DOMAINE TECHNIQUE ET ART ANTÉRIEUR
[0001] La présente invention se rapporte principalement à un appareillage électrique moyenne,
haute ou très haute tension sous enveloppe métallique remplie d'un fluide diélectrique,
type hexafluorure gazeux (SF
6), et plus particulièrement à des appareillages électriques sous enveloppe métallique
munis de capots pare-effluves permettant de contrôler les gradients électriques.
[0002] L'enveloppe métallique des appareillages électriques sous enveloppe métallique, tels
que les transformateurs de puissance ou de courant, les disjoncteurs blindés et les
postes sous enveloppes métalliques, avec des pièces mobiles ou fixes, est reliée à
la terre et a donc un potentiel égal à 0 V.
[0003] La partie conductrice de l'appareillage électrique se trouve à plusieurs centaines
de kilovolts et est isolée de l'enveloppe extérieure par un fluide diélectrique, type
gaz SF
6 ou liquide comme de l'huile.
[0004] Il existe donc des gradients de tension importants au sein de l'appareillage électrique.
Plus particulièrement, au niveau des zones présentant une forme acérée ou plus généralement
en pointe, il apparaît un effet de pointe, c'est-à-dire qu'au niveau de la pointe
le champ électrique tend vers l'infini, ce qui va contribuer à l'ionisation du gaz
et ainsi à l'amorçage d'un éventuel arc électrique.
[0005] Pour cela, il est connu de disposer autour des conducteurs haute ou moyenne tension
au niveau des ces zones acérée des capots pare-effluves de forme cylindrique recouvrant
ces zones et en contact avec celles-ci, pour éviter cet effet de pointe. Le capot
est réalisé en métal et est à la tension de l'appareillage électrique. Les capots
pare-effluves recouvrent en particulier les mécanismes destinés à déplacer un contact
mobile, ces mécanismes comprenant de bielles, ou tout élément formant une saillie
risquant de provoquer un amorçage du fait du champ électrique important au niveau
de cette saillie.
[0006] Ce capot pare-effluve entoure le conducteur haute ou moyenne tension, et se trouve
à une distance donnée de celui-ci, cette distance dépendant de la nécessité de faire
passer un outillage pour le montage ou la maintenance entre le capot pare-effluve
et le conducteur haute ou moyenne tension et/ou la présence de bielles pour le déplacement
d'une partie mobile.
[0007] Or, du fait de l'existence d'un tel jeu entre le capot et le conducteur haute ou
moyenne tension, plus particulièrement entre l'embout du capot pare-effluve, les lignes
d'équipotentielles ont tendance à pénétrer dans cet espace libre entre l'embout et
le conducteur haute ou moyenne tension, à entourer l'embout du capot pare-effluve,
se concentrant ainsi autour de l'embout du capot pare-effluve, un effet de pointe
peut alors apparaître et provoquer l'amorçage d'un arc électrique.
[0008] Par conséquent, plus l'espace entre le conducteur haute et moyenne tension et le
capot pare-effluve est important plus le gradient de tension autour de l'embout du
capot est difficile à maîtriser.
[0009] Or, cette distance ne peut être réduite ou alors de manière non significative pour
supprimer le risque d'amorçage.
[0010] Afin de réduire les gradients de tension entre l'embout des capots pare-effluves
et l'enveloppe, il est envisageable d'augmenter le rayon de courbure de l'embout du
capot, diminuant ainsi l'effet de pointe. Cependant, les capots pare-effluves connus
présentent des rayons importants sur la partie interne de l'embout. Or, la distance
entre l'enveloppe et la périphérie extérieure du capot pare-effluve est limitée à
une valeur minimale. Par conséquent, une augmentation de la courbure de la partie
externe de l'embout implique d'augmenter le rayon de l'enveloppe. Or, on cherche à
limiter l'encombrement global des appareillages électriques.
[0011] Par conséquent, la conception actuelle des capots pare-effluves impose des limites
physiques aux valeurs minimales des gradients de tension.
[0012] Le document
US 6 831 828 décrit un appareillage de connexion sous enveloppe métallique comportant des capots
pare-effluves composites constitués d'un capot cylindrique métallique et d'un revêtement
en matériau diélectrique recouvrant tout l'embout du capot pare-effluve, ce revêtement
s'étendant de la partie interne du cylindre à la partie externe. Ce revêtement permet
de supprimer l'effet de pointe au niveau de l'embout.
