[0001] La présente invention concerne le domaine technique des bourrelets coupe-feu pour
la fabrication de joints coupe-feu, plus particulièrement des bourrelets coupe-feu
composés d'une âme comprenant des fibres de roche et d'une enveloppe externe.
[0002] Il est connu dans le domaine de la construction de bâtiments et d'ouvrages d'art,
tels que les hôpitaux ou immeubles industriels, de réaliser un joint coupe-feu pour
éviter les risques de propagation de feu dans les joints de dilatation. Le plus souvent,
un joint coupe-feu est réalisé avec un bourrelet en fibres minérales comme fond de
joint et de mastic coupe-feu ou d'un couvre joint métallique. La fibre minérale la
plus souvent utilisée, au vu de ses performances en tant qu'isolant thermique, de
sa résistance au feu et de son prix est la fibre de roche. Elle est utilisée pour
contrôler la propagation de la flamme et des gaz. La fibre de roche est une fibre
minérale artificielle, naturellement incombustible, puisqu'il n'y a aucun agent chimique
ajouté pour retarder sa combustion.
[0003] La fibre de roche commence à se détériorer à partir de 1093°C. Les fibres de roche
sont très courtes, de l'ordre de quelques millimètres.
[0004] On connaît des bourrelets coupe-feu composés d'une âme exclusivement en fibres de
roche et d'une enveloppe externe. Les fibres ou laine de roche sont amenées sous forme
de laine ou bourre dans un cône de collecte alimentant une tresseuse. L'enveloppe
externe, résistante aux hautes températures, est tressée et recouvre ainsi un boudin
formé de fibres de roche ayant une section et une masse linéique très irrégulières.
Le bourrelet obtenu présente logiquement ces défauts. L'âme étant irrégulière, parce
que réalisée à partir de fibres de roche en vrac sans cohésion, l'enveloppe externe
tressée doit assurer à elle-seule la cohésion et le maintien de la forme longiligne
du bourrelet. Elle représente ainsi un poids relatif important dans le poids total
du bourrelet alors que l'âme assure l'essentiel de la fonction coupe-feu recherchée.
De plus, ladite enveloppe externe ne peut empêcher le dégagement de poussières issues
des fibres de roche en âme, ces dernières n'étant qu'agglomérées en vrac lors du processus
de gainage. Pour tenter de pallier ces inconvénients, la couverture de l'âme par l'enveloppe
externe est renforcée en faisant varier le titrage des fils tressés mais surtout en
choisissant un pas de tressage plus faible, ce qui entraîne une diminution directe
de la vitesse de tressage au détriment de la productivité et une augmentation en parallèle
de la quantité de ladite enveloppe.
[0005] Les bourrelets connus présentent en outre deux inconvénients majeurs:
une plus grande fragilité aux manipulations et une absence totale de résilience. Une
fois déformés ou fragilisés par les manipulations, ils conservent la forme ainsi modifiée.
[0006] Ces inconvénients ont également pour conséquence qu'il est impossible de réaliser
des bourrelets coupe-feu de faible diamètre à base de fibres de roche, c'est-à-dire
ayant un diamètre inférieur à 20 mm.
[0007] La présente invention a pour objet, selon un premier aspect, un bourrelet coupe-feu
composé d'une âme comprenant des fibres de roche et d'une enveloppe externe résistante
aux hautes températures palliant aux problèmes précités en ce que l'âme comporte de
plus, en mélange intime avec les fibres de roche et en proportion minoritaire, des
fibres supports frisées résistantes aux hautes températures ayant une longueur supérieure
ou égale à 40 mm. Lesdites fibres de roche et fibres supports se présentent sous forme
d'un ou plusieurs rubans cardés disposés parallèlement les uns aux autres selon la
direction longitudinale dudit bourrelet.
[0008] On entend par fibres supports résistantes aux hautes températures, des fibres ininflammables
et/ou qui se décomposent sous l'effet de la chaleur et sont aptes à résister à des
températures au moins de l'ordre de 250°C, de préférence supérieure à 350°C.
