[0001] La présente invention concerne une serrure à sécurité positive, notamment pour porte
palière d'appareil élévateur, et plus particulièrement un dispositif de condamnation
qui lui est incorporé.
[0002] Dans une installation d'élévateur ou d'ascenseur, les serrures de porte palière constituent
un élément essentiel de la sécurité des utilisateurs, puisqu'elles visent à empêcher
toute ouverture d'une porte palière lorsqu'une cabine ne se trouve pas en face de
celle-ci.
[0003] En outre, ces serrures fournissent au système central de commande de l'élévateur
ou de l'ascenseur des signaux logiques de sécurité permettant d'interdire toute manoeuvre
de la cabine lorsque la porte palière est ouverte ou mal refermée.
[0004] On connaît déjà des serrures à sécurité positive comprenant au sein d'un boîtier,
susceptible d'être fixé sur l'huisserie d'une porte palière, un pêne de verrouillage
de la porte susceptible de coopérer avec un percuteur fixe solidaire du ventail de
la porte, un bras de manoeuvre disposé sur le boîtier, de manière à pouvoir être actionné
sur le plan frontal ou latéral, par une came fixe ou mobile et un ou plusieurs contacts
électriques de pêne.
[0005] Ce type de serrure a, par exemple, déjà été décrit par la demanderesse dans le brevet
européen
EP n° 1 023 513, mais l'art antérieur peut être constitué par toute serrure de ce type.
[0006] Il est connu de ne pas pouvoir accéder à la commande de secours de celle-ci, que
par l'intermédiaire d'une clé femelle dite « en triangle » susceptible de coopérer
en déverrouillage avec un élément mâle correspondant solidaire de la bielle, accessible
depuis l'extérieur, par tout opérateur autorisé.
[0007] Mais, force a été de constater que ce moyen était également utilisé par des personnes
malveillantes, provoquant ainsi des accidents, du fait que la serrure n'assurait plus
alors sa fonction de condamnation de la cabine lorsque celle-ci n'était pas à l'étage.
[0008] A défaut de pouvoir accéder « au triangle », des actes de vandalisme se sont parfois
reportés sur le bras de manoeuvre, en exerçant une action mécanique sur celui-ci pour
simuler l'arrivée d'une cabine et donc obtenir le déverrouillage de la serrure.
[0009] Il s'est donc avéré nécessaire de trouver une solution efficace, interdisant toute
action malveillante, à la fois sur le « triangle » et sur le bras de manoeuvre externe
de la serrure.
[0010] A cet effet, l'invention concerne une serrure à sécurité positive notamment pour
porte palière d'élévateur, comprenant un boîtier sur et dans lequel sont intégrés
:
- un pêne de verrouillage monté coulissant dans le boîtier et susceptible de coopérer
avec une pièce de verrouillage solidaire du ventail de la porte
- une bielle actionnable angulairement, solidaire d'un axe rotatif traversant le boîtier
et susceptible d'être commandé de l'extérieur par une clé de déverrouillage de secours,
laquelle bielle est en liaison avec le pêne pour le déplacer entre deux positions
de verrouillage et de déverrouillage, par rapport à la porte
- un bras de manoeuvre externe solidaire de l'axe de bielle susceptible d'être déplacé
par la cabine de l'élévateur lorsqu'elle se trouve à l'étage pour commander en déverrouillage
le pêne par l'intermédiaire de la bielle
- des moyens de rappel élastiques de la bielle pour que celle-ci exerce une poussée
permanente sur le pêne,
caractérisée en ce qu'elle comporte en outre des moyens de condamnation temporaire
en rotation de la tête de bielle par action directe sur celle-ci, pour une position
de verrouillage du pêne, de manière à interdire toute action malveillante de déverrouillage
en agissant sur l'axe de bielle à l'aide de la clé de secours ou par action directe
sur le bras de manoeuvre externe.
[0011] Selon l'invention, est obtenue ainsi une serrure comportant un dispositif de condamnation
positive du pêne ayant une double fonction.
[0012] La présente invention concerne également les caractéristiques qui ressortiront au
cours de la description qui va suivre, et qui devront être considérées isolément ou
selon toutes leurs combinaisons techniques possibles.
[0013] Cette description donnée à titre d'exemple non limitatif, fera mieux comprendre comment
l'invention peut être réalisée, en référence aux dessins annexés sur lesquels :
La figure 1 est une vue d'ensemble d'une porte palière équipée d'une serrure selon
l'invention.