[0013] Cependant ce capot a un inconvénient majeur, qui est celui de l'apparition d'un point
triple faisant face à l'enveloppe de l'appareillage au niveau de la jonction entre
le capot pare-effluve métallique, le revêtement en matériau diélectrique et le gaz
diélectrique. Si une particule métallique se trouve à proximité du point triple, il
y a un fort risque d'amorçage. Ce point triple est également source de décharges partielles.
[0014] C'est par conséquent un but de la présente invention d'offrir un capot pare-effluve
permettant d'abaisser à des valeurs minimales les gradients de tension existants entre
la partie conductrice et l'enveloppe, afin d'offrir un appareillage électrique de
fonctionnement sûr et d'encombrement limité.
EXPOSÉ DE L'INVENTION
[0015] Le but énoncé ci-dessus est atteint par un capot pare-effluve de forme cylindrique
destiné à entourer un conducteur électrique, comportant un élément en matériau isolant
électrique bordant la partie interne ou la partie externe de l'embout du capot pare-effluve,
sans recouvrir l'extrémité libre du capot.
[0016] L'élément isolant électrique a pour effet d'écarter les lignes équipotentielles les
unes des autres au niveau de l'embout du capot pare-effluve, du fait de la différence
de permittivité entre la matière isolante électrique de l'élément rapporté et le fluide
diélectrique, ce qui diminue les gradients au niveau de cette zone, et donc réduit
les risques d'amorçage au niveau de l'embout.
[0017] En d'autres termes, on réalise un capot pare-effluve hybride, comportant des moyens
pour dévier les lignes équipotentielles au niveau de l'embout du capot pare-effluve,
i.e. à l'endroit où les risques liés à l'apparition d'un amorçage d'arc électrique
sont élevés.
[0018] La présente invention a alors principalement pour objet un appareillage électrique
sous enveloppe métallique comportant une cuve remplie d'un fluide diélectrique, un
conducteur électrique sous tension disposé à l'intérieur de la cuve, au moins un capot
pare-effluve entourant au moins une portion du conducteur sous tension, ledit capot
pare-effluve comportant une enveloppe métallique de forme cylindrique entourant ledit
conducteur et au moins une extrémité libre, ledit capot pare-effluve comportant également
au moins un déflecteur de lignes équipotentielles en matériau diélectrique bordant
au moins la périphérie intérieure ou la périphérie extérieure de ladite enveloppe
dudit capot pare-effluve et faisant saillie de ladite enveloppe du côté de l'extrémité
libre, ledit élément isolant n'étant pas en contact avec l'extrémité libre du capot
pare-effluve.
[0019] Le déflecteur est disposé sur la périphérie extérieure lorsque c'est la partie intérieure
de l'appareillage électrique est la plus chargée, par exemple dans le cas de traversées.
[0020] Le capot pare-effluve peut comporter deux extrémités libres munies chacune d'un déflecteur
de lignes équipotentielles.
[0021] Suivant la structure de l'appareillage électrique, celui-ci peut comporter deux capots
pare-effluves.
[0022] Dans un exemple de réalisation, le ou les déflecteur(s) est ou sont raccordés à l'enveloppe
du capot pare-effluve dans une zone en amont de la première surface courbe.
[0023] Dans un autre exemple de réalisation, le ou les déflecteur(s) a ou ont la forme d'un
cylindre muni d'une embase à une extrémité logée à l'intérieur ou à l'extérieur de
l'enveloppe du capot pare-effluve et par laquelle le ou les déflecteur(s) est (ou
sont) fixé(s) à l'enveloppe.
[0024] La ou les extrémité(s) libres de l'enveloppe du ou des capot(s) pare-effluve est
(ou sont) formée(s) vers l'intérieur d'une première surface courbe présentant un premier
rayon et vers l'extérieur une deuxième surface courbe présentant un deuxième rayon,
les premier et deuxième rayons se raccordant selon une courbe plane fermée, le déflecteur
est alors avantageusement contenu dans un cylindre imaginaire dont la surface suit
ladite courbe plane fermée.
