[0001] La présente invention concerne les installations de ventilation de locaux, et en
particulier les caissons de groupe de ventilation.
[0002] Une installation de ventilation de locaux comprend un groupe de ventilation, en général
un moto-ventilateur extracteur d'air, qui est disposé en aval de diverses branches
de conduits d'air, qui, chacune, collectent l'air de plusieurs colonnes de dérivation,
en parallèle, alimentées par des bouches d'aspiration disposées au niveau des divers
locaux et munies de volets d'ouverture /fermeture. En fait, la position dite de fermeture
de chaque bouche ne correspond pas à une fermeture totale, c'est-à-dire qu'elle autorise
un débit minimal, d'étiage.
[0003] Ainsi, un utilisateur ouvrira, à l'heure des repas, la bouche desservant sa cuisine,
et, à d'autres moments, ce sera la bouche, hygro-réglable, de sa salle de bain qui
s'ouvrira automatiquement.
[0004] Lorsque la quasi-totalité des bouches d'aspiration se trouvent ouvertes, le ventilateur
doit pouvoir assurer au moins un minimum de dépression au niveau de chacune, pour
qu'elle fournisse son débit nominal. Or, l'augmentation du débit d'air liée à l'ouverture
de toutes les bouches provoque une perte de charge dans l'installation, si bien que
la dépression que provoque le ventilateur, juste en amont de celui-ci, ne se répercute
pas entièrement aux bouches.
[0005] De ce fait, classiquement, pour garantir l'existence permanente d'au moins un certain
niveau de dépression derrière chaque bouche afin qu'elle puisse fonctionner correctement
lorsqu'on l'ouvre, c'est-à-dire même si la perte de charge est maximale du fait que
le débit global de l'installation est maximal, on fait fonctionner le ventilateur
à une puissance maximale correspondant au débit maximal à assurer. En pratique, cela
se traduit par une très mauvaise adaptation de la puissance électrique consommée par
rapport au besoin réel, puisque, dans la grande majorité du temps, la plupart des
bouches étant fermées, le ventilateur provoque une dépression bien au-delà de ce qui
est nécessaire. A la limite, toutes les bouches étant quasi fermées, le ventilateur
fournit une dépression très nettement supérieure au besoin. Le rendement, ramené au
service rendu, est alors faible.
[0006] Pour régler la (dé)pxession du ventilateur, on pourrait songer à déterminer le besoin
réel de pression, en estimant approximativement le nombre de bouches ouvertes à partir
d'une mesure du débit d'air, du fait que les bouches ouvertes ont un débit sensiblement
constant, indépendant de la (dé)pression. Toutefois, les bouches ouvertes les plus
éloignées du ventilateur, dans le tronçon amont de la colonne considérée, ne disposeront
pas alors du niveau de dépression suffisant, du fait de la perte de charge due aux
autres bouches ouvertes dans le tronçon aval. La qualité de service, c'est-à-dire
le pourcentage de temps pendant lequel certaines bouches ne disposent pas d'un niveau
de dépression suffisant pour leur fonctionnement, risque donc d'être médiocre.
[0007] La présente invention vise ainsi à proposer une solution permettant d'offrir un bon
compromis entre l'énergie électrique consommée pour entraîner le ventilateur et la
qualité du service offert.
[0008] A cet effet, l'invention concerne tout d'abord un groupe de ventilation comportant
un bloc d'alimentation d'un moteur d'entraînement d'un ventilateur destiné à assurer
la circulation d'air dans des bouches présentant une certaine répartition le long
de colonnes, caractérisé par le fait que le bloc d'alimentation comprend des moyens
de régulation comportant des circuits d'entrée de signaux de mesure de débit d'air
du ventilateur agencés pour commander des circuits d'alimentation du moteur à travers
des moyens de conversion de la mesure en une valeur de commande de puissance correspondant
à une pression d'air de consigne à assurer par le ventilateur, les moyens de conversion
étant ' agencés pour, à partir de valeurs optimales prédéterminées de pression correspondant
à une courbe optimale de réponse pression / débit satisfaisante quelle que soit la
dite répartition des bouches ouvertes, associer, à chaque débit d'air mesuré, une
gaussienne, de risque de non satisfaction du besoin en pression, croissante dès qu'une
pression d'air de consigne envisagée décroît en dessous de la valeur optimale correspondante,
et agencés pour fixer la pression d'air de consigne à une valeur déterminée d'après
un pourcentage de consigne de dit risque, fourni par une intégrale de la gaussienne.
[0009] Le terme "pression" ci-dessus désigne une dépression si le groupe ci-dessus aspire
l'air vicié, ce qui est le cas général, ou bien une surpression si le groupe fournit
de l'air neuf.
[0010] Ainsi, l'invention assure un bon compromis qualité de service / consommation énergétique
puisqu'il s'agit d'un système asservi, dont les circuits d'entrée vont être informés
de toute nouvelle ouverture de bouche d'aspiration, ou d'insufflation, de par l'augmentation
du débit ou la chute de pression différentielle qu'elle aura induite, et alors les
circuits de conversion vont commander une augmentation de la pression qui va toutefois
dépendre de la probabilité de risque pour que, parmi les bouches ouvertes, il y ait
surtout des bouches situées dans des positions défavorisées. Ainsi, à partir d'une
courbe théorique représentant l'enveloppe du besoin maximal possible de pression pour
chacun des débits possibles, on applique un décrément dont l'amplitude va dépendre
du risque statistique accepté.
[0011] La probabilité de risque, pour qu'un pourcentage déterminé de bouches les plus défavorisées
s'ouvrent dans un temps déterminé, diminue avec le nombre de bouches déjà ouvertes,
c'est-à-dire que la loi des grands nombres, en termes de bouches ouvertes, fait que
l'on tend vers une équi-répartition des bouches ouvertes le long de chaque colonne.
La gaussienne de probabilité correspondante tend donc à présenter une crête centrale
bien marquée, et donc des bandes latérales de faible niveau. De la sorte, la pression
d'air de consigne pour un débit courant va tendre, pour les débits croissants, à se
rapprocher d'une pression "moyenne", correspondant à une dorsale reliant les crêtes
des diverses gaussiennes et correspondant à un risque voisin de 50%.
[0012] Le concept de l'invention est donc d'avoir un groupe qui, à mesure que le débit augmente,
est de moins en moins généreux en allocation de supplément de pression par rapport
à une valeur de pression "moyenne" correspondant à la dorsale. Ceci est dû au fait
que l'état de l'installation, en termes de nombre et surtout de positions éventuellement
défavorisées de bouches ouvertes, présente une incertitude relative, ou normée, par
rapport au nombre de bouches ouvertes, qui diminue lorsque le débit augmente.
[0013] On peut décrire une courbe théorique de réponse, de pression par rapport à un axe
horizontal de débit en abscisse, comme présentant une tangente de pente positive maximale
à un point minimal de débit et de pression, cette pente diminuant de façon monotone
à mesure que croît le débit, jusqu'à une valeur de pente minimale positive éventuellement
quasiment nulle. La courbe théorique de réponse présente une pression à pente positive
décroissante pour un débit d'air croissant, c'est-à-dire une dérivée seconde négative.
[0014] On notera que la famille de gaussiennes, pour les diverses valeurs respectives de
débits possibles, peut tenir compte d'incertitudes de dispersion autres que la position
des bouches ouvertes dans chaque colonne.
[0015] En effet, comme le débit mesuré représente le débit global de toutes les colonnes,
on peut aussi prendre en compte un deuxième paramètre d'incertitude, lié au fait que
les diverses colonnes ne présentent pas un même nombre moyen de nombre de bouches
ouvertes, éventuellement rapporté à la longueur de chaque colonne. C'est donc, pour
chaque débit, une deuxième gaussienne, "multi-colonne", qui va se composer "quadratiquement"
avec la gaussienne "colonne" ci-dessus, c'est-à-dire une composition de probabilités
sensiblement indépendantes.
[0016] Un troisième paramètre d'incertitude pouvant être pris en compte est relatif aux
divers types de bouches de l'installation considérée, c'est-à-dire par exemple des
bouches auto-réglables ou bien hygro-réglables, qui nécessitent un niveau de dépression
propre à chaque type. En outre, chacun de ces types présente un débit spécifique,
de sorte que la mesure du débit global laisse une incertitude quant au nombre exact
de bouches ouvertes. Là encore, il peut être défini une troisième gaussienne, à composer
avec au moins la première.
[0017] D'une façon générale, la présence de bouches hygro-réglables aboutit à un nombre
d'états possibles de l'installation plus grand que s'il n'y avait que des bouches
auto-réglables car ces dernières n'ont que deux débits possibles alors que les bouches
hygro-réglables ont un débit qui varie de façon continue avec le taux d'humidité.
On pourrait donc modéliser l'état de chaque bouche hygro-réglable par un pluralité
d'au moins trois états.