[0009] Toutes les valeurs chiffrées décrites dans le présent texte relatives au poids et
à la masse linéique sont à interpréter comme étant à plus ou moins 10 % près. Les
valeurs relatives au diamètre des bourrelets coupe-feu sont à interpréter comme étant
à plus ou moins 10 % près.
[0010] Les fibres de roche ne peuvent être cardées seules car elles sont beaucoup trop courtes.
C'est le mérite de la demanderesse que d'avoir imaginé et vérifié qu'il est possible
de carder des fibres de roche en les mélangeant avec une certaine quantité de fibres
supports frisées d'au moins 40 mm. Ainsi, grâce à la présence de ces fibres supports
frisées, les fibres de roche peuvent être véhiculées, cardées et récupérées sous forme
d'un ruban de carde, d'aspect et de masse linéique réguliers. La longueur minimale
de 40 mm des fibres supports n'est pas suffisante pour pouvoir carder des fibres de
roche en mélange. Les fibres supports doivent également présenter une frisure afin
d'entraîner les fibres de roche, ces dernières n'ayant en effet une longueur que de
quelques millimètres. Lorsque les fibres supports présentent une longueur inférieure
à 40 mm et qu'elles ne sont pas frisées, les fibres de roche sont insuffisamment maintenues
et entrainées lors du cardage, de sorte que les pertes en fibres de roche, irrécupérables
car sous forme de poussières, sont très importantes.
[0011] De préférence, les fibres supports ont une longueur comprise entre 40 mm et 120 mm.
[0012] Les fibres de roche sélectionnées pour la fabrication des bourrelets sont de préférence
choisies en sorte de présenter une faible biopersistance, telles que les fibres de
roche commercialisées sous la marque Lapinus® par la société Rock Wool.
[0013] L'enveloppe externe a pour fonction de maintenir ensemble le ou les rubans cardés
et de conférer au bourrelet une section sensiblement circulaire régulière. La présente
invention permettant de renforcer et d'améliorer la cohésion de l'âme, elle permet
par conséquent de diminuer la masse linéique de l'enveloppe externe. L'âme ayant une
masse linéique régulière, facilite l'opération de pose de l'enveloppe externe et permet
l'obtention d'un bourrelet ayant une forme et une masse linéique également régulières.
[0014] Le bourrelet selon l'invention se présente sous la forme d'un boudin qui se caractérise
par une cohésion nettement améliorée ainsi que par une excellente résilience lui permettant
de conserver sa forme longiligne malgré les déformations subies lors de sa mise en
oeuvre. Il présente de plus une très bonne souplesse, ce qui facilite sa manipulation
et sa pose.
[0015] Le bourrelet coupe-feu selon l'invention peut être mis en oeuvre seul ou avec un
mastic, un couvre joint mécanique, un couvre joint à clipser ou un profilé souple
d'obturation. Le bourrelet est notamment utilisé pour le traitement des joints verticaux
et horizontaux nécessitant une protection coupe-feu, tels que les joints de sol, des
murs et des plafonds, les joints entre éléments préfabriqués de façades, les joints
entre nez de planchers et façades préfabriquées ; il peut être également utilisé dans
les cloisons coupe-feu, dans les passages de gaines et conduits.
[0016] Les joints coupe-feu équipés des bourrelets coupe-feu selon l'invention doivent satisfaire
notamment à la norme EN 13501-2 classifications EI 120, El 180 ou EI 240.
[0017] Bien évidemment, le nombre de rubans cardés disposés en âme est fonction du diamètre
et de la masse linéique du bourrelet visés.
[0018] Les proportions entre fibres de roche et fibres supports frisées résistantes aux
hautes températures sont déterminées en fonction des propriétés au feu recherchées
-dans le but de satisfaire aux normes règlementaires citées ci-dessus- et des contraintes
de cardage pour la réalisation de rubans de carde.