[0025] Dans un autre exemple de réalisation, la ou les extrémité(s) libre(s) de l'enveloppe
du ou des capot (s) pare-effluve est (ou sont) formée(s) vers l'intérieur d'une première
surface courbe présentant un premier rayon et vers l'extérieur une deuxième surface
courbe présentant un deuxième rayon, les premier et deuxième rayons se raccordant
selon une courbe plane fermée, le déflecteur étant disposé à l'extérieur d'un un cylindre
imaginaire dont la surface suit ladite courbe plane fermée.
[0026] Dans une variante de réalisation, le ou les déflecteur(s) a (ont) la forme d'un cylindre
et comporte(nt) une plateforme transversale recouvrant l'extrémité dudit cylindre
faisant saillie de l'enveloppe.
[0027] Dans une autre variante de réalisation, le ou les déflecteurs a (ou ont) la forme
d'un tore fendu le long d'un cercle, recouvrant l'extrémité libre ou les extrémités
libres de l'enveloppe du capot pare-effluve, et recouvrant un partie de la périphérie
externe de l'enveloppe, le tore étant maintenu à distance de la périphérie externe
de l'enveloppe.
[0028] Dans une autre variante de réalisation, le ou les déflecteur(s) a (ou ont) la forme
d'un demi-tore recouvrant l'extrémité libre ou les extrémités libres de l'enveloppe
du capot pare-effluve.
[0029] Le conducteur électrique peut comporter au moins deux contacts dont un au moins est
mobile par rapport à l'autre de manière à interrompre le passage du courant, de sorte
à former un interrupteur.
[0030] Le matériau du ou des déflecteur(s) est, par exemple en polyépoxyde, de type Araldite
®, en PVC, en polyéthylène haute densité, en polytétrafluoéthylène, en époxy, en méthacrylate
de méthyle, en polyacétale, en polyamide ou en polycarbonate.
[0031] Le déflecteur a, par exemple une permittivité supérieure à 1, par exemple supérieure
ou égale à 1,5.
[0032] Le déflecteur peut être moulé sur l'enveloppe du capot pare-effluve ou collé sur
celle-ci.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0033] La présente invention sera mieux comprise à l'aide de la description qui va suivre
et des dessins en annexe, sur lesquels :
- la figure 1 est une vue en coupe longitudinale schématique d'un exemple de réalisation
d'un disjoncteur selon la présente invention,
- la figure 2 est une vue en coupe longitudinale schématique d'un autre exemple de réalisation
d'un disjoncteur selon la présente invention,
- les figures 3A et 3B sont des vues agrandies d'un exemple d'un embout d'un capot pare-effluve
selon la présente invention sur lesquelles sont représentés les lignes équipotentielles
et les champs électriques en surface respectivement,
- les figures 4A et 4B sont des vues agrandies d'un embout d'un capot pare-effluve de
l'état de la technique sur lesquelles sont représentés les lignes équipotentielles
et les champs électriques en surface respectivement,
- les figures 5A à 5C sont des représentations schématiques de détail de capot pare-effluve
selon différents exemples de réalisation,
- les figures 6A et 6B sont des vues d'une extrémité longitudinale de capots pare-effluves
selon différents exemples de réalisation,
- la figure 7 est une vue en coupe longitudinale partielle d'un autre disjoncteur entier
selon la présente invention comportant trois capots pare-effluve.
EXPOSÉ DÉTAILLÉ DE MODES DE RÉALISATION PARTICULIERS
[0034] La description qui va suivre va porter principalement sur un disjoncteur sous enveloppe
métallique afin d'expliquer l'invention, et ceci à des fins de simplicité et de clarté,
mais il est bien entendu que la présente invention s'applique à tout appareillage
électrique moyenne, haute ou très haute tension sous enveloppe métalliques.
[0035] La présente invention s'applique à tout appareillage électrique comportant une enveloppe
externe ou cuve et des éléments internes sous tension, et pour lesquels il existe
une différence de tension entre l'enveloppe externe et les éléments internes, les
éléments sous tension étant entourés par un ou plusieurs capots pare-effluves.
[0036] Les appareillages électriques auxquels s'appliquent l'invention peuvent être des
transformateurs de puissance, des transformateurs de courant, des appareillages électriques
avec jeux de barres, avec ou sans pièces mobiles, et tout interrupteur destiné à interrompre
un courant sous moyenne, haute ou très haute tension.
