[0001] La présente invention se rapporte à un dispositif de circulation de fluides comportant
au moins une pompe à membrane pour faire circuler un fluide dans une direction et
à un débit donné grâce aux mouvements de va-et-vient de la membrane coordonnés avec
l'ouverture respectivement la fermeture de soupapes placées en amont et en aval de
la cavité rigide dans laquelle se déplace la membrane.
[0002] L'art antérieur décrit de nombreuse pompes à membranes que l'on peut classer dans
deux catégories: celles comportant une liaison rigide entre la membrane et son système
d'entraînement et celles pour lesquelles la membrane est déplacée par l'intermédiaire
d'un fluide. L'avantage de cette dernière solution est de permettre de changer de
membrane à chaque utilisation et d'éviter ainsi de transmettre des éléments polluants
ou contaminant au fluide entraîné. L'élasticité d'une telle liaison comporte par contre
des effets négatifs sur la précision du débit du fluide pour chaque cycle de la pompe
et sur sa sensibilité à des paramètres externes tels que la pression du fluide entraîné.
Plus précisément, l'art antérieur décrit de nombreux systèmes utilisant des pompes
comportant une membrane sur laquelle un gaz, généralement de l'air, agit de manière
à créer des mouvements d'aller-retour de cette membrane qui alternativement, et combinés
avec le mouvement de valves, rempli puis vide une chambre rigide fermée par cette
membrane souple faisant ainsi circuler le fluide présent dans la chambre. Ces pompes,
telles que décrites dans l'art antérieur comportent toutes une membrane dont la souplesse
permet de faire varier le volume à disposition pour le fluide à faire circuler, une
ou plusieurs soupape, ainsi qu'un réservoir rigide placé de l'autre côté de la membrane
et qui reçoit le gaz destiné à actionner ladite membrane.
[0003] On connaît notamment du document
US 5.938.634 un système de dialyse péritonéale à entraînement par pression variable comprenant
des pompes à membranes et des valves servant à la propulsion et au contrôle de la
direction du fluide. Du document
US 5.554.011 on connaît une pompe à membrane actionnée par un vacuum comprenant un piston soumis
à l'action d'un ressort de rappel.
[0004] L'inconvénient des dispositifs connus de circulation de fluides utilisant des pompes
à membranes commandées par un fluide gazeux réside principalement dans la difficulté
de connaître et de déterminer avec précision la quantité ou le volume de fluide à
circuler déplacé pour chaque cycle de va-et-vient de la membrane. Cette difficulté
provient notamment du fait que la variation de volume d'air, fluide compressible,
utilisé pour actionner la membrane, ne correspond pas au volume de fluide à circuler
déplacé par la membrane du fait de la compression de l'air, de la pression et des
températures.
[0005] Un but de la présente invention est de réaliser un dispositif de circulation de fluide
comprenant au moins une pompe à membrane dans lequel le déplacement de la membrane,
et donc le volume de fluide déplacé, puisse être connu et déterminé avec précision
et sans subir d'influence significative des paramètres externes telle que la pression
du fluide à faire circuler.
[0006] Un autre but de la présente invention est de réaliser un dispositif de circulation
de fluide à plusieurs pompes à membranes simples, robustes et fiables, utilisable
notamment dans le domaine médical et donc évitant tout contact entre le fluide à faire
circuler et des pièces potentiellement contaminées.
[0007] La présente invention a pour objet un dispositif de circulation de fluide comportant
au moins une pompe à membrane tendant à obvier aux inconvénients précités et comportant
les caractéristiques énumérées à la revendication 1.
[0008] Le dessin annexé illustre schématiquement et à titre d'exemple une forme d'exécution
du dispositif de circulation de fluide selon l'invention.
La figure 1 illustre schématiquement en vue et en coupe un circuit de circulation
de fluide que comporte le dispositif.
La figure 2 est un schéma de principe d'une pompe à membrane qui comprend le circuit
de circulation illustré à la figure 1.
La figure 3 illustre schématiquement le fonctionnement de la pompe à membrane et de
soupapes branchées en amont et en aval de la pompe.
La figure 4 illustre schématiquement en perspective et en coupe les moyens d'entraînement
de la pompe à membrane et des soupapes.
La figure 5 est un schéma de principe d'un capteur de pression que comporte le dispositif
de circulation de fluide.
La figure 6 illustre un dispositif selon l'invention comportant plusieurs circuits
de circulation de fluide.
Les figures 7 et 8 illustrent différentes formes préférentielles pour l'organe d'entraînement
et la membrane d'une pompe à membrane du dispositif.
[0009] Un dispositif de circulation de fluide selon la présente invention comporte au moins
une pompe à membrane, généralement associée à une soupape amont et une soupape aval
pour définir le sens de l'écoulement de fluide pompé.
