[0001] La présente invention est relative à un dispositif d'assèchement d'un milieu poreux,
notamment un mur ou une maçonnerie, disposant de moyens de mémorisation et de contrôle
de fonctionnement.
[0002] Pouvant être issues de différents phénomènes, l'humidité est une de la principale
cause de dégradation des habitats et autres bâtiments.
[0003] Généralement révélée par des signes annonciateurs tels la corrosion, l'apparition
de moisissures, de mousses ou la desquamation de la pierre, l'humidité provoque des
dégradations se traduisant par divers désordres au niveau des structures bâties.
[0004] Ainsi, au-delà des dégradations esthétiques sur l'aspect extérieur d'un mur par exemple
et des nuisances telles que l'odeur et l'insalubrité, l'humidité diminue la résistance
mécanique des matériaux de construction, engendre des variations dimensionnelles et
augmente la conductivité thermique des matériaux de construction. A long terme, c'est
la solidité des murs d'un habitat et la santé des habitants qui sont affectées.
[0005] Les trois principales causes d'humidité sont les infiltrations d'eau, notamment au
niveau des fissures et des joints, les remontées d'eau du sol par effet de capillarité
dans les murs de fondation, et la condensation causée par les échanges hygrométriques
au niveau des murs et des cloisons séparant des volumes à différentes températures.
Plusieurs causes d'humidité pouvant même se combiner au niveau d'un même mur.
[0006] L'humidité issue d'infiltrations peut être combattue en surveillant et en entretenant
correctement les joints et les façades les plus exposées aux intempéries. Une aération
ou un système de ventilation approprié et en état de fonctionnement suffisent généralement
à limiter la condensation dans un local fermé, notamment dans les caves.
[0007] Selon une première approche, pour éviter les remontées d'eau du sol dans un mur enterré,
il suffit d'empêcher l'eau d'atteindre les fondations et les murs enterrés. A cet
effet, il peut être prévu des systèmes de drainage périphérique ou vertical ou la
création d'une barrière étanche pour couper le flux capillaire dans le mur.
[0008] Une autre solution consiste à prévoir des dispositifs, comme un siphon atmosphérique
ou une aération par doublage intérieur, afin d'évacuer l'eau remontant dans les capillaires
du mur.
[0009] Cependant, les solutions énumérées ci-dessus ont l'inconvénient de devoir être prévues
lors de la construction dudit mur enterré ou nécessitent de gros travaux pour une
mise en place postérieure à la construction.
[0010] Une alternative simple, développée dans le document
FR-2.846.571, permet de refouler les remontées capillaires et d'assécher un mur par le principe
de l'électro-osmose. Plus particulièrement, le procédé d'assèchement par électro-osmose
active décrit dans ce document
FR-2.846.571 utilise des électrodes, au moins une cathode et au moins une anode, entre lesquelles
est établie une différence de potentiel de façon à inverser le courant produit par
les remontées capillaires et donc conduire à l'assèchement de la maçonnerie.
[0011] Une amélioration de ce traitement d'assèchement, appelée électrophorèse, consiste
à remplir les puits contenant les électrodes utilisées pour l'électro-osmose active
d'un produit contenant des particules métalliques qui vont progressivement colmater
les capillaires du matériau de construction.
[0012] Les dispositifs de l'art antérieur, comme celui décrit dans le document
FR-2.846.571, se limitent à fournir des moyens facilitant la mise en oeuvre de l'assèchement d'un
mur par électro-osmose active, en assurant par exemple la bonne conductivité entre
les électrodes et le milieu poreux à assécher ou en prévoyant des moyens d'absorption
de l'eau refoulée du mur grâce à l'inversion du courant capillaire.
[0013] De plus, les dispositifs de l'art antérieur prévoient au mieux des moyens de mesure
permettant à un technicien de visualiser lors d'une visite de contrôle le taux d'humidité
instantané dans le mur, ils ne permettent pas une surveillance régulière du traitement
et donc un contrôle total de son évolution.
[0014] La présente invention vise à pallier les inconvénients des dispositifs de l'art antérieur
et propose un dispositif autorisant un suivi total de l'évolution d'un traitement
d'assèchement d'un milieu poreux à assécher par le procédé d'électro-osmose active.
[0015] A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif d'assèchement d'un milieu poreux
comprenant au moins deux électrodes, au moins une anode et au moins une cathode, entre
lesquelles est appliquée une différence de potentiel et disposant de moyens de mémorisation
et de contrôle des paramètres de fonctionnement.
[0016] D'autres caractéristiques et avantages ressortiront de la description qui va suivre
de l'invention, description donnée à titre d'exemple uniquement, en regard des dessins
annexés sur lesquels :
- la figure 1 est une représentation schématique de la mise en oeuvre d'un dispositif
d'assèchement selon l'invention,
- la figure 2 est un schéma de principe du dispositif d'assèchement selon l'invention.
[0017] Afin de permettre la mise en oeuvre de l'assèchement d'un milieu poreux par électro-osmose
active, le dispositif 10 d'assèchement selon l'invention comprend au moins deux électrodes
12, au moins une anode et au moins une cathode, entre lesquelles est appliquée une
différence de potentiel.
