[0001] La présente invention concerne la sécurité des supports d'information ou données.
Plus particulièrement, l'invention concerne la sécurisation des supports d'information
afin que les informations d'identification imprimées sur leur surface notamment ne
soient pas altérées ou modifiées, et que les supports ne soient pas ainsi réutilisés
frauduleusement.
[0002] L'invention se situe dans le domaine des documents d'identification à puce ou sans
puce, tel que des permis de conduire, des cartes d'identité, des cartes de membre,
des badges d'accès, des passeports, des cartes bancaires, des porte-monnaie électroniques,
des cartes multi-application et autres papiers de valeurs. Du fait de la valeur et
de l'importance associée à chacun de ces documents, ils font souvent l'objet de copies
non autorisées, d'altérations, de modifications, et contrefaçons.
[0003] Ainsi, par exemple, les impressions au moyen d'un laser ne permettent pas d'empêcher
l'ajout d'information. Un tel ajout d'information peut par exemple conduire à changer
complètement une photographie en rajoutant plus de cheveux et/ou une moustache et/ou
des lunettes etc... Un exemple de falsification de photographie par ajout de zones
noircies au moyen d'un faisceau laser est illustré sur la figure 1. Sur la carte 10
originale, des informations concernant l'identité du titulaire sont inscrites dans
une zone de texte 11, et une photographie 12 du titulaire est imprimée par exemple
au moyen d'un faisceau laser, par brûlage de la surface du corps de carte. La décoloration
locale de la surface qui en découle dépend de l'énergie disponible, du temps d'inscription
ainsi que de la matière du corps de carte utilisée. Cette photographie étant imprimée
par brûlage au laser de la surface du corps de carte, elle est indélébile et les zones
noircies ne peuvent pas être enlevées. En revanche, il est possible de rajouter des
zones noircies par exemple dans la zone de texte 11 pour modifier l'identité du titulaire
en rajoutant des caractères alphanumériques, mais aussi sur la photographie 12 pour
modifier la physionomie du titulaire. Dans l'exemple de la figure 1, la photographie
originale 12 de la carte 10 est modifiée, des cheveux sont ajoutés au moyen d'un faisceau
laser et des zones d'ombre sont rajoutées pour accentuer les pommettes et le teint
de la peau, de sorte qu'une nouvelle photographie falsifiée 12A est réalisée sur la
carte 10A. De même, l'identité du titulaire de la carte est falsifiée par modification
et ajout de caractères alphanumériques 11A.
[0004] Pour éviter que de telles fraudes soient réalisées sur les documents d'identification,
différents types de moyens de sécurisation sont utilisés. Une solution consiste à
superposer des lignes claires courbes, encore dénommées guilloches, sur une image
d'identification, de type photographie. Ainsi, si une impression ultérieure est réalisée,
les guilloches noircissent et apparaissent plus sombres que la surcharge rajoutée.
[0005] La demande de brevet
FR2890332 décrit une solution qui consiste à disposer des moyens anti-falsification invisibles
autour de la personnalisation graphique, c'est-à-dire dans les zones non imprimées
de la surface du support et à proximité immédiate des zones imprimées, c'est-à-dire
des zones alphanumériques ou des zones images. Ces moyens anti-falsification comprennent
par exemple un modèle de lignes qui sont révélées au moment d'une personnalisation
supplémentaire. Ainsi, si un fraudeur veut rajouter des cheveux autour de la photo,
les lignes plus foncées apparaitront dans les cheveux rajoutés. De même, si l'identité
du titulaire est modifiée, par rajout d'un deuxième patronyme par exemple, comme illustré
sur la figure 2, le patronyme « DURANT » rajouté lors de la personnalisation supplémentaire
révèle les lignes jusqu'alors cachées. Ainsi, une tentative de modification et d'altération
des informations d'identification du titulaire du support peut immédiatement être
détectée à l'oeil nu.
[0006] Cependant, cette solution reste limitée dans le sens où elle ne permet de détecter
des modifications que dans les zones dites blanches de la surface du support, situées
autour des zones imprimées, mais elle ne permet pas d'éviter des modifications dans
les différentes zones imprimées, comme sur le visage d'une photographie par exemple.