[0010] Contrairement aux pompes à membrane utilisées dans les dispositifs de circulation
de fluides connus où la membrane est déplacée par une pression d'un fluide gazeux,
la présente invention permet la réalisation d'une jonction rigide entre la membrane
et un organe d'entraînement ce qui fait que les déplacements de cette membrane sont
connus avec précision ce qui, à son tour permet de connaître et de régler avec précision
le débit ou volume transporté du fluide à circuler.
[0011] La caractéristique essentielle du dispositif de circulation de fluide selon l'invention
réside dans le fait que celui-ci comporte un ou plusieurs circuits de circulation
de fluide comportant chacun une cavité rigide dont une paroi est formée par une membrane,
cette membrane étant maintenue par dépression contre la surface d'un organe d'actionnement
ou d'un capteur.
[0012] Ainsi, les déplacements de la membrane sont précis et permettent une détermination
du volume de liquide pompé ou de la pression du liquide pompé bien que la partie du
circuit de circulation de fluide comportant la membrane puisse être amovible ou remplaçable.
[0013] La pompe à membrane selon l'invention comporte une cavité rigide dans laquelle la
membrane se déplace sous l'action d'un organe d'entraînement mécanique actionné dans
ses déplacements de va-et-vient à l'aide d'un moteur électrique, d'un moteur hydraulique,
pneumatique, mécanique ou de toute autre nature. Cet organe d'entraînement, est en
contact par une face avec la membrane et celle-ci est appliquée contre cette face
de l'organe d'entraînement par une dépression créée entre cette membrane et cette
face de cet organe d'entraînement, dépression créée par une pompe à vide annexe. De
cette façon en fonctionnement la membrane suit très exactement les déplacements de
l'organe d'entraînement, mais cette construction permet, lorsque le dispositif de
circulation est hors service, de séparer la membrane de son organe d'entraînement
pour changer le circuit de circulation du fluide qui dans un appareillage médical
notamment, est un élément consommable.
[0014] Le lien ainsi créé est dépourvu d'élasticité et permet d'une part d'éviter un contact
direct entre le fluide à faire circuler et des pièces potentiellement contaminées
et d'autre part de connaître précisément, et de manière peu ou pas sensible à différents
paramètres telles que pression et température, le volume déplacé par cycle d'aller-retour
de la membrane comme on le verra ci-après.
[0015] Une telle réalisation de la pompe à membrane est avantageusement utilisable dans
des dispositifs ou appareils comportant plusieurs pompes à membrane et par exemple
utilisés dans le domaine médical, alimentaire, chimique ou de laboratoire.
[0016] Une pompe selon la présente invention obvie aux inconvénients précités des dispositifs
existants puisque le gaz, ou plutôt ici le vide de gaz, est utilisé uniquement pour
coller la membrane à une partie mécanique et rigide, elle-même entraînée de manière
quelconque mais avec une connaissance précise du déplacement qu'elle inflige à la
membrane. Du fait de la rigidité de l'ensemble, la transmission de l'effort ainsi
que le déplacement ne seront pas sensibles aux paramètres habituels tel que par exemple
la pression du fluide à faire circuler.
[0017] Une telle réalisation est particulièrement intéressante lorsqu'elle s'applique à
des appareils comportant plusieurs pompes à membranes. Dans ce cas en effet il suffit
d'une seule pompe à vide pour créer et maintenir le contact entre les différentes
membranes et leurs systèmes d'entraînement respectifs. Le vide d'air peut être réalisé
par une pompe à dépression d'un modèle quelconque qui peut être connectée à un ou
plusieurs éléments à activer, le vide pouvant être contrôlé et maintenu, même en cas
de fuites légères, tout au long du processus.
[0018] Si de plus l'appareil est à usage médical, par exemple un appareil de dialyse, il
comporte aussi habituellement plusieurs capteurs de pression et ce même principe peut
être appliqué aux capteurs procurant un avantage supplémentaire. En effet, la présence
de la pompe à vide permet de réaliser à moindre coût un couplage entre une membrane
et le capteur par une succion de l'air entre la membrane et le capteur qui subira
alors directement la force résultant de la pression du liquide présent de l'autre
côté de la membrane.
[0019] Un dispositif selon la présente invention comporte, comme représenté aux figures
1 et 2, un circuit de circulation 1 du fluide à pomper comprenant une section 1.1
pouvant être amovible et présentant une cavité rigide 1.2 dont une paroi est constituée
par une membrane 1.3. Ce circuit de circulation 1 comporte dans l'exemple illustré
une soupape amont 1.4 et une soupape aval 1.5 reliés respectivement en amont et en
aval de la cavité rigide 1.2 de ce circuit de circulation 1.