[0019] De préférence, les fibres de roche représentent entre 60 % et 80 % en poids, du poids
total du bourrelet. La demanderesse a déterminé que quelque soit le diamètre final
visé du bourrelet et pour que ce dernier satisfasse aux normes réglementaires citées
ci-dessus, la proportion en poids de fibres de roche par rapport au poids du bourrelet
est comprise entre 60 % et 80 %.
[0020] Dans une variante, la proportion en poids de fibres de roche représente environ 80
% à 90 % du poids total d'un ruban de carde et la proportion en poids de fibres supports
frisées représente environ 10 % à 20 % du poids total d'un ruban de carde.
[0021] La demanderesse a remarqué que si la quantité de fibres supports frisées est insuffisante,
les pertes en fibres de roche sont trop importantes lors des opérations de cardage.
De plus, les pertes en fibres de roche ne peuvent être recyclées car elles se présentent
sous forme de poussières.
[0022] Dans une variante, les fibres de roche représentent au moins 75 % en poids du poids
total d'un bourrelet coupe-feu ayant un diamètre supérieur ou égal à 20 mm.
[0023] La proportion en poids de fibres de roche par rapport au poids total d'un bourrelet
selon l'invention ayant un diamètre supérieur ou égal à 20 mm est de l'ordre de 75
% à 80 %. Avantageusement, la proportion en poids de fibres de roche est sensiblement
constante quelque soit le diamètre du bourrelet pourvu que ce dernier ait un diamètre
supérieur ou égal à 20 mm, ce qui permet d'obtenir des propriétés de résistance au
feu également constantes quelque soit le diamètre dudit bourrelet contrairement aux
bourrelets de l'état de la technique.
[0024] Dans une variante, les fibres de roche représentent au moins 60 % en poids du poids
total d'un bourrelet coupe-feu ayant un diamètre inférieur à 20 mm.
[0025] Avantageusement, la présentation des fibres de roche sous forme de ruban de carde
permet la réalisation de bourrelet de faible diamètre jusqu'alors impossible dans
l'état de la technique. Compte tenu du faible diamètre, et de la présence nécessaire
de l'enveloppe externe bien que minimisée, par rapport à l'état actuel de la technique,
la masse linéique de l'âme est logiquement plus faible rapportée à la masse linéique
totale du bourrelet.
[0026] Dans une variante, l'enveloppe externe est formée, notamment par tressage, de fils
résistants aux hautes températures, notamment de fils de verre.
[0027] On entend par fils résistants aux hautes températures, des fils filés de fibres,
des monofilaments ou fils multifilamentaires ininflammables et/ou qui se décomposent
sous l'effet de la chaleur et sont aptes à résister à des températures au moins de
l'ordre de 350°C.
[0028] L'enveloppe externe est appliquée sur l'âme sous une tension constante, de sorte
qu'elle est correctement plaquée contre l'âme et ce de façon uniforme sur toute la
longueur du bourrelet, ce qui évite les fils distendus se projetant latéralement du
bourrelet et donc l'accrochage et l'effilochage de ladite enveloppe externe. La manipulation
du bourrelet selon l'invention est ainsi facilitée, en particulier s'agissant de fils
multifilamentaires, notamment en verre.
[0029] Dans une variante, l'enveloppe externe représente de l'ordre de 7 % à 10 % en poids
du poids total d'un bourrelet ayant un diamètre supérieur ou égal à 20 mm.
[0030] L'enveloppe externe du bourrelet obtenu selon l'invention ayant un diamètre supérieur
ou égal à 20 mm présente un pas plus important que celles des bourrelets ayant un
diamètre du même ordre connus de l'état de la technique puisqu'il n'a pas besoin d'une
enveloppe externe aussi couvrante que les enveloppes de l'état de la technique, du
fait de la présentation de l'âme sous forme de ruban(s) de carde. La vitesse de tressage
en est ainsi considérablement améliorée, à titre d'exemple elle peut être multipliée
par deux.