[0037] Sur la figure 1, on peut voir une vue en coupe longitudinale d'un exemple de réalisation
d'un disjoncteur selon la présente invention comportant des conducteurs électriques
2, 4 sous tension s'étendant selon un axe longitudinal X, une cuve métallique 6 confinant
de manière étanche les conducteurs électriques 2, 4 dans un volume clos 8, ce volume
8 est rempli d'un fluide isolant électrique. Ce fluide peut être gazeux, de manière
courante il peut s'agir d'hexafluorure de soufre (SF
6) ou peut être liquide, par exemple de l'huile.
[0038] La cuve 6 est reliée à la masse, elle est donc à un potentiel nul.
[0039] Dans cet exemple, nous considérons que les différentes pièces décrites ont une forme
de révolution autour de l'axe X, mais ceci n'est en aucun cas limitatif, et toute
pièce ayant une autre forme entre dans le cadre de la présente invention.
[0040] Les éléments conducteurs 2, 4 sont destinés à conduire le courant électrique en fonctionnement
normal et à l'interrompre en cas d'incident. Pour cela, les éléments conducteurs 2,
4 sont aptes à être éloignés l'un de l'autre d'une distance suffisante. On prévoit
qu'un des deux éléments 2, 4 est mobile axialement afin de s'écarter de l'autre élément
conducteur. Dans ce cas, il s'agit de l'élément conducteur 2.
[0041] Le disjoncteur comporte également un premier 10 et un deuxième 12 capot pare-effluve.
Les capots pare-effluves sont réalisés en matériau conducteur électrique, par exemple
métallique. Le premier capot pare-effluve 10 recouvre par exemple un mécanisme de
commande (non représenté) de déplacement de l'élément conducteur mobile 2, et le deuxième
capot pare-effluve 12 recouvre par exemple des éléments en saillie, et susceptibles
de former des pointes.
[0042] Dans l'exemple représenté, les capots pare-effluve 10, 12 sont de forme cylindrique
à section circulaire, mais cela n'est en aucun cas limitatif, on pourrait prévoir
des capots cylindrique à section carré, prismatique, elliptique, ou même ne présentant
pas d'axe de symétrie.
[0043] Nous considérons également que les capots 10, 12 sont électriquement reliés aux conducteurs
électriques 2, 4, et donc se trouvent au même potentiel que les éléments conducteurs.
Des capots pare-effluves au potentiel de l'enveloppe externe 6 entrent également dans
le cadre de la présente invention.
[0044] Le premier capot pare-effluve 10 entoure avec jeu l'élément conducteur mobile 2 et
s'étend sur une partie au moins de la longueur de l'élément conducteur mobile 2.
[0045] Nous désignerons dans la suite de la description, toute extrémité longitudinale orientée
du côté d'une zone centrale du volume 8, par extrémité proximale, et toute extrémité
orientée en éloignement de cette zone centrale, par extrémité distale.
[0046] Dans cet exemple de réalisation, le capot comporte une extrémité proximale 10.2 libre
et une extrémité distale 10.1 fixée sur une extrémité longitudinale 14 du disjoncteur
formant un fond de sorte qu'aucun passage n'existe entre l'extrémité distale 10.1
et le conducteur 2.
[0047] Le deuxième capot pare-effluve 12 entoure avec jeu l'élément conducteur fixe 4 et
s'étend sur une partie au moins de la longueur de l'élément conducteur fixe 4.
[0048] Dans cet exemple de réalisation, le deuxième capot pare-effluve 12 comporte une extrémité
proximale 12.2 libre et une extrémité distale 12.1 fixée sur une extrémité longitudinale
16 du disjoncteur formant un fond de sorte qu'aucun passage n'existe entre l'extrémité
distale 12.1 et le conducteur 4.
[0049] Le capot pare-effluve 12 est de type classique et largement connu de l'état de la
technique.
[0050] Comme on peut le voir, sur la figure 3A, du fait de l'existence d'un passage entre
le capot pare-effluve 10 et l'élément conducteur 2, ce passage étant par exemple prévu
pour la mise en place du mécanisme de commande de l'élément mobile 2, les lignes équipotentielles
26 ont tendance à entourer l'extrémité proximale ou embout du capot pare-effluve,
à provoquer une augmentation du gradient de tension dans cette zone, et donc à augmenter
le risque d'amorçage.
