DOMAINE TECHNIQUE
[0001] L'invention concerne une chambre de coupure du courant.
[0002] Elle concerne plus particulièrement la coupure de courant en HVDC (High Voltage Direct
Current en anglais).
[0003] Elle a trait à la cinématique de contact(s) mobile(s) et buse de soufflage de gaz
dans une chambre de coupure de courant.
[0004] Elle trouve plus particulièrement application dans la réalisation d'interrupteur
by-pass HVDC et dans son intégration dans une sous-station de conversion HVDC.
ART ANTÉRIEUR
[0005] Une sous-station de conversion HVDC a pour but de convertir un courant continu sous
haute tension, typiquement supérieur à 200 kVCC, en un courant alternatif également
sous haute tension.
[0006] Une architecture de système de transmission HVDC utilisant plusieurs sous-stations
HVDC est par exemple décrite dans le brevet
WO 2007/084041. Le système décrit comprend deux sous-stations 2, 3 séparées l'une de l'autre d'une
ligne à haute tension 10 et d'une ligne de retour de mise à la terre 11. Chaque sous-station
2 ou 3 comprend plusieurs interrupteurs by-pass HVDC 12, 13 ou 14, 15. La fonction
première de chaque interrupteur by-pass HVDC est de constituer un by-pass de chaque
transformateur convertisseur auquel il est relié. Aussi, chaque interrupteur by-pass
HVDC doit être adapté pour :
- couper un courant dit courant de charge inductive provenant des transformateurs convertisseurs
jusqu' à une valeur de l'ordre de 1000A pour commuter le courant qui passe dans les
thyristors 6, 7, 8 ou 9,
- supporter une valeur nominale de haute tension élevée, typiquement 400 kVCC, pendant
toute la durée de vie du système et à des températures extrêmes pouvant descendre
à -50°C,
- se fermer très rapidement, typiquement en un temps de l'ordre de plusieurs dizaines
de ms,
- supporter des pointes de courant de plusieurs dizaines de kA: dans les conditions
les plus défavorables, ces pointes de courant peuvent se produire lors de la phase
de coupure d'arc,
- s'ouvrir et de se refermer immédiatement à la suite d'une ouverture dans le cas où
l'arc n'a pas été réellement coupé,
- supporter l'arc durant tout sa durée sans dégât.
[0007] On peut distinguer en trois catégories les éléments de solution technique retenue
jusqu'à ce jour pour réaliser ce type d'interrupteur by-pass HVDC :
- 1- utiliser plusieurs chambres de coupure reliées entre elles en série électrique,
- 2- augmenter le dégagement de l'espace isolant d'une chambre de coupure donnée,
- 3- réaliser une buse de soufflage dans un matériau isolant qui supporte les contraintes
diélectriques élevées.
[0008] Les inconvénients majeurs de ces catégories de solution technique peuvent être énumérées
comme suit :
- 1- l'utilisation de plusieurs chambres de coupure augmente nécessairement le coût
de réalisation et l'encombrement en pied des interrupteurs dans une sous-station HVDC,
nécessite de mettre en oeuvre des moyens électriques et/ou électroniques supplémentaires
pour synchroniser le déclenchement de la manoeuvre des contacts mobiles entre chambres
et nécessite enfin de mettre en oeuvre des appareils de répartition de tension pour
distribuer la tension entre les interrupteurs by-pass HVDC.
- 2- l'espace isolant avec un dégagement augmenté nécessite de prévoir des vitesses
de manoeuvre augmentées car, l'interrupteur HVDC a des contraintes de durée de fermeture
très rapide. Cela nécessite le choix d'une commande mécanique plus puissante et grève
ainsi le coût de l'interrupteur HVDC.
- 3- nombre de matériaux, tels que le PTFE ont été éprouvés en tant que constituant
des buses de soufflage pour la haute tension en courant alternatif. Ces buses ont
fait leurs preuves de leur efficacité comme étant capables de supporter les contraintes
diélectriques alternatives élevées. La demanderesse a de forts doutes quant à la tenue
diélectrique à long terme en courant continu pour les matériaux constituant les buses
de soufflage actuellement connus. Par ailleurs, il est connu que le champ électrique
qui peut être supporté est toujours plus élevé à l'interface entre le gaz isolant,
tel que le SF6, et les parties métalliques conductrices qu'à l'interface entre le
gaz isolant et le matériau isolant de la buse. Ainsi, jusqu'à présent, par construction
des chambres de coupure connues, le champ électrique doit être réduit dans les zones
dans lesquelles la buse isolante est solidaire d'un des contacts métalliques. Cela
conduit à augmenter nécessairement les dimensions radiales de la chambre de coupure
et donc son coût. De plus, les gradients admissibles dans le gaz isolant tel que le
SF6 sont supérieurs aux valeurs admissibles dans un isolant solide. Ceci contraint
nécessairement à augmenter aussi les dimensions axiales de la chambre de coupure lorsque
des isolants solides sont présents dans la zone de coupure.
[0009] Le but de l'invention est alors de pallier les inconvénients précités et de proposer
une solution qui permette d'obtenir un interrupteur by-pass HVDC à encombrement et
coût réduits.
EXPOSÉ DE L'INVENTION
[0010] Pour atteindre ce but, l'invention prévoit une chambre de coupure de courant s'étendant
selon un axe longitudinal et comprenant :
- une seule paire de contacts dont au moins un est mobile en translation selon l'axe
longitudinal par l'action d'une tige de manoeuvre,
- une paire de capots pare effluve agencés avec leurs embouts respectifs séparés l'un
de l'autre d'une distance e donnée fixe selon l'axe longitudinal en définissant un
espace isolant et agencés individuellement autour de chacun des contacts de la seule
paire quelle que soit leur position,
- une buse isolante de soufflage de gaz, de forme générale tubulaire, également mobile
en translation selon l'axe longitudinal,
dans laquelle le(s) contact(s) mobile(s) et la buse tubulaire étant mobiles indépendamment
l'un de l'autre de sorte que :
- dans la position de fermeture des contacts, la buse tubulaire est dans une position
dite de confinement selon laquelle elle s'étend au moins dans l'espace isolant de
longueur e en entourant les contacts,
- pendant une manoeuvre d'ouverture, la buse tubulaire reste maintenue sensiblement
dans sa position de confinement au moins jusqu'à ce que le(s) contact(s) mobile(s)
ai(en)t atteint(s) la position d'ouverture,
- une fois la manoeuvré d'ouverture réalisée et tout courant coupé, la buse tubulaire
est déplacée dans une position dite de retrait dans laquelle elle est retirée de l'espace
isolante.
[0011] Les inventeurs ont non seulement réussi à découpler la tenue en tension HVDC et la
coupure de courant continu mais, en outre, ils ont réussi à atteindre ces performances
en utilisant une seule chambre de coupure grâce à la désolidarisation mécanique des
contacts et de la buse de soufflage isolante dans une même chambre.
