[0001] La présente invention concerne un drain d'évacuation de liquides, dans un carter
d'échappement d'une turbomachine telle qu'un turboréacteur.
[0002] Le carter d'échappement d'une turbomachine comporte généralement une rainure qui
est formée en aval et à proximité de la bride de fixation amont de ce carter et qui
constitue une zone morte, c'est-à-dire à l'abri du flux primaire. Il est fréquent
que des liquides, tels que de l'eau, du carburant et de l'huile, soient retenus dans
une zone située « à 6 heures », c'est-à-dire vers le bas, dans cette rainure.
[0003] La stagnation de ces liquides n'est pas souhaitable, compte tenu notamment des risques
d'incendie et de ceux liés au gel, et pour cette raison, les carters d'échappement
comprennent généralement un orifice muni d'un drain au niveau de cette zone morte
afin d'évacuer les liquides vers l'extérieur de la turbomachine.
[0004] Ce drain est habituellement formé d'un corps cylindrique qui est soudé au carter
au niveau de l'orifice d'évacuation précité.
[0005] La réalisation de cette soudure est cependant une opération longue, délicate, difficilement
contrôlable et relativement dangereuse pour l'opérateur, et nécessite en particulier
des retouches manuelles afin d'éliminer le surplus qui dépasse dans le drain et dans
la veine primaire au niveau de la paroi interne du carter. Il est, de ce fait, nécessaire
de prévoir de l'ordre de 4 heures de travail pour réaliser l'opération complète de
soudure et d'élimination de surplus.
[0006] La présente invention a pour but d'apporter une solution simple, efficace et économique
à ce problème, en simplifiant notamment le montage du drain sur le carter d'échappement
et en réduisant considérablement le temps de travail nécessaire à ce montage.
[0007] L'invention a également pour but de garantir une bonne solidité et une étanchéité
correcte de la fixation du drain sur le carter.
[0008] Elle propose à cet effet un carter d'échappement de turbomachine, comportant une
rainure annulaire percée d'un orifice dans lequel est monté un drain formé d'un corps
cylindrique tubulaire, pour l'évacuation de liquides retenus dans cette rainure, caractérisé
en ce que le drain comprend une jupe formée à une extrémité du corps cylindrique et
sertie dans l'orifice de la rainure du carter pour la fixation du drain au carter.
[0009] La fixation du drain par sertissage permet d'éviter le recours à une soudure annulaire,
dont les inconvénients ont été évoqués précédemment, et offre ainsi un gain de temps
significatif lors du montage du drain sur le carter d'échappement de la turbomachine,
le temps de montage complet étant d'environ 30 minutes au lieu de plusieurs heures.
[0010] Avantageusement, le drain est réalisé dans un alliage métallique ayant un coefficient
de dilatation thermique supérieur au coefficient de dilatation thermique du carter
autour de l'orifice de montage du drain.
[0011] La dilatation du drain, sous l'effet de l'élévation de la température en fonctionnement,
induit un effet de blocage du drain dans l'orifice du carter, et permet ainsi d'améliorer
la fixation du drain au carter.
[0012] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, l'orifice de montage du drain
comprend, à une extrémité, une partie cylindrique reliée par un rebord interne à une
partie tronconique à l'autre extrémité de l'orifice, cette partie tronconique présentant
un angle au centre de 60 degrés environ. La jupe du drain, qui a une épaisseur inférieure
à celle du corps cylindrique et s'étend dans le prolongement de la surface interne
de ce corps cylindrique, est appliquée sur le rebord interne et sur la partie tronconique
après sertissage.
[0013] Cette configuration permet d'obtenir un sertissage optimal et de limiter au mieux
les risques de perte du drain en fonctionnement ou en phase de maintenance de la turbomachine.
[0014] Avantageusement, la partie cylindrique de l'orifice a un diamètre supérieur au diamètre
maximal de la partie tronconique.
[0015] La partie cylindrique forme ainsi un chambrage dans lequel l'extrémité du corps cylindrique
du drain portant la jupe est insérée, de sorte qu'un rebord annulaire du corps cylindrique,
formé à la base de cette jupe, est appliqué sur un fond de ce chambrage.
[0016] Selon une caractéristique de l'invention, l'extrémité libre de la jupe après sertissage
se trouve sensiblement au niveau de la surface interne de la rainure du carter.
[0017] Cela permet de garantir une bonne étanchéité entre le drain et le carter d'échappement
dans lequel il est monté, tout en conservant la planéité de la paroi interne de la
rainure de ce carter autour de son orifice d'évacuation.