Par conséquent, même si cette solution permet d'éviter l'ajout de cheveux supplémentaires
à une photo, elle ne permet pas d'éviter l'ajout de lunettes, de moustaches, ou la
modification des traits d'un visage en accentuant plus ou moins les pommettes ou en
fonçant le teint par exemple.
[0007] D'autres solutions consistent à ajouter des éléments de sécurité de type hologrammes,
informations imprimées avec une encre réagissant aux rayonnements ultra-violets, des
micro-lettres cachées dans une image ou un texte etc...
[0008] Ces solutions permettent une bonne sécurisation des supports d'information mais elles
nécessitent du matériel et/ou des équipements supplémentaires engendrant des surcoûts
de production.
[0009] Aussi, le problème technique objet de la présente invention consiste à proposer un
support d'information sécurisé comprenant des informations de personnalisation agencées
sur au moins une de ses faces principales, ledit support comprenant en outre des moyens
anti-falsification invisibles disposés sur au moins une partie de ladite face et prévus
pour subir une modification d'apparence en cas de tentative de personnalisation supplémentaire,
qui permettrait de rendre immédiatement visible à l'oeil nu toute tentative de fraude
par une personnalisation supplémentaire, quelle que soit la zone du support, imprimée
ou non, dans laquelle cette personnalisation supplémentaire est réalisée.
[0010] La solution au problème technique posé est obtenue, selon la présente invention par
le fait que les moyens anti-falsification sont formés par une subdivision de chaque
pixel en une matrice de N points, lesdits N points ayant une densité de couleur différente
les uns des autres pour permettre l'obtention d'une densité de couleur moyenne de
ladite matrice équivalente à une densité de couleur prédéterminée pour le pixel correspondant,
au moins certains desdits N points de la matrice étant pré-sensibilisés pour induire
un assombrissement plus ou moins rapide de leur couleur, en cas de personnalisation
supplémentaire, par rapport à d'autres points non pré-sensibilisés.
[0011] Ainsi, un pixel imprimable, visible à l'oeil nu, est subdivisé en une matrice de
micro-pixels, encore dénommés points dans tout le reste de la description, invisibles
à l'oeil nu, chaque point possédant une densité de couleur telle que la densité de
couleur moyenne de la matrice corresponde à une densité prédéterminée pour le pixel
correspondant. Certains des points sont pré-sensibilisés pour réagir différemment
en cas de personnalisation supplémentaire. Ainsi, si un fraudeur essaye de modifier
une photo par ajout d'une surcharge, les points pré-sensibilisés de chaque matrice
subissant cette personnalisation additionnelle vont réagir plus ou moins que d'autres
et foncer plus ou moins vite. Par conséquent, en fonction du nombre de points pré-sensibilisés
par matrice et du degré de pré-sensibilisation de ces points, chaque matrice, ou pixel
correspondant, va réagir différemment et certains pixels apparaîtront plus foncés
ou plus clairs que d'autres pixels environnants. Ainsi, des lignes et/ou des textes
et/ou des logos apparaîtront dans des teintes plus claires et/ou plus foncées par
rapport à une densité de couleur moyenne, dans les zones où une personnalisation additionnelle
aura été effectuée.
[0012] L'invention porte également sur un procédé de sécurisation, d'un support d'informations
comprenant des informations de personnalisation agencées sur au moins une de ses faces
principales, ledit support comprenant en outre des moyens anti-falsification invisibles
disposés sur au moins une partie de ladite face et prévus pour subir une modification
d'apparence en cas de tentative de personnalisation supplémentaire. Le procédé est
remarquable en ce que la réalisation des moyens anti-falsification comprend les étapes
suivantes .
