Domaine technique
[0001] La présente invention se rapporte aux paliers pour pièces d'horlogerie, et plus particulièrement
du type permettant d'amortir les chocs. De tels paliers sont, le plus fréquemment,
utilisés pour assurer le pivotement des balanciers. En effet, ces derniers sont munis
de pivots de faible diamètre, c'est-à-dire délicats. Comme, par ailleurs, la masse
du balancier est relativement importante, le risque est grand qu'un pivot casse sous
l'effet d'un choc.
Etat de la technique
[0002] Il existe de nombreux types de paliers amortisseurs de chocs. Les plus fréquemment
utilisés comportent un corps muni de surfaces de positionnement et de glissement,
une pierre percée et une pierre contre-pivot formant ensemble un organe de pivotement,
ces pierres étant disposées dans le corps et positionnées sur les surfaces de positionnement
et de glissement. Un ressort maintient les pierres en position de repos, tout en les
laissant se déplacer dans une certaine limite sous l'effet d'un choc, l'axe du balancier
arrivant alors contre des butées. De tels paliers ont, par exemple été vendus sous
la marque Incabloc ®.
[0003] On connaît également des paliers amortisseurs de chocs dans lesquels les organes
élastiques et les organes de pivotement forment un tout. Ils ont l'avantage d'être
moins coûteux.
[0004] Ainsi, le document US 3'942'848 décrit un palier amortisseur de chocs comportant
un corps annulaire destiné à être chassé dans un pont ou une platine. Un ressort formé
pour définir un logement conique est fixé sur le corps. Ce logement forme une crapaudine
à l'intérieur de laquelle un pivot conique du balancier vient s'engager. Dans une
telle construction, les conditions de pivotement sont peu favorables, le pivotement
métal sur métal engendrant des frottements importants. Par ailleurs, un palier de
type crapaudine coopérant avec un pivot conique est mal adapté pour une pièce d'horlogerie
de qualité, le positionnement du balancier étant peu précis.
[0005] Dans le document
CH 546'975, le corps est en forme de coupelle percée dans son fond, et munie d'un rebord et
d'une portion conique. Les organes élastiques et de pivotement sont réalisés en une
pièce faite en plastique autolubrifiant. La partie centrale forme un logement cylindrique
dans lequel peut venir s'engager un pivot de balancier. Elle est, en outre conformée
pour coopérer avec la portion conique, de manière à assurer le centrage de la partie
centrale. Des bras, formant l'organe élastique, partent de la partie centrale et viennent
s'engager sous le rebord. Dans ce mode de réalisation, le diamètre des axes de balancier
doit être relativement important, car les plastiques autolubrifiants ne supportent
pas des pressions spécifiques très élevées.
[0006] Par ailleurs, les documents
EP 1'462'879 et
EP1'696'286 décrivent des paliers amortisseurs de chocs comportant une pièce centrale munie d'une
pierre et entourée d'une rosace formée dans une plaque en matériau rigide élastique.
La rosace est constituée de ressorts s'étendant radialement, leur extrémité centrale
coopérant avec la pièce centrale. Une telle solution permet de tirer profit des technologies
mettant en oeuvre des plaques d'épaisseur constante. Dans une telle construction,
la pièce centrale doit être mise en place en écartant les ressorts et la position
n'est pas évidente à garantir.
Divulgation de l'invention
[0007] La présente invention a notamment pour but de réaliser un palier amortisseur de choc
garantissant un bon positionnement du balancier et une bonne protection de l'axe.
Elle concerne plus particulièrement un palier amortisseur de chocs pour pièce d'horlogerie
qui comporte un organe de pivotement comprenant au moins un bras élastique et une
portion centrale munie d'un trou à l'intérieur duquel est en contact un pivot, l'organe
de pivotement et la portion centrale étant formés d'une seule pièce dans une pastille
en un matériau monocristallin.
[0008] Grâce au fait que le matériau utilisé est de type monocristallin, il est possible
de l'usiner par des procédés chimiques, notamment photo-lithographiques permettant
de garantir des parois sensiblement verticales, ce qui est souhaitable pour assurer
une bonne régularité en production industrielle.
