DOMAINE TECHNIQUE
[0001] L'invention concerne le domaine des tubes souples en matière plastique destinés à
stocker et distribuer des produits liquides à pâteux. Elle concerne plus particulièrement
les tubes souples en matière plastique de grande capacité, ayant typiquement une contenance
supérieure ou égale à 150 ml.
ETAT DE LA TECHNIQUE
[0002] Sous l'incitation notamment de la Directive européenne
94.62 portant sur la réduction du poids des emballages, les industriels cherchent à diminuer
la quantité de matière plastique à consommer et à recycler.
[0003] Pour appliquer les dispositions de cette Directive aux tubes souples, une première
démarche consiste à diminuer l'épaisseur de leurs parois. Une telle solution a été
adoptée sans problème pour les tubes de petite capacité, possédant une jupe souple
de petit diamètre. Cependant, une simple diminution d'épaisseur de la jupe ou de l'épaule
trouve ses limites dans la tenue mécanique du tube, notamment pour les tubes de contenance
supérieure à 150 ml dont la grande majorité possède des diamètres supérieurs à 40
mm, et plus particulièrement, les problèmes de tenue mécanique s'amplifiant avec le
diamètre, pour les tubes de diamètre de jupe supérieur à 45 mm. Avec de telles géométries,
la rigidité de la jupe devient insuffisante et rend sa manipulation malaisée tant
au cours de la fabrication du tube qu'au cours de son remplissage et de son utilisation.
Pour des raisons pratiques, les tubes souples ont une contenance typiquement inférieure
à 400-500 ml, avec un diamètre inférieur à 60 mm, car au-delà de ces dimensions, ils
deviennent peu maniables et sont remplacés par des flacons rigides.
[0004] En général, un tube souple est réalisé par assemblage de deux pièces fabriquées séparément:
une jupe souple cylindrique de longueur donnée (typiquement 3 à 5 fois le diamètre)
et une tête comprenant un goulot muni d'un orifice de distribution et une épaule reliant
ledit goulot à la jupe cylindrique. La tête en matière plastique peut être moulée
séparément puis soudée sur une extrémité de la jupe mais celle-ci est avantageusement
moulée et soudée de façon autogène à la jupe en utilisant soit une technique de moulage
par injection (
FR 1 069 414) soit une technique de moulage par compression d'une ébauche extrudée (
FR 1 324 471). Suivant l'utilisation du tube, la jupe cylindrique peut être obtenue industriellement
de deux manières différentes. Pour les tubes destinés à stocker et distribuer des
produits cosmétiques, elle est en général obtenue par extrusion ou coextrusion directe
de plusieurs matières plastiques, sous forme d'un extrudat creux cylindrique. Le tube
possédant une telle jupe est dans ce cas appelé "tube plastique ". Pour des tubes
destinés à stocker et distribuer des produits de grande consommation à faible coût,
on utilise en général une bande en matière plastique que l'on met en forme de cylindre
par mise en correspondance (contact ou superposition) de ses deux bords longitudinaux
(voir par exemple
US 1 007 779) puis soudure longitudinale le long de ces bords. Le tube possédant une telle jupe
- qui est souvent en un matériau plastique multicouche avec une couche barrière -
est dans ce cas appelé "tube laminé".
[0005] Après assemblage de la jupe et de la tête, le tube est livré au conditionneur , la
tête en bas et l'orifice de distribution obturé - par exemple par un bouchon vissé
sur le goulot - pour que celui-ci remplisse le tube par l'extrémité restée ouverte
du tube. Pour faciliter leur transport vers le conditionneur, les tubes sont placés
verticalement, regroupés et gerbés. Les gerbes sont empilées les unes sur les autres
formant ainsi un grand nombre de couches dont l'épaisseur correspond à la longueur
axiale du tube, ce qui conduit typiquement à des empilages d'une quinzaine de couches
pour un transport en camion. Une fois arrivé chez le conditionneur, le tube est rempli,
son extrémité ouverte est aplatie de façon à effectuer une soudure qui, par la réunion
des portions de paroi mises en vis-à-vis à la suite de l'aplatissement, scelle le
produit ainsi conditionné (soudure dite transversale ou finale).
[0006] Une autre façon de réaliser un tube souple est par exemple décrite dans le brevet
US 5 632 951: on réalise par extrusion soufflage un flacon à paroi mince et on coupe le fond du
flacon de façon à obtenir un objet très semblable aux tubes souples précédents, se
différenciant néanmoins d'eux par la présence de lignes de soudure qui s'étendent
sur la totalité de la surface extérieure, tête incluse.
[0007] Pour des tubes de grande contenance, dont le diamètre de la jupe est typiquement
compris entre 40 mm et 60 mm, l'épaisseur de la jupe de l'art antérieur est systématiquement
supérieure à 0,5 mm, que celle-ci soit (co)extrudée, laminée ou obtenue par extrusion-soufflage.
En effet, quel que soit le mode de réalisation de la jupe, celle-ci doit subir un
grand nombre de manipulations jusqu'à ce que le tube rempli ait été scellé par la
soudure finale. Ces manipulations sont nécessaires d'une part pour effectuer les transferts
entre postes de fabrication différents et d'autre part pour assurer un maintien mécanique
suffisant lors des opérations de fabrication ou de façonnage (assemblage de la tête
et de la jupe, impression sur la jupe, bouchonnage, ...). En arrivant à un poste de
fabrication ou de façonnage, le tube est entraîné d'un dispositif de maintien monté
sur une chaîne de transfert (par exemple un picot, une nacelle ou un mandrin) vers
un mandrin sur lequel il est emmanché la plupart du temps sans jeu et même avec un
léger serrage. Un fois l'opération achevée, il est extrait du mandrin et dirigé vers
un nouveau dispositif de maintien associé à une autre chaîne de transfert pour le
conduire vers un autre poste de fabrication.
[0008] Les tubes souples qui possèdent des jupes de grand diamètre ne présentent pas une
rigidité suffisante si l'épaisseur desdites jupes est inférieure à 0,5 mm. Ils sont
exposés, particulièrement au niveau de leur extrémité ouverte, à un fort risque de
pliage soit au cours de l'emmanchement sur le mandrin, soit au cours de l'extraction
du mandrin. Pour limiter ce risque, on pourrait augmenter le jeu entre la jupe et
le mandrin mais cela se traduirait par un moins bon maintien de la jupe au cours de
l'opération de fabrication ou de façonnage et pourrait avoir pour conséquence une
qualité insuffisante: moindre précision du positionnement de la tête sur la jupe pouvant
entraîner un défaut de soudure entre tête et jupe, mauvais placage de la jupe sur
le mandrin entraînant des défauts d'impression (impression offset ou flexographie
sur paroi cylindrique de corps tubulaires), etc..
[0009] D'autre part, lors de leur transport vers le conditionneur, les tubes gerbés situés
dans les couches inférieures doivent supporter le poids des gerbes empilées au-dessus
et ils sont souvent détériorés au niveau de l'extrémité ouverte de leur jupe si celle-ci
ne présente pas la rigidité voulue.
