[0001] L'invention concerne le domaine des équipements ferroviaires, et la présente invention
a plus précisément pour objet un dispositif améliorant la sécurité de circulation
des wagons de chemins de fer, et en particulier des wagons-citernes, destinés au transport
de matières dangereuses, notamment de gaz (wagons-citernes dits de classe 2), comme
stipulé dans le Règlement concernant le transport international ferroviaire des marchandises
dangereuses (RID 2007).
[0002] Selon ce Règlement, les réservoirs de wagons-citernes doivent être protégés par des
mesures permettant d'éviter le chevauchement des tampons, dont sont classiquement
équipés les wagons de chemins de fer, et le déraillement ou, au moins, de limiter
les dommages subis par lesdits réservoirs lors de chevauchement des tampons, et, éventuellement,
des châssis des wagons qui les supportent.
[0003] A cet effet, ce Règlement préconise l'équipement des wagons-citernes concernés avec
un dispositif anti-chevauchement des tampons, qui a pour but, lors d'un choc entre
deux wagons entraînant le fonctionnement des dispositifs fusibles dont sont équipés
les tampons télescopiques des wagons-citernes, d'éviter que le châssis de l'un des
deux wagons ne passe au-dessus du châssis de l'autre, et donc d'assurer que les châssis
des deux wagons restent sensiblement dans le même plan horizontal.
[0004] Pour atteindre ce but, ce Règlement stipule que le dispositif anti-chevauchement
doit satisfaire aux exigences suivantes.
[0005] Tout d'abord, le dispositif anti-chevauchement ne doit pas perturber l'exploitation
normale du wagon, non plus que le fonctionnement normal des tampons, dont on sait
que chacun d'eux peut exécuter, lors d'un choc avec un autre tampon d'un autre wagon,
tout d'abord une première course télescopique élastique réversible, éventuellement
suivie, selon l'importance du choc, d'une seconde course télescopique, irréversible,
correspondant à la déformation plastique d'un élément ou ensemble fusible. Pour ne
pas perturber l'exploitation normale du wagon, le dispositif anti-chevauchement doit
permettre les passages en courbe rencontrés en exploitation, et en particulier permettre
la libre inscription d'un autre wagon équipé d'un dispositif anti-chevauchement, dans
une courbe de rayon de 75 m. En outre, le dispositif anti-chevauchement doit permettre
le montage, définitif ou temporaire, sur le wagon d'autres équipements tels que poignée
d'atteleur et rectangle de Berne. De plus, le dispositif anti-chevauchement doit fonctionner
quel que soit l'état de charge et d'usure des wagons qu'il équipe et impliqués dans
un choc, et le dispositif anti-chevauchement doit rester efficace même si un wagon
impliqué dans un choc et autre que celui qu'il équipe n'est lui même pas équipé d'un
dispositif anti-chevauchement, tandis que deux dispositifs anti-chevauchement, équipant
chacun l'un de deux wagons impliqués dans un choc, ne doivent pas se gêner mutuellement,
chacun d'eux devant résister à un effort vertical (vers le haut et vers le bas) de
150 kN.
[0006] En outre, le Règlement précité spécifie que l'augmentation du porte-à-faux des tampons
par rapport au châssis d'un wagon, et due à la fixation du dispositif anti-chevauchement,
doit être inférieure à 20 mm. Bien entendu, le dispositif anti-chevauchement doit
permettre le montage des tampons, prévus au nombre de quatre par wagon, et ne doit
pas faire obstacle aux opérations de maintenance sur ces tampons, le dispositif anti-chevauchement
devant être prévu au niveau de chaque tampon d'un wagon, et être de largeur au moins
égale à la dimension horizontale d'un plateau de tampon, sauf à l'emplacement du marchepied
gauche à l'extrémité longitudinale correspondante du châssis du wagon, où ce dispositif
ne doit pas interférer avec l'espace libre pour l'atteleur, tout en recouvrant le
maximum de largeur du tampon correspondant. Enfin, le dispositif anti-chevauchement
doit être construit de telle façon qu'il n'aggrave pas le risque de pénétration des
fonds de citerne en cas de choc.
