[0001] La présente invention concerne un procédé d'authentification de documents sensibles
tels que des documents fiduciaires, ainsi que des documents et des moyens pour mettre
en oeuvre un tel procédé.
[0002] On connaît de nombreux moyens pour sécuriser et authentifier des documents sensibles.
[0003] De tels moyen peuvent autoriser une authentification d'un document par tout utilisateur
; c'est le cas des moyens d'authentification dits « grand public », qui ne nécessitent
aucune machine ou dispositif complexe pour permettre l'authentification du document.
[0004] Il est ainsi connu d'intégrer dans des billets de banque des fils de sécurité ou
des filigranes, ou encore des substances luminescentes produisant une émission de
lumière particulière lorsque le billet est exposé à un rayonnement d'excitation donné
(provenant d'une lampe à ultra-violets par exemple).
[0005] Il est également connu de prévoir des signes de sécurité non lisibles par le grand
public ; la détection de ces signes nécessite la mise en oeuvre d'une machine particulière,
telle qu'un détecteur magnétique par exemple.
[0006] Les signes de ce dernier type constituent un niveau de sécurité supérieur, car ils
ne sont pas directement accessibles au grand public.
[0007] Et de très nombreux signes de sécurité - grand public ou non - utilisent des propriétés
optiques. En effet les propriétés optiques sont aisément perceptibles à l'oeil humain,
ou à des capteurs adaptés.
[0008] Généralement, ces signes optiques utilisent les propriétés de luminescence de substances
adaptées qui, soumises à un rayonnement d'excitation donnée, produisent en retour
une émission selon un spectre déterminé. Et l'authentification du document auquel
ces substances sont intégrées se fait par comparaison du spectre de la réponse émise
avec un spectre attendu, cette comparaison pouvant faire intervenir des machines électro-optiques
ou non.
[0009] On connaît par ailleurs des tentatives pour réaliser un document comportant un codage
réalisé à partir de substances luminescentes. Le document
FR 1 471 367 divulgue un exemple d'une telle tentative.
[0010] Le fait de prévoir ainsi des substances luminescentes destinées non seulement à être
détectées, mais également à former un code spécifique associé au document, devrait
permettre d'augmenter significativement le niveau de sécurité du document.
[0011] Mais de telles tentatives ne permettent pas d'effectuer un codage efficace du document,
en particulier à cause de la largeur importante des pics d'émission des substances
utilisées ; il serait en effet nécessaire d'obtenir une réponse comportant des raies
fines et distinctes pour réaliser un véritable codage.
[0012] Un but de l'invention est de permettre de réaliser un tel codage luminescent de documents
sensibles.
[0013] Un autre but de l'invention est d'éviter en outre de recourir pour cela à des substances
onéreuses à fabriquer et/ou à intégrer au document, afin de ne pas alourdir de manière
excessive le prix de revient du document.
[0014] Afin d'atteindre ces buts, l'invention propose un procédé d'authentification de documents
sensibles tels que des billets de banque, le procédé comprenant :
- L'intégration au document d'au moins une substance luminescente apte à émettre de
la lumière selon un spectre fréquentiel de réponse déterminé lorsque la substance
est exposée à un rayonnement lumineux d'excitation,
- L'exposition du document à un rayonnement lumineux d'excitation, et
- Le recueil de la réponse du document audit rayonnement d'excitation,
caractérisé en ce que :
- le rayonnement d'excitation est un rayonnement laser,
- chaque spectre fréquentiel de réponse est essentiellement composé d'au moins une raie,
et
- le procédé comporte également le codage de la réponse lumineuse du document au rayonnement
d'excitation, et la comparaison de cette réponse à une réponse attendue mémorisée.
[0015] D'autres aspects du procédé selon l'invention sont les suivants :
- chaque raie du ou des spectre(s) de réponse a une largeur à mi-hauteur inférieure
à une valeur de l'ordre de 10nm,
- le codage est réalisé selon au moins une des manières suivantes :
o codage spatial,
o codage sur les fréquences de réponse,
o codage en intensité de réponse.