[0012] Ainsi, même si il subsiste des risques de réamorçage électrique et donc, de maintien
du courant continu lors d'une manoeuvre d'ouverture des contacts, la buse tubulaire
selon l'invention est maintenue en position sensiblement dans sa position de confinement,
ce qui permet de confiner l'arc dans la zone, le gaz isolant pollué par tout arc et
de l'évacuer aisément en dehors de la zone de contact électrique.
[0013] Le retrait de la buse tubulaire isolante dans une zone diélectriquement non contrainte
est selon l'invention réalisée uniquement après coupure de tout courant.
[0014] Autrement dit, en HVDC, un interrupteur by-pass comprenant une seule chambre de coupure
selon l'invention réalise les fonctions de confiner tous les arcs de courant susceptibles
de se produire et de tenir la tension transitoire de rétablissement (en anglais Tension
Recovery Voltage).
[0015] Selon un mode préféré, la buse est maintenue, pendant une manoeuvre d'ouverture,
dans sa position de confinement par poussée pneumatique du gaz isolant de la chambre
sur la buse.
[0016] Selon ce mode, la poussée pneumatique est réalisée avantageusement sur une pièce
solidaire de la buse et conformée en piston, ledit piston étant monté coulissant autour
d'un des contacts mobiles dans une pièce fixe constituant le porte contact.
[0017] Avantageusement, le déplacement de la buse vers sa position de retrait de l'espace
isolant est réalisé après un laps de temps déterminé par rapport à l'instant d'ouverture
complète des contacts réalisée.
[0018] Ce laps de temps est de préférence déterminé de sorte à pouvoir effectuer une manoeuvre
de fermeture du (es) contact(s) mobile(s) lorsque la buse est maintenue dans sa position
de confinement et qu'il subsiste toujours un courant à couper. Selon une variante
préférée, le laps de temps est de l'ordre de 100 ms. Ce laps de temps est choisi de
manière à ce qu'une électronique adaptée puisse vérifier que tout courant a bien été
interrompu. Ainsi, si il subsiste malgré tout un courant, la fermeture des contacts
est toujours possible alors que la buse tubulaire de soufflage est restée sensiblement
dans sa position de confinement initiale.
[0019] Selon une variante préférée, le déplacement de la buse vers sa position de retrait
de l'espace isolant est réalisé par un ressort de compression dont une extrémité est
fixe et l'autre est lié à une pièce elle-même solidaire de la buse mobile, la détente
du ressort jusqu'à la position de retrait de la buse étant réalisée après le laps
déterminé. Ainsi, le retrait de la buse vers sa position retirée peut être réalisée
grâce uniquement à l'énergie emmagasinée par le ressort à l'état comprimé.
[0020] Le ressort de compression est avantageusement agencé dans un volume variable V1 défini
entre le piston et le porte contact. De préférence également, une de ses extrémités
étant en appui contre le porte contact tandis que son autre extrémité est solidaire
du piston.
[0021] Un des contacts mobiles comprend de préférence un épaulement et le porte contact
comprend au niveau du volume V1 un canal débouchant sur lequel est monté un clapet
anti-retour. Le gaz isolant présent dans le volume V1 est ainsi :
- lors d'une manoeuvre de fermeture, évacué sous l'action du piston en butée mécanique
contre l'épaulement du contact mobile par le canal et le clapet anti-retour en position
dégagée du canal, de sorte à réduire le volume V1 au minimum pour loger le ressort
à l'état comprimé,
- lors d'une manoeuvre d'ouverture, maintenu au minimum pendant le laps de temps déterminé
aux fuites pneumatiques près présentes entre d'une part le piston et le porte contact
et d'autre part le clapet anti-retour et le porte contact, sous l'action de la différence
de pression régnant entre le volume V1 et un volume V2 défini entre le porte contact
et le contact mobile du côté du piston opposé à celui où est agencé le ressort, ladite
différence de pression compensant l'effort de poussée du ressort comprimé contre le
piston pendant le laps de temps déterminé.
[0022] Par « fuites pneumatiques », il faut comprendre ici et dans le cadre de l'invention,
les fuites du gaz isolant entre les parties de la chambre de coupure concernées.
[0023] Selon une construction avantageuse :
- la partie tubulaire du piston reliant sa tête à la buse est agencée à distance du
contact mobile et comprend un trou débouchant,
- la portion de tête du piston entre le contact mobile et le tube du piston comprend
un autre trou débouchant entre les volumes V1 et V2, le trou débouchant de le tube
de piston étant agencé de sorte qu'après le laps de temps déterminé, les fuites pneumatiques
aient amené le piston dans une position permettant au gaz du volume V2 de pénétrer
dans le volume V1 par les trous débouchant, ce qui accélère le déplacement de la buse
solidaire du piston vers sa position de retrait.
[0024] Il est tout à fait envisageable selon l'invention de prévoir que les deux contacts
soient mobiles, des moyens de transmission entre contacts pour séparer mutuellement
les contacts étant prévus dans la chambre. On a ainsi une chambre de coupure dite
« double mouvement ».
[0025] L'invention concerne également un interrupteur à haute tension comprenant une chambre
de coupure telle que mentionnée ci-dessus.
[0026] L'interrupteur peut constituer un disjoncteur ou un sectionneur de barre ou un sectionneur
de terre.
[0027] Il peut avantageusement s'agir d'un interrupteur by-pass HVDC, comprenant selon une
réalisation préférée une seule chambre de coupure.
[0028] Un tel interrupteur by-pass HVDC avec une seule chambre de coupure peut couper un
courant pouvant atteindre quelques 100A voire 1000A avec une tension à tenir par ladite
chambre pouvant atteindre au moins 400kV en courant continu.
[0029] L'invention concerne enfin une sous-station de conversion HVDC comprenant au moins
un interrupteur by-pass HVDC tel que décrit précédemment.
[0030] Selon un agencement particulièrement avantageux, l'axe de la chambre de coupure de
l'interrupteur est sensiblement vertical. Un tel agencement est avantageux, notamment
du fait qu'il permet de récolter les particules polluées issues des coupures uniquement
par gravité au fond de la (des) chambre(s) et qu'il permet un montage plus simple
des clapets anti-retour utilisés selon l'invention pour l'évacuation du gaz par le
piston.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0031] D'autres avantages et caractéristiques de l'invention ressortiront mieux à la lecture
de la description détaillée faite à titre illustratif et nullement limitatif en références
aux figures parmi lesquelles :
- la figure 1 représente en fonction du temps une des allures possibles de tension CC
susceptible d'être présente dans un interrupteur by-pass HVDC selon l'invention, une
fois la commutation réalisée (ouverture des contacts),
- les figures 2A à 2C représentent les différentes positrons prises par les moyens d'une
chambre de coupure de courant selon l'invention, à savoir respectivement la position
de fermeture des contacts, la position d'ouverture des contacts avec la buse de soufflage
en position de confinement et enfin la position d'ouverture des contacts avec la buse
de soufflage en position de retrait,
- la figure 3 montre les courbes représentatives en fonction du temps des courses de
translation respectivement du contact mobile et de la buse de soufflage de la cambre
de coupure selon les figures 2A à 2C.
