[0001] L'invention concerne les mouvements d'horlogerie comportant des mécanismes d'alarme
ou de réveil, et en particulier de tels mouvements à remontage automatique comportant
de tels mécanismes d'alarmes vibrantes, ces mouvements étant destinés à équiper des
montres-bracelets, des montres de poche ou analogues.
[0002] Une montre bracelet commercialisée par la société Jaeger Lecoultre sous la référence
« Master Grand Réveil » comprend un mécanisme de réveil permettant à une alarme de
se déclencher automatiquement à un horaire prédéfini par l'utilisateur. Cette fonction
réveil est assurée par un mécanisme relié au mouvement qui comprend un barillet indépendant,
un système de réglage permettant de programmer l'heure de sonnerie, un système de
déclenchement relié au rouage de finissage du mouvement et actionnant le réveil à
l'heure prévue, et d'une sonnerie pour avertir le porteur. La sonnerie comprend d'une
part un timbre sur lequel un marteau vient frapper afin de générer un signal sonore
et d'autre part des moyens faisant vibrer la montre sans générer de signal sonore
audible. Un commutateur permet de sélectionner soit le déclenchement d'une alarme
sonore, soit d'une alarme silencieuse vibrante.
[0003] Une telle montre présente cependant des inconvénients. En effet, le mécanisme de
réveil comprend des éléments spécifiques au mode de fonctionnement du mécanisme en
mode d'alarme silencieuse qui augmente la complexité et l'encombrement de la structure.
De plus l'amplitude de la vibration est limitée.
[0004] La présente invention a pour but principal de remédier à un ou plusieurs de ces inconvénients
de l'art antérieur susmentionné en fournissant un mouvement d'horlogerie à remontage
automatique comportant un mécanisme d'alarme silencieuse vibrante utilisant avantageusement
des éléments du mouvement et permettant de produire une vibration de forte amplitude.
[0005] L'invention a également pour but de fournir un mouvement d'horlogerie comprenant
un tel dispositif d'alarme présentant une conception particulièrement simple et peu
coûteuse à mettre en oeuvre dans le mouvement.
[0006] A cet effet l'invention concerne un mouvement d'horlogerie comprenant une première
et une deuxième source d'énergie, la première source d'énergie étant couplée à une
masse oscillante par une première chaîne cinématique pour le remontage automatique
dudit mouvement, et la deuxième source d'énergie étant couplée d'une part à un dispositif
d'actionnement, et d'autre part à un élément vibrant par une deuxième chaîne cinématique
pour former un mécanisme d'alarme vibrante pouvant être déclenché à un horaire prédéterminé.
Le mouvement d'horlogerie est
caractérisé en ce que l'élément vibrant du mécanisme d'alarme vibrante est la masse oscillante.
[0007] Le mécanisme d'alarme vibrante obtenu présente l'avantage d'être simplifié, puisque
le balourd naturel de la masse oscillante du mécanisme de remontage automatique est
également utilisé pour générer la vibration de l'alarme. Il en résulte un gain de
place pour loger d'autres modules dans le boitier de la montre, comme par exemple
un module chronographe, sans nécessiter d'augmentation du calibre de la montre. Par
ailleurs, l'utilisation de la masse oscillante comme élément vibrant procure des vibrations
d'une plus grande amplitude qu'avec un élément vibrant traditionnel, d'une part, et
diminue d'autre part parallèlement le nombre de pièces à monter. Il en résulte un
assemblage plus facile et une diminution des coûts de fabrication pour une montre
comportant un tel mouvement.
[0008] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront clairement de
la description ci-après, en référence aux dessins annexés, dans lesquels :
- la figure 1 est une vue en perspective éclatée d'une partie du mouvement formant une
alarme vibrante selon un mode de réalisation préférentiel de l'invention;
- la figure 2 est une vue en perspective du mouvement de la figure 1 assemblé;
- la figure 3 est une vue de dessus du mouvement de la figure 1 en coupe au niveau du
support de la masse oscillante;
- la figure 4 est agrandissement de la vue en coupe du dispositif d'embrayage vu sur
la figure 3 ;
- la figure 5 est une vue de dessus du dispositif d'embrayage de la figure 4.
- la figure 6 est une vue en coupe sagittale du dispositif d'embrayage des figures 4
et 5.
- la figure 7 est une vue d'un support pourvu d'un élément générant un signal sonore,
destiné à recevoir une montre pourvue du mécanisme d'alarme de l'invention.
[0009] La figure 1 représente une vue en perspective éclatée d'un mouvement d'horlogerie
1 d'une montre bracelet selon une variante préférentielle de l'invention. Le mouvement
d'horlogerie 1 proposé associe un mécanisme d'alarme vibrante à un mouvement d'horlogerie
comprenant un mécanisme de remontage automatique, connu en soi de l'homme du métier.