[0031] Le pas selon l'invention est défini comme étant la distance séparant deux croisures
de fils disposées selon une droite passant par la direction longitudinale du bourrelet.
[0032] A titre d'exemple, un bourrelet coupe-feu de l'état de la technique ayant un diamètre
de l'ordre de 20 mm comporte une enveloppe externe représentant en poids environ 40
% du poids total dudit bourrelet contre environ 8,5 % pour un bourrelet obtenu selon
l'invention. L'enveloppe externe n'étant pas réalisable à base de fibres de roche
mais nécessairement dans des fils résistants aux hautes températures plus onéreux
que les fibres de roche, les bourrelets selon l'invention représentent un gain important.
[0033] Dans une variante, l'enveloppe externe représente de l'ordre de 10 % à 25 % en poids
du poids total d'un bourrelet ayant un diamètre inférieur à 20 mm.
[0034] Compte tenu du faible diamètre du bourrelet, la masse linéique de l'âme est également
faible de sorte que la proportion en poids de l'enveloppe externe par rapport au poids
du bourrelet est logiquement plus importante.
[0035] Avantageusement, la présentation des fibres de roche sous forme de rubans de carde
permet la réalisation de bourrelet coupe-feu de faible diamètre, et d'optimiser la
proportion en poids d'enveloppe externe par rapport au poids du bourrelet et corrélativement
le coût de fabrication dudit bourrelet.
[0036] Dans une variante, les fibres supports frisées résistantes aux hautes températures
sont choisies seules ou en mélange parmi les fibres suivantes : fibres de méta-aramide,
para-aramide, ou copolymère de para-aramide et de méta-aramide, verre, de préférence
du type E, fibres phénoliques telles que celles commercialisées sous la marque Kynol®,
fibres de carbone.
[0037] Dans une variante, le bourrelet comprend en âme un ou plusieurs fils résistants aux
hautes températures disposés parallèlement à la direction longitudinale dudit bourrelet.
[0038] On entend par fils résistants aux hautes températures, des fils filés de fibres,
des monofilaments ou fils multifilamentaires ininflammables et/ou qui se décomposent
sous l'effet de la chaleur et sont aptes à résister à des températures au moins de
l'ordre de 250°C, de préférence supérieure à 350°C.
[0039] Cette disposition permet de renforcer et améliorer la cohésion de l'âme, diminuant
ainsi la masse linéique d'enveloppe externe nécessaire pour maintenir les rubans et
le ou les fils ensemble, ainsi que former une section sensiblement circulaire régulière.
[0040] De préférence, le ou les fils sont disposés au centre de l'âme et entourés par le
ou les rubans cardés.
[0041] Les fils résistants aux hautes températures sont choisis, seuls ou en mélange, parmi
les fils suivants : fils de méta-aramide, para-aramide, ou copolymère de para-aramide
et de méta-aramide, verre, notamment du type E, fils phénoliques tels que ceux commercialisés
sous la marque Kynol®, fils en carbone.
[0042] Dans une variante, l'âme comporte plusieurs rubans, de préférence au moins 4 rubans,
d'un mélange de 85 % de fibres de roche en poids et de 15 % de fibres supports frisées,
notamment de fibres de para-aramide, chaque ruban ayant une masse linéique allant
de 15 g/m à 50 g/m.
[0043] La demanderesse a déterminé que ce ratio de fibres de roche par rapport aux fibres
supports frisées est idéal pour minimiser les pertes en fibres de roche lors du cardage,
optimiser la quantité de fibres supports et donc le coût d'un ruban de carde.