[0009] Afin de permettre un montage facile et un réglage de sa position, le palier comporte,
en outre, une pièce annulaire formant logement, agencée pour être chassée dans un
trou du bâti de la pièce d'horlogerie et pour recevoir et fixer les extrémités des
bras élastiques.
[0010] Dans un mode de réalisation particulier, la pièce annulaire présente une paroi en
tronc de cône contre laquelle l'organe de pivotement vient prendre appui dans sa partie
extérieure. De la sorte, il est possible de rendre plus rigide les bras élastiques
et même de définir un pré-armage de ces bras.
[0011] Dans un autre mode de réalisation, le palier comporte, en outre, des première et
deuxième pièces annulaires agencées pour être chassées dans un trou du bâti de la
pièce d'horlogerie l'organe de pivotement étant intercalé entre les deux pièces annulaires.
[0012] La pratique a montré que les conditions tant de pivotement que d'amortissement sont
particulièrement bonnes avec une plaque en silicium.
[0013] Les conditions de pivotement d'un couple acier-silicium permettent d'éviter une lubrification.
De la sorte, dans une variante, il est possible de réaliser un organe de pivotement
dans lequel le trou est borgne.
[0014] Dans une autre variante, le palier comporte deux plaques superposées, l'une intérieure,
l'autre extérieure, chacune munie d'au moins un bras élastique et d'une portion centrale,
la portion centrale de la plaque intérieure étant munie d'un trou pour recevoir un
pivot et la portion centrale de la plaque extérieure forme un contre-pivot.
[0015] Une structure simple peut être obtenue avec un palier dont l'organe de pivotement
comprend une partie annulaire pleine et au moins deux bras élastiques, lesdits bras
étant solidaires par leur extrémité extérieure de ladite partie annulaire pleine.
[0016] Afin de faciliter son centrage lors de la mise en place notamment, le palier comprend
des portions élastiques à orientation annulaire, solidaires de l'extrémité extérieure
desdits bras.
[0017] Les bras élastiques peuvent présenter des formes variées. Toutefois, une structure
en spirale semble présenter des avantages de simplicité et d'homogénéité de la structure,
tout en offrant un palier de faible encombrement.
Brève description des dessins
[0018] D'autres caractéristiques de la présente invention apparaîtront plus clairement à
la lecture de la description qui va suivre, faite en référence au dessin annexé, dans
lequel:
- les figures 1 à 4 représentent un premier mode de réalisation de paliers assurant
le pivotement d'un axe de balancier, alors que la figure 5 est un diagramme montrant
comment réagissent de tels paliers sous l'effet d'une accélération ;
- les figures 6 à 8 et 9 et 10 montrent deux variantes d'un deuxième mode de réalisation
de paliers selon l'invention, alors que la figure 11 est un diagramme illustrant comment
réagissent de tels paliers sous l'effet d'une accélération ;
- les figures 12 et 13 concernent des troisième et quatrième modes de réalisation de
l'invention
- la figure 14 propose une variante supplémentaire d'un mode de réalisation.
Mode(s) de réalisation de l'invention
[0019] Un premier mode de réalisation est représenté aux figures 1 à 4. Les figures 1 et
2 illustrent une portion de pièce d'horlogerie munie de paliers selon l'invention,
respectivement vue en coupe et de dessus, alors que les figures 3 et 4 montrent une
partie d'un palier vue en perspective, respectivement de dessus et de dessous.
[0020] La pièce d'horlogerie partiellement représentée aux figures 1 et 2 comporte un bâti
comprenant une platine 10 et un pont de balancier 12, des paliers 14 et 16 respectivement
montés dans des trous pratiqués dans la platine 10 et le pont 12. Un balancier 18,
comportant un axe 20 muni à ses deux extrémités de tigerons 22 portant des pivots
24, est monté pivotant dans les paliers 14 et 16.
[0021] Le palier 14 comprend deux pièces annulaires 26 et 27, la pièce 27 étant en forme
de coupelle percée en son centre d'un trou 28, et un organe de pivotement 30 intercalé
entre les deux pièces annulaires 26 et 27. L'organe de pivotement 30 est ainsi maintenu
radialement par les parois du trou pratiqué dans la platine 10 et axialement de part
et d'autre par les pièces annulaires 26 et 27.
