant les avantages de la seconde famille de solutions de l'art antérieur, notamment
de la solution décrite dans le document
FR2739788. Le fait d'utiliser un moyen de contrôle dont le point de liaison avec le dispositif
de fixation est placé en avant de son point d'ancrage avec la chaussure permet une
simplification de la fonction de contrôle et une dissociation avantageuse des fonctions
de contrôle et de rappel élastique.
[0040] Ce moyen de rappel élastique a été représenté sous la forme d'un ressort de torsion
monté sur l'axe de rotation d'au moins un élément de liaison dans les modes de réalisation
précédents car cette configuration présente les nombreux avantages suivants :
- ce ressort présente un encombrement minimum ;
- il permet de prédéterminer une orientation d'utilisation du dispositif de fixation
: par exemple, un dispositif plutôt destiné à une utilisation en "skating" pourra
être équipé d'un ressort très dur pour exercer un rappel important du ski alors qu'un
dispositif plutôt destiné à une pratique classique du ski de fond pourra être équipé
d'un ressort plus souple, favorisant un déroulement important du pied ;
- ce ressort remplit en fait deux fonctions dans les modes d'exécution précédents :
il a la fonction de rappel élastique mentionnée précédemment et est aussi un élément
essentiel du verrouillage de la chaussure. Ce cumul de fonctions par un seul élément
permet naturellement une simplification du dispositif.
[0041] Toutefois, d'autres moyens de rappel, comme un ressort agissant sur le second moyen
de liaison, un Flexor disposé à l'avant du dispositif, un ressort de compression positionné
sur l'avant et/ou un ressort de traction sur l'arrière, ou deux ressorts de rappel
agissant respectivement sur chacun des deux éléments de liaison 1, 11, les surfaces
4 et 14 n'étant plus utiles dans cette dernière configuration, pourraient aussi être
utilisés sans sortir du concept de l'invention. La variante avec Flexor est illustrée
sur la figure 10 dans laquelle un Flexor 22' agit sur le premier élément de liaison
1 pour tendre à le maintenir dans la position de repos illustrée.
[0042] Finalement, la solution selon l'invention répond bien aux objets recherchés et présente
les avantages suivants :
- elle est simple puisqu'elle repose sur les quelques éléments essentiels suivants :
un premier élément de liaison, lié d'une part au dispositif et d'autre part à une
chaussure, comprenant une première mâchoire fixe sur cet élément, un second élément
de liaison qui comprend de même une seconde mâchoire fixe, un mouvement simple de
ces deux éléments, un élément de rappel élastique du dispositif vers la position de
repos ;
- elle assure une bonne performance, pour la pratique classique du ski de fond comme
pour le skating, le contrôle du ski restant optimal et le déroulement du pied important
;
- elle permet un accrochage très simple d'une chaussure de type step-in, et un décrochage
aussi simple et convivial ;
- elle est compatible avec des chaussures existantes.
1. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse comprenant
un premier élément de liaison (1) avec une chaussure, comprenant une première mâchoire
(2) apte à la fixation d'une première partie antérieure (31) de la chaussure, et un
second élément de liaison (11) avec une chaussure, comprenant une seconde mâchoire
(12) apte à la fixation d'une seconde partie (32) de la chaussure disposée en arrière
de la première partie pour exercer une fonction de contrôle de la planche de glisse,
le dispositif comprenant aussi un moyen de rappel élastique (22, 22') de la chaussure
vers la planche de glisse, caractérisé en ce que les deux éléments de liaison (1, 11) sont distincts, animés d'une rotation l'un par
rapport à l'autre autour d'un axe (21 ; 21'), le second élément de liaison (11) étant
lié au dispositif de fixation en une zone disposée en avant de la position de la seconde
mâchoire (12).
2. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon la
revendication 1, caractérisé en ce que le second élément de liaison (11) avec une chaussure est monté mobile en rotation
sur une embase (20) du dispositif autour d'un axe (21) disposé vers l'avant du dispositif.
3. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon la
revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la seconde mâchoire (12) du dispositif est fixe sur le second élément de liaison
(11).
4. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon l'une
des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la seconde mâchoire (12) du dispositif est en forme de crochet orienté vers l'avant
du dispositif.
5. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon la
revendication 4, caractérisé en ce que la seconde mâchoire (12) présente une surface de glissement (15) pour favoriser le
positionnement progressif de la chaussure dans cette mâchoire lors d'une phase d'accrochage
d'une chaussure.
6. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon l'une
des revendications précédentes, caractérisé en ce que le second élément de liaison (11) présente deux bras (13) munis à leurs extrémités
d'un crochet formant la seconde mâchoire (12).
7. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon l'une
des revendications précédentes, caractérisé en ce que le premier élément de liaison (1) avec une chaussure est monté mobile en rotation
autour d'un axe (21, 21') disposé vers l'avant du dispositif.
8. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon la
revendication précédente, caractérisé en ce que le premier élément de liaison (1) avec une chaussure est monté mobile en rotation
autour d'un axe (21 ; 21') de l'embase (20) du dispositif.
9. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon la
revendication précédente, caractérisé en ce que le premier élément de liaison (1) avec une chaussure est monté mobile en rotation
autour du même axe de rotation (21) de l'embase (20) que le second élément de liaison
(11).
10. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon la
revendication 7, caractérisé en ce qu'un élément de liaison (1 ; 11) avec une chaussure est monté mobile en rotation autour
d'un axe (21' ; 21") de l'autre élément de liaison (11 ; 1).
11. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon l'une
des revendications précédentes, caractérisé en ce que la première mâchoire (2) du dispositif est fixe sur le premier élément de liaison
(1).
12. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon l'une
des revendications précédentes, caractérisé en ce que la première mâchoire (2) du dispositif est en forme de crochet orienté vers l'arrière
du dispositif en position de repos.
13. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon l'une
des revendications précédentes, caractérisé en ce que la première mâchoire (2) présente une surface de glissement (5) pour favoriser le
positionnement progressif de la chaussure dans cette mâchoire lors d'une phase d'accrochage
d'une chaussure.
14. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon l'une
des revendications précédentes, caractérisé en ce que le premier élément de liaison comprend une surface (3) ou un levier (3') apte à sa
mise en rotation vers l'avant pour libérer la chaussure.
15. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon l'une
des revendications précédentes, caractérisé en ce que le moyen de rappel élastique (22) de la chaussure vers la planche de glisse est un
ressort de torsion monté sur un axe de rotation (21, 21") d'un élément de liaison
(1, 11), agissant d'une part sur la planche de glisse (10) ou une embase (20) du dispositif
et d'autre part sur le premier élément de liaison (1).
16. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon la
revendication précédente, caractérisé en ce que le ressort de torsion (22) agit sur le premier élément de liaison (1) pour tendre
à sa rotation vers l'arrière du dispositif, amenant sa surface (4) en butée sur une
surface (14) du second élément de liaison (11) maintenu en position longitudinale
dans la position de repos du dispositif.
17. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon la
revendication 1 ou 16, caractérisé en ce que le moyen de rappel élastique (22) de la chaussure vers la planche de glisse remplit
une première fonction de rappel élastique et une seconde fonction de verrouillage
de la chaussure.
18. Dispositif de fixation d'une chaussure de sport sur une planche de glisse selon l'une
des revendications précédentes, caractérisé en ce que les deux éléments de liaison (1, 11) sont sensiblement perpendiculaires dans la position
de repos de la fixation.
19. Ski équipé d'un dispositif de fixation d'une chaussure de sport selon l'une des revendications
précédentes.