[0044] L'invention a pour objet, selon un deuxième aspect, un procédé de fabrication d'un
bourrelet coupe-feu, pour la fabrication de joints coupe-feu, composé d'une âme comprenant
des fibres de roche et d'une enveloppe externe, et comportant les étapes suivantes
:
- a) une première étape de cardage de fibres de roche mélangées intimement et en proportion
majoritaire avec des fibres supports frisées ayant une longueur supérieure ou égale
à 40 mm et résistantes aux hautes températures en sorte de former un ruban cardé ;
- b) une seconde étape consistant à alimenter sous tension un ou plusieurs rubans cardés
disposés parallèlement les uns aux autres sur une machine de gainage en sorte de gainer
l'âme formée du ou desdits rubans assemblés.
[0045] Un ou plusieurs fils résistants aux hautes températures, tels que décrits ci-dessus,
peuvent être également alimentés sous tension parallèlement aux rubans cardés lors
de la second étape. Les dits fils sont de préférence agencés par rapport aux rubans
de carde lors de l'alimentation en sorte de se retrouver au centre de l'âme du bourrelet,
les rubans de carde formant la périphérie de l'âme.
[0046] Dans une variante, la seconde étape est effectuée sur une tresseuse sur laquelle
on aura défini le nombre de fuseaux nécessaire pour assurer un maintien suffisant
du bourrelet et une résilience satisfaisante, de même que la jauge requise pour obtenir
les dimensions du bourrelet recherchées. La jauge est ici définie comme étant le diamètre
interne de la pièce annulaire à travers laquelle les fils formant l'enveloppe externe
se rejoignent et viennent s'appliquer sur l'âme.
[0047] La présente invention sera mieux comprise à la lecture de deux exemples de réalisation,
cités à titre non limitatif, et illustrés dans les figures annexées à la présente
et dans lesquelles :
- la figure 1 est une représentation schématique d'un premier exemple de bourrelet coupe-feu
selon l'invention ;
- la figure 2 est une représentation schématique d'un second exemple de bourrelet coupe-feu
selon l'invention ;
- la figure 3 est une représentation en section selon le plan de coupe III-III représenté
à la figure 2 ;
- la figure 4 est une représentation schématique d'un joint coupe-feu équipé d'un bourrelet
coupe-feu selon l'invention.
[0048] Le bourrelet coupe feu 1 est composé d'une âme 2 et d'une enveloppe externe 3. L'âme
2 comporte des fibres de roche 4 en mélange intime avec des fibres supports frisées
5 résistantes aux hautes températures ayant une longueur supérieure ou égale à 40
mm. L'âme 2 se présente sous forme de plusieurs rubans cardés disposés parallèlement
les uns aux autres selon la direction longitudinale (L) dudit bourrelet 1. L'âme 2
comprend dans cet exemple précis deux rubans cardés ayant chacun une masse linéique
de l'ordre de 15 g/m. Chaque ruban comprend en poids 85 % de fibres de roche pour
15 % de fibres de para-aramide. Dans cet exemple précis, les fibres supports frisées
5 ont une longueur moyenne allant de 40 mm à 80 mm. Il peut notamment s'agir de fibres
de recyclage, de longueur moyenne plus faible que la longueur d'origine, mais qui
présentent l'avantage d'être moins chères. Les fibres de roche représentent environ
64 % en poids du poids total du bourrelet 1. L'enveloppe externe 3 est formée d'une
tresse 6 composée de fils multifilamentaires en verre 7, notamment du type E, ayant
un titrage allant de 500 tex à 2000 tex, dans cet exemple précis de l'ordre de 650
tex. Le pas 8 de la tresse est de 17 mm environ. Le bourrelet 1 a une masse linéique
de l'ordre de 45 g/m +/- 10 % et une section sensiblement circulaire ayant un diamètre
de l'ordre de 10 mm +/- 10 %. L'enveloppe externe 3 représente environ 25 % en poids
du poids total du bourrelet 1. L'enveloppe externe 3 est tressée sur un métier à tresser
comportant 12 fuseaux dont seulement 6 fuseaux comportent une bobine de fils multifilamentaires
7. Les deux rubans cardés sont alimentés sous tension à une tresseuse et ce en sorte
d'être disposés parallèlement lorsqu'ils passent au centre la tresseuse. L'âme 2 étant
d'aspect et de masse linéique réguliers, la tresse 6 a simplement pour fonction de
maintenir lesdits rubans ensemble et de conférer une section sensiblement circulaire
au bourrelet 1, aidée en cela par la jauge de tressage. Le pas de tressage plus important,
permis par la présente invention, permet de réduire la quantité relative de l'enveloppe
externe et d'accélérer la vitesse du métier à tresser. Dans cet exemple précis, la
vitesse de la tresseuse est de l'ordre de 75 m/heure.
