Domaine de l'invention
[0001] L'invention concerne la récupération des émissions de composé organique volatil,
communément appelé "COV", et de leur chaleur intrinsèque, générées par une cuisson
dans une étuve.
[0002] L'invention s'applique, en particulier, au domaine de la peinture des carrosseries
automobiles, notamment la peinture des tôles dans des étuves.
Art antérieur et problème posé
[0003] La récupération de l'énergie dans le procédé industriel de peinture est une préoccupation
actuelle, notamment dans le cadre de la peinture des carrosseries automobiles. En
effet, le coût et les besoins en énergie sont en constante augmentation, parallèlement,
on s'oblige à diminuer les rejets en composé organique volatil dans l'atmosphère et
on est donc amené à rechercher des moyens de récupération d'énergie.
[0004] Différentes solutions actuelles permettent d'assurer le traitement de composé organique
volatil par l'intermédiaire de l'utilisation d'incinérations d'effluents d'étuves,
avec ou sans récupération d'énergie. Actuellement, seules les incinérations récupératrices
d'énergie sont proposées lors des nouveaux projets ou pour de nouvelles installations
de cuisson en étuve.
[0005] D'autre part, il est connu d'utiliser, dans le cadre des échangeurs de chaleur, le
principe des roues thermiques pour récupérer de l'énergie dans un flux chargé. Si
ce moyen permet de récupérer l'énergie des étuves, il a, cependant, un faible pouvoir
de récupération des émissions de composé organique volatil, générées par la cuisson
en étuve des peintures ou des mastics utilisés pour recouvrir les parties de carrosserie
automobile.
[0006] Notamment, il est connu du document
DE 43 33 792 un procédé de séparation de composés organiques provenant de l'enduction de tissu
avec du caoutchouc et une installation de traitement des vapeurs produites lors de
cette enduction. Les vapeurs sont condensées sur un échangeur de chaleur rotatif à
axe horizontal. Le flux de gaz chargé de composés issus du caoutchouc est refroidi
à contre courant par un flux d'air froid, jusqu'à obtenir, au niveau de l'échangeur,
la température de condensation des composés précités.
[0007] Cependant, dans ce document, le procédé ne comporte pas de récupération des calories
transmises au flux d'air frais au niveau de l'échangeur thermique.
[0008] Le but de l'invention est de remédier à l'ensemble des inconvénients ci-dessus en
proposant de réaliser conjointement la récupération d'énergie et le traitement de
l'air contenant le ou les composés organiques devant être rejetés dans l'atmosphère,
notamment en utilisant une roue thermique.
Résumé de l'invention
[0009] Un premier objet principal de l'invention est un procédé de récupération de chaleur
ou de piégeage de particules de composé organique volatil dans un flux d'air chaud
chargé en particules de composé organique volatil, issu d'une étuve de cuisson de
tôlerie de véhicules automobiles.
[0010] Selon l'invention, le procédé consiste à :
- faire traverser le flux d'air chaud chargé en composé organique volatil dans un échangeur
de chaleur, en l'introduisant sur la demi partie supérieure d'une des deux faces de
l'échangeur de chaleur ; et
- faire traverser à contre-courant un flux d'air neuf en l'introduisant sur une demi
partie inférieure d'une deuxième face de l'échangeur de chaleur, après avoir refroidi
le flux d'air neuf, dans le but de récupérer par gravité les condensats sortant de
l'échangeur de chaleur par la deuxième partie inférieure de la deuxième face de l'échangeur
de chaleur.
[0011] Dans le procédé selon l'invention, il est prévu que l'échangeur de chaleur soit du
type à roue thermique.
[0012] Dans ce cas, de préférence, la roue thermique tourne à une vitesse relativement lente
pour échanger un maximum de calories, par exemple de l'ordre de trois tours par minute.
[0013] Un deuxième objet principal de l'invention est un dispositif de récupération de chaleur
et de piégeage de particules de composé organique volatil utilisant le procédé précédemment
énoncé.
[0014] Selon l'invention, le dispositif comprend :
- un échangeur de chaleur ;
- un canal supérieur pour la circulation d'air chaud chargé en composé organique volatil,
placé de part et d'autre de la demi partie supérieure de l'échangeur de chaleur ;
- un canal inférieur pour la circulation du flux d'air neuf placé de part et d'autre
de la demi partie inférieure de l'échangeur de chaleur ;
- des moyens de récupération des condensats, placés en dessous du canal inférieur ;
et
- une batterie froide placée dans le canal inférieur, en amont de l'échangeur de chaleur,
lesdits moyens de récupération des condensats étant placés entre l'échangeur de chaleur
et la batterie froide.
