[0001] La présente invention concerne un dispositif d'émission et/ou de réception d'ondes
électromagnétiques pour aérodynes. Elle s'applique par exemple dans le domaine de
l'aéronautique.
[0002] De nouveaux services de divertissement ou de communication sont aujourd'hui offerts
aux passagers des avions commerciaux ou d'affaire, ces services étant couramment rassemblés
sous la dénomination anglo-saxonne de « In Flight Entertainment » (qu'on appellera
services IFE par la suite). Les services IFE entraînent des contraintes nouvelles.
Par exemple l'accès à l'Internet haut débit pour chaque passager exige des débits
de transmission très importants vers des satellites géostationnaires en charge de
distribuer l'information. Une antenne additionnelle émettrice et/ou réceptrice doit
être implantée sur la partie supérieure du fuselage des avions. Tout d'abord cette
antenne doit permettre de viser n'importe quel satellite en fonction de la position
géographique de l'avion qui est sans cesse en mouvement. En plus, l'antenne doit émettre
une onde à fréquence élevée adaptée au haut débit, dans la bande X, Ku ou Ka par exemple,
c'est-à-dire entre 10 et 35 gigahertz. Sachant que les fonctions classiques de communication
et de navigation nécessitent déjà un grand nombre d'antennes réparties sur le dos
et sous le ventre de l'appareil, ceci pose des problèmes de disponibilité et de choix
des zones d'implantation, ainsi que des problèmes de vérification de découplage entre
les antennes.
[0003] Une solution classique est l'utilisation d'une antenne directionnelle orientée mécaniquement
dans la direction du satellite, l'ensemble du dispositif étant enfermé dans un radôme
fixe. Mais l'augmentation permanente des débits implique une augmentation constante
des fréquences, jusqu'en bande Ka par exemple, et le coût de conception, de réalisation
et de maintenance de ce type d'antenne augmente rapidement. La fiabilité limitée de
tout asservissement mécanique est d'autant plus dommageable économiquement que les
interventions de maintenance sur le dos de l'appareil sont difficiles. Enfin ces antennes
sont encombrantes et font apparaître une protubérance considérable à la surface du
fuselage, augmentant notablement la traînée de l'appareil et donc sa consommation
de kérosène. De plus, l'utilisation de plusieurs de ces antennes sur un même porteur
engendre des zones de masquage.
[0004] Une autre solution peut être envisagée qui s'affranchit des inconvénients de fiabilité
d'un asservissement mécanique. C'est l'utilisation de 3 antennes fixes à balayage
électronique classique disposées sur le fuselage de l'appareil selon 3 directions
bien précises. En effet, une seule antenne de ce type n'a une couverture angulaire
que très limitée à un cône de l'ordre de 60 degrés environ autour de la direction
normale à l'antenne. De plus le signal perd en qualité lorsqu'il est émis avec un
angle s'éloignant de la direction normale à l'antenne. Il en faut donc trois correctement
orientées pour satisfaire aux contraintes de couverture angulaire, l'une disposée
horizontalement sur le dessus du fuselage et les deux autres disposées verticalement
de chaque coté du fuselage. Mais ces antennes ont une épaisseur relativement importante
car elles intègrent un dispositif d'émission d'ondes derrière l'antenne elle-même,
celle-ci étant traversée par les ondes qu'elle réfracte. Leur encombrement, quoique
inférieur à une antenne à balayage mécanique, reste élevé et fait encore apparaître
des protubérances importantes. Enfin un tel dispositif à trois antennes nécessite
une surface d'implantation à la surface du fuselage plutôt étendue et donc difficilement
disponible. Leur maintenance à partir de l'intérieur de l'avion est également rendue
difficile par la nécessité d'aménager 3 accès distincts.