[0007] Le but de la présente invention est de proposer un dispositif anti-chevauchement
satisfaisant aux exigences présentées ci-dessus du Règlement RID 2007, et dont la
structure permet de prévenir plutôt que de limiter les dégâts provoqués par le phénomène
de chevauchement des tampons de wagons-citernes et éventuellement des châssis de tels
wagons.
[0008] A cet effet, l'invention propose un dispositif anti-chevauchement pour wagon de chemins
de fer, et en particulier wagon-citerne, caractérisé en ce qu'il comprend, pour chacun
des deux tampons d'au moins une extrémité dudit wagon, une coque en un matériau rigide,
destinée à être fixée sur le châssis dudit wagon et autour d'un tampon respectif,
et comprenant :
- une embase de fixation, sensiblement verticalement, contre une extrémité longitudinale
dudit châssis, par des moyens de fixation de préférence amovible ;
- deux griffes destinées à s'étendre l'une au-dessus et l'autre au-dessous du tampon
correspondant, et toutes deux solidaires et saillantes de l'embase par une première
extrémité, et s'écartant progressivement l'une de l'autre depuis l'embase vers leur
seconde extrémité qui est libre ; et
- au moins un gousset latéral, solidaire de l'embase et des deux griffes que ledit au
moins un gousset relie latéralement l'une à l'autre.
[0009] De la sorte, en cas de choc de deux wagons l'un contre l'autre et l'enfoncement télescopique
maximum de deux tampons l'un contre l'autre, au moins un des deux tampons étant entouré
d'une coque, une griffe de la coque engage le tampon associé au wagon en vis-à-vis
entre cette griffe et son tampon associé, ce qui empêche le chevauchement des châssis
des deux wagons.
[0010] De même, en cas de choc de deux wagons l'un contre l'autre et l'enfoncement télescopique
de deux tampons l'un contre l'autre, les deux tampons étant chacun entouré d'une coque,
une griffe de chacune des deux coques s'engage entre l'une des deux griffes de l'autre
coque et le tampon associé à ladite autre coque, ce qui empêche le chevauchement des
châssis des deux wagons.
[0011] De plus, selon une réalisation avantageuse du dispositif anti-chevauchement selon
l'invention, ce dispositif présente également l'une au moins des caractéristiques
suivantes :
- l'embase est une plaque sensiblement plane et rectangulaire ou carrée, percée d'orifices
de fixation, de préférence par boulonnage, contre une traverse de tête du châssis
du wagon ; de préférence, quatre orifices de fixation sont prévus, aux quatre coins
d'un rectangle, avec un entraxe horizontal de 280 mm et un entraxe vertical de 160
mm ;
- les deux griffes, chacune en forme de plaque sensiblement plane, sont inclinées sensiblement
symétriquement l'une de l'autre par rapport à un plan médian sensiblement horizontal
et perpendiculaire à l'embase, de sorte que chaque coque soit réversible, chaque griffe
pouvant être la griffe haute ou la griffe basse, et la coque pouvant être montée entre
le châssis d'un wagon et le tampon gauche ou droit à l'une ou l'autre des extrémités
longitudinales du wagon ;
- ledit au moins un gousset a la forme d'une plaque sensiblement plane et verticale,
en forme de trapèze sensiblement isocèle, solidaire, par ses deux côtés inclinés,
des deux bords latéraux, d'un même coté, des deux griffes, et, par sa petite base,
d'un bord latéral de l'embase, du côté correspondant, tandis que sa grande base présente
un évidement sensiblement en arc de cercle à concavité tournée à l'opposé de l'embase
;
- le dispositif anti-chevauchement peut comprendre au moins une coque dite standard,
avec deux goussets sensiblement parallèles l'un à l'autre et perpendiculaires à l'embase,
auquel cas les deux griffes de la coque présentent chacune deux parties dans le prolongement
longitudinal l'une de l'autre, et dont une première partie, adjacente à l'embase,
présente une forme en plan rectangulaire, tandis que la seconde partie, qui prolonge
la première, présente, en plan, la forme d'un trapèze sensiblement isocèle, dont la
petite base constitue le bord libre de ladite griffe ;
- le dispositif anti-chevauchement peut avantageusement comprendre également au moins
une coque tronquée, avec un seul gousset reliant les bords latéraux des deux griffes
et de l'embase qui sont destinés à être situés du côté de l'autre tampon, à la même
extrémité longitudinale dudit châssis du wagon, de sorte que cette coque tronquée
est réversible pour être montée autour d'un tampon gauche ou droit dudit wagon, auquel
cas les deux griffes de ladite coque tronquée présentent deux parties, dont une première,
adjacente à l'embase, présente une forme en plan rectangulaire, et dont la deuxième
partie, qui prolonge la première, a la forme sensiblement d'un trapèze rectangle,
dont la petite base constitue l'extrémité libre de ladite griffe ;
- chaque coque peut être un ensemble mécano-soudé métallique, de préférence en acier,
avec des cordons (de soudure) en surépaisseur à l'intérieur de la coque, à la liaison
de l'embase à chacune des deux griffes et audit au moins un gousset, et à la liaison
de chacune des deux griffes audit au moins un gousset ;
- en variante, chaque coque peut être un élément monolithique métallique, de préférence
forgé ou moulé en acier ; et
- au moins un évidement et/ou au moins une lumière d'allègement est/sont ménagé(es)
dans l'une au moins
desdites griffes et/ou dans ledit au moins un gousset.