EXPOSE DÉTAILLÉ DE MODES DE RÉALISATION PARTICULIERS
[0032] La position d'interruption d'une chambre de coupure unique d'un interrupteur by-pass
HVDC selon l'invention est montrée aux figures 2B et 2C. En moyenne, pour un interrupteur
by-pass HVDC dont la tension à tenir peut atteindre au moins 400kV en courant continu
CC, le courant à couper est relativement faible puisque pouvant atteindre quelques
100A voire 1000A.
[0033] Sur la figure 1, est montrée la courbe représentative de la tension d'un système
HVDC susceptible d'être présente aux bornes d'un interrupteur by-pass HVDC selon l'invention
une fois l'interruption du courant réalisée. Le courant qui traverse l'interrupteur
présente une périodicité similaire. On voit une fréquence d'oscillation élevées de
l'ordre de 12 fois la fréquence d'un réseau de courant alternatif avec lequel une
sous-station de conversion HVDC comprenant un interrupteur by-pass HVDC est reliée.
[0034] En conséquence, contrairement au courant alternatif qu'il est possible de couper
naturellement au courant zéro, la difficulté de coupure en courant continu provient
du fait qu'un courant zéro apparaît plusieurs fois lors d'une commutation, typiquement
tous les 0,8ms. Aussi, lors d'une commutation, plusieurs réamorçages d'arc électrique
sont possibles.
[0035] Pour les arcs instables de courant inférieurs à environ 1000A et de manière plus
fréquente, lors de ré-allumages qui peuvent apparaître durant la coupure de courants
inductifs, il est possible que le pied d'arc quitte le contact d'arc pour s'accrocher
au pare-effluve.
[0036] C'est pourquoi, les inventeurs proposent une nouvelle cinématique d'une chambre de
coupure permettant le retrait de la buse de soufflage hors de l'espace isolant entre
pare effluves dans une zone diélectriquement non contrainte seulement lorsque tout
arc a été coupé. En d'autres termes, la buse de soufflage doit rester sensiblement
en place dans sa position de confinement pendant toute la durée d'une manoeuvre d'ouverture,
ce qui permet de pouvoir s'assurer que tout arc a bien été coupé.
[0037] La chambre de coupure 1 selon l'invention représentée aux figures 2A à 2C s'étend
selon un axe longitudinal XX' et est remplie d'un gaz isolant, tel que du SF6, de
l'azote, du CF4 ou du CO2 ou d'un mélange SF6+azote... La chambre 1 comprend tout
d'abord une unique paire de contacts 2, 3.
[0038] L'un des contacts 2 est fixe et a une forme de tige pleine.
[0039] L'autre des contacts 3 est mobile selon l'axe XX' et a une forme de tulipe. Plus
exactement, le contact mobile 3 comprend un tube intérieurement creux 30 accouplé
directement à une tige de manoeuvre en translation au niveau d'une attache 300. A
l'extrémité libre, le tube 30 est relié à la partie contact proprement dite 31 sous
la forme d'une tulipe de formes intérieures complémentaires à celles extérieures de
la tige d'arc fixe 2. Le tube creux 30 présente par ailleurs un rétrécissement de
formes extérieures en définissant un épaulement 301. Sur sa partie élargie, une collerette
302 formant piston (comme expliqué par la suite) est fixée en s'étendant radialement
à l'axe XX'. Le tube creux est percé d'une ou plusieurs ouvertures 303 débouchant
à l'arrière de cette collerette 302 (c'est-à-dire du côté le plus poche de l'attache
300 avec la tige de manoeuvre).
[0040] Le tube creux 30 comprend enfin un rétrécissement 304 de diamètre intérieur ou autrement
dit un rétrécissement de section de passage de gaz comme détaillé par la suite.
[0041] Cette chambre de coupure 1 comprend en outre une paire de capots pare effluve 40,
41 dont la fonction première est d'annuler à tout le moins réduire l'effet de pointe
au niveau des contacts (ou de la pointe des contacts): à ce niveau, le champ électrique
a tendance à tendre vers l'infini, ce qui peut contribuer à l'ionisation du gaz et
ainsi à l'amorçage d'un éventuel arc électrique. Les embouts respectifs 400, 410 de
chaque capot délimitent des ouvertures circulaires et sont distants d'une distance
fixe e.
[0042] La tige d'arc fixe 2 est agencée dans l'ouverture circulaire de l'embout 400, tandis
que le contact mobile sous la forme d'une tulipe 3, 30 et 31 est agencé dans l'ouverture
circulaire de l'autre embout 410 quelle que soit sa position (figures 2A à 2c).
[0043] La chambre de coupure comprend également une buse de soufflage d'arc 5 en matériau
isolant de forme générale tubulaire et mobile en translation selon l'axe longitudinal
XX'. Le diamètre intérieur 0 de la buse 5 est de manière préférée ajustée au diamètre
extérieur du tube creux 30 du contact mobile 3. La hauteur radiale, i-e le diamètre
extérieur de la buse tubulaire 5 est choisie avantageusement de manière minimale pour
réaliser un confinement diélectrique efficace et assurer une coordination diélectrique
optimale entre capots pare effluve 40, 41 et contacts électriques 2, 3.
[0044] La buse 5 est solidaire d'une pièce 6 formant piston qui est monté coulissant autour
du contact mobile 3, 30 à distance de ce dernier et dans une pièce 7 fixe constituant
le porte contact.
[0045] Plus exactement, le piston 6 comprend une partie tubulaire 60 cireuse intérieurement
avec plusieurs diamètres différents en continuité l'un de l'autre. Une extrémité 600
de ce tube 60 de piston a un diamètre intérieur permettant la fixation intérieure
de la buse 5 et un guidage du tube creux 30 du contact mobile 3 lorsque coulissant
à l'intérieur. L'autre extrémité 601 du tube 60 de piston 6 a un diamètre supérieur
à celui du tube creux 30 du contact mobile en délimitant un espace dont la fonction
sera décrite par la suite. Cette extrémité 601 est solidaire de la partie tête 61
du piston 6 et est percée d'au moins un trou débouchant 6010.
[0046] La tête 61 du piston 6 a un diamètre intérieur permettant le guidage du tube creux
30 du contact mobile 3 et est percée d'un autre trou débouchant 6100. Ainsi, les deux
trous débouchant 6010 et 6100 peuvent communiquer entre eux par le volume délimité
par l'agencement à distance du tube creux 30 avec l'extrémité 601 du tube de diamètre
supérieur à celui de l'extrémité 600 supportant la buse tubulaire 5.
[0047] La tête 61 du piston 6 est par ailleurs conformée pour réaliser une butée mécanique
avec l'épaulement 301 du tube 3.
[0048] Le porte contact 7 est de formes intérieures homothétiques avec celles extérieurs
du piston 6 afin de permettre leur coulissement relatif avec emboîtement. Des joints
d'étanchéité 67 sont prévus entre le piston et le porte contact 7. Entre le piston
6 et le porte contact 7 est défini un volume variable V1 de gaz isolant dans lequel
logé un ressort de compression 8 constitué par un ressort hélicoïdal dont les spires
sont enroulées autour de la partie tube 60, 600, 601 comme expliqué par la suite.