[0005] Cette solution à trois antennes pourrait être améliorée par l'utilisation d'antennes
à balayage électronique d'un type connu par sa désignation anglo-saxonne de « reflect-array
» (que l'on appellera réseau réflecteur par la suite). Ces antennes ont la caractéristique
de ne pas comporter de dispositif d'émission d'ondes intégré au réseau rayonnant et
par conséquent d'offrir une épaisseur très faible. Ces dispositifs ne réfractent pas
une onde générée à l'arrière de l'antenne, ils réfléchissent une onde générée à l'avant
de l'antenne par un dispositif d'émission d'ondes déporté. Selon exactement le même
principe qu'une antenne à balayage électronique classique pour ajuster l'angle de
réfraction, une antenne à réseau réflecteur ajuste l'angle de réflexion du faisceau
par déphasage relatif du champ rayonné par des éléments disposés en réseau. Les éléments
rayonnants disposés en réseau peuvent être des guides d'ondes intégrant des déphaseurs
à diodes ou à systèmes micro-électro-mécaniques par exemple, couramment appelés MEMS
selon l'expression anglo-saxonne « Micro-Electro-Mechanical System ». Cette technologie
est bien connue par ailleurs. Pour mettre en oeuvre cette solution, il faut implanter
également 3 mâts au profil aérodynamique et équipés de cornets d'éclairage à leur
sommet pour illuminer les trois réseaux réflecteurs. Ce type d'antenne ayant les mêmes
limitations en couverture angulaire que les antennes à balayage électronique classique,
à savoir environ 60 degrés autour de la direction normale à l'antenne, il en faut
également trois correctement orientées pour satisfaire aux contraintes de couverure
angulaire. L'une d'entre elles doit être disposée horizontalement sur le dessus du
fuselage avec son mât d'illumination et les deux autres verticalement de chaque coté
avec leurs mâts d'illumination également. Mais même si l'épaisseur est considérablement
réduite, une telle solution nécessite encore une surface d'implantation trop étendue.
[0006] Il apparaît que difficulté d'implantation, surconsommation, manque de fiabilité et
maintenance difficile sont des inconvénients essentiels qui font que les solutions
actuelles sont médiocres surtout d'un point de vue économique.
[0007] L'invention a notamment pour but de pallier les inconvénients précités en exploitant
de manière opportune une structure déjà existante sur le fuselage de l'appareil, à
savoir l'antenne de type sabre. Une antenne sabre est présente sur tout avion pour
assurer les communications vocales par radio en bandes VHF et UHF.
[0008] A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif d'émission et/ou de réception
d'ondes électromagnétiques pour aérodynes comportant une antenne sabre présente sur
le dessus du fuselage de l'aérodyne. Il comporte également un réseau réflecteur principal
disposé horizontalement au pied de l'antenne sabre et un cornet d'éclairage principal
disposé au sommet de l'antenne sabre, le cornet illuminant le réseau réflecteur principal.
Il comporte aussi deux réseaux réflecteurs secondaires disposés verticalement de part
et d'autre des faces de l'antenne sabre et deux cornets d'éclairage secondaires disposés
au pied de l'antenne dans le plan du réseau réflecteur principal, chaque cornet illuminant
l'un des réseaux réflecteurs secondaires. Chaque réseau réflecteur réfléchit les ondes
émises par le cornet d'éclairage l'illuminant.
[0009] Avantageusement, l'un des plans réflecteurs directif peut être un réseau d'éléments
rayonnants réflecteur et directif par déphasage relatif du champ rayonné par les éléments,
suffisamment mince pour ne pas augmenter inconsidérément l'épaisseur de l'antenne
sabre.
[0010] Par exemple, les ondes réfléchies sont dans la bande X, Ku ou Ka.
[0011] L'invention a encore pour principaux avantages qu'elle s'intègre sur une structure
d'accueil existante qu'est l'antenne sabre sans en perturber le fonctionnement. En
effet les fonctions classiques de communication vocale par radio UHF et VHF de l'antenne
sabre restent indépendantes des nouvelles fonctions sur les autres bandes de fréquences.
Le découplage est assuré par le fait que ces fonctions s'adressent à des gammes de
fréquence bien différentes. En particulier, l'une peut tomber en panne sans conséquence
sur l'autre. Ainsi c'est une solution multifonction compacte et modulaire qui limite
la prolifération grandissante des antennes et facilite la maintenance. Ne faisant
intervenir aucun dispositif complexe d'asservissement mécanique au bénéfice d'une
technologie à base de balayage électronique, c'est non seulement une solution plus
fiable mais également une solution meilleure en terme de précision et de rapidité
de pointage de faisceau.