[0012] L'invention a également pour objet un wagon de chemins de fer, en particulier un
wagon-citerne, comprenant deux tampons à chacune des deux extrémités longitudinales
de son châssis, chaque tampon pouvant effectuer une course de compression télescopique
élastique réversible et une course de compression télescopique à déformation plastique
d'un élément fusible, et équipé d'un dispositif anti-chevauchement selon l'invention
et tel que présenté ci-dessus.
[0013] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description
donnée ci-dessous, à titre non limitatif, d'exemples de réalisation décrits en référence
aux dessins annexés sur lesquels :
- la figure 1 est une vue en perspective d'une extrémité longitudinale du châssis d'un
wagon-citerne équipé de deux tampons de type bien connu, dont chacun est entouré d'une
coque du dispositif anti-chevauchement selon l'invention, la coque du tampon de gauche
(sur la droite de la figure 1) étant standard et la coque du tampon de droite (sur
la gauche de la figure 1) étant tronquée,
- les figures 2, 3 et 4 sont des vues d'une coque standard, respectivement en élévation
longitudinale de l'extrémité libre des griffes vers l'embase (vers l'intérieur de
la coque), en plan et en élévation latérale,
- les figures 5, 6 et 7 correspondent respectivement aux figures 2, 3 et 4 pour une
coque tronquée, avec un seul gousset latéral,
- la figure 8 est une vue en perspective et à plus grande échelle de la coque tronquée
des figures 5 à 7,
- la figure 9 représente, en élévation latérale, les positions de deux coques associées
chacune à l'un respectivement de deux tampons en contact l'un avec l'autre avec une
course nulle de compression, chaque coque appartenant à l'un respectivement de deux
dispositifs anti-chevauchement équipant chacun l'un respectivement de deux wagons
équipés des deux tampons,
- la figure 10 est une vue analogue à la figure 9 représentant les deux coques et les
deux tampons après une course télescopique, élastique et réversible des deux tampons
de 105 mm, montrant que les dispositifs anti-chevauchement ne perturbent pas le fonctionnement
normal des tampons,
- la figure 11 est une vue analogue aux figures 9 et 10, représentant les positions
relatives des coques et des tampons après l'écrasement des tampons suite à une course
télescopique irréversible par déformation plastique d'un élément fusible de chaque
tampon, les deux coques des dispositifs anti-chevauchement étant encastrées par leurs
griffes et empêchant le chevauchement des châssis,
- la figure 12 est une vue en perspective d'un exemple de réalisation d'une coque comprenant
des évidements afin d'alléger le poids total du dispositif selon l'invention, et
- les figures 13 à 15 correspondent respectivement aux figures 9 à 11, dans la configuration
où l'un seulement de deux wagons attelés l'un à l'autre est équipé d'un dispositif
anti-chevauchement dont la griffe entourant chacun des deux tampons de l'extrémité
correspondante, est apte à coopérer avec le tampon en regard sur l'extrémité correspondante
de l'autre wagon, pour empêcher le chevauchement en cas de choc, ladite griffe étant
représentée en coupe longitudinale verticale
[0014] La figure 1 représente schématiquement une extrémité longitudinale du châssis 1 d'un
wagon-citerne de classe 2. Cette extrémité longitudinale 2 présente, latéralement
et transversalement de part et d'autre de l'axe longitudinal XX du châssis 1 du wagon,
deux éléments 3 (dont un seul est nettement visible sur la figure 1), qui sont deux
plateaux rectangulaires verticaux, symétriques l'un de l'autre par rapport à l'axe
XX, et chacun rigidement fixé contre l'extrémité 2 correspondante du châssis. 1. En
variante, cette extrémité peut être constituée d'un ensemble (2, 3) ne formant qu'une
seule pièce présentant une surface plane rectangulaire verticale sur la totalité de
l'extrémité.