- subdiviser chaque pixel en une matrice de N points,
- pré-sensibiliser au moins certains desdits N points à une densité de couleur prédéterminée,
de sorte que la densité moyenne de la matrice équivaut à une densité prédéterminée
pour le pixel correspondant,
- lesdits points pré-sensibilisés étant prévus pour induire un assombrissement plus
ou moins rapide que les points non pré-sensibilisés en cas de personnalisation supplémentaire
de manière à modifier l'apparence visuelle du pixel correspondant à la matrice.
[0013] D'autres particularités et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description suivante faite à titre d'exemple illustratif et non limitatif, en référence
aux figures annexées qui représentent :
- la figure 1, déjà décrite, une carte d'identification supportant une zone de texte
et une photographie originales et une carte falsifiée supportant une zone de texte
et une photographie modifiées,
- la figure 2, déjà décrite, un détail de la surface d'un support d'information personnalisé
selon un mode de réalisation connu et les effets produits en cas de tentative de falsification,
- la figure 3, un schéma de quatre pixels dits « originaux », et de quatre pixels dits
« équivalents » subdivisés en matrices de points pré-sensibilisés conformément à l'invention,
- la figure 4, un schéma des effets produits en cas de tentative de falsification d'un
support d'information sécurisé selon l'invention.
[0014] Les exemples décrits ci-dessous concernent des cartes d'identification sensiblement
rigides, comme des cartes d'identité par exemple. Cependant, l'invention ne se limite
pas à ce type de cartes mais s'étend à toutes sortes d'objet d'identification, renfermant
ou non des composants électroniques, tel que des passeports ou autres papiers souples
de valeur par exemple.
[0015] Un support d'information comprend en général au moins deux surfaces principales,
verso et recto. Des informations de personnalisation sont agencées sur au moins une
de ses surfaces principales. Il comprend aussi des moyens anti-falsification invisibles
disposés sur au moins une partie de la face imprimée. Ces moyens anti-falsification
sont prévus pour subir une modification d'apparence en cas de tentative de falsification.
[0016] Les moyens anti-falsification peuvent donc être disposés juste sur les zones imprimées
d'une face ou bien sur toute la surface d'au moins la face supportant les informations
de personnalisation. Ils sont réalisés par subdivision de chaque pixel imprimable,
visible à l'oeil nu, en une matrice de N micro-pixels, invisibles à l'oeil nu.
[0017] Dans toute la suite de la description, le terme « assombrissement » est employé,
afin de simplifier la compréhension, pour désigner aussi bien un assombrissement qu'un
éclaircissement. Un tel assombrissement ou éclaircissement est obtenu selon le degré
de pré-sensibilisation des points constitutifs d'un pixel, c'est-à-dire selon leur
réactivité au faisceau laser.
[0018] Le terme « pré-sensibilisation » est utilisé dans toute la suite de la description
pour désigner les points constitutifs de pixels dont l'aspect visuel n'est pas modifié
mais qui peuvent changer d'apparence lors d'une tentative de fraude. Ainsi, par exemple,
des pixels blancs pré-sensibilisés à des niveaux différents présenteront des aspects
différents en cas de fraude. Pour des pixels gris, on parle aussi bien de pixels «
pré-sensibilisés » que de pixels « plus réactifs » qui deviendront plus foncés ou
plus clairs en cas de fraude, par rapport à une moyenne.
[0019] Une subdivision de pixels en matrices de points est schématisée sur la figure 3.
Dans l'exemple, quatre pixels P1, P2, P3, P4 sont chacun subdivisés en une matrice
de N points, ou micro-pixels. Dans l'exemple, chaque matrice comprend N=25 points,
mais ce nombre peut varier.
[0020] Chaque point Nn d'une matrice présente une densité de couleur prédéterminée de sorte
que la densité moyenne de la matrice corresponde à la densité choisie pour le pixel
P1 correspondant. En impression laser, il existe 256 niveaux de gris, chaque point
présente donc un niveau de gris particulier. Dans le schéma de la figure 3, chaque
point Nn présente une valeur entière correspondant à une densité de gris. Ainsi, pour
la matrice correspondante au pixel P1, la densité moyenne des 25 points, N1 à N25,
est égale à 8,48. De même, pour la matrice correspondante au pixel P2, la densité
moyenne des 25 points est égale à 4,88, pour la matrice correspondante au pixel P3,
la densité moyenne des 25 points est égale à 11,04 et enfin pour la matrice correspondant
au pixel P4, la densité moyenne des 25 points est égale à 11,04. Ces quatre matrices
présentent ainsi chacune une densité moyenne de gris prédéterminée perceptible à l'oeil
nu, alors que chaque point composant cette matrice et contribuant à la valeur moyenne
de densité de gris reste invisible à l'oeil nu.