[0018] Selon une autre caractéristique de l'invention, le drain est relié au carter par
au moins un point de soudure afin de renforcer sa fixation au carter.
[0019] L'invention concerne également une turbomachine, telle qu'un turboréacteur d'avion,
caractérisée en ce qu'elle comprend un carter d'échappement du type décrit ci-dessus.
[0020] L'invention concerne encore un drain de carter d'échappement dans une turbomachine,
caractérisé en ce qu'il comprend un corps cylindrique tubulaire prolongé à une extrémité
par une jupe cylindrique de sertissage ayant une épaisseur inférieure à celle du corps
et prolongeant la surface interne du corps cylindrique.
[0021] D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description suivante faite à titre d'exemple non limitatif et en référence aux
dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique en perspective d'un carter d'échappement de turbomachine
selon l'art antérieur ;
- la figure 2 est une vue schématique en coupe axiale d'une partie du carter d'échappement
de la figure 1 ;
- les figures 3 et 4 sont des vues schématiques partielles en coupe axiale d'un carter
d'échappement de turbomachine selon l'invention.
[0022] On se réfère d'abord à la figure 1, montrant un carter d'échappement 10 de turbomachine
d'un type connu, vu depuis l'amont, comprenant deux coques cylindriques coaxiales
respectivement intérieure 12 et extérieure 14, reliées par des bras obliques 16. La
coque extérieure 14 comporte à son extrémité amont une rainure annulaire 18, qui est
située en aval et à proximité de la bride amont 20 de fixation du carter d'échappement,
et dont une région située « à 6 heures », c'est-à-dire en bas, est percée d'un orifice
d'évacuation 22 muni d'un drain destiné à évacuer vers l'extérieur des liquides susceptibles
d'être recueillis dans cette rainure.
[0023] La figure 2 est une vue à plus grande échelle de l'orifice d'évacuation 22 et de
son drain 24 qui est formé d'un corps cylindrique tubulaire 26 fixé au rebord de l'orifice
22 par une soudure annulaire 28 formée sur le pourtour de cet orifice. La surface
30 de la soudure 28 reliant la paroi interne 32 du drain à la paroi interne 34 de
la rainure 18 du carter est tronconique.
[0024] Le montage du drain 24 sur le carter d'échappement 10 consiste notamment à réaliser
la soudure 28 puis à retoucher manuellement cette soudure afin d'éliminer les surplus
éventuels sur la paroi interne 32 du drain et sur la paroi interne 34 de la rainure
18, et pour former la surface tronconique de la soudure 28. Un tel montage nécessite
environ 4 heures de travail.
[0025] En fonctionnement, il est fréquent que de faibles quantités d'eau soient piégées
dans la rainure 18 de la coque extérieure 14 du carter d'échappement 10. Il se peut
qu'un peu de carburant soit également présent dans cette zone, notamment en cas de
démarrage avorté de la turbomachine, ou encore de l'huile en cas de fuite sur le circuit
correspondant. Le drain 24 permet l'évacuation de ces liquides vers l'extérieur en
évitant ainsi les risques liés au gel de ces liquides et à l'incendie.
[0026] La présente invention vise à modifier le mode de fixation du drain au carter d'échappement
afin d'éviter le recours à une soudure annulaire comme dans l'art antérieur.
[0027] La figure 3 représente schématiquement un drain 36 selon l'invention avant son montage
sur le carter d'échappement 10. Ce drain comprend un corps cylindrique tubulaire 38
et une jupe 40, qui est formée à une extrémité du corps 38, qui a une épaisseur inférieure
à celle de ce corps, et qui s'étend dans, le prolongement de la surface interne 42
du corps, cette jupe 40 étant destinée à permettre la fixation du drain 36 par sertissage
dans l'orifice 22 de la rainure 18 du carter. L'extrémité du corps cylindrique 38
portant la jupe 40 forme un rebord annulaire 44 à la base de cette jupe.
[0028] La figure 4 représente le drain 36 monté dans l'orifice 22 du carter d'échappement
10 après sertissage de sa jupe 40. Cet orifice a été usiné pour permettre ce sertissage
afin de fixer le drain au carter, et comprend à une extrémité extérieure à la rainure,
une partie cylindrique 46, reliée par un rebord interne 48 à une partie tronconique
50 à l'autre extrémité de l'orifice à l'intérieur de la rainure, cette partie tronconique
50 présentant un angle au centre de 60 degrés environ.
