Domaine technique
[0001] La présente invention se rapporte au domaine de l'horlogerie mécanique. Elle concerne,
plus particulièrement, un mécanisme de sonnerie comportant une source d'énergie pour
entraîner des râteaux et un rouage reliant la source d'énergie à un organe régulateur,
les râteaux étant reliés cinématiquement à la source d'énergie par l'intermédiaire
d'un dispositif d'entraînement de sonnerie disposé dans le rouage et actionné par
un organe de commande.
Etat de la technique
[0002] On connaît ce genre de dispositif, notamment dans les montres appelées grandes sonneries.
Dans les mécanismes conventionnels, le dispositif d'entraînement comprend un rochet
de détente, un plateau d'entraînement portant un premier cliquet. Le rochet de détente
est actionné par un deuxième cliquet monté sur une bascule. Lors du déclenchement,
la bascule fait un saut brusque et le deuxième cliquet entraîne le rochet de détente,
ce qui provoque le soulèvement du premier cliquet et rend la liberté à un rochet à
canon, monté librement et sans jeu sur le canon du plateau d'entraînement. Les pièces
courantes telles qu'un rochet des heures, un pignon de crémaillère et un doigt de
pièce des quarts sont ajustés à carré sur le rochet à canon.
[0004] Un tel dispositif est particulièrement difficile à régler, car les bras de levier
des bascules sont importants, pour permettre au deuxième cliquet d'avoir une course
suffisante. En outre, tant un déclenchement au passage qu'un déclenchement manuel
doit provoquer un entraînement similaire du rochet de détente, ce qui est très difficile
à obtenir. Un premier but de l'invention est de proposer un système permettant de
faciliter le réglage du déclenchement de la sonnerie.
[0005] En outre, le déroulement d'une sonnerie comporte trois étapes, une première au cours
de laquelle les râteaux tombent sur leur limaçon respectif pour prendre une information
sur le temps courant, une deuxième au cours de laquelle les râteaux sont entraînés
par la source d'énergie pour actionner les levées et les marteaux, et une troisième,
de repos, dans laquelle les râteaux et la source d'énergie sont bloqués. La succession
de ces étapes doit évidemment être coordonnée pour un bon fonctionnement de la sonnerie.
Dans les mécanismes conventionnels, c'est une goupille disposée sur le râteau des
minutes qui actionne le verrouillage et le déverrouillage de la source d'énergie.
II est important que celle-ci ne soit libérée qu'après que les râteaux soient tombés
sur leur limaçon. II est également très difficile de coordonner l'action du premier
cliquet sur le rochet de détente et le déverrouillage de la source d'énergie par la
goupille. Un deuxième but de l'invention est de faciliter la coordination des différentes
étapes du déroulement d'une sonnerie.
Divulgation de l'invention
[0006] Dans le mécanisme de sonnerie selon l'invention, l'organe de commande est un arbre
à cames doté d'au moins une came coopérant avec le dispositif d'entraînement par l'intermédiaire
d'au moins un élément de liaison et d'au moins un mobile d'entraînement pour le faire
pivoter lors du déclenchement de la sonnerie.
[0007] Le dispositif d'entraînement peut être conventionnel, du type comprenant un rochet
de détente, un plateau d'entraînement portant un cliquet. L'élément de liaison est
alors agencé pour agir sur le rochet de détente lors du déclenchement de la sonnerie.
[0008] Le dispositif d'entraînement peut également être un différentiel. Dans ce cas, l'élément
de liaison est agencé pour agir sur une entrée du différentiel lors du déclenchement
de la sonnerie.
[0009] Le mobile d'entraînement est agencé de manière à permettre à l'arbre à cames d'avancer
d'un pas lors du déclenchement de sonnerie afin de permettre aux râteaux de tomber
sur leur limaçon respectif.
[0010] Selon un mode de réalisation préféré, l'arbre à cames comprend une deuxième came
pour actionner le verrouillage et le déverrouillage de la source d'énergie, les deux
cames étant indexées l'une par rapport à l'autre.
[0011] Afin de faciliter l'accès à l'arbre à cames pour son entraînement, celui-ci peut
être doté d'un deuxième mobile d'entraînement, permettant de répartir, dans l'épaisseur
du mécanisme, les différents organes coopérant avec ces mobiles.
[0012] Ainsi, le ou les mobiles d'entraînement sont agencés de manière à permettre à l'arbre
à cames d'avancer d'un premier pas lors du déclenchement de sonnerie afin de permettre
aux râteaux de tomber sur leur limaçon respectif, d'un deuxième pas après que les
râteaux soient tombées sur leur limaçon, pour passer à une deuxième étape du déroulement
de la sonnerie au cours de laquelle les râteaux sont entraînés par la source d'énergie,
et d'un troisième pas, après que la sonnerie se soit déroulée, pour passer à une troisième
étape dans laquelle les râteaux et la source d'énergie sont bloqués.
