[0001] La présente invention concerne un procédé de contrôle de la température des gaz dans
un circuit de re-circulation de gaz d'échappement.
[0002] La combustion de combustible fossile comme le pétrole ou le charbon dans un système
de combustion, en particulier le carburant diesel dans un moteur diesel, peut entraîner
la production en quantité non négligeable de polluants qui peuvent être émis par l'échappement
dans l'environnement et y causer des dégâts. Parmi ces polluants, l'émission des oxydes
d'azote appelés NOx pose un problème puisque ces gaz sont soupçonnés d'être un des
facteurs qui contribuent à la formation des pluies acides et à la déforestation.
[0003] La re-circulation des gaz d'échappement (ou « Exhaust gas recirculation » EGR en
anglais) est un système introduit dans les années 70 qui consiste à rediriger une
partie des gaz d'échappement des moteurs à combustion interne vers l'admission. La
re-circulation permet de réduire la température de combustion. En effet, les gaz d'échappement
sont riches en diazote (N
2) et dioxyde de carbone (CO
2) et diluent la charge combustible. La combustion est ainsi ralentie et refroidie.
Or, la formation de NO
x dans la chambre de combustion est favorisée par la température. La diminution de
la température de combustion entraîne donc une réduction de la production de NO
x à la source. Il est ainsi intéressant de pouvoir introduire des gaz d'échappement
re-circulés de faible température à l'admission.
[0004] Le document
JP-A-54120310 décrit un appareil pour le reformage des gaz d'échappement.
[0005] Le document
WO-A-2001/075294 décrit un procédé de fonctionnement d'un moteur à combustion interne comprenant la
fourniture d'un moteur à combustion interne, d'une source d'essence d'hydrocarbone
pour alimenter ledit moteur et d'un réacteur catalytique en communication avec ledit
moteur. Le procédé comprend le recyclage d'une première partie d'un gaz d'échappement
depuis ledit moteur vers ledit réacteur et l'addition de ladite essence hydrocarbonée
audit réacteur. Le procédé comporte également le reformage autothermique de ladite
essence hydrocarbonée dans ledit réacteur en utilisant ladite première partie dudit
gaz d'échappement pour former un mélange gazeux comprenant des hydrocarbures imbrûlés,
de l'hydrogène, de l'eau, du dioxyde de carbone, du monoxyde de carbone et la combinaison
dudit mélange gazeux depuis ledit réacteur avec de l'air pour fournir un mélange combinée.
Le procédé comprend en outre la fourniture dudit mélange combinée vers une zone de
combustion dans ledit moteur à combustion interne et la combustion dudit mélange pour
produire un gaz d'échappement très pauvre en NO
x.
[0006] Le document
US-A-6 508 209 décrit un procédé de fonctionnement d'un moteur à combustion interne comprenant la
fourniture d'un moteur à combustion interne, d'une source d'essence gazeuse pour alimenter
ledit moteur et d'un réacteur de fluide en communication avec ledit moteur. Le procédé
comprend l'addition de ladite essence hydrocarbonée audit réacteur et le reformage
de la vapeur de ladite essence gazeuse dans ledit réacteur à un niveau d'oxygène plus
bas que la limite d'inflammabilité de l'essence gazeuse en utilisant ladite première
partie dudit gaz d'échappement comme une source de chaleur et d'eau pour former un
mélange gazeux comprenant du méthane de l'hydrogène et du monoxyde de carbone. Le
procédé comprend en outre la combinaison dudit mélange gazeux depuis ledit réacteur
avec de l'air pour fournir un mélange combiné et la combustion dudit mélange combiné
dans une zone de combustion dudit moteur pour produire la première partie du gaz d'échappement
et une seconde partie du gaz d'échappement, la première partie du gaz d'échappement
comprenant jusqu'à 4% d'oxygène en volume et la seconde partie du gaz d'échappement
ayant presque zéro NO
x.
