DOMAINE DE L'INVENTION
[0001] L'invention concerne une structure textile tricotée permettant de dégager de la chaleur
lors de l'utilisation du produit. Les produits peuvent être utilisés dans des domaines
divers tels que l'habillement (vêtements professionnels, sport...), l'ameublement
(sièges de voiture, rideaux...), le matériel médical (orthèses, ceintures lombaires...),
le packaging, les géotextiles (antigel de chemin, route ou piste d'atterrissage, chauffage
dans le sol...).
[0002] Il peut aussi s'agir d'usages techniques tels que le matériel de réchauffage ou de
maintien en température pour des tuyaux ou canalisation de fluide divers, la protection
d'éléments mécaniques et électroniques contre les basses températures (dégivrage d'avion),
le réchauffage de solutions d'enduction ou de colle...
[0003] Cette liste est non limitative; l'application de l'invention est aussi envisagée
dans tous les domaines où une diffusion/convection de chaleur est recherchée en exposant
l'objet ou en enveloppant une partie d'un corps vivant ou inerte.
ETAT ANTERIEUR DE LA TECHNIQUE
[0004] Il a déjà été réalisé des matériaux plus ou moins souples, plus ou moins modelables
sur une forme, permettant d'assurer une protection thermique ou une capacité à réchauffer
en apportant une source de chaleur par effet Joule.
[0005] Ces matériaux sont en général réalisés par intégration, dans une structure hétérogène,
souvent multicouche, de résistances électriques sous forme de fils résistifs parcourant
la structure. Plus récemment, d'autres textiles ont été enduits d'une substance conductrice.
[0006] Cette solution présente les inconvénients suivants :
- concentrer l'émission de chaleur autour des résistances,
- rendre l'assemblage plus rigide,
- presque toujours perdre l'élasticité que l'on peut obtenir par un textile.
[0007] La chaleur n'est pas répartie de manière homogène dans toute la surface du textile
et la température s'élève d'autant plus que l'on est près du fil. Il est alors souvent
nécessaire d'utiliser une deuxième couche de textile évitant le contact entre le point
chaud et le corps à chauffer. Le fil conducteur est souvent composé d'éléments métalliques
plus rigide, ce qui diminue la souplesse du textile. L'ajout de fils métalliques à
un textile diminue de manière très significative la souplesse et la capacité d'extension
de celui-ci.
[0008] Le problème de la connectique se pose aussi pour ces tissus qui doivent être reliés
à une source d'énergie (transformateur, batterie ou autre) :
- soit ils sont connectés en un point ce qui n'assure pas une répartition uniforme de
l'intensité électrique et cela provoque l'apparition de zones plus chaudes que d'autres,
présentant même parfois des risques de points chauds (brûlure, incendie). On montre
clairement par thermographie que l'émission de chaleur n'est pas homogène.
- soit ils sont connectés par des éléments mécaniques ou filaires de faible résistance,
rapportés sur la structure, et qui répartissent l'intensité électrique (tresse, plaque).
[0009] Dans tous les cas, cela apporte une rigidité au produit final (perte de souplesse
au niveau des connexions), une augmentation de volume (épaisseur due aux replis du
tissu sur lui même et aux coutures). Ces solutions nécessitent aussi un travail supplémentaire
de mise en place qui en augmente le coût significativement.
EXPOSE DE L'INVENTION
[0010] L'invention apporte une solution nouvelle pour homogénéiser la chaleur et maintenir
la souplesse et l'élasticité du support textile.
[0011] L'invention concerne une structure textile réalisée par tricotage en technologie
à mailles jetées type chaîne ou Rachel. La structure est composée de plusieurs types
de fils ou de fibres utilisés simultanément, certains pouvant être isolants et d'autres
résistants. Le textile présente donc une résistance de chauffage par effet Joule.
[0012] L'invention réside en l'insertion du fil de connectique dans l'armature même du textile.
Plus précisément, la structure de l'invention comprend des fils chauffants résistifs,
assurant un dégagement de chaleur par effet Joule, reliés entre eux, en chaîne, en
trame ou en lisière par un ou plusieurs fils conducteurs de résistance très significativement
plus faible, intégrés dans l'armure elle-même du tricot au moment de la fabrication
et sans perte de souplesse significative du textile.
[0013] En d'autres termes, un fil de nature différente et très significativement plus conducteur
est introduit dans l'armure même du tricot et assure la connexion à la source d'énergie.
