[0001] La présente invention concerne un article de lingerie tricoté élastique fin, et notamment
un article chaussant.
[0002] L'invention concerne plus particulièrement un collant obtenu par tricotage. Il est
connu, par exemple par les documents
GB 1 427 777 et
EP 0 034 981, de fabriquer des collants en tricotant deux tubes sur un métier circulaire, en ouvrant
le haut de chaque tube le long d'une découpe sensiblement verticale et en assemblant
les deux tubes au niveau des bords desdites découpes de manière à former la partie
de culotte du collant. La partie de ceinture du collant est formée en cousant une
bande de ceinture rapportée ou plus traditionnellement par une double épaisseur de
tricot obtenue lors du tricotage lui-même et dont les dimensions et la texture varient
en fonction des caractéristiques de construction et d'épaisseur de la partie inférieure
à la ceinture. Dans le cas des collants classiques, cette texture est particulièrement
fine et élastique.
[0003] Ce type de construction de ceinture, s'il assure la fonction de maintien de manière
satisfaisante, procure en revanche de l'inconfort dû à une force importante (qui comprime
le ventre, marque la peau, ...) et présente un aspect inesthétique lié à la surépaisseur
trop importante inhérente à ces constructions connues (avec un inconvénient regretté
par les utilisatrices qui est de laisser voir la ceinture du collant sous les vêtements
et/ou de rouler).
[0004] On connaît par le document
EP 2 002 740 un article de lingerie, tel qu'un bas, dans lequel on vient fixer un manchon cylindrique
tel qu'une jarretière en dentelle, à la partie supérieure et extérieure du bas, en
la thermocollant à l'aide d'une bande d'adhésif peu large déposée périphériquement.
La constitution exacte de la partie supérieure du bas n'est pas décrite. La partie
décorative qui est ainsi collée n'est pas une partie hautement élastique et elle est
collée de manière à être relativement libre par rapport au bas, en dehors de la bande
étroite (1 cm) d'adhésif par laquelle elle est collée au bas.
[0005] On connaît aussi par le document
US 2008/0282451 un slip dont les ouvertures de jambe ou de ceinture sont pourvues d'une bande élastique
se présentant sous forme d'un tube aplati dont on vient thermocoller une des faces
sur le tricot. Il en résulte au niveau des ouvertures ainsi renforcées au minimum
trois épaisseurs de tricot qui risquent d'être inconfortables au porter.
[0006] Le but de l'invention est de proposer un nouveau type de ceinture, ou plus généralement
de bord de maintien, pour un article tricoté élastique fin, notamment un collant,
qui ne présente pas ces inconvénients, et soit au contraire très confortable au porter.
[0007] L'invention atteint son but grâce à un article de lingerie tricoté élastique fin,
présentant un corps tricoté dans un tricot fin et se terminant du côté d'une ouverture
par un bord de maintien élastique comprenant une partie tricotée de bordure dans la
continuité du tricot fin du corps et une bande de matière élastique thermocollée sur
ladite partie tricotée de bordure,
caractérisé en ce que ladite partie tricotée de bordure est constituée par une épaisseur unique de tricot
fin dont le poids surfacique est supérieur à celui du corps tricoté et supérieur ou
égal à 150 g/m
2 et présente un allongement à 15 Newton égal ou supérieur à 150%, et en ce que la
bande de matière élastique est elle-même un tricot élastique de poids surfacique compris
entre 180 à 210 g/m
2 qui présente un allongement à 15 Newtons de la bande supérieur à 130% et est thermocollé
sur ladite épaisseur unique de tricot élastique fin sur sensiblement toute sa hauteur.