- au moins une substance luminescente comprend des fibres dopées présentant un effet
laser,
- les fibres sont des fibres de silice dopées avec un colorant laser,
- les fibres sont obtenues par croissance spontanée dans une solution aqueuse du type
○ 100 H2O,
○ 0.0246 CTAB (CTAB étant un agent de surface cationique, par exemple de formule CH3(CH2)15N(CH3)3Br),
○ 2.92 HCl,
○ 0.00017 Rh6G (Rh6G étant de la rhodamine)
à laquelle on a ajouté après agitation 0.05 mole de TBOS de formule (C4H9O)4Si,
- le rayonnement d'excitation laser est obtenu par un laser de type YAG présentant un
pic d'émission vers 532 nm,
- au moins une substance luminescente comprend des éléments organiques semi-conducteurs
présentant un effet laser à l'état solide,
- au moins un élément organique semi-conducteur est réalisé à partir d'un polymère de
type MEH-PPV ou PPV,
- au moins une substance luminescente comprend un milieu ne présentant pas d'effet laser,
- ledit milieu comprend un mélange de complexes d'Europium avec des polymères du type
CN-PPP (poly(2-(6'-cyano-6'-méthyl-heptyloxy)-1,4-phénylène)),
- les ions d'Europium sont incorporés au polymère en synthétisant une famille de complexes
d'Europium solubles avec des ligands □-dicétonates, et en dissolvant ces complexes
dans un solvant en conjugaison avec le polymère,
- le niveau d'énergie de triplets du ligand est supérieur au niveau d'émission de l'Europium,
- le spectre d'émission du polymère et le spectre d'absorption du complexe se recouvrent
au moins partiellement,
- au moins une substance luminescente comprend une matrice-hôte dopée avec au moins
un ion de terres rares,
- le codage est obtenu par au moins une des manières suivantes :
o en utilisant des dopants différents sur une même matrice,
o et/ou en mettant en oeuvre un même ion dopant sur des matrices de caractéristiques
différentes.
[0016] D'autres aspects, buts et avantages de l'invention apparaîtront mieux à la lecture
de la description suivante de formes préférées de réalisation de l'invention.
[0017] Dans un premier mode de réalisation, on élabore selon l'invention un billet de banque
en intégrant audit billet un marquage de sécurité réalisé à partir de fibres de silice
dopées par un colorant laser.
[0018] De telles fibres dopées constituent un matériau dont les pores ont une taille de
l'ordre de quelques dizaines à quelques centaines d'angströms, constituant ainsi une
structure mésoscopique, et sont ordonnés, de sorte que la structure formée par les
pores est homogène.
[0019] Ces fibres peuvent être synthétisées par croissance spontanée de fibres dans une
solution aqueuse dont la composition molaire est la suivante :
- 100 H2O,
- 0.0246 CTAB (CTAB étant un agent de surface cationique, par exemple de formule CH3(CH2)15N(CH3)3Br),
- 2.92 HCl,
- 0.00017 Rh6G (Rh6G étant un colorant cationique tel que la rhodamine).
[0020] Cette première solution aqueuse est ensuite agitée, puis on ajoute 0.05 mole de TBOS
de formule (C4H9O)4Si sans agiter la solution, de manière à recouvrir la surface d'une
mince couche de TBOS.
[0022] On procède au bout d'environ cinq jours au prélèvement de ces fibres, puis à leur
séchage.
[0023] Dans un mode de réalisation, le pourcentage en poids de colorant dans les fibres
est ainsi de l'ordre de 15%.
[0024] Et on obtient de la sorte des fibres dont les caractéristiques physiques (dimensions,
le diamètre de fibres obtenues selon ce procédé pouvant être de l'ordre de 22 angströms)
et optiques (coefficient d'absorption et de biréfringence) sont homogènes ; ces fibres
constituent des guides d'onde performants.
[0025] On peut ensuite intégrer ces fibres dans un billet de banque (ou tout document sensible)
par tout moyen connu, par exemple en noyant les fibres dans la trame du papier, en
constituant un fil de sécurité auquel sont intégrées des fibres dopées, et lui-même
intégré à l'épaisseur du papier, en diluant ces fibres dans une encre ou un vernis
d'impression du billet, etc.
[0026] Les fibres intégrées au billet constituent un signe de sécurité invisible à un observateur,
mais reconnaissable par machine.
[0027] Plus précisément, selon l'invention on expose le billet auquel les fibres ont été
intégrées au rayonnement d'une source laser.
[0028] L'énergie d'un tel rayonnement incident est concentrée dans une raie de fréquence
très fine. Dans un mode préféré de réalisation de l'invention, le laser est de type
Nd : YAG avec un pic d'émission à 532 nm, une fréquence de 10Hz.