[0007] Le document
US-A-4 175 523 décrit un procédé de fonctionnement d'un moteur à combustion interne comprenant une
chambre de combustion, un système d'admission ayant un circuit de carburant pour alimenter
un mélange d'air et d'essence dans ladite chambre de combustion, un système d'allumage,
un système d'échappement, un système EGR pour re-circuler une partie des gaz d'échappement
des moteurs depuis le système d'échappement vers le système d'admission et un système
de reformage de combustible pour la conversion d'un mélange d'air et de carburant
dans un mélange gazeux combustible reformé et riche en hydrogène libre. Le procédé
comprend les étapes de détection de charge sur le moteur, de fourniture de ladite
chambre de combustion avec un mélange air-essence tandis que la recirculation des
gaz d'échappement des moteurs se fait à un taux ne dépassant pas un premier niveau
de taux de recyclage des gaz d'échappement lorsque le taux de charge du moteur détecté
est inférieur à un niveau prédéterminé de charge. Le procédé comporte en outre une
étape d'alimentation de la chambre de combustion avec le mélange gazeux combustible
reformé en plus de l'approvisionnement en mélange air-essence en augmentant sensiblement
la re-circulation des gaz d'échappement à un taux plus élevé que ledit premier taux
de recyclage des gaz d'échappement prédéterminé lorsque la charge du moteur telle
que détectée dépasse ledit niveau de charge prédéterminé.
[0008] Le brevet
KR-A-2004/040764 décrit un dispositif et un procédé pour améliorer l'efficacité de combustion et réduire
la pollution d'un moteur diesel.
[0009] Le document
WO-A-2007/071848 décrit un catalyseur pour ligne d'échappement de moteur à combustion interne constitué
par l'empilement dans cet ordre d'une phase active à base de métaux précieux formant
électrode, d'un électrolyte présentant une conductivité ionique par les ions O
2- supérieure ou égale à 0,01 mS/cm à 200 °C et d'une contre-électrode. Les propriétés
catalytiques de ladite phase active sont activables à 100 °C sous l'effet d'une puissance
électrique de 0,1 µW/cm
2 de phase active.
[0010] Le document
FR-A-2880657 décrit un circuit de re-circulation des gaz d'échappement d'un moteur à combustion
interne comprenant une liaison de flux gazeux adaptée à s'étendre entre un collecteur
d'échappement et un collecteur d'admission d'air d'une chambre de combustion du moteur
et un reformeur d'hydrogène disposé sur la liaison de flux gazeux.
[0011] Cependant, les procédés et dispositifs décrits dans les documents précités sont complexes
à mettre en oeuvre notamment d'un point de vue thermo-management.
[0012] Il existe donc un besoin pour un procédé de contrôle de la température des gaz dans
un circuit de re-circulation de gaz d'échappement qui soit plus simple à mettre en
oeuvre.
[0013] Pour cela, l'invention propose un procédé de contrôle, de la température des gaz
dans une ligne notamment de re-circulation de gaz d'échappement, la ligne comportant
un catalyseur, le procédé comprenant les étapes de réalisation de réactions exothermiques
et de réactions endothermiques au sein du catalyseur), en sortie du catalyseur, détermination
du bilan thermique des gaz issus des réactions, et de promotion des réactions exothermiques
ou des réactions endothermiques selon le bilan thermique obtenu.
[0014] L'invention exploite ainsi le caractère « thermique » des réactions, qui ou consomment
de l'énergie pour avoir lieu (réactions endothermiques), ou fournissent de l'énergie
(réaction exothermiques) - les réations athermiques n'étant pas ici considérées. En
jouant sur le caractère endo- ou exothermique, on augmente ou diminue la température
d'un système tout en réalisant les réactions désirées sans avoir recours à un système
additionnel encombrant et couteux de type échangeur thermique.
[0015] Dans une variante, les réactions sont productrices d'hydrogène.
[0016] Dans une variante, le catalyseur comporte des sites actifs favorisant les réactions
exothermiques ou les réactions endothermiques.