Ce mécanisme de remontage automatique du mouvement 1 utilise la rotation d'une masse
oscillante 2 pour stocker de l'énergie mécanique dans un barillet 36 par l'intermédiaire
d'un rouage 31,32,34 constituant une chaîne cinématique 3 qui engrène sur le pignon
de masse 21 de la masse oscillante 2, lequel forme une roue dentée. Grâce au décalage
du centre de gravité de la masse oscillante 2 par rapport à son axe de rotation 211,
qui est aussi celui du pignon de masse 21, les mouvements du poignet de l'utilisateur
induisent une rotation de cette masse oscillante 2 par rapport au boîtier de la montre;
cette rotation de la masse oscillante 2 entraîne celle de la roue à rochet 33 du barillet
36, à la sortie de la chaîne cinématique. La rotation de la roue à rochet 33 remonte
le ressort à l'intérieur du barillet 36 et stocke ainsi de l'énergie mécanique qui
sera distribuée vers un rouage de finissage, non représenté, qui engrène sur les dents
du barillet 36. Selon le mode de réalisation préférentiel illustré sur la figure 1,
ce mécanisme de remontage est du type à remontage dans un seul sens, grâce la roue
inverseuse 31 dont le fonctionnement sera expliqué plus loin à l'aide notamment de
la figure 3. Les mobiles 32 et 34 sont des mobiles de réduction comportant chacun
une roue et un pignon solidaires et coaxiaux ; ils visent à établir un rapport d'engrenage
adéquat pour ajuster la vitesse de rotation à obtenir à la sortie du rouage 3 en fonction
de celle du pignon de masse 21.
[0010] Comme représenté sur la figure 1, la masse oscillante 2 est montée à rotation sur
un support 5 fixé à une platine 6, elle-même fixée dans le boîtier de la montre. La
roue d'inversion 31 est également montée à rotation sur le support 5, qui présente
des découpes adéquates de sorte que le pignon de masse 21 de la masse oscillante 2
s'engrène avec une première denture 311 de la roue d'inversion 31, tandis qu'une deuxième
denture 312 de la roue d'inversion 31 s'engrène avec la roue du mobile de réduction
32. La roue d'inversion 31 forme une « roue libre »: dans un premier sens de rotation
de la masse oscillante 2, la première denture du premier mobile 311 de la roue d'inversion
31 est accouplée à la deuxième denture du deuxième mobile 312 de cette roue d'inversion,
alors que dans le deuxième sens de rotation de la masse oscillante 2, la première
denture 311 de la roue d'inversion 31 est désaccouplée de la deuxième denture 312.
Le mobile de réduction 32 est monté à rotation par rapport au support 5, et le pignon
du mobile de réduction 32 s'engrène avec une roue d'un autre mobile de réduction 34,
monte à rotation sur un pont 35 solidaire de la platine 6.
[0011] Comme illustré sur la figure 1, le barillet 36 comprend une roue à rochet 33 montée
à rotation par rapport au pont 35, mais solidaire en rotation par rapport au moyeu
du barillet 36, et qui engrène avec le pignon du mobile de réduction 34 pour le remontage
automatique du mouvement. Toutefois, un remontage manuel du barillet est également
possible par l'intermédiaire de la roue de remontage 37, qui engrène également avec
la roue à rochet 33. La roue de remontage 37 est montée à rotation par rapport au
pont 35 et peut être mise en rotation par l'utilisateur qui veut effectuer un remontage
manuel de la montre par actionnement d'une tige ou d'une couronne munie d'une molette
de préhension extérieure (non illustrée). L'énergie stockée dans le ressort (non illustré)
du barillet 36 peut par conséquent être obtenue soit grâce à la rotation de la masse
oscillante 2, soit par remontage manuel.
[0012] Le mouvement 1 comprend également un mécanisme d'alarme vibrante 4, qui comprend
une source d'énergie 46, un dispositif d'actionnement 48, une chaîne cinématique 4
et un élément vibrant 2. Selon le mode de réalisation illustré par la figure 1, la
source d'énergie utilisée pour le mécanisme d'alarme vibrante est un deuxième barillet
46, indépendant du premier barillet 36 utilisé pour le rouage de finissage. Toutefois,
il est possible d'envisager une autre source d'énergie, par exemple électrique ou
électromécanique, pour alimenter le dispositif d'alarme vibrante de l'invention, et/ou
l'affichage normal de l'heure. Il est par exemple possible d'appliquer l'invention
à un mécanisme de type ETA Autoquartz, dans lequel l'énergie mécanique de la masse
oscillante est utilisée pour alimenter une génératrice, couplée à un accumulateur
qui fournit de l'énergie électrique à un moteur à quartz. Selon l'invention, le dispositif
d'actionnement est un cliquet 48, qui permet de verrouiller le barillet 46 en rotation
en dehors des horaires d'alarme, mais de le libérer précisément lors du déclenchement
de l'alarme à un horaire déterminé, de préférence réglable par l'utilisateur. Lorsque
l'alarme 4 se déclenche à un horaire prédéfini, le cliquet 48 pivote pour libérer
la rotation de la denture du barillet 46. Un dispositif de commande, non représenté
permet de faire pivoter le cliquet 48 entre une position de verrouillage, en dehors
de l'horaire l'alarme, et une position de dégagement durant l'horaire d'alarme.