[0008] L'invention concerne aussi un procédé de fabrication d'un article de lingerie tricoté
élastique fin, présentant un corps tricoté dans un tricot fin et se terminant du côté
d'une ouverture par un bord de maintien élastique comprenant une partie tricotée de
bordure dans la continuité du tricot fin du corps et une bande de matière élastique
thermocollée sur ladite partie tricotée de bordure,
caractérisé en ce qu'on utilise pour la partie tricotée de bordure une épaisseur unique de tricot fin
dont le poids surfacique est supérieur à celui du corps tricoté et supérieur ou égal
à 150 g/m
2 et présente un allongement à 15 Newton égal ou supérieur à 150%, et en ce qu'on utilise
pour la bande de matière élastique est elle-même un tricot élastique de poids surfacique
compris entre 180 à 210 g/m
2 qui présente un allongement à 15 Newtons de la bande supérieur à 130% et en ce qu'on
thermocolle ladite bande de matière élastique sur ladite épaisseur de tricot élastique
fin sur sensiblement toute sa hauteur.
[0009] Selon un aspect important du procédé de l'invention, on associe à la bande de matière
élastique un adhésif sous forme d'un film de matière synthétique associé à la bande,
d'une épaisseur inférieure à 100 µm, à une température d'association correspondant
ou légèrement supérieure au point de ramollissement de l'adhésif, puis on thermocolle
le complexe ainsi obtenu à une température de thermocollage qui peut être supérieure
à la température d'association mais qui reste inferieure à la température de fusion
du film d'adhésif.
[0010] Grâce à la légèreté et l'élasticité des matières tricotées utilisées pour l'invention,
et le fait qu'on ait en tout seulement deux épaisseurs de tricot fin au niveau de
la bordure (celui de la bordure proprement dite et celui de la bande élastique), celle-ci
est à la fois confortable au porter tout en assurant très bien sa fonction de maintien
sur le corps.
[0011] Avantageusement, la bande de matière élastique est un tricot élastique fin à base
de polyamide et d'élasthanne. Il s'agit de préférence d'une charmeuse (douce et dense
au porter) en polyamide incorporant, de préférence environ 20% d'élasthanne. L'allongement
à 15 Newtons (selon la norme BS 4952) de la bande élastique est supérieur à 130% et
par exemple compris entre 130% et 160%. La force de la bande à 80% d'allongement dans
le sens de la longueur, est avantageusement de 220 à 430 cN. Le poids du tricot de
la bande est avantageusement de l'ordre de 180 à 210 g/m
2 (norme ISO 3801) Le tricot de base de l'article a, au niveau de la bordure, avantageusement
un allongement à 15 Newtons égal ou supérieur à 150%.
[0012] Avantageusement, la bande de matière élastique est thermocollée au moyen d'un film
très mince associé à la bande, c'est-à-dire dont l'épaisseur avant collage est avantageusement
inférieure à 100 µm, et de préférence inférieure ou égale à 50 µm. Le film est avantageusement
un film continu de matière synthétique, en particulier thermofusible. De manière préférée,
il s'agit d'un film de polyuréthanne. Comme déjà évoqué, l'association du film à la
bande est contrôlée de manière à être suffisante pour permettre la manipulation du
complexe bande/film, mais est suffisamment légère pour ne pas bloquer l'élasticité
du tricot ni celle du film de polyuréthanne lui-même. À ce titre, l'utilisation de
la charmeuse, à la surface très dense et presque glacée, est particulièrement avantageuse
en ce qu'elle offre moins d'accrochage bloquant au film d'adhésif.
[0013] Par exemple, dans le cas d'un film de polyuréthanne, l'association est faite à une
température correspondant au point de ramollissement du polyuréthanne (typiquement
environ 94°C) ou légèrement supérieure à ce point, ce qui permet au polyuréthanne
d'imprégner faiblement les fibres de tricot voisine et de réaliser l'association demandée.
[0014] L'allongement du complexe ainsi obtenu à 15 N est avantageusement d'au moins 120%,
et de préférence de l'ordre de 120% à 150%.
[0015] Le thermocollage subséquent du complexe au tricot de base se fait à une température
qui peut être et est avantageusement supérieure à la température d'association du
complexe, mais qui reste de toute façon inférieure à la température de fusion du film
(par exemple environ 190 °C pour un film de polyuréthanne) de manière à ne pas dégrader
l'élasticité du film.