[0017] Dans une variante, les réactions exothermiques ou les réactions endothermiques sont
favorisées par l'optimisation de l'énergie d'activation du catalyseur.
[0018] Dans une variante dans laquelle la ligne est une ligne de recirculation des gaz d'échappement
d'un moteur à combustion interne, le procédé comprend une étape de contrôle de la
richesse et de la composition des gaz d'échappement en entrée du catalyseur favorisant
les réactions exothermiques ou les réactions endothermiques. Ce contrôle est de préférence
réalisé par ajustement du rapport air/carburant en entrée de la chambre de combustion.
La ligne de recirculation des gaz d'échappement peut avantageusement comporter en
outre un organe d'injection d'air et de carburant dans la ligne de recirculation,
le contrôle de la richesse et de la composition des gaz d'échappement étant réalisé
par pilotage de l'organe d'injection d'air et de carburant. Cet organe d'injection
peut fonctionner de manière continue ou transitoire.
[0019] Dans une variante, on utilise la chaleur produite par les réactions exothermiques
pour réaliser les réactions endothermiques.
[0020] Dans une variante, le catalyseur comprend une pluralité de briques de support de
sites actifs, le procédé comprenant en outre une étape de diminution de la température
des gaz en sortie du catalyseur par le réglage de l'espacement entre les briques.
Avantageusement, le procédé comporte alors l'utilisation d'une réaction endothermique
dans la dernière brique du catalyseur.
[0021] Dans une variante, la composition de la phase active du catalyseur est ajustée pour
favoriser les réactions exothermiques ou les réactions endothermiques.
[0022] La présente invention a également pour objet un moteur comportant une chambre de
combustion, une ligne de recirculation des gaz d'échappement de la chambre de combustion
et un catalyseur sur ladite ligne pour la mise en oeuvre du procédé tel que décrit
ci-dessus.
[0023] L'invention a également pour objet un véhicule équipé d'une tel moteur, et de préférence
un véhicule dans lequel chaleur dégagée par les réactions exothermiques est utilisée
pour l'habitacle du véhicule.
[0024] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description détaillée qui suit des modes de réalisation de l'invention, donnés
à titre d'exemple uniquement et en références aux dessins qui montrent :
§ figure 1, une vue schématique d'une ligne de re-circulation des gaz d'échappement
d'un moteur ;
§ figure 2, un organigramme d'un exemple de mise en oeuvre du procédé.
[0025] Il est proposé un procédé de contrôle de la température des gaz dans une ligne de
re-circulation de gaz d'échappement comportant un catalyseur. Le procédé comprend
une étape de réalisation de réactions exothermiques et de réactions endothermiques
au sein du catalyseur qui peut être lui-même composé d'une ou plusieurs briques. Le
procédé comprend en outre, en sortie du catalyseur, une étape de détermination du
bilan thermique des gaz issus des réactions. Le procédé comporte également une étape
de promotion des réactions exothermiques ou des réactions endothermiques selon le
bilan thermique obtenu.
[0026] Le procédé permet ainsi de contrôler la température de la ligne de recirculation
de gaz d'échappement. Le contrôle se fait sans ajout de composants et, en particulier,
sans utilisation d'échangeur thermique. Cela rend le procédé simple à mettre en oeuvre.
Notamment, par rapport à l'utilisation d'un système additionnel de type échangeur
thermique, la solution est plus flexible au niveau de l'architecture moteur.
[0027] Le procédé de contrôle peut être mis en oeuvre dans une ligne 20 de recirculation
des gaz d'échappement d'un moteur 10 comme illustré dans la vue schématique de la
figure 1. Le moteur 10 peut être tout type de moteur. Le moteur 10 peut en particulier
utiliser tout carburant comme l'essence, le Diesel, les biocarburants, le GNV (gaz
naturel pour véhicules) ou le GPL (gaz de pétrôle liquifié). Le moteur 10 comprend
une ou plusieurs chambres 12 de combustion situées entre un collecteur d'admission
14 et un collecteur d'échappement 16. Le collecteur d'admission 14 reçoit de l'air
à introduire dans la chambre 12 de combustion. Du carburant est également injecté
dans la chambre 12 de combustion généralement par une buse d'injection qui n'est pas
représentée sur la figure 1. Le collecteur d'échappement 16 reçoit les émissions de
gaz produites par la combustion et les dirige vers un catalyseur d'échappement non
représenté. Le catalyseur traite les émissions produites par post-combustion avant
expulsion vers l'atmosphère extérieure.