[0029] En excitant les fibres dopées avec un tel rayonnement laser, on observe une réémission
lumineuse de type laser par les fibres elles-mêmes, la rhodamine émettant selon un
pic beaucoup plus marqué que dans le cas de l'exposition d'une simple solution de
rhodamine au même rayonnement.
[0030] Cet effet laser résulte des réflexions internes des photons à l'intérieur des fibres
dont ils sont prisonniers tout au long de leur trajet dans la fibre.
[0031] Et l'exploitation de cet effet laser, conjuguée selon l'invention à une exposition
à un rayonnement d'excitation laser, permet d'obtenir des réponses de la part des
fibres sous forme de raies extrêmement fines, la largeur caractéristique de ces raies
(largeur à demi-hauteur) étant inférieure à 10 nm.
[0032] Et selon l'invention, on dispose les fibres dans le billet de manière à réaliser
un codage.
Ce codage peut être réalisé selon une ou plusieurs des dimensions suivantes :
- codage spatial : les fibres sont intégrées en certains endroits choisis du billet,
de manière à réaliser un code géométrique (code à barres par exemple, ou figure graphique
prédéterminée),
- codage sur les fréquences de réponse : on intègre dans ce cas plusieurs types de fibres
dans le billet, chaque fibre ayant un spectre de réponse différent pour une excitation
laser donnée. On pourra pour cela constituer des fibres à partir de colorants laser
différents, comprenant ou non la rhodamine. De la sorte, on obtient en illuminant
le billet avec des flash laser une réponse lumineuse selon certaines raies discrètes
d'émission qui correspondent aux longueurs d'onde des raies d'émission des différents
colorants,
- codage en intensité par variation de la quantité de rhodamine (ou de tout colorant)
que comprennent différentes fibres intégrées dans le même billet. Dans ce cas, les
différences de concentration de colorant dans les différentes fibres entraînent des
différences dans les intensités de réponse de ces différentes fibres, qui sont par
ailleurs centrées sur la même longueur d'onde,
[0033] Un tel code est reconnu par lecture du signal lumineux émis par le billet, grâce
à un ensemble de capteur adapté pour recueillir et quantifier la lumière émise par
le billet en réponse à l'excitation du laser, selon les raies de fréquence attendues.
[0034] Un tel ensemble de capteur peut comprendre une série de miroirs séparateurs dont
chacun dirige une partie de la lumière émise par le billet vers un capteur associé
à une longueur d'onde spécifique (par exemple une diode photoélectrique en série derrière
un filtre coloré), ou encore un capteur matriciel du type CCD.
[0035] Dans tous les cas, l'ensemble de capteur recueille la lumière émise par le billet
et produit des signaux électriques qui traduisent la présence et l'intensité d'émission
lumineuse :
- pour chaque intervalle de longueur d'onde d'un spectre de réponse qui englobe les
raies d'émission des différentes substances intégrées au billet - et qui comprend
donc typiquement le visible et/ou l'infra-rouge ; chaque intervalle peut ainsi avoir
une largeur de l'ordre de 5 à 10 nm,
- et pour chaque endroit du billet - l'ensemble de capteur ayant des moyens de repérage
de sa position par rapport à la surface du billet, par exemple en utilisant une origine
liée aux bords du billet ou à un signe-origine intégré au billet - la surface du billet
peut ainsi être divisée en parcelles dont les dimensions sont adaptées à la résolution
de l'ensemble de capteur et aux contraintes de fabrication.
[0036] Pour reconnaître le code, une mémoire contenant la réponse attendue du billet est
reliée à l'ensemble de capteur, et un comparateur compare le signal capté et le signal
attendu.
[0037] La grande finesse des raies des spectres de réponse permet d'effectuer des codages
efficaces, ce qui n'était pas réellement le cas avec les substances luminescentes
à large spectre de réponse.
[0038] Il est également possible de substituer à la rhodamine d'autres matériaux dont la
réponse à une excitation laser serait focalisée autour d'une raie discrète, ou d'un
nombre fini de raies d'émission ; on pourra en particulier remplacer la rhodamine
par des nanocristaux dopés par un ou plusieurs ions de terres rares, ou par des polymères
conjugués.
[0039] Il est encore possible de remplacer dans le billet les fibres dopées par un dopage
du papier ou d'une encre d'impression du papier avec des pigments constitués de l'assemblage
d'éléments organiques semi-conducteurs à effet laser à l'état solide.
