[0001] La présente invention concerne l'équipement des extincteurs émettant un liquide sous
pression.
[0002] Un extincteur de ce type forme une bonbonne remplie d'eau, qui, au repos, est hors
pression, c'est-à-dire sensiblement à pression atmosphérique. Le col de la bonbonne
est muni d'une tête qui, outre l'herméticité au repos, assure deux fonctions.
[0003] La première fonction est d'autoriser l'éjection de l'eau à travers un passage auquel
est raccordé un flexible dont l'extrémité libre est munie d'un embout d'arrosage.
[0004] La seconde fonction est de commander la mise en surpression de l'eau stockée, pour
ainsi la repousser à grande vitesse vers le passage d'éjection. Pour ce faire, du
gaz propulseur est libéré sous pression dans la bonbonne. L'eau à propulser à l'extérieur
doit toutefois être enrichie d'un liquide additif filmogène, qui formera ainsi une
couche de surface étouffant les flammes. Or, pour que cet additif se conserve, lors
du stockage de la bonbonne, il doit être conservé dans un flacon constituant une cartouche
hermétiquement fermée, c'est-à-dire à l'abri de l'eau. Lors de l'utilisation de l'extincteur,
il faut donc rapidement diluer cet additif dans l'eau de la bonbonne, de la façon
la plus homogène possible pour avoir en sortie un mélange à efficacité optimale. Le
problème est donc d'ouvrir rapidement et de façon simple cette cartouche.
[0005] Il est connu d'installer la cartouche à l'intérieur de la bonbonne et de sceller
cette cartouche par une membrane frangible, qui va ainsi imploser lorsque la pression
du gaz propulseur vient à dépasser la limite de rupture. Une telle solution répond
certes au problème posé mais elle présente toutefois des inconvénients. D'une part,
la limite de rupture de la membrane ne peut être définie avec précision. D'autre part,
la rupture de la membrane peut n'affecter qu'une zone très localisée de celle-ci,
puisque, dès qu'un début de percement se manifeste, la pression interne de la cartouche
remonte au niveau de la pression externe. En effet, même si la membrane se fend en
deux sur tout son diamètre, les deux lèvres ainsi formées risquent de rester mutuellement
voisines, si bien que l'évacuation de l'additif va n'être que très partielle. En particulier,
les remous provoqués par la libération du gaz propulseur dans la bonbonne ne vont
pratiquement pas se propager à l'intérieur de la cartouche, qui ne va donc pas être
"rincé" de la sorte. En outre, la membrane constitue un opercule fragile qu'il faut
protéger lors du transport. De plus, en fabrication, la membrane nécessite une machine
à thermo-sceller.
[0006] La présente invention vise à proposer une autre solution à au moins l'un des problèmes
ci-dessus, liés à la cartouche d'additif.
[0007] A cet effet, l'invention concerne tout d'abord une cartouche destinée à contenir
un additif à mélanger avec un fluide d'extinction du feu contenu dans une bonbonne
d'extincteur, la cartouche comportant :
un logement pour l'additif,
un passage de sortie du logement,
un organe obturateur du passage de sortie, et
des moyens de maintien de l'organe obturateur dans une position d'obturation du passage
de sortie tant qu'une pression externe est inférieure à une valeur de seuil prédéterminée.
[0008] Les moyens de maintien assurent donc un seuil de pression différentielle en dessous
duquel l'organe obturateur reste en position de fermeture, et, au-dessus du seuil,
l'organe obturateur va s'effacer pour ouvrir la cartouche et permettre ainsi, en exploitation,
que les tourbillons de l'eau externe sous pression pénètrent dans la cartouche pour
la rincer et donc ainsi la vider de son additif, qui va ainsi se mélanger dans le
volume total d'eau externe.
[0009] Comme l'ouverture s'effectue par effacement de l'élément mobile que constitue l'organe
obturateur, et non par déchirure d'un opercule, on conçoit que le réglage du seuil
de pression, ou force, d'ouverture peut être relativement précis.
[0010] En outre, le montage ne présente intrinsèquement aucune fragilité puisque son principe
ne repose pas sur une rupture d'opercule, de sorte que la cartouche n'impose aucune
contrainte particulière d'emballage pour son transport.
[0011] La trajectoire précise d'éjection de l'organe obturateur ne constitue pas une caractéristique
primordiale, c'est-à-dire que l'organe obturateur peut par exemple être monté rotatif,
et, en pareil cas il peut être prévu pour ouvrir le passage dès qu'il commence à se
déplacer, c'est-à-dire que l'organe obturateur est en appui contre un joint.