[0029] La partie cylindrique 46, dont le diamètre interne est sensiblement égal au diamètre
externe du corps cylindrique 38 du drain 36, forme un chambrage ayant un fond 52 limité
par le rebord interne 48 de l'orifice et sur lequel est appliqué le rebord annulaire
44 du drain 36.
[0030] La jupe 40 a un diamètre externe sensiblement égal au diamètre interne du rebord
48 et est appliquée sur la partie tronconique 50 de l'orifice 22, pour assurer la
retenue du drain au carter.
[0031] Le drain 36 est réalisé dans un alliage métallique à coefficient de dilatation thermique
supérieur à celui du carter d'échappement 10. Ainsi, l'élévation de température inhérente
au fonctionnement de la turbomachine induit un plaquage et un blocage de la jupe 40
sur les parties cylindrique 48 et tronconique 50 de l'orifice 22, ce qui a pour effet
de renforcer la fixation du drain 36 au carter 10.
[0032] L'extrémité libre de la jupe 40 se trouve sensiblement au niveau de la surface de
la rainure 18 du carter, afin d'optimiser le sertissage tout en évitant que cette
extrémité libre de la jupe dépasse dans la rainure.
[0033] Le sertissage de la jupe 40 est une opération simple et rapide, qui peut par exemple
être effectuée au moyen d'un pistolet à sertir, et nécessite environ 30 minutes.
[0034] Il peut néanmoins être avantageux, pour renforcer encore la fixation du drain 36
au carter d'échappement 10, de prévoir un ou plusieurs points de soudure reliant le
drain au carter.
[0035] Par ailleurs, en cas de besoin, par exemple si le drain 36 est détérioré, il est
possible de le remplacer par un drain soudé de type connu, après avoir repercé l'orifice
22 de la rainure 18 du carter d'échappement pour obtenir un orifice lisse compatible
avec ce type de drain.
1. Carter d'échappement (10) de turbomachine, comportant une rainure annulaire (18) percée
d'un orifice (22) dans lequel est monté un drain (36) formé d'un corps cylindrique
tubulaire (38), pour l'évacuation de liquides retenus dans cette rainure (18), caractérisé en ce que le drain (36) comprend une jupe (40) formée à une extrémité du corps cylindrique
(38) et sertie dans l'orifice (22) de la rainure (18) du carter (10) pour la fixation
du drain (36) au carter (10).
2. Carter de turbomachine selon la revendication 1, caractérisé en ce que le drain (36) est réalisé dans un alliage métallique ayant un coefficient de dilatation
thermique supérieur au coefficient de dilatation thermique du carter (10) autour de
l'orifice (22) de montage du drain (36).
3. Carter de turbomachine selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que l'orifice (22) de montage du drain (36) comprend, à une extrémité, une partie cylindrique
(46) reliée par un rebord interne (48) à une partie tronconique (50) à l'autre extrémité
de l'orifice (22), la jupe (40) du drain (36) étant appliquée sur le rebord interne
(48) et sur la partie tronconique (50) après sertissage.
4. Carter de turbomachine selon la revendication 3, caractérisé en ce que le diamètre interne de la partie cylindrique (46) de l'orifice (22) est sensiblement
égal au diamètre externe du corps cylindrique (38).
5. Carter de turbomachine selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que la jupe (40) a une épaisseur inférieure à celle du corps cylindrique (38) et s'étend
dans le prolongement de la surface interne (42) du corps cylindrique (38).
6. Carter de turbomachine selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'extrémité libre de la jupe (40) après sertissage se trouve sensiblement au niveau
de la surface interne de la rainure (18) du carter (10).
7. Carter de turbomachine selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la partie tronconique (50) de l'orifice (22) présente un angle au centre de 60 degrés
environ.
8. Carter de turbomachine selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le drain (36) est relié au carter (10) par au moins un point de soudure afin de renforcer
sa fixation au carter (10).
9. Turbomachine, telle qu'un turboréacteur d'avion, caractérisée en ce qu'elle comprend un carter d'échappement (10) selon l'une des revendications précédentes.
10. Drain de carter d'échappement dans une turbomachine, caractérisé en ce qu'il comprend un corps cylindrique tubulaire (38) prolongé à une extrémité par une jupe
cylindrique de sertissage (40) ayant une épaisseur inférieure à celle du corps (38).
11. Drain selon la revendication 10, caractérisé en ce que la jupe (40) prolonge la surface interne (42) du corps cylindrique (38).