[0018] Avantageusement, les moyens de conversion comportent en mémoire des données de définition
d'un faisceau d'au moins une courbe correspondant à une valeur standard prédéterminée
du dit risque et sont agencés pour asservir les circuits d'alimentation de façon à
ce que le groupe tende à fonctionner conformément à la dite courbe.
[0019] Les données ci-dessus peuvent définir directement un tableau ou une équation de courbe
d'équi-probabilité de risque, définie comme "s'appuyant" sur une rangée d'intégrales
de gaussiennes par divers débits, et précisément s'appuyant sur chacune au niveau
du point de risque choisi. C'est donc la courbe d'asservissement du groupe. Toutefois,
ces données peuvent aussi définir indirectement une telle courbe d'équi-probabilité
de risque, en définissant une telle rangée de gaussiennes, et donc, sur chacune, le
point de valeur de risque choisi.
[0020] Dans une forme de réalisation, les moyens de régulation comportent des moyens séquenceurs
agencés pour, lors de certaines périodes de temps programmées, modifier le dit pourcentage
de consigne de risque par rapport à la dite valeur standard, par asservissement sur
une courbe du dit faisceau autre que la dite au moins une courbe.
[0021] Ainsi, dans l'heure de midi par exemple, le niveau de risque sera diminué puisqu'il
y a aura une probabilité plus forte d'avoir l'apparition brusque d'un pic de demande
de service, pour extraire l'air vicié des cuisines. Il en sera de même le matin et
le soir dans le cas de bouches hygro-réglables, donc pilotées par l'humidité, et ce
particulièrement pour les sanitaires.
[0022] Les moyens de régulation peuvent être agencés pour effectuer la dite modification
du pourcentage de consigne de risque par décalage d'une courbe de réponse en pression
le long d'une échelle de débits.
[0023] Si la courbe standard (dé)pression/débit, croissante, est ainsi décalée vers les
débits faibles, un débit donné va donc se voir attribuer une pression accrue par rapport
à celle normalement allouée.
[0024] Le dit décalage peut s'effectuer en retranchant une certaine valeur à la valeur de
mesure de débit.
[0025] Ainsi, par exemple, on décale vers les débits faibles un pointeur électronique qui
va donc lire une valeur de pression accrue.
[0026] De façon duale, on peut prévoir d'ajouter une marge de pression à la courbe de réponse
normalement prévue, c'est-à-dire de ne pas faire glisser celle-ci selon l'axe des
débits.
[0027] Les moyens de régulation peuvent comporter une mémoire d'historique du débit mesuré
au cours du temps, et les moyens de régulation sont agencés pour moduler le pourcentage
de consigne de risque en fonction de l'historique.
[0028] Si par exemple les bouches d'aspiration sont commandées par un programmateur de 30
minutes d'ouverture, le groupe peut ainsi prévoir les instants de refermeture des
bouches, et donc éventuellement anticiper la détection de ces fermetures, c'est-à-dire
réduire la puissance consommée en acceptant une augmentation du dit risque. Par ailleurs,
à plus long terme, l'historique permet aussi d'estimer l'évolution de la demande de
débit d'un jour à l'autre et au fil des saisons, et donc de moduler le niveau de risque
courant estimé pour anticiper l'évolution du niveau de risque réel.
[0029] Les moyens de conversion peuvent être agencés pour qu'une courbe de pression d'air
de consigne en fonction du débit ait l'allure d'une branche de parabole.
[0030] Il s'agit alors d'une branche supérieure d'une parabole à axe incliné par rapport
à l'axe des pressions, par exemple à axe horizontal, parallèle à l'axe des débits,
ou incliné et montant par rapport à ce dernier. Ainsi, un débit très faible va correspondre
à une valeur de risque de consigne qui sera en proportion relativement faible, c'est-à-dire
une pression d'air de consigne qui, toutes choses égales, se rapproche de la pression
optimale, exempte de tout risque associé. L'incertitude élevée quant à la répartition
des quelques bouches ouvertes, c'est-à-dire l'aspect très quantifié des états possibles
de pression du système, amène donc à réduire le risque accepté.
[0031] L'invention concerne aussi un procédé de détermination d'une valeur de réglage de
la pression d'air de consigne du groupe de ventilation selon l'invention, installé
dans une installation de ventilation comportant un nombre donné de branches et un
nombre donné de colonnes le long desquelles sont réparties un certain nombre de bouches,
procédé dans lequel :
- a) on estime, d'après une mesure de débit d'air, un nombre de bouches ouvertes dans
l'installation,
- b) on considère, a priori, que chaque colonne présente un nombre i de bouches ouvertes proportionnel à son propre nombre de bouches et on considère
aussi, a priori, que les bouches ouvertes sont statistiquement globalement réparties
de même dans les diverses colonnes, c'est-à-dire que le débit de chaque colonne est
proportionnel au nombre i de bouches ouvertes dans celle-ci,
- c) on détermine, pour une colonne déterminée, tous les N états possibles présentant
un dit nombre i de bouches ouvertes,
- d) on estime la probabilité d'existence de chaque état, d'après une loi de distribution
statistique ou d'après des informations de statistiques réelles, antérieurement établies
par observation d'ouvertures des bouches,
- e) on associe, à chaque état, une estimation de perte de charge composite, fonction
de la position, pour chaque état, de chaque bouche ouverte,
- f) on calcule une gaussienne des probabilités individuelles de chacun des N états,
classés par perte de charge composite croissante,
- g) on calcule une intégrale de la gaussienne, et
- h) on règle la pression d'air de façon à satisfaire statistiquement, d'après la dite
intégrale, le besoin d'un pourcentage choisi de bouches ouvertes de la colonne considérée.
[0032] La partie de l'intégrale correspondant à une pression supérieure à la pression de
réglage qui a ainsi été choisie indique donc le pourcentage de risque de non satisfaction
complète d'un besoin de (dé)pression. On notera que le risque ci-dessus peut aussi
être pondéré par la durée correspondante. En particulier, une non-satisfaction peut
ne durer que quelques minutes, ce qui ne sera guère perceptible par l'utilisateur.
[0033] De préférence, les étapes b) à g) sont effectuées lors de la finalisation de l'étude
du réseau et donc préalablement à la mise en service effectif de l'installation, avec
mémorisation d'une pluralité de tronçons de dites intégrales de gaussienne pour une
même pluralité de débits possibles.
[0034] Il s'agit ainsi de tables de décision, qui évitent la nécessité de calculs complexes
à chaque mesure, de sorte que le groupe peut être piloté par des moyens de calcul
très modestes.
[0035] Chaque tronçon peut se limiter à un seul point sur l'intégrale de gaussienne, c'est-à-dire
qu'il est alors défini une seule courbe d'équi-risque s'appuyant sur les intégrales
de gaussienne. Si les tronçons ne sont pas ponctuels, on peut alors définir tout un
faisceau de telles courbes qui s'appuient chacune sur des points respectifs représentant
une valeur commune de niveau de risque estimé.
[0036] La dite pluralité peut être limitée à moins d'un nombre déterminé, par exemple dix,
et l'étape h) s'effectue alors par interpolation entre deux intégrales de gaussienne
dont les valeurs associées de débit encadrent la valeur de débit de l'étape a).
[0037] Le jeu d'intégrales de gaussiennes constitue donc des "reliefs supports" espacés
sur lesquels vont "s'appuyer" une ou plusieurs courbes de niveau de risque, dont chaque
point définit la pression requise en fonction du débit mesuré, ceci pour une valeur
de pourcentage de risque propre à chaque courbe de niveau. On peut donc remplacer
le jeu de gaussiennes, chacune affectée à un débit déterminé, par un jeu ou faisceau
de courbes de niveau de risque, courant dans la plage des débits possibles. Il découle
donc que la ou les gaussiennes des probabilités individuelles de chacun des N états
correspondent à un risque de satisfaction ou de non satisfaction du besoin en pression.
La ou les gaussiennes sont représentatives de la probabilité d'existence de chaque
état en fonction de chacun des N états. En d'autres termes, sur un graphique, la ou
les gaussiennes ont en abscisse chacun des N états classés par perte de charge composite
croissante et en ordonnée, les probabilités (ou pourcentages) d'existence de chaque
état. L'abscisse du maximum de la ou des gaussiennes correspond à l'état des colonnes
ayant une probabilité maximale d'existence.
[0038] Egalement, l'intégrale de la gaussienne est un cumul des valeurs de probabilité individuelle
(pour chacun des N états de bouches ouvertes de l'installation). L'intégrale est établie
entre (est bornée par) zéro et le nombre des N états et en particulier, pour une valeur
de débit considérée.
[0039] Ainsi, dans le groupe et le procédé décrits précédemment, la gaussienne est représentative
des probabilités individuelles pour l'installation d'être dans un état de bouches
ouvertes et correspond à un risque de non satisfaction du besoin en pression, la gaussienne
ayant en abscisse chacun des N états classés par perte de charge composite croissante
et en ordonnée, les probabilités (ou pourcentages) d'existence de chaque état, et
l'abscisse du maximum de la gaussienne correspond à l'état de l'installation ayant
une probabilité maximale d'existence. De plus, dans le groupe et le procédé décrits,
l'intégrale correspondant à un cumul des valeurs de probabilité individuelle et est
établie entre (ou bornée par) zéro et le nombre des N états et ce, en particulier,
pour une valeur de débit considérée.