[0041] Ces éléments organiques semi-conducteurs peuvent être réalisés à partir d'un polymère
du type MEH-PPV (poly(2-méthoxy-5-(2'-éthyl-hexyloxy)-1,4-phénylenevinylène)) ou PPV
(poly(p-phénylènevinylène)), et peuvent être à l'état solide, de préférence dispersés
dans un support-hôte du type verre par exemple. Il est également possible de stimuler
encore l'effet laser en ajoutant dans le support-hôte des particules diffusantes,
par exemple du TiO2.
[0042] Pour définir les propriétés de polarisation de tels matériaux, on peut en outre aligner
les chaînes de polymères.
[0043] Et ces assemblages d'éléments organiques peuvent prendre la forme de structures tubulaires
qui constituent des guides d'onde, ou bien d'empilements pouvant former des microcavités.
[0044] Enfin, il est aussi possible de mettre en oeuvre l'invention sans exploiter un réel
« effet laser », c'est à dire un saut de l'énergie émise en réponse à un excitation
pour concentrer cette énergie en des raies discrètes, l'important étant de pouvoir
obtenir du billet une réponse sous forme de raies discrètes d'une largeur typiquement
inférieure à environ 10nm.
[0045] Ainsi, dans une variante de réalisation de l'invention, on procède à l'authentification
de billets :
- toujours par recueil et analyse de la réponse codée des billets à un rayonnement d'une
source laser (ce point étant important pour ne stimuler les substances intégrées au
billet que selon une ou des raie(s) spectrale(s) bien déterminée(s)),
- mais sans exploiter un effet laser fourni par ces substances.
[0046] Dans ce cas, on utilisera des molécules de synthèse intégrées dans le papier du billet,
ou dans une encre ou un vernis, ou encore dans un support intermédiaire tel qu'un
fil de sécurité.
[0048] Ainsi, on pourra utiliser un mélange de complexes d'Europium avec des polymères du
type CN-PPP (poly(2-(6'-cyano-6'-méthyl-heptyloxy)-1,4-phénylène)).
[0049] Plus précisément, les ions d'Europium sont incorporés au polymère en synthétisant
une famille de complexes d'Europium solubles avec des ligands □-dicétonates, en dissolvant
ces complexes dans un solvant en conjugaison avec le polymère, puis en laminant un
film issu de cette double dissolution.
[0050] Pour obtenir des complexes d'Europium fluorescents, le niveau d'énergie de triplets
du ligand doit être supérieur au niveau d'émission de l'Europium.
[0051] De plus, pour permettre le transfert d'énergie du polymère conjugué aux ligands du
complexe d'Europium, le spectre d'émission du polymère et le spectre d'absorption
du complexe doivent se recouvrir au moins partiellement.
[0052] On peut ainsi synthétiser différentes molécules à partir de CN-PPP, comme expliqué
dans l'article de Mc Gehee et al. Ces molécules ont la particularité d'émettre selon
des raies très fines (dont la largeur à mi-hauteur est inférieure à 10nm), en réponse
à une excitation lumineuse ultraviolette.
[0053] A titre d'exemple, on peut dans les conditions évoquées ci-dessus synthétiser quatre
complexes d'Europium : Eu(acac)3phen, Eu(mppd)3phen, Eu(dbm)3phen, et Eu(dnm)3phen.
La structure de ces complexes est précisée page 1350 de l'article de Mc Gehee et al.
[0054] Dans cette variante de réalisation de l'invention, on utilise l'étroitesse des raies
d'excitation de la source laser combinée à l'étroitesse des raies de réponse des molécules
ainsi synthétisées, pour obtenir une réponse extrêmement bien marquée en fonction
des complexes d'Europium mis en oeuvre en combinaison avec le CN-PPP ; ceci permet
de mettre en oeuvre un véritable codage, en utilisant dans un même billet différentes
molécules dont les raies de réponse à une excitation donnée (par exemple une excitation
laser proche de l'ultra-violet) soient séparées d'une bande de fréquence de l'ordre
de 5 nm.
[0055] Enfin, il est également possible selon une autre variante de l'invention d'intégrer
au billet de banque (selon un des modes évoqués ci-dessus) une substance comprenant
une matrice-hôte qui peut être cristalline, dopée par des ions de terres rares tels
que ceux utilisés habituellement dans les lasers.
[0056] Il est connu d'utiliser les propriétés de luminescence de telles substances. Mais
il n'est pas connu de les mettre en oeuvre pour l'authentification de produits tels
que des billets, avec une exposition à un rayonnement d'excitation de type laser (ce
qui constitue un élément important de l'invention).