[0012] La valeur de seuil peut être fixée à toute valeur voulue, par exemple de deux à quatre
atmosphères. La pression finale du gaz propulseur, déterminant la vitesse du jet de
sortie de l'extincteur, sera fixée à par exemple cinq atmosphères, avec donc une marge
de sécurité de 1 atmosphère sur le fait que la cartouche s'ouvre effectivement.
[0013] On conçoit que la nature de l'additif importe peu en ce qui concerne le mécanisme
selon l'invention, c'est-à-dire que le produit interne à la cartouche peut être de
toute nature chimique, et sous toute forme physique, et par exemple liquide, gazeuse
ou en poudre. De ce fait, des utilisations autres que celle à l'origine de la présente
invention sont parfaitement envisageables, comme par exemple la pulvérisation de brouillard
de produit de traitement d'arbres fruitiers.
[0014] L'organe obturateur peut aussi être monté coulissant à la façon d'un piston.
[0015] Les moyens de maintien sont par exemple agencés pour autoriser un recul de l'organe
obturateur vers l'intérieur du logement.
[0016] L'organe obturateur peut être associé à un joint d'étanchéité, si la constitution
de l'organe obturateur ne lui permet pas d'assurer l'étanchéité voulue.
[0017] Dans une forme de réalisation, les moyens de maintien sont constitués par une surface
latérale de l'organe obturateur prévue pour coulisser avec frottement sur une surface
homologue, de section transversale constante, du passage de sortie.
[0018] L'organe obturateur, et précisément le piston, devra donc glisser sur une certaine
longueur avant d'être totalement éjecté du passage et refoulé hors de celui-ci.
[0019] Le coefficient de frottement entre la surface latérale du piston et la surface de
contact coulissant du passage intervient dans la valeur du seuil. En outre, si le
piston, ou un joint qui l'entoure, présente une certaine élasticité au moins radiale
ayant permis de l'introduire initialement dans le passage malgré le fait qu'il présente
un gabarit d'encombrement transversal un peu excessif par rapport à un gabarit offert
par le passage, la force radiale élastique ainsi stockée augmente d'autant la valeur
du seuil puisque cette valeur est égale au produit de la force radiale globale, enserrant
le piston, par le coefficient de frottement.
[0020] Dans une autre forme de réalisation, l'organe obturateur présente un gabarit transversal
d'occupation comportant un appendice latéral débordant d'un gabarit de passage offert
par le dit passage, l'appendice étant déformable pour rentrer à l'intérieur du gabarit
de passage lorsque la pression externe excède la valeur de seuil.
[0021] L'appendice occupe donc une position naturelle, de repos, qui est une position de
déploiement radial, empêchant le recul de l'organe obturateur, et la force de pression
externe va forcer l'appendice à reculer globalement radialement par rapport à la direction
de recul de l'organe obturateur, tel qu'un piston, dont le gabarit d'occupation va
ainsi se conformer au gabarit de passage offert. L'organe obturateur va donc pouvoir
être repoussé totalement.
[0022] L'appendice ci-dessus peut avoir toute forme voulue et, en particulier, constituer
un relief en bague entourant totalement le piston, ou ne constituer qu'un secteur
ou même un simple doigt radial formant un cliquet de blocage en position de fermeture.
[0023] De même, cet appendice peut être prévu en toute position le long du passage, dans
la mesure où la paroi du passage présente un relief à composante radiale sur lequel
pourra buter, en direction de recul, "axiale", une surface de l'appendice tournée
par exemple vers l'intérieur du logement. De façon commode, l'embouchure du passage
peut fournir une telle surface, de margelle, c'est-à-dire que le piston pourra par
exemple présenter un profil longitudinal en T, le tronc du T étant de section ajustée
au gabarit du passage et les branches du T constituant l'appendice, qui va buter sur
la surface radiale de margelle.
[0024] Dans une autre forme de réalisation, les moyens de maintien comportent un ressort
de rappel.
[0025] L'organe obturateur comporte de préférence un appendice anti-retournement interne
au logement, l'organe obturateur avec l'appendice présentant une longueur d'encombrement
supérieure à toute longueur libre dans le logement.
[0026] On peut ainsi prendre toute mesure utile pour empêcher la partie côté externe de
l'organe obturateur de revenir contre le débouché du passage.
[0027] Ainsi par exemple, il est prévu des moyens d'entretoise agencés pour empêcher un
retour de l'organe obturateur en direction du passage de sortie.