Brève description des dessins
[0013] D'autres caractéristiques apparaîtront plus clairement à la lecture de la description
qui suit, faite en référence au dessin annexé, dans lequel :
- la figure 1 est une vue globale du mécanisme de sonnerie, de sa source d'énergie et
du rouage qui les relie,
- la figure 2 est une vue en coupe du différentiel préférentiellement utilisé dans le
mécanisme selon l'invention,
- les figures 3 à 6 sont des vues de l'organe de commande qui régit les différentes
positions du différentiel,
- la figure 7 montre différentes possibilités et dispositifs de sécurité que le système
peut comporter, et
- la figure 8 illustre schématiquement un autre mode de réalisation de l'invention.
Mode(s) de réalisation de l'invention
[0014] Les différents éléments décrits et/ou représentés sont montés sur un bâti constitué
d'une platine et de ponts. Pour faciliter la lecture des dessins, la platine, les
ponts et les pivots n'ont pas été représentés.
[0015] La figure 1 montre un barillet 10 dont le système de remontage n'a pas été représenté,
qui entraîne un train de rouage démultiplicateur 12, qui se termine par un organe
régulateur, par exemple un volant d'inertie 14 muni d'un frein à masselottes comme
le connaît l'homme du métier.
[0016] La figure 1 représente également des pièces de sonnerie comprenant:
- une série de limaçons 16 entraînés par le mouvement de base de la pièce d'horlogerie
dans laquelle le mécanisme est monté, et fournissant des informations sur le temps
courant, et
- des râteaux 18 agencés pour coopérer avec ces limaçons 16 pour actionner des marteaux
frappant sur des timbres afin de produire une sonnerie identifiant le temps courant.
[0018] Dans le mode de réalisation illustré sur les figures 1 à 7, le dispositif d'entraînement
de la sonnerie est un différentiel 20 reliant cinématiquement le rouage 12 aux râteaux
afin qu'ils soient entraînés au cours de la sonnerie par le barillet 10.
[0019] Un exemple de différentiel 20 particulièrement adapté à l'invention est représenté
sur la figure 2. Sur un arbre d'axe A-A, il comprend une première roue solaire 22
constituant une première entrée du différentiel et reliée cinématiquement avec une
roue du rouage 12. Selon l'exemple, le différentiel 20 est coaxial et solidaire avec
cette roue du rouage 12. Cette roue solaire 22 engrène avec au moins un, typiquement
trois, satellites inférieurs 24 montés à rotation sur un premier niveau d'une roue
porte-satellites 26 munie d'une denture périphérique. Cette dernière constitue une
deuxième entrée du différentiel. Elle est libre en rotation et coaxiale avec la roue
solaire 22. Les trois satellites inférieurs 24 sont chacun montés coaxiaux et solidaires
en rotation avec au moins un, typiquement trois, satellites supérieurs 28 montés à
rotation sur un deuxième niveau de la roue porte-satellites 26. Les satellites supérieurs
28 engrènent avec une roue solaire supérieure 30, coaxiale et solidaire en rotation
d'un renvoi 32. Cette roue solaire supérieure 30 constitue la sortie du différentiel.
[0020] Comme on peut le voir sur la figure 1, ce renvoi 32 est en prise avec un secteur
denté 34 d'un palpeur des heures, destiné à coopérer avec le limaçon des heures. Un
rochet des heures 36, destiné à actionner une levée pour sonner les heures, est également
solidaire en rotation du renvoi 32. Le rochet des heures 36 est donc directement relié
cinématiquement au palpeur des heures.
[0021] Ainsi, il apparaît que le différentiel peut occuper trois configurations utiles différentes
en agissant sur les deux entrées, correspondant aux trois phases du déroulement de
la sonnerie mentionnées ci-dessus.
- Une première configuration dans laquelle la roue porte-satellites 26 est libre en
rotation et dans laquelle la roue solaire inférieure 22 est bloquée : la roue solaire
supérieure 30 et les éléments qui lui sont solidaires sont libres de tourner. Les
satellites 24 et 28 tournent en effet autour de l'axe A-A du différentiel 20, car
les satellites inférieurs 24 roulent sur la roue solaire inférieure 22 qui est bloquée.
- Une deuxième configuration dans laquelle la roue porte-satellites 26 est bloquée en
rotation et la roue solaire inférieure 22 est libre d'être entraînée par le rouage
12 : la roue solaire supérieure 30 est alors libre d'être entraînée par le rouage.