[0010] Enfin, même non détériorée, l'extrémité ouverte du tube a une géométrie d'autant
moins répétitive que l'épaisseur est faible (plus grande influence des contraintes
résiduelles sur la forme de l'extrémité libre de la jupe), ce qui entraîne des difficultés
lors du remplissage automatique du tube.
[0011] Tous ces problèmes étant exacerbés par les grandes quantités et les grandes cadences
visées pour la fabrication de ce type de conditionnement, il a été établi que, dans
la pratique, de tels tubes devaient avoir une épaisseur supérieure à 0,5 mm environ
pour présenter une machinabilité et une transportabilité acceptables.
[0012] Les tentatives d'allègement des tubes souples passant par une diminution sensible
de l'épaisseur du tube n'ont donc pas conduit jusqu'à présent à une exploitation industrielle
économiquement rentable. D'autres tentatives d'allègement ont été menées par la demanderesse
en s'appuyant sur une technique développée pour des flacons. Les flacons sont réalisés
en une pièce par extrusion-soufflage: on extrude un tube épais que l'on pince à distance
de la filière (obtention d'une paraison) puis on gonfle l'intérieur de la paraison
en envoyant de l'air sous faible pression à travers l'axe de la filière, la paroi
de la paraison s'amincissant et venant se plaquer contre les parois d'un moule qui
donne la forme finale du flacon. Pour ce type de conditionnement, le brevet
US 6 082 563 (WELLA) décrit un procédé de fabrication par lequel on modifie partiellement la matière
plastique constitutive de la paroi de la paraison par ajout d'agents gonflants. Les
agents gonflants sont introduits dans une couche intermédiaire au cours de la coextrusion.
L'épaisseur de la couche expansée est, après extrusion et avant soufflage, égale ou
supérieure à 3mm. Après soufflage elle est de l'ordre de 500 µm, c'est-à-dire voisine
de l'épaisseur d'une jupe de tube souple.
[0013] En fait, l'allègement par réalisation d'une couche expansée à l'aide d'un agent gonflant
est seulement possible dans ce cas parce que l'on extrude une paraison épaisse d'au
moins 3mm. Pour les procédés classiques de fabrication en grandes séries et en grandes
cadences des tubes souples, la jupe du tube doit être obtenue directement par extrusion
avec une épaisseur au moins six fois plus faible, dans des conditions telles qu'il
est difficile, voire impossible, de contrôler l'action de l'agent gonflant dans la
vis puis dans la zone convergente de l'extrudeuse, de sorte que l'on obtient une jupe
avec une couche extrudée expansée avec des irrégularités d'épaisseur importantes,
ce qui ne permet pas de proposer un conditionnement industriel acceptable. Enfin,
l'introduction d'agents gonflants entraîne un surcoût.
PROBLEME POSE
[0014] La demanderesse a cherché à obtenir un tube souple de grande contenance le plus léger
possible, qui possède une jupe cylindrique aussi résistante et rigide que celle des
tubes standards, tout en offrant à l'utilisateur un confort de prise en main ainsi
qu'une résistance à la fissuration sous contrainte comparables à celle des tubes standards.
[0015] Le but est de réduire significativement (au moins 30 %) le poids des tubes tout en
conservant un comportement mécanique acceptable compatible avec les contraintes de
fabrication et avec son utilisation par le consommateur. De plus, dans la mesure où
ces tubes sont essentiellement destinés au marché des produits cosmétiques, ils doivent
également présenter une compatibilité à ces produits équivalente, notamment garantir
une faible perméabilité aux liquides (eau, alcools, huiles et autres corps gras,...),
et cette faible perméabilité aux liquides doit se traduire par des pertes en poids
limitées. Il est souhaitable également qu'ils présentent une perméabilité acceptable
à la vapeur d'eau et aux arômes.
OBJET DE L'INVENTION
[0016] Un premier objet de l'invention est un procédé de fabrication d'un tube souple comportant
une jupe cylindrique et une tête de distribution (c'est-à-dire munie d'un orifice
de distribution), comportant au moins les étapes suivantes:
- a) extrusion d'un manchon cylindrique
- b) découpe du manchon de façon à réaliser une jupe de tube à la longueur désirée;
- c) moulage de la tête de tube souple;
- d) fixation de la tête sur une extrémité de la jupe;
caractérisé en ce que le manchon extrudé a une épaisseur comprise entre 0,2 et 0,4
mm, de préférence entre 0,25 mm et 0,35 mm et en ce qu'il comprend du polyéthylène
haute densité (PE.HD), de masse spécifique comprise entre 0,935 g/cm3 et 0,97 g/cm3,
de préférence supérieure à 0,945 g/cm3, dans une proportion pondérale supérieure à
55%, de préférence 70%. Avantageusement, le manchon comprend également du polyéthylène
basse densité (PE.BD), de masse spécifique comprise entre 0,86 g/cm3 et 0,93 g/cm3,
dans une proportion pondérale inférieure à 45%, de préférence 30%, et dont plus de
50%, de préférence plus de 90% en poids, est un PE.BD linéaire (PE.BDL).
[0017] Ce procédé reprend les étapes classiques de fabrication d'un tube plastique, dont
la jupe provient de la découpe d'un manchon extrudé, mais ce manchon est particulièrement
mince et comporte une matière plastique différente de celle des tubes plastiques de
l'art antérieur. Le manchon est obtenu par extrusion d'un mélange PE.HD + PE.BD (plus
de la moitié étant du PE.BDL) ou encore par co-extrusion de plusieurs couches co-axiales,
en PE.HD, en PE.BD (plus de la moitié étant du PE.BDL), ou encore de couches de mélanges
PE.HD + PE.BD. Pour une épaisseur donnée, comprise entre 0,2 et 0,4 mm, les tubes
plastiques ainsi réalisés offrent les meilleures caractéristiques (vis-à-vis de l'ensemble
des contraintes de fabrication et d'utilisation) lorsque le manchon a été réalisé
avec plus de 90% en poids de PE.HD et moins de 10% en poids de PE.BDL.
[0018] L'intérêt d'un tel procédé s'observe surtout pour les tubes plastiques de grand diamètre,
à partir de 34mm et surtout au delà de 44 mm, car ceux-ci, beaucoup plus légers que
les tubes standard de même contenance, possèdent une jupe cylindrique rigide qui offre
un bon compromis entre les contraintes de fabrication en grandes séries et les contraintes
d'utilisation par le consommateur. La bonne tenue à la fissuration sous contrainte
est assurée par la forte proportion en PE.HD et en PE.BDL. Les tubes laminés, de diamètre
supérieur à 44 mm, présentent également ces propriétés avantageuses.
[0019] Un autre objet de l'invention est un tube souple ayant une tête de distribution et
une jupe cylindrique en matière plastique ou métalloplastique, de diamètre supérieur
à 44 mm, plus particulièrement supérieur à 49 mm, caractérisé en ce que ladite jupe
cylindrique a une épaisseur comprise entre 0,2 mm et 0,4 mm, de préférence entre 0,25
mm et 0,35 mm, en ce qu'elle comprend du polyéthylène haute densité (PE.HD), de masse
spécifique comprise entre 0,935 g/cm3 et 0,97 g/cm3, de préférence supérieure à 0,945
g/cm3, dans un proportion pondérale supérieure à 55%, de préférence 70%. Avantageusement,
la jupe cylindrique comprend également du polyéthylène basse densité (PE.BD), de masse
spécifique comprise entre 0,86 g/cm3 et 0,93 g/cm3, dans une proportion pondérale
inférieure à 45%, de préférence 30%, et dont plus de 50%, de préférence plus de 90%
en poids, est un PE.BD linéaire (PE.BDL).