[0028] On évite ainsi tout risque que l'organe obturateur ne revienne obturer sensiblement
le passage. Si l'organe obturateur est monté libre après recul, les tourbillons peuvent
en effet tendre à le ramener vers le passage. Si l'organe obturateur est rappelé vers
celui-ci par un ressort, il faut donc que ce ressort soit inefficace après ouverture.
[0029] Les moyens d'entretoise peuvent présenter des formes très diverses, en fonction du
type de montage de l'organe obturateur ou piston. Si l'organe obturateur est et reste
guidé après ouverture, il peut suffire de prévoir que le côté de l'organe obturateur
tourné vers le passage soit muni d'un doigt entretoise radial et souple, qui va ainsi
pouvoir se déployer radialement après recul de l'organe obturateur dans le logement,
si tel est le cas. En cas de retour de l'organe obturateur vers le passage, l'extrémité
libre du doigt constitue un appendice hors gabarit et vient donc buter contre une
zone de paroi du logement proche du débouché interne du passage, empêchant ainsi le
retour de l'organe obturateur jusqu'à ce débouché.
[0030] Dans une forme de réalisation particulière, les moyens de maintien comportent un
élément de butée constitué par au moins un secteur d'un élément de surface tronconique
de type rondelle Belleville dont un bord de plus grand diamètre est en appui anti-recul
sur un épaulement du passage et dont un bord opposé constitue une butée pour un épaulement
de l'organe obturateur.
[0031] L'organe obturateur doit donc repousser l'élément de butée, qui constitue une sorte
de chapelet de languettes radiales juxtaposées, réparties en pourtour, et travaillant
en flambage, jusqu'à en retourner la forme tronconique, et c'est ainsi la force de
retournement de la forme tronconique qui détermine le seuil voulu.
[0032] De façon intéressante, l'élément de butée constitue totalement une rondelle Belleville
et constitue en outre un dit moyen de joint d'étanchéité.
[0033] Les deux fonctions sont ainsi assurées très économiquement par un seul élément.
[0034] De façon intéressante, le logement comporte un volume utile, pour l'additif, et un
volume mort séparés par une paroi qui, au repos, présente un bombement en direction
du volume utile, pour ainsi le restreindre, et qui est agencée pour, sous l'effet
d'une augmentation de pression dans le volume utile, retourner son bombement, en direction
du volume mort, pour ainsi engendrer une dépression dans le volume utile par augmentation
de celui-ci.
[0035] De la sorte, une fois que le seuil de résistance est franchi, le freinage à l'enfoncement
de l'organe obturateur ou piston se transforme en une action motrice, qui peut ainsi
permettre d'exercer à elle seule, ou au moins faciliter, un mouvement final d'enfoncement
du piston, pour dégager le passage.
[0036] De façon duale, le logement peut comporter une zone de paroi déformable présentant
une forme de repos bombée vers l'extérieur et agencée pour, sous l'effet de la pression
externe, prendre une forme bombée vers l'intérieur du logement, pour ainsi repousser
l'organe obturateur vers l'extérieur.
[0037] Ce peut par exemple être le fond de la cartouche qui présente la forme bombée et
qui, par retournement de sa forme, constitue une membrane ayant l'effet d'un piston
pour réduire le volume du logement et ainsi y accroître la pression pour expulser
l'organe obturateur ou piston hors du passage.
[0038] L'invention concerne aussi une bonbonne d'extincteur à liquide, comportant des moyens
de libération d'un gaz propulseur mettant sous pression le liquide, et comportant
une cartouche d'additif à mélanger au liquide lors de l'utilisation, bonbonne caractérisée
par le fait qu'il s'agit d'une cartouche selon l'invention.
[0039] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description suivante d'une forme de
réalisation d'une cartouche selon l'invention et d'une bonbonne la contenant, en référence
au dessin annexé, sur lequel :
- la figure 1 est une vue en coupe longitudinale d'une cartouche selon l'invention,
fermée par un bouchon en forme de piston à enfoncer,
- les figures 2, 3 et 4 sont des vues en perspective de la cartouche en coupe axiale,
avec le piston en position respectivement de fermeture, juste après ouverture et en
position finale d'ouverture totale, et
- la figure 5 représente le détail d'un joint en rondelle Belleville selon une variante.
[0040] Les figures 1, 2, 3 et 4 représentent une cartouche 1 destinée à contenir un additif
à mélanger avec un fluide d'extinction du feu, contenu dans une bonbonne d'extincteur.