En effet, dans ce cas, les satellites se comportent comme un simple renvoi vertical
et transmettent la rotation de la roue solaire inférieure 22 à la roue solaire supérieure
30.
- Une troisième configuration dans laquelle la roue porte-satellites 26 et la roue solaire
inférieure 22 sont bloquées en rotation : la roue solaire supérieure 30 est elle aussi
bloquée, de ce fait, en rotation. Les satellites 24 et 28 ne peuvent, dans ce cas,
ni tourner sur eux-mêmes, ni tourner autour de l'axe A-A du différentiel.
[0022] On comprend donc que, dans la première configuration ci-dessus, les râteaux 18 liés
cinématiquement au palpeur des heures, peuvent bouger indépendamment du rouage 12
et du barillet 10. Cette configuration est celle qui est utilisée, lors du déclenchement
de la sonnerie, pour permettre aux palpeurs des différents râteaux, de tomber sur
leur limaçon respectif pour prendre une information relative au temps courant. La
deuxième configuration permet de relier cinématiquement le barillet 10 aux râteaux
18. C'est donc celle qui est utilisée au cours du déroulement de la sonnerie pour
que les râteaux se déplacent relativement à leur levée pour actionner les marteaux.
Enfin, la troisième configuration correspond à la situation dans laquelle les râteaux
18 sont arrêtés et maintenus au repos.
[0023] Comme on le comprendra mieux dans la suite de la description, le blocage de la roue
solaire inférieure 22 se fait, selon le mode de réalisation préféré représenté sur
les dessins, en bloquant le dévidement du barillet de sonnerie 10. Avantageusement,
ce blocage est obtenu par un élément de butée 38 agencé de manière à évoluer entre
une première et une deuxième positions extrêmes, l'élément de butée 38 croisant, dans
l'une de ces positions extrêmes, la course d'une goupille 40 montée en saillie sur
l'organe régulateur 14. C'est en effet à cet endroit du rouage que le couple est le
moins important et que le blocage peut se faire avec une sécurité optimale. Ces éléments
sont visibles sur la figure 6 et leur actionnement sera décrit ci-après.
[0024] On peut voir sur la figure 3 que le blocage de la roue porte-satellites 26 se fait
directement par l'intermédiaire d'un verrou 42, ayant la forme d'un crochet 42a disposé
sur une bascule 42b et susceptible d'évoluer entre une première et une deuxième positions
extrêmes, le crochet 42a coopérant avec la denture de la roue porte-satellites 26
lorsqu'il se trouve dans l'une de ces positions extrêmes.
[0025] II est particulièrement important que ces différentes phases soient coordonnées avec
précision. L'invention propose une solution particulièrement avantageuse pour y parvenir
en commandant la manière dont l'élément de butée 38, d'une part, et le verrou 42,
d'autre part, évoluent chacun entre leur première et deuxième positions extrêmes.
[0026] Un arbre à cames 50, particulièrement visible sur la figure 3, est monté pivotant
dans le bâti et comporte une première came 52 destinée à commander le blocage de la
roue solaire inférieure 22 et une deuxième came 54 commandant le blocage de la roue
porte-satellites 26.
[0027] Les cames et les étoiles sont représentées individuellement à la figure 4. L'arbre
à cames 50 est positionné par une première étoile 56 comportant un premier niveau
56a (figure 4a) muni de douze dents coopérant avec un sautoir 58 et un deuxième niveau
56b (figure 4b) ne comportant que quatre dents, régulièrement réparties sur un taillage
de douze dents et superposées avec les dents du premier niveau. Cette étoile 56 remplit
également la fonction de mobile d'entraînement de l'arbre 50, comme il sera décrit
en détail par la suite.
[0028] Le fonctionnement du différentiel faisant intervenir trois configurations, l'étoile
de positionnement 56 est nombrée selon un multiple de trois, douze présentant un pas
angulaire entre deux positions consécutives avantageux par rapport à la taille de
ces pièces et à l'espace disponible.
[0029] La première came 52 représentée à la figure 4c, présente une succession de parties
saillantes et de parties creuses. Comme mentionné ci-dessus et illustré par la figure
6, le blocage de la roue solaire inférieure 22 se fait au niveau de l'organe régulateur
14. L'élément de butée 38 peut être disposé à l'extrémité d'une double bascule 58,
comprenant deux bascules 58a et 58b articulées l'une avec l'autre par un tenon 58c
solidaire de l'une d'elles 58a et coopérant avec un logement 58d ménagé dans l'autre
58b. Un ressort 60 est disposé de manière à appuyer l'extrémité de la bascule 58a
contre la première came 52. Les points de pivot de la double bascule 58 sont agencés,
dans l'exemple, de manière à ce que, lorsque la bascule 58a appuie contre une partie
saillante de la came 52, l'élément de butée 38 coopère avec l'organe régulateur 14,
ce qui bloque la roue solaire inférieure 22. A l'inverse, lorsque la came 52 présente
une partie creuse à la bascule 58a, la roue solaire inférieure 22 est libre. Ainsi,
pour un cycle de sonnerie, la came 52 est dotée d'une succession d'une partie saillante,
d'une partie creuse et d'une partie saillante, cette série étant répétée quatre fois
selon l'exemple d'un arbre à cames 50 à douze positions.
