[0001] La présente invention est relative aux câbles de contrôle électriques, ou câbles
d'énergie, utilisés pour transmettre des courants.
[0002] De tels câbles sont utilisés dans différents domaines de l'industrie, tels que par
exemple l'industrie automobile, où ils sont assemblés en faisceaux pour l'alimentation
électrique de différents équipements. Ces câbles doivent ainsi notamment être les
plus légers possibles, et présenter un faible encombrement tout en conservant une
bonne résistance mécanique.
[0003] De tels câbles sont classiquement formés par une pluralité de brins de cuivre, généralement
torsadés pour former un toron de façon à augmenter la flexibilité du câble, et entourés
par une gaine isolante, obtenue par exemple par extrusion. La figure 1 montre un exemple
d'un tel câble 1, vu en coupe transversale, et réalisé à partir de sept brins de cuivre
identiques 20 entourés par une gaine isolante 30 de section circulaire. Pour donner
un ordre d'idée, le diamètre du câble est typiquement de l'ordre de 1,6 mm et les
brins de cuivre 20 présentent chacun un diamètre de l'ordre de 0,3 mm.
[0004] D'autres câbles de structure similaire à celle de la figure 1, mais avec un nombre
différent de brins de cuivre, par exemple dix-neuf brins, sont également connus.
[0005] Les avantages d'un câble selon la structure précédente résident essentiellement dans
la simplicité du procédé de fabrication, mais également dans le fait qu'il permet
d'avoir un sertissage fiable des connecteurs. En effet, il suffit de dénuder localement
le câble en ôtant une portion de la gaine isolante 30 à l'endroit où l'on souhaite
placer le connecteur, puis de venir compresser mécaniquement une douille du connecteur
autour de la section de câble dénudée. De plus, le cuivre présente intrinsèquement
une bonne tenue mécanique à la traction.
[0006] En revanche, on s'est aperçu que le câble précédent utilise une quantité de cuivre
surdimensionnée par rapport aux besoins réels correspondant à la quantité de courant
à transmettre par le câble. Plus précisément, près de la moitié du cuivre dans la
structure de câble précédente est utilisée pour augmenter la résistance à la traction
du câble, mais aussi pour garantir l'efficacité du sertissage.
[0007] Or, le cuivre coûte de plus en plus cher et il est important de trouver des nouvelles
structures de câbles qui réduisent le plus possible la quantité de cuivre utilisée.
[0008] On connaît déjà différentes solutions de câbles composites dans lesquels on combine
des brins de cuivre avec un coeur en matériau non conducteur. Notamment, le document
US 7, 145, 082 décrit un câble de contrôle dans lequel une grande quantité de fils conducteurs,
par exemple en cuivre, sont toronnés autour d'un coeur ou âme centrale composé d'un
polymère mutlifilaments du type fibres d'aramide.
[0009] Ce type de câble permet de réduire de façon conséquente la quantité de cuivre utilisée
à la valeur juste nécessaire pour la bonne transmission du signal, tout en conservant
une très bonne tenue mécanique à la traction grâce à l'utilisation de l'aramide. En
revanche, le nombre de brins de cuivre utilisé reste très important par rapport à
la solution de la figure 1 dans laquelle les brins de cuivre sont disposés sur une
seule couche concentrique avec le brin de cuivre central.
[0010] Le simple remplacement du brin de cuivre central sur la structure de la figure 1
par un coeur en polymère multi filaments tel que celui décrit dans le document
US 7, 145,082 n'est pas envisageable car un tel câble n'offrirait pas une garantie suffisante concernant
les opérations de sertissage. En effet, une fois un tel câble dénudé pour une opération
de sertissage, les brins de cuivre vont s'écarter légèrement l'un par rapport à l'autre,
et certains filaments du polymère formant le coeur risquent de s'échapper radialement
entre deux brins de cuivre. Cette situation est illustrée de façon schématique sur
la figure 2 qui montre une section transversale d'un tel câble après dénudage d'une
portion de la gaine isolante 30. Comme on le constate, certains filaments du coeur
40 en polymère multi filaments se retrouvent à l'extérieur de la couronne de brins
de cuivre 20. Ainsi, au moment où l'on vient compresser la douille du connecteur autour
de la section de câble dénudée, ces filaments vont venir s'interposer entre les brins
de cuivre et la douille, diminuant ainsi la surface de contact nécessaire à une bonne
transmission du signal électrique.