La figure 2A est une vue de dessus partielle de la serrure en position verrouillée.
La figure 2B est une vue de dessus partielle de la serrure en position déverrouillée,
alors qu'une cabine est présente en vis-à-vis du vantail de la porte palière.
La figure 2C est une vue de dessus partielle de la serrure en position verrouillée,
en présence d'une cabine.
La figure 3 est une vue interne de face d'une serrure selon l'invention en position
de verrouillage.
La figure 4 est une vue interne de face de la même serrure, en position de déverrouillage.
La figure 5 est une vue en perspective d'une bielle selon l'invention.
Les figures 6A et 6B représentent respectivement en vues de face et de dessus les
moyens de condamnation en rotation de la bielle, en position de déverrouillage.
Les figures 7A et 7B représentent respectivement en vues de face et de dessus les
moyens de condamnation en rotation de la bielle, en position de verrouillage, l'électro-aimant
étant sous tension.
[0014] Selon un exemple d'application non limitatif, la serrure 1 est destinée à être fixée
dans un logement 2 ménagé dans le montant d'un cadre 3 d'une porte palière 4 (voir
figure 1). La figure 1 comporte un boîtier 5 ; un pêne réglable 6 prévu pour s'engager
dans une pièce de verrouillage 7 solidaire du vantail de la porte palière 4 et pourvu
d'un percuteur fixe 8 ; et un bras de manoeuvre 9 pourvu d'un galet de contact 10.
[0015] La serrure 1 est également reliée par des moyens de liaison électriques (non représentés)
à des équipements de commande de l'ascenseur. La serrure 1 est conçue pour permettre
un réglage aisé de la position latérale ou d'attaque du pêne 6 en fonction de l'écartement
effectif x entre le vantail 4 et le cadre 3, après fixation de la serrure 1 au sein
de l'emplacement 2, par exemple sur la paroi intérieure du montant du cadre 3.
[0016] On va maintenant décrire trois situations caractéristiques rencontrées dans l'utilisation
d'une serrure 1 en référence aux figures 2A à 2C.
[0017] Une première situation, illustrée par la figure 2A, correspond à un verrouillage
du vantail de la porte palière 4 alors que la cabine ne se trouve pas en vis-à-vis
de cette porte. Dans cette situation, le pêne réglable 6 est complètement engagé dans
la pièce de verrouillage 7A et de la porte palière 4 assurant ainsi le verrouillage
de cette porte, tandis que le bras de manoeuvre 9 se trouve au repos. Le contact électrique
de la serrure 1 est alors dans un état logique « 1 » correspondant à une autorisation
de mise en marche du courant de l'ascenseur.
[0018] Dans une seconde situation, illustrée par la figure 2B, une cabine 11 vient d'arriver
et de s'immobiliser en vis-à-vis du vantail de la porte palière 4. Un organe de commande
12 provoque le déplacement d'un patin mobile 13 solidaire de la cabine 11, qui rentre
en contact avec le galet 10 du bras de manoeuvre 9 et qui, en exerçant une poussée
sur ce galet, provoque un mouvement de rotation de l'axe dudit bras 9. Ce mouvement
de rotation a pour effet de déplacer le pêne 6 vers l'intérieur de la serrure 1 et
de libérer ainsi la porte palière 4, et d'ouvrir le contacteur électrique avec pour
conséquence l'inhibition de tout déplacement de l'ascenseur.
[0019] Lorsqu'une demande d'utilisation de l'ascenseur est détectée, l'organe de commande
12 provoque le retrait du patin mobile 13 et donc un mouvement de rotation inverse
du bras de manoeuvre 9. Ceci a pour effet d'une part de libérer le pêne 6 vers l'extérieur
de la serrure 1 jusqu'à ce qu'il soit engagé dans la pièce de verrouillage 7 du vantail
de la porte palière 4, et d'autre part, de replacer le contacteur électrique de la
serrure 1 dans un état « 1 » autorisant la commande de motorisation de l'ascenseur.
[0020] On va maintenant décrire un exemple pratique de réalisation d'une serrure 1 selon
l'invention en référence aux figures 3 et 4.