[0028] Le moteur 10 comprend en outre une ligne 20 de re-circulation de gaz d'échappement.
La ligne 20 permet de faire re-circuler les gaz d'échappement vers l'admission d'air
de la chambre 12 pour réduire les émissions d'oxydes d'azote (NO
x). La ligne 20 relie le collecteur d'échappement 16 et le collecteur d'admission 14.
La ligne 20 comprend un organe 22 d'injection d'air et de carburant. L'organe 22 d'injection
permet d'introduire du carburant et de l'air dans la ligne 20. La ligne 20 peut comporter
en outre une vanne 24. La vanne 24 permet de contrôler le débit des gaz d'échappement
réintroduits dans la chambre 12 de combustion. Un débit trop important provoque une
baisse de rendement moteur 10, une perte de puissance et cause des à coups à l'accélération
(cliquetis), alors qu'un débit trop faible entraîne une surémission d'oxydes d'azote
et une réduction des gains en consommation de carburant. La ligne 20 comporte un catalyseur
26 pour la mise en oeuvre du procédé de contrôle de la température des gaz dans la
ligne 20. Un catalyseur permet entre autres de favoriser une réaction chimique par
rapport à une autre.
[0029] La figure 2 est un organigramme qui illustre un exemple de mise en oeuvre du procédé
de contrôle. Le procédé comprend une étape 28 de réalisation de réactions exothermiques
et endothermiques au sein du catalyseur 26. Les réactions exothermiques sont des réactions
chimiques qui fournissent de la chaleur au milieu tandis que les réactions endothermiques
sont des réactions chimiques qui consomment de la chaleur du milieu.
[0030] Les réactions peuvent par ailleurs être des réactions productrices d'hydrogène. Dans
une ligne de re-circulation des gaz d'échappement, la production d'hydrogène est une
solution permettant d'augmenter le taux de gaz d'échappement re-circulés tout en maintenant
la stabilité de la combustion dans la chambre 12. La consommation de carburant ainsi
que les émissions de NO
x dans la chambre 12 sont de ce fait réduites. Pour produire de l'hydrogène, le reformage
du carburant (de composition C
xH
y) est obtenu en faisant réagir des molécules de carburant avec de l'eau et/ou du dioxygène
selon les trois réactions suivantes :
§ le reformage par oxydation partielle du carburant (POx) avec de l'air, le carburant
étant pulvérisé et aussitôt transformé en vapeur :
CxHy + x/2 O2 → x CO + y/2 H2 (1)
§ le vapo-reformage (STR) du carburant avec de la vapeur d'eau :
CxHy + x H2O → x CO + (y/2+x) H2 (2)
§ la réaction de gaz à l'eau, dite "Water Gas Shift reaction" (WGS)
CO + H2O → CO2 + H2 (3)
[0031] La réaction de reformage par oxydation partielle (réaction 1) est exothermique. La
réaction de vapo-reformage (réaction 2) est endothermique et la réaction de gaz à
l'eau (réaction 3) est plus faiblement exothermique que la réaction 1.
[0032] La chaleur dégagée par les réactions exothermiques ayant lieu dans le catalyseur
26 peut être utilisée pour un certain nombre d'applications. La chaleur ainsi obtenue
peut être utilisée dans le domaine de la récupération d'énergie. Le chauffage d'installations
industrielles, de bâtiments ou de l'habitacle d'un véhicule sont des exemples d'application.
La chaleur des réactions exothermiques peut aussi être utilisée pour le domaine de
la chimie lourde.