[0057] Le fait d'exciter une telle substance par un rayonnement laser extrêmement concentré
sur une raie fine permet d'obtenir une réponse également concentrée sur une ou plusieurs
raie(s).
[0058] Et il est possible selon l'invention de procéder à un codage de la réponse du billet
; ce codage peut dans cette dernière variante de l'invention être réalisé de plusieurs
manières, séparément ou en combinaison :
- en utilisant des dopants différents sur une même matrice. On pourra ainsi intégrer
au billet deux encres différentes, l'une dopée avec un premier ion de terres rares
dont la réponse à une excitation laser (qui est elle-même concentrée autour d'une
longueur d'onde du visible, du proche infra rouge ou de l'ultraviolet), l'autre dopée
avec un deuxième ion de terres rares, différent du premier, et dont la longueur d'onde
de réponse à la même excitation est différente,
- mais également en mettant en oeuvre un même ion dopant sur des matrices de caractéristiques
différentes (type de matrice, stoechiométrie de la matrice...) de sorte que les raies
de réponse sur les différentes matrices sont décalées d'une largeur supérieure à la
finesse des raies, et de préférence à une largeur de l'ordre de 10 nm.
[0059] On peut par exemple mettre en oeuvre des ions de Néodyne :
- d'une part sur une matrice de type YLF et obtenir ainsi, comme réponse à excitation
laser de longueur d'onde 800 nm, une raie d'émission centrée sur 1054 nm,
- et d'autre part sur une matrice de type YAG et observer une raie centrée cette fois
sur 1064 nm. La largeur à mi-hauteur des raies étant dans les deux cas de l'ordre
de 5 nm, on comprend qu'il est aisé de distinguer les réponses sur les deux matrices.
[0060] On peut de la sorte combiner un ou plusieurs dopants différents sur un ou plusieurs
types de matrice, et intégrer ces différentes substances dans le billet en mélange
ou séparément, de manière à effectuer un codage de la réponse du billet à une exposition
au rayonnement d'un laser.
[0061] On précise enfin qu'il est évidemment possible d'intégrer dans un même billet plusieurs
substances luminescentes correspondant à n'importe quel mode de réalisation ou n'importe
quelle variante de l'invention décrits ci-dessus.
1. Billet de banque dans lequel sont intégrées plusieurs substances luminescentes, chaque
substance étant apte à émettre de la lumière selon un spectre fréquentiel de réponse
déterminé lorsque la substance est exposée à un rayonnement lumineux d'excitation,
chaque spectre fréquentiel de réponse étant essentiellement composé d'au moins une
raie, les substances comprenant :
- plusieurs matrices-hôtes cristallines différentes, et
- un même ion dopant dans les différentes matrices,
de sorte que lorsque le billet est exposé au rayonnement lumineux d'excitation, les
raies de réponse sur les différentes matrices sont décalées d'une largeur supérieure
à la finesse des raies.
2. Billet selon la revendication 1, dans lequel les substances luminescentes forment
un code associé au billet.
3. Billet selon l'une des revendications 1 ou 2, dans lequel les substances forment un
codage sur les fréquences de réponse.
4. Billet selon l'une des revendications 1 à 3, dans lequel chaque raie de réponse a
une largeur à mi-hauteur inférieure à une valeur de l'ordre de 10 nm.
5. Billet selon l'une des revendications 1 à 4, dans lequel au moins une substance luminescente
comprend une matrice-hôte dopée avec un ion de terres rares.
6. Billet selon l'une des revendications 1 à 5, dans lequel les matrices-hôtes cristallines
comprennent :
- une matrice de type YLF,
- une matrice de type YAG,
chaque matrice étant dopée avec des ions de Néodyne.
7. Billet selon l'une des revendications 1 à 6, dans lequel les différentes substances
sont intégrées dans le biller en mélange ou séparément.
8. Billet selon l'une des revendications 1 à 7, dans lequel le rayonnement lumineux d'excitation
est un rayonnement laser présentant un pic d'émission vers 532 nm.
9. Procédé d'authentification d'un billet de banque conforme à l'une des revendications
1 à 8, comprenant :
- l'exposition du billet à un rayonnement lumineux d'excitation,
- le recueil de la réponse au rayonnement d'excitation, et
- la comparaison de la réponse recueillie à une réponse attendue mémorisée,
dans lequel on procède à l'authentification du billet sans exploiter un effet laser
fourni par les substances.