[0015] Normalement, un tampon télescopique 4, de structure bien connue, est rigidement fixé
par une bride 5 de son pied 6 contre la traverse de tête 3, le tampon 4 présentant,
à son extrémité opposée à la bride 5, un heurtoir 7, vertical et bombé, solidaire
d'une extrémité d'un manchon 8 monté télescopique sur le pied 6, et capable, à partir
de la position de déploiement maximum du tampon 4, d'effectuer une première course
télescopique élastique et réversible, puis, en cas de choc trop brutal avec un tampon
analogue ou différent (par exemple avec une course élastique mais sans course « fusible
» irréversible) d'un autre wagon, une course irréversible par déformation plastique
d'un ensemble fusible (non représenté sur les figures) monté à l'intérieur du tampon
télescopique 4.
[0016] La structure et le fonctionnement d'un tel tampon 4 ne sont pas davantage décrits,
car bien connus dans l'état de la technique, les tampons 4 pouvant être de différents
types, dont un type international et au moins un autre type dit "franco-espagnol".
[0017] Le dispositif anti-chevauchement de l'invention comporte, pour chacun des quatre
tampons 4 dont est équipé le châssis 1 du wagon, une coque rigide en acier, qui peut
être une coque 10 de type standard, telle que représentée sur les figures 2 à 4, et
fixée sur l'extrémité 2 du châssis 1, entre cette extrémité 2 et le tampon 4 correspondant,
et autour sensiblement de ce tampon 4, comme représenté pour le tampon gauche de l'extrémité
2 du châssis 1 (pour un observateur depuis le centre du châssis 1), et à droite sur
la figure 1, tandis que le tampon droit (représenté à gauche sur la figure 1) est
rigidement fixé sur la traverse de tête 3 correspondante par l'intermédiaire d'une
coque d'un autre type, dite tronquée 10', réalisée selon les figures 5 à 8.
[0018] Les deux types de coques rigides standard 10 et tronquée 10' comportent un grand
nombre d'éléments communs ou analogues, ces éléments étant identifiés par les mêmes
références, lorsqu'ils sont identiques d'un type de coque à l'autre, ou affectés d'un
indice ou d'un symbole prime lorsqu'ils sont analogues.
[0019] Une coque standard selon les figures 2 à 4 comprend une embase 11, ayant la forme
d'une plaque sensiblement plane et rectangulaire, destinée à être fixée verticalement
contre la traverse de tête 3 correspondante, de sorte que la longueur de l'embase
11 est sensiblement parallèle à la longueur de cette traverse de tête 3. Par ses bords
supérieurs et inférieurs, l'embase 11 est rigidement solidaire d'une première extrémité
ou base 12a de l'une respectivement de deux griffes 12, en saillie d'un même côté
de l'embase 11 et destinées à s'étendre longitudinalement, l'une, au-dessus et l'autre
en dessous du tampon 4 correspondant, en s'écartant progressivement l'une de l'autre
depuis leur base 12a jusqu'à leur seconde extrémité ou extrémité libre 12b.
[0020] La figure 4 montre que les deux griffes 12 sont sensiblement symétriques l'une de
l'autre par rapport à un plan horizontal P médian de l'embase 11 et perpendiculaire
à cette dernière.
[0021] Chacune des griffes 12 a sensiblement la forme d'une plaque plane inclinée, pour
la griffe supérieure, vers le haut, et, pour la griffe inférieure, vers le bas en
s'éloignant de l'embase 11, sans s'étendre jusqu'à sensiblement l'aplomb du heurtoir
7 du tampon 4 correspondant lorsque ce dernier est en position d'extension télescopique
maximale (voir figure 9).
