[0001] Le domaine de l'invention concerne les techniques de construction. Plus précisément,
l'invention concerne une technique de fabrication d'éléments de construction comprenant
un mur partiellement préfabriqué en usine associant trois matériaux : des connecteurs
en matériau composite liant deux peaux de béton armé, la peau extérieure pouvant être
recouverte d'un matériau isolant. L'espace central est complété par un béton coulé
sur chantier. Cet ensemble étant désigné par les termes « mur à coffrage intégré isolant».
[0002] Dans le domaine de l'invention, on connaît notamment deux types d'éléments de construction
:
- les murs « sandwich » ;
- les murs à coffrage intégré désignés par la suite par « MCI ».
[0003] Les murs « sandwich » sont des éléments constitués essentiellement de deux peaux
bétons entre lesquelles une plaque en matériau isolant est placée. Les peaux sont
plaquées contre la plaque isolante.
[0004] Un mur « sandwich » est fabriqué de la façon suivante :
- on coule une première peau de béton sur un plateau coffrant ;
- on met en place l'isolant que l'on fixe au béton frais à l'aide de punaises plastiques
;
- on vient ensuite positionner les armatures de la seconde peau avant de couler la seconde
peau de béton sur l'isolant ;
- la finition de cette seconde peau béton est finie par talochage.
[0005] La technique des murs « sandwich » présente plusieurs inconvénients parmi lesquels
:
- ils ne sont pas auto-stables : il est en effet nécessaire de prévoir, au moment de
la construction, un assemblage mécanique ;
- de par les joints d'assemblage, ils ne sont pas étanches à l'air et à l'eau : il est
nécessaire de prévoir des appareillages complémentaires de joints rigides ou souples
pour assurer leur étanchéité ;
- ils ne permettent pas d'optimiser le transport, du fait des tonnages importants qu'ils
représentent ;
- ils ne répondent pas actuellement aux attentes des professionnels du domaine de la
construction en matière de mise en oeuvre de béton architectonique ;
- les connecteurs de liaison pour la plupart en inox, sont conducteurs thermiques ;
de plus, ils n'apportent pas les garanties mécaniques de résistance attendues du fait
de leur pose effectuée manuellement ;
- les connecteurs n'apportent pas une garantie d'enrobage de leur extrémité dans le
béton : en effet, ils sont posés en aveugle au travers de l'isolant préconisé (polystyrène
extrudé) et on ne s'entoure que d'une règle de préconisation (mouvement manuel) pour
assurer l'enrobage. De plus, le perçage de la plaque isolante (pour le passage des
connecteurs) n'est pas optimisé pour assurer une étanchéité une fois les connecteurs
complètement enfoncés dans l'isolant.
[0006] Les murs à coffrage intégré (MCI) sont des éléments de construction constitués de
deux peaux en béton liées l'une à l'autre et maintenues écartées l'une de l'autre
par des écarteurs aciers dit "raidisseur", traditionnellement métalliques. Les deux
peaux ménagent donc entre elles un espace pour couler du béton, cette opération étant
effectuée une fois le mur à coffrage intégré installé sur site.
[0007] Le principe de fabrication des MCI est le suivant.
[0008] Les MCI sont fabriqués à l'aide d'un carroussel de base comprenant des plateaux coffrant
(ou « palettes ») qui se déplacent automatiquement devant des postes de travail pour
la pose de différents agrégats. Les palettes constituent des moules dans lesquels
du béton est coulé pour réaliser les peaux béton. Ainsi, une première peau béton est
coulée. Les raidisseurs, généralement en acier, servent à assurer après séchage une
liaison mécanique avec la deuxième peau. Pour ce faire, la première peau est séchée,
ensuite est soulevée par un système de levage adapté en vue d'être retournée. La deuxième
peau béton fraîchement coulée est présentée sous la première peau suspendue avec les
raidisseurs présentés de telle sorte que leur extrémité libre soit présentée en regard
de la deuxième peau, afin d'en noyer une extrémité dans la deuxième peau. Des entretoises
de hauteur assurent entre les deux peaux les hauteurs fonctionnelles nécessaires.
Une fois les deux peaux reliées, l'ensemble est envoyé au séchage pour obtenir un
ensemble constituant, en d'autres termes, un MCI.