La fonction de ce ressort de compression 8 est le rappel du piston 6 et donc de la
buse 5 solidaire de ce dernier entre sa position de confinement (figures 2A et 2B)
vers sa position de retrait (figure 2C), lorsque aucun effort mécanique par butée
mécanique entre ledit piston 6 et l'épaulement 301 du tube creux 30 ou un effort pneumatique
du gaz isolant régnant dans la chambre ne s'y opposent. Le ressort hélicoïdal 8 a
avantageusement dans le mode de réalisation illustré une extrémité en appui permanent
contre le fond 70 de chemise 7 et l'autre extrémité également en appui permanent contre
la tête 61 du piston 6 quelle que soit la position relative de ce dernier dans le
porte contact (figures 2A à 2C).
[0049] Le tube creux 30 du contact mobile 3 est monté dans le porte contact 7 de telle sorte
que la collerette piston 302 soit guidée de manière la plus étanche possible à l'intérieur
de ladite chemise 7. Même si cela n'est pas représenté, cette collerette piston 302
loge à sa périphérie un contact électrique sous forme d'une tresse métallique ou de
type glissant. Ce contact assure le passage du courant électrique depuis la borne
à laquelle est reliée l'interrupteur par la chemise 7 et vers le contact mobile 3
sous forme de tulipe. On choisit avantageusement un contact électrique qui est souple:
car il n'a pas à assurer de guidage mécanique du tube 30.
[0050] Ainsi, à l'arrière de la tête 61 de piston 6, c'est-à-dire entre la tête de piston
61 et la collerette piston 302 est défini un volume variable V2 de gaz isolant.
[0051] A l'arrière de la collerette piston 302 du tube creux 30 est fixée à l'intérieur
du porte contact 7, une bague 9 qui guide également de la manière la plus étanche
possible le tube creux 30. Ainsi, entre la collerette piston 302 du tube creux 30,
la bague 9 fixée dans le porte contact 7 et le rétrécissement de section de passage
de gaz 304 par l'intérieur du tube creux 30 est défini un volume variable V3 de gaz
isolant.
[0052] Dans le mode de réalisation illustré aux figures 2A à 2C, les points de guidage mécanique
du tube de contact 30 se font par le diamètre intérieur de la bague 9 et la tête de
piston 61. Le tube de piston 60 est quant à lui guidé mécaniquement par les segments
67 assurant également la fonction d'étanchéité
[0053] Sur la bague 9 sont montés deux clapets 91, 92. Chaque clapet est constitué d'une
plaquette en appui contre la bague 9 au niveau d'un canal débouchant. L'un des clapets
91 a pour fonction, lorsqu'il est couvert, de permettre le remplissage du volume V3
par le gaz isolant provenant de l'arrière de la bague 9, c'est-à-dire du côté de l'attache
300. L'autre des clapets 92 a au contraire pour fonction, lorsqu'il est ouvert de
permettre le délestage d'une partie du gaz présent dans le volume V3 comme expliqué
par la suite. Les ressorts de tarage d'appui des plaquettes 91, 92 contre la bague
9 ne sont pas représentés en figures 2A, 2B, 2C. Seul le pion ou pige 910 de débattement
du clapet 91 de remplissage est représenté en figures 2A à 2C.
[0054] Le capot pare effluve 41 agencé autour du contact mobile 3 quelle que soit sa position
est fixé au porte contact 7 en définissant, aux fuites pneumatiques de gaz isolant
près entre le piston 6 ou la buse tubulaire 5 et l'embout 410, un volume de gaz isolant
sensiblement figé V4.
[0055] Le porte contact 7 est percée d'un canal 71 débouchant d'une part sur le volume variable
V1 dans lequel est logé le piston 6 et d`autre part sur le volume V4 délimité par
le capot pare effluve 41 et le porte contact 7 à laquelle il est fixé. Sur ce canal
débouchant 71 est monté un clapet anti-retour 10 de manière à pourvoir évacuer le
gaz isolant présent dans le volume V1 vers le volume V4 comme expliqué par la suite.
Dans le mode de réalisation illustré, le clapet anti-retour 10 est constitué d'une
plaquette en appui contre le porte contact 7 au niveau du canal débouchant 71 par
l'intermédiaire d'un ensemble de trois piges identiques 11 et agencées à 120° l'une
de l'autre lorsque aucun gaz provenant de V1 n'exerce de pression. L'appui de la plaquette
10 contre le porte contact 7 est réalisé, par des ressorts faiblement tarés entourés
individuellement autour de chaque pige.
[0056] Le fonctionnement de la chambre de coupure 1 selon l'invention va maintenant être
expliqué en référence aux figures 2A à 2C et à une manoeuvre d'ouverture et une manoeuvre
de fermeture.
[0057] Dans la position de fermeture des contacts 2,3 (figure 2A), l'épaulement 301 maintient
en position le piston 6 et donc le ressort 8 à l'état comprimé dont la poussée est
alors compensée. Dans cette position de fermeture, le clapet anti-retour 10 est fermé,
le trou 6010 ne débouche pas sur le volume V1. Tel qu'illustré en figure 2A, le trou
6010 est en regard du porte contact 7 : il peut tout aussi bien être au-delà du porte
contact 7 et déboucher dans le volume V4 figé.
[0058] Lorsqu'une manoeuvre d'ouverture de l'interrupteur by-pass HVDC comprenant la chambre
de coupure 1 selon l'invention est déclenchée, le tube creux 30 du contact mobile
3 est tiré au niveau de son attache 300 avec la tige de manoeuvre, vers la droite
sur les figures.
[0059] La collerette piston 302 réduit alors le volume V3 et il se produit une montée en
pression du volume de gaz qui s'étend depuis la bague 9 jusqu'au rétrécissement intérieur
304 du tube creux 30 du contact mobile 3, c'est-à-dire correspondant sensiblement
au volume initial V3 (depuis l'espace entre la collerette piston 302 et la bague 9
fixée dans le porte contact 7 jusqu'au au volume intérieur du tube creux 30 c'est-à-dire
jusqu'au rétrécissement de section de passage de gaz 304 par l'intérieur du tube 30).
Les flèches référencées GI en figure 2B indiquent le passage du gaz isolant qui monte
en pression depuis le volume V3 qui se réduit jusqu'au rétrécissement 304 de section
de passage dans le tube creux 30.
[0060] Le choix de l'emplacement du rétrécissement de section de passage 304 et la pression
dans le volume V3 sont choisis judicieusement. En effet, les inventeurs sont partis
du constat qu'une baisse de densité du gaz isolant était nuisible dans la mesure où
la tenue diélectrique diminue avec la densité de gaz. Or, lors d'une manoeuvre d'ouverture
le volume de soufflage jusqu'à la plus petite section de passage de gaz monte en pression.