[0022] Chaque griffe 12 présente deux parties, dont l'une 12c, adjacente à l'embase 11,
a une forme rectangulaire, dont la longueur est parallèle à celle de l'embase 11,
et dont l'autre partie 12d, qui prolonge la première partie 12c du côté opposé à l'embase
11, présente, en plan, une forme sensiblement de trapèze isocèle, dont la petite base
constitue l'extrémité libre 12b et est de préférence légèrement arquée en présentant
sa convexité du côté opposé à l'embase 11 (voir figure 3).
[0023] La coque standard 10 comporte également deux goussets latéraux 13, présentant chacun
la forme représentée sur la figure 4, à savoir celle d'un trapèze isocèle, rigidement
solidaire, par sa petite base, d'un côté vertical de l'embase 11 et, par chacun de
ses deux côtés inclinés, au bord, situé du côté correspondant, de l'une respectivement
des deux griffes 12, tandis qu'un évidement 14, délimité sensiblement par un arc de
cercle, est ménagé dans chaque gousset à partir de sa grande base entre sensiblement
les extrémités des bords latéraux des premières parties 12c des griffes 12, au niveau
de leur raccordement avec les parties 12d en trapèze isocèle.
[0024] La figure 2 montre que la liaison rigide entre l'embase 11, les griffes 12 et les
goussets 13 est assurée par des surépaisseurs de matière en cordons 15 à la liaison
entre les bords supérieur et inférieur de l'embase 11 et les bases 12a des deux griffes
12, entre les bords verticaux et latéraux de l'embase 11 et les deux goussets 13 ainsi
qu'entre les bords latéraux des griffes 12 supérieure et inférieure et les côtés inclinés
des goussets 13.
[0025] Ces cordons 15 en surépaisseur de matière peuvent être des cordons de soudure si
la coque 10 est un ensemble mécano-soudé, ou résulter d'une fabrication par forgeage
ou par moulage de la coque 10.
[0026] La fixation de la coque 10 sur la traverse de tête 3 correspondante est assurée grâce
à quatre orifices 16 de boulonnage, qui traversent l'embase 11 aux quatre sommets
d'un rectangle avec un entraxe vertical de 160 mm et un entraxe horizontal de 280
mm, pour permettre simultanément la fixation d'un tampon 4 correspondant, par sa bride
5, contre la face interne de l'embase 11, dont la face externe est appliquée et fixée
contre la traverse de tête 3 correspondante.
[0027] On comprend que les évidements en arc de cercle 14 des goussets latéraux 13 facilitent
non seulement la fixation d'un tampon 4 à l'intérieur d'une coque 10 et, par l'intermédiaire
de l'embase 11 de cette dernière, sur le châssis 1 du wagon, mais également les opérations
de maintenance sur ce tampon 4, dont le fonctionnement normal, tant pour sa course
élastique réversible que pour sa course irréversible fusible ou plastique, n'est pas
perturbé par la coque 10. De plus, les évidements en arc de cercle 14 permettent également
d'alléger le dispositif selon l'invention.
[0028] Il en est de même pour la coque tronquée 10' des figures 5 à 8, à présent décrites.
Sur cette coque 10', on retrouve une embase 11', également en forme de plaque plane
sensiblement rectangulaire, rigidement solidaire de deux griffes 12' longitudinales,
inclinées et sensiblement symétriques l'une de l'autre par rapport au plan médian
horizontal perpendiculaire à l'embase 11', mais un seul gousset latéral 13' (voir
figures 7 et 8), de même forme et de même structure que celles des deux goussets 13
de la coque standard 10, et qui est destiné à être situé du côté de l'autre tampon
4 de la même extrémité du châssis 1. On retrouve donc un évidement 14 en arc de cercle
à concavité tournée du côté opposé à l'embase 11', et des bourrelets ou cordons 15
de matière en surépaisseur vers l'intérieur de la coque 10', pour la liaison rigide
des deux côtés inclinés du gousset 13' avec les bords, d'un même côté, des deux griffes
12', et de la petite base du gousset 13' avec le bord vertical du même côté de l'embase
11'.