[0009] On peut prévoir la mise en place d'un panneau isolant sur l'intérieur de la plaque
extérieure afin de proposer un mur isolé à coffrage intégré. Le principe de fabrication
restant le même que pour le mur à coffrage intégré simple sous réserve de remplacement
desdits raidisseurs par des connecteurs.
[0010] Les MCI présentent de nombreux avantages par rapport aux murs « sandwich », parmi
lesquels :
- les MCI sont autoportants ;
- pour une même épaisseur de murs finis, les MCI sont moins lourds à transporter que
les murs « sandwich » et permettent donc de réduire les coûts de transport.
- le bétonnage sur site du vide des murs MCI assure l'étanchéité à l'eau, à l'air. Il
assure les liaisons mécaniques de murs MCI entre eux et rend donc l'ensemble monolithique.
[0011] La liaison mécanique des connecteurs avec les peaux du MCI, ainsi que le maintien
de cette liaison mécanique, doivent être assurés de façon optimisée pour garantir
la qualité des MCI fabriqués.
[0012] Or, en fonction des propriétés du béton (densité, liquidité...) au moment du plantage
des connecteurs, l'enrobage de ceux-ci par le béton peut sensiblement varier, au point
dans certains cas d'être insuffisant pour assurer une tenue optimale du connecteur
dans le béton une fois celui-ci séché. Cette difficulté apparaît en particulier lorsque
le béton a été vibré préalablement au plantage des connecteurs : dans la pratique,
il est en effet courant de constater que le connecteur n'est que partiellement enrobé,
la pénétration du connecteur dans le béton entraînant la formation d'une cavité qui
n'est pas comblée par une migration de béton lorsque celui-ci a été vibré.
[0013] Comme énoncé ci-dessus, il a récemment été proposé des MCI isolés, dans lesquels
une plaque de matériau isolant est mise en place contre l'une des peaux du mur à coffrage
intégré, dans l'espace entre les deux peaux.
[0014] Cette plaque isolante est rapportée sur la première peau béton, avant plantage des
connecteurs. Selon cette technique, on cherche à obtenir, pour la première peau béton,
une surface de réception de la plaque isolante présentant la meilleure planéité possible.
Une technique pour cela consiste à vibrer mécaniquement le béton de la première peau
béton.
[0015] Dans ce cas, le problème de la qualité de la liaison entre les connecteurs et le
béton de la première peau est accentué par le fait que la mise en place des connecteurs
s'effectue « en aveugle », c'est-à-dire au travers de la plaque isolante.
[0016] Actuellement, le plantage des connecteurs est effectué manuellement, et il n'est
pas possible de garantir, en procédant ainsi, un bon enrobage des connecteurs par
le béton de la première peau.
[0017] De plus, les canaux permettant le passage des connecteurs dans la plaque isolante
sont réalisés avec des techniques engendrant la formation de copeaux de matériaux
isolants susceptibles de se déposer sur le béton de la première peau et, par la suite,
de nuire à l'esthétique de la peau béton extérieure.
[0018] L'invention a notamment pour objectif de pallier ces inconvénients de l'art antérieur.
[0019] Plus précisément, l'invention a pour objectif de proposer un procédé de fabrication
d'un mur à coffrage intégré isolant qui permette d'améliorer l'enrobage des connecteurs
dans les peaux béton constituant le mur à coffrage intégré isolant.
[0020] L'invention a également pour objectif de fournir un tel procédé qui soit adapté au
plantage « en aveugle » des connecteurs dans la première des peaux coulées du MCI,
ceci dans le cas de la fabrication d'un MCI isolé selon laquelle une plaque de matériau
isolant est mise en place sur la première peau avant plantage des connecteurs.
[0021] L'invention a aussi pour objectif de fournir un tel procédé qui, lorsqu'il est appliqué
à la fabrication d'un MCI isolé, évite la formation de copeaux de matériaux isolants
susceptibles de nuire à la liaison entre la plaque isolante et la première peau et
à son esthétique.
[0022] Ces objectifs, ainsi que d'autres qui apparaîtront par la suite, sont atteints à
l'aide d'un procédé de fabrication d'un mur à coffrage intégré du type comprenant
deux peaux béton délimitant entre elles un espace de coulée de béton, lesdites peaux
étant reliées entre elles et maintenues écartées l'une de l'autre à l'aide de connecteurs,
ledit procédé comprenant les étapes de :
- coulée de béton pour la réalisation d'une première peau béton ;
- plantage d'une première extrémité desdits connecteurs dans ladite première peau ;
- séchage de ladite première peau ;
- coulée de béton pour la réalisation d'une deuxième peau béton;
- retournement de ladite première peau de façon à orienter lesdits connecteurs vers
le bas ;
- plantage de l'autre extrémité, dite deuxième extrémité, desdits connecteurs dans ladite
deuxième peau ;
- séchage de ladite deuxième peau.