[0020] Le tube selon l'invention est un tube plastique ou un tube laminé possédant une tête
munie d'un orifice de distribution et une jupe cylindrique de grand diamètre, typiquement
supérieur à 44 mm. La tête comprend en général un goulot qui entoure l'orifice de
distribution et une épaule qui relie le goulot à la jupe. La jupe est cylindrique
mais sa section n'est pas forcément circulaire. En fait, le tube est ici décrit dans
sa configuration de remplissage, avant réalisation de la soudure transversale finale
qui scelle le produit conditionné. La jupe peut avoir une section orthogonale circulaire
ou elliptique ou de toute autre forme (celle-ci est imposée par la périphérie de l'épaule
qui est fixée sur l'extrémité de la jupe) mais, au cours de la fabrication du tube,
elle est en général emmanchée sur un manchon cylindrique à section circulaire et c'est
pourquoi nous nous référons ici à un diamètre. Il va de soi que pour une jupe de section
non circulaire, c'est son périmètre qui doit être supérieur à Π*44 soit environ 138
mm. Pour une jupe elliptique, si a est le demi grand axe et b le demi petit axe,

est supérieur à 44 mm.
[0021] Traditionnellement, les tubes souples possèdent des jupes composées majoritairement
- ou en totalité - de PE.BD. Un tube selon l'invention ayant le même diamètre qu'un
tube traditionnel possède une jupe plus mince mais composée majoritairement - ou en
totalité - de PE.HD. Si le PE.HD n'est pas seul, la jupe peut être constituée en un
matériau unique, par exemple un blend résultant d'un mélange selon l'invention de
PE.HD et de PE.BD, dont la majeure partie est un PE.BD linéaire. La présence de PE.BDL
et le pourcentage de PE.HD au sein d'un tel blend peuvent être déterminés par exemple
en utilisant deux techniques complémentaires: la spectrométrie infra-rouge à transformée
de Fourier (IRTF), en utilisant par exemple un spectromètre FTIR Nicolet 510P et la
calorimétrie différentielle à balayage (Differential Scanning Calorimetry), par exemple
en utilisant un système complet d'analyse Perkin Elmer DSC 7, cette méthode pouvant
elle-même être mise en oeuvre soit de manière classique (cycle montée - descente -
montée en température), soit, quand cela s'avère nécessaire, selon la méthode SIST
(Stepwise Isothermal Segregation Technique.
[0022] La jupe, laminée ou coextrudée, peut également être constituée en un matériau multicouche
comprenant des couches de PE.HD, des couches de PE.BD, dont la majeure partie est
un PE.BD linéaire, et/ou des couches de mélanges PE.HD + PE.BD.
[0023] La demanderesse a constaté que, constituée d'un matériau plus rigide, la jupe peut
présenter, grâce à son épaisseur plus faible, une résistance à l'enfoncement radial
identique, voire inférieure, à celle d'une jupe de l'art antérieur tout en présentant,
en dépit de cette épaisseur plus faible, une résistance égale ou meilleure au flambage
et au pliage sous l'effet d'un même effort axial compressif. Autrement dit, en combinant
l'épaisseur et la nature du matériau constitutif, on peut répondre aux exigences contradictoires
de machinabilité, de souplesse et de confort d'utilisation, que le PE.BD était jusqu'à
présent sensé être le seul matériau capable de satisfaire, à condition toutefois de
se présenter sous la forme d'une couche suffisamment épaisse.
[0024] Contrairement aux apparences, l'emploi d'un matériau plus rigide que le PE.BD pour
compenser la perte de rigidité due à l'amincissement ne s'impose pas à l'évidence.
En effet, on sait d'expérience que l'emploi de matériaux plus rigides entraîne une
perte d'ergonomie d'utilisation. La prise en main du tube est en effet moins facile,
le tube n'est plus assez souple ( on extrait moins facilement le produit par simple
application d'une pression sur la paroi de la jupe) ou a un comportement trop élastique:
le produit à peine sorti de l'orifice, est réabsorbé à l'intérieur du tube dès que
la pression sur la jupe diminue. De plus, il est souhaitable d'éviter que le tube
reprenne facilement sa forme initiale, car , en un tel cas, l'utilisateur ne se rend
pas compte de la quantité de produit qu'il contient encore. Une telle propriété est
illustrée par l'ampleur du retour élastique du matériau après déformation plastique
par pliage: plus ce retour est important, plus la "mémoire de forme" est importante
et dégrade l'ergonomie d'utilisation. Cette mémoire de forme est souvent caractérisée
par l'angle obtenu après pliage et retour élastique d'un bande d'épaisseur constante:
plus l'angle est important, plus la mémoire de forme est importante; inversement,
plus l'angle est faible, meilleure est son aptitude à garder la nouvelle forme, traduite
par le terme anglo-saxon de "dead fold" ("pli mort"). Les tubes métalliques présentent
une très bonne aptitude au pli mort alors que les tubes plastiques ont une aptitude
au pli mort en général mauvaise ou médiocre. Dans le cas présent, la demanderesse
a constaté que, grâce à la diminution notable de l'épaisseur de sa paroi, le tube
présente une meilleure propriété au "pli mort", c'est-à-dire une meilleure ergonomie
d'utilisation malgré l'emploi d'un matériau (le PE.HD) plus rigide que le PE.BD.
[0025] Dans le cas où la jupe est en un matériau multicouche, les couches extérieures sont
de préférence en PE.HD: il en résulte une résistance au flambage axial légèrement
meilleure. De plus, les couches extérieures en PE.HD sont moins sensibles à la fissuration
sous contrainte.
[0026] D'autre part, le PE.HD présente une perméabilité aux liquides nettement inférieure
à celle du PE.BD, dans un rapport tel que la diminution d'épaisseur n'entraîne pas
une dégradation des propriétés barrière aux liquides (eau, alcools, huiles et autres
corps gras susceptibles d'être contenus dans le produit cosmétique à conditionner),
ce qui maintient les performances en terme de pertes en poids acceptables. On constate
d'autre part une légère amélioration des propriétés barrière à la diffusion des gaz
et des arômes.
[0027] Selon l'invention, le PE.BD, s'il existe dans la jupe, en est un matériau constitutif
minoritaire, limité à 30% en poids, de préférence 10%. Il est en majeure partie constitué
de PE.BD linéaire (ou PE.BDL), c'est-à-dire un polyéthylène copolymère comportant
des alphaoléfines non polaires (telle que butène1 ou hexène1) dont les molécules ne
présentent que des chaînes latérales courtes et régulières. L'ajout de PE.BD linéaire
est recommandé pour améliorer d'une part la soudabilité de la jupe et d'autre part
la résistance à la fissuration sous contrainte.
