[0001] L'invention concerne une coque d'une chaussure de sport pour planche de glisse ainsi
que la chaussure de sport elle-même, et est particulièrement adaptée au domaine des
chaussures pour planches de glisse telles que ski ou surf, qui subissent des efforts
importants lors de leur utilisation au niveau de zones de contact avec un dispositif
de fixation de la planche de glisse. Enfin, l'invention concerne aussi un procédé
de fabrication d'une telle coque et chaussure de sport.
[0002] Une chaussure de ski est un bon exemple de chaussure de sport qui subit de nombreux
efforts et doit être dotée d'une bonne rigidité et dureté superficielle, notamment
au niveau de ses trottoirs avant et arrière qui coopèrent avec des mâchoires rigides
d'un dispositif de fixation positionné sur le ski. Toutefois, elle doit aussi posséder
une souplesse suffisante pour assurer un confort au skieur et lui permettre d'ouvrir
la chaussure pour la chausser et l'enlever et lui permettre de fléchir ses genoux
vers l'avant.
[0003] Pour répondre à ces contraintes élevées et contradictoires, une des solutions les
plus répandues consiste en la réalisation d'une chaussure de ski se composant d'une
tige rigide bi-injectée dans laquelle est inséré un chausson de confort. La tige rigide
se compose d'une coque entourant le pied et d'un collier articulé sur cette coque
et entourant le bas de la jambe. Cette tige est en matériau rigide, réalisée par un
procédé de bi-injection de deux matériaux plastiques de rigidité différente dont la
quantité de chacun de ces matériaux est prévue sur chaque zone de la tige pour répondre
au compromis entre les exigences de rigidité et dureté et celle de confort. Le matériau
le plus rigide et dur se retrouve notamment au sein des trottoirs, donc dans les zones
de coopération avec le dispositif de fixation sur le ski.
[0004] Ces chaussures conventionnelles présentent les inconvénients suivants :
- la fabrication de la tige nécessite des moulages complexes et coûteux pour mettre
en oeuvre la double injection de matériaux plastiques ;
- même un matériau plastique de grande dureté présente des propriétés mécaniques insuffisantes
et subit une usure rapide dans les zones de liaison avec les mâchoires des dispositifs
de fixation sur les skis ;
- la tige présente une esthétique limitée, qui se dégrade vite du fait de l'usure de
surface mentionnée au point précédent.
[0005] Le document
EP0582553 décrit une autre solution qui consiste en l'ajout d'un renfort consistant en l'ajout
d'une pièce métallique fixée par une liaison mécanique de type rivets ou équivalent
au reste de la structure de la chaussure en matériau plastique. Ce procédé est complexe
car il repose sur la modification profonde de la structure de la tige rigide de la
chaussure, la paroi de la chaussure consistant sur certaines zones en la combinaison
d'un matériau plastique avec ce renfort métallique. Le procédé de fabrication nécessite
l'usinage séparé de la pièce métallique puis son assemblage avec la tige plastique
moulée séparément et représentant une tige incomplète. Il n'est pas possible de réaliser
sans surcoût inacceptable des formes complexes de renfort métallique avec ce procédé
et seule la surface supérieure horizontale du trottoir comporte ce renfort. D'autres
surfaces avoisinantes en contact avec des dispositifs de fixation de ski restent en
matériau plastique et subissent l'usure rapide comme dans les solutions bi-injectées
mentionnées au paragraphe précédent. Ainsi, cette solution permet d'offrir des chaussures
de structure plus rigide, mais ne répond pas de manière satisfaisante aux usures de
surface provoquées par la liaison avec les dispositifs de fixation. De plus, elle
présente l'inconvénient supplémentaire d'alourdir significativement le poids de la
chaussure.
[0006] Le document
FR2198360 décrit une autre solution alternative dans laquelle une partie importante de la coque
est réalisée intégralement en métal. Cette solution a vite été abandonnée car elle
présente les inconvénients d'une chaussure trop rigide et peu confortable, très coûteuse
et lourde du fait de la quantité importante de métal utilisée, et enfin aux mauvaises
propriétés thermiques, le métal conduisant rapidement le froid vers l'intérieur de
la chaussure.
[0007] Un objet de la présente invention consiste à proposer une coque de chaussure de sport
ne présentant pas les inconvénients précédents.