Or, à la sortie de ce volume, si la surpression dépasse une valeur critique il peut
se produire une baisse de densité de gaz, c'est-à-dire à partir de la plus petite
section de passage des gaz. Si cette baisse est trop importante et qu'elle se produit
au niveau de la partie contact proprement dite 31 (tulipe), la tenue diélectrique
de cette dernière à la tension transitoire de rétablissement (TTR) immédiatement après
l'interruption du courant peut ne pas être assurée. En effet, les gradients électriques
après coupure qui ont lieu dans cette partie tulipe 31 sont particulièrement élevés.
[0061] Ainsi, les inventeurs ont défini judicieusement un rétrécissement de section 304
en amont de la partie tulipe 31. Ce rétrécissement 304 est de section d'écoulement
inférieure à celle de la tulipe et peut faire partie intégrante du tube creux 304
ou être constitué par une pièce rapportée par exemple par vissage en bout de tube
creux.
[0062] En outre, la pression critique à ne pas dépasser selon l'invention est celle à laquelle,
malgré l'implantation du rétrécissement 304 en amont de la tulipe 31, une zone de
faible densité de gaz pourrait s'établir entre le rétrécissement 304 et l'extérieur
immédiatement à proximité de l'extrémité de la tulipe 31. Dans le mode de réalisation
illustré, on ajuste ainsi le clapet de délestage 92 pour qu'il s'ouvre à son maximum
à la pression critique et donc, que dans ces conditions, la valeur de faible densité
du gaz soit limitée dans la zone diélectriquement contrainte.
[0063] Le clapet de délestage 92 a dans l'application selon l'invention, à savoir l'interruption
en by-pass HVDC, une fonction supplémentaire. En effet, lors d'une manoeuvre d'ouverture
d'un interrupteur by-pass HVDC munie d'une chambre selon l'invention et en cas de
défaut de commutation des thyristors de puissance équipant la sous-station de conversion
de courant HVDC, un arc de courant de l'ordre de quelques dizaines de kA peut apparaître
entre les contacts d'arc 2, 3. Une montée en pression peut alors se produire dans
l'espace e et par conséquent, dans le volume V3 dans un sens inverse du sens de soufflage
(c'est-à-dire de la gauche vers la droite sur les figures 2A à 2C). Le risque extrême
de cette montée en pression est donc une refermeture inopinée des contacts 2,3. Afin
d'éviter cette refermeture, le clapet de délestage 92 doit donc être taré pour pouvoir
s'ouvrir assez tôt au cours de la manoeuvre d'ouverture et donc, s'ouvrir à une pression
relativement basse.
[0064] De fait, les inventeurs ont choisi de régler le tarage du clapet de délestage 92
de telle sorte qu :
- il ne s'ouvre pas, lors de manoeuvres d'ouverture à la pression de remplissage du
gaz isolant de l'interrupteur muni de la chambre de coupure, interrompant son courant,
- il s'ouvre à son maximum, lors de manoeuvres d'ouverture pour tentative de coupure
de courant, mais en présence d'un défaut de commutation des thyristors.
[0065] Lors d'une manoeuvre d'ouverture (figure 2A à 2C), l'épaulement 301 ne compense plus
mécaniquement la poussée du ressort comprimé 8.
[0066] Les fuites pneumatiques présentes entre d'une part le piston 6 et le porte contact
7 et d'autre part le clapet anti-retour 10 et le porte contact 7 peuvent alors agir
et mettre en retrait dans une position légèrement décalée par rapport à sa position
initiale de la figure 2A. La pression régnant dans le volume V2 compense l'effort
de poussée du ressort comprimé 8 contre le piston 6, 61 pendant un laps de temps déterminé
ΔT au-delà de la durée T1 mise pour atteindre la position ouverte des contacts 2,
3. Autrement dit, pendant un temps global ΔT + T1, alors que le contact mobile 3,
30 subit une course de translation et passe de sa position de fermeture F (figure
2A) à sa position d'ouverture O (figure 2B), la buse tubulaire 5 de soufflage reste
sensiblement dans Sa position de confinement (position C sur la figure 2A et position
Co sur la figure 2B). De fait, le retrait de la buse s'arrête dans un premier temps
lorsque la différence de pression entre le volume V2 et le volume V1 compense la poussée
du ressort 8.
[0067] En d'autres termes, quelle que soit la manoeuvre réalisée (ouverture ou fermeture),
la pression régnant dans le volume V2 reste inchangée et sensiblement égale à la pression
de remplissage de gaz isolant de l'interrupteur entier englobant la chambre de coupure.
A cet effet, un ou plusieurs trous débouchant, non représentés, sont pratiqués dans
le porte contact 7, ce qui permet un équilibrage des pressions entre le volume V2
et le reste du volume de remplissage de l'appareil haute tension munie de la chambre
de coupure. Aussi, lors d'une manoeuvre de fermeture, sous la poussée de la tige de
manoeuvre, l'épaulement 301 vient en appui contre la tête de piston 61 et le ressort
8 est comprimé: le gaz présent dans le volume V1 est évacué via le canal débouchant
71 et le clapet anti-retour 10. Lors d'une manoeuvre d'ouverture, sous l'action de
tirée de la tige de manoeuvre, l'épaulement 301 n'est plus en appui sur la tête de
piston 61 et le ressort 8 se détend et exerce une poussée sur le piston 6 : une différence
de pression s'installe alors entre les volumes V2 et V1 (i-e p2-p1>0). Ces forces
de pression augmentent avec le déplacement du piston dans le sens de poussée du ressort,
et le tout atteint un équilibre : la position de confinement C0 est alors atteinte,
typiquement après quelques millimètres de déplacement. Les fuites pneumatiques présentes
impliquent que 1a pression p1 régnant dans le volume V1 a alors tendance à rejoindre
celle p2 régnant dans le volume V2, mais le ressort 8 qui se détend maintient la différence
p2-p1 positive. Le piston 6 de déplace donc lentement jusqu'à ce que le trou 6010
ait dépassé l'endroit où est agencé le joint 67. La pression p1 devient alors égale
à la pression p2, il n'y a plus de forces de pression qui s'opposent à la force de
détente du ressort 8 : le piston 6 accélère fortement et se déplace jusqu'à ce qu'il
vienne en butée contre l'épaulement 301.
[0068] En figure 3, on a représenté pour une chambre de coupure 1 selon les figures 2A à
2C, les courses de translation respectives du contact mobile 3 et de la buse tubulaire
5. On voit sur cette figure que pendant que le contact mobile 3 réalise sa course
de F à O en une durée T1 d'environ 100ms, il se produit un léger retrait de la buse
5 une fois le déplacement du contact 3 commencé (passage de la position de confinement
C à C0) jusqu'à l'équilibre des forces de pression de part et d'autre de la tête 61
du piston 6 que constituent le ressort 8 et les pressions p1 et p2 régnant respectivement
dans les volumes V1 et V2.
[0069] Puis pendant un laps de temps supplémentaire ΔT, la buse 5 est retirée du seul fait
des fuites pneumatiques, à une vitesse lente (environ 1cm/s) : la buse 5 reste donc
sensiblement à proximité de sa position de confinement C, C0 dans laquelle elle permet
au gaz pollué par l'extinction d'arc(s) d'être confiné et évacué en dehors de la zone
de contacts électrique.