[0013] L'élément vibrant du mécanise d'alarme vibrante est la masse oscillante 2, qui est
entraînée en rotation en sortie d'une chaîne cinématique 4 entraînée par la rotation
du barillet 46, et qui comprend de préférence un mécanisme d'embrayage 41, décrit
plus loin en référence aux figures 4 à 6. Le mécanisme d'alarme vibrante est destiné
à générer une vibration détectable au poignet de l'utilisateur; lorsque la montre
repose sur une surface dure, les vibrations générées par le mécanisme d'alarme feront
sautiller la montre ce qui provoquera un bruit lors des chocs avec cette surface.
[0014] Selon une variante préférentielle de l'invention, le mécanisme d'alarme vibrante
comprend un premier mobile de réduction 44, formé d'un pignon et d'une roue solidaires
en rotation, similairement aux mobiles de réduction 32,34 de la chaîne cinématique
3 associée au remontage automatique du mouvement. Toutefois, contrairement au mobile
34 illustré sur la figure 1, le pignon du mobile de réduction 44 est situé sous la
roue du même mobile et engrène directement avec la denture du barillet 46. Le mobile
de réduction 44 est monté à rotation sur un pont 45, solidaire de la platine 6 ; sa
roue engrène avec le pignon d'un deuxième mobile de réduction 42, monté également
à rotation sur le pont 45. La roue du mobile de réduction 42 est couplée à un dispositif
d'embrayage 41, qui comprend un premier et un deuxième mobile d'embrayage 411,412
agencés de telle sorte que la rotation du premier mobile entraîne la rotation du deuxième
mobile 412. La denture de la roue du mobile de réduction 42 engrène sur la denture
du premier mobile de réduction 411, tandis que la denture du deuxième mobile de réduction
412 engrène sur le pignon de masse 21 de la masse oscillante 2.
[0015] Selon le mode de réalisation préférentiel de l'invention, l'énergie stockée dans
le barillet 46 et libérée lors du déclenchement du mécanisme d'alarme est obtenue
par l'intermédiaire d'un mécanisme de remontage manuel. On peut distinguer en effet
une roue de remontage 47, située côte à côte par rapport à la roue de remontage 37
du barillet 36. Cette roue de remontage 47 engrène avec la roue de rochet 43 du barillet
46, et permet donc de remonter le ressort à l'intérieur du barillet. Les roues à rochet
43 et la roue de remontage 47 sont montées à rotation par rapport au pont 45. La roue
de remontage 47 peut être mise en rotation par l'utilisateur qui veut effectuer un
remontage manuel de la montre par actionnement d'une tige ou d'une couronne munie
d'une molette de préhension extérieure (non illustrée, similairement au mécanisme
de remontage manuel associé à la roue 37).
[0016] Lors du déclenchement de l'alarme, le cliquet 48 libère l'énergie stockée dans le
ressort du barillet 46 et met en rotation de la denture périphérique du barillet 46.
Selon un mode de réalisation préférentiel, l'énergie maximale emmagasinée dans le
barillet 46 et les rapports d'engrenage du rouage pour de la chaîne cinématique 4
qui entraîne le premier mobile d'embrayage 411 sont déterminés de telle sorte que
la masse oscillante 2, faisant office d'élément vibrant, tourne durant environ 15
secondes après le déclenchement de l'alarme. D'autre part, les rapports d'engrenage
des mobiles de réduction 42,44 pour déterminer le rapport des vitesses entre la rotation
du barillet 46 et celle de la masse oscillante sont calculés pour être environ cinq
fois plus petits que ceux utilisés dans la première chaîne cinématique 3 de remontage
automatique du mouvement 1, où il s'agit de déterminer le rapport des vitesses entre
le barillet fournissant la réserve de marche 36 et la masse oscillante. Ces rapports
ainsi que l'énergie qui peut être emmagasinée dépendra notamment du temps de vibration
désiré pour l'alarme, qui pourra de préférence être déterminé entre 10 et 20 secondes.