[0021] La serrure 1, comprend au sein du boîtier 5 le pêne réglable 6 mobile à l'intérieur
d'un palier de guidage et prolongé à son extrémité intérieure par une pièce coulissante
reliée par articulation au pied d'une bielle 15. Le pêne 6 est constitué par une pièce
cylindrique coulissante comprenant sur toute sa longueur un alésage central prévu
pour recevoir un noyau 14 mobile pouvant coulisser dans le pêne 6. La bielle 15, actionnable
angulairement, est solidaire d'un axe rotatif 16 traversant le boîtier 5 et est susceptible
d'être commandée de l'extérieur par une clé de déverrouillage de secours, laquelle
bielle est en liaison avec le pêne 6 pour le déplacer entre deux positions, celle
de verrouillage et celle de déverrouillage, par rapport à la porte 4. La tête 17 de
bielle 15 comprend un logement prévu pour recevoir une extrémité d'un ressort 20 disposé
entre la tête 17 de bielle 15 et un logement ménagé dans un culbuteur pour recevoir
l'autre extrémité de ressort 20 disposé autour d'une barre de guidage 19.
[0022] Selon l'invention, la serrure 1 comporte des moyens 21 de condamnation temporaire
de la tête 17 de bielle 15 par action directe sur celle-ci, pour une position de verrouillage
du pêne 6, de manière à interdire toute action malveillante de déverrouillage en agissant
sur l'axe 16 de bielle 15 à l'aide d'une clé ou par action directe sur le bras de
manoeuvre externe 9.
[0023] Selon une autre caractéristique de l'invention, les moyens 21 de condamnation temporaire
en rotation de la tête 17 de bielle 15 sont constitués par une butée 22 réalisée en
relief ou en creux, sur la périphérie externe de ladite tête 17 et susceptible de
coopérer avec un doigt d'arrêt 23 mobile en translation, solidaire d'un noyau ferromagnétique
24 d'un électro-aimant 25 disposé fixement à proximité de la tête 17 et dont la mise
sous tension électrique, effectuée à la demande, assure l'extraction du noyau 24 d'où
du doigt d'arrêt 23, pour coopérer en immobilisation avec la butée 22 de la tête 17,
pour une condamnation en rotation de celle-ci, dans une position de verrouillage du
pêne 6 et dont la mise hors tension électrique de la bobine 25 permet à un ressort
interne d'assurer le rappel de son noyau 24 d'où du doigt d'arrêt 23 et conséquemment
la libération de la tête 17 de bielle 15 pour autoriser l'actionnement du pêne 6 en
déverrouillage par celle-ci.
[0024] Selon une variante de réalisation inverse à la précédente, les moyens 21 de condamnation
temporaire en rotation de la tête 17 de bielle 15 sont constitués par une butée 22
réalisée en relief ou en creux, sur la périphérie externe de ladite tête 17 et susceptible
de coopérer avec un doigt d'arrêt 23 mobile en translation, solidaire d'un noyau ferromagnétique
24 d'un électro-aimant 25 disposé fixement à proximité de la tête 17 et dont la mise
hors tension électrique, effectuée à la demande, permet à un ressort interne d'assurer
l'extraction du noyau 24 d'où du doigt d'arrêt 23, pour coopérer en immobilisation
avec la butée 22 de la tête 17, pour une condamnation en rotation de celle-ci, dans
une position de verrouillage du pêne 6 et dont la mise sous tension électrique de
la bobine 25 assure le rappel de son noyau 24 d'où du doigt d'arrêt 23 et conséquemment
la libération de la tête 17 de bielle 15 pour autoriser l'actionnement du pêne 6 en
déverrouillage par celle-ci.
[0025] Selon une autre caractéristique de l'invention, et comme le montrent bien les figures
3, 4 et 5, ainsi que les figures 6A, 6B et 7A, 7B, la butée 22 de bielle 15 est constituée
par un becquet dirigé vers le bas, disposé de manière centrale sur la tête 17 et en
ce que le doigt d'arrêt 23, assujetti au noyau 24 mobile en translation de la bobine
25, présente une extrémité biseautée dirigée vers le haut, pour offrir d'une part
un plan d'appui stable à la butée 22 en forme de becquet de la tête 17 de bielle 15
et d'autre part pour permettre un réarmement automatique des moyens de condamnation
lors d'une coupure de courant.
[0026] Préférentiellement, comme le montrent les figures 6A, 6B et 7A, 7B, le doigt d'arrêt
23, assujetti au noyau 24 mobile en translation de la bobine 25, présente une extrémité
biseautée dirigée vers le haut, pour offrir un plan d'appui stable à la butée 22 en
forme de becquet de la tête 17 de bielle 15.