[0040] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description suivante d'une forme de
réalisation, selon l'invention, d'un groupe de ventilation et du procédé de commande
de celui-ci, en référence au dessin annexé, sur lequel ;
- la figure 1 est une vue générale schématique d'une installation de ventilation comportant
le groupe de ventilation de l'invention, relié à des colonnes d'aspiration,
- la figure 2 est un diagramme par blocs fonctionnels illustrant la constitution du
groupe de ventilation,
- la figure 3 représente deux gaussiennes, et leurs intégrales, illustrant des probabilités
pour une colonne d'être dans un état donné, en termes de bouches ouvertes,
- la figure 4 représente une courbe de perte de charge dans la colonne en fonction des
états de la figure 3,
- la figure 5 représente une courbe de réponse en fonctionnement dépression / débit
s'appuyant sur des gaussiennes de probabilités liées à la dispersion statistique de
perte de charge de bouches d'aspiration d'air, et
- la figure 6 représente des courbes composites expliquant la détermination de la courbe
de réponse.
[0041] La figure 1 représente schématiquement une installation de ventilation, dans cet
exemple d'extraction d'air de divers locaux par aspiration à travers un réseau ramifié
de canalisations. Le réseau comprend ici un nombre BR = deux branches 10, 20 aboutissant
à un tronc commun constitué par un groupe de ventilation 1 comportant un caisson 2
relié à une extrémité aval des branches 10, 20 respectives et contenant un ensemble
moto-ventilateur à moteur 8 d'entraînement d'un ventilateur 9 d'aspiration de l'air
des branches 10, 20 pour le rejeter dans l'atmosphère. La branche 10 collecte l'air
d'une pluralité d'ici deux colonnes 11, 12, munies chacune d'une pluralité de bouches
111, 112 et autres, et respectivement 121, 122, et autres, d'aération de locaux comme
par exemple des cuisines ou des salles de bain dans un ou plusieurs immeubles collectifs.
De même, la branche 20 collecte l'air d'une pluralité d'ici trois colonnes 21, 22,
23 munies chacune d'une pluralité de bouches 211, 212 et autres, et 221, 222 et autres,
et 231, 232, 233, 239 et autres d'aération de locaux du même genre. Il y a ainsi un
nombre CO = 5 colonnes comportant chacune un nombre particulier BO de bouches, indiquées
de façon générale par la référence 120.
[0042] Chaque bouche 120 est équipée d'un ou plusieurs volets pour que l'utilisateur d'un
local en commande l'ouverture, ou la fermeture qui l'isole partiellement de l'installation,
sachant que la position dite de fermeture autorise un débit dit d'étiage. On conçoit
donc que, si toutes les bouches d'aspiration 120 sont quasi fermées, le ventilateur
9 va engendrer une forte dépression dans l'ensemble de l'installation, donc avoir
une bonne efficacité technique. Toutefois, dans une telle situation, le rendement,
c'est-à-dire le service rendu, est faible.
[0043] Les bouches 120 sont classiquement de deux types possible : uto-réglable et hygro-réglable,
chaque type nécessitant une différence de pression supérieure à un seuil particulier.
Une bouche auto-réglable extrait l'air selon un débit constant, alors qu'une bouche
hygro-réglable présente un débit qui croît avec le taux d'humidité. Hormis les différences
ci-dessus liées à leur structure, on distingue aussi les bouches cuisine, qui ont
des débits plus élevés que ceux des sanitaires et sont généralement associées à un
minuteur de 30 minutes que l'utilisateur commande pour passer au débit maximal. Un
système est généralement hygro ou auto-réglable.
[0044] Si une ou quelques bouches 120 viennent à s'ouvrir, la dépression va donc diminuer
dans l'installation puisque les divers flux d'air supplémentaires qui vont alors se
propager dans les colonnes et les branches 10, 20 vont voir leur écoulement être perturbé,
et donc freiné, par le frottement sur les parois du conduit correspondant. Il s'ensuit
ainsi une perte de charge, qui fait que le ventilateur 9 ne peut totalement imposer
sa valeur de dépression au niveau des bouches 120. Comme l'efficacité d'un bouche
120 dépend de la dépression sur son côté aval par rapport à la pression atmosphérique
dans le local, côté amont, on conçoit que cette dépression doit être suffisante pour
assurer le débit requis, en pratique au moins 60 voire 80 Pascal.
[0045] Sur la figure 1, la bouche 239, en extrémité amont, fermée, de la colonne 23, est
supposée être la bouche la plus défavorisée, c'est-à-dire celle dont le trajet (23,
20) la reliant au caisson 2 correspond à une perte de charge maximale. Cette perte
de charge, qui est due à celle dans la branche 20 et aussi dans la colonne 23, compte
tenu de leur section et de leur forme de cheminement, dépend aussi d'un nombre
i - 1 des éventuelles autres bouches 120 ouvertes, et de leurs positions. On conçoit
facilement que si toutes les bouches 231, 232 et autres de la colonne 23 sont ouvertes,
le flux d'air y est alors maximal, si bien que son écoulement est ralenti de par la
perte de charge maximale.
[0046] La figure 2 représente le diagramme par blocs fonctionnels illustrant la constitution
du groupe de ventilation 1.
[0047] Le groupe de ventilation 1 comporte un bloc d'alimentation du moteur 8 d'entraînement
du ventilateur 9 destiné à assurer la circulation d'air dans les bouches 120 qui présentent
une certaine répartition le long de la colonne considérée. Le bloc d'alimentation
comprend un ensemble de régulation 6 comportant des circuits 61 d'entrée de signaux
de mesure de débit d'air Q du ventilateur 9 provenant d'un débitmètre 5, qui commandent
des circuits 7 d'alimentation du moteur 8 à travers des circuits 62, 63 de conversion
de la mesure en une valeur de commande de puissance correspondant à une pression d'air
de consigne à assurer par le ventilateur 9. Les circuits de conversion 62, 63 sont
agencés pour, à partir de valeurs optimales prédéterminées de dépression correspondant
à une courbe optimale KM de réponse dépression Dp / débit Q satisfaisante (figure
6) quelle que soit la dite répartition des bouches 120 ouvertes, associer, à chaque
débit d'air Q mesuré, une gaussienne G1, G2, G3, G4, de risque de non satisfaction
du besoin en dépression Dp, croissant dès qu'une pression d'air de consigne envisagée
décroît en dessous de la valeur optimale correspondante, et agencés pour fixer la
dépression d'air de consigne à une valeur déterminée d'après un pourcentage de consigne
de dit risque, fourni par une intégrale de la gaussienne G1, G2, G3, G4.
[0048] Comme évoqué, la dépression ci-dessus serait une surpression dans le cas d'une installation
d'insufflation d'air. Dans les deux cas, il s'agit donc d'un accroissement de l'écart
absolu de la pression utile courante par rapport à la pression atmosphérique, des
deux côtés respectifs du ventilateur 9.
[0049] Le fonctionnement de l'installation va d'abord être exposé en ce qui concerne l'allure
générale de la courbe de régulation dépression Dp / débit Q, puis la façon selon laquelle
est définie la courbe de régulation est ensuite expliquée en référence aux figures
3 à 6.
[0050] Comme exposé plus en détails en référence à la figure 5, qui représente un faisceau
de courbes de réponse possibles Kmin, K0, K1, K2, KM de dépression Dp, en ordonnée,
en fonction du débit d'air Q, en abscisse, on voit que la courbe de réponse en régulation
de pression est croissante avec le débit Q, la courbe optimale KM, représentant le
besoin enveloppe de l'installation, étant la courbe la plus haute du faisceau. Les
points A et B correspondent respectivement à une dépression Dp minimale pour un débit
Q minimal et une dépression Dp maximale pour un débit Q maximal. Les courbes inférieures
Kmin, K0, K1, K2 sont donc des courbes non optimales, c'est-à-dire liées à une probabilité
non nulle de risque de non satisfaction du besoin de certaines bouches en dépression
suffisante pour un fonctionnement correct. L'invention porte sur le choix de l'une
des courbes inférieures Kmin, K0, K1, K2 ou autres, pour trouver un bon compromis
entre la réduction de la puissance à fournir au ventilateur 9, à travers le moteur
8, et un dit risque qui soit de niveau acceptable.
[0051] Ainsi, d'après l'allure croissante de la courbe de réponse, l'installation fonctionne
au ralenti lorsque toutes les bouches 120 sont fermées, c'est-à-dire que le ventilateur
9 ne fournit qu'une faible dépression Dp, en adéquation avec le besoin réel de l'installation.