[0022] Le palier 16 comprend une pièce annulaire 31 en forme de coupelle, qui définit un
logement comportant une paroi cylindrique intérieure 32 et une surface d'appui plane
34 définie dans le fond de la coupelle. Il est percé d'un trou central 35. Il comprend,
en outre, un organe de pivotement 30 disposé dans le logement que forment la paroi
cylindrique 32 et la surface d'appui 34. Cet organe 30 est avantageusement collé à
la pièce annulaire. Une portion en tronc de cône 36 forme l'extrémité libre de la
coupelle. Elle retient et positionne un porte-piton mobile 38.
[0023] Il va de soit que le palier 16 tel que décrit pourrait aussi être monté sur la platine
10, et le palier 14 sur le coq 12, moyennant quelques aménagements accessibles à l'homme
du métier.
[0024] Les organes de pivotement 30, mieux visibles sur les figures 3 et 4, se présentent
sous forme de pastilles comprenant une partie annulaire pleine 30a, une portion centrale
30b munie d'un trou borgne cylindrique 30c et trois bras élastiques 30d enroulés en
spirale reliant la portion centrale 30b à la partie annulaire 30a. Ils sont montés
l'un dans la pièce annulaire 31, l'autre dans le trou de la platine 10, maintenu radialement
par la paroi du trou et axialement par les pièces annulaires 26 et 27.
[0025] Ils sont formés dans une plaque de silicium, et usinés selon les techniques bien
connues de photolithographie. Leurs dimensions sont les suivantes :
- diamètre 1,50 à 2,50mm, typiquement 1,80 mm ;
- épaisseur 0,20 à 0,30 mm typiquement 0,25mm ;
- épaisseur des bras 0,04 à 0,08 mm typiquement 0,05m ;
- longueur de la spirale 360° à 720°, typiquement 480°.
[0026] Le trou borgne 30c s'étend sur environ la moitié de l'épaisseur de la portion centrale
30b. Son diamètre est choisi de manière à ce que le pivot 24 qui y est engagé puisse
y tourner librement avec un minimum d'ébat. La profondeur du trou 30c est environ
égale à deux fois son diamètre.
[0027] Le balancier 18 est monté pivotant par engagement des pivots 24 dans les trous borgnes
30c. Les tigerons 22 sont engagés dans les trous 28 et 35.
[0028] En cas de choc, le balancier 18 est soumis à une force proportionnelle à l'accélération
subie. Cette force est transmise aux paliers par l'intermédiaire des pivots 24. Elle
a pour effet de déformer les bras élastiques 30d jusqu'à ce que l'axe 20 vienne prendre
appui, par les tigerons 22, contre la paroi des trous 28 et 35. Le balancier est alors
bloqué, mais par une partie de son axe ayant des dimensions beaucoup plus grandes
que celles des pivots 24.
[0029] Les bras élastiques 30d sont dimensionnés de manière à ce que l'axe 20 entre en contact,
par ses tigerons 22, avec les pièces annulaires 27 et 31 lorsque l'accélération atteint
environ 500g.
[0030] Le diagramme de la figure 5 montre la manière dont varie le déplacement de l'organe
central en fonction de l'accélération subie. Comme le montre cette figure, dans un
premier temps, il y a proportionnalité entre l'accélération et le déplacement, puis,
pour une accélération de 500g environ, l'un et/ou l'autre des tigerons 22 entre en
contact avec les pièces annulaires 27 ou 31. Le balancier est alors bloqué.
[0031] Les figures 6, 7 et 8 représentent un deuxième mode de réalisation de l'invention.
La figure 6 montre une partie de la pièce d'horlogerie munie d'un tel palier vu de
dessus alors que les figures 7 et 8 montrent une partie de ce palier vu en perspective,
respectivement de dessus et de dessous. Sur ces figures, les mêmes pièces portent
les mêmes références que celles figurant sur les figures 1 à 4.
[0032] Ce mode de réalisation diffère de celui précédemment décrit par la structure des
organes de pivotement 30. Plus précisément, la partie annulaire 30a est remplacée
par trois sabots 30e à orientation annulaire, chacun relié à un bras élastique 30d.
La semelle de ces sabots présente un diamètre supérieur au diamètre du trou dans lequel
l'organe 30 doit être engagé. De la sorte, lors de la mise en place, les bras élastiques
30d sont armés radialement, ce qui a pour effet d'améliorer le centrage du trou 30c.