La cartouche 1 comporte un corps creux 2, formant un logement 10 pour un volume 14
d'additif sous forme liquide, avec un volume 15 de gaz déterminé, par exemple 30%
d'air, le logement 10 résistant jusqu'à au moins une pression externe autorisée prédéterminée.
Le corps 2 comporte un col 3 offrant un passage de sortie 11 muni d'un organe obturateur
ici en forme de piston 30 monté pour s'effacer du passage 11 lorsqu'il subit une force
de pression différentielle, externe. Dans l'utilisation prévue, c'est de l'eau externe
mise sous pression par du gaz propulseur, qui fournit la force nécessaire pour enfoncer
le piston 30. Le col 3 présente une surface interne 4 de dit passage 11 qui définit
un gabarit de passage 11G, c'est-à-dire transversal, qui est constant tout du long
du col 3. Le gabarit de passage 11G est ici circulaire, autour d'un axe virtuel 20
qui définit la direction d'enfoncement du piston 30. La notion de rotation du piston
30 n'intervenant pas dans ce montage, on conçoit que les sections des éléments ci-dessus
pourraient ne pas être circulaires.
[0041] Le piston 30 constitue un bouchon globalement cylindrique, avec un corps cylindrique
31 de section transversale présentant un gabarit d'occupation 31G correspondant au
gabarit de passage 11G, avec toutefois un léger jeu radial qui est rattrapé par un
joint torique 40 ainsi écrasé radialement entre une surface latérale périphérique
cylindrique 31 P du corps 31 et la surface interne 4 du col 3. Le joint torique 40
peut être partiellement logé dans une gorge de la surface interne 4 ou de la surface
périphérique 31P, c'est-à-dire être fixe ou être solidaire du piston 30. Le piston
30 comporte, côté externe, une tête 32 de diamètre maximal représentant un gabarit
d'encombrement 32G excédant légèrement une valeur de diamètre du gabarit de passage
11G. Précisément ici, la tête 32 est tronconique, en s'élargissant en allant axialement
vers l'extérieur, c'est-à-dire qu'elle bute contre une surface radiale de margelle
5 constituant l'extrémité libre du col 3. La direction "axialement vers l'extérieur"
désigne donc ici la direction descendante selon l'axe 20 sur la figure 1, c'est-à-dire
la direction opposée à celle d'enfoncement du piston 30 dans le passage 11, vers le
logement 10.
[0042] Dans cet exemple, une surface externe 33 de la tête 32 porte une pluralité d'au moins
deux entretoises 34 anti-retour en forme d'antennes souples mutuellement écartées,
qui, en position non contrainte, présentent des extrémités distantes d'une longueur
supérieure au diamètre du passage 11.
[0043] Dans cet exemple, il est en outre prévu un appendice interne 35, anti-retournement,
qui est solidaire du corps 31 et qui le prolonge dans le logement 10, ici axialement,
pour déterminer au total une longueur supérieure à toute longueur libre à l'intérieur
du logement 10.
[0044] Le fonctionnement du piston 30 va maintenant être exposé.
[0045] En position de fermeture selon les figures 1 et 2, le joint torique 40, éventuellement
en plusieurs exemplaires étagés axialement, assure l'étanchéité voulue pour sceller
hermétiquement la cartouche 1.
[0046] Lorsque la pression externe s'exerçant sur la surface externe 33 de la tête 32 s'accroît,
elle exerce donc une force de repoussement axial du piston 30 selon l'axe 20. Dans
un premier temps, la tête 32 inhibe tout mouvement de recul du fait qu'elle présente
un gabarit d'encombrement 32G supérieur au gabarit de passage 11G qui lui est offert.
La partie la plus étroite de la forme tronconique de la tête 32 s'appuie donc plus
fortement, par une force de contact en direction axiale, sur la surface radiale 5
d'extrémité libre du col 3. A mesure que croît la pression externe, la force de contact
ci-dessus tend, par effet de coin, à rabattre radialement le bourrelet que constitue
la partie tronconique de la tête 32, le matériau de celle-ci présentant l'élasticité
voulue dans cette zone. Finalement, la tête 32 est ainsi progressivement enfoncée
dans l'entrée du passage 11 et la pression externe peut alors, sans difficulté, repousser
axialement le piston 30 jusqu'au débouché interne du passage 11, puisque le logement
10 contient un élément compressible, à savoir du gaz. La seule résistance à ce mouvement
de translation est constituée par le frottement de la tête sur la surface interne
4 du col 3 et le frottement du joint 40.