[0052] Si une bouche 120 quelconque vient à s'ouvrir, provoquant une chute de la dépression
Dp, cet événement est détecté grâce au débitmètre 5, ou par détection de la chute
de dépression au moyen d'un capteur de dépression. Il est alors alloué un supplément
de dépression relativement grand, par rapport au cas pour lequel le débit Q serait
déjà important par rapport à un débit maximal Qmax (figure 5), c'est-à-dire que la
courbe optimale KM présente une pente maximale aux faibles débits Q et il en est de
même pour la courbe de réponse K0, K1, K2 qui est retenue pour déterminer le nouveau
niveau de dépression Dp.
[0053] De la sorte, si la bouche considérée est la bouche 239, la plus défavorisée, elle
va bénéficier d'une dépression relativement intense, qui va ainsi compenser, en partie,
la perte de charge extrême qu'elle subit. On notera toutefois que cette perte de charge
"extrême" n'est pas maximale puisque les autres bouches 120, en particulier dans la
colonne 23 considérée, sont supposées être fermées, donc
i = 1.
[0054] La constitution détaillée des divers circuits va maintenant être exposée.
[0055] Le débitmètre 5 comporte par exemple un volet suspendu pivotant 51, ici dessiné en
dehors du cadre référencé 5, à un axe horizontal, associé à un détecteur d'angle de
rotation, par exemple un stylet conducteur glissant sur une piste circulaire, pour
ainsi constituer un potentiomètre,
ou une résistance variable, dont la valeur est indicative de la position angulaire
du volet. Le volet porte le stylet
ou la piste.
[0056] En variante, la mesure de dépression peut s'effectuer de façon différentielle de
part et d'autre d'un diaphragme. On peut aussi songer à une mesure de pression dynamique
par un tube de Pitot situé en sortie du ventilateur 9. Une mesure par anémométrie
est aussi envisageable.
[0057] Commodément, encore en variante, le débitmètre 5 est un dispositif de mesure d'un
paramètre de fonctionnement du moto-ventilateur 8, 9, par exemple le courant consommé
par le moteur d'entraînement 8 ou bien le couple moteur fourni au ventilateur 9 par
le moteur d'entraînement 8, fonctionnant par exemple en variateur de vitesse, ou fréquence.
[0058] Dans l'un ou l'autre de ces deux cas, les circuits d'entrée 61 comportent un convertisseur
CAN qui convertit la valeur analogique de tension de mesure en une valeur numérique
représentant le débit d'air, à partir d'une table de conversion pré-établie, fonction
du type du débitmètre 5.
[0059] Dans cet exemple, la mesure de débit d'air Q étant une mesure de débit massique,
il lui est apporté une correction pour la transformer en une mesure de débit volumique.
La correction est effectuée d'après une mesure de la température de l'air fournie
par un capteur, non dessiné, situé au niveau du ventilateur 9. La correction consiste
à effectuer une homothétie sur l'échelle des débits mesurés, c'est-à-dire l'axe d'abscisse
de la figure 5. A titre d'exemple d'ordre de grandeur, une diminution de 25°C de la
température ainsi mesurée, par rapport à celle prévue lors de la configuration de
l'installation en usine, va entraîner une diminution de 10% du débit volumique, nécessitant
une correction inverse, d'augmentation d'environ 10% de la valeur de consigne du débit
Q.
[0060] Les circuits 62 sont par exemple une table en mémoire, ou des circuits de calcul,
fournissant les valeurs respectives de la courbe optimale KM en fonction du débit
Q mesuré. Les valeurs de courbe optimale KM peuvent être préalablement calculées lors
de l'étude du réseau de l'installation, c'est-à-dire en particulier le nombre CO de
colonnes et le nombre BQ de bouches 120 sur chaque colonne. On peut alors entrer en
mémoire, dans le groupe de ventilation 1, la courbe optimale KM.
[0061] Les circuits 63 associés calculent un décrément de dépression à retrancher à la valeur
de la courbe optimale KM des circuits 62, ce décrément étant déterminé par des calculs
de probabilités portant sur l'état de l'installation, en termes de nombre de bouches
120 ouvertes et de positions possibles de celles-ci le long de la colonne considérée.
Les circuits 63 comportent par exemple une table de probabilités d'occurrence d'événements,
connaissant un nombre actuel de tels événements, par exemple une table de la loi de
Poisson ou d'Erlang.
[0062] Il y a au moins deux types de risques de non satisfaction totale du besoin en dépression,
le premier portant sur le fait que la mesure du débit Q ne fournit qu'une approximation
du nombre de bouches 120 ouvertes, et le deuxième type portant sur le fait que la
proportion de bouches 120 ouvertes défavorisées peut parfois dépasser la valeur moyenne
attendue. L'explication ci-dessous porte sur le premier type de risque, le traitement
du deuxième type de risque étant exposé en référence aux figures 3 à 6. Bien évidemment,
la variation d'une valeur de dépression pour limiter l'un de ces deux risques va entraîner
une variation de même sens de l'autre risque, l'amplitude de cette dernière variation
dépendant toutefois de la loi de probabilité du deuxième risque.
[0063] A titre d'exemple d'ordres de grandeur des incertitudes liées au nombre d'événements
observés, s'il a été observé qu'il s'est produit
i = 1 événement, c'est-à-dire qu'il a été détecté une augmentation du débit Q à partir
du point A, la loi de Poisson permet d'estimer qu'il y a une forte probabilité pour
que la densité sous-jacente de probabilité moyenne d'événement soit de l'ordre de
grandeur de cette valeur observée. La probabilité sous-jacente peut donc être estimée
comme étant par exemple dans une plage allant de 0,5 à 2, le risque de se tromper
dans cette estimation étant évidemment d'autant plus faible que l'on augmente cette
plage d'incertitude. Le risque est lié au fait que, comme la scrutation voulue du
débit Q s'effectue cycliquement selon une certaine période, il y a donc un retard
dans la perception de l'état réel de l'installation, c'est-à-dire en particulier l'ouverture
de bouches 120. De plus, même si ces bouches 120 qui s'ouvrent sont en nombre limité,
il y a un risque pour que ce soient des bouches 120 défavorisées en termes de perte
de charge, qui risquent donc de ne pas disposer des 60 à 80 Pascal de dépression requis
pour qu'elles fonctionnent efficacement.
[0064] Pour un risque très faible, on peut par exemple fixer une limite à 4 bouches 120
susceptibles d'être à l'état ouvert dans un certain délai, c'est-à-dire qu'il n'y
a pas plus de quelques pourcent de chances qu'il y ait plus de 3 nouveaux événements
(ouvertures de bouches 120) dans une durée déterminée, aboutissant donc à 4 bouches
120 ouvertes. Le supplément de dépression à allouer, par rapport au besoin observé,
va donc être déterminé en pondérant une valeur de référence avec un facteur de pondération,
ou foisonnement, de 4/1 = 4, c'est-à-dire 300% ((4-1)/1 événement) de plus que ce
que requiert l'observation (1 seul événement).
[0065] Par contre, si la loi des grands nombres commence à s'appliquer, par exemple s'il
y a déjà
i = 10 bouches 120 ouvertes, avec donc la montée correspondante du débit Q qui aura
été détectée au fil du temps, la loi de Poisson ou d'Erlang va fournir, pour un même
risque couru de dépassement de limite, un nombre de par exemple un risque de 4 ouvertures
supplémentaires, à la place du nombre 3 ci-dessus, de supplément possible d'événements.
La valeur du supplément va alors être pondérée par un facteur de pondération de 4/10
= 0,4, c'est-à-dire 40% de plus que ce que requiert l'observation (10 événements).
[0066] On voit ainsi que la sensibilité de réaction à l'ouverture d'une bouche 120, ou pente
d'accroissement de la dépression Dp, est progressivement réduite de 300% à 40% dans
cet exemple. Bien évidemment, on aura compris que cet exemple numérique n'a pour but
que d'expliquer concrètement la raison pour laquelle la pente ci-dessus varie de la
façon exposée, les chiffres cités ne servant qu'à donner un ordre de grandeur et à
montrer que l'incertitude décroît avec la croissance du nombre
i de bouches 120 ouvertes. La plage de variation peut en particulier s'étendre bien
au-delà de l'exemple ci-dessus.
[0067] De la sorte, on obtient un bon compromis, puisque la bouche la plus défavorisée 239
se verra attribuer, par rapport à la droite de base AB, une dépression maximale si
elle s'ouvre la première.
[0068] On notera que la droite de base AB constitue ici une référence commode pour exposer
la variation de la courbe de réponse, mais que cette droite de base AB ne constitue
pas une référence absolue. Elle constitue simplement une courbe sensiblement moyenne
entre un cas d'état le plus favorable, où les bouches 120 ouvertes sont les plus favorisées,
donc sur la partie aval des colonnes, avec une courbe de réponse Kmin en dessous de
la droite de base AB, et la courbe optimale KM, qui traite le pire cas.