[0020] La membrane 1.3 de la section 1.1 du circuit de circulation 1 coopère avec la surface
frontale d'un organe d'entraînement 2 entraîné dans un mouvement de va-et-vient par
un moteur 3. La membrane 1.3 est plaquée contre la face frontale de l'organe d'entraînement
2 par une dépression créée par une pompe à vide 4 reliée par un conduit 5 à un orifice
que comporte la face frontale de l'organe d'entraînement 2. Ainsi, lorsque la pompe
à vide 4 est en action la dépression créée entre la face frontale de l'organe d'entraînement
2 et la membrane 1.3 assure la jonction rigide entre cette membrane 1.3 et l'organe
d'entraînement 2 de sorte que la membrane 1.3 suivra exactement tous les déplacements
de cet organe d'entraînement 2.
[0021] Dans un mode d'exécution préféré le moteur d'entraînement 3 est un moteur électrique
dont le rotor est relié par une liaison par bielle et manivelle a l'organe d'entraînement
2. Ainsi, le mouvement de rotation du moteur 3 transformé en un mouvement de va-et-vient
de l'organe d'entraînement 2 entraîne la membrane 1.3 de manière à alternativement
augmenter et réduire le volume de la cavité rigide 1.2 du circuit de circulation 1
du fluide.
[0022] Comme illustré sur la figure 3, les soupapes placées l'une en amont et l'autre en
aval de la membrane 1.3 permettent d'assurer la direction d'écoulement du fluide ainsi
pompé. Dans le mode préféré de l'invention les soupapes sont pilotées par des cames
6,7 représentées sur la figure 4, placées sur l'axe du moteur 3. Ce mode préféré assure
de bas coûts de fabrication ainsi qu'une grande fiabilité du système.
[0023] La figure 5 montre qu'un montage faisant aussi appel à la pompe à vide et à un circuit
de circulation des fluides 1 comportant une membrane souple 1.3 permet en remplaçant
le moteur 3 par un capteur 8 de mesurer la pression présente dans le circuit pour
les valeurs aussi bien positives que négatives grâce à la force de la liaison ainsi
créée par le vide entre la membrane 1.3 et le capteur 8.
[0024] La figure 6 représente schématiquement un dispositif selon l'invention qui comporte
une pluralité de circuits de circulation 1 chacun de ceux-ci comportant une membrane
1.3 reliée comme précédemment décrit à un organe d'entraînement 2 ou à un capteur
de pression 8. Une seule pompe à vide 4 permet par l'intermédiaire d'un répartiteur
de vide 10 d'appliquer les membranes 1.3 de tous les circuits de circulation 1 sur
l'organe d'entraînement 2 respectivement le capteur 8 correspondant.
[0025] Le répartiteur 10 peut soit être passif et ne comporter que des connecteurs reliés
entre eux en permanence et de façon à ce que toutes les pompes et capteurs soient
mis en même temps à vide. Dans ce mode, qui présente l'intérêt de la simplicité et
du moindre coût, si pour une raison quelconque il n'est pas possible de créer le vide
entre une des membranes et l'organe d'entraînement 2 ou le capteur 8 qui lui est associé
toutes les autres liaisons seront affectées. Dans ce cas il n'est en outre pas possible
d'établir quelle liaison est à l'origine du problème. Un défaut supplémentaire d'un
répartiteur passif est que la pompe à vide doit être dimensionnée de manière proportionnelle
au nombre de circuits de circulation 1 et donc de liaisons à établir. On préférera
donc un répartiteur de vide qui comprend des vannes qui permettent de relier l'un
après l'autre, ou par groupes, chaque circuit de circulation 1 comprenant les pompes
et éventuels capteurs à la pompe à vide 4. Ces vannes pourront soit être mécaniques
soit être pilotées par une unité de commande 9. Dans les deux cas, un indicateur de
position de vanne, non représenté, sera avantageusement placé sur chaque vanne et
relié à l'unité de commande 9 de façon à connaître sa position. De plus un capteur
de pression 11 sera avantageusement placé entre la pompe à vide et le répartiteur
de manière à détecter d'éventuelles fuites qui si possible seront corrigées. Le capteur
de pression et la pompe à vide seront à cet effet également avantageusement connectés
à l'unité de commande, ainsi qu'une valve de décharge permettant de libérer la liaison,
ou les liaisons, entre membranes et organes d'entraînement en supprimant le vide d'air.
[0026] Pour profiter pleinement des avantages offerts par le mode préféré décrit ci-dessus,
l'unité de commande 9 pourra par exemple piloter les vannes de la manière suivante
: elle commence par fermer toutes les vannes sauf une et démarre la pompe à vide.