[0028] La fissuration sous contrainte (en anglais "stress cracking") est une propriété relative
au comportement à long terme: en immergeant le matériau sous contrainte dans un liquide
tensioactif, on voit apparaître une fissuration au bout d'un certain temps. Ce phénomène,
très important dans le cas du polyéthylène, dépend fortement de la tension superficielle
exercée par le milieu, de la masse molaire et de la morphologie du polymère. On sait
que la fissuration se produit d'autant plus rapidement que la contrainte est élevée
et que le matériau (le polyéthylène en l'occurrence) a un indice de fluidité ("melt
index") important.
[0029] Le PE.BD linéaire (PE.BDL) se trouve en proportion pondérale supérieure à 50%. Cette
proportion est de préférence d'autant plus forte que la proportion en PE.BD est importante
dans le matériau de la jupe. Ceci permet d'améliorer la soudabilité et la tenue à
la fissuration sous contrainte de la jupe. Ainsi, pour un mélange 70% PE.HD + 30%
PE.BD, ce dernier devrait de préférence être à plus de 90% en poids du PE.BDL.
[0030] Pour une épaisseur donnée, comprise entre 0,2 et 0,4 mm, les tubes plastiques et
laminés offrent les meilleures caractéristiques relatives à l'ensemble des contraintes
de fabrication et d'utilisation lorsque la jupe comporte plus de 90% en poids de PE.HD
et moins de 10% en poids de PE.BDL.
[0031] De préférence, le tube souple possède également une tête de distribution allégée
sur laquelle doit être fixé un bouchon ou un embout distributeur, tel qu'une capsule-service.
En général, la tête de tube comprend un goulot entourant l'orifice de distribution
et une épaule reliant ledit goulot à la jupe et c'est sur ledit goulot qu'est fixé
ce bouchon ou cette capsule-service. Dans le cadre de l'invention, un goulot muni
d'un moyen de solidarisation tel qu'un bourrelet d'encliquetage est préféré à un goulot
muni d'un filet de vissage, plus sensible à la fissuration sous contrainte. On peut
ainsi limiter l'épaisseur du goulot et de l'épaule à une valeur typiquement inférieure
à 1 mm. Ladite tête est de préférence en un matériau qui comprend du polyéthylène
haute densité (PE.HD), de masse spécifique comprise entre 0,935 g/cm3 et 0,97 g/cm3,
de préférence supérieure à 0,945 g/cm3, dans un proportion pondérale supérieure à
55%, de préférence 70%. Avantageusement, la tête comprend également du polyéthylène
basse densité (PE.BD), de masse spécifique comprise entre 0,86 g/cm3 et 0,93 g/cm3,
dans une proportion pondérale inférieure à 45%, de préférence 30% et dont plus de
50%, de préférence plus de 90% en poids, est un PE.BD linéaire (PE.BDL)
[0032] Selon cette modalité de l'invention, le tube possède une tête composée majoritairement
- ou en totalité - de PE.HD. Si le PE.HD n'est pas seul, la tête peut être constituée
en un matériau unique, par exemple un blend résultant d'un mélange selon l'invention
de PE.HD et de PE.BD, dont la majeure partie est un PE.BD linéaire. La tête peut également
avoir une paroi multi-couches avec des couches en PE.HD et/ou en PE.BD, dont la majeure
partie est un PE.BD linéaire, et/ou en mélanges PE.HD+PE.BD. La tête peut être moulée
séparément puis soudée sur une extrémité de la jupe mais elle peut également être
moulée et soudée de façon autogène à la jupe. Cette tête multicouche peut être obtenue
soit par co-injection selon un procédé tel que celui décrit dans
EP 1 123 241, soit par moulage compression d'une ébauche co-extrudée.
[0033] Les meilleurs résultats (soudabilité, confort d'utilisation, perte de poids, etc...)
sont obtenus lorsque la tête a été réalisée avec plus de 90% en poids de PE.HD et
moins de 10% en poids de PE.BDL.
[0034] De la sorte, la tête peut posséder un goulot et une épaule d'épaisseur inférieure
à 1mm. Un tel tube présente une économie de poids substantielle: alors qu'un tube
standard pèse typiquement entre 0,80 et 1,10 g par centilitre de volume utile, un
tube selon l'invention de même contenance pèse entre 0,55 et 0,80 g par cl de volume
utile. On obtient ainsi, uniquement avec le tube souple, un gain en poids d'emballage
de l'ordre de 30 %. Ce gain peut être encore augmenté si l'on poursuit l'effort d'allègement
sur le bouchon.
[0035] Un autre objet de l'invention est un tube comme le tube souple décrit ci-dessus,
muni également d'un bouchon. Ce bouchon peut être une capsule-service allégée de telle
sorte que l'ensemble tube + capsule-service a une masse comprise entre 0,80 et 1,10
g/cl de volume utile de produit à distribuer contre une valeur comprise entre 1,20
et 1,80 g/cl pour les tubes distributeurs de l'art antérieur. Ainsi, grâce à l'invention,
le nouveau tube muni de sa nouvelle capsule-service a un poids à peu près identique
à celui du tube seul de l'art antérieur: le gain se traduit par une diminution de
poids équivalente au poids de la capsule-service!
[0036] Pour atteindre un tel gain en poids, la capsule-service a elle-même été conçue de
façon particulière, avec une épaisseur et une hauteur aussi faibles que possible.
La capsule-service a une structure d'ensemble identique à celle des capsules services
de l'art antérieur, qui comprennent une base destinée à être fixée de façon irréversible
sur la tête du tube et une coiffe pivotant autour d'une charnière située à la périphérie
de la base et de la coiffe, la coiffe venant obturer un orifice ménagé sur la base
et en communication avec l'orifice de distribution de la tête de tube. La base comprend
un plateau, muni dudit orifice, une jupe de fixation et une jupe latérale extérieure,
en général cylindrique et configurée de telle sorte qu'elle se trouve approximativement
dans le prolongement de la jupe du tube, lorsque la capsule-service est fixée sur
ledit tube. Dans une telle configuration, l'extrémité ouverte de cette jupe latérale
extérieure épouse approximativement le contour périphérique de l'épaule. La jupe de
fixation est une jupe cylindrique interne, munie par exemple d'un bourrelet d'encliquetage.
Elle est destinée à être emmanchée autour du goulot du tube. La capsule-service selon
l'art antérieur a une base épaisse et rigide, notamment pour avoir une ouverture franche,
la coiffe pivotant autour d'un axe fixe lié au tube. La rigidité de la base permettait
aussi de démouler rapidement la capsule-service en utilisant le positionnement classique
de l'extracteur aidant au démoulage de la capsule-service: ce dernier arrive en appui
sur l'extrémité ouverte de la jupe latérale extérieure. La rigidité était assurée
d'une part par l'épaisseur des parois de la base et d'autre part par la présence de
nervures radiales, au moins 6, typiquement 8, attachées à la surface interne de la
jupe latérale extérieure et à la surface interne du plateau. Celles-ci empêchaient
notamment que la jupe latérale extérieure ne se déforme, voire ne se retourne comme
une chaussette, lorsque l'extracteur était activé pour démouler l'ensemble de la capsule-service.