La répartition de l'intensité électrique du courant se fait alors de manière très
homogène grâce à un très bon contact entre les fils de connexion et les fils résistifs.
Les fils résistifs forment en effet des boucles autour des fils conducteurs, enserrant
complètement le fil et assurant un contact de parfaite qualité, nettement supérieure
à ce qui pourrait être obtenu par tissage par exemple.
[0014] Ces fils conducteurs répartissent uniformément l'intensité électrique dans tous les
fils résistifs ; il en résulte que la chauffe est très homogène sur toute la surface
du textile.
[0015] En effet, le textile chauffant peut être assimilé à un réseau de résistances tel
que présenté sur la figure 1.
[0016] Les résistances souhaitées R rendent le textile chauffant par effet Joule. Les résistances
kR correspondent aux résistances linéaires des fils ou des systèmes de connexion.
Ces résistances peuvent perturber l'homogénéité de diffusion de chaleur. D'autre part
il faut les minimiser afin de limiter les pertes inutiles.
[0017] On peut calculer par les lois électriques de base, la puissance dégagée par chaque
bande, c'est-à-dire par chaque fil résistif et par les fils de connexion. On fera
la démonstration sur une modélisation à trois bandes, mais cela peut être généralisé
à un nombre de bandes plus important ou à un textile continu.
[0018] Les calculs sur ce réseau de résistances montrent que la valeur de la résistance
kR ne doit pas dépasser 1/100
ème de la résistance R, sans quoi les trois bandes représentées sur la figure 1 ne chauffent
plus à puissance équivalente, et il se crée des points chauds sur les connexions d'alimentation.
[0019] Cette modélisation démontre l'intérêt d'avoir un fil très conducteur distributeur
de l'intensité électrique dans le textile La démonstration peut être portée à un nombre
quelconque de bandes chauffantes, ou même à un textile résistant, donc chauffant sur
toute sa surface.
[0020] Les fils conducteurs sont introduits en trame complète ou partielle en technologie
maille jetée (Chaîne ou Rachel) ou en tissage. Ils peuvent aussi être en chaîne en
technologie maille jetée dans diverses armures.
[0021] Ces fils conducteurs sont introduits avec un espacement correspondant à la taille
de l'article à réaliser grâce à une programmation électronique ou avec un pas inférieur
sous-multiple exact ou approximatif de la taille de l'article à réaliser.
[0022] On s'affranchit ainsi d'opération supplémentaire pour intégrer les connectiques.
En outre les fils conducteurs n'apparaissent pas en surface, réduisant de fait toute
surépaisseur
ou risques d'accrochage, puisqu'ils sont insérés dans l'armure même du tricot.
[0023] Par ailleurs, il a été constaté que les fils textiles résistifs ne sont pas toujours
homogènes quand à leur résistance, rendant difficile la reproductibilité des articles.
On observe par mesure des écarts de résistance le long desdits fils pouvant aller
jusqu'à 3 à 20 fois la valeur moyenne. La capacité des process de fabrication du fil
pour obtenir une résistivité homogène est parfois médiocre
[0024] Ces pics de résistance peuvent induire des points de surchauffe localisés ou l'annulation
de l'intensité électrique dans la branche si d'autres fils résistifs se trouvent en
parallèle.
[0025] Comme le montre la figure 2, il est alors possible de court-circuiter le pic de résistance
en plaçant des fils très conducteurs, qui jouent le rôle de droites équipotentielles.
On réalise alors un réseau de résistances avec davantage de points reliant les résistances,
ce qui permet une meilleure distribution de l'intensité électrique et donc de la puissance
thermique.
[0026] En conclusion, l'insertion dans la structure textile des fils de connexion (reliant
les fils résistifs chauffants à la source d'énergie) permet donc :
- d'homogénéiser la dissipation de chaleur,
- de faciliter la connexion à la source d'énergie sans surépaisseur, sans perte de souplesse,
et sans risque d'accrochage ;
- de réduire les risques de points de surchauffe localisés, susceptibles de générer
des risques de brûlures et d'incendie ;
- d'éviter le surcoût inhérent aux étapes supplémentaires de confection,
- de permettre l'utilisation des fils résistifs moins performants (variation de résistance)
par création d'équipotentielles intermédiaires.