[0030] La deuxième came 54 (figure 4d) présente également une succession de parties saillantes
et de parties creuses. Un ressort 62 est agencé de manière à appuyer l'extrémité de
la bascule 42 ne portant pas le crochet 42a contre la came 54. Dans l'exemple, le
point de pivot de la bascule 42 est agencé de manière à ce que, lorsque la came 54
présente une partie saillante à la bascule 42, le crochet 42a est en dehors de la
denture de la roue porte-satellites 26 qui est donc libre en rotation. A l'inverse,
lorsque la bascule 42 appuie contre un creux de la came, la roue porte-satellites
26 est bloquée. Ainsi, pour un cycle de sonnerie, la came 54 est dotée d'une succession
d'une partie saillante et de deux parties creuses, cette série étant répétée quatre
fois selon l'exemple d'un arbre à cames à douze positions.
[0031] L'homme du métier saura coordonner les deux cames de manière à avoir les positions
suivantes:
Configuration |
Première came |
Roue solaire inférieure |
Deuxième came |
Roue porte-satellites |
1 |
Saillie |
Bloquée |
Saillie |
Libre |
2 |
Creux |
Libre |
Creux |
Bloquée |
3 |
Saillie |
Bloquée |
Creux |
Bloquée |
[0032] Avantageusement, l'arbre comporte un méplat avec lequel coopère une structure complémentaire
52a, 54a que présente le diamètre intérieur des cames. Ainsi, celles-ci sont directement
usinées de manière à ce que leurs parties saillantes et creuses soient coordonnées
lorsqu'elles sont disposées sur l'arbre. Il peut en être de même pour le mobile d'entraînement.
Un autre type d'indexation, par exemple par une goupille traversant les cames, peut
être envisagée.
[0033] Afin d'expliquer comment l'arbre à cames 50 est entraîné pour passer d'une configuration
à une autre, on partira de la configuration 3 dans laquelle les râteaux 18 sont au
repos. Le passage à la configuration 1 se fait lors du déclenchement d'une sonnerie,
c'est-à-dire soit au passage, soit à la demande.
[0034] Pour le déclenchement au passage, on pourra se référer à la figure 3 qui montre un
doigt souple 70 destiné à coopérer avec le deuxième niveau 56b de l'étoile 56 et entraîné
en rotation par le mouvement de base de la pièce d'horlogerie. Par exemple, le doigt
70 effectue un mouvement de va-et-vient sous l'action d'une douille 72 dont le pourtour
définit une sorte de colimaçon et comporte un plan incliné 72a. Le doigt 70 est maintenu
appuyé contre la came par un ressort 74 au niveau d'un ergot 70a dont il est muni.
La douille est entraînée, dans le sens antihoraire par rapport à la figure 3, par
la roue des minutes du mouvement de base, à raison d'un tour par heure, ce qui fait
pivoter le doigt 70 dans le sens antihoraire et charge le ressort 74. Toutes les heures,
au passage de l'heure, l'ergot passe le plan incliné et le doigt 70, sous l'effet
du ressort 74, pivote dans le sens horaire et entraîne l'étoile 56 d'un pas, faisant
ainsi passer le différentiel à la configuration 1.
[0035] La douille 72 pourrait aussi comporter une pluralité de plans inclinés de manière
à actionner le doigt tous les quarts d'heure, pour sonner les quarts, un isolateur
pouvant alors être prévu s'il est souhaité que les heures ne soient pas sonnées lors
de la sonnerie des quarts.
[0036] Pour le déclenchement manuel, on se référera à la figure 5. II est proposé que l'utilisateur
actionne une targette 76 solidaire d'une crémaillère 78, à l'instar d'une répétition
à minutes conventionnelle. La crémaillère 78 engrène avec une denture extérieure d'un
anneau 80, coaxial avec le barillet de sonnerie 10. Cet anneau 80 est relié à l'arbre
du barillet 10 par un ressort radial 82 possédant un moyeu 82a monté à carré sur l'arbre
et typiquement deux lames élastiques 82b, exerçant une pression radiale vers l'extérieure
de la roue et se terminant par une portion dentée coopérant avec une denture intérieure
que comporte l'anneau 80. Le ressort 82 et la denture intérieure de l'anneau 80 sont
agencés de manière à former un encliquetage entre l'arbre du barillet 10 et la crémaillère
78. Ainsi, le pivotement de l'anneau 80 dans un sens entraîne l'arbre de barillet
en rotation, mais ni le pivotement de l'arbre du barillet dans l'autre sens, par exemple
lors du démontage du mouvement, ni l'entraînement de l'arbre lors du remontage manuel
du barillet de sonnerie ne provoque de déplacement de la targette 76.