[0037] Dans l'esprit de l'invention, la capsule-service a été conçue dans le but de diminuer
le poids, de diminuer les durées de refroidissement après moulage et de faciliter
le démoulage. C'est pourquoi on a diminué l'épaisseur de la paroi du plateau, celle
de la jupe latérale extérieure et celle de la coiffe, notamment au niveau de la partie
supérieure de la prise de doigt. On a supprimé également l'ensemble des nervures radiales,
mais en définissant un protocole de démoulage particulier, différent de celui pratiqué
dans l'art antérieur: l'extracteur est placé différemment et prend appui sur l'extrémité
ouverte de la jupe de fixation qui n'a pas été amincie. La capsule-service selon l'invention
présente ainsi au moins l'une, et de préférence l'ensemble, des particularités géométriques
suivantes:
- la surface interne de la base est exempte de toute nervure radiale rigidifiante; elle
contient au plus une nervure longitudinale qui sert à l'orientation angulaire de la
capsule-service par rapport au décor de la jupe du tube souple (indexation);
- la jupe de fixation est relativement plus épaisse que le reste de la capsule-service:
en appliquant au démoulage l'extracteur sur l'extrémité ouverte de ladite jupe de
fixation, on peut démouler facilement l'ensemble de la capsule malgré ses parties
amincies et bien qu'elle ne soit pas soutenue par des nervures radiales; ainsi, la
jupe de fixation est plus épaisse, typiquement de quelques dixièmes de millimètre,
que le reste de la capsule-service, notamment le plateau et la jupe latérale extérieure.
- la coiffe présente sur sa face interne une paroi en contre-dépouille au niveau de
la partie supérieure de la prise de doigt; dans l'art antérieur, on définissait à
cet endroit une paroi verticale, ce qui avait pour avantage de faciliter le démoulage
et pour inconvénient d'augmenter fortement l'épaisseur et donc d'alourdir la coiffe.
En effet, au droit de la partie supérieure de la prise de doigt, la paroi est en dévers
et si l'on cherche à conserver une épaisseur constante, cette partie en dévers se
traduit par une contre-dépouille difficile à démouler si l'on utilise un outillage
standard, c'est-à-dire en l'absence d'outillage coulissant de type tiroir ou cale
montante. La demanderesse a trouvé que l'on pouvait réaliser quand même une contre-dépouille
avec une pente inférieure à 35° sans avoir de difficulté particulière au démoulage
avec un moule standard, mais en utilisant un extracteur agissant au centre de la coiffe.
Ainsi moulée, la coiffe a, au regard de la partie supérieure de la prise de doigt,
une paroi inclinée d'un angle inférieur à 35° - par rapport à l'axe de la capsule
- vers l'intérieur de la base de la capsule.
[0038] On définit d'autre part de préférence la géométrie de la jupe latérale extérieure,
notamment sa hauteur, de telle sorte que, lorsque la capsule-service est fixée sur
la tête de tube, l'extrémité ouverte de ladite jupe latérale extérieure se trouve
à une distance d aussi faible que possible de l'épaule du tube, typiquement une distance
moyenne comprise entre 0,1 et 0,7 mm, de préférence entre 0,2 et 0,5 mm. Pour cela,
les tolérances dimensionnelles de fabrication imposées à la tête de tube et à la capsule-service
sont définies de manière appropriée. Ainsi, si les moyens de fixation de la capsule-service
sur la tête de tube sont des bourrelets d'encliquetage disposés d'une part sur une
jupe de fixation attachée au plateau de la capsule et d'autre part sur le goulot de
la tête de tube, on fait en sorte que la distance minimale L1 entre l'extrémité de
la jupe latérale extérieure et le point de contact sur le bourrelet de la jupe de
fixation soit supérieure à L2-d, L2 étant la distance maximale entre le point de contact
sur le bourrelet du goulot et le point de l'épaule se trouvant au droit du prolongement
axial de la jupe latérale extérieure de la capsule-service. De la sorte, l'extrémité
de la jupe latérale extérieure de la base de la capsule-service se trouve immédiatement
en appui local sur l'épaule dès que l'utilisateur manipule le tube et ceci confère
à l'ensemble de la capsule-service une rigidité inattendue et suffisante malgré l'absence
de nervures et la faible épaisseur du plateau. Pour améliorer encore la rigidité de
l'ensemble, l'épaule du tube est avantageusement munie d'un trottoir autour duquel
l'extrémité ouverte de la jupe latérale extérieure s'emmanche avec un jeu radial aussi
faible que possible, typiquement un jeu radial moyen inférieur à 0,5 mm, de préférence
0,3 mm.
[0039] Par ailleurs, la capsule-service doit être en général indexée, à savoir placée dans
une position angulaire précise par rapport à un décor de la jupe du tube.
[0040] Les moyens d'indexation très fiables mais assez pondéreux décrits dans
EP - B - 0 633 197 peuvent, lorsque cela est possible, être remplacés par une simple nervure longitudinale
attachée à la surface interne de la jupe latérale extérieure qui est piégée entre
deux plots de faible étendue et de faible hauteur, situés sur l'épaule. La fixation
de la capsule-service sur le tube s'effectue par un mouvement d'enfoncement puis de
rotation. Au cours de l'enfoncement, la capsule est immobilisée en déplacement axial
grâce par exemple aux moyens d'encliquetage complémentaires de la jupe de fixation
et du goulot décrits plus haut. Puis, au cours de la rotation, la base de la nervure
longitudinale entre en contact avec la paroi sommitale du premier plot qui monte en
pente douce dans le sens circonférentiel. De la sorte, grâce à l'élasticité d'ensemble
de la capsule et de la tête de tube, la nervure longitudinale suit cette paroi sommitale
qui, telle une surface de came, lui impose une certaine translation axiale vers l'extérieur
du tube. Arrivée au bout du chemin de came, l'extrémité de la nervure longitudinale
ne trouve plus d'appui, se relâche élastiquement et se trouve piégée dans l'intervalle
compris entre les deux plots. Le relief du deuxième plot est moins progressif de sorte
que ce dernier fait office de butée et empêche la nervure longitudinale de continuer
à se déplacer angulairement.
[0041] Ici aussi, toujours dans le souci d'alléger, la partie supérieure du mandrin qui
sert de partie de moule à la tête de tube possède avantageusement deux protubérances
qui servent de "noyaux" à la formation de ces plots, de sorte que ces derniers sont
réalisés avec une épaisseur constante et présentent un creux vers l'intérieur du tube.
[0042] Enfin, la nervure longitudinale attachée à la surface interne de la jupe latérale
extérieure et servant à l'indexation est avantageusement située dans le plan médiateur
de la charnière: cela facilite l'alimentation des fins canaux délimitant les différentes
parties de la charnière (éléments tendeurs et charnière proprement dite) et cela améliore
la tenue mécanique de la capsule lorsque la coiffe est sollicitée à l'ouverture.
La figure 1 illustre, en coupe diamétrale, un tube de 150 ml de l'art antérieur, muni
d'une capsule-service, destiné au stockage et à la distribution de shampoing.