[0011] On connaît d'autre part du document
EP 1 089 299 une structure de câble dans lequel une pluralité de brins en matériau conducteur
sont toronnés concentriquement autour d'un coeur composé de plusieurs fibres de renfort
noyées dans un matériau métallique. La fabrication d'un tel câble est coûteuse, notamment
du fait de l'utilisation d'une matrice en matériau métallique pour noyer les fibres.
[0012] On connaît également du document
US 5, 159, 157 un câble de contrôle selon le préambule de la revendication 1, dans lequel les fibres
de carbone du coeur sont solidarisées en une structure unitaire non métallique. Plus
précisément, une matrice de remplissage de type vaseline remplit toutes les cavités
entre les fibres de carbone et les brins en matériau conducteur. Une telle structure
reste coûteuse à fabriquer, du fait de l'utilisation de cette matrice de remplissage.
[0013] La présente invention a pour but de proposer un câble utilisant la quantité de matériau
conducteur, typiquement de cuivre, juste nécessaire à la transmission du signal, répartie
en un nombre limité de brins, tout en garantissant un sertissage fiable d'un connecteur,
et dont la fabrication soit la moins coûteuse possible.
[0014] Ce but est atteint selon l'invention qui a pour objet un câble de contrôle électrique
du type comportant :
- un coeur comprenant une pluralité de filaments en polymère ;
- une pluralité de brins en matériau conducteur s'étendant dans la direction longitudinale
dudit coeur, répartis uniformément et de manière concentrique sur le pourtour dudit
coeur, en contact deux à deux ainsi qu'avec ledit coeur, et
- une gaine externe isolante,
caractérisé en ce que lesdits filaments sont répartis en une pluralité de sous-ensembles,
les filaments d'un même sous-ensemble étant toronnés en hélice, les sous-ensembles
étant également toronnés entre eux pour former une hélice globale.
[0015] L'invention et les avantages qu'elle procure seront mieux compris au vu de la description
suivante faite en référence aux figures annexées, dans lesquelles :
- la figure 1, déjà décrite, illustre une section transversale d'un câble à sept brins
de cuivre connu de l'art antérieur ;
- la figure 2, déjà décrite, illustre une section transversale après dénudage, d'un
câble dans lequel le brin central de cuivre a été remplacé par un coeur en polymère
mutlifilaments ;
- la figure 3 illustre la structure d'un câble selon un mode de réalisation possible
;
- la figure 4 illustre la structure unitaire non métallique d'un coeur pour un câble
selon un mode de réalisation préféré de l'invention.
[0016] La figure 3 représente une partie d'un câble 1 conforme à un premier mode de réalisation
possible, dont l'extrémité a été dénudée pour montrer la structure interne de ce câble.
[0017] Tout comme le câble de l'art antérieur décrit dans le document
US 7, 145, 082, le câble 1 de la figure 3 comporte une pluralité de brins 20 en matériau conducteur,
par exemple du cuivre, s'étendant dans la direction longitudinale d'un coeur ou âme
centrale 40 en polymère mutlifilaments, ainsi qu'une gaine externe 30 en matériau
isolant.
[0018] Cependant, le nombre de brins 20 utilisé est ici réduit puisque ces brins sont répartis
uniformément et de manière concentrique sur le pourtour dudit coeur 40, en contact
deux à deux ainsi qu'avec le dit coeur. Dans l'exemple non limitatif représenté, ces
brins 20 sont au nombre de six. Pour d'autres sections du coeur et des brins, le nombre
total de brins de cuivre devra bien entendu être adapté pour entourer sur une seule
couche la périphérie du coeur.