[0021] Les quatre matrices, ou pixels correspondant, référencés P1A, P2A, P3A et P4A, représentent
les mêmes pixels P1, P2, P3 et P4 après avoir subit une personnalisation supplémentaire
au laser. Les niveaux de gris étant chacun plus ou moins sensibles au faisceau laser,
ils ne réagissent pas tous de la même manière et certains niveaux de gris foncent
plus vite que d'autres lorsqu'ils sont soumis à un même rayonnement laser. Ainsi,
chaque point de la matrice P1A, respectivement P2A, P3A et P4A fonce plus ou moins
après avoir été soumis au rayon laser. A l'issue de cette personnalisation supplémentaire,
la matrice P1A présente par exemple une densité moyenne de 50,24, la matrice P2A présente
une densité moyenne de 43,48 et les matrices P3A et P4A présentent une densité moyenne
de 62,88. Par conséquent, la densité de gris de la première matrice P1A a foncé en
moyenne de 41,76, celle de la deuxième matrice a foncé en moyenne de 38,6 et celles
de la troisième et de la quatrième matrice ont foncé en moyenne de 51,84.
[0022] Pour pouvoir détecter une personnalisation supplémentaire faite de manière totalement
frauduleuse, au moins certains des pixels originaux P1, P2, P3, P4 de la surface à
sécuriser sont remplacés par des pixels dits « équivalents » P1', P2', P3', P4'. Pour
cela, on pré-sensibilise au moins certains points de la matrice équivalente, correspondante
au pixel équivalent, de sorte que la densité moyenne de gris soit équivalente à celle
de la matrice originale, correspondante au pixel original. Dans ce cas, les points
pré-sensibilisés vont réagir différemment à la seconde personnalisation, si bien que
la matrice équivalente après personnalisation supplémentaire frauduleuse P1'B, P2'B,
P3'B et P4'B, ne sera pas équivalente à la matrice originale après personnalisation
supplémentaire P1A, P2A, P3A, P4A.
[0023] Ainsi, par exemple dans la matrice équivalente P1', les points N3, N4, N8, N10, N14,
N18, N20, N22 et N24 sont pré-sensibilisés différemment de leurs correspondants dans
la matrice originale P1. La densité moyenne de gris de la matrice P1' est égale à
8,28, qui est une valeur très proche et considérée comme équivalente à la valeur 8,48
de la densité moyenne de gris de la matrice originale P1. Cependant, à l'issue d'une
personnalisation frauduleuse, les points pré-sensibilisés ne réagissent pas de la
même manière que ceux de la matrice P1. Ainsi, la matrice P1'B présente une densité
moyenne de gris égale à 56,84 qui est plus foncée que la densité moyenne de 50,24
de la matrice P1'. A l'issue de la deuxième personnalisation, la densité moyenne de
la matrice équivalente P1' a donc augmenté d'une valeur égale à 48,56. Par conséquent,
le pixel P1B', équivalent correspondant à la matrice, apparaît plus foncé que le pixel
P1A d'origine, à l'oeil nu.
[0024] De la même manière, dans l'exemple de la figure 3, les matrices équivalentes P2'B
et P3'B apparaissent plus foncées que les matrices d'origine P2A et P3A après deuxième
personnalisation.