[0018] Comme illustré sur la figure 1, le dispositif 10 d'assèchement comprend au moins
une électrode 12 implantée dans le milieu poreux 14 à assécher, notamment une maçonnerie,
et au moins une électrode 12, dite « prise de terre », implantée dans une zone du
milieu poreux à assécher vers laquelle l'eau peut être récupérée ou évacuée, notamment
dans le sol dans le cas d'une maçonnerie enterrée.
[0019] De préférence, les électrodes 12 du dispositif 10 sont réalisées en un matériau électriquement
bon conducteur et présentent une longueur active de contact avec le milieu 14 poreux
dépendant sensiblement de l'épaisseur dudit milieu.
[0020] Comme illustré en figure 1, une électrode 12 implantée dans le milieu à assécher
se présente sous la forme d'un conducteur 16 de forme et de dimensions adaptées pour
être implanté dans le milieu 14 poreux à assécher.
[0021] Un tel conducteur 16 peut être glissé dans un logement 18 créé pour la mise en oeuvre
d'un assèchement à l'aide d'un dispositif 10 selon l'invention. De manière simple,
ce logement 18 associé à un conducteur 16 peut consister en un perçage borgne, aussi
appelé puit, dans le milieu 14 à assécher, ledit logement permettant de recevoir au
moins la longueur active d'un conducteur 16.
[0022] La réalisation d'un logement 18 et/ou la mise en place d'un conducteur 16 s'effectue
à une hauteur sensiblement supérieure à la hauteur atteinte par l'eau issue des remontées
capillaires dans le milieu 14 à assécher, ou au moins à une hauteur supérieure aux
signes annonciateurs d'humidité constatés sur les faces extérieures
F du milieu poreux 14 à assécher.
[0023] L'électrode 12 implantée dans une zone du milieu 14 à assécher vers laquelle l'eau
peut être récupérée ou évacuée sera nommée prise de terre et peut se présenter sous
la forme d'un conducteur 16' glissé dans un logement 18, ou puit, réalisé dans ladite
zone. Dans le cas d'une maçonnerie enterrée, la prise de terre peut consister en un
simple piquet en matériau électriquement conducteur enfoui dans le sol.
[0024] Avantageusement et afin d'accélérer l'assèchement en traitant plusieurs zones du
milieu 14 à assécher, notamment un mur, simultanément, plusieurs conducteurs 16 peuvent
être implantés à intervalles réguliers sur la longueur du milieu 14 à assécher, une
seule prise de terre étant généralement suffisante.
[0025] Une différence de potentiel est ensuite établie entre au moins un conducteur 16 et
la prise de terre, tous deux reliés à des moyens générateurs 20 d'un signal de traitement
par l'intermédiaire de câbles 22 adaptés. De préférence, le signal de traitement est
un courant continu sous faible tension suffisant à inverser le courant capillaire
et permettant de limiter la consommation électrique en minimisant la puissance électrique
du dispositif 10 en fonctionnement, environ 1 Watt pour donner un ordre d'idée.
[0026] Le dispositif 10 d'assèchement selon l'invention et plus particulièrement ses moyens
générateurs 20 sont adaptés pour être alimentés par une tension secteur ou par un
accumulateur, de type batterie par exemple, et sont à ce titre protégés par des moyens
de protection 22 tel un fusible.
[0027] Après la mise en place des différentes électrodes 12, le dispositif 10 d'assèchement
est mis en fonctionnement avec les paramètres adéquats, des moyens d'affichage 24
permettant au technicien chargé de la mise en oeuvre de visualiser une image du taux
d'humidité résidant dans le milieu 14 à assécher.
[0028] Ces moyens d'affichage 24 peuvent se présenter sous différentes formes, à la portée
et connues de l'homme du métier, cependant, pour limiter les coûts de fabrication,
un afficheur à cristaux liquides est employé dans le dispositif 10 d'assèchement selon
l'invention.
[0029] Afin de permettre un suivi optimal par un technicien, les clients susceptibles d'utiliser
un tel dispositif 10 d'assèchement étant principalement des particuliers soucieux
de leur habitat et non des spécialistes en traitement d'assèchement, le dispositif
selon l'invention comprend des moyens 26 de mémorisation et de contrôle des paramètres
de fonctionnement.
[0030] Ces moyens 26 de mémorisation et de contrôle des paramètres de fonctionnement vont
permettre de créer et de stocker un historique horodaté desdits paramètres sur une
période d'au moins deux ans pour donner un ordre d'idées. Lesdits paramètres peuvent
être des mesures relatives audit assèchement, comme une mesure relative au taux d'humidité
dans le milieu poreux à assécher, ainsi que des paramètres propres au dispositif.
[0031] Ces moyens 26 de mémorisation et de contrôle des paramètres de fonctionnement sont
de préférence réalisés par un convertisseur analogique/numérique 28 et une mémoire
30. Le convertisseur 28 et le type de la mémoire 30 ne sont pas plus définis car de
nombreux choix de réalisation sont à la portée de l'homme du métier et l'orientation
vers une solution particulière dépend principalement de son coût de revient.