[0016] En pratique, pour la réalisation d'un collant, le complexe (la bande et son film
associé) est disposé sur le bord d'un tube tricoté en simple épaisseur et ouvert,
à l'état tendu ; le complexe est appliqué à l'aide d'une presse adaptée pour thermocoller,
grâce aux conditions de chaleur et de pression, la bande au bord du tube grâce au
film. Une fois fixée, la bande thermocollée et le tricot sous-jacent sont découpés,
par exemple par ultrasons et selon un bord droit, courbe ou selon des vagues apportant
un côté esthétique plus féminin, de sorte que, après découpe, la bande thermocollée
et la bordure du collant tricotée plus épaisse que le corps du collant sont disposées
l'une sur l'autre exactement, sur toute leur hauteur de quelques centimètres (par
exemple 3 centimètres) ce qui donne l'apparence d'une bordure unitaire.
[0017] Deux tubes ainsi traités sont assemblés selon la technique traditionnelle pour former
un collant.
[0018] De préférence, la bande est contrecollée du côté interne du bord, pour maintenir
une esthétique uniforme à l'extérieur. Cette bande ainsi collée donne un côté plus
habillé et moins bas-de-gamme, notamment sur un article de type « collant ».
[0019] Dans un mode de réalisation très avantageux de l'invention, l'article auquel elle
s'applique est un collant tricoté d'un poids surfacique globalement inférieur à 100
g/m
2 à l'exception du bord de maintien dont le poids surfacique atteint par tricotage
une valeur sensiblement égale ou supérieure à 150 g/m
2. Cette densité supérieure du tricot au niveau de la bordure est importante non seulement
pour les caractéristiques de résistance et d'allongement, mais aussi pour que l'adhésif
du complexe ne traverse pas cette épaisseur de tricot et ne soit pas visible.
[0020] Il a été procédé à des essais pour comparer les forces/allongements par taille sur
un collant A fabriqué avec une ceinture conventionnelle double épaisseur de 30 mm
de hauteur, et un collant B fabriqué avec une ceinture simple épaisseur sur laquelle
a été contrecollée une bande de 30 mm de hauteur de charmeuse polyamide/élasthanne
commercialisée par la société LIEBAERT sous la référence CN 1985 à l'aide d'un film
de polyuréthanne de 50 µm. Les résultats sont les suivants :
|
Force (g) |
Allongement (cm) |
A taille 1-2 |
250-670 |
58-75 |
A taille 3-4 |
250-570 |
60-77 |
B taille 1-2 |
220-310 |
55-65 |
B taille 3-4 |
220-310 |
57-65 |
[0021] Dans un exemple comparatif particulier entre un collant de type A et un collant de
type B, on a trouvé que le diagramme force/allongement était sensiblement rectiligne
dans les deux cas mais décalé en ordonnées : pour la ceinture de l'invention, des
allongements d'environ 59,7 cm à 64,4 cm correspondent à des forces d'environ 230
à 300 grammes, alors que les mêmes allongements correspondent à des forces d'environ
510 à 580 grammes pour une ceinture de l'art antérieur.
[0022] Ces résultats montrent que les ceintures conformes à l'invention exercent une contrainte
moindre sur l'utilisatrice, et sont donc confortables au porter.
[0023] Le procédé de l'invention est particulièrement intéressant comme on l'a dit pour
des tricots fins, c'est-à-dire d'un poids généralement compris entre 100 g/m
2 et 250 g/m
2, et de préférence entre 150 g/m
2 et 200 g/m
2. Leur épaisseur au niveau de la zone de collage est de l'ordre de 0,60 mm et, avec
la bande collée, de l'ordre de 1,20 mm.
[0024] Selon une caractéristique avantageuse de l'invention, elle peut s'appliquer à un
article chaussant tel qu'un collant dont le poids surfacique est globalement inférieur
à 100 g/m
2, voire à 80 g/m
2 au niveau des jambes, mais dont le poids surfacique au niveau de la ceinture où est
appliqué le film thermocollé est augmenté par rapport au poids de la région environnante,
pour être de préférence voisin de 150 g/m
2 ou supérieur à cette valeur. Cette augmentation est avantageusement obtenue lors
du tricotage par ajout de fils plus gros (avec utilisation de microfibres pour donner
du gonflant et de l'accrochage) et/ou par une utilisation de mailles plus serrées
que sur la partie environnante du corps de l'article.