[0029] On retrouve également que l'embase 11' présente quatre orifices 16 de boulonnage
aux quatre sommets d'un rectangle avec les mêmes entraxes vertical et horizontal que
ceux de la coque 10, pour la fixation rigide et boulonnée d'un tampon 4 par sa bride
5 contre la face interne de l'embase 11' et la fixation rigide de cette dernière par
sa face externe contre la traverse de tête 3 correspondante.
[0030] Par contre, sur la coque tronquée 10', les deux griffes 12' présentent bien la même
forme en plan, mais cette forme est différente de celle des deux griffes 12 de la
coque standard 10. En effet, chaque griffe 12' a, comme représenté sur la figure 6,
une première partie 12'c de forme rectangulaire, moins longue que la première partie
12c sur la coque standard 10, qui se rattache au bord supérieur de l'embase 11' par
sa base 12'a, et qui se prolonge du côté opposé par une seconde partie 12'd en forme
de trapèze isocèle rectangle, dont la petite base constitue l'extrémité libre 12'b,
également légèrement arquée mais moins longue que l'extrémité libre 12b sur la coque
standard 10.
[0031] Pour ces raisons, l'embase 11', sensiblement de la même longueur que l'embase 11
de la coque standard 10, dépasse de l'alignement avec les bords latéraux des deux
griffes 12', du côté opposé au gousset 13', comme clairement représenté sur la figure
5, qui montre que le bord latéral externe (par rapport au wagon) de l'embase 11' se
raccorde aux bords du même côté des deux griffes 12' par des ergots sensiblement triangulaires
17.
[0032] Ainsi, l'accès vers l'intérieur de la coque tronquée 10' est facilité, du fait de
l'absence de gousset latéral externe, du côté d'un marchepied 18 représenté sur la
figure 1, en laissant un accès libre pour l'agent de manoeuvre, la coque tronquée
10' étant réversible et pouvant être montée autour du tampon 4 de gauche, en gardant
son gousset 13' vers l'intérieur, de sorte que le côté libre est tourné vers un frein
à vis, ce qui favorise le montage de ce dernier sur le châssis 1, par exemple.
[0033] Les coques 10 et 10' doivent être réalisées de sorte à résister à un effort vers
le haut et/ou vers le base de 150 kN, et l'évidement 14 de chaque gousset latéral
13 ou 13' autorise, lorsque des wagons ainsi équipés sont attelés en convoi, les passages
en courbe avec des rayons de courbure selon les normes, en rendant les coques 10 et
10' compatibles des encombrements d'équipements d'extrémité tels que des plateformes,
marchepieds, rectangles de Berne, etc.
[0034] Le fonctionnement du dispositif anti-chevauchement, équipant les tampons 4 de deux
wagons-citernes attelés l'un à l'autre, est schématiquement représenté sur les figures
9 à 11, où les deux coques associées à deux tampons 4 appartenant chacun à l'un des
deux wagons attelés et en contact entre eux avec une course d'enfoncement télescopique
nulle, sont deux coques standard 10, par simplification. La figure 9 montre que, dans
cette configuration, les griffes 12 supérieure et inférieure des deux coques 10 n'interfèrent
pas les unes avec les autres. La figure 9 représente également que les deux wagons
ont des états de charge et/ou d'usure différents, d'où une différence de hauteur de
tamponnement (différence de hauteur relative entre les deux tampons 4) qui se retrouve
toujours en pratique et est admissible jusqu'à 125 mm.
[0035] La figure 10 représente les mêmes éléments (tampons 4 et coques 10) après une course
de compression élastique réversible des tampons 4 de 105 mm, pour laquelle les extrémités
libres 12b des griffes 12 se sont rapprochées, mais toujours sans interférer les unes
avec les autres, de sorte que les dispositifs anti-chevauchement ne perturbent pas
le fonctionnement normal des tampons 4.