[0032] Le dispositif 10 d'assèchement selon l'invention intègre de plus des moyens 32 de
communication, ces moyens 32 de communication permettent de communiquer les paramètres
de fonctionnement enregistrés au cours du traitement d'assèchement : mesures relatives
audit traitement d'assèchement et paramètres propres au dispositif d'assèchement,
à un dispositif externe, tel un micro-ordinateur, susceptible de collecter lesdits
paramètres et de les interpréter via un programme adapté à cette application.
[0033] Ainsi, lors de visites de contrôle régulières, un contrôle fréquent assurant une
efficacité optimale du traitement d'assèchement, le technicien peut, s'il le juge
nécessaire, réajuster les paramètres de fonctionnement du dispositif 10 d'assèchement.
[0034] Ces moyens de communication 32 peuvent être réalisés par différentes technologies
: de la plus simple consistant en un port série, à la plus pointue comme les technologies
sans fil par radiofréquences de type Bluetooth ou par infrarouge, en passant par un
port USB.
[0035] Dans un mode de réalisation du dispositif d'assèchement optimisé pour une utilisation
à distance, les moyens de communication 32 peuvent se présenter sous la forme d'un
modem de communication autorisant le dispositif à être connecté à un réseau de télécommunication,
tel internet. Dans ce mode de réalisation optimisé du dispositif 10 d'assèchement
permettant à un technicien de recevoir à distance les paramètres enregistrés au cours
du fonctionnement, il peut aussi être prévu des moyens de commande 34 aptes à recevoir
des ordres de modification des paramètres de fonctionnement via lesdits moyens de
communication 32 et à commander les moyens générateurs 20 du signal de traitement
du dispositif 10 d'assèchement.
[0036] Les moyens 26 de mémorisation et de contrôle permettent donc au technicien d'intervenir
sur le traitement d'assèchement en connaissance de son évolution et des éventuelles
modifications des paramètres de fonctionnement, augmentant ainsi de manière significative
l'efficacité d'un traitement d'assèchement, dit d'électro-osmose active, par rapport
aux dispositifs de l'art antérieur.
[0037] La présente invention couvre aussi le procédé de mise en oeuvre d'un assèchement
d'un milieu 14 poreux grâce au dispositif 10 décrit ci-dessus.
[0038] Ainsi, un procédé de mise en oeuvre d'un assèchement d'un milieu 14 poreux grâce
au dispositif 10 d'assèchement peut consister à ajuster la différence de potentiel,
le nombre d'électrodes, ou plus particulièrement à ajuster le nombre et la répartition
en hauteur des conducteurs 16 dans le milieu 14 à assécher, en fonction de l'historique
horodaté des paramètres de fonctionnement fourni par les moyens 26 de mémorisation
et de contrôle, paramètres qui peuvent être des mesures relatives audit assèchement,
comme une mesure relative au taux d'humidité dans le milieu 14 poreux à assécher,
ou des paramètres propres au dispositif 10.
[0039] De façon connue, le dispositif 10 d'assèchement selon l'invention peut être utilisé
pour la mise en oeuvre d'un traitement par électro-osmose active, comme décrit ci-dessus,
combiné à un traitement par électrophorèse consistant à remplir les logements 18,
ou puits, recevant les conducteurs de produits de phorèse, contenant des particules
métalliques en suspension qui une fois cristallisées bloqueront les remontées d'eau
dans les capillaires du milieu 14 poreux.
1. Dispositif (10) d'assèchement d'un milieu (14) poreux, notamment une maçonnerie, comprenant
au moins deux électrodes (12), au moins une anode et au moins une cathode, entre lesquelles
est appliquée une différence de potentiel et disposant de moyens (26) de mémorisation
et de contrôle des paramètres de fonctionnement, ledit dispositif (10) d'assèchement
est caractérisé en ce qu'il intègre des moyens de communication (32) permettant de communiquer les paramètres
de fonctionnement enregistrés au cours du traitement d'assèchement à un dispositif
externe, tel un micro-ordinateur.
2. Dispositif (10) d'assèchement d'un milieu (14) poreux, notamment une maçonnerie, selon
la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens (26) de mémorisation et de contrôle des paramètres de fonctionnement sont
réalisés par un convertisseur analogique/numérique (28) et une mémoire (30).
3. Dispositif (10) d'assèchement d'un milieu (14) poreux, notamment une maçonnerie, selon
la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que le dispositif (10) intègre des moyens de communication (32), notamment sous la forme
d'un modem de communication, autorisant le dispositif (10) à être connecté à un réseau
de télécommunication, tel internet.
4. Procédé de mise en oeuvre d'un assèchement d'un milieu (14) poreux grâce à un dispositif
(10) d'assèchement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il consiste à ajuster la différence de potentiel, le nombre d'électrodes en fonction
de l'historique horodaté des paramètres de fonctionnement fourni par les moyens (26)
de mémorisation et de contrôle.
5. Procédé de mise en oeuvre d'un assèchement d'un milieu (14) poreux selon la revendication
précédente combiné à un traitement par électrophorèse.