[0033] Avantageusement, la chaleur produite par les réactions exothermiques du catalyseur
26 peut être utilisée pour réaliser les réactions endothermiques. Cela évite d'utiliser
une source d'énergie supplémentaire pour déclencher ces réactions qui nécessitent
un apport de chaleur. Ainsi, à titre d'exemple les réactions de reformage par oxydation
partielle et de vapo-reformage peuvent être réalisées dans le catalyseur 26. La chaleur
dégagée par la réaction de reformage par oxydation partielle rend possible la réaction
de vapo-reformage endothermique. Dans une telle situation, la ligne 20 présente un
bilan énergétique positif dans la mesure où les molécules qui permettent d'augmenter
la température sont bien adaptées pour la combustion dans la chambre 12. Ainsi, même
si les molécules ne sont pas transformées dans le catalyseur 26, elles sont consommées
dans la chambre de combustion. Cela signifie que les molécules qui permettent d'augmenter
la température servent à réduire les émissions de NO
x dans la chambre 12 ou la consommation de carburant.
[0034] Le procédé comporte en outre une étape 30 de détermination du bilan thermique des
gaz issus des réactions en sortie du catalyseur 26. L'étape 30 permet de connaître
l'effet thermique des différentes réactions et en particulier de savoir si les gaz
obtenus en sortie du catalyseur 26 sont plus chauds ou plus froids que les gaz en
entrée. La mesure de la température des gaz en sortie peut être réalisée par un capteur
de température comme un thermocouple. Un tel capteur peut par exemple être placé juste
après le catalyseur 26. Lorsqu'une température des gaz obtenus en sortie du catalyseur
26 est désirée à un endroit précis sur la ligne 20, il peut aussi être avantageux
de placer le capteur à l'endroit sur la ligne 20.
[0035] Le procédé de contrôle comprend également une étape 32 de promotion des réactions
exothermiques ou des réactions endothermiques selon le bilan thermique obtenu. Lorsque
la température mesurée est trop faible par rapport à la température désirée, les réactions
exothermiques sont favorisées et si la température mesurée est trop élevée, ce sont
cette fois les réactions endothermiques qui devront être favorisées. Le procédé permet
ainsi de contrôler la température de la ligne de recirculation de gaz d'échappement.
Il est inutile d'utiliser un composant supplémentaire, notamment un échangeur thermique
et d'augmenter ou de réduire les tuyaux déjà existants dans la ligne 20 de re-circulation.
Le procédé est donc simple à mettre en oeuvre.
[0036] Pour réaliser l'étape 32, plusieurs moyens sont envisageables. Par exemple, le catalyseur
26 peut comporter des sites actifs favorisant plutôt les réactions exothermiques ou
plutôt les réactions endothermiques. Un site actif est le lieu où se déroule la réaction
chimique. Dans le cas du catalyseur 26, le site actif peut être assimilé à la particule
de métal qui catalyse la réaction chimique. L'utilisation de sites actifs permet donc
de favoriser les réactions exothermiques ou endothermiques sans ajouter de composants
supplémentaires sur la ligne 20 ce qui facilite la mise en oeuvre du procédé de contrôle.
[0037] Les réactions exothermiques ou endothermiques peuvent aussi être favorisées par l'optimisation
de l'énergie d'activation du catalyseur 26. L'énergie d'activation d'une réaction
est la barrière énergétique (ou plus exactement la barrière d'enthalpie libre) à franchir
par les réactifs pour que la réaction c'est-à-dire la transformation en produits ait
lieu. L'énergie d'activation dépend notamment de la réaction considérée mais aussi
du catalyseur employé (i.e. le site actif et son environnement direct). L'optimisation
de l'énergie d'activation du catalyseur 26 permet d'utiliser les composants déjà présents
sur la ligne 20 sans utiliser un composant supplémentaire.