[0015] Il est prévu que l'échangeur de chaleur soit une roue thermique à axe de rotation
horizontal.
[0016] Dans ce cas, la roue thermique est avantageusement constituée de matériaux conducteurs
de la chaleur.
[0017] De préférence, ledit matériau conducteur est un film métallique ondulé avec une surface
d'échange importante.
Description détaillée d'une réalisation de l'invention
[0018] L'invention et ses caractéristiques techniques seront mieux comprises à la lecture
de la description suivante, qui est accompagnée d'une figure unique représentant donc
le dispositif selon l'invention.
[0019] Sur la figure unique, on distingue deux paires de flèches. Une première paire de
flèches, symbolise un flux d'air, allant de gauche à droite sur la figure, et qui
est un flux d'air chaud chargé en composé organique volatil 1, notamment issu d'une
étuve de cuisson de tôlerie de véhicules automobiles. Ce flux d'air chargé en composé
organique volatil 1 est canalisé dans un canal supérieur 2, délimité symboliquement
par deux tôles supérieures 3 et deux tôles mitoyennes 4, placées en dessous des tôles
supérieures 3.
[0020] En correspondance, la deuxième paire de flèches symbolise un flux d'air neuf 5 circulant
de droite à gauche sur cette figure, c'est-à-dire à contre-courant du flux d'air chaud
chargé en composé organique volatil 1. Ce flux d'air neuf circule dans un canal inférieur
6, représenté symboliquement par les deux tôles mitoyennes 4 et deux tôles inférieures
6 placées en dessous des deux tôles mitoyennes 4.
[0021] Entre les deux tôles supérieures 3, les deux tôles mitoyennes 4 et les deux tôles
inférieures 7 se trouve une roue thermique 10 équipée de son cadre. La roue thermique
10 est à axe horizontal et est constituée de matériaux conducteurs de la chaleur,
par exemple un film ondulé avec une surface d'échange importante. Les deux tôles mitoyennes
4 définissent donc non seulement le canal supérieur 2 et le canal inférieur 6, mais
obligent les deux flux à traverser respectivement une partie supérieure 10S de la
roue thermique 10 pour le flux d'air chaud chargé en composé organique volatil 1 et
une partie inférieure 10I pour le flux d'air neuf 5. De plus, en amont de la partie
inférieure 10I de la roue thermique 10 se trouve avantageusement une batterie froide
12 ou batterie de réfrigération destinée à rafraîchir l'air neuf du flux d'air neuf
5.
[0022] Dans le canal inférieur 6 de flux d'air neuf, de préférence entre la roue thermique
10 et la batterie froide 12, se trouvent des moyens de récupération des condensats
14 qui tombent par gravité en sortant par la partie inférieure 10I de la roue thermique
10, sur la face du côté de la batterie froide 12. Les solvants ou condensats récupérés
le sont sous forme liquide et peuvent être ensuite dirigés vers un bac de décantation
ou récupérés dans des fûts. La chute des condensats est symbolisée par la flèche verticale
13.
[0023] A titre d'exemple, l'air extrait d'une étuve de cuisson de carrosseries automobiles
est à une température de l'ordre de 150° et est chargé de solvant sous forme gazeuse.
Il constitue donc le flux d'air chaud chargé en composé organique volatil 1 de la
figure unique.
[0024] La roue thermique 10 est constituée de matériaux conducteurs, par exemple un film
métallique ondulé avec une surface d'échange importante. Elle est séparée en deux
secteurs. Une entrée de flux froid, à savoir le flux d'air neuf 5 et une sortie de
flux chaud chargé en composé organique volatil 1. Elle est donc utilisée pour récupérer
des calories du flux chaud chargé en composé organique volatil 1. La roue thermique
10 tourne à une vitesse relativement lente pour échanger un maximum de calories, par
exemple une vitesse de l'ordre de trois tours par minute. Le flux d'air neuf 5 est
à la température extérieure et traverse en premier la batterie froide 12 qui le refroidit.
Il pénètre ensuite dans la partie inférieure 10I de la roue thermique 10 et participe
à un échange d'une grande partie de chaleur emmagasinée dans la roue thermique 10.
Cette dernière permet donc une récupération en continu des calories contenues dans
le flux d'air chaud chargé en composé organique volatil 1.
[0025] Une telle installation peut avoir un gain de température du flux d'air neuf 5 d'environ
90°C. Dans le cas où la roue thermique 10 est installée sur un circuit d'air non incinéré,
les composés organiques volatils sous forme gazeuse sont condensés. Cette quantité
peut être estimée à 40 %, si on n'utilise pas de batterie froide 12 à l'entrée du
flux d'air neuf 1. Ce pourcentage de récupération d'énergie peut être augmenté, grâce
à la batterie d'air froide 12.