[0033] Une variante de ce mode de réalisation est représentée aux figures 9 et 10. On peut
y voir un organe de pivotement 30 respectivement libre et disposé dans la pièce annulaire
31. L'organe 30 comprend une potion centrale 30b dans laquelle est pratiqué un trou
borgne, comme expliqué précédemment, non visible sur ces figures, trois bras élastiques
30d s'étendant de la portion centrale 30b vers l'extérieur, deux doigts 30f à orientation
annulaire et s'étendant de part et d'autre de l'extrémité de chacun des bras élastiques
30d, et trois doigts 30g s'étendant radialement de la portion centrale 30b vers l'extérieur.
[0034] En position libre, la distance entre le centre de la portion centrale 30b et les
extrémités libres des doigts 30f est supérieure au diamètre intérieur de la pièce
annulaire 31. Par ailleurs, la distance comprise entre le centre de la portion centrale
30b et l'extrémité des bras 30d est inférieur au diamètre intérieur de la pièce annulaire
31. De la sorte, lorsque l'organe 30 est mis en place, les doigts 30f sont armés.
[0035] Avec une telle configuration, le déplacement est relativement important pour les
petits chocs, les doigts 30f participant à la déformation. Dès lors que l'extrémité
extérieure d'un bras 30d entre en contact avec la pièce annulaire, la longueur active
du ressort est réduite et le force de rappel est augmentée. Le déplacement est pratiquement
bloqué lorsque l'un des doigts 30g entre en contact avec la pièce annulaire 31. La
variation du déplacement en fonction des accélérations est représentée sur la figure
11.
[0036] Dans les deux modes de réalisation décrits en référence aux figures 1 à 10, le déplacement
latéral (axes X et Y) est défini par l'épaisseur des bras élastiques, alors que le
déplacement axial (axe Z) est défini par la hauteur de ces bras, tandis que la longueur
des bras participe à la définition de l'un et l'autre de ces déplacements.
[0037] Dans le mode de réalisation illustré à la figure 12, les deux paliers 14 et 16 sont
identiques et très proches, dans leur structure, du palier 16 de la figure 1. On retrouve
les mêmes organes de pivotement 30 que ceux représentés aux figures 7 et 8, montés
dans des pièces annulaires 40, de structure voisine de la pièce annulaire 31. Les
seules différences résident dans le fait que la paroi cylindrique 32 est remplacée
par une paroi 42 en tronc de cône, le diamètre extérieur étant inférieur au diamètre
intérieur, et que la partie formant le fond de la coupelle comporte une goutte 44
entourant le trou central 35.
[0038] De la sorte, en mettant en place les organes de pivotement 30 tels qu'illustrés sur
les figures 7 et 8, les bras élastiques s'incurvent et la portion centrale 30b est
attenante à la goutte 44, la touchant ou non selon le but recherché. Une telle construction
assure un pré-armage, dans la mesure où la portion centrale 30b touche la goutte 44.
De la sorte, le palier présente un pré-armage des ressorts selon les trois axes, facilitant
le retour de la portion centrale 30b dans sa position de repos. Si la portion centrale
30b ne touche pas la goutte 44, la déformation engendrée par l'engagement de l'organe
30 contre la paroi 42 en tronc de cône rigidifie les bras élastiques 30d.
[0039] Dans le mode de réalisation illustré à la figure 13, les mêmes pièces portent les
mêmes références que dans les autres modes de réalisation. Les organes de pivotement
30 comprennent deux plaques 301 et 302.
[0040] Les plaques 301 comprennent une partie annulaire pleine 301 a, une portion centrale
301 b munie d'un trou 301c les traversant de part en part et des bras élastiques 301
d enroulés en spirale reliant la portion centrale 301 b à la partie annulaire 301a.
La portion centrale 301c est plus mince que le reste de la plaque 301, formant ainsi
une creusure 301e.
[0041] Les plaques 302 comprennent une partie annulaire pleine 302a, une portion centrale
302b pleine et des bras élastiques 302d enroulés en spirale reliant la portion centrale
302b à la partie annulaire 302a. La portion centrale 302b comprend une protubérance
cylindrique 302e engagée dans la creusure 301 e.