DESCRIPTION DES DESSINS
[0027] La manière dont l'invention peut être réalisée et les avantages qui en découlent,
ressortiront mieux des exemples de réalisation qui suivent, donnés à titre indicatif
et non limitatif à l'appui des figures annexées.
[0028] Il est liminairement précisé que l'épaisseur des traits des figures n'est pas représentative
de celle des fils utilisés. Leur distinction (épaisseur, pointillés...) permet simplement
une meilleure différenciation des fils pour la compréhension des graphiques. De plus,
les pointillés ne sont pas à confondre avec une quelconque armure (laissé/pris ou
dessus dessous). Au-delà des types d'armure décrits, l'invention est applicable avec
de nombreuses armures choisies en fonction des propriétés recherchées.
La figure 1 déjà décrite représente schématiquement le principe de résistances électriques
mis en oeuvre par l'invention.
La figure 2 également déjà décrite illustre schématiquement le moyen de court-circuiter
les points chauds, susceptibles de se développer dans une structure textile chauffante.
Les figures 3 et 4 illustrent schématiquement deux méthodes connues de réalisation
de surface souple chauffante.
La figure 5A est une représentation schématique d'une structure tricotée simple de
type chaînette tramée, conformément à l'invention, dont la figure 5B est une illustration
schématique en détail.
Les figures 6A et 6B représentent schématiquement d'autres variantes de la structure
textile de l'invention.
La figure 6C tend à illustrer la mise en oeuvre de bandes chauffantes au sein de la
structure textile de l'invention.
La figure 7 représente schématiquement un tricot double fonture.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION :
[0029] L'invention consiste à intégrer des fils très conducteurs dans une armature textile
chauffante, composée de fils résistifs chauffants (d'une certaine résistance électrique)
et éventuellement aussi de fils électriquement isolants. L'insertion des fils conducteurs
dans l'armure même du textile permet une répartition optimisée de la diffusion de
chaleur par répartition très uniforme de l'intensité électrique qui circule dans les
différentes parties du textile. Les liaisons textiles de l'armure permettent à la
fois un contact électrique de très bonne qualité et la conservation des caractéristiques
propres au matériau souple.
[0030] Les exemples donnés ci-après ne sont pas limitatifs mais ont pour but de mieux identifier
les possibilités offertes par cette nouvelle technique.
[0031] Comme déjà indiqué, la structure textile de l'invention comporte deux ou trois types
de fils :
- 1. les fils conducteurs appelés aussi « fils de connexion », qui sont les fils reliant
la source d'énergie aux fils résistifs chauffants. Ces fils sont en général réalisés
en métal conducteur de type cuivre, argent ou tout autre métal ou alliage très conducteur,
par exemple le Monel®. Ce sont des fils métalliques mono ou multifilaments ou des
fils guipés dont l'un des constituants est métallique (par exemple : un guipage d'argent
sur une âme en caoutchouc pour des propriétés à la fois élastiques et conductrices).
- 2. les fils chauffants, qui sont des fils de résistivité suffisamment importante pour
produire une élévation de température sensible par effet Joule. Ces fils peuvent être
par exemple réalisés en polymère (polyamide, polyester...) intégrant, recouvert ou
enduit par un procédé quelconque (guipage, enduction ou tout autre procédé) d'une
partie de l'ordre du µm d'épaisseur, de métal conducteur (argent, inox, cuivre...).
Ces fils peuvent être aussi des fils issus d'un mélange particulier (par exemple d'acier
et d'inox).
- 3. Enfin éventuellement, les fils de liage ou « remplissage », sont des fils qui peuvent
être hétérogènes. On choisit soit des fils pour leur faible coût (polyester ou autre),
soit des fils pour leur touché (coton, soie), ou encore pour leurs propriétés mécaniques
(aramides), ou encore pour leur propriétés fongicides et anti-bactériennes. On peut
également utiliser des fils électriquement peu conducteurs et thermiquement conducteurs
afin de permettre un meilleur transfert de chaleur (par exemple des fils Polyamide
Argent). On peut, de manière générale, mettre en oeuvre tout autre fil ayant des caractéristiques
fonctionnelles particulières pour assurer une autre fonction typiquement une résistance
mécanique ou un caractère non feu.