[0023] Selon l'invention, le procédé comprend, consécutivement à ladite étape de plantage
desdits connecteurs dans ladite première peau béton, une phase de transmission d'ultrasons
dans ledit béton par l'intermédiaire desdits connecteurs en vue d'entraîner une mise
en vibrations dudit béton au voisinage de la première extrémité desdits connecteurs.
[0024] Ainsi, grâce à l'invention, on assure une très bonne qualité de maintien des connecteurs
dans le béton de la première peau, ceci y compris lorsque le béton présente une densité
importante, par exemple après avoir été vibré mécaniquement.
[0025] En effet, la transmission d'ultrasons dans le béton, par l'intermédiaire des connecteurs,
provoque une mise en vibration du béton au voisinage de la première extrémité des
connecteurs de façon particulièrement efficace, ceci se traduisant par une agitation
du béton de nature à entraîner un enrobage complet de la partie des connecteurs noyés
dans le béton.
[0026] En d'autres termes, la cavité classiquement engendrée par la pénétration des connecteurs
dans le béton densifié, autour de l'extrémité des connecteurs, est comblée par une
migration du béton en direction des connecteurs, ceci sous l'effet des vibrations
engendrées par les ultrasons.
[0027] Le résultat obtenu grâce à la technique selon l'invention s'avère particulièrement
intéressant dans le cas d'une mise en place des connecteurs « en aveugle », par exemple
lorsqu'ils sont introduits dans le béton de la première peau en passant au travers
d'une plaque de matériau isolant apportée au préalable sur le béton fraîchement coulé
de la première peau.
[0028] Selon une solution avantageuse, ladite phase de transmission d'ultrasons est réalisée
par mise en contact d'un outil de transmission d'ultrasons avec lesdites deuxièmes
extrémités desdits connecteurs.
[0029] Ainsi, avant séchage du béton de la première peau et avant plantage de la deuxième
extrémité des connecteurs dans la deuxième peau, on met à profit le fait que la deuxième
extrémité des connecteurs est librement et facilement accessible pour transmettre
des ultrasons jusqu'à la première extrémité noyée des connecteurs, le point d'entrée
des ultrasons étant constitué par la deuxième extrémité des connecteurs.
[0030] Dans ce cas, ledit outil est déplacé de connecteur en connecteur.
[0031] En procédant ainsi, il est possible de mettre en oeuvre un seul outil de transmission
d'ultrasons. On évite donc d'augmenter le coût de l'installation correspondante, ce
qui serait le cas dans un procédé prévoyant l'application simultanée d'ultrasons à
plusieurs connecteurs, voire à tous les connecteurs.
[0032] Selon un mode de réalisation préférentiel, le procédé comprend une étape de mise
en place d'un plaque isolante préalablement au plantage d'une première extrémité desdits
connecteurs dans ladite première peau, ladite plaque isolante étant positionnée de
façon à être traversée par lesdits connecteurs.
[0033] Le procédé selon l'invention permet donc la fabrication de MCI isolés de qualité
supérieure à ceux obtenus avec les techniques antérieures, malgré les contraintes
inhérentes à la présence de la plaque isolante, s'agissant notamment :
- la densité du béton de la première peau béton : pour garantir une planéité satisfaisante
de la surface de la première peau béton recevant la plaque isolante, le béton de la
première peau est vibré mécaniquement préalablement à la mise en place des connecteurs,
ce qui tend à engendrer le phénomène d'apparition de cavités autour de l'extrémité
noyée des connecteurs tel que mentionné précédemment (ce phénomène étant compensé
par la transmission d'ultrasons, avec un procédé selon l'invention, qui provoque l'enrobage
des extrémités noyées des connecteurs en faisant disparaître cette cavité) ;
- la mise en place « en aveugle » des connecteurs au travers de la plaque isolante.