La figure 2 illustre, en coupe diamétrale, un tube selon l'invention de même contenance
que celui de la figure 1, et destiné à la même application.
La figure 3 illustre, en coupe diamétrale, un détail du tube de la figure 2.
La figure 4 illustre, en coupe diamétrale, un détail de l'outillage de moulage d'une
capsule-service allégée selon l'invention, situé au niveau de la coiffe.
EXEMPLE
[0043] Les tubes souples présentés dans cet exemple offrent un volume utile de 150 ml pour
le gel douche qu'il sont destinés à contenir. Un tube de l'art antérieur est illustré
en figure 1. Un tube particulier selon l'invention est illustré en figure 2. Ce tube
peut être équipé d'une capsule-service telle que celle illustrée en figure 3 et moulée
dans un outillage dont un détail est illustré en figure 4.
Géométries et gains en poids (figures 1 , 2 et 3)
[0044] Le tube
110 de l'art antérieur a un diamètre
D de 50 mm et une hauteur hors tout (supérieure à
H+h) voisine de 175 mm. Il a une jupe
120 et une tête de distribution
130 munie d'un goulot
131 et d'une épaule
132 destinée à relier ledit goulot à ladite jupe. La jupe
120 est en PE.BD. Elle a une épaisseur
e1 de 0,6 mm, ce qui confère au tube distributeur de gel douche une certaine rigidité.
La tête
130 est également en PE.BD. L' épaule
132 a une épaisseur
e2 de 1,1 mm.
[0045] Le poids du tube selon l'art antérieur est de 16,4 g.
[0046] Ce tube est muni d'une capsule-service
140 en polypropylène, de hauteur
h = 25,2 mm. La capsule-service
140 comprend une base
141 destinée à être fixée de façon irréversible sur le goulot
131 du tube et une coiffe
142 pivotant autour d'une charnière
143 située à la périphérie de la base et de la coiffe, la coiffe venant obturer un orifice
150 ménagé sur la base
141. La base
141 comprend un plateau
1411, muni de l'orifice de distribution et une jupe latérale extérieure
1410 cylindrique et configurée de telle sorte qu'elle se trouve approximativement dans
le prolongement de la jupe
120 du tube. La capsule-service
140 selon l'art antérieur a une base épaisse et rigide. La rigidité est confortée par
la présence de 8 nervures radiales
144, attachées à la surface interne de la jupe latérale extérieure
1410 et à la surface interne du plateau
1411. La coiffe
142 présente, au niveau de la partie supérieure
147 de la prise de doigt, une paroi
148 verticale.
[0047] L'ensemble tube + capsule-service pèse 26 g.
[0048] Le tube
210 selon l'invention a un diamètre
D' de voisin de 50 mm et une hauteur hors tout (
H + h') voisine de 173 mm. Il a une jupe
220 et une tête de distribution
230 munie d'un goulot
231 de diamètre 20 mm environ et d'une épaule
232 destinée à relier ledit goulot à ladite jupe. La jupe
220 est en PE.HD. Elle a une épaisseur
e'1 de 0,35 mm, ce qui confère au tube distributeur de gel douche une plus grande souplesse,
acceptable par tous les utilisateurs.
[0049] La tête
230 est également en PE.HD. L'épaule
232 a une épaisseur
e'2 de 1 mm. Le poids de ce tube est de 11 g. On pourrait encore définir localement des
épaisseurs plus faibles, de l'ordre de 0,5 mm. Les plots de centrage 235 sont réalisés
avec une épaisseur constante, c'est-à-dire présentant un creux vers l'intérieur du
tube.
[0050] Ce tube est muni d'une capsule-service
240 en polypropylène, de hauteur
h' égale à 22,7 mm. La capsule-service
240 comprend une base
241 destinée à être fixée de façon irréversible sur le goulot
231 du tube et une coiffe
242 pivotant autour d'une charnière
243 située à la périphérie de la base et de la coiffe, la coiffe venant obturer un orifice
250 ménagé sur la base
241. La coiffe
242 pivote autour de la charnière
243 lorsque l'utilisateur exerce un effort dans la partie supérieure
247 de la prise de doigt située sur la coiffe. La base
241 comprend un plateau
2411 entouré par une jupe latérale extérieure
2410 cylindrique, configurée de telle sorte qu'elle se trouve approximativement dans le
prolongement de la jupe
220 du tube. La capsule-service
240 ne possède pas 8 nervures radiales pour améliorer sa rigidité, mais une seul nervure
longitudinale
245, mince et de faible hauteur radiale, attachée à la surface interne de la jupe latérale
extérieure
2410. Cette nervure longitudinale
245 permet d'indexer la capsule-service par rapport à la jupe de tube, par piégeage entre
deux plots de faible étendue et de faible hauteur, situés sur l'épaule
230. L'un de ces plots est illustré sur la figure 2 avec la référence
235. La coiffe
242 présente, au niveau de la partie supérieure
247 de la prise de doigt, une paroi
248 en dévers, inclinée d'environ 25° par rapport à l'axe de la capsule et orientée vers
l'intérieur de la base
241 de la capsule
240. L'axe de la capsule est l'axe de la jupe de fixation
246. Il coïncide avec l'axe du tube lorsque la capsule-service est fixée sur ledit tube.
[0051] Les moyens de fixation de la capsule-service sur la tête de tube sont des bourrelets
d'encliquetage disposés d'une part sur une jupe de fixation
246 attachée au plateau
2411 et d'autre part sur le goulot
231 de la tête de tube.
[0052] On a défini la géométrie de la jupe latérale extérieure
241, notamment sa hauteur h', de telle sorte que, lorsque la capsule-service
240 est fixée sur la tête de tube, l'extrémité ouverte de la jupe latérale extérieure
2410 est à proximité de l'épaule
230 du tube, typiquement à une distance d inférieure à 0,5 mm du point
2320 de l'épaule se trouvant au droit du prolongement axial de la jupe latérale extérieure
2410. Pour cela, les tolérances dimensionnelles de fabrication imposées à la tête de tube
et à la capsule-service sont définies de manière à ce que la distance minimale
L1 entre l'extrémité de la jupe latérale extérieure
2410 et le point de contact sur le bourrelet
2460 de la jupe de fixation
246 soit supérieure à L2-d,
L2 étant la distance maximale entre le point de contact sur le bourrelet
2310 du goulot
231 et le point de l'épaule
2320. De la sorte, l'extrémité de la jupe latérale extérieure de la base de la capsule-service
se trouve immédiatement en appui local sur l'épaule dès que l'utilisateur manipule
le tube et ceci confère à l'ensemble de la capsule-service une rigidité inattendue
et suffisante malgré l'absence de nervures et la faible épaisseur du plateau
L'ensemble tube + capsule-service pèse 16,7 g.