[0026] Une telle installation peut permettre un gain calorifique estimé sur le chauffage
d'une étuve de 600 kWh pour une extraction de 20 000 m
2/h. La consommation électrique de la batterie froide 12 est de 50 kWh. Concernant
le gain sur le relevé des composés organiques volatils, celui-ci peut être de l'ordre
de 200 à 300 g par véhicule.
[0027] Par ailleurs, dans le dispositif décrit ci-dessus, il n'y a pas, en aval de l'échangeur
de chaleur, de mélange entre l'air froid ayant été réchauffé par le passage sur l'échangeur
et l'air initialement chargé en composés organiques et qui a été refroidi sur l'échangeur.
Le fait de ne pas avoir de mélange en sortie évite, notamment, les problèmes liés
à la re-vaporisation.
[0028] De même, le gaz refroidi réchauffé après passage sur l'échangeur de chaleur est utilisé
comme comburant et/ou pour le chauffage de l'étuve. La température de l'air entrant
dans l'étuve étant plus élevée, il en résulte un gain d'énergie qui existe même lorsque
l'air frais entrant est refroidi en amont de l'échangeur de chaleur.
[0029] L'invention permet donc de récupérer de l'énergie issue de l'énergie sortant de l'étuve
de cuisson de carrosseries automobiles, mais également de récupérer les émissions
de composé organique volatil, notamment gazeuses, en les transformant en grande partie
sous la forme de condensats plus ou moins liquides. Cette solution ne permet pas de
supprimer totalement tous les solvants dégagés par l'étuve, mais contribue largement
à réduire le pourcentage de composés organiques volatils dans les usines de peinture
de carrosseries automobiles et également contribue à réduire les émissions de gaz
à effet de serre.
1. Procédé de récupération de chaleur et de piégeage de particules de composés organiques
volatils dans un flux d'air chaud chargé en particules de composé organique volatil,
issu d'une étuve de cuisson de tôlerie de véhicules automobiles,
caractérisé en ce qu'il consiste à :
- faire traverser le flux d'air chaud chargé en composé organique volatil (1) dans
un échangeur de chaleur (10), en l'introduisant sur la demi partie supérieure (10S)
d'une des deux faces de l'échangeur de chaleur (10) ; et
- faire traverser à contre-courant un flux d'air neuf (5) en l'introduisant sur une
demi partie inférieure (10I) d'une deuxième face de l'échangeur de chaleur (10), après
avoir refroidi le flux d'air neuf (5), dans le but de récupérer par gravité les condensats
sortant de l'échangeur de chaleur (10) par la deuxième partie inférieure (10I) de
la deuxième face de l'échangeur de chaleur (10).
2. Procédé selon la revendication 1,
caractérisé en ce que l'échangeur de chaleur est du type à roue thermique (10).
3. Procédé selon la revendication 2,
caractérisé en ce que la roue thermique (10) tourne à une vitesse de l'ordre de trois tours par minute.
4. Dispositif de récupération de chaleur et de piégeage de particules de composé organique
volatil dans un flux d'air chaud, issu d'une étuve de cuisson de tôlerie de véhicules
automobiles, pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications
précédentes,
caractérisé en ce qu'il comprend :
- un échangeur de chaleur (10) ;
- un canal supérieur (2) pour la circulation du flux d'air chaud chargé en composé
organique volatil (1), placé de part et d'autre de la demi partie supérieure (10S)
de l'échangeur de chaleur (10) ;
- un canal inférieur (6) pour la circulation du flux d'air neuf (5) placé de part
et d'autre de la demi partie inférieure (10I) de l'échangeur de chaleur (10) ;
- des moyens de récupération des condensats (14), placés en dessous du canal inférieur
(6) ; et
- une batterie froide (12) placée dans le canal inférieur (6), en amont de l'échangeur
de chaleur (10), lesdits moyens de récupération des condensats (14) étant placés entre
l'échangeur de chaleur (10) et la batterie froide (12).
5. Dispositif selon la revendication 4,
caractérisé en ce que l'échangeur de chaleur est une roue thermique (10) à axe de rotation horizontal.
6. Dispositif selon la revendication 5,
caractérisé en ce que la roue thermique (10) est constituée de matériaux conducteurs de la chaleur.
7. Dispositif selon la revendication 6,
caractérisé en ce que ledit matériau conducteur est un film métallique ondulé avec une surface d'échange
importante.