Le choix de ces fils de liage ou remplissage dépend des autres fonctionnalités (hors
fonction chauffage) recherchées pour l'application finale. Le choix reste libre, la
seule condition imposée est qu'ils soient faiblement conducteur électrique sinon ils
doivent être analysé en fils résistifs dans le système.
[0032] Les différentes structures décrites à la suite sont donc caractérisées par le fait
que les trois types de fils font partie intégrante de l'armature de la surface textile.
Ni les fils conducteurs, ni les fils résistifs chauffants ne sont rajoutés à la surface
du textile ; ils n'ont donc pas besoin d'être fixés d'une quelconque manière (thermofixation,
couture, repliement, collage ou autres). Cela évite toute perte de souplesse du textile.
En outre, cela évite un coût et un temps de fabrication supplémentaires.
[0033] La structure textile de l'invention peut aussi être obtenue sur différents types
de machines textiles. L'armure peut être très simple comme très complexe, tel qu'un
tissu jacquard ou même un tissu double fonture par exemple de type poche dans le but
d'utiliser la fonction dessin ou poche pour le chauffage de la matière.
[0034] Les fils conducteurs sont impérativement intégrés dans l'armure. Leur résistance
se situe principalement entre 0,01 Ohm et 100 Ohms par mètre linéaire. La résistance
de ces fils est d'environ 10 à 10000 fois plus faible que celle des fils résistifs
chauffants de façon à assurer une très bonne répartition de l'intensité électrique
dans l'ensemble de la structure textile par les fils chauffants.
[0035] Les fils résistifs chauffants forment avec éventuellement les fils de liage, l'essentiel
de l'armure souhaitée. Leur résistance se situe principalement entre 50 Ohms et 20
000 Ohms par mètre linéaire.
[0036] En outre, les fils résistifs chauffants sont également susceptibles d'être enduits
d'un film polymère conducteur (par exemple par procédés d'enduction, extrusion ou
même de type sol-gel), permettant de parfaire la régularité du chauffage, ces procédés
fournissant une bonne homogénéité.
[0037] Les fils de remplissage ou de liage assurent le complément de l'armure pour jouer
simplement une fonction de remplissage ou apportent d'autres caractéristiques fonctionnelles.
Ces fils de remplissage peuvent aussi être choisis pour leur conductivité thermique
(par exemple polyamide argent) pour favoriser une diffusion de chaleur optimisée dans
l'ensemble du tissu.
[0038] L'insertion des fils conducteurs au contact des fils chauffants, dépendant du type
d'armure employé, permet dans tous les cas de favoriser un bon contact entre ces deux
types de fils, ce qui diminue les résistances de contact, diminue le risque de points
chauds, et favorise l'homogénéité de la chauffe. Cette qualité de contact assure l'uniformité
de répartition de l'intensité dans les fils résistifs chauffants, qui étant parallèles,
de longueur et donc de résistance équivalente, se comportent comme des résistances
montées en parallèle. La résistance des fils conducteurs est négligeable par rapport
à celle des fils résistifs chauffants.
[0039] Selon l'invention, la structure textile chauffante est obtenue par mise en oeuvre
de la technologie à mailles jetées type Rachel ou sur métier crochet. Dans cette technologie,
les possibilités sont importantes. En effet, parmi toutes les possibilités d'armure
à mailles jetées, on peut citer les exemples suivants :
- un tricot dont le fil de maillage est un fil résistif chauffant. Le fil de chaînette
est un fil de remplissage remplacé en lisière de pièce ou avec un pas sous-multiple
de la pièce à réaliser par un fil très conducteur ;
- une chaînette tramée faite d'un fil de liage (avec des propriétés spécifiques éventuelles)
reliant le fil de connexion (inséré en chaînette), au fil résistif chauffant (inséré
dans le sens chaîne), ou inversement ;
- une chaînette tramée où le fil de liage est le fil résistif chauffant et où un fil
de remplissage non conducteur est inséré en trame alternativement avec un fil conducteur
à une certaine fréquence.
[0040] Il peut être envisagé que le fil inséré en trame le soit une trame partielle.