[0069] Si la bouche la plus défavorisée 239 s'ouvre après d'autres, elle bénéficie alors
de l'augmentation de dépression attribuée à celles qui l'ont précédée, de sorte que,
n'étant plus très défavorisée, il est inutile de lui attribuer le supplément maximal
prévu pour les très faibles débits, c'est-à-dire en partant du point A.
[0070] Les circuits 64 sont à base d'un soustracteur soustrayant le décrément déterminé
par les circuits 63 à la valeur du point considéré de la courbe optimale KM provenant
des circuits 62. La sortie du soustracteur 64 commande les circuits d'alimentation
7, ceux-ci comportant, en entrée, un convertisseur transformant la valeur de commande
reçue en signaux de réglage du niveau voulu de puissance de commande du moteur 8,
pour augmenter sa vitesse de rotation dans l'exemple ci-dessus. Bien évidemment, le
processus expliqué ci-dessus s'applique en sens inverse en cas de décroissance du
débit Q.
[0071] On conçoit que la présente représentation des circuits 62, 63 et 64 est essentiellement
à but didactique, car les trois fonctions peuvent être assurées par un ensemble unique
fournissant la courbe de réponse voulue, à partir d'une table de conversion débit
Q / dépression Dp où à partir d'un algorithme apte à calculer tout point de la courbe.
[0072] Un exemple numérique plus détaillé va maintenant être exposé.
[0073] Pour la simplicité de l'exposé, on suppose tout d'abord que le nombre i de bouches
120 ouvertes dans chaque colonne d'aspiration est proportionnel au nombre BO de bouches
120 de la colonne d'aspiration considérée, c'est-à-dire qu'il y a une répartition
égale de "densité" de bouches 120 ouvertes entre les colonnes.
[0074] Le Tableau 1 comporte N = 10 lignes représentant respectivement N = 10 états possibles,
de rang courant Nj avec j allant de 1 à N = 10, (colonne de chiffres de gauche), d'une
colonne d'aspiration dont
i = 3 bouches 120 sont ouvertes. Pour la facilité de l'exposé, la colonne d'aspiration
est fictivement divisée en une pluralité de tronçons, ici k = 3, de même perte de
charge, leurs sections pouvant être prévues étagées croissantes vers la branche 10
ou 20 de raccordement.
[0075] Dans le Tableau 1, les 2
e, 3
e et 4
e colonnes de chiffres depuis la gauche représentent ainsi respectivement le nombre
de bouches 120 ouvertes dans le tronçon aval, central et amont de la colonne 11 ou
autre considérée, le tronçon aval étant donc le plus favorisé car étant le plus proche
du ventilateur 9. Le logarithme du nombre d'états possibles N permet de définir, à
un facteur près, l'entropie du système, c'est-à-dire un nombre croissant avec la diversité
de ses N états possibles.
[0076] Les N lignes ci-dessus sont classées en supposant tout d'abord que les
i = 3 bouches 120 ouvertes sont dans le tronçon aval et, pour les lignes suivantes,
les bouches 120 ouvertes sont de plus en plus situées en amont, c'est-à-dire défavorisées.
[0077] La ligne de rang Nj = 5 représente une équi-répartition, c'est-à-dire i/k = 1 bouche
120 ouverte par tronçon. Compte tenu de la symétrie par rapport au tronçon central,
les lignes 7, 8, 9 sont identiques aux lignes respectives 3, 4, 2, avec permutation
des chiffres des 2
e et 4
e colonnes.
[0078] Dans cet exemple, comme le nombre (
i = 3) de bouches 120 ouvertes est très limité, les états "voisins" de l'état d'équi-répartition,
ligne 5, sont en grand nombre, puisqu'il n'y a pas d'états très éloignés. Le terme
"voisin" signifie que l'état considéré ne diffère de l'état d'équi-répaxtition que
par une seule paire de changements d'état en sens inverses, c'est-à-dire que la bouche
120 ouverte de l'un des tronçons s'est fermée et qu'il s'est ouvert une bouche 120
dans l'un des deux autres tronçons, le total restant donc de
i = 3. En d'autres termes, une bouche 120 ouverte est "passée", ou affectée, d'un tronçon
à un autre.
[0079] Les lignes 2 et 3 représentent ainsi un état "2", respectivement "3", à 2 bouches
120 ouvertes dans le tronçon aval alors que le tronçon amont, ou respectivement le
tronçon central, ne présente aucune bouche 120 ouverte. En ligne 4, le tronçon aval
ne présente plus que 1 bouche 120 ouverte, le tronçon central présentant 2 bouches
120 ouvertes.
[0080] Aux lignes respectives 1, 6 et 10, les 3 bouches 120 ouvertes sont toutes dans le
tronçon aval ou central ou amont. L'écart d'état par rapport à l'équi-répartition
est ici de 2 paires de changements d'état en sens inverses. La probabilité d'existence
des états des lignes 1, 6, 10 est donc plus faible que celle associée aux lignes 2-4
et 7-9. La 5
e colonne de chiffres donne un pourcentage de probabilité associée à chaque état Ni
par rapport à l'ensemble des états ici possibles, établi d'après la loi de Poisson
ou d'Erlang, qui donne la probabilité d'avoir un nombre donné d'événements connaissant
le nombre moyen d'événements attendus.
[0081] La figure 3 représente, en ordonnée, les pourcentages de la colonne de chiffres de
droite, c'est-à-dire une gaussienne selon une courbe Cl, les états des lignes de rang
Nj = 1 à 10 correspondant donc à une rangée de N points d'abscisse classés dans cet
ordre. La ligne de rang Nj = 5 correspond ainsi à une probabilité maximale.
[0082] La courbe C2 représente l'intégrale de la gaussienne Cl, c'est-à-dire un cumul des
valeurs de probabilité. C'est globalement une courbe en "S" puisque les probabilités
extrêmes, correspondant aux états "1" et "10", sont plus faibles que la moyenne des
autres. Compte tenu du fait qu'un tronçon supérieur C2S du "S" ci-dessus présente
une pente plus faible que la pente moyenne du reste du "S", on voit donc que la densité
de points, c'est-à-dire le nombre de bouches 120 ouvertes, situés dans une tranche
supérieure de pourcentages de la figure 3 est plus élevée qu'ailleurs. Ainsi, si l'on
considère la tranche supérieure allant de 90% à 100%, c'est-à-dire 10% du total des
probabilités, on voit que s'y trouvent accumulés 2 points, représentant les états
"9" et "10", c'est-à-dire 20% du total.
[0083] Le présent exemple, ne portant que sur un faible nombre (
i = 3) de bouches 120 ouvertes, ne présente toutefois qu'incomplètement le phénomène
d'accumulation de points dans la tranche supérieure. Ayant donc exposé le principe
justifiant cette accumulation, on peut donc maintenant considérer, dans cet exposé,
un plus grand nombre de bouches ouvertes par colonne, donc plus de N = 10 états correspondant
aux 10 lignes ci-dessus. En pareil cas, le nombre d'états qui diffèrent, de l'état
d'équi-répartition (cf ligne 5), par 2 ou 3 paires de changements d'état en sens inverses,
ou même plus, est accru, et les probabilités correspondantes sont donc de plus en
plus faibles à mesure que l'on s'éloigne de l'état d'équi-répartition. La gaussienne
C1, d'allure très aplatie, se transforme ainsi en une gaussienne C10 à relief central
plus marqué, encadré par deux "traînées" latérales de points à faibles probabilités,
indiqués ci-dessus. La courbe C10 se trouve naturellement au-dessous de la courbe
C1 puisque chacune des N = 10 probabilités de la courbe C1 diminue, au profit des
nouvelles probabilités qui ont été introduites puisque l'on a maintenant N > 10, contrairement
au dessin. La somme totale des probabilités reste donc égale à 100%, c'est-à-dire
que, comme la courbe C10 a été dessinée avec une ordonnée sensiblement trois fois
plus faible que pour la courbe C1, la courbe C10 concerne environ N = 30 points.
[0084] La courbe intégrale C2 devient ainsi une courbe C20 à forme en "S" plus marquée,
c'est-à-dire avec un tronçon central qui s'est redressé, du fait du relief central
ci-dessus plus marqué dans la courbe C10. Un tronçon d'extrémité supérieure C20S du
"S", à faible pente, est donc plus allongé et comprend ainsi un nombre N accru de
points, c'est-à-dire d'états possibles. Ainsi, le tronçon supérieur C20S de la courbe
intégrale C20, limité par les probabilités cumulées 90% et 100%, comporte environ
40% des points d'abscisse maximale, contre 20% dans le cas d'un tronçon supérieur
C2S de la courbe intégrale C2.
[0085] On conçoit donc que, dans ce dernier exemple, si l'on accepte de tolérer 10% de cas
(tranche supérieure ci-dessus) pour lesquels on ne satisfera pas totalement le besoin
de dépression, on peut restreindre de 40% la fourniture de dépression Dp, avec donc
un gain correspondant en énergie électrique. Bien évidemment, si le nombre moyen de
bouches 120 ouvertes à prendre en compte est encore accru par rapport au cas de la
courbe intégrale C20, le gain va dépasser les 40% ci-dessus, ou inversement, on peut
choisir de maintenir cette valeur du gain et alors la tranche supérieure, de non satisfaction
totale du besoin, représentera moins de 10%.