[0070] Donc, pendant un temps global d'environ 150ms, la position d'ouverture O est atteinte
et la buse 5 reste dans l'espace isolant e entre capots pare effluves, ce qui permet
de :
- réaliser une commutation du courant dans les transformateur-convertisseurs d'une sous
station HVDC équipée d'un interrupteur by-pass équipé de la chambre de coupure ;
- vérifier pendant le laps de temps déterminé ΔT que tout courant a bien été coupé;
- réaliser une refermeture des contacts alors que la buse 5 est toujours maintenue sensiblement
dans sa position de confinement C, C0 (cette opération est représentée en pointillés sur la figure 3).
[0071] Si tout courant a été effectivement coupé par la chambre de coupure selon l'invention,
une fois ce temps ΔT+T1 passé (de l'ordre de 150ms sur la figure 3), et du fait des
fuites pneumatiques présentes, le trou 6010 du tube 60 passe en dessous d'un des joints
67 intercalé entre le tube 60 de piston 6 et la chemise 7 pour atteindre une position
correspondant à une position légèrement à droite de celle représentée en figure 2b.
Le joint 67 sous lequel passe le trou 6010 est celui le plus à gauche sur les figures
2A, 2B et 2C ; il est aussi de plus petit diamètre que celui le plus à droite sur
ces figures. Le joint 67 représenté le plus à droite est celui qui réalise l'étanchéité
au niveau de la tête de piston 61. La vidange de gaz isolant du volume V2 vers le
volume V1 en dépression peut alors se produire car le gaz isolant suit alors le trajet
suivant: volume V2- trou 6100-espace entre tube creux 30 et partie tube 60- trou 6010-
volume V1. Ceci permet donc un passage du gaz isolant avec un plus grand débit dans
le volume V1 avec pour conséquence un déplacement de la buse 5 vers sa position de
retrait R de la figure 2C puisque sous l'action combinée de la détente du ressort
8 et de l'introduction de grand débit de gaz depuis le volume V2. En d'autres termes,
la poussée sur la tête 61 de piston est accrue. On peut donc atteindre une mise en
retrait rapide en un temps T2 de l'ordre de 850ms et avec des vitesses de l'ordre
de 1m/s.
[0072] Ainsi, cette poussée mécanique par le ressort 8 permet d'atteindre très rapidement
la position de retrait R de la buse tubulaire 5. Cela permet également au système
de pilotage HVDC de remonter plus vite à la pleine tension, typiquement au moins 400kVCC
pour une chambre selon l'invention.
[0073] Le déplacement en translation du piston 6 est arrêté par la mise en butée mécanique
de la tête 61 sur l'épaulement 301 du tube creux 30 (figure 2C).
[0074] Une manoeuvre de fermeture se déroule de manière strictement symétrique (figure 2C
à figure 2A). On réalise une poussée du tube creux 30 du contact mobile par la tige
de manoeuvre, ce qui pousse également de manière synchronisée par butée mécanique
301, 61 le piston 6 support de buse de soufflage 5. Cette manoeuvre comprime le gaz
présent dans le volume V1 qui s'échappe par le clapet anti-retour 10 dans le volume
V4. Dans la position de fermeture F des contacts 2,3 (figure 2A), le volume V1 est
réduit au juste nécessaire pour loger le ressort 8 de rappel en position du piston
6 et de la buse 5 qu'il supporte.
[0075] L'invention telle que décrite amène de nombreux avantages :
- l'absence d'isolants solides dans l'espace ou gap de longueur e,
- possibilité de réaliser un interrupteur by-pass HVDC avec un minimum de chambres de
coupure en série, voire une seule chambre de coupure,
- possibilité de couper un courant de l'ordre de quelques 100A, voire 1000A et de tenir
une tension de plusieurs centaines de kVcc avec une seule chambre de coupure,
- utilisation possible de matériaux isolants usuels pour la constitution de la buse,
1 tels que le PTFE.
[0076] De nombreuses modifications et améliorations peuvent être apportées sans pour autant
sortir du cadre de l'invention.
[0077] Par construction, la chambre de coupure selon le mode de réalisation illustré, permet
par retard pneumatique du piston supportant la buse (c'est-à-dire un maintien de la
buse sensiblement de la buse dans sa position de confinement C) d'atteindre un laps
de temps ΔT de l'ordre de 50ms. L'homme de l'art adaptera aisément ce temps de latence
de déplacement de la buse 5 une fois la position d'ouverture atteinte en fonction
des besoins et notamment en fonction des moyens technologiques de vérification de
coupure effective du courant. En d'autres termes, le laps de temps sera déterminé
de manière à pouvoir constater par des moyens ad hoc que le courant n'a éventuellement
pas été coupé et de refermer l'interrupteur by-pass HVDC équipé de la chambre de coupure
selon l'invention.
[0078] Ainsi, dans le mode de réalisation représenté, le rétrécissement 304 de section de
passage du gaz isolant permettant la montée en pression du gaz isolant lors de l'ouverture
par l'intérieur du tube creux 30 est prévu sensiblement à proximité de la liaison
entre le tube creux 30 et la partie contact tulipe 3 proprement dite, c'est-à-dire
la partie de formes complémentaires avec la tige de contact d'arc fixe 2. Alternativement,
il pourrait être avantageux de prévoir une réalisation du rétrécissement plus en amont,
c'est-à-dire plus proche de l'attache 300 avec la tige de manoeuvre, en particulier
au niveau de l'ouverture 303 qui permet au gaz isolant de passer depuis le volume
de compression V3 vers l'intérieur du tube 30. L'avantage de réaliser le rétrécissement
304 sensiblement à proximité de la liaison entre tube 30 et la partie contact tulipe
31 proprement dite est de pouvoir maximiser le volume V3: ainsi si le rétrécissement
304 est réalisé au niveau de (s) l'ouverture(s) 303 le volume V3 sera moindre.
[0079] De même, si les capots pare effluves représentés ont globalement une forme cylindrique
avec leurs embouts recourbés intérieurement en délimitant une ouverture circulaire
dans laquelle la buse tubulaire selon l'invention est montée coulissante au plus près
du diamètre de ladite ouverture. D'autres formes géométriques de pare effluves sont
tout à fait envisageables : l'espace isolant de longueur e délimité entre ces capots
d'autres formes doit être suffisant et la buse de soufflage doit pouvoir être déplacée
d'une position de confinement dans laquelle elle confine le gaz dans une zone diélectriquement
contrainte à sa position de retrait dans laquelle elle est retirée de cet espace.
[0080] De même encore, si le mode de réalisation illustré représente une chambre de coupure
avec un seul contact mobile (le contact tulipe 3) il est tout à fait possible d'envisager
de réaliser l'invention avec un double mouvement des contacts, c'est-à-dire les rendre
séparables mutuellement dans la chambre de coupure.