[0037] La denture extérieure de l'anneau 80 transmet le mouvement de la targette à une roue
84 avec laquelle elle engrène. Cette roue 84 est munie d'un système de rappel 86,
par exemple un ressort spiral, permettant le retour de la targette 76 à sa position
de repos puisque le système d'encliquetage mentionné ci-dessus ne permet pas que ce
retour soit assuré par l'énergie fournie par le barillet 10, comme c'est le cas dans
les répétitions classiques. La roue 84 porte également un bras 88 monté sur son axe
et se terminant par une zone d'appui 88a destinée à coopérer avec une deuxième étoile
90 (figure 4e), jouant également le rôle d'élément d'entraînement de l'arbre 50, pour
faire avancer l'arbre à cames 50 d'un pas et faire passer le différentiel à la configuration
1. Cette étoile 90 est taillée sur le nombre douze mais ne comporte que quatre dents,
c'est-à-dire une par cycle de sonnerie. Elle est également bien visible sur la figure
7.
[0038] Ce dispositif d'enclenchement manuel fait l'objet d'une demande de brevet n°
EP 06124462.0 dans laquelle il est décrit plus en détail.
[0039] Dans une version simplifiée, on pourrait prévoir qu'une simple bascule entraînée
par un poussoir disposé dans la carrure de la montre, entraîne l'étoile 90 d'un pas,
sans réarmer le barillet.
[0040] Pour le passage de l'arbre à cames à la configuration 2, les dents de l'étoile 90
sont susceptibles de croiser le chemin d'une roue de transmission 92, mise en rotation
en permanence par le rouage principal du mouvement. Typiquement, cette roue est entraînée
par la roue de petite moyenne à raison d'un tour en trente secondes environ. L'homme
du métier saura déterminer la forme des dents de l'étoile 90 et de la roue de transmission
92 pour assurer une bonne transmission du couple.
[0041] Plus particulièrement, les dents de l'étoile 90 sont disposées sur l'arbre à cames
de manière à croiser le chemin de la roue de transmission 92 lorsque le différentiel
est dans sa première configuration. L'arbre à cames 50 est donc entraîné lentement
d'un pas et fait passer le différentiel 20 à la configuration 2.
[0042] On rappellera que, dans la configuration 2, les râteaux 18 sont reliés cinématiquement
au barillet 10 de manière à permettre le déroulement de la sonnerie en tant que tel.
L'arbre 50 ne doit donc avancer d'un pas supplémentaire qu'à la fin de la sonnerie.
[0043] Pour ce faire, un des râteaux 18, de préférence le râteau des minutes 18a, car c'est
lui qui intervient en dernier dans la sonnerie, ou une pièce qui lui est liée cinématiquement,
permet le déplacement d'un élément de transmission à la fin de la sonnerie. En référence
à la figure 5, cet élément peut être un doigt 94 agencé de manière à coopérer avec
la première étoile 56 pour faire avancer l'arbre à cames 50 d'un pas. Dans ce cas,
le râteau des minutes 18a porte une goupille 96 destinée à entraîner le doigt 94.
Avantageusement, ce doigt 94 se situe à l'extrémité d'une portion élastique d'une
bascule 98, ce qui améliore la sécurité du dispositif. Un ressort 99 maintient la
bascule 98 en appui contre la goupille 96. Ainsi, en fin de sonnerie, l'arbre à cames
50 avance d'un pas, ce qui permet au différentiel de passer à la configuration 3.
Un nouveau cycle de sonnerie peut démarrer.
[0044] Pour résumer, lorsque la sonnerie est au repos, le différentiel 20 est dans sa configuration
3, le barillet 10 étant verrouillé, et les râteaux 18 étant ainsi maintenues en position.
Lors du déclenchement de la sonnerie, soit manuel, soit au passage, l'arbre à cames
50 est entraîné d'un pas, ce qui permet d'amener le différentiel 20 dans sa configuration
1. Les râteaux sont alors débrayés du rouage de sonnerie 12 et ils peuvent alors tomber
librement, sous l'effet de leur ressort respectif, sur leur limaçon pour prendre une
information relative au temps courant. Cette étape est très rapide et se fait pendant
que la roue de transmission 92 entraîne la deuxième étoile 90 et fait passer le différentiel
20 dans sa configuration 2. Les râteaux sont alors reliés cinématiquement au barillet
10 qui est libéré. Le sens de déplacement des râteaux s'inverse alors et leur secteur
denté actionne les levées et les marteaux pour produire la sonnerie. Enfin, à la fin
de la sonnerie, la goupille 96 provoque l'avance d'un pas supplémentaire de l'arbre
à cames 50 de manière à ce que le mécanisme se trouve à nouveau dans sa position de
repos.