Selon un mode de réalisation préférentiel, le temps de vibration pourra être ajusté
par l'utilisateur, agissant sur la roue de remontage 47, grâce à la consultation d'une
jauge visuelle couplée au barillet 46, et qui détermine le niveau d'énergie stockée
dans ce barillet.
[0017] La figure 2 montre le mouvement 1 selon le mode de réalisation préférentiel de la
figure 1 lorsque toutes les pièces sont assemblées sur la platine 6. Seule la masse
oscillante 2 n'est pas visible afin de voir toutes les pièces qu'elle recouvrera une
fois fixée au pignon de masse 21. On ne voit ainsi que le support 5 de la masse oscillante
2. Comme illustré sur la figure 2, on peut voir que le pignon de masse 21 engrène
d'une part avec la roue inverseuse 31 et l'embrayage 41, et plus précisément le premier
mobile 311 de la roue d'inversion et le deuxième mobile 412 de l'embrayage 41. Le
fait que ces deux mobiles 311 et 412 engrènent directement avec le pignon de masse
fait qu'ils tournent toujours dans le même sens, opposé au sens de rotation de la
masse oscillante 2. Toutefois, le mobile 311 est un mobile menant, qui conduit au
remontage automatique du mouvement lorsque la masse oscillante tourne dans un sens
de rotation donné S1, tandis que le mobile 412 est un mobile mené, qui est actionné
en rotation lorsque l'énergie du barillet 46 est libérée, mais n'entraîne jamais la
rotation du deuxième mobile 411 du mécanisme d'embrayage. Selon ce mode de réalisation,
le sens de rotation S1 de la masse oscillante correspondant au remontage automatique
du mouvement 1 est choisi comme opposé au sens de rotation S2 de la masse oscillante
2 lors du déclenchement de l'alarme. Le fait que l'énergie mécanique du barillet 46
entraîne, par l'intermédiaire de la deuxième chaîne cinématique 4, la rotation de
ladite masse oscillante 2 dans le sens inverse de celui actionnant le remontage du
premier barillet 36 par l'intermédiaire de la roue inverseuse 31 permet de minimiser
le couple nécessaire à l'entraînement du pignon de masse 2 lors du déclenchement de
l'alarme, et par conséquent d'obtenir, pour une énergie donnée stockée dans le barillet,
une période de vibrations plus longue. Toutefois, selon un mode de réalisation alternatif,
il est possible également d'envisager que le déclenchement du mécanisme d'alarme permette
parallèlement d'effectuer le remontage automatique du mouvement 1; dans ce cas, l'énergie
- ou au moins une partie de l'énergie - stockée dans le barillet 46 serait alors transférée
dans le barillet 36 à chaque déclenchement d'alarme. Pour cette variante toutefois,
des pertes d'énergie sont à envisager et un gros couple est nécessaire pour s'assurer
que la masse oscillante 2 puisse être mise en rotation même lorsque le ressort du
barillet 36 est complètement remonté.
[0018] Sur la figure 2, les éléments numérotés 31,32 34 constituent la chaîne cinématique
de remontage automatique du mouvement 1, pour stocker l'énergie mécanique dans le
barillet 36. Pour un sens de rotation S1 donné, le premier mobile 311 de la roue inverseuse
entraîne en rotation le deuxième mobile 312, qui à son tour entraîne la roue d'un
premier mobile de réduction 32, monté sur un pont 35. Le pignon du premier mobile
de réduction 32, situé sous la roue du même mobile 32, entraîne la roue du deuxième
mobile de réduction 34, monté à rotation sur le même pont. Le pignon de ce deuxième
mobile de réduction 34, situé au dessus de la roue du même mobile 34, entraîne la
roue à rochet 33 du barillet. Comme indiqué précédemment dans la description, la roue
à rochet 33 du barillet 36 engrène aussi sur les dents de la roue de remontage 37,
pour remonter manuellement le mouvement 1. La deuxième chaîne cinématique 44,42,41
permet de transformer l'énergie du barillet 46 en rotation de la masse oscillante
2. On part cette fois-ci du barillet 46 qui, une fois mis en rotation dès que le cliquet
48 est dégagé d'une des dents de la denture, engrène avec le pignon du mobile de réduction
44 situé au dessous de la roue du même mobile visible sur les figures 2 et 3, et qui
est monté à rotation sur le pont 45. La roue du même mobile 44 engrène sur le pignon
du deuxième mobile de réduction 42, monté également à rotation sur le pont 45. La
roue de ce même mobile engrène avec la roue à cliquet inertiel 41, qui constitue un
mécanisme d'embrayage et sera décrit plus en détail à l'aide des figures suivantes.
