[0001] La présente invention se rapporte à un dispositif de freinage au sein d'un poste
de réception d'une machine de travail d'éléments en feuilles.
[0002] Une telle machine comprend usuellement une station d'introduction dans laquelle est
installée une pile de feuilles qui sont enlevées successivement du dessus de cette
pile pour être envoyées sur une table de marge. Sur cette table, chaque feuille est
mise en position avant que son bord frontal ne soit saisi par une série de pinces
de transport réparties le long d'une barre transversale, également appelée barre de
pinces, dont les extrémités sont solidaires de chaînes d'entraînement latérales. Ces
pinces de transport entraînent les feuilles à travers les différents postes de travail
de la machine. Ces postes de travail peuvent être en particulier un poste de découpage
suivi d'un poste d'éjection des découpes, pour aboutir à un poste de réception dans
lequel chaque feuille est relâchée par les pinces de transport sur le dessus d'une
pile formée sur une palette d'évacuation.
[0003] Pour assurer une chute uniforme de la feuille, il convient que celle-ci soit aussi
plane que possible une fois à l'arrêt, au moment de l'ouverture des pinces de transport.
A cet effet, la feuille est d'abord soutenue lors de son arrivée dans la station par
une tablette arrière et éventuellement par deux tablettes latérales, qui se rétractent
par la suite pour la laisser tomber.
[0004] Etant donné la fragilisation des feuilles qui, consécutivement aux opérations de
découpe et d'éjection des découpes ne forment plus que de fragiles grilles de déchets
et compte tenu de la vitesse élevée à laquelle ces grilles arrivent au poste de réception,
le seul freinage par décélération de la barrie de pinces frontale risque de provoquer
le gondolement de sa partie arrière qui tend à rattraper la partie avant. Cette grille
de déchet doit donc être freinée par un dispositif complémentaire agissant contre
sa surface.
[0005] On a déjà proposé dans le brevet
CH 689 977 un dispositif de ce type comprenant au moins un organe de freinage souple, constitué
par une longue brosse s'étendant transversalement à la trajectoire desdites feuilles
et montée pivotante autour d'un axe transversal, de manière que sa trajectoire autour
dudit axe coupe la trajectoire desdites feuilles, le sens de rotation de l'extrémité
dudit organe de freinage souple coupant la trajectoire desdites feuilles étant opposé
au sens de déplacement de celles-ci. Ce dispositif présente des moyens d'entraînement
pour faire pivoter lesdits moyens de freinage en fonction de la dimension longitudinale
desdites feuilles et de leur fréquence de passage.
[0006] Dans ce dispositif, le mouvement de l'organe de freinage est commandé par une came
rotative reliée par une chaîne cinématique au mécanisme d'entraînement de la machine.
Cette came rotative agit sur cet organe de freinage par l'intermédiaire d'une coulisse
horizontale à déplacement vertical, dont la partie aval présente une surface oblique
vers le haut. Etant donné que l'organe de freinage est monté sur un châssis déplaçable
longitudinalement, son déplacement reste constant pour les feuilles présentant une
longue dimension longitudinale, puis il diminue progressivement au fur et à mesure
que l'on avance le châssis vis à vis de la partie oblique de la coulisse horizontale.
[0007] Avec un tel dispositif, le mouvement de la brosse de freinage est optimal pour un
format de feuille déterminé, au détriment des autres formats. C'est le passage de
la barre de pinces de transport des feuilles qui détermine la possibilité de descente
de la brosse de freinage. Or la liaison cinématique entre la commande de descente
de cette brosse et le mécanisme d'entraînement de la machine constitue une limitation
des accélérations communiquées à la brosse de freinage.
[0008] On a alors proposé dans le document
EP 1 153 869 un autre dispositif de ce type, permettant de répondre aux problèmes posés par le
système précédent. Dans ce dispositif, les mouvements de l'organe de freinage sont
générés par un actuateur électromécanique reliés à des moyens d'asservissement. Ce
dispositif donne entière satisfaction, mais il comprend des éléments onéreux qui rendent
son coût excessif pour des machines d'entrée de gamme.