[0051] Le capot pare-effluve 10 est un exemple de réalisation d'un capot selon la présente
invention, celui-ci comporte une enveloppe métallique conductrice 18 de forme cylindrique
entourant avec jeu l'élément conducteur et une élément en matériau isolant électrique
20 fixé au niveau de l'extrémité proximale 10.2 du capot, sur une périphérie intérieure
18.1 de l'enveloppe conductrice.
[0052] Cet élément isolant 20 présente une forme cylindrique correspondant sensiblement
à celle de périphérie intérieure de l'enveloppe 18 et fait saillie axialement de l'extrémité
proximale 18.2 de l'enveloppe en direction de la zone centrale du volume 8.
[0053] Dans l'exemple représenté, l'élément isolant présente une section longitudinale en
forme de L dont la branche courte 22 est fixée par son extrémité libre à la périphérie
intérieure 18.1 de l'enveloppe 18 du capot pare-effluve 10 et la branche longue 24
s'étend axialement vers la zone centrale du volume 8, ainsi l'élément isolant 20 n'est
pas en contact avec la zone aval de la pointe 18.2 dans le sens de la flèche 26. Cette
réalisation permet de réduire la quantité de matière requise pour fabriquer le déflecteur.
[0054] Un appareillage électrique comportant au moins un déflecteur en contact avec pratiquement
toute la partie interne du capot ne sort pas du cadre de la présente invention.
[0055] Cet élément a pour effet d'écarter les lignes équipotentielles les unes des autres
et, par là, de réduire les gradients de tension. Cet élément dévie ces lignes de champ,
et sera désigné par la suite déflecteur.
[0056] Sur la figure 3A est représentée la topographie des lignes équipotentielles obtenue
grâce à la présente invention. Sur la figure 3A, on constate que grâce à la présence
du déflecteur 20, les lignes équipotentielles 26 sont écartées les unes des autres
dans le déflecteur 20.
[0057] Nous rappelons que le gradient de tension est égal au rapport de la différence de
tension entre deux lignes équipotentielles et de la distance entre ces deux lignes.
Par conséquent, un écartement des lignes équipotentielles provoque une réduction du
gradient de tension à cet endroit. Cet abaissement du gradient a lieu au niveau de
l'extrémité proximale du capot, et réduit donc les risques d'amorçage en bout de capot.
[0058] L'extrémité proximale de l'enveloppe 18, vue en coupe, est délimitée par un rayon
interne Ri et par un rayon externe Re se reliant le long d'une courbe C plane fermée,
qui est, dans le cas d'un tube, un cercle. De manière particulièrement avantageuse,
le déflecteur est limité à l'intérieur d'un cylindre dont la courbe est la courbe
C.
[0059] Sur la figure 3B, sont représentés les champs électriques 28 en surface correspondant
à la répartition des lignes équipotentielles représentées sur la figure 3A.
[0060] A titre de comparaison, sur la figure 4A est représentée la topographie des lignes
équipotentielles dans le cas d'un capot pare-effluve classique, comme le capot 12.
On constate que les lignes équipotentielles dans ce cas sont plus resserrées au niveau
de l'extrémité proximale 12.2, le gradient de tension est donc plus élevé, ce qui
est particulièrement visible sur la figure 4B, où sont représentés les champs électriques
28' de surface.
[0061] A titre d'exemple, dans le cas d'une tension de tenue au choc de foudre de 2100 kV,
la valeur maximale du gradient de tension obtenue grâce à l'invention (figure 3A)
est de 28,73 KV/mm pour un déflecteur dont la permittivité diélectrique est égale
à 4. Dans le cas d'un capot pare-effluve classique, le gradient peut atteindre 30,36
kV/mm. Par conséquent, grâce à l'invention, on peut réduire d'au moins 5 % la valeur
du gradient de tension maximal, et ceci sans augmenter l'encombrement du disjoncteur.
[0062] Dans l'exemple représenté, le disjoncteur comporte deux capots pare-effluves différents,
mais il est bien entendu qu'il pourrait comporter deux capots pare-effluves selon
la présente invention en fonction de la structure du disjoncteur.
[0063] Par ailleurs, un appareillage électrique ne comportant qu'un capot pare-effluve entre
également dans le cadre de la présente invention.
[0064] Sur la figure 2, on peut voir un deuxième exemple de réalisation d'un disjoncteur
selon la présente invention.