1. Serrure à sécurité positive (1) notamment pour porte palière (4) d'élévateur, comprenant
un boîtier (5) sur et dans lequel sont intégrés :
- un pêne de verrouillage (6) monté coulissant dans le boîtier (5) et susceptible
de coopérer avec une pièce de verrouillage (7) solidaire du ventail de la porte (4)
- une bielle (15) actionnable angulairement, solidaire d'un axe rotatif (16) traversant
le boîtier (5) et susceptible d'être commandé de l'extérieur par une clé de déverrouillage
de secours, laquelle bielle (15) est en liaison avec le pêne (6) pour le déplacer
entre deux positions l'une de verrouillage et l'autre de déverrouillage, par rapport
à la porte (4)
- un bras de manoeuvre externe (9) solidaire de l'axe (16) de bielle (15) susceptible
d'être déplacé par la cabine (11) de l'élévateur lorsqu'elle se trouve à l'étage pour
commander en déverrouillage le pêne (6) par l'intermédiaire de la bielle (15)
- des moyens de rappel élastiques (20) de la bielle (15) pour que celle-ci exerce
une poussée permanente sur le pêne (6),
caractérisée en ce qu'elle comporte en outre des moyens (21) de condamnation temporaire en rotation de la
tête (17) de bielle (15) par action directe sur celle-ci, pour une position de verrouillage
du pêne (6), de manière à interdire toute action malveillante de déverrouillage en
agissant sur l'axe (16) de bielle (15) à l'aide de la clé de secours ou par action
directe sur le bras de manoeuvre externe (9) .
2. Serrure selon la revendication 1, caractérisée en ce que les moyens (21) de condamnation temporaire en rotation de la tête (17) de bielle
(15) sont constitués par une butée (22) réalisée en relief ou en creux, sur la périphérie
externe de ladite tête (17) et susceptible de coopérer avec un doigt d'arrêt (23)
mobile en translation, solidaire d'un noyau ferromagnétique (24) d'un électro-aimant
(25) disposé fixement à proximité de la tête (17) et dont la mise sous tension électrique,
effectuée à la demande, assure l'extraction du noyau (24) d'où du doigt d'arrêt (23),
pour coopérer en immobilisation avec la butée (22) de la tête (17), pour une condamnation
en rotation de celle-ci, dans une position de verrouillage du pêne (6) et dont la
mise hors tension électrique de la bobine (25) permet à un ressort interne d'assurer
le rappel de son noyau (24) d'où du doigt d'arrêt (23) et conséquemment la libération
de la tête (17) de bielle (15) pour autoriser l'actionnement du pêne (6) en déverrouillage
par celle-ci.
3. Serrure selon la revendication 1, caractérisée en ce que les moyens (21) de condamnation temporaire en rotation de la tête (17) de bielle
(15) sont constitués par une butée (22) réalisée en relief ou en creux, sur la périphérie
externe de ladite tête (17) et susceptible de coopérer avec un doigt d'arrêt (23)
mobile en translation, solidaire d'un noyau ferromagnétique (24) d'un électro-aimant
(25) disposé fixement à proximité de la tête (17) et dont la mise hors tension électrique,
effectuée à la demande, permet à un ressort interne d'assurer l'extraction du noyau
(24) d'où du doigt d'arrêt (23), pour coopérer en immobilisation avec la butée (22)
de la tête (17), pour une condamnation en rotation de celle-ci, dans une position
de verrouillage du pêne (6) et dont la mise sous tension électrique de la bobine (25)
assure le rappel de son noyau (24) d'où du doigt d'arrêt (23) et conséquemment la
libération de la tête (17) de bielle (15) pour autoriser l'actionnement du pêne (6)
en déverrouillage par celle-ci.
4. Serrure selon la revendication 3, caractérisée en ce que la butée (22) de bielle (15) est constituée par un becquet dirigé vers le bas, disposé
de manière centrale sur la tête (17) et en ce que le doigt d'arrêt (23), assujetti au noyau (24) mobile en translation de la bobine
(25), présente une extrémité biseautée dirigée vers le haut, pour offrir d'une part
un plan d'appui stable à la butée (22) en forme de becquet de la tête (17) de bielle
(15) et d'autre part pour permettre un réarmement automatique des moyens de condamnation
lors d'une coupure de courant.