La roue du mobile de réduction 42 engrène plus précisément sur un pignon 417, illustré
plus loin sur la figure 4, solidaire du premier mobile 411 du mécanisme d'embrayage
41, qui entraîne en rotation le deuxième mobile 412, qui constitue la sortie de cette
chaîne cinématique. Le deuxième mobile du mécanisme d'embrayage 412 engrène finalement
avec le pignon de masse 21 pour faire tourner la masse oscillante 2.
[0019] Contrairement au mécanisme de remontage automatique du mouvement 1 utilisant la chaîne
cinématique 3, la chaîne cinématique 4 permet donc de libérer l'énergie du barillet
46 et non pas d'en stocker dedans. Le rouage du mécanisme d'alarme ne possède donc
pas, comme celui associé au barillet 36, de mécanisme de remontage automatique, mais
seulement un mécanisme de remontage manuel. Pour ce faire, on utilise la roue de remontage
47, qui engrène sur la roue à rochet 43 du barillet 46, en actionnant par exemple
une molette externe, comme expliqué précédemment dans la description. Bien qu'aucun
mécanisme de remontage automatique ne soit prévu selon le mode de réalisation préférentiel
illustré, il sera toutefois possible d'en ajouter un, par exemple par l'intermédiaire
d'un rouage additionnel; ceci présentera toutefois l'inconvénient de nécessiter plus
de place dans le boîtier.
[0020] La figure 3 montre le mouvement de la figure 2 en coupe au niveau du support 5 de
la masse oscillante, afin de mieux montrer le fonctionnement du mécanisme d'embrayage
41 et l'intérieur de la roue inverseuse 31. Tous les autres éléments constitutifs
du mouvement sont identiques à ceux illustrés sur la figure 2. Comme indiqué précédemment,
la roue inverseuse 31 engrène avec le pignon de masse 21 de la masse oscillante 2,
mais n'actionne le remontage du mouvement 1 que pour un sens de rotation donné du
pignon de masse 21, illustré par le sens S1 sur la figure. La roue inverseuse comprend
un premier mobile entraînant 311 et un mobile 312 qui est entraîné par un système
à cliquet de type roue libre. En effet, des tenons sur lesquels sont montés des cliquets
313 sont fixés sur le premier mobile 311, tandis que des butées 315 sont formées à
la périphérie du deuxième mobile 312, qui est aussi solidaire d'un moyeu 314 en étoile
sur son axe de rotation. Les bras du cliquet 313 coopèrent avec le moyeu 314 et les
butées 315 de telle sorte qu'elles entraînent en rotation le deuxième mobile pour
le sens de rotation S1, et décliquètent dans le sens de rotation inverse S2.
[0021] Le mécanisme d'embrayage 41 utilisé selon le mode de réalisation préférentiel illustré
sur cette figure consiste en une roue à cliquet inertiel, dont on voit les éléments
suivant en coupe (NB : les références ci-après sont données en référence à la figure
4, qui en est un agrandissement) : un moyeu 415, au centre, associé au premier mobile
d'embrayage 411, sur lequel sont fixées des lamelles flexibles 414 aux extrémités
desquelles sont montées des masselottes 413. Lorsque le premier mobile d'embrayage
411 est entraîné en rotation par l'action du mobile de réduction 42 agissant sur le
pignon 417, les masselottes 413 sont attirées radialement vers l'extérieur. La flexibilité
des lames 414 permet à ces masselottes 413 de se déplacer radialement vers l'extérieur
; elles viennent alors en prise avec des butées 416 solidaires du deuxième mobile
d'embrayage, qui est alors entraîné en rotation. Pour des raisons de lisibilité, les
références ci-dessus des éléments constitutifs de la roue à cliquet inertiel n'ont
pas été ajoutées sur la figure 3, mais uniquement sur l'agrandissement de cette vue
en coupe est illustrée par la figure 4. Les figures 5 et 6, expliquées plus loin,
décrivent également en détail différentes vues de ce mécanisme d'embrayage 41.