[0065] Les références de la figure 1 seront utilisées pour désigner des éléments identiques
ou similaires du disjoncteur de la figure 2.
[0066] Le disjoncteur comporte un élément conducteur mobile 2, un élément conducteur fixe
4, une cuve 6 reliée à la masse, et deux capots pare-effluves 110, 112 entourant chacun
un élément conducteur 2, 4 respectivement.
[0067] A la différence du premier exemple de la figure 1, les capots pare-effluves ne sont
pas fixés sur des fonds axiaux du disjoncteur, un passage existe alors entre les éléments
conducteurs 2, 4 et les extrémités distale et proximale de chacun des capots respectivement.
[0068] Dans cette configuration, un effet de pointe, en fonction des jeux entre les capots
et les éléments conducteurs, peut apparaître au niveau à la fois de l'extrémité distale
et de l'extrémité proximale de chaque capot. Pour cela, on prévoit dans l'exemple
représenté de disposer un déflecteur 120, à chacune des extrémités distale et proximale
pour écarter les lignes équipotentielles. Cependant, si au niveau d'une des extrémités
du capot, le jeu entre l'élément conducteur et le capot est suffisamment faible pour
éviter l'apparition d'un effet de pointe, on peut omettre de mettre un déflecteur
sur cette extrémité.
[0069] L'amplitude d'écartement des lignes équipotentielles est proportionnelle à la permittivité
diélectrique du déflecteur. Le déflecteur a une permittivité supérieure à 1 avantageusement
supérieure ou égale à 1, 5. De plus l'effet du déflecteur ne fait qu'augmenter avec
la permittivité.
[0070] Le déflecteur peut être réalisé par exemple en polyépoxyde, de type Araldite®, en
PVC rigide, en PVC souple, en polyéthylène haute densité, en polytétrafluoéthylène
de type Téflon®, en époxy, en méthacrylate de méthyle type Plexiglas®, en polyacétale
type Delrin®, en polyamide (Nylon® type 6/6), en Rilsan (type 11), en polycarbonate
type Makrolon®, et plus généralement en tout matériau diélectrique déjà utilisé dans
les appareillages électriques moyenne, haute et très haute tension.
[0071] On peut également envisager de réaliser le déflecteur en araldite chargée, ou en
Epoxy chargé avec du ZnO en charge.
[0072] Le capot pare-effluve selon la présente invention peut par exemple être obtenu par
moulage du déflecteur en Araldite® directement sur l'embout du capot. Le déflecteur
peut être collé sur le capot pare-effluve ou même simplement vissé.
[0073] Celui-ci peut même emmanché à force dans le capot.
[0074] Sur la figure 7, on peut voir un autre exemple de réalisation d'un disjoncteur selon
la présente invention comportant deux paires d'éléments conducteurs 102, 104 et 102',
104' et entourant chacun des conducteurs, trois capots pare-effluves 110, 110', 110'',
le capot 110' étant commun aux contacts 102 et 104'. Chaque capot comporte une paire
de déflecteurs 120, 120', 120'' respectivement.
[0075] Sur les figures 5A à 5C, on peut voir d'autres exemples de réalisation de capot pare-effluve
selon la présente invention.
[0076] Sur la figure 5A, le déflecteur 220 comporte un cylindre 220.2, une embase 220.1
et une plateforme 220.3 au niveau de l'extrémité proximale du déflecteur, la plateforme
220.3 s'étendant radialement vers l'extérieur.
[0077] Sur la figure 5B, le déflecteur 320 a sensiblement la forme d'un tore recouvrant
l'extrémité proximale de l'enveloppe sans entrer en contact avec celle-ci. Le tore
comporte une fente 320.1 circulaire, dont le bord radialement intérieur 320.2 est
fixé à la périphérie interne de l'enveloppe du capot et dont le bord radialement extérieur
320.3 est en regard de la périphérie externe du capot sans entrer en contact avec
celle-ci. Ainsi un jeu est ménagé entre la face intérieure du tore et l'enveloppe,
formant ainsi une coquille.
[0078] Sur la figure 5C, le déflecteur 420 est formé par un demi-tore, la périphérie radialement
intérieure 420.1 est fixée à la périphérie interne de l'enveloppe et la périphérie
radialement extérieure 420.2 est disposée sensiblement en regard de l'extrémité proximale
de l'enveloppe, à distance de celle-ci.