[0081] Si le montage retenu dans le mode de réalisation illustré pour le clapet anti-retour
10 est réalisé par un système de piges-ressort mettant en appui une bague contre le
porte contact, il peut tout aussi bien être envisagé pour simplifier le montage lorsque
la chambre de coupure selon l'invention doit être agencée à la verticale, de placer
uniquement une bague sur le canal débouchant, le retour de sa position dégagée vers
sa position en appui contre le porte contact de la bague étant alors réalisé par retombée
par gravité.
1. Chambre de coupure de courant (1) s'étendant selon un axe longitudinal (XX') et comprenant
:
- une seule paire de contacts (2, 3) dont au moins un est mobile (3) en translation
selon l'axe longitudinal (XX') par l'action d'une tige de manoeuvre,
- une paire de capots pare effluves (40, 41) agencés avec leurs embouts respectifs
(400, 410) séparés l'un de l'autre d'une distance e donnée fixe selon l'axe longitudinal
(XX') en définissant un espace isolant et agencés individuellement autour de chacun
des contacts de la seule paire quelle que soit leur position,
- une buse isolante de soufflage d'arc (5), de forme générale tubulaire, également
mobile en translation selon l'axe longitudinal (XX'),
dans laquelle le(s) contact(s) mobile(s) (3) et la buse tubulaire (5) sont mobiles
indépendamment l'un de l'autre de sorte que :
- dans la position de fermeture des contacts, la buse tubulaire est dans une position
dite de confinement (C) selon laquelle elle s'étend au moins dans l'espace isolant
de longueur e entre les contacts (2, 3) et les embouts (400, 410) des pare effluves
(40, 41),
- pendant une manoeuvre d'ouverture, la buse tubulaire (5) reste maintenue sensiblement
dans sa position de confinement (C) au moins jusqu'à ce que le(s) contact(s) mobile(s)
ai(en)t atteint(s) la position d'ouverture (O),
- une fois la manoeuvre d'ouverture réalisée et tout courant coupé, la buse tubulaire
(5) est déplacée dans une position dite de retrait (R) dans laquelle elle est retirée
de l'espace isolant.
2. Chambre de coupure (1) selon la revendication 1, dans laquelle la buse est maintenue,
pendant une manoeuvre d'ouverture, dans sa position de confinement par poussée pneumatique
du gaz isolant de la chambre sur la buse.
3. Chambre de coupure (1) selon la revendication 2, dans laquelle la poussée pneumatique
est réalisée sur une pièce (6) solidaire de la buse (5) et conformée en piston, ledit
piston (6) étant monté coulissant autour d'un des contacts mobiles (3, 30) dans une
pièce (7) fixe constituant le porte contact.
4. Chambre de coupure (1) selon les revendications 1 à 3, dans laquelle le déplacement
de la buse (5) vers sa position de retrait (R) de l'espace isolant est réalisé après
un laps de temps déterminé par rapport à l'instant d'ouverture complète des contacts
(2, 3) réalisée.
5. Chambre de coupure (1) selon la revendication 4, dans laquelle le laps de temps est
déterminé de sorte à pouvoir effectuer une manoeuvre de fermeture du(es) contact(s)
mobile(s) (3) lorsque la buse (5) est maintenue dans sa position de confinement (C)et
qu'il subsiste toujours un courant à couper.
6. Chambre de coupure (1) selon la revendication 5, dans laquelle le laps de temps est
de l'ordre de 100 ms.
7. Chambre de coupure (1) selon l'une des revendications 4 à 6, dans laquelle le déplacement
de la buse vers sa position de retrait de l'espace isolant est réalisé par un ressort
de compression (8) dont une extrémité est fixe et l'autre est liée à une pièce (6)
elle-même solidaire de la buse mobile (5), la détente du ressort (8) jusqu'à la position
de retrait (R) de la buse (5) étant réalisée après le laps déterminé.
8. Chambre de coupure (1) selon l'une des revendications 3 à 7, dans laquelle le ressort
de compression (8) est agencé dans un volume variable V1 défini entre le piston (6)
et le porte contact (7).
9. Chambre de coupure (1) selon la revendication 8, dans laquelle l'un des contacts mobiles
(3, 30) comprend un épaulement (301) et dans laquelle le porte contact (7) comprend
au niveau du volume V1 un canal (71) débouchant sur lequel est monté un clapet anti-retour
(10), le gaz isolant présent dans le volume V1 étant :
- lors d'une manoeuvre de fermeture, évacué sous l'action du piston (6) en butée mécanique
contre l'épaulement (301) du contact mobile (3) par le canal (71) et le clapet anti-retour
(10) en position dégagée du canal, de sorte à réduire le volume V1 au minimum pour
loger le ressort à l'état comprimé,
- lors d'une manoeuvre d'ouverture, maintenu au minimum pendant le laps de temps déterminé
aux fuites pneumatiques près présentes entre d'une part le piston et le porte contact
et d'autre part le clapet anti-retour et le porte contact, sous l'action de la pression
régnant dans un volume V2 défini entre le porte contact (7) et le contact mobile (3)
du côté du piston opposé à celui où est agencé le ressort, la différence de pression
entre celles régnant dans les volumes V2 et V1 compensant l'effort de poussée du ressort
comprimé (8) contre le piston (6, 61) pendant le laps de temps déterminé.
10. Chambre de coupure (1) selon la revendication 9, dans laquelle :
- la partie tube (60, 601) du piston (6) reliant sa tête (61) à la buse (5) est agencée
à distance du contact mobile et comprend un trou débouchant (6010),
- la portion de tête (61) du piston entre le contact mobile (3) et le tube (60, 601)
du piston comprend un autre trou débouchant (6100) entre les volumes V1 et V2, le
trou débouchant (6010) du tube (60) de piston étant agencé de sorte qu'après le laps
de temps déterminé, les fuites pneumatiques aient amené le piston (6) dans une position
permettant au gaz du volume V2 de pénétrer dans le volume V1 par les trous débouchant
(6010, 6100), ce qui accélère le déplacement de la buse (5) solidaire du piston (6)
vers sa position de retrait.
11. Chambre de coupure selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle
les deux contacts sont mobiles, des moyens de transmission entre contacts pour séparer
mutuellement les contacts étant prévus dans la chambre.
12. Interrupteur à haute tension comprenant une chambre de coupure selon l'une quelconque
des revendications précédentes.
13. Interrupteur selon la revendication 12, constituant un disjoncteur ou un sectionneur
de barre ou un sectionneur de terre.
14. Interrupteur comprenant une chambre de coupure (1) selon l'une quelconque des revendications
précédentes constituant un interrupteur by-pass HVDC.
15. Interrupteur by-pass HVDC selon la revendication 14 comprenant une seule chambre de
coupure (1).
16. Interrupteur HVDC selon la revendication 15, dans lequel le courant à couper par ladite
chambre peut atteindre plusieurs 100A voire 1000A et la tension à tenir par ladite
chambre peut atteindre au moins 400kV en courant continu (CC).