[0045] On notera que l'utilisation d'un arbre à cames pour commander le dispositif d'entraînement
de la sonnerie est très intéressante pour la sécurité du mécanisme. Grâce au fait
que le doigt 70 coopère avec le deuxième niveau 56b de l'étoile 56, si un déclenchement
au passage intervient au cours du déroulement d'une sonnerie qui vient d'être déclenchée
manuellement, alors le doigt 70 ne va trouver sur son chemin qu'un espace dépourvu
de dent et ne butera pas contre l'arbre à cames. Cette sécurité est particulièrement
avantageuse car tenter de déclencher une sonnerie au passage alors qu'une sonnerie
est déjà en cours provoquerait de graves dommages au mécanisme.
[0046] Le même effet est obtenu pour le déclenchement manuel grâce à la structure de l'étoile
90. Si un déclenchement manuel intervient au cours du déroulement d'une sonnerie qui
vient d'être déclenchée manuellement ou au passage, alors le bras 88 ne va trouver
sur son chemin qu'un espace dépourvu de dent et ne butera pas contre l'arbre 50. Combiné
au système de remontage manuel décrit ci-dessus, il est même possible de remonter
le barillet 10 uniquement par la targette, soit pendant une sonnerie, soit en ajustant
la course de la targette de manière à ne pas déclencher de sonnerie.
[0047] En variante, le déverrouillage de la source d'énergie peut être géré de manière classique,
tel que décrit dans l'ouvrage précité. Dans ce cas, l'arbre à cames peut ne comporter
qu'une seule came pour le déclenchement de la sonnerie.
[0048] Dans ce mode de réalisation, l'arbre à cames permet de centraliser en un seul endroit
du mouvement l'ensemble des contrôles du mécanisme de la sonnerie. Il est ainsi possible,
de manière très simple, de disposer des mécanismes de blocage de la sonnerie ou d'autres
permettant, au contraire, de déclencher la sonnerie à des moments programmés.
[0049] Ainsi, le mécanisme selon l'invention peut, en outre, comporter un dispositif de
silencieux 100 représenté sur la figure 7 et permettant à l'utilisateur d'empêcher
le déclenchement au passage de la sonnerie. A cet effet, un poussoir ou un correcteur
non représenté est disposé dans la carrure de la montre et fait évoluer une coulisse
102 entre une première position de repos et une deuxième position. Cette coulisse
102 est montée mobile en translation sur la platine du mécanisme de sonnerie et comporte,
dans ce but, deux oblongs 102a dans lesquels passent des vis à portée.
[0050] La coulisse 102 coopère avec un tenon 104 disposé sur une bascule 106. Un verrou
108 est monté pivotant, coaxial à la bascule 106. Le verrou 108 est agencé de manière
à pouvoir évoluer entre une première position de repos et une deuxième position dans
laquelle il coopère avec la deuxième étoile 90, pour empêcher la rotation de l'arbre
50. Plus particulièrement, le verrou 108 présente une échancrure qui épouse sensiblement
la circonférence de l'arbre à cames. L'échancrure définit un doigt 108a susceptible
d'interagir avec les dents de l'étoile 90. Ces dents sont conformées de manière à
venir s'appuyer sensiblement orthogonalement sur le doigt 108a, pour obtenir un blocage
efficace.
[0051] Le verrou 108 est doté d'un tigeron 110 susceptible de coopérer avec une surface
d'appui 106a que présente la bascule 106. Un premier ressort 112 maintient le tigeron
110 en appui contre la surface 106a. La force exercée par ce ressort 112 sur le verrou
tend à l'éloigner de l'arbre à cames 50 et à le ramener à sa première position. Un
deuxième ressort 114 est agencé de manière à plaquer la bascule 106 contre la coulisse
102.
[0052] Dans le mode de réalisation illustré, le doigt 108a bloque la rotation de l'arbre
50 lorsque la coulisse 102 est tirée, c'est-à-dire lorsqu'elle est dans sa position
la plus éloignée par rapport à l'arbre 50. Les positions extrêmes de la coulisse 102
peuvent être marquées par un système de cran, avantageusement obtenu au niveau du
correcteur ou du poussoir. Ainsi, lorsque l'utilisateur actionne le correcteur de
manière à tirer la coulisse 102, la bascule 106 pivote et, le ressort 112 étant moins
fort que le ressort 114, le verrou 108 est amené dans sa deuxième position et bloque
le pivotement de l'arbre à cames 50. Inversement, lorsque la coulisse 102 est poussée,
le verrou 108 revient à sa première position sous l'effet du ressort 112, libérant
l'arbre à cames 50.