[0034] Dans ce cas, le procédé comprend également une étape de perçage d'orifices dans ladite
plaque isolante formant des passages pour lesdits connecteurs, ladite étape de perçage
étant préférentiellement réalisée à l'aide d'un outillage à ultrasons.
[0035] Une telle technique de perçage permet la réalisation d'orifices dans la plaque isolante
sans enlèvement de matière, et par conséquent sans risque d'engendrer la formation
de particules ou de copeaux susceptibles de se déposer sur le béton de la première
peau béton lors de la mise en place de la plaque isolante sur cette première peau.
On évite donc que de telles particules s'intercalent entre la plaque isolante et la
première peau, au risque de dégrader la qualité de contact entre la plaque isolante
et la première peau ainsi que son aspect esthétique.
[0036] Ceci est permis par la technique de perçage à ultrasons selon laquelle les matériaux
isolants classiquement utilisés (tel le polystyrène ou le polyuréthane) se rétractent
sur eux-mêmes lors de la pénétration de l'outillage à ultrasons dans la plaque isolante.
[0037] Préférentiellement, le béton de ladite première peau est vibré mécaniquement avant
ladite mise en place de ladite plaque isolante.
[0038] Selon une autre caractéristique avantageuse de l'invention, le procédé comprend une
étape de mise en place d'armatures dans lesdites peaux accompagnée d'une étape de
mémorisation des emplacements desdites armatures dans lesdites peaux, ladite étape
de perçage étant avantageusement réalisée de façon à positionner lesdits orifices
en fonction des emplacements desdites armatures.
[0039] De cette façon, on évite de mettre en place les connecteurs en les positionnant de
façon hasardeuse, au risque que les connecteurs entrent en collision avec les armatures
noyées dans les peaux, interdisant alors leur pénétration jusqu'à une profondeur souhaitée.
[0040] L'invention concerne également une installation pour la mise en oeuvre du procédé
tel que décrit précédemment, comprenant :
- un poste de coulée de béton pour la réalisation d'une première peau ;
- un poste de plantage d'une première extrémité desdits connecteurs dans ladite première
peau béton ;
- un poste de séchage de ladite première peau béton ;
- un poste de coulée de béton pour la réalisation d'une deuxième peau béton ;
- un poste de retournement de ladite première peau béton de façon à orienter lesdits
connecteurs vers le bas ;
- un poste de plantage de l'autre extrémité, dite deuxième extrémité, desdits connecteurs
dans ladite deuxième peau béton ;
- un poste de séchage de ladite deuxième peau béton ;
- des moyens de transmission d'ultrasons dans ledit béton de ladite première peau par
l'intermédiaire desdits connecteurs en vue d'entraîner une mise en vibrations dudit
béton au voisinage de la première extrémité desdits connecteurs.
[0041] L'invention concerne aussi un connecteur pour la mise en oeuvre du procédé tel que
décrit précédemment, le connecteur étant réalisé en matériaux de résine de synthèse
renforcés en fibres de verre orientées longitudinalement.
[0042] Un tel connecteur est ainsi particulièrement adapté à la mise en oeuvre du procédé
selon l'invention, son renforcement en fibres de verre orientées longitudinalement
favorisant la transmission d'ultrasons d'une extrémité à l'autre du connecteur.
[0043] Selon une autre caractéristique avantageuse, le connecteur présente une surface extérieure
striée, avec des stries perpendiculaires à l'axe longitudinal dudit connecteur.
[0044] De telles stries contribuent à la bonne adhérence du connecteur dans le béton des
peaux du MCI, ces stries formant sur la surface extérieure du connecteur une force
d'opposition au retrait du connecteur à partir du béton.
[0045] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus clairement
à la lecture de la description suivante d'un mode de réalisation préférentiel de l'invention,
donné à titre d'exemple illustratif et non limitatif, et des dessins annexés parmi
lesquels :
- la figure 1 est une représentation sous forme d'un organigramme d'un procédé de fabrication
d'un MCI selon l'invention ;
- la figure 2 est une représentation schématique d'une étape de fabrication d'un MCI
selon l'invention ;
- la figure 3 est une vue en coupe d'un MCI fabriqué selon l'invention ;
- la figure 4 est une vue d'un connecteur pour la mise en oeuvre d'un procédé de fabrication
d'un MCI selon l'invention ;
- la figure 5 est une représentation schématique partielle d'une installation de fabrication
d'un MCI selon un mode de réalisation de l'invention.