[0022] Bien que selon le mode de réalisation préférentiel illustré, les deux éléments 31
et 41 engrènent directement avec le pignon de masse et aient ainsi le même sens de
rotation, on pourra aussi placer un rouage intermédiaire entre l'un d'eux et le pignon
de masse 21 pour inverser le sens de rotation de ces éléments l'un par rapport à l'autre
si nécessaire. Il est aussi possible d'envisager un rouage permettant d'effectuer
le remontage automatique du mouvement 1 pour les deux sens de rotation de la masse
oscillante, par exemple en engrenant une roue additionnelle sur le pignon de masse
21 d'une part, et sur une autre roue inverseuse 31' (non représentée) d'autre part,
similaire à la roue inverseuse 31, de telle sorte que quel que soit le sens de rotation
S1 ou S2 du pignon de masse, l'une des deux roues inverseuses 31 ou 31' procède toujours
au remontage automatique du mouvement : si la roue 31 est entraînante, le sens de
la roue inverseuse 31' engendrera un décliquetage du mobile entraîné, et réciproquement,
puisque les roues inverseuses 31 et 31' seraient alors toujours entraînées dans un
sens opposé. Ce mode de réalisation présente toutefois les mêmes inconvénients que
celui selon lequel le sens d'entraînement de la masse oscillante 2 par le mécanisme
d'alarme correspond à celui du remontage automatique du barillet 36 du mouvement,
à savoir que des pertes d'énergie sont à envisager pour entraîner le vibreur, d'une
part, et d'autre part que le couple à libérer par le barillet 46 doit être très grand
pour assurer le fonctionnement du déclenchement de l'alarme quel que soit l'état de
tension du ressort à l'intérieur du barillet 36.
[0023] La suite de la description traite des figures 4 à 6, qui montrent plus en détail
le fonctionnement de la roue à cliquet inertiel 41. La figure 4 est un agrandissement
de la figure 3 se focalisant sur ce mécanisme d'embrayage 41 que constitue la roue
à cliquet inertiel illustrée. On y distingue plus précisément le moyeu 415 au centre,
les lamelles 414, les masselottes 413, qui sont solidaires du premier mobile 411,
ainsi que les butées 416, solidaires du deuxième mobile 412, dont la denture externe
qui engrènera sur le pignon de masse 21 est représentée. Comme on le verra plus loin
à l'aide de la figure 6, les butées 416 et les dents du deuxième mobile d'embrayage
412 ne sont pas situées dans le même plan. La figure 5 montre précisément ce mobile
412, vu de dessus, et sa denture externe. A travers les alvéoles du mobile 412 on
peut distinguer les masselottes 413 et les lamelles flexibles 414. Le mécanisme d'embrayage
41 ainsi constitué est un mécanisme d'embrayage centrifuge, comprenant un cliquet
inertiel constitué par les lamelles 414 et les masselottes 413, solidaires du moyeu
415 du premier mobile d'embrayage 411. La prise avec les butées 416, solidaires du
deuxième mobile d'embrayage 412 n'ont en effet lieu que lorsque les lamelles 414 s'étendent
suffisamment sous l'effet de l'accélération radiale des masselottes 413, déterminée
par la vitesse de rotation du moyeu 415, qui est aussi celle du premier mobile 411.
Cette vitesse doit être supérieure à un seuil minimal pour garantir une extension
suffisante des lamelles 414 pour plaquer les masselottes contre les butées 416; elle
pourra être ajustée en calculant entre autres à bon escient les rapports d'engrenage
de la chaîne cinématique 4, et notamment ceux des mobiles de réduction 42,44.
[0024] Comme on peut le constater sur la figure 4, les butées 416 sont agencées dans la
roue à cliquet inertiel 41 de telle sorte que le premier mobile d'embrayage 411 n'entraîne
en rotation le deuxième mobile d'embrayage 412 que pour un sens de rotation donné
du premier mobile d'embrayage 411, qui est défini par le sens de rotation du barillet
46 lors de la détente du ressort. Les encoches sont en effet orientées de telle sorte
que la prise soit optimale lorsque le premier mobile 411 tourne dans le sens inverse
des aiguilles d'une montre. On pourra toutefois imaginer, dans une variante d'implémentation,
que les butées sont agencées de telle sorte qu'elles permettent une prise et un accouplement
en rotation du deuxième mobile 412 dans n'importe quel sens de rotation du premier
mobile 411, de telle sorte qu'une flexibilité maximale soit garantie pour le montage
du mécanisme d'embrayage et sont adaptation à tous types de mouvements 1 existants,
notamment en termes de platines 6, dentures de barillets 46, et orientation cliquets
48.
[0025] La figure 6 illustre une vue en coupe selon le plan A-A visible sur la figure 5 de
la roue à cliquet inertiel 41. On y distingue le pignon 417, sous le premier mobile
d'embrayage 411, ainsi que le moyeu 415 et les masselottes 413 solidaires de ce premier
mobile 411. Sur le dessus, formant une sorte de couvercle sur le premier mobile 411,
on peut voir le deuxième mobile 412 et les butées 416 au niveau des parois latérales
externes de la roue à cliquet inertielle 41. Il ressort clairement de cette figure
le caractère relatif menant-mené des mobiles 411 et 412 l'un par rapport à l'autre:
la rotation du premier mobile d'embrayage 411 entraîne la rotation du deuxième mobile
d'embrayage 412, mais la rotation du deuxième mobile d'embrayage n'entraîne jamais
celle du premier mobile d'embrayage 411. Par conséquent, lors des mouvements de la
masse oscillante 2 en dehors du déclenchement du mécanisme d'alarme, la rotation du
pignon de masse 21 n'entraînera que celle du deuxième mobile d'embrayage 412, sans
jamais aucune influence sur le reste de la chaîne cinématique 4.