[0036] Enfin, la figure 11 représente les deux tampons 4 comprimés axialement au maximum,
après leur course fusible irréversible, et on constate que les coques 10 (et/ou 10')
des deux dispositifs anti-chevauchement sont encastrées l'une dans l'autre par leurs
griffes 12 d'une longueur appropriée, et empêchent ainsi le chevauchement des tampons
4 et châssis 1 des deux wagons. Plus précisément, sur la configuration de la figure
11, on constate que la griffe supérieure 12 de la coque 10 fixée autour du tampon
4 de droite sur cette figure 11 est engagée entre les deux griffes 12 de la coque
10 entourant le tampon 4 de gauche, et plus précisément est engagée en-dessous de
la griffe 12 supérieure de la coque 10 de gauche, mais au-dessus du tampon 4 de gauche,
et symétriquement, la griffe inférieure 12 de la coque 10 de gauche est engagée au-dessus
de la griffe inférieure 12 de la coque 10 de droite, entre cette griffe inférieure
12 et le tampon 4 de droite, de sorte que tout mouvement relatif supplémentaire vers
le haut ou vers le bas de l'un des deux tampons 4 avec sa coque 10 par rapport à l'autre
tampon 4 et l'autre coque 10 est empêché par ces imbrications, qui permettent efficacement
d'empêcher le chevauchement des châssis.
[0037] Les figures 13 à 15, correspondant respectivement aux trois positions des figures
9 à 11 dans le cas où l'un des deux wagons impliqués dans le choc est équipé d'un
dispositif anti-chevauchement, permettent de comprendre que le dispositif anti-chevauchement
est également efficace, même si l'autre des deux wagons impliqués dans le choc n'est
pas équipé d'un dispositif anti-chevauchement, car, alors, la limitation des déplacements
verticaux relatifs résulte de la coopération de l'une ou l'autre des deux griffes
12 ou 12' d'une coque 10 ou 10' d'un tampon 4 avec l'autre tampon 4'. En effet, la
figure 13 représente le tampon 4, entouré d'une coque 10 (ou 10'), en contact avec
une course de compression nulle, contre un autre tampon 4', sans dispositif anti-chevauchement,
avec un décalage vertical maximum de 125 mm des tampons 4 et 4' l'un par rapport à
l'autre, visible au niveau des heurtoirs 7 et 7', tandis que la figure 14 montre qu'après
une course télescopique de compression élastique maximum de 105 mm de chaque tampon
4 et 4', la coque 10 (ou 10') ne perturbe pas le fonctionnement normal des tampons
4 et 4', et la figure 15 montre qu'après la course fusible irréversible du tampon
4, télescopiquement comprimé au maximum, l'autre tampon 4', de structure standard,
est emprisonné dans le dispositif anti-chevauchement en étant engagé par son heurtoir
7' entre les deux griffes 12 (ou 12') de la coque 10 (ou 10'), et limité dans ses
déplacement vers le haut ou vers le bas par rapport au tampon 4, respectivement par
la griffe supérieure ou inférieure 12 (ou 12'), ce qui empêche le chevauchement des
châssis des deux wagons.
[0038] En variante, une version allégée des coques 10 et 10' est obtenue en réalisant au
moins un évidement et/ou au moins une lumière d'allègement dans l'une au moins des
griffes 12 ou 12' et l'un au moins des goussets 13 ou 13'.
[0039] Ainsi, sur la figure 12, il est représenté un exemple de réalisation d'une coque
10, à titre uniquement illustratif et nullement limitatif de la portée de la présente
invention, dans laquelle il est prévu un évidement 19 qui est partiellement formé
dans chaque griffe 12 de la coque 10, ainsi que dans l'embase 11. Toutefois, il est
bien entendu possible de prévoir des évidements, formés uniquement dans les griffes
12, et de toute forme possible.
[0040] Le dispositif anti-chevauchement de l'invention satisfait ainsi aux exigences requises
et permet d'atteindre le but recherché.
[0041] En outre, ce dispositif peut être monté en ateliers sur des wagons neufs comme sur
des wagons déjà en exploitation, lors de leur révision, en rattrapage ou remise à
niveau.