[0012] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à l'aide de la
description qui suit faite en regard de dessins annexés qui représentent :
- la figure 1, une illustration d'un exemple de réalisation d'un dispositif selon l'invention
par une vue de profil ;
- la figure 2, une illustration de l'exemple précédent de réalisation d'un dispositif
selon l'invention par une vue du dessus ;
- les figures 3a et 3b, une illustration de la couverture angulaire de l'exemple précédent
de réalisation d'un dispositif selon l'invention par une vue de profil et de face
;
- la figures 4a et 4b, une illustration de la couverture angulaire de l'exemple précédent
de réalisation d'un dispositif selon l'invention par une vue du dessus et de face.
[0013] La figure 1 et la figure 2 illustrent le même exemple de réalisation d'un dispositif
selon l'invention, la figure 1 par une vue de profil et la figure 2 par une vue du
dessus. Une antenne sabre 2 est implantée verticalement par sa base sur la partie
supérieure du fuselage 1 d'un avion. Une antenne sabre est une plaque conductrice
dont la forme peut s'apparenter à celle d'une lame. Elle est d'ailleurs plus connue
sous sa désignation anglo-saxonne de « blade antenna » qui signifie « antenne lame
». Par exemple c'est un quadrilatère dont 2 côtés opposés formant la base et le sommet
de l'antenne sont parallèles, la longueur de sa base étant de l'ordre de deux fois
celle de son sommet. Cette forme en lame a le double avantage de présenter un profil
aérodynamique et d'être adaptée à l'émission et à la réception des ondes en bandes
VHF et UHF utilisées pour les communications vocales par radio entre le pilote et
les contrôleurs de trafic au sol. Elle peut être protégée par un capot en polyuréthane
par exemple.
[0014] Avantageusement, un réseau réflecteur 3 est implanté à plat horizontalement sur le
fuselage de l'avion au pied de l'antenne sabre 2. Un cornet d'éclairage 4 est disposé
au sommet de l'antenne sabre, à l'arrière par exemple de manière à surplomber le réseau
réflecteur 3 et orienté de manière à l'illuminer le plus efficacement possible. Un
faisceau d'ondes circulaire 9 issu du cornet d'éclairage 4, c'est-à-dire composé d'ondes
sphériques partant dans toutes les directions, est réfléchi par le réseau réflecteur
3 en un faisceau d'ondes planaires, c'est-à-dire composé d'ondes dans une unique direction.
Cette direction de réflexion dépend du déphasage relatif du champ rayonné par les
éléments du réseau réflecteur. En commandant la modulation de ce déphasage, il est
aisé de changer la direction dans laquelle le faisceau est réfléchi et ainsi de viser
un satellite géostationnaire. Toutefois cette technologie de réseau réflecteur ne
permet pas de réfléchir un signal de qualité en dehors d'un cône de 60 degrés axé
sur la direction normale au réseau réflecteur. Cette antenne ne suffit donc pas à
elle seule à couvrir une portion de l'espace suffisante pour espérer pointer n'importe
quel satellite géostationnaire.
[0015] Pour cette raison, deux autres réseaux réflecteurs 5 et 6 sont avantageusement disposés
à plat verticalement de part et d'autre des faces de la plaque conductrice formant
l'antenne sabre. Deux cornets d'éclairage 7 et 8 sont disposés au pied de l'antenne
sabre dans le plan du réseau réflecteur 3 en regard des réseaux réflecteurs 5 et 6
et orientés de manière à les illuminer le plus efficacement possible. Par le même
principe que précédemment décrit, des faisceaux d'ondes circulaires 10 et 11 issus
des cornets d'éclairage 7 et 8 sont réfléchis par les réseaux réflecteurs 5 et 6 en
faisceaux d'ondes planaires. Si chacune des deux antennes à réseau réflecteur latérales
a la même limitation en couverture angulaire que celle disposée au pied de l'antenne
sabre, l'ensemble réalisé par les trois antennes à réseau réflecteur a en revanche
une couverture angulaire totale bien plus étendue.
[0016] Par exemple les faisceaux d'ondes émis et réfléchis sont dans la bande de fréquence
X, Ku ou Ka, c'est-à-dire entre 10 et 35 gigahertz.
[0017] Les figures 3a et 3b illustrent la couverture angulaire de l'antenne à réseau réflecteur
3 de l'exemple précédent de réalisation d'un dispositif selon l'invention.
[0018] La figure 3a met en évidence par une vue de profil la couverture angulaire du dispositif
dans un cône droit de 60 degrés de demi-ouverture axé sur la direction normale 20
au réseau réflecteur 3. La figure 3b met en évidence par une vue de face la portée
angulaire du dispositif dans ce cône. Toute la portion d'espace se situant au-dessus
de l'appareil est couverte.