[0047] La déformation ci-dessus d'écrasement axial de la tête 32 correspond ainsi à une
force de pression externe bien définie puisque le matériau, par exemple un matériau
plastique, de la tête 32 présente des propriétés d'élasticité parfaitement connues.
Ainsi, le mécanisme présente une résistance à l'enfoncement qui est parfaitement définie,
c'est-à-dire tarée à une valeur de seuil.
[0048] Pour que la force de pression externe puisse s'appliquer efficacement, afin d'enfoncer
le piston 30, le corps 2 doit être suffisamment indéformable pour que la pression
interne ne présente pas un accroissement qui soit égal à l'accroissement de la pression
externe, auquel cas la pression différentielle resterait constante. Le logement 10
est prévu pour résister suffisamment à la pression externe afin de conserver un volume
sensiblement constant. La pression interne reste donc sensiblement constante et l'accroissement
de la pression externe se traduit par un accroissement de sensiblement même valeur
pour la pression différentielle que subit le piston 30, c'est-à-dire la pression externe
exercée sur la surface externe 33 de la tête 32 par rapport à la pression interne
exercée sur l'extrémité axiale du corps 31. Le corps 2 doit donc rester suffisamment
indéformable dans la gamme de pression voulue pour pouvoir enfoncer le piston 30,
c'est-à-dire que la pression externe maximale autorisée, jusqu'à laquelle le corps
2 résiste suffisamment, est supérieure à toute pression nécessaire pour enfoncer le
piston 30.
[0049] On notera que, en cas d'absence de gaz, on pourrait prévoir, dans le logement 10,
un volume partiel "mort" 16 (figure 1) totalement vide limité par une paroi interne
de séparation (référencée 17 et occupant une position de repos référencée 18 sur la
figure 1) maintenue par un ressort de force limitée pour ainsi autoriser le recul
de la paroi interne 17, c'est-à-dire la diminution du volume mort 16, dès que le piston
30 s'enfonce. En variante, il peut aussi être prévu un matériau apte à s'écraser,
c'est-à-dire du type alvéolaire à cellules fermées.
[0050] En variante encore, et comme dessiné précisément, la paroi interne 17 de séparation
du volume mort 16 peut être exempte de ressort rapporté et c'est elle-même qui assure
la fonction ressort voulue. La paroi interne 17 peut ainsi être en forme de coupelle
légèrement bombée vers l'extérieur du volume mort 16, c'est-à-dire vers la partie
14 du logement 10 contenant l'additif, c'est-à-dire le volume utile. Lorsque le piston
30 commence à être enfoncé dans le passage 11 par l'effet de la pression externe,
le volume utile 14 reste constant si son contenu est incompressible, c'est-à-dire
est entièrement constitué par le liquide additif, sans gaz, c'est-à-dire sans le volume
15. Si le volume de gaz 15 est toutefois prévu, il sert d'amortisseur, ou intégrateur
de surpression, et retarde donc la transmission de la surpression externe vers la
paroi interne 17.
[0051] En l'absence du volume de gaz 15, la perte de volume utile 14 du côté du piston 30,
qui s'enfonce dans ce volume 14, est donc automatiquement compensée par un écrasement
de la paroi bombée 17, qui réduit d'autant le volume mort 16. Au-delà d'un certain
niveau de déformation, c'est-à-dire lorsque le sommet de la paroi interne 17 en coupelle
a été ramené à proximité du plan de base délimité par le pourtour de la coupelle,
la forme bombée se retourne, c'est-à-dire que la paroi interne 17 prend une forme
concave indiquée par la référence 19, qui est la forme de symétrie spéculaire par
rapport à la forme bombée convexe d'origine 18. Cette déformation finale est très
brutale puisqu'il s'agit de la libération des forces de déformation stockées. Il s'en
suit que ce mouvement de reflux de la paroi interne 17 en coupelle tend à produire
une dépression qui attire violemment le piston 30 vers l'intérieur de la partie utile
14 du logement 10. Il est ainsi avantageux de prévoir que l'augmentation de volume
utile ainsi engendrée pour le retournement de la paroi interne 17 en coupelle corresponde
à une valeur de volume restant à parcourir par la tête 32 du piston 30 dans le passage
11 pour en être libérée, dans la position selon la figure 3. De la sorte, la paroi
interne 17 en coupelle fait office de tire-bouchon interne, à effet d'attraction vers
l'intérieur. La violence de l'attraction du piston 30 contribue à chasser l'additif
hors du logement 10. Sur les figures 2 à 4, le fond de la cartouche 1 comporte un
appendice externe, homologue de l'appendice 35, empêchant le retournement de la cartouche
1 dans la bonbonne.