[0046] En référence à la figure 1, on décrit un procédé de fabrication d'un mur à coffrage
intégré isolant (MCI) selon l'invention.
[0047] Un MCI est un élément de construction du type de celui décrit par la figure 3.
[0048] Tel qu'illustré par cette figure, un MCI comprend :
- une première peau 1 ;
- une deuxième peau 2 ;
- un connecteur 4 (figure 4), reliant les peaux 1 et 2 et maintenant celles-ci écartées
l'une de l'autre.
[0049] Le MCI de la figure 3 est illustré selon une coupe transversale verticale.
[0050] Le MCI peut être isolé. Dans ce cas, il comprend une plaque isolante 5, rapportée
entre les peaux 1 et 2, et plaquée contre l'une des peaux (ici contre la première
peau 1).
[0051] En outre, un MCI présente un espace 3 délimitant un volume de coulée destiné à être
comblé par du béton une fois le MCI installé sur le chantier.
[0052] Tel qu'illustré par la figure 1, un procédé de fabrication selon l'invention d'un
MCI comprend les étapes suivantes :
- une étape A au cours de laquelle du béton est coulé dans un plateau coffrant en vue
de réaliser la première peau du MCI ;
- une étape B au cours de laquelle les connecteurs sont plantés dans le béton encore
frais de la première peau, une première extrémité des connecteurs étant ainsi noyée
dans le béton de la première peau, tandis que la deuxième extrémité des connecteurs
fait saillie à l'extérieur du béton de la première peau (l'axe longitudinal des connecteurs
s'étendant perpendiculairement au plan de la première peau) ;
- une étape D de séchage de la première peau (à l'issue de laquelle le béton de la première
peau est donc sec, avec les connecteurs solidarisés à la première peau) ;
- une étape E de retournement de la première plaque de façon à orienter la deuxième
extrémité (noyée dans le béton de la première peau) des connecteurs vers le bas ;
- une étape F au cours de laquelle du béton est coulé dans un plateau coffrant en vue
de réaliser la deuxième peau du MCI ;
- une étape G de plantage de la deuxième extrémité des connecteurs dans la deuxième
peau ;
- une étape H de séchage de la deuxième peau, à l'issue de laquelle le béton de la deuxième
peau est sec, la deuxième extrémité des connecteurs étant par conséquent solidarisée
à la deuxième peau.
[0053] Selon le principe de l'invention, le procédé comprend en outre une étape C consistant
en une phase de transmission d'ultrasons dans le béton de la première peau, ceci par
l'intermédiaire des connecteurs, en vue d'entraîner une mise en vibration du béton
encore frais de la première peau, au voisinage de l'extrémité des connecteurs noyés
dans le béton de la première peau.
[0054] Bien entendu, cette phase de transmission d'ultrasons est réalisée consécutivement
à l'étape de plantage des connecteurs dans la première peau.
[0055] En référence à la figure 2, la transmission d'ultrasons par l'intermédiaire des connecteurs
est réalisée à l'aide d'un outil 6, en l'occurrence une tête de production ultrasonique,
mise en contact avec les extrémités des connecteurs opposée à celle noyée dans le
béton de la première peau.
[0056] Cet outil 6 est porté par un robot trois axes numérisés, qui déplace l'outil 6 de
connecteur en connecteur.
[0057] On note que l'extrémité des connecteurs avec lesquels l'outil 6 est amené en contact,
présente une forme pointue ou conique. Parallèlement, l'outil 6 présente une interface
de contact 60 présentant à son extrémité une cavité également de forme conique (avec
un angle de cône de 45°). Parallèlement, une carbonisation superficielle de la résine
du connecteur permet d'assurer le contact entre les fibres de verres et l'interface
de contact.
[0058] La transmission d'ultrasons est réalisée dans les conditions suivantes :
- l'outil de transmission des ultrasons a une forme creuse et conique à 45°pour assurer
un contact avec une des extrémités du connecteurs sans obligation d'un contact plane
qui obligerait à une perpendicularité d'une pièce relativement à l'autre. Le temps
de carbonisation n'est pas inférieur à 3 secondes.
[0059] Les ultrasons sont appliqués sur chaque connecteur pendant une durée de 3 à 5 secondes.
[0060] Selon une variante avantageuse, le procédé comprend en outre une étape A2 de mise
en place d'une plaque isolante, réalisée de telle sorte que cette plaque isolante
soit plaquée sur le béton encore frais de la première peau.