[0053] Grâce au fait que le verrou 108 et la bascule 106 ne sont pas solidaires, le verrou
108 peut être amené dans sa deuxième position par un autre dispositif. Ainsi, une
deuxième bascule 116 est également montée coaxiale par rapport à la première. Cette
deuxième bascule 116 est munie d'un palpeur 116a maintenu par un troisième ressort
118 en appui contre une came 120 effectuant un tour, sensiblement en une durée égale
à la réserve de marche du barillet de sonnerie 10. La came 120 présente un creux disposé
de manière à se présenter au niveau de la bascule lorsque la réserve de marche du
barillet est inférieure à un seuil prédéterminé.
[0054] Lorsque la réserve de marche du barillet 10 devient inférieure à ce seuil prédéterminé,
la bascule 116 pivote et, le ressort 112 étant moins fort que le ressort 118, le verrou
108 est amené dans sa deuxième position et bloque le pivotement de l'arbre à cames
50. Inversement, lorsque la réserve de marche repasse au-dessus du seuil prédéterminé,
le verrou revient à sa première position sous l'effet du ressort 112, libérant l'arbre
à cames 50.
[0055] Dans le cas où le système de déclenchement manuel de la sonnerie permet de réarmer
le barillet de sonnerie 10, il est utile de prévoir que la sonnerie puisse se dérouler,
même si le dispositif de silencieux 100 est enclenché. A cet effet, lors du déclenchement
manuel, le bras 88 actionnant l'étoile 90 est disposé de manière à croiser, dans sa
course, le verrou 108 si celui-ci est dans sa deuxième position, de manière à l'amener
dans sa première position le temps nécessaire pour faire avancer l'arbre 50. Ce dégagement
doit se faire avant que le bras 88 exerce une poussée sur l'étoile 90. Ensuite, une
fois que l'arbre a pivoté, étant donné que le verrou se trouve en regard de portions
non dentées de l'étoile 90, il n'exerce plus de blocage, jusqu'à ce que, à la fin
de la sonnerie, il coopère avec une dent suivante.
[0056] L'homme du métier pourra prévoir d'autres cames pour actionner le dispositif de silencieux.
Par exemple, une came entraînée par le rouage du mouvement de base à raison d'un tour
par vingt-quatre heures peut définir des parties de la journée pendant lesquelles
la sonnerie au passage est enclenchée et d'autres, par exemple pendant la nuit, pendant
lesquelles elle est bloquée.
[0057] A l'instar du bras 88 actionné par le mécanisme de déclenchement manuel, l'homme
du métier pourra agencer un dispositif de déclenchement programmable de la sonnerie
qui peut trouver sa place aussi bien dans un mécanisme de grande sonnerie que dans
un mécanisme de répétition à minutes géré par un arbre à cames. Ce dispositif de déclenchement
programmable peut consister en un bras destiné à coopérer avec un mobile d'entraînement,
tel que l'étoile 56. Le bras est actionné par l'intermédiaire d'un système de type
GMT ou par une roue vingt-quatre heures entraînée par le mouvement principal. Un système
de réglage couplé à un affichage par un lanternage permet de définir l'heure à laquelle
le bras va croiser le mobile d'entraînement et déclencher une sonnerie. Il est ainsi
possible, très simplement, de combiner un réveil et une répétition.
[0058] L'utilisation d'un arbre à cames pour gérer les différentes phases du déroulement
d'une sonnerie peut également être intégré à un mécanisme de grande sonnerie de type
conventionnel, comme le montre la figure 8. Une bascule 120 actionne, via un cliquet
120a, un rochet de détente 122 d'un dispositif d'entraînement conventionnel 124, comportant
en outre un plateau d'entraînement 126 portant un cliquet 128 coopérant avec un deuxième
rochet 130. On pourra se référer à l'ouvrage précité intitulé « Les montres compliquées
» pour une description complète du fonctionnement d'un dispositif d'entraînement de
sonnerie conventionnel.
[0059] Une came similaire à la came 54 gère le déclenchement de la sonnerie. La bascule
120 est maintenue en appui sur la came, dont les parties creuses et saillantes impriment
un mouvement d'avance et de recul au cliquet 120a qui peut, dans ses mouvements, entraîner
le rochet de détente 122 et déclencher la sonnerie, de manière semblable au fonctionnement
classique de ce mécanisme d'entraînement. Le pivotement de l'arbre à cames peut être
commandé comme décrit précédemment.