[0041] De même, on peut envisager d'insérer une ou plusieurs couches de textile (tissé,
tricot, non tissé ou film) sur laquelle on dépose les fils de connectique et chauffants,
et par dessus lesquels on tricote, assemblant ainsi les fils du système chauffant
à un matériau souple déjà existant. Ce type de montage peut être réalisé sur une machine
de type Rachel avec insertion de « fleece », c'est-à-dire une surface continue par
exemple non-tissé, tissé
ou même film polymère. Le matériau obtenu forme ainsi un multicouche apportant plusieurs
fonctionnalités, et par exemple une résistance aux impacts (gilets pare-balles ou
autre...), une résistance au poinçonnement ou une filtration d'un géotextile, étanchéité
à l'eau, réverbération thermique ou encore simplement diffusion homogène de la chaleur.
[0042] Il est également possible de travailler en double fonture. L'intérêt est alors de
pouvoir chauffer la matière, par exemple un câble ou un conduit, de manière isolée
des autres et avec une plus grande surface de contact, le textile entourant l'objet
à chauffer.
[0043] Une autre possibilité consiste à insérer les fils de connectique dans les lisières
du tissu par exemple pour les pièces chauffantes de grande dimension de type couverture
chauffante ou zone de réchauffage au sol (piste d'atterrissage ou chemin d'accès).
Ils sont alors reliés aux fils résistifs chauffants et aux fils de base, permettant
ainsi la chauffe de la structure textile, mais les fils de connectique n'étant pas
présents au centre de la surface textile, on gagne encore en souplesse.
[0044] On peut jouer sur la répartition plus ou moins répétitive des fils résistifs chauffants
et des fils de connectique au niveau de l'armure. Au niveau de la surface textile,
on peut aussi jouer sur la présence continue ou répétée à intervalles réguliers de
bandes de fils résistifs chauffants. Ceci permet, lors de la fabrication de la structure
textile, d'orienter le textile vers un chauffage homogène, par bandes pré positionnées
afin de définir les zones de chauffe.
[0045] Ainsi, on a décrit en relation avec les figures 3 et 4 :
- un matériau composé de plusieurs couches assemblées par matelassage pour les couvertures
chauffantes par exemple, dans lequel est introduit un fil ou un câble résistif.
La diffusion de chaleur n'est pas homogène sur toute la surface et le matériau perd
ses qualités textiles de souplesse et d'éventuelle élasticité.
- un matériau composé de fils résistifs 202 introduits dans l'armure ou recouvert d'une enduction résistive, mais nécessitant
un mode de connexion en surface apporté à ce matériau sous forme de fil, de tresse
ou barre de connexion 203, (couture, replis, pince...) pour obtenir une répartition de l'intensité électrique.
- une variante peut consister à réaliser une connexion ponctuelle (par exemple avec
un bouton pression) si des fils résistifs sont aussi introduits en trame ou dans un
tricot, comme présenté en figure 4B, mais on comprend bien alors que l'intensité électrique
ne se répartit pas de façon égale et que l'on n'obtiendra pas un résultat thermographique
homogène.
[0046] La figure 5A est une représentation schématique d'une structure tricotée simple de
type chaînette tramée, dans laquelle on retrouve des fils dans le sens chaîne
501 et
503 et d'autres dans le sens trame
502 et
504. Le fil
504 est un fil très conducteur type cuivre, relié à l'alimentation, qui assure l'arrivée
du courant sur les fils résistifs chauffants
503, qui émettent la chaleur par effet Joule. Les fils
502 sont des fils insérés en trame qui peuvent être de plusieurs natures selon leur fonction
: ils servent de remplissage (type PES ou PP par exemple), ou encore à apporter des
propriétés mécaniques (type aramide).
[0047] La figure 5B met en évidence la qualité du contact réalisé entre le fil conducteur
504 et le fil résistif chauffant
503 qui est pris en maille et donc serré contre le fil conducteur, offrant une très bonne
connexion et conduction. En effet, la maille assure le tour du fil conducteur et est
en contact avec ce dernier selon toute la circonférence de sa section.
[0048] Bien évidemment, d'autres combinaisons sont possibles. En effet, on peut envisager
de réaliser la chaînette avec un fil résistif chauffant par exemple. Le choix des
fils est laissé à l'utilisateur selon les fonctionnalités recherchées et l'optimisation
économique de la réalisation.
[0049] La figure 6A représente une structure tricotée qui se différencie de la figure 5
par le fait que le fil résistif chauffant n'est pas inséré en chaînette mais est une
trame partielle. On retrouve donc les fils de chaîne
601 et de trame
602 qui forment la matrice. Le fil
603 à forte résistivité qui amène le pouvoir chauffant, constitue une trame partielle.