[0042] Les pivots 24 sont engagés dans les trous 301c et en appui contre les portions centrales
302b, qui assurent une fonction de contre-pivot.
[0043] En cas d'accélération radiale, le balancier 18 se déplace du fait de la déformation
des bras élastiques 301 d jusqu'à ce que la protubérance 302e entre en contact avec
la paroi de la creusure 301e. A ce moment-là, les bras élastiques 302d sont également
sollicités, augmentant la force de résistance, jusqu'au moment où le tigeron 22 entre
en contact avec le bord du trou 35.
[0044] En ce qui concerne les chocs axiaux, seuls les bras élastiques 302d sont sollicités.
[0045] Les plaques 301 et 302 sont montées sur les pièces annulaires 31 de manière similaire
à l'organe de pivotement 30 décrit en référence aux figures 1 à 4, ces dernières comportant
toutefois deux surfaces d'appui et deux parois cylindriques une pour chacune des plaques
301 et 302.
[0046] On relèvera que, dans ce mode de réalisation comme dans ceux décrits précédemment,
les paliers ne comprennent pas d'huilier. Cela est rendu possible grâce au fait que
le couple acier-silicium présente des caractéristiques tribologiques telles que la
présence d'huile n'est pas nécessaire. Dans certaines conditions, il serait toutefois
possible de maintenir de l'huile dans l'espace compris entre le fond de la creusure
301e et de la protubérance 302e.
[0047] II est évident pour l'homme du métier que les solutions de pré-armage décrites en
référence aux figures 6 à 10 pourraient être également appliquées aux modes de réalisation
des figures 12 et 13.
[0048] Les paliers qui ont été décrits en référence aux figures 1 à 13 ne représentent que
des modes particuliers de réalisation de l'invention. De nombreuses autres variantes
sont encore envisageables.
[0049] Ainsi, les organes de pivotement 30 pourraient être fixés directement sur des organes
du bâti, sans devoir faire appel à une pièce annulaire intermédiaire. Cette dernière
facilite toutefois la mise en place du palier sur le bâti.
[0050] D'autres matériaux tels que le diamant pourraient également être utilisés pour fabriquer
les organes de pivotement 30. Il faut simplement que le matériau choisi soit usinable
par des procédés photo-lithographiques et qu'ils présentent de bonnes conditions tribologiques.
[0051] Afin d'obtenir, pour des chocs axiaux également, une réaction telle qu'illustrée
sur la figure 11, il est possible d'utiliser un palier tel qu'illustré sur la figure
12, en ajoutant une plaque supplémentaire dont la portion centrale n'entre en contact
avec la portion centrale de l'organe de pivotement qu'après que celui-ci s'est déplacé
axialement. L'empilement ressemble à celui de la figure 13, mais avec une plaque 301
munie d'un trou borgne, la plaque 301 ou 302 comportant un téton pour définir le point
de liaison entre les deux plaques.
[0052] Il peut, en outre, être intéressant de prévoir d'intégrer, au niveau des bras élastiques,
un élément de frottement ou d'amortissement, afin d'améliorer la stabilité du dispositif
et de couper une éventuelle mise en oscillation des bras élastiques. Naturellement,
les frottements engendrés ne doivent nuire à la mobilité de l'organe de pivotement
que dans une limite acceptable pour le recentrage de la portion centrale 30b. De manière
avantageuse, les frottements impliquent qu'une force minimale doit être appliquée
sur le pivot pour engendrer un déplacement de la portion centrale 30b. Autrement dit,
une perturbation engendrant une force inférieure à cette force minimale, ne permettrait
pas de vaincre les forces liées au frottement et le dispositif ne serait pas perturbé.
[0053] A titre d'exemple, la figure 14 propose un exemple illustrant un tel élément de frottement.
Dans cette variante, la portion centrale 30b de l'organe de pivotement 30 comprend,
autour du trou borgne 30c, une collerette 30h dont les parois définissent un premier
tronc-de-cône. En outre, la pièce annulaire 27 comprend, autour du trou 28 au travers
duquel passe le pivot 24, une coupelle 50 dont les parois définissent un deuxième
tronc-de-cône. Les parois des premier et deuxième tronc-de-cônes sont agencées de
manière à ce que, lorsque les bras élastiques sont dans leur position de repos, elles
affleurent l'une avec l'autre. Une légère précontrainte dans l'axe de pivotement appuie
les parois de la collerette 30h contre celle de la coupelle 50. Les parois sont sensiblement
parallèles, afin d'éviter les chocs entre les deux tronc-de-cône.