[0053] D'autre part, la jupe de fixation
246 sur le goulot
231 a une épaisseur de 1,2 mm, plus importante que celle du reste de la capsule-service,
notamment la paroi latérale extérieure
2410 (0,9 mm). En appliquant au démoulage un extracteur exclusivement sur l'extrémité
ouverte de celle-ci, on peut facilement démouler l'ensemble de la capsule malgré ses
parties amincies et bien qu'elle ne soit pas soutenue par des nervures radiales. La
jupe de fixation
246 possède également un bourrelet d'encliquetage discontinu ( sous forme de grains de
riz régulièrement répartis) coopérant avec le bourrelet d'encliquetage
2310 du goulot
231.
[0054] On constate ainsi que, grâce à l'invention, le poids du tube distributeur est passé
de 26 g à 16,7 g, soit un gain de près de 36%.
[0055] D'autre tubes ont été réalisés avec des jupes d'épaisseur 0,35 mm et constituées
des matériaux suivants:
- entièrement en PE.HD
- blend PE.HD 70% + PE.BDL 30%
- jupe co-extrudée de structure: PE.HD (120 µm) / PE.BDL (110 µm) / PE.HD (120 µm)
- jupe co-extrudée de structure: PE.BDL (50 µm) / PE.HD (240 µm) / PE.BDL (60 µm)
- jupe co-extrudée de structure: blend PE.HD 70% + PE.BDL 30% (170 µm)/ couche adhésive
EMA (10 µm) / EVOH (15 µm) / couche adhésive EMA (10 µm) / blend PE.HD 70% + PE.BDL
30% (170 µm) avec EMA = polymère d'acrylate de méthyle et EVOH = copolymère (éthylène,
alcool vinylique)
[0056] Les gains en poids sont équivalents. Le confort d'utilisation est équivalent. Mais
on constate que plus la teneur en PE.BD augmente, moins la machinabilité est bonne.
Caractérisation du comportement mécanique des jupes
Tests permettant d'estimer la souplesse et le confort d'utilisation (Efforts d'enfoncement
radial)
[0057] On caractérise la souplesse de la jupe de tube par la valeur d'un effort nécessaire
pour obtenir un certain enfoncement radial au bout d'un certain temps. Plus cette
valeur est faible, plus le tube est souple. De plus, en comparant les valeurs correspondant
à deux enfoncements radiaux différents, on peut évaluer le confort d'utilisation (de
"prise en main") en notant l'écart à la proportionnalité: si la valeur correspondant
à un enfoncement radial double est supérieure au double de l'effort correspondant,
le tube oppose une résistance croissante à l'action de l'utilisateur. Plus l'écart
entre ces valeurs est important, plus le tube se montre difficile à vider. Inversement,
si la valeur correspondant à un enfoncement radial double est inférieure au double
de l'effort correspondant, le tube se vide facilement. Plus l'écart entre ces valeurs
est grand, plus le tube a tendance à se collapser brutalement, ce qui peut surprendre
l'utilisateur avec un flux de produit sortant plus important que prévu.
[0058] La souplesse peut être mesurée avec des essais de flexion standardisés faisant appel
à la méthode de la lame d'appui: une moitié de jupe est découpée suivant un plan diamétral
puis encastrée par ses extrémités sur un support. On enfonce le sommet de l'arche
ainsi formée à l'aide d'un dispositif axial venant en appui sur la génératrice du
sommet de l'arche. On mesure la valeur de l'effort d'enfoncement correspondant à deux
déflexions données : par exemple 5 mm et 10 mm.
[0059] Le tableau suivant montre la valeur des efforts (en N) relatifs à ces deux enfoncements
pour des jupes de diamètre 50 ayant les structures décrites précédemment:
| Référence |
Matière |
Epaisseur |
Enfoncement radial= 5 mm |
Enfoncement radial= 10 mm |
| Tube A |
100 % PE.BD |
565 µm |
6,1 N |
17,2 N |
| Tube B |
100 % PE.HD |
340 µm |
3,6 N |
9,8 N |
| Tube C |
90% PE.HD |
340 µm |
3,5 N |
9,4 N |
| 10% PE.BDL |
| Tube D |
70% PE.HD |
350 µm |
3,1 N |
8,2 N |
| 30% PE.BDL |
[0060] On constate d'une part que les jupes des tubes B à D selon l'invention sont plus
souples que les jupes de l'art antérieur (Tube A), d'autre part que l'écart à la proportionnalité
est du même ordre de grandeur (ratios entre efforts compris entre 2,6 et 2,8 pour
un enfoncement double): les tubes selon l'invention sont plus souples que celui de
l'art antérieur tout en présentant un confort d'utilisation identique.
Test permettant d'évaluer la machinabilité
[0061] On caractérise la machinabilité du tube par l'aptitude de la jupe à résister à un
effort axial en compression.
[0062] On coupe la jupe à une longueur donnée (80 mm en l'occurrence), on encastre une des
extrémités libres du manchon ainsi obtenu et applique sur l'autre extrémité libre
un effort reparti sur toute la circonférence, à l'aide d'un plateau qui s'enfonce
à vitesse constante dans la direction axiale du manchon. On mesure la valeur du pic
de compression juste avant pliage ou flambage du manchon.
[0063] Le tableau suivant montre la valeur des efforts maximum (en N) obtenus avec les précédents
types de jupe (diamètre 50 mm).
| Référence |
Matière |
Epaisseur |
Pic |
| Tube A |
100 % PE.BD |
585 µm |
179 N |
| Tube B |
100 % PE.HD |
355 µm |
249 N |
| Tube C |
90% PE.HD |
340 µm |
230 N |
| 10% PE.BDL |
| Tube D |
70% PE.HD |
370 µm |
187 N |
| 30% PE.BDL |
[0064] Ces résultats montrent que le tube B, dont la jupe est entièrement en PE.HD présente,
malgré sa faible épaisseur, une meilleure aptitude à la machinabilité que le tube
de l'art antérieur. Les tubes ayant des jupes avec mélange PE.BD et PE.HD présentent
également une bonne aptitude, le mélange 70% PE.HD, 30% PE.BDL ayant un comportement
comparable à celui du tube de l'art antérieur.
Tests permettant d'estimer l'aptitude au "pli mort"
[0065]
| Référence échantillon |
Angle après retour élastique (°) |
| 100 % BD, épaisseur 0.5 |
128 +/- 8 |
| 100% HD, épaisseur 0.35 |
61 +/- 4 |
| Blend 70% PE.HD + 30% PE.BDL, épaisseur 0.35 |
83 +/- 3 |
[0066] On constate qu'un tube en PE.BD d'épaisseur 0,5 a beaucoup de mémoire (il revient
à 128 ° (pour une mémoire complète, l'angle après retour élastique serait de 180°),
alors que pour le tube en PE.HD d'épaisseur 0,35, l'angle après retour élastique est
égal à seulement 61 °. On se rapproche du comportement du tube souple métallique.
Illustration du gain en poids pour les charges de camion
[0067] Un camion standard (non surbaissé) peut transporter 66 palettes de tubes de diamètres
50 mm (contenance 150ml) soit environ 140 000 tubes.
[0068] Avec un gain de 9,3 g par tube nous gagnons environ 1,3 tonne. Outre le gain lié
à une meilleure tenue des tubes des palettes inférieures, le camion transporte une
charge notablement plus faible et de ce fait économise de l'énergie, ce qui, de plus,
permet de diminuer l'émission de gaz carbonique dans l'atmosphère.