[0052] En variante, un fonctionnement dual peut être prévu. En pareil cas, le volume mort
16 n'est pas prévu et la paroi 17 n'est plus interne mais constitue une zone déformable,
ici de fond, de la paroi externe du logement 10. Au repos, la paroi 17 présente la
forme de coupelle bombée vers l'extérieur référencée 19, c'est-à-dire que le logement
10 présente un volume maximal. Si la pression croît au-delà d'un certain seuil, le
bombement de la paroi 17 se retourne et elle prend la position rentrée 18, c'est-à-dire
une forme concave en vue externe. La position rentrée 18 correspond donc à un volume
minimal du logement 10. En l'absence de tout gaz interne, le volume du logement 10,
occupé entièrement par le liquide additif, non compressible, reste constant, de sorte
que le piston 30 est chassé vers l'extérieur sur une certaine longueur pour "récupérer",
dans le passage de sortie 11, le volume "perdu" entre les positions 19 et 18. Le passage
de sortie 11 peut ainsi être prévu avec une section transversale suffisamment réduite
pour que la longueur de chasse ci-dessus excède la longueur utile du passage de sortie
11, où se trouve initialement le piston 30. Celui-ci est donc totalement éjecté par
le retournement du bombement de la paroi 17.
[0053] On notera que la paroi 17 peut, au repos, présenter une certaine précontrainte, pour
abaisser le seuil de déclenchement, c'est-à-dire de retournement de son bombement.
Sur la figure 1, on peut ainsi prévoir que le fond du corps 2 subsiste à titre de
butée au repos mais soit percé, c'est-à-dire que le volume "mort" 16 soit en communication
avec l'extérieur, et soit fonctionnellement inexistant, comme indiqué. En pareil cas,
et contrairement au dessin, la paroi 17 occupe initialement sensiblement la position
19 bombée vers l'extérieur mais toutefois de façon moindre que la forme naturelle
hors contrainte représentée, c'est-à-dire que la paroi 17 subit une précontrainte
de la part du fond indéformable du corps 2, par exemple au niveau de l'axe 20, empêchant
son bombement total vers l'extérieur. L'énergie de précontrainte ainsi stockée fournit
donc une force dirigée vers l'intérieur, qui vient ainsi s'ajouter à la force de pression
externe qu'exercera l'eau externe.
[0054] Revenant à la présente forme de réalisation, le piston 30 est de densité inférieure
à celle de l'additif, c'est-à-dire que le piston 30, une fois libéré, vient flotter
en surface de celui-ci, selon la figure 4. De ce fait, la cartouche 1 est de préférence
utilisée dans la position représentée, c'est-à-dire retournée, pour que le piston
30 vienne flotter au niveau du fond du logement 10 selon la figure 4, à l'opposé du
col 3 qui est en partie inférieure, et ainsi chasse l'additif lors du parcours du
trajet correspondant. La cartouche 1 est donc immergée dans l'eau de l'extincteur
et y est maintenue selon l'orientation retournée indiquée ci-dessus par un blocage
entre deux parois ou équivalents, par son appendice externe, ou par plombage de son
col 3 ou ancrage du col 3 au fond de la bonbonne d'extincteur, si la cartouche 1 est
de densité inférieure à celle de l'eau.
[0055] Une fois le piston 30 enfoncé, l'appendice interne 35 empêche son retournement, de
sorte que cela assure que les antennes-entretoises 34 constituent des pattes de butée
anti-retour qui empêchent tout retour axial du piston 30 en sens inverse, vers le
débouché interne du passage 11. Les antennes-entretoises 34 peuvent remplacées par
tout autre élément souple qui, une fois déployé dans le logement 10, va présenter
une emprise suffisante pour maintenir la tête 32 à distance du débouché interne du
passage 11. Les deux antennes-entretoises 34 peuvent en particulier être réunies pour
former une large boucle maintenant le piston 30 dans la partie élargie du logement
10, c'est-à-dire à distance du passage 11.