[0025] Naturellement, bien qu'une application préférée concerne les ceintures de collant,
on peut appliquer le même principe pour la réalisation d'un bord élastique de maintien
d'autres articles de lingerie, comme des bas, mi-bas, chaussettes, culottes, etc.
[0026] Il est également possible d'utiliser en combinaison avec le complexe de l'invention
une enduction de silicone sur le bord de maintien.
1. Article de lingerie tricoté élastique fin, présentant un corps tricoté dans un tricot
fin et se terminant du côté d'une ouverture par un bord de maintien élastique comprenant
une partie tricotée de bordure dans la continuité du tricot fin du corps et une bande
de matière élastique thermocollée sur ladite partie tricotée de bordure, caractérisé en ce que ladite partie tricotée de bordure est constituée par une épaisseur unique de tricot
fin dont le poids surfacique est supérieur à celui du corps tricoté et supérieur ou
égal à 150 g/m2 et présente un allongement à 15 Newton égal ou supérieur à 150%, et en ce que la bande de matière élastique est elle-même un tricot élastique de poids surfacique
compris entre 180 à 210 g/m2 qui présente un allongement à 15 Newtons de la bande supérieur à 130% et est thermocollé
sur ladite épaisseur unique de tricot élastique fin sur sensiblement toute sa hauteur.
2. Article selon la revendication 1, caractérisé en ce que la bande de matière élastique est un tricot à base de polyamide et d'élasthanne.
3. Article selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que la bande de matière élastique est thermocollée au moyen d'un film de matière synthétique
thermoadhésive associé à la bande, d'une épaisseur inférieure à 100 µm.
4. Article selon la revendication 3, caractérisé en ce que le film est un film de polyuréthanne.
5. Article selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que la bande est contrecollée du côté interne du bord.
6. Article selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce qu'il s'agit d'un collant tricoté d'un poids surfacique globalement inférieur à 100 g/m2 à l'exception du bord de maintien dont le poids surfacique atteint par tricotage
une valeur sensiblement égale ou supérieure à 150 g/m2.
7. Procédé de fabrication d'un article de lingerie tricoté élastique fin, présentant
un corps tricoté dans un tricot fin et se terminant du côté d'une ouverture par un
bord de maintien élastique comprenant une partie tricotée de bordure dans la continuité
du tricot fin du corps et une bande de matière élastique thermocollée sur ladite partie
tricotée de bordure, caractérisé en ce qu'on utilise pour la partie tricotée de bordure une épaisseur unique de tricot fin dont
le poids surfacique est supérieur à celui du corps tricoté et supérieur ou égal à
150 g/m2 et présente un allongement à 15 Newton égal ou supérieur à 150%, et en ce qu'on utilise pour la bande de matière élastique est elle-même un tricot élastique de
poids surfacique compris entre 180 à 210 g/m2 qui présente un allongement à 15 Newtons de la bande supérieur à 130% et en ce qu'on thermocolle ladite bande de matière élastique sur ladite épaisseur de tricot élastique
fin sur sensiblement toute sa hauteur.
8. Procédé de fabrication selon la revendication 7, caractérisé en ce qu'on associe à la bande de matière élastique un adhésif sous forme d'un film de matière
synthétique associé à la bande, d'une épaisseur inférieure à 100 µm, à une température
d'association correspondant ou légèrement supérieure au point de ramollissement de
l'adhésif, puis on thermocolle le complexe ainsi obtenu à une température de thermocollage
qui peut être supérieure à la température d'association mais qui reste inferieure
à la température de fusion du film d'adhésif.
9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce qu'on fabrique deux tubes auxquels on thermocolle une bande élastique, et en ce qu'on assemble les deux tubes ainsi réalisés pour former un collant.