17. Sous-station de conversion HVDC comprenant au moins un interrupteur by-pass HVDC selon
l'une des revendications 14 à 16.
18. Sous-station de conversion HVDC selon la revendication 17, dans laquelle l'axe de
la chambre de coupure de l'interrupteur est sensiblement vertical.
Revendications modifiées conformément à la règle 137(2) CBE.
1. Chambre de coupure de courant (1) s'étendant selon un axe longitudinal (XX') et comprenant
:
- une seule paire de contacts (2, 3) dont au moins un est mobile (3) en translation
selon l'axe longitudinal (XX') par l'action d'une tige de manoeuvre,
- une paire de capots pare effluves (40, 41) agencés avec leurs embouts respectifs
(400, 410) séparés l'un de l'autre d'une distance e donnée fixe selon l'axe longitudinal
(XX') en définissant un espace isolant et agencés individuellement autour de chacun
des contacts de la seule paire quelle que soit leur position,
- une buse isolante de soufflage d'arc (5), de forme générale tubulaire, également
mobile en translation selon l'axe longitudinal (XX'),
dans laquelle le(s) contact(s) mobile(s) (3) et la buse tubulaire (5) sont mobiles
indépendamment l'un de l'autre de sorte que :
- dans la position de fermeture des contacts, la buse tubulaire est dans une position
dite de confinement (C) selon laquelle elle s'étend au moins dans l'espace isolant
de longueur e entre les contacts (2, 3) et les embouts (400, 410) des pare effluves
(40, 41),
- pendant une manoeuvre d'ouverture, la buse tubulaire (5) reste maintenue sensiblement
dans sa position de confinement (C) au moins jusqu'à ce que le(s) contact(s) mobile(s)
ai(en)t atteint(s) la position d'ouverture (O),
- une fois la manoeuvre d'ouverture réalisée et tout courant coupé, la buse tubulaire
(5) est déplacée dans une position dite de retrait (R) dans laquelle elle est retirée
de l'espace isolant,
dans laquelle la buse est maintenue, pendant une manoeuvre d'ouverture, dans sa position
de confinement par poussée pneumatique du gaz isolant de la chambre sur la buse.
2. Chambre de coupure (1) selon la revendication 1, dans laquelle la poussée pneumatique
est réalisée sur une pièce (6) solidaire de la buse (5) et conformée en piston, ledit
piston (6) étant monté coulissant autour d'un des contacts mobiles (3, 30) dans une
pièce (7) fixe constituant le porte contact.
3. Chambre de coupure (1) selon l'une des revendications 1 ou 2, dans laquelle le déplacement
de la buse (5) vers sa position de retrait (R) de l'espace isolant est réalisé après
un laps de temps déterminé par rapport à l'instant d'ouverture complète des contacts
(2, 3) réalisée.
4. Chambre de coupure (1) selon la revendication 3, dans laquelle le laps de temps est
déterminé de sorte à pouvoir effectuer une manoeuvre de fermeture du(es) contact(s)
mobile(s) (3) lorsque la buse (5) est maintenue dans sa position de confinement (C)
et qu'il subsiste toujours un courant à couper.
5. Chambre de coupure (1) selon la revendication 4, dans laquelle le laps de temps est
de l'ordre de 100 ms.
6. Chambre de coupure (1) selon l'une des revendications 3 à 5, dans laquelle le déplacement
de la buse vers sa position de retrait de l'espace isolant est réalisé par un ressort
de compression (8) dont une extrémité est fixe et l'autre est liée à une pièce (6)
elle-même solidaire de la buse mobile (5), la détente du ressort (8) jusqu'à la position
de retrait (R) de la buse (5) étant réalisée après le laps déterminé.
7. Chambre de coupure (1) selon l'une des revendications 2 à 6, dans laquelle le ressort
de compression (8) est agencé dans un volume variable V1 défini entre le piston (6)
et le porte contact (7).
8. Chambre de coupure (1) selon la revendication 7, dans laquelle l'un des contacts
mobiles (3, 30) comprend un épaulement (301) et dans laquelle le porte contact (7)
comprend au niveau du volume V1 un canal (71) débouchant sur lequel est monté un clapet
anti-retour (10), le gaz isolant présent dans le volume V1 étant :
- lors d'une manoeuvre de fermeture, évacué sous l'action du piston (6) en butée mécanique
contre l'épaulement (301) du contact mobile (3) par le canal (71) et le clapet anti-retour
(10) en position dégagée du canal, de sorte à réduire le volume V1 au minimum pour
loger le ressort à l'état comprimé,
- lors d'une manoeuvre d'ouverture, maintenu au minimum pendant le laps de temps déterminé
aux fuites pneumatiques près présentes entre d'une part le piston et le porte contact
et d'autre part le clapet anti-retour et le porte contact, sous l'action de la pression
régnant dans un volume V2 défini entre le porte contact (7) et le contact mobile (3)
du côté du piston opposé à celui où est agencé le ressort, la différence de pression
entre celles régnant dans les volumes V2 et V1 compensant l'effort de poussée du ressort
comprimé (8) contre le piston (6, 61) pendant le laps de temps déterminé.
9. Chambre de coupure (1) selon la revendication 8, dans laquelle :
- la partie tube (60, 601) du piston (6) reliant sa tête (61) à la buse (5) est agencée
à distance du contact mobile et comprend un trou débouchant (6010),
- la portion de tête (61) du piston entre le contact mobile (3) et le tube (60, 601)
du piston comprend un autre trou débouchant (6100) entre les volumes V1 et V2, le
trou débouchant (6010) du tube (60) de piston étant agencé de sorte qu'après le laps
de temps déterminé, les fuites pneumatiques aient amené le piston (6) dans une position
permettant au gaz du volume V2 de pénétrer dans le volume V1 par les trous débouchant
(6010, 6100), ce qui accélère le déplacement de la buse (5) solidaire du piston (6)
vers sa position de retrait.
10. Chambre de coupure selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle
les deux contacts sont mobiles, des moyens de transmission entre contacts pour séparer
mutuellement les contacts étant prévus dans la chambre.
11. Interrupteur à haute tension comprenant une chambre de coupure selon l'une quelconque
des revendications précédentes.
12. Interrupteur selon la revendication 11, constituant un disjoncteur ou un sectionneur
de barre ou un sectionneur de terre.
13. Interrupteur comprenant une chambre de coupure (1) selon l'une quelconque des revendications
précédentes constituant un interrupteur by-pass HVDC.
14. Interrupteur by-pass HVDC selon la revendication 13 comprenant une seule chambre
de coupure (1).
15. Interrupteur HVDC selon la revendication 14, dans lequel le courant à couper par
ladite chambre peut atteindre plusieurs 100A voire 1000A et la tension à tenir par
ladite chambre peut atteindre au moins 400kV en courant continu (CC).
16. Sous-station de conversion HVDC comprenant au moins un interrupteur by-pass HVDC
selon l'une des revendications 13 à 15.
17. Sous-station de conversion HVDC selon la revendication 16, dans laquelle l'axe de
la chambre de coupure de l'interrupteur est sensiblement vertical.