[0025] La matrice originale P4, quant à elle, est identique à la matrice P3. Par contre,
à valeur de densité moyenne équivalente, la matrice équivalente P4', dont la densité
moyenne équivalente est égale à 10,96, diffère de la matrice équivalente P3', dont
la densité moyenne est égale à 11,12. En effet, la matrice équivalente P4' ne comporte
pas du tout le même nombre de points pré-sensibilisés ni le même niveau de pré-sensibilisation
que la matrice P3'. Ainsi, P4' comporte moins de points présentant un niveau de gris
plus réactif au faisceau laser, par rapport à P3'. Par conséquent, après une personnalisation
supplémentaire frauduleuse, le pixel correspondant P4'B fonce beaucoup moins que le
pixel P3'B. La densité moyenne de gris du pixel P4'B est égale à 58,68 alors que la
densité moyenne du pixel P3'B est de 66,88. Dans ce cas, lors d'une personnalisation
frauduleuse, le pixel P4'B apparaîtra plus clair qu'un pixel original non pré-sensibilisé
P4A, ou qu'un autre pixel P3'B pré-sensibilisé différemment.
[0026] Cet exemple illustre bien le fait que selon le nombre de points pré-sensibilisés,
et selon leur degré de pré-sensibilisation, c'est-à-dire si leur niveau de gris est
plus ou moins réactif à un faisceau laser, le pixel correspondant à la matrice apparaîtra
plus ou moins foncé à l'oeil. Ainsi, lorsque la matrice équivalente P1', P2', P3'
comprend plus de points plus réactifs au faisceau laser, le pixel P1'B, P2'B, P3'B
apparaît plus foncé à l'issue de la deuxième personnalisation. En revanche, si la
matrice équivalente P4' comprend moins de points plus réactifs au faisceau laser que
la matrice originale, alors le pixel correspondant apparaît plus clair que l'original
P4A après la personnalisation frauduleuse.
[0027] Ainsi, chaque pixel ou matrice comprend un certain nombre de points plus ou moins
pré-sensibilisés de sorte qu'après soumission à un faisceau laser, les pixels changent
d'apparence et l'ensemble des pixels ainsi soumis à la deuxième personnalisation forme
un motif prédéterminé tel que des lignes ou du texte ou un logo etc....
[0028] La personnalisation frauduleuse peut aussi entraîner un effet de destruction d'une
photo. Ainsi, la modification de l'apparence des pixels peut entraîner une réduction
de la résolution de la photo, encore dénommée dépixélisation, qui consiste à réduire
la résolution de 300dpi par exemple à 50 ou 100dpi. Cela se traduit par l'apparition
de carrés dans la photo qui diminuent considérablement sa netteté.
[0029] La figure 4 illustre, de manière très schématique, les effets produits en cas de
personnalisation frauduleuse d'une carte sécurisée selon l'invention. Sur cette figure,
toute la surface de la carte est sécurisée. Les tentatives de fraude par modification
de la photo et par ajout d'un patronyme sont immédiatement visibles à l'oeil nu. Ainsi,
lors de la tentative de modification du visage, des bandes 15 plus sombres et d'autre
plus claires sont apparues. Lors de la tentative d'ajout de cheveux, des lignes de
types guilloches 16 plus sombres apparaissent dans les cheveux rajoutés, et enfin
dans la zone où le fraudeur a tenté de rajouté un patronyme, le patronyme rajouté
11A apparaît en traits pointillés irréguliers car les pixels constitutifs des caractères
alphanumériques apparaissent plus ou moins foncés ou clairs. De même, les chiffres
modifiés 14A du numéro de sécurité apparaissent en traits beaucoup plus forts et plus
foncés que les chiffres inchangés.
[0030] Les points pré-sensibilisés ne sont pas forcément en nombre constant pour un niveau
de gris choisi. C'est notamment le cas si un rendu différent est désiré lors d'une
tentative de fraude. Toutes les combinaisons sont donc possibles : nombre différent
de points pré-sensibilisés pour un même rendu de gris, nombre identiques de points
pré-sensibilisés mais de valeurs différentes pour un rendu différent, etc...