[0060] Le déverrouillage de la source d'énergie peut être géré de manière classique, tel
que décrit dans l'ouvrage précité. Dans ce cas, l'arbre à cames peut ne comporter
qu'une seule came pour le déclenchement de la sonnerie. Le déverrouillage du barillet
peut aussi être géré par une deuxième came bloquant et débloquant le rouage par l'intermédiaire
d'une bascule, comme dans le mode de réalisation précédent.
[0061] Ainsi est proposé un nouveau mécanisme de sonnerie permettant de gérer les différentes
étapes du déroulement de la sonnerie, particulièrement dans une grande sonnerie, c'est-à-dire
dans une sonnerie permettant de sonner les heures au passage ou à la demande. Le mode
de réalisation présenté ci-dessus n'est qu'une illustration non limitative de l'invention
dont l'essentiel est d'utiliser un arbre à cames pour gérer les étapes de la sonnerie.
L'homme du métier pourra facilement adapter divers éléments de liaison entre l'organe
de commande et les entrées du différentiel sans sortir du cadre de l'invention. Il
pourra également trouver d'autres solutions que celles proposées pour faire avancer
l'arbre à cames. Ainsi, au lieu d'utiliser une roue de transmission pour faire passer
l'arbre de sa première à sa deuxième configuration, on peut prévoir d'effectuer cet
entraînement par l'intermédiaire d'un élément de transmission lié au râteau, à l'instar
du doigt 94, entraînant l'arbre une fois que les râteaux sont tombés sur leur limaçon.
1. Mécanisme de sonnerie comportant une source d'énergie (10) pour entraîner des râteaux
(18) et un rouage (12) reliant la source d'énergie (10) à un organe régulateur (14),
les râteaux (18) étant reliés cinématiquement à la source d'énergie (10) par l'intermédiaire
d'un dispositif d'entraînement de sonnerie (20, 124) disposé dans le rouage (12) et
actionné par un organe de commande, lesdits râteaux (18) étant destinés à coopérer
avec des limaçons pour prendre une information sur le temps courant, caractérisé en ce que l'organe de commande est un arbre à cames (50) doté d'au moins une came coopérant
avec le dispositif d'entraînement par l'intermédiaire d'au moins un élément de liaison
et d'au moins un mobile d'entraînement pour le faire pivoter lors du déclenchement
de la sonnerie.
2. Mécanisme de sonnerie selon la revendication 1, caractérisé en ce que le dispositif d'entraînement est un dispositif comprenant un rochet de détente, un
plateau d'entraînement portant un cliquet et en ce que ledit élément de liaison est agencé pour agir sur le rochet de détente lors du déclenchement
de la sonnerie.
3. Mécanisme de sonnerie selon la revendication 1, caractérisé en ce que le dispositif d'entraînement est un différentiel et en ce que ledit élément de liaison est agencé pour agir sur une entrée du différentiel lors
du déclenchement de la sonnerie.
4. Mécanisme de sonnerie selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le mobile d'entraînement est agencé de manière à permettre audit arbre à cames d'avancer
d'un pas lors du déclenchement de sonnerie afin de permettre aux râteaux de tomber
sur leur limaçon respectif.
5. Mécanisme de sonnerie selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'arbre à cames comprend une deuxième came pour actionner le verrouillage et le déverrouillage
de la source d'énergie, les deux cames étant indexées l'une par rapport à l'autre.
6. Mécanisme de sonnerie selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'arbre à cames est doté d'un deuxième mobile d'entraînement.
7. Mécanisme de sonnerie selon l'une des revendications 4 et 5, caractérisé en ce que le ou les mobiles d'entraînement sont agencés de manière à permettre audit arbre
à cames d'avancer
d'un pas lors du déclenchement de sonnerie afin de permettre aux râteaux de tomber
sur leur limaçon respectif,
d'un pas, après que les râteaux soient tombées sur leur limaçon, pour passer à une
deuxième étape du déroulement de la sonnerie au cours de laquelle les râteaux sont
entraînés par la source d'énergie, et
d'un pas, après que la sonnerie se soit déroulée, pour passer à une troisième étape
dans laquelle les râteaux et la source d'énergie sont bloqués.
8. Mécanisme selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend un dispositif de silencieux (100) muni d'un verrou (108) susceptible d'évoluer
entre une première position et une deuxième position, dans laquelle il coopère avec
le mobile d'entraînement (90) pour bloquer l'organe de commande (50).
9. Mécanisme selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens de déclenchement réglables pour coopérer avec le mobile d'entraînement
et déclencher une sonnerie à une heure choisie.