[0061] Préalablement à la mise en place de la plaque isolante sur la première peau béton,
cette dernière est vibrée mécaniquement (étape A1), ceci par une mise en vibration
(de façon connue en soi par l'homme du métier) des plateaux coffrants constitués par
une palette 7 et des rives de coffrage 71 (figure 2).
[0062] On note que la mise en place du panneau isolant est réalisée préalablement au plantage
des connecteurs dans la première peau béton, du panneau isolant étant par conséquent
positionnée de façon à être traversée par les connecteurs.
[0063] Préférentiellement, le procédé comprend également une étape de perçage d'orifices
dans le panneau isolant, chacun de ces orifices étant destiné à former un passage
pour un connecteur.
[0064] Selon une solution avantageuse, l'étape de perçage du panneau isolant est réalisée
à l'aide d'un outillage à ultrasons embarqué sur un robot trois axes numérisés. La
désintégration du matériau isolant (préférentiellement du polystyrène ou famille de
proquits équivalents) au diamètre voulu se fait ainsi sans déchets polluants, et la
précision de l'ordre du demi millimètre est alors garantie aussi bien dans les fonctions
d'étanchéité que pour obtenir un positionnement anti-collision au moment du retournement
de la palette.
[0065] Bien entendu, l'intégration du robot trois axes embarquant la technologie ultrasonique
est conçu de façon à prendre en compte une intégration aérienne des flux pour permettre
une logistique de transfert au poste de travail sans risque de détérioration du produit
en cours de fabrication.
[0066] A titre indicatif, la plaque isolante présente une épaisseur de 100 à 200 mm et est
réalisée en polystyrène ou polyuréthane expansé présentant une densité comprise entre
20 et 60 kg/m3.
[0067] Préférentiellement, la première peau est réalisée de façon à présenter une épaisseur
de 5 à 7 cm, et est coulée en deux étapes sur une palette préalablement enduite sur
toute sa surface avec une huile de décoffrage. La première coulée est effectuée avec
un béton de couleur 10. Cette première peau est ensuite vibrée mécaniquement. Puis
des armatures acier sont déposées sur cette peau. Une deuxième étape de coulée est
ensuite réalisée avec un béton gris auto-plaçant 11.
[0068] Selon une autre caractéristique du procédé de fabrication selon l'invention, l'étape
de mise en place des armatures acier dans la première peau (ainsi que dans la deuxième
peau) est accompagnée d'un repérage spatial de la position des armatures dans la peau,
et les coordonnées représentatives de la position des armatures sont transmises à
un poste informatique qui mémorise lesdites positions.
[0069] Parallèlement, l'étape de perçage de la plaque isolante est réalisée en fonction
et par la prise en compte des positions repérées et mémorisées par l'outil informatique,
de telle sorte qu'il soit évité de réaliser un perçage susceptible de déboucher au
niveau d'une position occupée par les armatures.
[0070] L'invention concerne également une installation pour la mise en oeuvre du procédé
qui vient d'être décrit. Une telle installation comprend :
- un poste de coulée de béton pour la réalisation d'une première peau ;
- un poste de plantage d'une première extrémité desdits connecteurs dans ladite première
peau ;
- un poste de séchage de ladite première peau ;
- un poste de coulée de béton pour la réalisation d'une deuxième peau ;
- un poste de retournement de ladite première peau de façon à orienter lesdits connecteurs
vers le bas ;
- un poste de plantage de l'autre extrémité, dite deuxième extrémité, desdits connecteurs
dans ladite deuxième peau ;
- un poste de séchage de ladite deuxième peau béton,
- des moyens de transmission d'ultrasons dans ledit béton de ladite première peau béton
par l'intermédiaire desdits connecteurs en vue d'entraîner une mise en vibrations
dudit béton au voisinage de la première extrémité desdits connecteurs.
[0071] En référence à la figure 5, on décrit une partie d'une installation pour la fabrication
d'un MCI selon un mode de réalisation dans lequel le MCI est isolé.
[0072] La partie de l'installation décrite correspond aux phases de préparation des panneaux
isolants, de mise en place des panneaux isolants sur des premières peaux des MCI,
de mise en place des connecteurs et de transmission d'ultrasons dans le béton de la
première peau une fois les connecteurs en place.