[0031] Parmi les niveaux de gris existants, certains sont plus réactifs que d'autres au
faisceau laser et foncent donc plus rapidement que d'autres. Parmi les niveaux les
plus réactifs, on en choisit un certain nombre S. Pour chacun des S niveaux de gris
choisis, on choisit un nombre M de points à pré-sensibiliser à ce Sième niveau de
gris. Enfin, on répartit les S*M points à pré-sensibiliser à différents niveaux de
gris dans une matrice P, de sorte que la densité moyenne obtenue pour la matrice soit
équivalente à la densité prédéterminée requise du pixel correspondant. Cette répartition
est variable : elle peut être faite de manière totalement aléatoire ou fixée.
[0032] Dans l'exemple de la figure 3, treize points pré-sensibilisés sont répartis dans
la matrice P1', huit d'entre eux ont un premier niveau de gris de densité 10 et cinq
autres ont un deuxième niveau de gris de densité égale à 23. Dans la matrice P2' onze
points d'un même niveau de gris de densité 10 sont répartis. Dans la matrice P3',
dix-huit points pré-sensibilisés sont répartis, onze d'entre eux ont un premier niveau
de gris de densité 10 et sept autres ont un deuxième niveau de gris de densité égale
à 23. Dans la matrice P4', douze points pré-sensibilisés sont répartis, sept d'entre
eux ont un premier niveau de gris de densité égale à 10, cinq autres ont un deuxième
niveau de gris de densité égale à 40.
[0033] La pré-sensibilisation des points est réalisée au moyen d'un faisceau laser classiquement
utilisé pour l'impression des supports d'information. Le laser utilisé peut par exemple
être, mais se limite pas à, un laser de type YAG. Le faisceau laser balaye chacun
des N points de chaque matrice P, et à chaque changement de densité de gris, l'énergie
du faisceau laser est réglée, de sorte que le point soit correctement sensibilisé
et présente la densité de gris requise. Cette pré-sensibilisation de certains des
points se fait avantageusement simultanément à l'impression laser des zones à imprimer.
Ainsi, pour les pixels à imprimer dont la densité de gris moyenne est prédéterminée,
le faisceau laser balaye tous les points de la matrice correspondante, de sorte qu'ils
présentent chacun une certaine densité de gris, certains d'entre-eux étant pré-sensibilisés
à un niveau de gris sensible au rayonnement laser. A l'issue de cette étape d'impression,
chaque point de chaque matrice présente une densité de gris telle que la densité moyenne
des N points soit équivalente à la densité prédéterminée du pixel correspondant à
imprimer.
[0034] Dans le cas où les moyens anti-falsification sont disposés sur toute la surface du
support d'information, tous les N points de chaque matrice correspondant à chaque
pixel de la surface sont balayés par le faisceau laser. Lorsque des points ne sont
pas à pré-sensibiliser, et qu'ils se situent dans une zone de couleur blanche, le
faisceau laser est coupé.
[0035] La matrice de points n'étant pas organisée, puisque les points pré-sensibilisés peuvent
être répartis aléatoirement dans la matrice, un fraudeur devra balayer tous les N
points de la matrice et les analyser. Par conséquent, le temps de fraude est multiplié
par le nombre N de points de la matrice. Par ailleurs, le fait de répartir les points
pré-sensibilisés aléatoirement dans chaque matrice signifie que, d'une matrice à l'autre,
les points pré-sensibilisés ne se trouvent jamais à la même position dans la matrice,
ils ne sont pas forcément en même nombre M*S, et ils ne présentent pas forcément la
même densité S de gris. Par conséquent, un fraudeur est obligé d'analyser les N points
de chaque matrice, correspondante à un pixel, avant de faire une personnalisation
supplémentaire.
[0036] D'autre part, le nombre N de points par matrice doit être choisit judicieusement.
En effet, ce nombre doit être maximum d'une part pour l'obtention d'un contraste optimum
et visible immédiatement à l'oeil nu, entre les différents pixels après personnalisation
frauduleuse, et d'autre part pour augmenter d'autant le temps d'analyse de chaque
pixel en cas de fraude. Cependant, il doit être minimum pour l'obtention d'un temps
de première personnalisation raisonnable.