[0019] Les filaments du coeur en polymère 40, par exemple de l'aramide, ont été solidarisés
en une structure unitaire non métallique obtenue par un simple revêtement adhésif,
de type colle, externe. Une telle étape dans le procédé de fabrication est très simple
à réaliser, et ne vient donc pas grever de façon trop importante le coût total de
fabrication du câble. En outre, en enlevant une portion de la gaine 30 pour une opération
de sertissage d'un connecteur, il n'y a aucun risque que les filaments du coeur 40
viennent s'interposer entre les brins 20 et le connecteur, même si les brins 20 viennent
à s'écarter légèrement.
[0020] Dans une autre variante de réalisation non représentée, la structure non métallique
est solidarisée en toronnant les filaments en hélice et en enveloppant l'hélice par
une matrice ou par une gaine en matériau non métallique. Le procédé de fabrication
est un peu plus complexe que le simple revêtement d'un adhésif, mais fait cependant
appel à des techniques bien connues d'enroulement de plusieurs fils en hélice suivi
d'un gainage, par exemple par extrusion.
[0021] La figure 4 illustre enfin une structure unitaire non métallique 40 selon le mode
de réalisation préféré de l'invention. Ici, les filaments du coeur ont été répartis
en une pluralité de sous-ensembles (trois sous-ensembles dans le cas non limitatif
de la figure 4). Chaque sous-ensemble est formé par une pluralité, de préférence sept
filaments 41, toronnés en hélice et placés à l'intérieur d'une gaine 42 en matériau
isolant. Les trois sous-ensembles ainsi obtenus sont ensuite également toronnés entre
eux pour former une hélice globale. De manière préférentielle, comme illustré sur
la figure 4, on choisira d'enrouler les sous-ensembles selon une hélice globale de
pas inversé par rapport au pas des hélices formant chaque sous-groupe. Cela diminue
encore mieux le risque que certains filaments puissent s'échapper lors d'une opération
de sertissage d'un connecteur. En variante à l'utilisation de la gaine 42, chaque
sous-ensemble est noyé dans une matrice en matériau non métallique avant la formation
de l'hélice globale. Dans une autre variante, chaque sous-ensemble est encollé.
[0022] Dans tous les exemples de réalisation, le polymère du coeur peut être de l'aramide,
ou du polyester haute performance, ou du polyamide, ou du polyester naphtalate.
1. Câble (1) de contrôle électrique du type comportant :
- un coeur (40) comprenant une pluralité de filaments en polymère ;
- une pluralité de brins (20) en matériau conducteur s'étendant dans la direction
longitudinale dudit coeur, répartis uniformément et de manière concentrique sur le
pourtour dudit coeur (10), en contact deux à deux ainsi qu'avec ledit coeur, et
- une gaine externe isolante (30),
caractérisé en ce que lesdits filaments sont répartis en une pluralité de sous-ensembles, les filaments
(41) d'un même sous-ensemble étant toronnés en hélice, les sous-ensembles étant également
toronnés entre eux pour former une hélice globale.
2. Câble (1) de contrôle selon la revendication 1, caractérisé en ce que le pas de l'hélice globale des sous-ensembles toronnés entre eux est inversé par
rapport au pas des hélices de chaque sous-ensemble.
3. Câble (1) de contrôle selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que chaque sous-ensemble est soit noyé dans une matrice en matériau non métallique, soit
enveloppé d'une gaine (42) en matériau non métallique, soit encollé.
4. Câble (1) de contrôle selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le matériau conducteur est le cuivre.
5. Câble (1) de contrôle selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le polymère du coeur (40) est de l'aramide, ou du polyester haute performance, ou
du polyamide, ou du polyester naphtalate.