[0086] On rappellera qu'une loi de distribution de probabilités tend à répondre à la loi
normale de distribution des grands nombres, c'est-à-dire que l'écart-type varie selon
la racine carrée du nombre N de probabilités d'états. En d'autres termes, l'écart-type,
une fois normé par le nombre N (et donc aussi par la valeur mesurée du débit Q), diminue
selon une loi inverse de la racine carrée du nombre N, ce qui explique que la courbe
C10, pour N > 10 états, présente un relief central plus marqué, c'est-à-dire à flancs
relativement plus raides, par rapport à la courbe C1 correspondant à N = 10 états.
[0087] La colonne de chiffres de droite du Tableau 1 fournit des valeurs de perte de charge

P pour chacun des 10 états Nj possibles de la figure 4. Pour la simplicité de l'exposé,
chacun des trois tronçons de la colonne d'aspiration considérée est supposé présenter
une configuration sensiblement semblable aux autres, c'est-à-dire que, pour un débit
déterminé, la perte de charge

P est la même dans chaque tronçon.
[0088] La ou les bouches 120 ouvertes du tronçon aval étant, statistiquement, réparties
de façon aléatoire le long de celui-ci, elles peuvent donc, de ce point de vue, être
supposées toutes situées au milieu de celui-ci, avec ainsi une perte de charge de
0,5

P. Cette hypothèse simplificatrice est aussi faite pour les tronçons central et amont
mais, pour passer du milieu d'un tronçon au milieu du tronçon suivant, la perte de
charge est au total de

P.
[0089] De ce fait, la valeur de perte de charge

P est calculée en pondérant d'un facteur 0,5 les chiffres de la 2
e colonne de chiffres dans le tableau 1, pour le tronçon aval, et en y ajoutant les
chiffres des 3
e et 4
e colonnes de chiffres, pondérés par un facteur respectif de 1,5 et 2,5 de perte de
charge par bouche 120. Les valeurs de

P sont donc en unités de base, arbitraires, car il s'agit d'illustrer l'allure de
la courbe de perte de charge.
[0090] Comme on le voit, les valeurs de

P sont globalement croissantes, puisque les états correspondants ont été classés
selon ce critère dans le Tableau 1. L'état de la ligne "1" correspond ainsi à
i = 3 bouches 120 ouvertes, avec donc une perte de charge

P de 3 fois 0,5 unité de base, selon le principe de calcul expliqué plus haut. Les
états "3" et "4" correspondent à une même valeur

P de 3,5, les états "5" et "6" correspondent à

P = 4,5, et les états "7" et "8" correspondent à

P = 5,5.
[0091] On voit ainsi que la suite de valeurs

P présente des paliers dans la zone des lignes centrales, c'est-à-dire que son incrémentation
y est plus faible que dans ses tronçons d'extrémité. Il s'agit ainsi d'une courbe
en "S" retourné, c'est-à-dire une courbe en quelque sorte inverse de la courbe C2.
En particulier, on voit que l'on satisfait le besoin de dépression des huit premiers
états avec une perte de charge

P inférieure ou égale à 5,5, alors que l'état de rang Nj = "10" correspond à une
perte de charge de 7,5, et donc à une dépression Dp correspondante. On constate ainsi
que l'on économise 7,5 - 5,5 = 2 unités de base sur un total de 7,5, soit 23%, ce
dernier chiffre étant croissant si le nombre N est accru, comme exposé plus haut,
c'est-à-dire que, pour un rang Nj croissant, les valeurs de perte de charge des états
"3" à "8", dans cet exemple, vont tendre vers la valeur moyenne 4,5, qui va donc représenter
une pression optimale en termes de bon compromis pour la satisfaction des besoins
dans les divers cas. Comme indiqué, les bouches 120 ont, dans un but de simplification,
été considérées comme présentant un état binaire, ouvert ou fermé. Dans le cas de
bouches hygro-réglables, la quantification ci-dessus s'estompe puisqu'elles peuvent
présenter des états intermédiaires, c'est-à-dire que la ou les courbes obtenues à
partir du Tableau 1 seront plus lissées.
[0092] On peut donc résumer la méthodologie d'optimisation de réglage de la dépression par
les étapes suivantes.
- 1. On estime, d'après une mesure du débit Q, un nombre de bouches 120 ouvertes dans
l'installation de BR branches et CO colonnes. Cette estimation peut être faite a priori
ou bien affinée si l'on connaît précisément les types de bouches 120 employées et
le nombre correspondant.
Ainsi, globalement, on prend en compte l'architecture du réseau.
- 2. On considère, a priori, que chaque colonne présente un nombre i de bouches 120 ouvertes proportionnel à son propre nombre de bouches 120. On considère
aussi, a priori, que les bouches 120 ouvertes sont statistiquement globalement réparties
de même dans les diverses colonnes 11, 12, 21, 22, 23, c'est-à-dire que le débit de
chaque colonne est sensiblement proportionnel au nombre i de bouches 120 ouvertes
dans celle-ci.
Là encore, une connaissance plus détaillée de l'installation permet d'affiner les
calculs, en fonction en particulier des divers types de bouches 120.
- 3. On détermine, pour une colonne déterminée, la colonne 11 par exemple, tous les
N états possibles présentant un dit nombre i de bouches 120 ouvertes.
- 4. On estime la probabilité d'existence de chaque état, de rang Nj, d'après une loi
de distribution statistique, éventuellement complétée, voire remplacée, par des informations
de statistiques réelles d'ouverture des bouches 120, antérieurement établies.
On peut donc avoir un programmateur de prévision d'état.
- 5. on associe, à chaque état Ni, une estimation de perte de charge composite

P, fonction de la position, pour chaque état Ni, de chaque bouche 120 ouverte.
- 6. On calcule une gaussienne des probabilités individuelles de chacun des N états,
classés par perte de charge composite croissante. On notera que la perte de charge
croissante équivaut à un débit croissant.
- 7. On calcule une intégrale de la gaussienne.
- 8. On règle la dépression de façon à satisfaire statistiquement le besoin d'un pourcentage
choisi de bouches 120 ouvertes de la colonne considérée. La forme plus ou moins aplatie
de la gaussienne détermine donc la valeur de son écart-type et le choix du nombre,
entier ou non, d'écarts-types pour placer la limite déterminant donc le pourcentage
ci-dessus.
[0093] Le processus ci-dessus peut être effectué par une étude statistique préalable de
l'installation, lors de la définition du réseau de colonnes, et le modèle correspondant
est ensuite mémorisé dans le groupe de ventilation 1. Il peut toutefois être prévu
que ce dernier comporte les circuits voulus pour effectuer l'étude statistique à partir
de la configuration du réseau.
[0094] En ce qui concerne la dynamique totale de dépression Dp / débit Q à assurer dans
l'installation, le concepteur connaît le nombre de bouches 120 et leur type, de sorte
qu'il est à même de déterminer le point "de départ" A (figure 5), c'est-à-dire le
point à débit minimal Qmin, d'étiage, et à dépression juste suffisante pour que les
bouches 120, en position de fermeture, disposent de la dépression suffisante pour
assurer ce débit minimal. De même, il peut définir le point "d'arrivée" B, correspondant
à un état de débit maximal Qmax à assurer, c'est-à-dire dans lequel les bouches 120
ouvertes représentent un pourcentage élevé.
[0095] Ainsi, pour chaque mesure du débit Q, la dépression Dp est réglée pour statistiquement
totalement satisfaire un pourcentage prédéterminé de bouches 120 ouvertes. Si, exceptionnellement,
les bouches 120 ouvertes représentent une configuration défavorable, le besoin en
dépression ne sera pas entièrement satisfait. Une telle configuration défavorable
correspond par exemple à un cas pour lequel ce seraient essentiellement les bouches
120 des tronçons amont d'une ou plusieurs des colonnes d'aspiration qui seraient ouvertes,
c'est-à-dire une circulation d'air sur toute la longueur des colonnes d'aspiration,
ou, en pire cas, sur une seule. Une non-satisfaction ne serait toutefois que temporaire.
[0096] Si les diverses colonnes, ici d'aspiration, présentent des caractéristiques mutuellement
très différentes, en termes de perte de charge ou de nombre de bouches 120 qu'elles
comportent au total, le processus ci-dessus portera de préférence sur la colonne la
plus défavorisée, c'est-à-dire susceptible de présenter la perte de charge la plus
élevée.