[0037] Selon une variante, la répartition de points pré-sensibilisés peut être déterminée
de façon à contenir des informations codées relatives au support ou à la personnalisation.
Dans ce cas, le positionnement des points pré-sensibilisés est judicieusement choisit
pour permettre de révéler l'information codée lors d'une personnalisation frauduleuse.
Ainsi, par exemple, sur une matrice de neuf points, correspondante à un pixel d'origine,
deux points pré-sensibilisés seront placés dans la matrice de sorte que la combinaison
de cette matrice avec une matrice voisine, soit quatre points pré-sensibilisés, laisse
apparaitre un caractère alphanumérique, par exemple, en cas de personnalisation supplémentaire.
Ce code peut être répété dans une photographie par exemple. Dans ce cas, il est possible
de récupérer l'information par un scan précis des parties sombres et claires de l'image
où ces ensembles de points peuvent être rendus visibles. Dans ce cas, les points pré-sensibilisés
ont une double fonctionnalité : ils réagissent différemment à une nouvelle impression
laser et permettent en outre de coder une information.
[0038] Les moyens anti-falsification sont indétectables par un simple examen visuel du support
personnalisé. Par la suite, en cas de tentative frauduleuse de surcharge par laser
sur ou autour de la personnalisation existante, l'apparence des pixels sera modifiée
car ceux-ci apparaîtront plus clairs ou plus sombres, de sorte qu'ils laissent apparaître
un motif prédéterminé au niveau des surcharges créées. Ce changement d'apparence apparaît
dans la mesure où la surcharge d'énergie reçue sur chaque pixel dépasse un seuil d'énergie
nécessaire pour faire réagir les points des pixels et que le changement de la densité
moyenne globale de chaque pixel soit visible à l'oeil nu.
[0039] L'exemple qui vient d'être décrit n'est qu'un exemple illustratif, et l'invention
ne se limite pas à ce mode de réalisation. D'autres moyens qu'un faisceau laser peuvent
être utilisés aussi bien pour la pré-sensibilisation que pour la personnalisation
frauduleuse, sans sortir du cadre de l'invention. Par exemple, on peut envisager qu'une
goutte d'encre sensible au faisceau laser soit appliquée par jet d'encre ou par sublimation
thermique sur les points à pré-sensibiliser.
[0040] On peut aussi envisager que les points, imprimés par jet d'encre ou par sublimation
thermique (D2T2) par exemple, sont pré-sensibilisés par ajout d'une goutte de vernis
qui permet de repousser plus ou moins une goutte d'encre appliquée ultérieurement,
lors d'une impression frauduleuse par jet d'encre ou par sublimation thermique, de
sorte que le pixel correspondant à la matrice de points apparaisse plus clair ou plus
foncé que les pixels environnants. Dans ce cas, on fait varier la concentration en
agent repoussant l'encre dans le vernis appliqué, pour que ce-dernier repousse plus
ou moins la goutte d'encre.
1. Support d'informations comprenant des informations de personnalisation agencées sur
au moins une de ses faces principales, ledit support comprenant en outre des moyens
anti-falsification invisibles disposés sur au moins une partie de ladite face et prévus
pour subir une modification d'apparence en cas de tentative de personnalisation supplémentaire,
caractérisé en ce que les moyens anti-falsification sont formés par une subdivision de chaque pixel en
une matrice de N points, lesdits N points ayant une densité de couleur différente
les uns des autres pour permettre l'obtention d'une densité de couleur moyenne de
ladite matrice équivalente à une densité de couleur prédéterminée pour le pixel correspondant,
au moins certains (S*M) desdits N points de la matrice étant pré-sensibilisés pour
induire un assombrissement plus ou moins rapide de leur couleur en cas de personnalisation
supplémentaire, par rapport à d'autres points non pré-sensibilisés.
2. Support selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits moyens anti-falsification sont disposés sur toute ladite face.
3. Support selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits moyens anti-falsification sont disposés sur les zones imprimées comprenant
lesdites informations de personnalisation.