[0009] Le but de la présente invention est de proposer un dispositif adapté aux machines
d'entrée de gamme, en atteignant des performances proches de celles du dispositif
avec une commande électrique asservie décrit dans le document
EP 1 153 869, tout en évitant les inconvénients du dispositif décrit dans le document
CH 689 977 avec une génération des mouvements purement mécanique.
[0010] A cet effet, la présente invention a pour objet un dispositif de freinage au sein
d'un poste de réception d'une machine de travail d'éléments en feuilles, tel que défini
par la revendication 1.
[0011] L'optimisation du freinage des grilles de déchets constitue un facteur clé pour permettre
d'éviter les problèmes de bourrage. Pour permettre d'éliminer la grille de déchet
à haute vitesse sans bourrage, la grille doit être évacuée rapidement, la grille suivante
doit passer par-dessus la grille en cours d'évacuation, il faut que la brosse de freinage
pince la grille pour la freiner et il faut libérer la grille des pinces de transport
le plus tôt possible pour pouvoir relâcher la pression de la brosse de freinage afin
que l'arrière de la grille tombe sur le tapis transporteur.
[0012] Grâce au dispositif objet de la présente invention, il est possible de remplir ces
conditions pour chaque format de feuille différent et à toutes les cadences de la
machines, en approchant les performances du système avec une génération de mouvements
régulée électriquement.
- Les figures 1 à 4 sont des vues latérales d'un dispositif de freinage selon l'invention
dans différentes positions et avec différents réglages de la force de freinage.
[0013] Pour une meilleure compréhension de la description qui suit, les termes amont et
aval sont considérés par rapport au sens de déplacement des feuilles: une partie amont
étant orientée vers l'entrée de la station sur la gauche des figures 1 à 4, alors
qu'une partie aval est orientée vers la droite de ces figures.
[0014] Les feuilles sont donc déplacées de gauche à droite par des barres transversales
munies d'une pluralité de pinces qui tiennent le bord avant des feuilles et les tirent,
d'une façon tout à fait similaire à celle décrite dans les dispositifs existants et
en particulier celui décrit dans le document
EP 1 153 869. Un organe de freinage 1, dans cet exemple une brosse, est monté pivotant autour
d'un axe transversal 2 autour duquel il est susceptible de se déplacer entre deux
positions limites illustrées sur les figures 1 à 4. Un actuateur pneumatique 3, dans
cet exemple un vérin pneumatique, sert à entraîner cet organe de freinage 1 dans un
sens ou dans l'autre autour de cet axe de pivotement transversal 2.
[0015] Bien que l'exemple décrit se rapporte à un organe de freinage 1 constitué par une
brosse, il est évident, pour l'homme du métier, que cet organe pourrait être constitué
par tout organe de freinage approprié.
[0016] Un détecteur non représenté sert à détecter le passage de la barre de pinces, de
façon identique au détecteur 6 du dispositif décrit dans le document
EP 1 153 869. La brosse de freinage 1 doit être en position relevée pour permettre le passage
de la barre de pinces transversale alors qu'elle doit s'abaisser pour plaquer chaque
feuille contre une surface d'appui, dès que la barre de pinces est passée et que les
pinces ont libéré la feuille.
[0017] Le vérin pneumatique 3 sera actionné par une commande électrique suite à la détection
du passage de la barre de pinces. Comme la vitesse d'un vérin pneumatique ne peut
pas être commandée et que son mouvement est brutal, une liaison directe entre le vérin
pneumatique 3 et l'organe de freinage 1 aboutirait à un impact trop violent qui pourrait
faire remonter l'arrière de la feuille, lequel n'aurait pas le temps de redescendre
avant le passage de la barre de pinces suivante. De plus l'impact pourrait rompre
certaines parties fragiles de la feuille découpée.
[0018] C'est la raison pour laquelle dans un dispositif de freinage selon l'invention le
vérin 3 agit sur une came linéaire 4 qui pivote autour d'un axe transversal 5, et
sur la surface 6 de laquelle est appuyé un galet 7. Le galet 7 est porté par un support
8 pivotant autour de l'axe transversal 2, support 8 sur lequel est également fixé
l'organe de freinage 1.