Lorsqu'une pression négative déterminée comme suffisante est atteinte, l'unité de
calcul ouvre une seconde vanne et ainsi de suite jusqu'à ce que toutes les vannes
soient ouvertes et que la pression négative soit en dessous d'un seuil déterminé.
L'unité de calcul arrête alors la pompe à vide et continue de mesurer la pression
sur le capteur 11. Si cette pression augmente indiquant ainsi la présence d'une fuite,
l'unité de calcul peut alors enclencher à nouveau la pompe à vide et selon les besoins
actionner les vannes de manière à soit résoudre le problème, soit fournir un diagnostique.
[0027] Pour que les moyens sophistiqués décrits ci-dessus donnent les résultats attendus
il faut de plus que la forme de la membrane 1.3 et celle de la surface des moyens
de liaison ou organe d'entraînement 2 qui sont en contact avec ladite membrane correspondent
de manière à permettre d'assurer le vide sur toute la surface de contact. Dans un
mode préféré les formes respectives permettent également de réduire le volume d'air
entre la membrane et la surface avant la mise en dépression et permettent aisément
d'évacuer l'air présent. A titre d'exemple, le mode préféré satisfaisant ces critères
est qu'une des deux surfaces soit un cône, et que l'autre surface soit plane, le trou
relié à la pompe à vide se situant au centre de la face des moyens de liaison.
[0028] Un autre exemple serait que les deux faces soient planes, celles des moyens de liaison
étant percée de multiples petits trous reliés à la pompe à vide et assurant l'évacuation
de l'air.
[0029] La figure 7 illustre une membrane 1.3 en forme de ventouse, présentant une surface
libre, extérieure au circuit de circulation, concave et de forme conique. La face
frontale de l'organe d'entraînement 2 ou du capteur 8 avec laquelle cette membrane
1.3 coopère est alors plane.
[0030] La figure 8 illustre une membrane 1.3 plane coopérant avec une face frontale d'un
organe d'entraînement 2 ou d'un capteur 8 présentant une forme conique concave.
[0031] Bien entendu de nombreuses variantes sont envisageables tant pour la forme des membranes
1.3 et des surfaces avec lesquelles elles doivent coopérer que pour le mode d'entraînement
de l'organe d'entraînement 2 dans leur mouvement de va-et-vient.
1. Dispositif de circulation de fluide comprenant un circuit de circulation (1) du fluide
à pomper présentant une cavité (1.2) rigide fermée par une membrane souple (1.3) qui
coopère avec un organe d'entraînement (2) entraîné par un moteur (3) dans des mouvements
de va-et-vient, caractérisé par le fait que la face de l'organe d'entraînement (2) destinée à coopérer avec la membrane (1.3)
est reliée par un conduit (5) à une pompe à vide (4) susceptible d'appliquer par succion
la membrane (1.3) contre ladite face de l'organe d'entraînement (2) de manière à créer
une liaison rigide entre l'organe d'entraînement (2) et ladite membrane (1.3) qui
suit alors exactement les mouvements de va-et-vient imposés par l'organe d'entraînement
(2).
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé par le fait que les déplacements de va-et-vient de l'organe d'entraînement (2) sont créés par un
moteur rotatif et une liaison cinématique transformant le mouvement rotatif en un
mouvement linéaire de va-et-vient.
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé par le fait qu'il comporte des soupapes (1.4,1.5) disposées dans le circuit de circulation (1) en
amont et en aval de la cavité rigide (1.2) et de la membrane (1.3) et par le fait que ces soupapes sont commandées par des cames (6,7) entraînées par le moteur (3).
4. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait que la forme de la membrane (1.3) est conique concave et que la surface correspondante
de l'organe d'entraînement (2) est plane.
5. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé par le fait que la forme de la membrane (1.3) est plane et que la surface correspondante de l'organe
d'entraînement (2) est conique concave.
6. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, caractérisé par le fait qu'il comporte plusieurs circuits de circulation (1) dont les membranes (1.3) coopèrent
chacune avec un organe d'entraînement (2) et par le fait qu'une seule pompe à vide aspire toutes les membranes (1.3) contre leur organe d'actionnement
respectif.
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé par le fait que la pompe à vide (4) est branchée sur un répartiteur de vide (10) lui-même relié à
chaque organe d'entraînement (2) par un conduit (5).
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé par le fait qu'il comporte encore une unité de commande (9) commandant le répartiteur de vide (10)
pour relier séquentiellement chaque organe d'entraînement (2) à la pompe à vide (4).
9. Dispositif selon l'une des revendications, caractérisé par le fait qu'il comporte encore au moins un circuit de circulation (1) dont la membrane (1.3) coopère
avec un organe d'entraînement (2) relié à un capteur de pression.