[0038] Il est possible d'optimiser l'énergie d'activation et par conséquent de modifier
l'activité catalytique en jouant sur la composition de la phase active (aussi appelée
par le terme anglais « washcoat ») du catalyseur 26. De ce fait, la composition de
la phase active du catalyseur 26 peut en outre être ajustée pour favoriser les réactions
exothermiques ou les réactions endothermiques. L'intérêt est qu'il est simple d'adapter
le catalyseur 26. La nature et la quantité de métaux précieux dans la phase active
peuvent notamment changer l'activité du catalyseur 26. Similairement, la nature des
dopants (cérium (Ce), zirconium (Zr), praséodyme (Pr), yttrium (Y), etc..) permet
de favoriser plus ou moins telle ou telle réaction. Il est reconnu, par exemple, que
le cérium favorise la réaction dite du « gaz à l'eau » alors que le rhodium qui n'est
pas le plus actif en WGS est l'acteur principal du vapo-reformage des HC. La quantité
de rhodium est un élément important pour que la réaction d'oxydation partielle (PO
x) soit réalisée avec une efficacité significative.
[0039] Le procédé de contrôle peut en outre comporter une étape 34 de contrôle de la richesse
et de la composition des gaz d'échappement en entrée du catalyseur 26. La richesse
et la composition des gaz déterminent les caractéristiques du milieu de la réaction
chimique. Par exemple, le milieu peut être plus ou moins réducteur. Similairement,
la teneur en O
2 du milieu peut varier. Or, les propriétés du milieu favorisent plus ou moins les
réactions. L'étape 34 permet donc de favoriser les réactions endothermiques ou exothermiques.
L'étape 34 a lieu avant l'étape 28 de réalisation des réactions comme illustré dans
l'organigramme de la figure 2.
[0040] Dans le cas particulier des réactions productrices d'hydrogène étudiées plus haut,
les réactions (1), (2) et (3) ne sont pas favorisées par les mêmes milieux. La réaction
d'oxydation partielle utilise un apport important en oxygène tandis que les réactions
faisant intervenir l'eau comme le « vapo-reformage » et le « gaz à l'eau » requièrent
des conditions à l'inverse plutôt réductrices. Ainsi, à l'étape 34, la teneur en O
2 du milieu est augmentée pour favoriser les réactions exothermiques alors que le milieu
est rendu réducteur par injection de carburant dans le cas où les réactions endothermiques
sont à privilégier.
[0041] L'étape 34 de contrôle de la richesse et de la composition des gaz d'échappement
peut être réalisée par ajustement du rapport air/carburant en entrée de la chambre
12 de combustion. Cela est simple à réaliser.
[0042] Le contrôle de la richesse et de la composition des gaz d'échappement peut également
être réalisé par pilotage de l'organe 22 d'injection d'air et de carburant. Cela permet
un contrôle aisé et précis. Dans le cas des réactions productrices d'hydrogène, injecter
des composés comme l'O
2 par l'organe 22 permet en outre d'éviter la réalisation des réactions d'oxydation
directe suivantes :
C
xH
y+(x+y/4)O
2 → xCO
2 + y/2 H
2O
CO + 1/2 O
2 → CO
2
[0043] Les réactions d'oxydation directe transforment les HC imbrûlés et le CO en CO
2 et H
2O empêchant la production d'H
2.
[0044] Selon les besoins, l'organe 22 peut fonctionner de manière continue ou de manière
transitoire. Le fonctionnement en continu peut être intéressant pour rester en mode
dit « auto-therme ». Dans un mode « auto-therme », la température des gaz re-circulés
dans le collecteur 14 d'admission peut en particulier être maintenue à une température
précise. Un fonctionnement en mode transitoire permet d'adapter le niveau thermique
en fonction du besoin en termes d'économies énergétiques.