[0049] Le second exemple de bourrelet 9 selon la figure 2 diffère du premier exemple de
bourrelet 1 en ce que l'âme 10 est composée de cinq rubans cardés 11 et de deux fils
multifilamentaires de renfort 12 dans un matériau résistant aux hautes températures,
notamment du verre de type E. Lesdits fils de renfort 12 ont un titrage allant de
500 tex à 3000 tex, de préférence de l'ordre de 2000 tex, et représentent environ
2 % en poids du poids total du bourrelet 9. Les rubans cardés 11 comprennent un mélange
de fibres de roche et de fibres supports résistantes aux hautes températures identique
à celui décrit dans le premier exemple. Les rubans cardés 11 se décomposent en quatre
rubans de 40 g/m et un ruban de 20 g/m. Les fibres supports frisées représentent environ
13 % en poids du poids total du bourrelet 9. Le bourrelet 9 présente une masse linéique
de l'ordre de 210 g/m +/-10 % et une section sensiblement circulaire ayant un diamètre
9a de l'ordre 30 mm +/- 10 %. L'enveloppe externe 13 est également tressée et représente
environ 9 % du poids total du poids du bourrelet 9. La section transversale du bourrelet
9 représentée à la figure 3 comprend six intersections 14 de fils multifilamentaires
résistants aux hautes températures 16 permettant de maintenir ensemble les rubans
cardés 11 et les fils de renfort 12. L'enveloppe externe 13 a de préférence un pas
15 de l'ordre de 12,5 mm. Pour comparaison, l'enveloppe externe d'un bourrelet de
l'état de la technique équivalent ayant un diamètre de l'ordre de 30 mm représente
environ 22 % en poids du poids total dudit bourrelet ce qui représente un surcoût
important et limite les vitesses de gainage. Ce bourrelet présente également les inconvénients
développés ci-dessus que sont notamment le manque de résilience, de cohésion, la tendance
à l'effilochage et un aspect très irrégulier.
[0050] La figure 4 illustre un bourrelet selon le premier ou second exemple de réalisation
1,9 disposé dans un joint de sol 20 avec un couvre joint mécanique 21. Le diamètre
du bourrelet 1,9 est choisi en fonction de la taille du joint de sol 20 à obturer,
de préférence le diamètre du bourrelet 1,9 est légèrement supérieur à celui du joint
de sol 20. Généralement, les parois du joint de sol 20 sont revêtues d'une couche
de colle, par exemple une colle à base de silicate incombustible, en sorte que le
bourrelet 1,9 soit parfaitement solidarisé dans la position selon laquelle l'opérateur
l'a placé. Le choix du diamètre du bourrelet 1,9 est également déterminé afin de conserver
une compression de 30 % environ lors de l'ouverture maximum du joint en cas d'incendie.
[0051] La technologie de fabrication du bourrelet selon la présente invention permet de
ce point de vue un progrès certain, en lui conférant une résilience nettement supérieure.
Le bourrelet 1,9 assure sa fonction coupe-feu en ralentissant la propagation du feu
et des gaz selon la direction F.