[0019] Lorsque le vérin 3 est actionné après le passage d'une barre de pinces, il agit sur
la came linéaire 4 qui pivote autour de l'axe 5, et fait rouler le galet 7 le long
de sa surface 6 faisant ainsi pivoter le support 8 et les moyens de freinage 1. La
surface 6 de la came 4 le long de laquelle va rouler le galet 7 permet de moduler
la vitesse de rotation de l'organe freinage 1 autour de l'axe transversal 2, et donc
de limiter la brutalité de l'impact de l'organe de freinage 1 sur les feuilles.
[0020] Sur les figures 1 et 2, le vérin pneumatique 3 est rentré, et l'organe de freinage
1 est relevé de façon à laisser passer une barre de pinces. Sur figures 3 et 4 le
vérin pneumatique 3 est complètement sorti, et l'organe de freinage 1 est abaissé
de façon à freiner la feuille, une fois cette dernière lâchée par les pinces.
[0021] Le dispositif représenté sur les figures 1 à 4 présente également plusieurs caractéristiques
avantageuses optionnelles. Ainsi le vérin pneumatique 3 et la came linéaire 4 représentés
sur les figures 1 à 4 sont portés par un support 9. Le support 9 peut se déplacer
en coulissant, le long de barres de guidage 10, dans une direction sensiblement perpendiculaire
au plan des feuilles sur lesquelles appuient les moyens de freinage 1. Cette caractéristique
permet d'effectuer un réglage de la force de freinage exercée par l'organe de freinage
1 sur les feuilles, au moyen d'une commande mécanique 11. Ainsi les figures 1 et 3
représentent le dispositif réglé de façon à produire la force de freinage maximale,
alors que les figures 2 et 4 représentent le dispositif réglé de façon à produire
la force de freinage minimale.
[0022] Par ailleurs un vérin pneumatique produit des chocs en fin de course, qu'il n'est
pas souhaitable de propager. Ainsi, afin de ne pas transmettre ces chocs de fin de
course dans la chaine mécanique, les deux extrémités de la surface 6 de la came linéaire
4 présentent un rayon constant par rapport à l'axe transversal 5 autour duquel pivote
la came 4.
[0023] Enfin, la vitesse avec laquelle les feuilles sont lâchées par les pinces dépend de
la cadence de la machine. Lorsque cette cadence est faible, la vitesse des feuilles
est également faible, et il est alors avantageux de retarder le freinage après le
passage de la barre de pinces par rapport à une cadence plus élevée. Le dispositif
selon l'invention comprend donc optionnellement des moyens pour retarder l'actionnement
du vérin pneumatique (3) en fonction de la cadence de la machine de travail.
1. Dispositif de freinage au sein d'un poste de réception d'une machine de travail d'éléments
en feuilles, ce dispositif comprenant au moins un organe de freinage (1) s'étendant
transversalement à la trajectoire desdites feuilles et susceptible d'être déplacé
entre au moins deux positions limites, l'une dans laquelle sa trajectoire rencontre
celle desdites feuilles, l'autre dans laquelle ledit organe de freinage est écarté
de la trajectoire desdites feuilles et des moyens d'entraînement pour déplacer ledit
organe de freinage entre lesdites positions limites, caractérisé en ce que lesdits moyens d'entraînement dudit organe de freinage (1) comprennent un actuateur
pneumatique (3) qui agit sur une came linéaire (4) pivotant autour d'un axe transversal
(5), et un galet (7) roulant le long de la surface (6) de la came linéaire (4) ; et
en ce que le galet (7) et l'organe de freinage (1) sont portés par un support (8) pivotant
autour d'un axe transversal (2).
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit actuateur pneumatique (3) et ladite came linéaire (4) sont portés par un support
(9) coulissant le long d'au moins une barre de guidage (10) dans une direction sensiblement
perpendiculaire à la trajectoire des feuilles.
3. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les extrémités de la surface (6) de la came linéaire (4) présentent un rayon sensiblement
constant par rapport à l'axe transversal (5).
4. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens pour retarder l'actionnement de l'actuateur pneumatique (3)
par rapport à la détection du passage d'une barre de pinces, en fonction de la cadence
de la machine de travail.