[0056] En variante, l'écrasement de la partie tronconique de la tête 32 peut être remplacé
par un pivotement de la matière considérée dans cette zone, c'est-à-dire un rabattement
radial et axialement vers l'extérieur, c'est-à-dire vers le bas de la figure 1. En
effet, la partie tronconique de la tête 32 peut être remplacée par une languette pivotante,
ou plusieurs en couronne, occupant la position de la surface de cette partie tronconique,
le reste étant vide, c'est-à-dire dans la zone de pourtour de la surface externe 33,
où va ainsi pouvoir se rabattre la languette ci-dessus. En pareil cas, la languette
est élastique ou est rigide mais montée pivotante élastiquement ou pivotante avec
déformation irréversible, c'est-à-dire de type plastique. La couronne de languettes
peut se limiter à un ou quelques secteurs mutuellement espacés du pourtour de la tête
32, qui vont ainsi pouvoir pivoter par un rabattement à composante radiale, sans se
gêner mutuellement.
[0057] En variante encore, la partie tronconique constituant ici la tête 32, qui présente
un gabarit 32G initialement incompatible avec le gabarit de passage 11G, peut être
située axialement en toute position voulue, dans la mesure où la surface interne 4
du col 3 présente une discontinuité de sa section transversale, c'est-à-dire comporte
une gorge en une certaine position axiale, dans laquelle pourra initialement se loger
un relief radial du corps 31, assurant la fonction de cliquet initial qu'assurait
la tête 32.
[0058] Selon une autre variante illustrée sur la figure 5, où les éléments homologues de
ceux de la figure 1 portent la même référence précédée de la centaine "1", le joint
40 est remplacé par un joint 140 représentant une surface tronconique, en matériau
à déformation élastique, par exemple un matériau métallique ou plastique, assurant
à la fois l'étanchéité voulue et la résistance initiale calibrée à l'enfoncement du
piston 130. Un tel joint 140 constitue une rondelle Belleville, dont un bord circulaire
141 de plus grand diamètre, constituant la base de la partie tronconique, côté interne
à la cartouche 1, est en appui anti-recul axial sur un épaulement 108 de la surface
interne 104 du passage 111. Un bord circulaire opposé 142, donc côté externe, de diamètre
moindre, sert de butée à la tête 132 du piston 130, au niveau d'un épaulement 132P
de celle-ci tourné axialement vers l'intérieur de la cartouche 1. La tête 132 peut
en fait présenter la même section que le corps 131, c'est-à-dire qu'elle n'a pas de
fonction spécifique, et l'épaulement 132P est un flanc, axialement côté externe, d'une
gorge séparant la tête 132 du corps 131.
[0059] Un joint de cette forme, non plan, est par exemple utilisé pour fermer les bocaux
de confiture, mais il est alors utilisé en pincement entre ses deux grandes surfaces
opposées, les bords de tranche interne et externe n'intervenant pas.
[0060] Au contraire, dans la présente application, les forces d'écrasement s'exercent par
l'entremise des deux bords circulaires opposés, c'est-à-dire que le profil du joint
140 constitue un chapelet de languettes juxtaposées travaillant en flambage, et non
en pincement. Précisément, sous l'effet de la pression externe, l'épaulement 132P
de la tête 132 repousse axialement le joint 140 et son profil initial en languette
répartie en couronne, à profil sensiblement rectiligne en coupe axiale, tel que dessiné,
se transforme en un profil courbe, de par le flambage. Finalement, la forme tronconique
se retourne, c'est-à-dire que le bord de plus faible diamètre 142, côté externe, est
repoussé derrière le plan radial défini par le bord de plus grand diamètre 141. L'énergie
nécessaire pour ce faire représente donc un seuil en dessous duquel la pression externe
ne pourra pas chasser le piston 130, même si celui-ci recule légèrement. On peut prévoir
en plus un joint torique 40, c'est-à-dire que le joint 140 exposé ci-dessus peut ne
constituer qu'un joint médiocre, en particulier dans la phase d'activation de la cartouche.
On peut même prévoir que le joint ci-dessus 140 ne soit en fait qu'un élément purement
mécanique de tarage de seuil, et non un joint.
[0061] Une fois passé le plan radial du bord de plus grand diamètre 141, l'énergie de déformation
élastique emmagasinée par le joint 140 peut, en sens inverse, se libérer, c'est-à-dire
que le piston 130 subit alors de sa part une force axiale de repoussement vers l'intérieur
du logement 10. On peut ainsi disposer le joint 140 près du débouché interne du passage
111, pour ainsi en expulser violemment le piston 130 en direction de l'intérieur du
logement 10. D'une part, cela libère nettement le passage 111 et, d'autre part, cela
provoque un remous qui chasse l'additif vers le passage 111.