1. Dispositif anti-chevauchement pour wagon de chemins de fer, et en particulier wagon-citerne,
caractérisé en ce qu'il comprend, pour chacun des deux tampons (4) d'au moins une extrémité (2) dudit wagon,
une coque (10, 10') en un matériau rigide, destinée à être fixée sur le châssis (1)
dudit wagon et autour d'un tampon respectif (4), et comprenant :
- une embase (11, 11') de fixation, sensiblement verticalement, contre une extrémité
longitudinale (2) dudit châssis (1), par des moyens de fixation de préférence amovible
;
- deux griffes (12, 12') destinées à s'étendre l'une au-dessus et l'autre au-dessous
du tampon (4) correspondant, et toutes deux solidaires et saillantes de l'embase (11,
11') par une première extrémité (12a, 12'a) et s'écartant progressivement l'une de
l'autre depuis l'embase (11, 11') vers leur seconde extrémité (12b, 12'b) qui est
libre ; et
- au moins un gousset latéral (13, 13'), solidaire de l'embase (11, 11') et des deux
griffes (12, 12') que ledit au moins un gousset (13, 13') relie latéralement l'une
à l'autre.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'embase (11, 11') est une plaque sensiblement plane et rectangulaire ou carrée,
percée d'orifices (16) de fixation, de préférence par boulonnage, contre une traverse
de tête (3) dudit châssis (1) du wagon.
3. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que les deux griffes (12, 12'), chacune en forme de plaque sensiblement plane, sont inclinées
sensiblement symétriquement l'une de l'autre par rapport à un plan médian (P) sensiblement
horizontal et perpendiculaire à l'embase (11, 11').
4. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ledit au moins un gousset (13, 13') a la forme d'une plaque sensiblement plane et
verticale, en forme de trapèze sensiblement isocèle, solidaire, par ses deux côtés
inclinés, des deux bords latéraux, d'un même coté, des deux griffes (12, 12'), et,
par sa petite base, d'un bord latéral de l'embase (11, 11'), du côté correspondant,
tandis que sa grande base présente un évidement (14) sensiblement en arc de cercle
à concavité tournée à l'opposé de l'embase (11, 11').
5. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il comprend deux goussets (13) sensiblement parallèles l'un à l'autre et perpendiculaires
à l'embase (11).
6. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que chacune des deux griffes (12) présente deux parties (12c, 12d) dans le prolongement
longitudinal l'une de l'autre, et dont une première partie (12c), adjacente à l'embase
(11), présente une forme en plan rectangulaire, tandis que la seconde partie (12d),
qui prolonge la première, présente, en plan, la forme d'un trapèze sensiblement isocèle,
dont la petite base constitue le bord libre (12b) de ladite griffe (12).
7. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il comprend un seul gousset (13'), reliant les bords latéraux des deux griffes (12')
et de l'embase (11') qui sont destinés à être situés du côté de l'autre tampon (4),
à la même extrémité longitudinale dudit châssis (1) du wagon, de sorte que ladite
coque (10') est réversible pour être montée autour d'un tampon (4) gauche ou droit
dudit wagon.
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que chacune des deux griffes (12') sensiblement planes présente deux parties (12'c, 12'd),
dont une première (12'c), adjacente à l'embase (11'), présente une forme en plan rectangulaire,
et dont la deuxième partie (12'd), qui prolonge la première, a la forme sensiblement
d'un trapèze rectangle, dont la petite base constitue l'extrémité libre (12'c) de
ladite griffe (12').
9. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que chaque coque (10, 10') est un ensemble mécano-soudé métallique, de préférence en
acier, avec des cordons (15) de soudure en surépaisseur à l'intérieur de la coque
(10, 10'), à la liaison de l'embase (11, 11') à chacune des deux griffes (12, 12')
et audit au moins un gousset (13, 13'), et à la liaison de chacune des deux griffes
(12, 12') audit au moins un gousset (13, 13').
10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que chaque coque (10, 10') est un élément monolithique forgé ou moulé métallique, de
préférence en acier.
11. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce qu'au moins un évidement et/ou au moins une lumière d'allègement (19) est/sont ménagé(es)
dans l'une au moins desdites griffes (12, 12') et/ou dans ledit au moins un gousset
(13, 13').
12. Wagon de chemins de fer, et en particulier wagon-citerne, comprenant deux tampons
(4) à chacune des deux extrémités longitudinales de son châssis (1), chaque tampon
(4) pouvant effectuer une course de compression télescopique élastique réversible
et une course de compression télescopique à déformation plastique d'un élément fusible,
caractérisé en ce qu'il est équipé d'un dispositif anti-chevauchement selon l'une quelconque des revendications
1 à 11, dont chacune des quatre coques (10, 10') est montée autour de l'un respectivement
desdits tampons (4).