1. Bourrelet coupe-feu (1,9) pour la fabrication de joints coupe-feu composé d'une âme
(2,10) comprenant des fibres de roche (4) et d'une enveloppe externe (3,13) résistante
aux hautes températures, caractérisé en ce que l'âme (2,10) comporte de plus, en mélange intime avec les fibres de roche (4) et
en proportion minoritaire, des fibres supports frisées (5) résistantes aux hautes
températures ayant une longueur supérieure ou égale à 40 mm, et en ce que lesdites fibres de roche (4) et fibres supports (5) se présentent sous forme d'un
ou plusieurs rubans cardés (11) disposés parallèlement les uns aux autres selon la
direction longitudinale (L) dudit bourrelet (1,9).
2. Bourrelet coupe-feu (1,9) selon la revendication 1, caractérisé en ce que la proportion en poids de fibres de roche (4) représente environ 80 % à 90 % du poids
total d'un ruban de carde (11) et en ce que la proportion en poids de fibres supports frisées (5) représente environ 10% à 20%
du poids total d'un ruban de carde (11).
3. Bourrelet coupe-feu (9) selon l'une ou l'autre des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que les fibres de roche représentent au moins 75 % en poids du poids total dudit bourrelet
(9) ayant un diamètre supérieur ou égal à 20 mm.
4. Bourrelet coupe-feu (9) selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que l'enveloppe externe (13) représente environ 7 % à 10 % en poids du poids total dudit
bourrelet (9) ayant un diamètre supérieur ou égal à 20 mm.
5. Bourrelet coupe-feu (1) selon l'une ou l'autre des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que les fibres de roche (4) représentent au moins 60 % en poids du poids total dudit
bourrelet (1) ayant un diamètre inférieur à 20 mm.
6. Bourrelet coupe-feu (1) selon l'une des revendications 1,2 et 5, caractérisé en ce que l'enveloppe externe (3) représente environ 10 % à 25 % en poids du poids total dudit
bourrelet (1) ayant un diamètre inférieur à 20 mm.
7. Bourrelet coupe-feu (1,9) selon les revendications 1 à 6, caractérisé en ce que l'enveloppe externe (3,13) est formée, notamment par tressage, de fils résistants
aux hautes températures (7,16), notamment de fils de verre.
8. Bourrelet coupe-feu (1,9) selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que les fibres supports frisées (5) résistantes aux hautes températures sont choisies
seules ou en mélange parmi les fibres suivantes : fibres de méta-aramide, para-aramide,
ou copolymère de para-aramide et de méta-aramide, fibres phénoliques telles que celles
commercialisées sous la marque Kynol®, fibres de verre, fibres de carbone.
9. Bourrelet coupe-feu (9) selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce qu'il comprend en âme (10) un ou plusieurs fils résistants aux hautes températures (12)
disposés parallèlement à la direction longitudinale dudit bourrelet (9).
10. Bourrelet coupe-feu (1,9) selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que l'âme comporte plusieurs rubans d'un mélange en poids de 85 % de fibres de roche
(4) et de 15 % en poids de fibres supports frisées (3), chaque ruban (11) ayant une
masse linéique allant de 15 g/m à 50 g/m.
11. Procédé de fabrication d'un bourrelet coupe-feu (1,9) pour la fabrication de joints
coupe-feu feu composé d'une âme (2,10) comprenant des fibres de roche (4) et d'une
enveloppe externe (3,13)
caractérisé en ce qu'il comprend :
- une première étape de cardage de fibres de roche (4) mélangées intimement et en
proportion majoritaire avec des fibres supports frisées (5) ayant une longueur supérieure
ou égale à 40 mm et résistantes aux hautes températures en sorte de former un ruban
cardé (11) ;
- une seconde étape consistant à alimenter sous tension un ou plusieurs rubans (11)
disposés parallèlement les uns aux autres sur une machine de gainage en sorte de gainer
l'âme (2,10) formée du ou desdits rubans (11) assemblés.
12. Procédé selon la revendication 11, caractérisé en ce que la seconde étape est effectuée sur une tresseuse.