Démoulage d'une capsule-service allégée présentant une contre-dépouille au niveau
de la prise de doigt (Figure 4).
[0069] La figure 4 illustre, en coupe diamétrale, un détail de l'outillage de moulage
300 d'une capsule-service allégée selon l'invention telle que la capsule 240. L'outillage
est en plusieurs parties: une partie supérieure
310, une partie inférieure
320 munie d'un extracteur
330. La coiffe pivotante de la capsule-service est réalisée par moulage dans la cavité
342. La partie inférieure
320 du moule comprend une paroi
321 qui délimite la partie supérieure 2421 (externe) de la prise de doigt et une paroi
322 située de l'autre côté de la paroi
321 et orientée vers l'intérieur de la coiffe. Dans l'art antérieur, la paroi
322 était verticale, ce qui avait pour avantage de faciliter le démoulage et pour inconvénient
d'augmenter fortement l'épaisseur et donc d'alourdir la coiffe. La demanderesse a
trouvé que l'on pouvait réaliser quand même une paroi
322 avec une contre-dépouille de pente inférieure à 35° sans avoir de difficulté au démoulage
avec un moule standard, c'est-à-dire sans tiroir ou cale montante, mais en utilisant
un extracteur
330 agissant au centre de la coiffe. Ainsi moulée, la coiffe a, au regard de la partie
supérieure 247 de la prise de doigt, une paroi inclinée - d'un angle inférieur à 35°
par rapport à l'axe de la capsule-service - vers l'intérieur de la base de la capsule.
L'axe de la capsule-service est l'axe
250 de la jupe de fixation dont la cavité est signalée par la référence
346. Il coïncide avec l'axe du tube lorsque la capsule-service est fixée sur ledit tube.
AVANTAGES
[0070]
- diminution de l'énergie consacrée à la mise en forme des tubes, à leur soudure et
à leur recyclage
- bonne résistance au stress cracking
- barrière aux liquides et aux parfums améliorée.
1. Procédé de fabrication d'un tube souple comportant une jupe cylindrique et une tête
de distribution, comportant au moins les étapes suivantes:
a) extrusion d'un manchon cylindrique
b) découpe du manchon de façon à réaliser une jupe à la longueur désirée;
c) moulage de la tête de tube souple;
d) fixation de la tête sur une extrémité de la jupe;
caractérisé en ce que le manchon extrudé a une épaisseur comprise entre 0,2 et 0,4 mm, de préférence entre
0,25 mm et 0,35 mm et
en ce qu'il comprend du polyéthylène haute densité (PE.HD), de masse spécifique comprise entre
0,935 g/cm3 et 0,97 g/cm3, de préférence supérieure à 0,945 g/cm3, dans une proportion
pondérale supérieure à 55%, de préférence 70%.
2. Procédé de fabrication selon la revendication 1 dans lequel ledit manchon comprend
également du polyéthylène basse densité (PE.BD), de masse spécifique comprise entre
0,86 g/cm3 et 0,93 g/cm3, dans une proportion pondérale inférieure à 45%, de préférence
30%, et dont plus de 50%, de préférence plus de 90% en poids, est un PE.BD linéaire
(PE.BDL).
3. Procédé de fabrication selon la revendication 1 ou 2 dans lequel on extrude un manchon
comprenant au moins 90 % en poids de PE.HD et au plus 10% de PE.BDL.
4. Procédé de fabrication selon l'une quelconque des revendications 1 à 3 dans lequel
on extrude un manchon d'épaisseur supérieure à 34 mm.
5. Tube souple (210) ayant une tête de distribution (230) et une jupe cylindrique (220)
en matière plastique ou métalloplastique, de diamètre supérieur à 44 mm, caractérisé en ce que ladite jupe cylindrique a une épaisseur comprise entre 0,2 mm et 0,4mm, de préférence
entre 0,25 et 0,35mm, en ce qu'elle comprend du polyéthylène haute densité (PE.HD), de masse spécifique comprise
entre 0,935g/cm3 et 0,97 g/cm3, de préférence supérieure à 0,945 g/cm3, dans une proportion
pondérale supérieure à 55%, de préférence 70%.
6. Tube selon la revendication 5 caractérisé en ce que ladite jupe comprend également du polyéthylène basse densité (PE.BD), de masse spécifique
comprise entre 0,86 g/cm3 et 0,93 g/cm3, dans une proportion pondérale inférieure
à 45%, de préférence 30%, et dont plus de 50%, de préférence plus de 90% en poids,
est un PE.BD linéaire (PE.BDL).
7. Tube souple selon la revendication 5 ou 6 dans lequel le diamètre de la jupe est supérieur
à 45 mm
8. Tube souple selon l'une quelconque des revendications 5 à 7 dans lequel la jupe comprend
au moins 90% en poids, de polyéthylène haute densité (PE.HD).
9. Tube souple selon l'une quelconque des revendications 5 à 8 dans lequel la jupe comprend
au plus 10% de polyéthylène basse densité (PE.BD).
10. Tube souple selon l'une quelconque des revendications 5 à 9 caractérisé en ce que la tête de distribution est munie d'un bourrelet d'encliquetage, destiné à la fixation
d'un bouchon ou d'un embout distributeur, tel qu'une capsule-service.
11. Tube souple selon l'une quelconque des revendications 5 à 10 caractérisé en ce que la tête de distribution comprend du polyéthylène haute densité (PE.HD), de masse
spécifique comprise entre 0,935 g/cm3 et 0,97 g/cm3, de préférence supérieure à 0,945
g/cm3, dans une proportion pondérale supérieure à 55%, de préférence 70%.
12. Tube souple selon l'une quelconque des revendications 5 à 10 caractérisé en ce que la tête de distribution comprend également du polyéthylène basse densité (PE.BD),
de masse spécifique comprise entre 0,86 g/cm3 et 0,93 g/cm3, dans une proportion pondérale
inférieure à 45%, de préférence 30%, et dont plus de 50%, de préférence plus de 90%
en poids, est un PE.BD linéaire (PE.BDL).
13. Tube souple selon la revendication 11 ou 12 dans lequel la tête de distribution comprend
au moins 90% en poids de polyéthylène haute densité (PE.HD) et au plus 10% en poids
de polyéthylène basse densité linéaire (PE.BDL).
14. Tube souple selon l'une quelconque des revendications 5 à 13 dans lequel la tête comprend
une épaule dont l'épaisseur est inférieure à 1 millimètre.
15. Tube souple selon l'une quelconque des revendications 5 à 14 caractérisé en ce qu'il a un diamètre supérieur ou égal à 50 mm et qu'il pèse moins de 0,80 g par centilitre
de volume utile offert au produit qu'il est destiné à contenir.
16. Ensemble d'un tube souple (210) muni d'un bouchon (240) caractérisé en ce qu'il comporte un tube souple selon les revendications 5 à 15.
17. Ensemble selon la revendication 16 caractérisé en ce que ledit bouchon est une capsule-service (240) munie d'une coiffe (242) et d'une base
(241) comprenant un plateau (2411), une jupe (246) de fixation et une jupe latérale
extérieure (2410).