[0026] On pourra noter que selon le mode de réalisation préférentiel de l'invention illustré
par les figures 1 à 6, la rotation de la masse oscillante 2 dans le sens S2 indiqué
sur les figures n'entraîne jamais le mécanisme de remontage automatique du mouvement
1 - impliquant la chaîne cinématique 3 - du fait de la présence de la roue inverseuse
31, et ce indépendamment du fait que la masse oscillante 2 soit menée, dans le cas
du déclenchement de l'alarme, ou menante, en dehors des horaires d'alarme où elle
peut tourner librement. D'autre part, durant l'utilisation de la montre en dehors
des horaires d'alarme, la rotation de la masse oscillante 2 n'a pas d'influence sur
le rouage du mécanisme d'alarme en dehors du deuxième mobile d'embrayage 412, et ce
quel que soit le sens de rotation, i.e. S1 ou S2. Une rétroaction de la masse oscillante
2 sur le barillet 46 peut être prévue, comme déjà indiquée précédemment dans la description,
pour par exemple procéder à un remontage automatique du mécanisme d'alarme. Toutefois,
une telle rétroaction nécessiterait en principe l'ajout de mobiles additionnels.
[0027] L'invention permet ainsi de générer une vibration d'un boîtier de montre contenant
le mécanisme d'alarme vibrante selon l'invention, et qui utilise la masse oscillante
2 du mécanisme de remontage automatique du mouvement 1. On pourra par ailleurs prévoir
d'amplifier la vibration générée par la rotation de la masse oscillante 2 par l'intermédiaire
d'un élément vibrant additionnel. Cet élément vibrant additionnel pourra par exemple
être relié au boîtier et disposé sur la course de la masse oscillante 2 de façon à
être heurté par la masse oscillante 2 durant son entraînement par le deuxième mobile
d'embrayage 412, i.e. lors du déclenchement de l'alarme. Le positionnement de cet
élément vibrant additionnel sera toutefois de préférence déterminé de telle sorte
qu'il n'ait aucune interaction avec la masse oscillante 2 en dehors du déclenchement
du mécanisme d'alarme, afin d'éviter le dérangement du remontage du barillet 36 par
la masse oscillante 2.
[0028] La montre comportant un mécanisme d'alarme vibrante selon l'invention pourra également
être associée à un dispositif d'horlogerie comprenant un support 7, illustré par la
figure 7 conformé pour recevoir cette montre. Le support 7 pourra comprendre un élément
générant un signal sonore 8, comme par exemple une clochette selon la variante illustrée,
ou encore un timbre, configuré pour émettre un son lorsque la montre est placée sur
le support 7 et que le mécanisme d'alarme vibrante est déclenché. Ainsi, l'utilisateur
pourra choisir entre un mode silencieux lorsque la montre est utilisée sans son support
et un mode acoustique lorsque la montre est utilisée sur son support 7, pour améliorer
le confort et les fonctionnalités d'usage.
LISTE DES REFERENCES
[0029]
1 |
Mouvement |
2 |
Masse oscillante |
21 |
Pignon de masse |
211 |
Axe de rotation du pignon de masse |
3 |
Chaîne cinématique pour le remontage automatique |
31 |
Roue d'inversion |
311 |
Premier mobile de la roue d'inversion |
312 |
Deuxième mobile de la roue d'inversion |
313 |
Cliquets fixés sur le premier mobile de la roue d'inversion |
314 |
Moyeu du deuxième mobile de la roue d'inversion |
315 |
Butées périphériques de la deuxième roue d'inversion |
32 |
Mobile de réduction |
33 |
Roue à rochet du barillet 36 |
34 |
Roue d'un autre mobile de réduction |
35 |
Premier pont solidaire de la platine |
36 |
Barillet du mouvement automatique |
37 |
Roue de remontage du barillet 36 |
4 |
Chaîne cinématique pour le mécanisme d'alarme vibrante |
41 |
Mécanisme d'embrayage |
411 |
Premier Mobile d'embrayage |
412 |
Deuxième mobile d'embrayage |
413 |
Masselottes |
414 |
Lames flexibles |
415 |
Moyeu du premier mobile d'embrayage |
416 |
Butées |
417 |
Pignon solidaire du premier mobile d'embrayage |
42 |
1er mobile de réduction |
43 |
Roue de rochet du barillet de l'alarme |
44 |
2e mobile de réduction |
45 |
Deuxième pont solidaire de la platine |
46 |
Barillet du mécanisme d'alarme vibrante |
47 |
Roue de remontage du barillet 46 |
48 |
Cliquet de retenue de la denture du barillet |
5 |
Support de la masse oscillante |
6 |
Platine |
7 |
Support de montre |
8 |
Elément générant un signal sonore |
1. Mouvement d'horlogerie (1) comprenant:
- une première source d'énergie (36), ladite première source d'énergie (36) étant
couplée à une masse oscillante (2) par une première chaîne cinématique (3) pour le
remontage automatique dudit mouvement (1);
- une deuxième source d'énergie (46), ladite deuxième source d'énergie (46) étant
couplée d'une part à dispositif d'actionnement (48), et d'autre part à un élément
vibrant (2) par une deuxième chaîne cinématique (4) pour former un mécanisme d'alarme
vibrante (46,48,4,2) pouvant être déclenché à un horaire prédéterminé;
ledit mouvement d'horlogerie (1) étant
caractérisé en ce que l'élément vibrant (2) dudit mécanisme d'alarme vibrante (46,48,4,2) est ladite masse
oscillante (2).