[0079] Sur la figure 6A, on peut voir un autre exemple de capot pare-effluve selon la présente
invention à section hexagonale comportant un capot 518 et un déflecteur 520 tous deux
de section hexagonale.
[0080] Sur la figure 6B, on peut voir un autre exemple de capot pare-effluve selon la présente
invention de section ellipsoïdale comportant une enveloppe 618 et un déflecteur 620
tous deux de section ellipsoïdale.
[0081] On pourrait prévoir que l'enveloppe et le déflecteur n'aient pas la même section,
par exemple l'une des sections est hexagonale et l'autre circulaire.
[0082] Dans les exemples représentés, le déflecteur est disposé à l'intérieur du capot et
borde sa périphérie intérieure. Cependant, on peut envisager que le déflecteur soit
disposé à l'extérieur du capot et borde sa périphérie extérieure, ceci, par exemple
dans le cas où c'est la partie intérieure qui est la plus chargée, ce qui peut être
le cas sur des traversées. Par conséquent un appareillage électrique comportant au
moins un capot pare-effluve muni d'un déflecteur bordant la périphérie extérieure
ne sort pas du cadre de la présente invention.
[0083] Le déflecteur selon la présente invention présente par ailleurs l'avantage de pouvoir
être usiné pour permettre le passage localement de pièces isolantes à l'intérieur
du capot. Ces usinages peuvent présenter des angles vifs sans que ceux-ci ne perturbent
le fonctionnement de l'appareillage, i.e. sans être le lieu de phénomène à effet de
pointe. La possibilité de réaliser de tels usinages est effectivement très avantageux,
puisque de tels usinages ne sont pas concevables directement dans le capot pare-effluve
métallique. L'ajout des déflecteurs ne perturbe donc par le fonctionnement normal
de l'appareillage.
[0084] Par exemple, on peut prévoir de faire passer une bielle isolante sous le capot pare-effluve
juste en dessous du capot métallique, celle-ci traversant la matière isolante du déflecteur.
Avantageusement, la bielle isolante agit sur les lignes équipotentielles de la même
façon que le déflecteur, et réduit encore le gradient de tension en bout de capot.
[0085] Le capot pare-effluve selon la présente invention permet de réduire les gradients
de tension sur les capots pare-effluves tout en conservant les mêmes dimensions de
capot pare-effluve et de cuve.
[0086] Par ailleurs, le déflecteur n'impose pas de modifier la forme des capots pare-effluves
existants, l'invention peut donc être très facilement appliquée sans engendrer de
coût de développement important.
[0087] Par ailleurs, le déflecteur n'augmente pas le diamètre extérieur du capot pare-effluve.
[0088] La présente invention présente également l'avantage de permettre d'augmenter le rayon
extérieur Re de l'extrémité proximale de l'enveloppe du capot pare-effluve en regard
de la cuve sans augmenter le diamètre extérieur du capot. Ceci permet de baisser le
gradient de tension maximal significativement et donc de réduire le rayon intérieur
du capot.
[0089] A l'inverse, on peut également réduire la distance entre la cuve et le capot pare-effluve
en réduisant le diamètre de la cuve et en conservant un diamètre de capot fixé, sans
augmenter les risques d'amorçage. L'encombrement de l'appareillage électrique est
alors réduit tout en offrant une qualité de fonctionnement équivalente à celle des
appareillages de type connu plus encombrants.
1. Appareillage électrique sous enveloppe métallique comportant une cuve (6) remplie
d'un fluide diélectrique, un conducteur électrique (2, 4) sous tension disposé à l'intérieur
de la cuve (6), au moins un capot pare-effluve (12) entourant au moins une portion
du conducteur sous tension (2, 4), ledit capot pare-effluve (12, 112) comportant une
enveloppe métallique (18) de forme cylindrique entourant ledit conducteur et au moins
une extrémité libre,
caractérisé en ce que ledit capot pare-effluve (12, 112) comporte également au moins un déflecteur (20,
120, 220, 320, 420, 520, 620) de lignes équipotentielles en matériau diélectrique
bordant au moins la périphérie intérieure ou la périphérie extérieure de ladite enveloppe
(18.1) dudit capot pare-effluve et faisant saillie de ladite enveloppe (18) du côté
de l'extrémité libre, ledit déflecteur (20, 120, 220, 320, 420, 520, 620) n'étant
pas en contact avec l'extrémité libre (18.2) de l'enveloppe du capot pare-effluve
(12, 112).