[0073] Selon une solution avantageuse du présent mode de réalisation, cette partie de l'installation
comprend :
- une partie haute H dans laquelle s'étendent les moyens pour la préparation des panneaux
isolants ;
- une partie basse B, séparée de la partie haute H par un plancher P, et dans laquelle
sont réalisées les phases de mise en place de panneaux isolants sur les premières
peaux des MCI, de mise en place des connecteurs et de mise en vibration par ultrasons
du béton de la première peau une fois les connecteurs en place.
[0074] Dans la partie haute H de l'installation, on prévoit la mise en oeuvre :
- d'un stock de panneaux isolants 5 ;
- d'un poste 51 de découpe à commande numérique au format souhaité des panneaux isolants,
les panneaux 5 étant transférés vers ce poste 51 par un opérateur ;
- d'un robot 52 de perçage sans copeaux des panneaux isolants 5, ceci à l'aide d'un
outillage à ultrasons.
[0075] Les panneaux découpés et percés sont ensuite transférés vers un poste de descente
53, à partir duquel les panneaux sont acheminés vers la partie basse B de l'installation,
ceci par l'intermédiaire d'un transbordeur suspendu 54.
[0076] En partie basse B de l'installation, les panneaux 5 découpés et percés sont déposés
sur la première peau béton des MCI, cette première peau étant acheminée en regard
du transbordeur suspendu par l'intermédiaire de palettes 7, ceci en vue d'être dirigés
vers un poste 8 de plantage d'une première extrémité des connecteurs dans la première
peau des MCI.
[0077] A ce poste 8, un opérateur est chargé de la pose des panneaux isolants percés et
de la pose des connecteurs (un stock 46 de connecteurs étant prévu au voisinage du
poste 8).
[0078] Une fois cette opération réalisée, les panneaux sont déplacés vers un poste 9.
[0079] A ce poste, un opérateur est chargé de l'opération de transmission de vibrations
ultrasonores dans la première peau du MCI, ceci par l'intermédiaire des extrémités
libres des connecteurs.
[0080] Pour ce faire, l'opérateur manipule un outil 6 de production ultrasonique relié à
un générateur de vibrations ultrasonores 62. On note que, selon une variante envisageable,
l'outil 6 peut être porté par un robot trois axes numérisé qui déplace l'outil de
connecteurs en connecteurs.
[0081] Une fois cette opération réalisée, les palettes 7 transportant la première peau,
le panneau isolant et les connecteurs, sont acheminées vers un poste de séchage, puis
un poste de retournement de façon à orienter le connecteur vers le bas.
[0082] En parallèle, la deuxième peau est coulée, puis acheminée vers un poste au niveau
duquel l'extrémité libre des connecteurs (désignée précédemment par « deuxième extrémité
», par opposition à la première extrémité dans la première peau) est plantée dans
la deuxième peau. L'ensemble est ensuite acheminé vers un poste de séchage de la deuxième
peau.
[0083] Un connecteur pour la mise en oeuvre du procédé selon l'invention est maintenant
décrit en référence à la figure 4.
[0084] Un tel connecteur est réalisé en un mélange de fibre de verre et de résine isophytalique,
par pultrusion.
[0085] Tel qu'illustré par la figure 4, un tel connecteur comprend un corps principal 4
présentant (à titre indicatif un diamètre de 15,8 mm), présentant à chacune de ses
extrémités :
- une pointe conique 41 ;
- une portion tronconique 42 s'étendant à partir de la pointe conique 41, avec un diamètre
décroissant à partir de la pointe conique 41 ;
- une deuxième portion tronconique 43 s'étendant à partir de la première portion tronconique
42 avec un diamètre croissant jusqu'à rejoindre le diamètre du corps 44.
[0086] Un tel connecteur présente, grâce à la pointe conique 41, un bon pouvoir de pénétration
dans le béton. De plus, les portions tronconiques 42, 43, de par leur conicité inverse,
ménagent aux extrémités du connecteur une cavité appelée "queue d'aronde" qui, une
fois enrobée par le béton, favorise le maintien du connecteur dans le béton.
[0087] De plus, le connecteur présente une surface extérieure striée avec des stries 441
orientées perpendiculairement à l'axe longitudinal du connecteur.