[0097] Par ailleurs, si le nombre
i de bouches 120 ouvertes par colonne est estimé comme étant relativement faible, c'est-à-dire
quelques unités comme dans l'exemple initial, la loi des grands nombres ne s'applique
que faiblement en tant que "centrage" de la probabilité, et alors, pour prendre en
compte le risque de dispersion du nombre moyen
i entre colonnes, on peut aussi moduler la gaussienne C1, et donc les courbes qui en
dépendent, en supposant que le nombre moyen
i de bouches 120 ouvertes est susceptible d'évoluer, par exemple le nombre moyen
i = 3 ayant une probabilité non négligeable de passer à 2 ou à 4 dans l'exemple initial,
donc de s'en écarter de une unité, des écarts encore plus grands pouvant aussi être
envisagés. Ainsi, pour la plage de débits possibles, l'ensemble de ces courbes C1
ou C10 et C2 ou C20, pour chacun des débits Q, va constituer une dorsale K0 (figure
5), à probabilité maximale, avec, de chaque côté, une ou plusieurs autres courbes
Kmin, K1, K2, K3, KM, de niveau, de même.genre mais à probabilités moindre. En d'autres
termes la gaussienne C1 ou C10 va correspondre à 2 degrés de liberté, c'est-à-dire,
d'une part, la dispersion autour de l'état d'équi-répartition, ceci pour un nombre
de bouches ouvertes
i égal à la moyenne de l'installation, et, d'autre part, la dispersion, de répartition,
du nombre moyen i entre les diverses colonnes, des bouches 120 ouvertes.
[0098] Ainsi, revenant à l'exemple initial à N = 10 états possibles, on pourra effectuer
les calculs ci-dessus de probabilités de non satisfaction du besoin de dépression
en traçant une courbe intégrale C2 modifiée correspondant à
i = 4 bouches ouvertes, et non plus
i = 3, pour ainsi disposer d'une marge statistique et donc réduire le risque de non
satisfaction du besoin de dépression.
[0099] On conçoit que les divers calculs ci-dessus peuvent être effectués dans un calculateur,
c'est-à-dire que le présent tracé des diverses courbes n'a ici qu'un but didactique.
Le calcul peut être effectué en amont temporellement, lors de l'étude de définition
de l'installation, ou en temps réel dans le groupe de ventilation 1.
[0100] En référence à la figure 5, il a ainsi été déterminé qu'une famille de courbes Kp
(Kmin, K0, K1, K2, KM) chacune d'équi-pxobabilité de satisfaction du besoin en dépression
était représentée par des courbes dépression Dp / débit Q, joignant le point de départ
A, à débit minimal et dépression Dp minimale, au point d'arrivée B, à débit maximal
et dépression Dp maximale. Le segment de droite AB peut servir à exposer l'allure
des courbes ci-dessus, c'est-à-dire que, commodément, on peut par exemple définir
chaque courbe par rapport à sa distance au segment AB. La zone en dessous du segment
AB correspond à des cas très favorables, c'est-à-dire avec un nombre restreint, toutes
choses égales, de bouches 120 ouvertes dans les tronçons aval des diverses colonnes.
[0101] La façon de déterminer les courbes Kp est exposée plus loin, sachant que la probabilité
de satisfaction croît de Kmin à KM, la courbe supérieure KM, optimale, correspondant
à la satisfaction du pire cas de besoin de dépression, c'est-à-dire que le risque
de non-satisfaction est nul. "Symétriquement", côté inférieur en dépression, on peut
définir, sous le segment AB, la courbe minimale Kmin en dessous de laquelle le fonctionnement
est, à coup sûr, incorrect. La plage d'extension de chaque gaussienne G1, G2, G3,
G4 est donc bornée par les courbes enveloppes Kmin et KM. Chaque courbe Kp peut être
mémorisée sous forme d'une suite de paires de valeurs dépression/débit Q, ou sous
forme d'une équation de calcul de la dépression en fonction du débit Q.
[0102] Le concept de l'invention est donc de choisir une courbe Kp comprise entre les courbes
extrêmes Kmin et KM, sachant que la probabilité de non satisfaction passe de sensiblement
100% pour Kmin, à sensiblement 50% pour K0, en passant par des courbes de niveau intermédiaires
inférieures non dessinées, et qu'elle continue à décroître vers zéro au passage par
les courbes de niveau intermédiaires supérieures K1, K2 et suivantes.
[0103] Partant du point A, chaque courbe K1, K2 se trouve au-dessus du segment AB, pour
satisfaire le besoin de dépression dans la grande majorité des cas possibles, comme
exposé précédemment. Comme indiqué ci-dessus, c'est toutefois la courbe minimale Kmin
qui est théoriquement la base de départ pour l'évaluation du risque.
[0104] Compte tenu de la variation de l'écart-type, normé par N, selon l'inverse de la racine
carrée du nombre N, chaque courbe K1, K2 est, pour les faibles débits Q, en proportion
relativement écartée du point correspondant du segment AB, c'est-à-dire qu'elle en
est éloignée d'un certain nombre, entier ou fractionnaire, d'écarts-types, si l'on
considère que le segment AB, ou une courbe assez voisine de celui-ci, correspond sensiblement
à la distribution équi-répartie.
[0105] Ainsi, sur la figure 5, pour un faible débit Q1, il a été tracé une dite gaussienne
G1, semblable à la dite gaussienne C1, par rapport à un axe vertical local d'ordonnée
de référence. La gaussienne G1, qui s'étend donc théoriquement dans un plan vertical
perpendiculaire au plan de la figure 5, a été dessinée rabattue à droite de son axe
vertical de référence, Comme exposé plus haut, une telle gaussienne C1, ou G1, est
donc très aplatie par rapport à son axe de référence du fait que la loi des grands
nombres ne joue pas.
[0106] Lorsque le débit Q mesuré croît, indiquant une croissance du nombre
i, la loi des grands nombres s'applique de façon accrue, c'est-à-dire que l'écart-type
normé diminue. La courbe Kp considérée se rapproche ainsi progressivement du segment
AB pour finalement le rejoindre au point B. Ainsi, il a été tracé de même, pour trois
débits en ordre croissant Q2, Q3 et Q4, trois autres gaussiennes G2, G3, G4 tendant
à prendre une forme moins aplatie du fait de la loi des grands nombres, comme cela
a été exposé pour la gaussienne C10.
[0107] La courbe K0, dorsale, s'appuyant sur les sommets des dites gaussiennes G1 à G4,
a été tracée à titre uniquement purement illustratif de la méthode de définition de
la courbe de réponse REP voulue, car la courbe dorsale K0 correspond donc à une probabilité
de non satisfaction du besoin en dépression qui est très élevée, voisine de 50% (surface
d'intégrale de la gaussienne considérée G1 à G4 située au-dessus de la courbe sommitale
K0), ce qui n'est guère acceptable. On peut prévoir des gaussiennes supplémentaires
pour mieux définir les tracés des diverses courbes équipotentielles Kp, ou bien définir
ces tracés par interpolation entre un nombre restreint de telles gaussiennes, par
exemple moins de dix.
[0108] La courbe K1 est une équipotentielle, ou courbe de niveau, reliant des points des
gaussiennes G1 à G4 correspondant à par exemple un risque de 20%, c'est-à-dire que
80% de l'intégrale est en dessous de la courbe K1.
[0109] La courbe K2 est de même une équipotentielle, reliant des points des gaussiennes
G1 à G4 correspondant à par exemple un risque de 10%, c'est-à-dire que 90% de l'intégrale
est en dessous de la courbe K1.
[0110] C'est la courbe de réponse K2 qui est retenue dans cet exemple. On comprendra toutefois
que le présent choix d'un taux de satisfaction de 90% n'est qu'un cas particulier
et que l'invention n'est aucunement limitée à une quelconque valeur de taux de satisfaction.
Les circuits 63 assurent donc les calculs portant sur la gaussienne relative au débit
Q mesuré et ils émettent en sortie le décrément de dépression à appliquer à la courbe
optimale KM, décrément correspondant au niveau de risque choisi.
[0111] On peut en particulier exploiter en alternance au moins deux courbes comme K1 et
K2 selon l'instant de la journée. Par exemple, la nuit, les cuisines n'émettant pas
de fumée, c'est essentiellement la vapeur éventuelle de salles de bains qu'il faut
aspirer. On peut donc tolérer que cette aspiration prenne un peu plus de temps que
prévu, c'est-à-dire tolérer un risque accru de dégradation du service. C'est donc
la courbe K1 qui est alors utilisée. Comme évoqué, en variante, les gaussiennes de
risque peuvent être déterminées avant installation et il est mémorisé une ou plusieurs
courbes de niveau Kp.
[0112] Le passage de la courbe K2 à une courbe de qualité de service réduite peut s'effectuer
par une translation de la courbe K2 selon l'axe des abscisses Q, et précisément en
ajoutant une certaine constante à la valeur de débit Q mesurée. Cela revient à masquer,
pour les circuits 63, d'allocation de dépression Dp, une partie du débit Q réel, de
sorte que l'allocation est incomplète. On obtient ainsi une nouvelle courbe strictement
parallèle à la courbe K2 et sous celle-ci, cette nouvelle courbe ayant une allure
très voisine de la courbe K1 et pouvant donc la remplacer.