[0050] Cette armure permet aussi de mettre les fils conducteurs en chaîne aux extrémités
du de la structure ou selon un pas répétitif (fig 6B). En effet cette disposition
permet aussi par le fil conducteur beaucoup moins résistant d'avoir une très bonne
répartition de l'intensité dans les fils résistifs chauffants, qui forment eux-mêmes
un réseau homogène en résistance selon le sens trame.
[0051] Le fil résistif chauffant
603 peut ainsi former des bandes chauffantes à travers le textile (figure 6 C). Enfin,
le fil de conduction
604 reliant la source électrique aux résistances, c'est-à-dire aux fils résistifs chauffant
est inséré en trame. Il peut être inséré soit au niveau des extrémités du textile,
soit de manière régulière à travers la structure, facilitant ainsi sa découpe. Il
est à noter que la passe du fil
603 n'est qu'un exemple et que beaucoup d'autres possibilités sont à entrevoir.
[0052] La figure 7 représente une structure tricot double fonture. On crée ainsi un volume
dans la structure, dans lequel on peut introduire la matière à chauffer, comme par
exemple des tuyaux ou des canalisations. Tout type d'armure est envisageable s'il
respecte les conditions imposées par une structure double fonture. Dans l'exemple
donné, le fil
701 correspond au fil de connectique que l'on a placé aux extrémités, relié par des fils
résistifs chauffants
702 le tout maintenu dans l'armure (ou maintenu par liage) par le fil
703.
[0053] L'invention permet d'obtenir des structures ouvertes et stables en maille, telles
que par exemple des grilles ouvertes, typiquement de 5 x 5 mm, voire 10 x 10 mm, offrant
des capacités respirantes et perméables à l'air, et ce, à des prix de fabrication
réduits.
1. Structure textile chauffante tricotée
caractérisée :
■ en ce qu'elle est réalisée selon la technologie maille jetée de type chaîne ou Rachel ou selon
la technologie tissage sur métier crochets ;
■ et en ce que les fils chauffants résistifs, assurant un dégagement de chaleur par
effet Joule, sont reliés entre eux, en chaîne, en trame ou en lisière par un ou plusieurs
fils conducteurs de résistance très significativement plus faible, intégrés dans l'armure
elle-même du tricot au moment de la fabrication et sans perte de souplesse significative
du textile.
2. Structure textile chauffante tricotée selon la revendication 1, caractérisée en ce que les fils conducteurs sont introduits aux extrémités de ladite structure.
3. Structure textile chauffante tricotée selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisée en ce que les fils conducteurs sont en outre introduits au sein de la structure selon un pas
répétitif, de manière régulière ou non en chaîne ou en trame.
4. Structure textile chauffante tricotée selon l'une des revendications précédentes,
caractérisée en ce que les fils résistifs chauffants sont mis en contact dans l'armure du tricot au moment
de la fabrication du tricot à des fils conducteurs également constitutifs de l'armure
dont la résistance linéaire est significativement plus faible que celle de la surface
chauffante dans une proportion au moins supérieure à 10.
5. Structure textile chauffante tricotée selon l'une des revendications précédentes,
caractérisée en ce que les fils résistifs chauffants sont enduits d'un film polymère conducteur.
6. Structure textile chauffante tricotée selon l'une des revendications précédentes,
caractérisée en ce qu'elle intègre également des fils de remplissage, notamment réalisés en polyester, coton,
polyamides, ou tout autre fil ayant des caractéristiques fonctionnelles particulières
pour assurer une autre fonction typiquement une résistance mécanique ou un caractère
non feu.
7. Structure textile chauffante tricotée selon la revendication 6, caractérisée en ce que les fils de remplissage sont des fils sélectionnés pour leur bonne conduction de
la chaleur.
8. Structure textile chauffante tricotée selon la revendication 7, caractérisée en ce que les fils de remplissage sont constitués de polyamide/Ag.
9. Structure textile chauffante tricotée selon l'une des revendications précédentes,
caractérisée en ce qu'elle est associée par la technologie Rachel « fleece » à une couche d'un matériau
souple de type tissé, tricoté, non-tissé ou d'un film.
10. Structure textile chauffante tricotée selon l'une des revendications précédentes,
caractérisée en ce qu'elle est réalisée en double fonture apte à obtenir des textiles 3D, donnant directement
une enveloppe de chauffe.