[0088] Le connecteur 4 présente en outre une bague 45 (présentant à titre indicatif un diamètre
de 50 mm et une épaisseur de 3 mm) assurant une obturation de l'orifice correspondant
ménagé dans la plaque isolante, limitant ainsi les transferts de laitance. Cette bague
45 garantit en outre la hauteur de positionnement du connecteur dans le béton, la
bague 45 venant en appui sur la surface de la plaque isolante (tel qu'illustré par
la figure 2).
[0089] De plus, une gravure 46 est réalisée sur le corps 44 du connecteur, un seul côté
du corps 44 par rapport à la bague 45, ceci en vue de procurer une information sur
le sens de pose du connecteur (mis en place manuellement sur la première peau béton).
1. Procédé de fabrication d'un mur à coffrage intégré du type comprenant deux peaux béton
délimitant entre elles un espace de coulée de béton, lesdites peaux étant reliées
entre elles et maintenues écartées l'une de l'autre à l'aide de connecteurs, ledit
procédé comprenant les étapes de :
- coulée de béton pour la réalisation d'une première peau béton ;
- plantage d'une première extrémité desdits connecteurs dans ladite première peau
;
- séchage de ladite première peau béton ;
- coulée de béton pour la réalisation d'une deuxième peau béton ;
- retournement de ladite première peau de façon à orienter lesdits connecteurs vers
le bas ;
- plantage de l'autre extrémité, dite deuxième extrémité, desdits connecteurs dans
ladite deuxième peau béton ;
- séchage de ladite deuxième peau béton,
caractérisé en ce qu'il comprend, consécutivement à ladite étape de plantage desdits connecteurs dans ladite
première peau béton, une phase de transmission d'ultrasons dans ledit béton par l'intermédiaire
desdits connecteurs en vue d'entraîner une mise en vibrations dudit béton au voisinage
de la première extrémité desdits connecteurs.
2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel ladite phase de transmission d'ultrasons
est réalisée par mise en contact d'un outil de transmission d'ultrasons avec lesdites
deuxièmes extrémités desdits connecteurs.
3. Procédé selon la revendication 2, dans lequel ledit outil est déplacé de connecteur
en connecteur.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans lequel une étape de
mise en place d'une plaque isolante est réalisée préalablement au plantage d'une première
extrémité desdits connecteurs dans ladite première peau, ladite plaque isolante étant
positionnée de façon à être traversée par lesdits connecteurs.
5. Procédé selon la revendication 4, comprenant également une étape de perçage d'orifices
dans ladite plaque isolante formant des passages pour lesdits connecteurs.
6. Procédé selon la revendication 5, dans lequel ladite étape de perçage est réalisée
à l'aide d'un outillage à ultrasons.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 4 à 6, dans lequel le béton de ladite
première peau est vibré mécaniquement avant ladite mise en place de ladite plaque
isolante.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, comprenant une étape de mise
en place d'armatures dans lesdites peaux béton accompagnée d'une étape de mémorisation
des emplacements desdites armatures dans lesdites peaux béton.
9. Procédé selon les revendications 5 et 8, caractérisé en ce que ladite étape de perçage est réalisée de façon à positionner lesdits orifices en fonction
des emplacements desdites armatures.
10. Installation pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications
1 à 9, comprenant :
- un poste de coulée de béton pour la réalisation d'une première peau béton ;
- un poste de plantage d'une première extrémité desdits connecteurs dans ladite première
peau béton ;
- un poste de séchage de ladite première peau béton ;
- un poste de coulée de béton pour la réalisation d'une deuxième peau béton ;
- un poste de retournement de ladite première peau béton de façon à orienter lesdits
connecteurs vers le bas ;
- un poste de plantage de l'autre extrémité, dite deuxième extrémité, desdits connecteurs
dans ladite deuxième peau béton ;
- un poste de séchage de ladite deuxième peau béton,
- des moyens de transmission d'ultrasons dans ledit béton de ladite première peau
béton par l'intermédiaire desdits connecteurs en vue d'entraîner une mise en vibrations
dudit béton au voisinage de la première extrémité desdits connecteurs.
11. Connecteur pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications
1 à 9, caractérisé en ce qu'il est réalisé en matériaux de résine de synthèse renforcés en fibres de verre orientées
longitudinalement.
12. Connecteur selon la revendication 11, caractérisé en ce qu'il présente une surface extérieure striée, avec des stries perpendiculaires à l'axe
longitudinal dudit connecteur.