[0113] Selon une autre possibilité de décalage de la courbe K2, en forme d'arche à branche
inférieure montante et à branche supérieure descendante (par rapport au segment de
base AB) pour respectivement les faibles et les forts débits Q, on la fait glisser
sur le segment de base AB. Pour les faibles débits Q mesurés, c'est-à-dire inférieurs
à un débit Qc associé au point sommital C, le glissement s'effectue vers le point
maximal B, de sorte que la branche d'arche montante de la nouvelle courbe de réponse
se trouve à droite de la branche d'arche montante de la courbe K2, c'est-à-dire en
dessous. Symétriquement, pour les débits Q mesurés supérieurs au débit Qc, le glissement
s'effectue vers le point minimal A, de sorte que la branche descendante de la nouvelle
courbe de réponse se trouve à gauche de, et sous, la branche d'arche descendante de
la courbe K2. En d'autres termes, le (débit Qc du) point sommital C, de supplément
maximal de dépression, se rapproche ou s'éloigne du point de mesure courant, et donc
avec lui toute la gaussienne, selon que l'on veut augmenter ou réduire le supplément
de dépression Dp. En variante, on remonte la courbe de dépression.
[0114] Une courbe quelconque de la famille, ici la courbe K2, présente, approximativement,
d'abord un premier tronçon AC divergent par rapport au segment AB, à allure approximative
d'arche de parabole d'axe horizontal, avec donc une pente de montée de valeur maximale
qui décroît progressivement, la courbe poursuivant sa montée en dépression par un
second tronçon CB de pente bien plus faible qui converge vers le segment AB. Par commodité
pour effectuer les calculs correspondants de régulation de dépression, le premier
tronçon AC peut être assimilé à un segment de droite ou à deux, le deuxième tronçon
CB étant à pente plus faible. Globalement, le premier tronçon AC présente ainsi une
concavité ouverte vers le bas, donc vers le segment AB. Le point C correspond à un
écart maximal de dépression par rapport au segment AB, c'est-à-dire qu'il représente
un point sommital relatif si l'on prend comme référence le segment AB. En valeur de
dépression absolue, le point C présente toutefois une valeur de dépression Dp inférieure
à celle du point maximal B.
[0115] Dans le second tronçon CB, on voit se manifester de plus en plus l'influence de la
loi des grands nombres sur l'écart-type normé, c'est-à-dire une loi de variation qui
diminue de façon monotone comme l'inverse de la racine carrée de CO x
i, ou du débit Q.
[0116] Le second tronçon CB, qui tend ainsi à sensiblement présenter l'allure d'une branche
d'hyperbole, peut toutefois être assimilé, par commodité, à une suite de la branche
de parabole. Il peut toutefois, pour la simplicité de la mise en oeuvre, être assimilé
à un segment de droite. En variante, on peut considérer que le point B n'est qu'un
point de repère pour établir le segment de référence AB, et que le second tronçon
CB se termine légèrement au-dessus du point B, c'est-à-dire à une distance correspondant
au nombre considéré d'écarts-types.
[0117] La figure 6 est une autre illustration de la façon d'obtenir le décrément de dépression
pour déterminer la courbe de réponse REP passant par les points A, B, C. Sur la figure
6, l'axe des abscisses représente le nombre cumulé CO x
i de bouches 120 ouvertes dans les CO colonnes, c'est-à-dire aussi, au facteur CO près,
le nombre
i pour une colonne, ou peut aussi être considéré comme représentant sensiblement le
débit Q. Le nombre cumulé CO x
i varie ici dans une plage allant de 1 à 80. Le nombre N d'états possibles, pour chaque
valeur de la variable CO x
i, croît, quant à lui, beaucoup plus rapidement puisqu'il s'agit d'un factoriel de
cette variable, de sorte que la quantification d'une gaussienne de type de la courbe
Cl s'estompe rapidement, comme exposé pour la gaussienne C10. L'axe d'ordonnée porte
deux échelles, à savoir la dépression Dp, en échelle linéaire arbitraire allant de
0 à 100, et une échelle linéaire de nombres purs, allant de 0 à 1.
[0118] Il a été tracé un segment de droite M joignant les points A et B tels que définis
précédemment, représentant un besoin moyen en dépression en fonction du débit Q, et
donc aussi en fonction du nombre cumulé CO x
i. Comme indiqué, une telle droite joignant les points A et B sert essentiellement
ici de support virtuel pour exposer l'allure des courbes de réponse. Il a aussi été
tracé une courbe R = (CO x
i)
-0,5, représentant donc l'inverse de la racine carrée du nombre CO x i, c'est-à-dire la
loi de convergence, exposée plus haut, d'après la loi des grands nombres. La courbe
R fournit donc l'allure de la variation de pondération en fonction du nombre CO x
i. Comme la courbe R = 1/√(CO x i) représente des nombres inférieurs à 1 dès que CO
x
i > 1, ceux-ci sont multipliés, dans cet exemple, par une constante supérieure à 1,
ici valant 5, de façon à disposer d'un supplément de dépression suffisant.
[0119] Un supplément de dépression non optimal, par rapport à la droite de base AB, est
ainsi défini au moyen d'une courbe MR représentant le produit de chaque paire de valeurs
des courbes M et R pour chaque valeur de N en abscisse.
[0120] Si l'on prend CO x
i = 1, la courbe R fournit la valeur 1. La courbe de besoin moyen M correspond à une
dépression Dp valant 1, en unité arbitraire. Le produit des deux variables ci-dessus
par le coefficient multiplicatif 5 donne donc, pour la courbe MR, une valeur de 1
x 1 x 5 = 5.
[0121] Pour CO x
i = 2, la courbe de besoin moyen M donne une valeur de 2 et la courbe R donne une valeur
de 0,7, d'où une valeur de 2 x 0,7 x 5 = 7.
[0122] Pour CO x
i = 10, la courbe de besoin moyen M donne une valeur de 10 et la courbe R donne une
valeur de 0,32, d'où une valeur de 10 x 0,32 x 5 = 16.
[0123] Pour CO x
i = 20, la courbe de besoin moyen M donne une valeur de 20 et la courbe R donne une
valeur de 0,2, d'où une valeur de 20 x 0,2 x 5 = 20.
[0124] Comme la courbe de besoin moyen M a été dessinée passant par les valeurs 0 d'abscisse
et d'ordonnée, à titre de simplification pour l'exposé, la courbe MR est une courbe
exactement inverse de la courbe R, c'est-à-dire une courbe en (CO x
i)N
0,5. Même dans le cas où la courbe de besoin moyen M ne passe pas par l'origine, la courbe
MR a globalement une allure de branche supérieure de parabole couchée. Le segment
en pointillés CMR représente une corde reliant le point d'origine à un point d'extrémité
de la courbe MR.
[0125] Un écart SPq, pour chaque valeur du débit Q, et donc aussi de CO x i, de la courbe
MR par rapport au segment de corde CMR représente le supplément de dépression à ajouter
à la courbe de besoin moyen M, comme indiqué par les flèches de renvoi, fournissant
ainsi la courbe de réponse REP passant par les points A, C, B. Le point d'abscisse
maximale sur la figure 6 (CO x
i ou Q = 80) est supposé correspondre à la limite du besoin, c'est-à-dire le point
B, de sorte que le supplément de dépression est supposé être nul, de même que le décrément.
[0126] La figure 6 illustre donc l'effet de la loi des grands nombres, en termes de bouches
120 ouvertes. Comme exposé plus haut, pour un nombre CO x i faible, par exemple inférieur
à 10, le décrément de dépression par rapport à la courbe optimale KM peut être réduit
par rapport à l'exposé de la figure 6, pour tenir compte de l'aplatissement de la
gaussienne indiqué plus haut, c'est-à-dire de la dispersion très nettement accrue
par rapport à la probabilité moyenne quant à la position de chaque bouche 120 dans
la colonne considérée.
Tableau 1
| Nombre de bouches ouvertes par tronçon, total i = 3 |
| Rang Nj |
Tronçon aval |
Tronçon central |
Tronçon amont |
Probabilité de l'état |
| (N États) |
|
|
|
% |
 P |
| "1" |
3 |
0 |
0 |
4 |
1,5 |
| "2" |
2 |
1 |
0 |
11 |
2,5 |
| "3" |
2 |
0 |
1 |
11 |
3.5 |
| "4" |
1 |
2 |
0 |
11 |
3,5 |
| "5" |
1 |
1 |
1 |
22 |
4,5 |
| "6" |
0 |
3 |
0 |
4 |
4,5 |
| "7" |
1 |
0 |
2 |
11 |
5,5 |
| "8" |
0 |
2 |
1 |
11 |
5,5 |
| "9" |
0 |
1 |
2 |
11 |
6,5 |
| "10" |
0 |
0 |
3 |
4 |
7,5 |