[0008] Plus précisément, un premier objet de la présente invention consiste à proposer une
coque de chaussure de sport qui permette d'atteindre une bonne résistance à l'usure
au niveau de ses surfaces de liaison avec un dispositif de fixation sur une planche
de glisse, en conservant une structure simple, un poids minimal, et avec une esthétique
attrayante.
[0009] Un second objet de la présente invention consiste à proposer un procédé de fabrication
simple et peu coûteux pour coque de chaussure de sport.
[0010] Le concept de l'invention est avantageux en ce qu'il ne modifie pas la structure
de la coque de la chaussure de sport, mais ajoute une couche de surface métallique
au moins sur ses surfaces de liaison, comme les trottoirs d'une chaussure de ski,
la couche métallique étant obtenue par un procédé de métallisation. Cette approche
est une alternative plus simple, plus efficace et moins coûteuse que les solutions
basées sur l'intégration de renforts dans la structure de la chaussure. Elle reste
compatible avec toutes les chaussures existantes, notamment avec les chaussures les
plus simples obtenues par une bi-injection ou une seule injection de matériau plastique.
[0011] L'invention est plus précisément définie par les revendications.
[0012] Ces objets, caractéristiques et avantages de la présente invention seront exposés
en détail dans la description suivante d'un mode d'exécution particulier fait à titre
non-limitatif en relation avec les figures jointes parmi lesquelles :
La figure 1 représente une vue en perspective de côté d'une chaussure de ski selon
l'invention ;
la figure 2 représente un agrandissement du trottoir avant de la chaussure de la figure
1 selon le mode d'exécution de l'invention ;
la figure 3 représente une vue en perspective simplifiée d'une chaussure de surf des
neiges selon un mode d'exécution de l'invention.
[0013] Les figures 1 et 2 illustrent à titre d'exemple une chaussure de ski 1, comprenant
un collier 7 articulé sur une coque 2 autour d'un axe 8, l'ensemble recevant un chausson
de confort 9. La coque 2 est dans un matériau plastique habituel comme un polyuréthane
de dureté 55 shd par exemple. Elle comprend des trottoirs avant 4 et arrière 3 normalisés,
destinés à coopérer avec un dispositif de fixation de ski. Selon le concept de l'invention,
les trottoirs 3, 4 sont recouverts par une couche métallique protectrice, de faible
épaisseur de l'ordre de quelques micromètres, qui remplit une fonction de protection
de la chaussure contre les usures provoquées par la coopération avec le dispositif
de fixation en augmentant la dureté superficielle de la zone considérée. Cette zone
correspond donc aux trottoirs normalisés. Elle s'étend avantageusement au moins sur
les surfaces horizontales 10 des trottoirs qui reçoivent les mâchoires d'un dispositif
de fixation. D'autre part, il est aussi avantageux d'étendre la couche de surface
métallique sur la paroi verticale 11 des trottoirs au-dessus de la zone horizontale
10 précédente, pour résister à l'usure provoquée par les contacts avec les mâchoires
des dispositifs de fixation du type « à prise sur tige », ainsi que sur la surface
verticale 12 des trottoirs au-dessous de la zone horizontale 10 précédente, pour résister
à l'usure provoquée par les contacts avec les mâchoires des dispositifs de fixation
du type « à prise sur semelle », comme cela est illustré sur les figures.
[0014] L'invention porte aussi sur le procédé de fabrication d'une telle coque de chaussure
de ski, qui comprend une étape de métallisation d'au moins un trottoir de la coque
de la chaussure. La coque peut être obtenue par une ou plusieurs étapes d'injection
de matériau plastique. Ce procédé de métallisation peut consister en une métallisation
sous vide ou une métallisation par électrolyse, connues de l'art antérieur.
[0015] Le matériau métallique utilisé peut par exemple comprendre de l'aluminium, de l'argent,
du cuivre, du nickel ou du chrome. Le procédé de métallisation utilisé permet d'obtenir
une couche métallique physiquement liée à la paroi plastique de la chaussure sur toute
sa surface, par un accrochage mécanique ou chimique par exemple, ce qui participe
à sa propriété d'augmentation importante de la dureté de la surface de la chaussure.
La couche obtenue présente une faible épaisseur, généralement comprise entre quelques
nanomètres et quelques micromètres, en tous cas inférieure à quelques centièmes de
millimètres. Cette solution de surface de chaussure métallisée permet donc d'augmenter
significativement la dureté de la paroi d'une chaussure qui conserve par ailleurs
ses autres propriétés sensiblement inchangées en terme notamment de structure mécanique,
rigidité, poids, épaisseur.