[0062] Le joint 140 peut toutefois être prévu exempt de propriétés de déformation élastique,
et seule sa résistance à la déformation est utilisée.
[0063] Dans tous les cas, la rondelle Belleville ci-dessus peut se limiter à un ou quelques
secteurs assurant la fonction mécanique exposée ci-dessus, l'étanchéité étant assurée
par un élément autre.
1. Cartouche (1) destinée à contenir un additif à mélanger avec un fluide d'extinction
du feu contenu dans une bonbonne d'extincteur, la cartouche comportant :
un logement (10) pour l'additif,
un passage de sortie (11, 111) du logement,
un organe obturateur (30, 130) du passage de sortie (11, 111), et
des moyens (32, 132P, 140) de maintien de l'organe obturateur (30, 130) dans une position
d'obturation du passage de sortie (11, 111) tant qu'une pression externe est inférieure
à une valeur de seuil prédéterminée.
2. Cartouche selon la revendication 1, dans laquelle les moyens de maintien (32, 132P,
140) sont agencés pour autoriser un recul de l'organe obturateur (30, 130) vers l'intérieur
du logement (10).
3. Cartouche selon l'une des revendications 1 et 2, dans laquelle l'organe obturateur
(30, 130) est associé à un joint d'étanchéité (40, 140).
4. Cartouche selon l'une des revendications 1 à 3, dans laquelle les moyens de maintien
sont constitués par une surface latérale (31 P) de l'organe obturateur (30) prévue
pour coulisser avec frottement sur une surface homologue (4), de section transversale
constante, du passage de sortie (11).
5. Cartouche selon l'une des revendications 1 à 4, dans laquelle l'organe obturateur
(30) présente un gabarit transversal d'occupation (11G) comportant un appendice latéral
(32) débordant d'un gabarit de passage (11G) offert par le dit passage (11), l'appendice
(32) étant déformable pour rentrer à l'intérieur du gabarit de passage (11G) lorsque
la pression externe excède la valeur de seuil.
6. Cartouche selon l'une des revendications 1 à 5, dans laquelle les moyens de maintien
comportent un ressort de rappel.
7. Cartouche selon l'une des revendications 1 à 6, dans laquelle l'organe obturateur
comporte un appendice anti-retournement (35) interne au logement (10), l'organe obturateur
(30) avec l'appendice (35) présentant une longueur d'encombrement supérieure à toute
longueur libre dans le logement (10).
8. Cartouche selon l'une des revendications 1 à 7, dans laquelle il est prévu des moyens
d'entretoise (34) agencés pour empêcher un retour de l'organe obturateur (30) en direction
du passage de sortie (11, 111).
9. Cartouche selon l'une des revendications 1 à 8, dans laquelle les moyens de maintien
comportent un élément de butée (140) constitué par au moins un secteur d'un élément
de surface tronconique de type rondelle Belleville dont un bord de plus grand diamètre
(141) est en appui anti-recul sur un épaulement (108) du passage (111) et dont un
bord opposé (142) constitue une butée pour un épaulement (132P) de l'organe obturateur
(130).
10. Cartouche selon les revendications 3 et 9 prises en combinaison, dans laquelle l'élément
de butée (140) constitue totalement une rondelle Belleville et constitue en outre
le joint d'étanchéité.
11. Cartouche selon l'une des revendications 1 à 10, dans laquelle le logement (10) comporte
un volume utile (14, 15), pour l'additif, et un volume mort (16) séparés par une paroi
(17) qui, au repos, présente un bombement (18) en direction du volume utile (14, 15),
pour ainsi le restreindre, et qui est agencée pour, sous l'effet d'une augmentation
de pression dans le volume utile (14, 15), retourner son bombement, en direction du
volume mort (16), pour ainsi engendrer une dépression dans le volume utile (14, 15)
par augmentation de celui-ci.
12. Cartouche selon l'une des revendications 1 à 10, dans laquelle le logement (10) comporte
une zone de paroi déformable (17) présentant une forme de repos bombée vers l'extérieur
et agencée pour, sous l'effet de la pression externe, prendre une forme bombée vers
l'intérieur du logement (10), pour ainsi repousser l'organe obturateur (30, 130) vers
l'extérieur.
13. Bonbonne d'extincteur à liquide, comportant des moyens de libération d'un gaz propulseur
mettant sous pression le liquide, et comportant une cartouche d'additif à mélanger
au liquide lors de l'utilisation, bonbonne caractérisée par le fait qu'il s'agit d'une cartouche (1) selon l'une des revendications 1 à 12.