[0019] Les figures 4a et 4b illustrent la couverture angulaire des antennes à réseaux réflecteurs
5 et 6 de l'exemple précédent de réalisation d'un dispositif selon l'invention.
[0020] La figure 4a met en évidence par une vue de dessus, d'une part la portée angulaire
du dispositif dans un cône droit de 60 degrés de demi ouverture axé sur la direction
normale 21 au réseau réflecteur 5, et d'autre part la portée angulaire du dispositif
dans un cône droit de 60 degrés de demi-ouverture axé sur la normale 22 au réseau
réflecteur 6. La figure 4b met en évidence par une vue de face la portée angulaire
du dispositif dans ces deux cônes. Toute la portion d'espace se situant à droite comme
à gauche de l'appareil est couverte.
[0021] Ainsi le dispositif selon l'invention ne laisse subsister que deux zones d'ombre,
l'une vers l'avant de l'appareil et l'autre vers l'arrière. Chacune de ces zones d'ombre
forme un cône droit de 30 degrés de demi-ouverture environ et axé longitudinalement
à l'appareil. Mais il faut noter que les solutions actuelles à base d'asservissement
mécanique ou de balayage électronique classique présentent également des zones d'ombre,
souvent dues aux équipements mitoyens. Dans le cas du dispositif selon l'invention,
seul un satellite situé très loin devant l'appareil ou très loin derrière ne pourra
être pointé.
[0022] Or il a été constaté que la position des satellites visés et les trajectoires suivies
par les vols long courrier dans lesquels les services IFE aux passagers seront majoritairement
proposés, des vols est-ouest et notamment transatlantiques, ne nécessitent pas de
pointer un faisceau dans ces directions. Le dispositif selon l'invention est donc
tout à fait adapté à la transmission des informations des systèmes IFE. Ne présentant
pas par ailleurs les difficultés de maintenance, les problèmes de fiabilité ou encore
de surconsommation des solutions actuelles à base d'asservissement mécanique ou de
balayage électronique classique, le dispositif selon l'invention présente donc bien
un intérêt économique majeur.
[0023] Le mode de réalisation décrit par les figures utilise des réseaux réflecteurs directifs
par déphasage relatif du champ rayonné par des éléments. Mais l'invention peut être
mise en oeuvre en utilisant n'importe quelle autre technologie de plan réflecteur
directif.
1. Dispositif d'émission et/ou de réception d'ondes électromagnétiques pour aérodynes
caractérisé en ce qu'il comporte :
- une antenne sabre (2) présente sur le dessus du fuselage de l'aérodyne;
- un réseau réflecteur principal (3) disposé horizontalement au pied de l'antenne
sabre;
- un cornet d'éclairage principal (4) disposé au sommet de l'antenne sabre, le cornet
illuminant le réseau réflecteur principal ;
- deux réseaux réflecteurs secondaires (5, 6) disposés verticalement de part et d'autre
des faces de l'antenne sabre ;
- deux cornets d'éclairage secondaires (7, 8) disposés au pied de l'antenne sabre
dans le plan du réseau réflecteur principal, chaque cornet illuminant l'un des réseaux
réflecteurs secondaires ;
chaque réseau réflecteur réfléchissant les ondes (9, 10, 11) émises par le cornet
d'éclairage l'illuminant.
2. Dispositif d'émission et/ou de réception d'ondes électromagnétiques pour aérodynes
selon la revendication 1, caractérisé en ce que le réseau réflecteur principal (3) ou l'un des réseaux réflecteurs secondaires (5,
6) est un réseau réflecteur directif permettant de réfléchir toutes les ondes dans
une même direction.
3. Dispositif d'émission et/ou de réception d'ondes électromagnétiques pour aérodynes
selon la revendication 1, caractérisé en ce que le réseau réflecteur principal (3) ou l'un des réseaux réflecteurs secondaires (5,
6) est un réseau d'éléments rayonnants directif par déphasage relatif du champ rayonné
par les éléments.
4. Dispositif d'émission et/ou de réception d'ondes électromagnétiques pour aérodynes
selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les ondes réfléchies sont dans la bande de fréquence X, Ku ou Ka.