[0016] Cette solution est compatible avec toutes les chaussures de l'art antérieur et peut
être notamment combinée avec les chaussures incluant des renforts, dans la structure
des trottoirs par exemple. Il est bien sûr possible d'appliquer avantageusement ce
procédé de métallisation à uniquement un seul trottoir, ou à toute autre zone de la
chaussure pour laquelle une plus grande dureté serait souhaitée, comme les zones des
chaussures de compétition pouvant subir des usures par les chocs avec des piquets
de slalom par exemple.
[0017] L'invention a été décrite dans le cas d'une coque de chaussure de ski mais elle pourrait
être appliquée à toute coque et chaussure de sport pour planche de glisse, comprenant
une surface plastique de liaison destinée à coopérer avec un dispositif de fixation
de la planche de glisse. Par exemple, la figure 3 illustre une chaussure 21 de surf
des neiges comprenant une zone latérale métallisée 22 pour coopérer avec des mâchoires
24 de dispositifs de fixation 23 dits à « step-in ».
[0018] Finalement, la solution atteint bien les objets recherchés et présente les avantages
suivants :
- le procédé de fabrication est simple et peu coûteux, s'ajoute à tout autre procédé
de fabrication existant pour une chaussure de sport ; le concept de l'invention ne
modifie pas la structure de la chaussure, qui présente des parois habituelles, sur
lesquelles est ajoutée une couche protectrice superficielle de grande dureté sur certaines
zones choisies ;
- la couche métallique apporte une dureté permettant d'atteindre une résistance de surface
efficace aux parties de chaussure particulièrement sollicitées, et limite ainsi grandement
leur usure prématurée ;
- la couche de surface métallique est visible à l'oeil nu et offre une esthétique attrayante.
1. Coque de chaussure de sport pour planche de glisse, comprenant une partie dans un
matériau plastique et une surface de liaison (3, 4) apte à coopérer avec un dispositif
de fixation de la planche de glisse, caractérisée en ce que la partie en matériau plastique est recouverte par une fine couche de surface métallique
obtenue par métallisation au niveau d'au moins une partie de la surface de liaison
(3, 4).
2. Coque de chaussure de sport pour planche de glisse selon la revendication 1, caractérisée en ce que la couche de surface métallique a une épaisseur inférieure à quelques centièmes de
millimètre.
3. Coque de chaussure de sport pour planche de glisse selon la revendication 2, caractérisée en ce que la couche de surface métallique a une épaisseur comprise entre quelques nanomètres
et quelques micromètres.
4. Coque de chaussure de sport pour planche de glisse selon l'une des revendications
précédentes, caractérisée en ce que la couche de surface métallique présente un accrochage physique, de type mécanique
ou chimique, sur toute sa surface avec le matériau plastique qu'elle recouvre.
5. Coque de chaussure de sport selon une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la couche de surface métallique comprend de l'aluminium ou de l'argent ou du cuivre
ou du nickel ou du chrome.
6. Coque de chaussure de ski selon une des revendications précédentes, caractérisée en ce qu'elle comprend une couche de surface métallique sur au moins les trottoirs avant (4)
et/ou arrière (3).
7. Coque de chaussure de ski selon la revendication précédente, caractérisée en ce qu'au moins la zone (10) horizontale d'un trottoir (3, 4) destinée à recevoir l'appui
d'une mâchoire d'un dispositif de fixation est recouverte par une couche de surface
métallique.
8. Coque de chaussure de ski selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la couche de surface métallique s'étend sur les surfaces verticales (11, 12) respectivement
au-dessus et/ou au-dessous de la zone (10) horizontale d'un trottoir (3, 4).
9. Chaussure de sport pour planche de glisse comprenant une coque selon une des revendications
1 à 8.
10. Procédé de fabrication d'une coque de chaussure de sport pour planche de glisse selon
une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de métallisation d'au moins une surface en matériau plastique
destinée à venir en contact avec un dispositif de fixation sur une planche de glisse.
11. Procédé de fabrication d'une coque de chaussure de sport pour planche de glisse selon
la revendication précédente, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de métallisation sous vide ou par électrolyse.
12. Procédé de fabrication d'une coque de chaussure de sport pour planche de glisse selon
la revendication 10 ou 11, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de fabrication d'au moins une partie de la coque par une ou
plusieurs injection(s) de matériau plastique.