4. Support selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que chaque matrice comprend une répartition d'un nombre prédéterminé (M) de points pré-sensibilisés
par niveau prédéterminé (S) de couleur réactif à une personnalisation supplémentaire.
5. Support selon la revendication 4, caractérisé en ce que la répartition des points pré-sensibilisés est aléatoire.
6. Support selon la revendication 4, caractérisé en ce que la répartition des points pré-sensibilisés est choisie de façon à .contenir une information
codée relative au support ou à la personnalisation.
7. Support selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que certaines matrices comprennent plus de points pré-sensibilisés que d'autres matrices,
de sorte qu'en cas de personnalisation supplémentaire, certains pixels apparaissent
plus foncés et d'autres apparaissent plus clairs que des pixels non pré-sensibilisés.
8. Procédé de sécurisation d'un support d'informations comprenant des informations de
personnalisation agencées sur au moins une de ses faces principales, ledit support
comprenant en outre des moyens anti-falsification invisibles disposés sur au moins
une partie de ladite face et prévus pour subir une modification d'apparence en cas
de tentative de personnalisation supplémentaire, la réalisation des moyens anti-falsification
comprenant les étapes suivantes .
- subdiviser chaque pixel en une matrice de N points,
- pré-sensibiliser au moins certains desdits N points à une densité de couleur prédéterminée
de sorte que la densité moyenne de la matrice équivaut à une densité prédéterminée
pour le pixel correspondant,
- lesdits points pré-sensibilisés étant prévus pour induire un assombrissement plus
ou moins rapide que les points non pré-sensibilisés en cas de personnalisation supplémentaire
de manière à modifier l'apparence visuelle du pixel correspondant à la matrice.
9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que la pré-sensibilisation est réalisée sur les zones imprimées comprenant lesdites informations
de personnalisation, simultanément à l'étape d'impression.
10. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que la pré-sensibilisation est réalisée sur toute la surface du support, simultanément
à l'étape d'impression des informations de personnalisation.
11. Procédé selon l'une des revendications 8 à 10, caractérisé en ce que l'étape de pré-sensibilisation des points est réalisée au moyen d'un faisceau laser
qui balaye les N points de chaque matrice.
12. Procédé selon la revendication 11, caractérisé en ce que l'énergie du faisceau laser est réglée pour chaque point à imprimer ou à pré-sensibiliser.
13. Procédé selon l'une des revendications 8 à 12,
caractérisé en ce que la pré-sensibilisation des points d'une matrice correspondante à un pixel comprend
les étapes suivantes:
- choisir un certain nombre S de niveaux de couleurs plus réactifs au faisceau laser,
- pour chaque niveau S choisi, choisir un nombre M de points à pré-sensibiliser,
- répartir les M*S points à pré-sensibiliser dans la matrice, de sorte que la moyenne
des densités de couleur de la matrice soit équivalente à la densité prédéterminée
du pixel correspondant à la matrice.
14. Procédé selon la revendication 13, caractérisé en ce que les M*S points à pré-sensibiliser sont répartis de manière aléatoire dans la matrice.
15. Procédé selon la revendication 13, caractérisé en ce que les M*S points à pré-sensibiliser sont répartis de manière déterminée de façon à
contenir une information codée relative au support ou à la personnalisation.
16. Procédé selon l'une des revendications 8 à 10, caractérisé en ce que l'étape de pré-sensibilisation des points est réalisée par application d'une goutte
de vernis destiné à repousser plus ou moins une goutte d'encre appliquée lors d'une
tentative de personnalisation supplémentaire.
17. Procédé selon la revendication 16,
caractérisé en ce que la pré-sensibilisation des points d'une matrice correspondante à un pixel comprend
les étapes suivantes:
- choisir un certain nombre S de concentrations en agent repoussant l'encre dans le
vernis,
- pour chaque concentration S choisie, choisir un nombre M de points à pré-sensibiliser,
- répartir les M*S points à pré-sensibiliser dans la matrice, de sorte que la moyenne
des densités de couleur de la matrice soit équivalente à la densité prédéterminée
du pixel correspondant à la matrice.