[0045] Dans le cas où le catalyseur 26 est en fait composé de plusieurs briques catalytiques,
le procédé de contrôle peut comprendre en outre une étape de diminution de la température
des gaz en sortie du catalyseur (par ajout d'une brique de STR qui est une réaction
endothermique). La diminution de température est intéressante car la formation de
NO
x est favorisée par la température (mécanisme de Zeldovich). La diminution de température
des gaz peut être ajustée par le réglage de l'espacement entre les briques. Par rapport
à l'utilisation d'un système additionnel de type échangeur thermique, la solution
est plus flexible au niveau de l'architecture moteur. En effet, les dimensions du
catalyseur 26 n'imposent pas de contraintes particulières et il n'est pas utile d'augmenter
ou de réduire les tuyaux dans la ligne 20 de re-circulation. De plus, l'absence d'échangeur
thermique diminue le coût de la ligne.
1. Procédé de contrôle de la température des gaz dans une ligne (20) notamment de recirculation
de gaz d'échappement, la ligne (20) comportant un catalyseur (26), le procédé comprenant
les étapes de
- réalisation (28) de réactions exothermiques et de réactions endothermiques au sein
du catalyseur (26),
- en sortie du catalyseur (26), détermination (30) du bilan thermique des gaz issus
des réactions,
- promotion (32) des réactions exothermiques ou des réactions endothermiques selon
le bilan thermique obtenu.
2. Le procédé selon la revendication 1, dans lequel les réactions sont productrices d'hydrogène.
3. Le procédé selon la revendication 1 ou 2, dans lequel le catalyseur (26) comporte
des sites actifs favorisant les réactions exothermiques ou les réactions endothermiques.
4. Le procédé selon l'une des revendications 1 à 3, dans lequel les réactions exothermiques
ou les réactions endothermiques sont favorisées par l'optimisation de l'énergie d'activation
du catalyseur (26).
5. Le procédé selon l'une des revendications 1 à 4, dans lequel la ligne est une ligne
(20) de recirculation de gaz d'échappement d'un moteur thermique, comprenant une étape
de contrôle (34) de la richesse et de la composition des gaz d'échappement en entrée
du catalyseur (26) favorisant les réactions exothermiques ou les réactions endothermiques.
6. Le procédé selon la revendication 5, dans lequel le contrôle (34) de la richesse et
de la composition des gaz d'échappement est réalisé par ajustement du rapport air/carburant
en entrée de la chambre (12) de combustion.
7. Le procédé selon la revendication 5 ou 6, dans lequel la ligne (20) de recirculation
des gaz d'échappement comporte en outre un organe (22) d'injection d'air et de carburant
dans la ligne (20) de re-circulation,
le contrôle (34) de la richesse et de la composition des gaz d'échappement étant réalisé
par pilotage de l'organe (22) d'injection d'air et de carburant.
8. Le procédé selon la revendication 7, dans lequel l'organe (22) d'injection fonctionne
de manière continue ou de manière transitoire.
9. Le procédé selon l'une des revendications 1 à 8, dans lequel on utilise la chaleur
produite par les réactions exothermiques pour réaliser les réactions endothermiques.
10. Le procédé selon l'une des revendications 1 à 9, dans lequel le catalyseur (26) comprend
une pluralité de briques de support de sites actifs, le procédé comprenant en outre
une étape de diminution de la température des gaz en sortie du catalyseur (26) par
le réglage de l'espacement entre les briques.
11. Le procédé selon la revendication 10, comportant de plus l'utilisation d'une réaction
endothermique dans la dernière brique du catalyseur (26).
12. Le procédé selon l'une des revendications 1 à 11, dans lequel la composition de la
phase active du catalyseur (26) est ajustée pour favoriser les réactions exothermiques
ou les réactions endothermiques.
13. Un moteur (10) comportant
- une chambre (12) de combustion,
- une ligne (20) de re-circulation des gaz d'échappement de la chambre (12) de combustion,
- un catalyseur (26) sur la ligne (20) de re-circulation des gaz d'échappement pour
la mise en oeuvre du procédé selon l'une des revendications 1 à 12.
14. Un véhicule comprenant le moteur (10) selon la revendication 13.
15. Le véhicule selon la revendication 13, dans lequel la chaleur dégagée par les réactions
exothermiques est utilisée pour l'habitacle du véhicule.