[0054] Ainsi, lorsqu'une force perturbatrice tendant à induire un déplacement radial, est
appliquée sur l'organe de pivotement, cette force doit vaincre les frottements générés
entre les parois du premier et du deuxième tronc-de-cônes avant que la partie centrale
se déplace radialement. Ceci permet d'améliorer la stabilité des organes de pivotement.
On notera que la précontrainte exercée sur la portion centrale 30b entraîne un effet
identique dans la direction axiale, c'est-à-dire qu'une force perturbatrice tendant
à induire un déplacement axial doit vaincre la précontrainte avant que la partie centrale
se déplace axialement.
[0055] L'angle des tronc-de-cônes peut être relativement ouvert, c'est-à-dire compris entre
120 et 180 degrés, environ. La valeur de l'angle permet de définir les frottements
générés entre les deux tronc-de-cône et donc la force minimale à appliquer pour entraîner
un déplacement de la portion centrale 30b.
[0056] En outre, ces frottements permettent également de stopper rapidement les oscillations
des bras élastiques en cas de perturbation.
[0057] On notera que l'ajout d'une huile ou d'un liquide visqueux entre les bras élastiques
peut également permettre d'obtenir un effet semblable.
[0058] Il apparaît ainsi que les paliers décrits permettent d'obtenir une protection efficace
contre les chocs et de bonnes conditions de travail dans un volume restreint.
1. Palier amortisseur de chocs pour pièce d'horlogerie caractérisé en ce qu'il comporte un organe de pivotement (30 ; 301) comprenant au moins un bras élastique
(30d ; 301 d, 302d) et une portion centrale (30b ; 301 b) comportant un trou (30c
; 301c) à l'intérieur duquel est destiné à être en contact un pivot (24), formés d'une
seule pièce dans une pastille en un matériau monocristallin.
2. Palier selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comporte, en outre une pièce annulaire (31, 40) formant logement, agencée pour
être chassée dans un trou du bâti de la pièce d'horlogerie et pour recevoir et fixer
les extrémités desdits bras (30d ; 301 d, 302d).
3. Palier selon la revendication 2, caractérisé en ce que ladite pièce annulaire (40) présente une paroi en tronc de cône (42) contre laquelle
l'organe de pivotement (30) vient prendre appui dans sa partie extérieure.
4. Palier selon la revendication1, caractérisé en ce qu'il comporte, en outre, des première (26) et deuxième (27) pièces annulaires agencées
pour être chassées dans un trou du bâti (10, 12) de la pièce d'horlogerie ledit organe
de pivotement (30) étant intercalé entre les deux pièces annulaires (26, 27).
5. Palier selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que ledit organe de pivotement (30 ; 301) est en silicium.
6. Palier selon la revendication 5, caractérisé en ce que ledit trou (30c ; 301c) est borgne.
7. Palier selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce qu'il comporte deux plaques superposées (301, 302), l'une intérieure, l'autre extérieure,
chacune munie de bras élastiques (301d, 302d) et d'une portion centrale (301b, 302b)
la portion centrale (301b) de la plaque intérieure (301) étant munie d'un trou (301c)
pour recevoir ledit pivot et la plaque extérieur (302) forme un contre-pivot.
8. Palier selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que ledit organe de pivotement (30b) comprend une partie annulaire pleine (30a) et au
moins deux bras élastiques (30d), lesdits bras étant solidaires par leur extrémité
extérieur de ladite partie annulaire pleine (30a).
9. Palier selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce qu'il comprend au moins deux bras élastiques (30d) et des portions élastiques (30e, 30f)
à orientation annulaire, solidaires de l'extrémité extérieure desdits bras (30d).
10. Palier selon l'une des revendications 8 et 9, caractérisé en ce que lesdits bras élastiques (30d) présentent une structure en spirale.
11. Palier selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comporte un élément de frottement ou d'amortissement tendant à s'opposer à une
force perturbatrice orientée de manière à induire un déplacement de l'organe de pivotement.