2. Mouvement d'horlogerie (1) selon la revendication précédente, lesdites première et
deuxième sources d'énergie étant deux barillets indépendants (36,46).
3. Mouvement d'horlogerie (1) selon la revendication 2, ledit barillet (46) dudit mécanisme
d'alarme vibrante étant verrouillé en rotation par un cliquet (48) en dehors des horaires
d'alarme, et libéré en rotation lors du déclenchement de l'alarme (4).
4. Mouvement d'horlogerie (1) selon l'une des revendications 2 ou 3, comprenant un mécanisme
de remontage manuel dudit barillet (46).
5. Mouvement d'horlogerie (1) selon l'une des revendications précédentes, ladite deuxième
chaîne cinématique (4) comprenant un mécanisme d'embrayage (41), ledit mécanisme d'embrayage
(41) comprenant un premier et un deuxième mobile d'embrayage (411,412), la rotation
dudit premier mobile d'embrayage (411) entraînant la rotation dudit deuxième mobile
d'embrayage (412).
6. Mouvement d'horlogerie (1) selon la revendication 5, dans lequel ledit mécanisme d'embrayage
(41) est un mécanisme d'embrayage centrifuge comprenant un cliquet inertiel (413,414)
solidaire du moyeu (415) dudit premier mobile d'embrayage (411), et venant en prise
avec des butées (416) solidaires dudit deuxième mobile d'embrayage (412).
7. Mouvement d'horlogerie (1) selon la revendication 5 ou 6, caractérisé en ce que ledit premier mobile d'embrayage (411) n'entraîne en rotation ledit deuxième mobile
d'embrayage (412) que pour un sens de rotation donné.
8. Mouvement d'horlogerie (1) selon l'une des revendications 5 à 7, ledit deuxième mobile
d'embrayage (412) engrenant avec le pignon de masse (21) de ladite masse oscillante
(2).
9. Mouvement d'horlogerie (1) selon la revendication 8, ladite première chaîne cinématique
(3) comprenant une roue inverseuse (31) engrenant avec ledit pignon de masse (21)
de ladite masse oscillante (2), ladite roue inverseuse (31) n'actionnant le remontage
dudit mouvement (1) que pour un sens de rotation donné dudit pignon de masse (21).
10. Mouvement d'horlogerie (1) selon la revendication 9, ladite deuxième source d'énergie
(46) et ladite deuxième chaîne cinématique (4) entraînant la rotation de ladite masse
oscillante (2) dans le sens inverse de celui actionnant le remontage de ladite première
source d'énergie (36) par ladite roue inverseuse (31).
11. Mouvement d'horlogerie (1) selon l'une des revendications 1 à 10, ladite deuxième
chaîne cinématique (4) comprenant au moins un mobile de réduction de vitesse (42,44).
12. Mouvement d'horlogerie (1) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel
l'énergie de ladite deuxième source d'énergie (46) et les rapports d'engrenage de
ladite deuxième chaîne cinématique (4) sont déterminés de telle sorte que ladite masse
oscillante (2) tourne durant environ 15 secondes après le déclenchement de l'alarme.
13. Montre comprenant un boîtier, et un mouvement d'horlogerie (1) selon l'une des revendications
précédentes logé dans ledit boîtier.
14. Dispositif d'horlogerie comprenant une montre selon la revendication 13 et un support
(7) conformé pour recevoir cette montre, le support comprenant un élément générant
un signal sonore (8) configuré pour émettre un son lorsque la montre est reçue par
le support (7) et que ledit mécanisme d'alarme vibrante (46,48,4,2) est déclenché.