2. Appareillage électrique selon la revendication 1, dans lequel le capot pare-effluve
(112) comporte deux extrémités libres munies chacune d'un déflecteur (120) de lignes
équipotentielles.
3. Appareillage électrique selon la revendication 1 ou 2, comportant deux capots pare-effluves.
4. Appareillage électrique selon l'une des revendications 1 à 3, dans lequel le ou les
déflecteur(s) est (ou sont) raccordé(s) à l'enveloppe du capot pare-effluve dans une
zone en amont de la première surface courbe.
5. Appareillage électrique selon l'une des revendications 1 à 4, dans lequel le ou les
déflecteur(s) a (ou ont) la forme d'un cylindre muni d'une embase (22) à une extrémité
logée à l'intérieur ou à l'extérieur de l'enveloppe (18) du capot pare-effluve (12)
et par laquelle le ou les déflecteurs (20) est ou sont fixés à l'enveloppe (18).
6. Appareillage électrique selon l'une des revendications 1 à 5, dans lequel la ou les
extrémité(s) libre(s) de l'enveloppe du ou des capot (s) pare-effluve est (ou sont)
formée(s) vers l'intérieur d'une première surface courbe présentant un premier rayon
(Ri) et vers l'extérieur une deuxième surface courbe présentant un deuxième rayon
(Re), les premier et deuxième rayons (Ri, Re) se raccordant selon une courbe plane
fermée (C), le déflecteur (20,120) étant contenu dans un cylindre imaginaire dont
la surface suit ladite courbe plane fermée.
7. Appareillage électrique selon l'une des revendications 1 à 5, dans lequel la ou les
extrémité(s) libre(s) de l'enveloppe du ou des capot (s) pare-effluve est (ou sont)
formée(s) vers l'intérieur d'une première surface courbe présentant un premier rayon
(Ri) et vers l'extérieur une deuxième surface courbe présentant un deuxième rayon
(Re), les premier et deuxième rayons (Ri, Re) se raccordant selon une courbe plane
fermée (C), le déflecteur (20,120) étant contenu à l'extérieur d'un un cylindre imaginaire
dont la surface suit ladite courbe plane fermée.
8. Appareillage électrique selon l'une des revendications 1 à 5, dans lequel le ou les
déflecteur(s) (220) a (ou ont) la forme d'un cylindre et comporte(nt) une plateforme
(220.3) recouvrant l'extrémité dudit cylindre (220.1) faisant saillie de l'enveloppe.
9. Appareillage électrique selon l'une des revendications 1 à 4, dans lequel le ou les
déflecteurs (320) a (ou ont) la forme d'un tore fendu le long d'un cercle, recouvrant
l'extrémité libre ou les extrémités libres de l'enveloppe (18) du capot pare-effluve,
et recouvrant une partie de la périphérie externe de l'enveloppe, le tore étant maintenu
à distance de la périphérie externe de l'enveloppe.
10. Appareillage électrique selon l'une des revendications 1 à 4, dans lequel le ou les
déflecteurs (420) a (ou ont) la forme d'un demi-tore recouvrant l'extrémité libre
ou les extrémités libres de l'enveloppe (18) du capot pare-effluve.
11. Appareillage électrique selon l'une des revendications 1 à 10, dans lequel le conducteur
électrique comporte au moins deux contacts (2, 4) dont un au moins est mobile par
rapport à l'autre de manière à interrompre le passage du courant, de sorte à former
un interrupteur.
12. Appareillage électrique selon l'une des revendications 1 à 11, dans lequel le ou les
déflecteurs (20, 120, 220, 320, 420, 520, 620) est (ou sont) réalisé(s) en polyépoxyde,
de type Araldite®, en PVC, en polyéthylène haute densité, en polytétrafluoéthylène,
en époxy, en méthacrylate de méthyle, en polyacétale, en polyamide ou en polycarbonate.
13. Appareillage électrique selon l'une des revendications précédentes, dans lequel le
déflecteur a une permittivité supérieur à 1, par exemple supérieure ou égale à 1,5.
14. Appareillage électrique selon l'une des revendications précédentes, dans lequel le
déflecteur est moulé sur l'enveloppe du capot pare-effluve ou collé sur celle-ci.